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Anticipations

Exercice 1 : (IS-LM)

Considérez une économie fermée avec des prix rigides et une


structure efficace des taux d'intérêt à terme :

y = −σRL + g, (Q4.1)

m − p = −λRS + γy + α, (Q4.2)

p˙ = φ(y − y¯), (Q4.3)

RL − R˙ L RL = RS. (Q4.4)

Dans ces équations, m représente le logarithme de la masse


monétaire, g est le logarithme de (un indicateur pour) la
politique budgétaire, p est le logarithme du niveau des prix, y
(y¯) est le logarithme du niveau de production (naturel). RL
est le rendement des obligations à long terme ("perpétuités"),
et RS est le taux d'intérêt à court terme.

(a) Fournissez une brève interprétation de ces équations.


(b) Démontrez l'effet d'une augmentation inattendue et
permanente du niveau de production naturel (y¯) sur la
production réelle, les taux d'intérêt à long terme et à court
terme, le niveau des prix et la masse monétaire réelle. Montrez
les effets dans un diagramme avec le temps sur l'axe
horizontal, en utilisant tA comme indicateur du moment où le
choc est annoncé ("moment de l'annonce").

(c) Refaites maintenant la partie b pour le cas où le choc est


annoncé (c'est-à-dire qu'il devient connu du public) avant qu'il
ne se produise réellement. Le moment où le choc se produit
réellement (le "moment de mise en œuvre") est tI, nous
supposons donc que tA < tI.

(d) Montrez qu'une expansion budgétaire inattendue et


permanente (hausse de g) entraîne une augmentation
immédiate du taux d'intérêt à long terme. Montrez ce qui se
passe (à l'impact, pendant la transition et à long terme) pour la
production, le niveau des prix et le taux d'intérêt à court terme.
Illustrez vos réponses dans un diagramme de réponse
impulsionnelle.
(e) Montrez qu'une expansion budgétaire anticipée et
permanente (une future augmentation de g) provoquera
d'abord une récession et ne stimulera l'économie que
davantage à l'avenir. Montrez ce qui se passe (à l'impact,
pendant la transition et à long terme) pour la production, le
niveau des prix et le taux d'intérêt à court terme. Illustrez vos
réponses dans un diagramme de réponse impulsionnelle.

(f) Que se passe-t-il avec le taux d'intérêt à long terme si


l'expansion budgétaire anticipée (étudiée dans la sous-question
précédente) ne se produit pas ? (Au moment de la mise en
œuvre, tI, le gouvernement annonce qu'il maintiendra g
inchangé). Illustrez vos réponses dans un diagramme de
réponse impulsionnelle.

(g) Supposons que le taux d'intérêt à long terme réel, rL ≡ RL


− p˙, soit présent dans l'équation (Q4.1). Supposons en outre
que 0 < σφ < 1. Étudiez les effets (à l'impact, en transition et à
long terme) d'un choc technologique inattendu et permanent
(une augmentation de y¯). Illustrez vos réponses dans un
diagramme de réponse impulsionnelle.

Solution 1 :

(a) L'équation (Q4.1) est la courbe IS. L'investissement est


supposé dépendre négativement du taux d'intérêt à
long terme. L'équation (Q4.2) est la courbe LM. La
demande de monnaie dépend négativement du taux
d'intérêt à court terme et positivement de la production.
L'équation (Q4.3) est la courbe de Phillips, qui relie le
changement des prix à l'écart de production. L'équation
(Q4.4) est l'expression de la structure efficace des taux
d'intérêt à terme. Les rendements instantanés des
perpétuités et des instruments à court terme sont
égalisés. Il n'y a pas d'opportunités d'arbitrage
inexploitées, et l'on suppose une prévision parfaite.
(b) Nous devons d'abord dériver le diagramme de phase du
modèle. En utilisant (Q4.1)–(Q4.2), nous pouvons
résoudre RS en fonction des variables exogènes (g, m
et y¯) et des variables dynamiques (p et RL).
En utilisant (Q4.1) dans (Q4.3) et (A4.1) dans (Q4.4), nous
trouvons :

Nous avons un système dynamique avec une variable


prédéterminée (le prix, p) et une variable "sautante" non
prédéterminée (le taux d'intérêt à long terme, RL). Nous
nous attendons donc à ce que le modèle présente une
structure de chemin de selle. Nous illustrons le diagramme
de phase dans la Figure A4.1.

Il découle de (A4.2) que la ligne p˙ = 0 est donnée par :

p˙ = 0 ⇔ RL = g − y¯

σ . (A4.5)

Étant donné que g et y¯ sont tous deux exogènes, il s'ensuit


que la ligne p˙ = 0 est horizontale. Pour les points au-dessus
(en dessous) de la ligne, le taux d'intérêt à long terme est
trop élevé (faible), l'investissement est trop faible (élevé), la
production est en deçà (au-dessus) de son niveau de plein
emploi, et le prix baisse (augmente). Ces forces dynamiques
ont été illustrées avec des flèches horizontales dans la
Figure A4.1.

Il découle de (A4.4) que la ligne R˙ L = 0 peut être écrite


comme suit :

R˙ L = 0 ⇔ RL = γg + α − (m − p)

λ + γσ . (A4.6)

Pour les points au-dessus (en dessous) de cette ligne, le taux


d'intérêt à long terme dépasse (est inférieur) le taux à court
terme, et le taux à long terme augmente (diminue) avec le
temps. Ces forces dynamiques ont été illustrées avec des
flèches verticales dans la figure.

Il découle de la configuration des flèches que l'équilibre en


E0 est stable en chemin de selle. La seule trajectoire
convergente est donnée par SP, qui est le chemin de selle
associé à E0. Une augmentation inattendue et permanente
de y¯ déplace la ligne p˙ = 0 vers le bas. Voir la Figure
A4.2. À l'impact, l'économie saute au point A. À long
terme, l'équilibre se déplace vers E1. À la fois p et RL = RS
diminuent. Les effets sur les autres variables sont facilement
déduits. Voir la Figure A4.3.

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