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COURS DE MATHEMATIQUES-ANALYSE1

CHAPITRE 2 : SUITES ET SERIES NUMERIQUES REELLES

Les suites sont des objets mathématiques qui permettent de modéliser de nombreuses
situations financières. Supposons par exemple que l’on place un capital de 80 000F à un taux
simple de 6% par an. Comment calculer le capital que l’on aura au bout d’un an ? 2ans ?
5 ans ? 20 ans ? Comment savoir au bout de combien de temps on pourra s’offrir un
ordinateur à 150 000F ?
Les suites permettent de répondre rapidement à ces questions, et donnent un modèle que l’on
pourra ensuite appliquer à tous les problèmes de ce type.
2.1 Suites numériques
2.1.1 Définition
Une suite ou une suite de nombres, est la donnée d’une série de nombres dans un ordre précis.
En général, on note u0 le premier terme de la suite, u1 le deuxième, u2 le troisième, . . . Enfin,
on note un le terme général et on note (un), n  N l’ensemble des termes de la suite.
En les choisissant les uns après les autres, on peut construire n’importe quelle suite de
nombres. Une suite construite au hasard est une suite aléatoire. Dans ce chapitre, on va étudier
des suites de nombre construites sur la logique. Les suites logiques permettent de représenter
et de prévoir différents phénomènes économiques, comme par exemple le calcul d’intérêts.
2.1.2 Définition explicite
Une première façon de définir une suite est de donner son terme général directement en
fonction de n.
Exemples :
- v  : v  3n  1 , ici on a donc v0= 3 × 0+1=1, v1= 3 × 1+1 = 4, v2= 3 × 2+1 = 7, …
n n

-  un  : un  3  5n , ici, on a u0= 3 × 50= 3, u1= 3×51=15, u2= 3×52=75,…


Le principal avantage de ce type de définition est qu’il permet de calculer rapidement
n’importe quel terme de la suite.
2.1.3 Suites arithmétiques
On appelle suite arithmétique toute suite telle que pour passer d’un terme au suivant, on
ajoute une même quantité r, que l’on appelle la raison. On a donc : pour n  N, un  un 1  r

Exemples :
1. La suite : 1, 6, 11, 16, 21, . . . est arithmétique de raison 5 (en effet on peut réécrire cette
suite comme suit, 1, 1+5, 6+5, 11+5, 16+5,…).
2. La suite des entiers naturels impairs est arithmétique de raison 2.
2.1.4 Suites géométriques
On appelle suite géométrique toute suite telle que pour passer d’un terme au suivant, on
multiplie toujours par une même quantité q, que l’on appelle encore la raison.
On a donc : pour tout n  N, un  q  un1
1
Exemple : la suite 3, 6, 12, 24,…est géométrique de raison 3 (en effet on peut réécrire cette
suite comme suit : 3, 3×2, 3×4, 3×8, …).
2.1.5 Variations d’une suite
Comme pour les fonctions, on peut étudier les variations d’une suite. Cela revient à comparer
les termes de la suite entre eux, pour savoir si un augmente, diminue, oscille, etc. Ainsi,
- Une suite un est appelée "suite croissante" si  n  N , u n 1  u n  0
- Une suite un est appelée "suite décroissante" si n  N , un1  un  0
- Une suite un est "suite constante constante" si n  N , u n1  u n

N étant l’ensemble des entiers naturels.


2.1.5.1 Variations d’une suite arithmétique
Les variations d’une suite arithmétique sont particulièrement simples. Ainsi,
- si la raison r est positive, la suite arithmétique correspondant est croissante.
- si la raison r est négative, la suite arithmétique correspondant est décroissante.
Rappelons qu’une suite arithmétique est de la forme un  un 1  r

2.1.5.2 Variations d’une suite géométrique


Comme pour les suites arithmétiques, les variations d’une suite géométrique sont assez
simples à déterminer.
Si la raison est positive, alors plusieurs cas de figures se présentent :
- Si la raison r d’une suite géométrique est plus grande que 1, alors la suite est
croissante.
- Si 0 < r < 1, la suite géométrique associée est décroissante.
Pour les suites géométriques dont la raison est négative, les variations sont un peu plus
compliquées. Si la raison r est négative, à chaque fois que l’on passe d’un terme au suivant,
on change de signe. On a donc une suite (un) qui oscille. Là encore, on peut tout de même
distinguer les cas, selon que r est plus grande ou plus petite que −1. Ainsi :
- Si q < −1, la suite (|un|) est croissante.
- Si −1 < q < 0, la suite (|un|) est décroissante.
Rappelons qu’une suite géométrique est de la forme un  q  un1

2.1.6 Majoration et minoration d’une suite


Certaines suites quelque soit la valeur de n, ne peuvent prendre certaines valeurs ou alors ne
peuvent aller au-delà ou en deçà d’une certaine valeur. Ainsi on peut rencontrer les cas
suivants :

- Une "suite majorée", est une suite telle qu’il existe un réel M tel que n  N, un  M
- Une "suite minorée", est une suite telle qu’il existe un réel M tel que n  N , un  m
- Une "suite bornée", est une suite telle qu’elle est à la fois majorée et minorée.

2
2.2 Suites récurrentes
2.2.1 Récurrence d’une suite arithmétique
Une autre façon de définir une suite est de donner la règle permettant de passer d’un terme au
suivant. Dans ce cas, on donne le terme général un en fonction du terme précédent un−1. Par
exemple, on peut passer d’un terme à l’autre en ajoutant 2 à chaque fois, on définit
un  un 1  2 .

Pour qu’une telle suite soit définie correctement, il faut également donner le premier terme.
Exemple :

 u0  1,
 un  :  , ici, on a u1= 3, u2= 3 + 2 = 5, u3= 5 + 2 = 7,...
un  un 1  2
On voit ici que si l’on veut calculer un terme (par exemple u10), il faut calculer tous les termes
précédents.
Cependant, les suites récurrentes sont souvent plus pratiques pour modéliser une situation
donnée. Par la suite, on verra comment modéliser une situation (financière) à l’aide de suites
récurrentes, puis comment transformer cette suite en une suite explicite pour pouvoir
l’exploiter et prévoir le comportement du système que l’on aura modélisé.
2.2.1.1 Forme récurrente d’une suite arithmétique
De façon générale, une suite arithmétique sous forme récurrente est donnée par :

u0 donné ,
 un  : 
 un  un 1  r
Reprenons par exemple le capital de 80000F que l’on a investi en introduction. Un
investissement à taux simple signifie que chaque année, les intérêts sont calculés sur
l’investissement de départ. Autrement dit, chaque année, ce placement rapporte 6% de
80 000 F, soit I = 80 000 ×6/100 = 4800F.
Pour connaître ce que l’on possède au bout d’un an, on ajoute les 4800F d’intérêts au capital
de départ : C1= 80 000 + 4800 = 84800F.
Pour connaître ce que l’on possède au bout de deux ans, on ajoute 4800F à ce que l’on avait,
soit : C2= 84800 + 4800 = 89600F.
De même, pour calculer ce que l’on possède au bout de n années, on ajoute 4800F à ce que
l’on a calculé pour l’année d’avant. On a donc bien une suite arithmétique, de raison 4800 et
de premier terme 80 000.
Notre capital est représenté par la suite :

 C0  80000
 Cn  : 
Cn  Cn 1  4800
2.2.1.2 Forme explicite
De façon générale, la forme explicite d’une suite arithmétique de raison r et de premier terme
u0 est  un  : un  u0  n  r
3
La forme explicite pour la suite (Cn) permet d’obtenir notre capital pour n’importe quelle
durée de placement par un simple calcul. Or si l’on observe ce que l’on a gagné comme
intérêts au bout de 2 ans de placement, on a I2= 2 × 4800F. De même, au bout de trois ans, on
a I3= 3 × 4800F.
Avec cette méthode, on peut calculer notre capital au bout de 20 ans, sans avoir à faire 20
calculs, les intérêts que l’on gagne au bout de 20 ans, sont I20= 20 × 4800 = 96000F et notre
capital est alors de C20 = 80 000 + 20 × 4800 = 176 000F.
Ainsi, dans notre situation, notre capital au bout de n années de placement sera de
Cn = 80 000 + 4800n.
Si l’on veut maintenant savoir au bout de combien de temps on pourra se payer l’appareil
électronique à 150 000, il nous suffit de résoudre l’équation 150 000 = 80 000 + 4800n. On
trouve n ≃ 14, 6. Il nous faudra donc attendre 15 ans.
Remarque : Plus généralement, si (un) est une suite arithmétique de raison r et si n et p sont
deux entiers naturels, on a : un  u p  ( n  p )r

2.2.1.3 Somme de plusieurs termes d’une suite arithmétique


Théorème : Soit (un) une suite arithmétique de raison r. On note Sn la somme des (n + 1)
premiers termes de la suite (un), c’est-à-dire : Sn  u0  u1  u2  ...  un

(u0  un )
Alors, on a : Sn  (n  1)
2
( premier terme  dernier terme)
Sn  (nombre de termes) 
2
2.2.2 Récurrence d’une suite géométrique
Comme pour la récurrence d’une suite arithmétique on peut donner pour une suite
géométrique le terme général un en fonction du terme précédent un−1.
Exemple :

 u0  3,
 un  :  , ici, on a u1= 15, u2= 5 × 15 = 75,...
un  5un 1
2.2.2.1 Forme récurrente d’une suite géométrique
Une suite géométrique de raison r est donc définie sous forme récurrente par :

u0 donné ,
 un  : 
 un  q  un 1
Reprenons l’exemple du capital de 80 000F que l’on a investi plus haut et plaçons les
maintenant à un taux composé de 6%. Un investissement à taux composé signifie que chaque
année, les intérêts perçus sont ajoutés au capital et participent au calcul d’intérêts de l’année
suivante. Ainsi, au bout d’un an, notre capital est de :
4
6  6 
Cn  80000  80000   80000  1    84800 F
100  100 
Au bout de deux ans, le capital est de
6  6 
C2  84800  84800   84800  1    89988F
100  100 
De façon générale, notre capital au bout de n années est obtenu par la formule
 6 
Cn  Cn 1.  1  
 100 

 6 
Il s’agit donc d’une suite géométrique de raison  1   et de premier terme C0= 80 000.
 100 
2.2.2.2 Forme explicite d’une suite géométrique
Comme pour les suites arithmétiques, il existe une forme explicite pour les suites
géométriques, ce qui nous permet de calculer n’importe quel terme de la suite par un calcul
direct. Ainsi, la forme explicite d’une suite géométrique de raison r et de premier terme u0 est

un  u0  q n

Ainsi, dans notre exemple, notre capital au bout de n années de placement est donné par la
n
 6 
formule : C n
 80000  1  
 100 
20
En particulier, on a C20  80000. 1, 06  ≃ 256 570,9F

On voit là encore que la forme explicite permet de calculer directement n’importe quel terme
de la suite sans avoir à calculer les précédents.
Remarque : Plus généralement, si (un) est une suite géométrique de raison q et si n et p sont
deux entiers naturels, on a : un  u p  qn  p

2.2.2.3 Somme de plusieurs termes d’une suite géométrique


Soit (un) une suite géométrique de raison q (avec q #1). On note Sn la somme des (n + 1)
premiers termes de la suite (un), c’est-à-dire : Sn  u0  u1  u2  ...  un

1  q n 1
Alors, on a : Sn  u0
1 q

1  ( raison ) nombre de termes


Sn   premier terme  
1  raison
2.3 Séries numériques
2.3.1 Définitions
Dans les sections précédentes, nous avons étudié les suites. Dans les sections suivantes, nous
allons étudier ce qui se passe quand on additionne tous les termes d’une suite jusqu’à un

5
certain rang. Le résultat de cette opération est ce qu’on
qu appelle une somme partielle
partielle, définie
k
par l’opération : S n
 u n
n0

La différence entre somme partielle et série est assez simple à comprendre : une série
additionne tous les termes d’une
une suite infinie, alors que la somme partielle nn’en additionne
qu’un nombre fini.
Les sommes partielles se limitent à faire la somme des premiers termes d’ d’une suite. Pour les
suites finies, le résultat sera naturellement fini, quoiqu’il
quoiqu il arrive, même si la suite est
elle-même
même très longue. Mais avec les suites infinies, on peut pousser le concept de somme
partielle au point de faire la somme de tous les termes de la suite, sans exception. La somme
ainsi obtenue n’est
est pas une somme partielle, vu qu’elle
qu elle additionne une quantité infinie de
termes. A la place, on lui donne le nom de série. On peut définir plus précisément une série

l’infini (un).
comme étant la limite de la somme partielle quand le rang n tend vers l’
n0

2.3.2 Convergence et divergente d’une


d série
D’un
un point de vue purement logique, la série de terme général un s’identifie
identifie complètement
avec la suite sn. La théorie des séries pourrait se ramener à celle des suites, mais du point de
vue pratique, il est plus commode d’étudier
d la convergence de la série à partir de la donnée de
un.

Pour une série à termes réels , trois cas peuvent se présenter

- la suite sn a une limite finie, dans ce cas la série est convergente

- la suite sn tend vers ou , dans ce cas la série est divergente

- la suite sn n’aa pas de limite, dans ce cas la série est divergente.

Nous avons précisé limite finie. Par définition, la limite, pour les suites comme pour les
fonctions, est un nombre réel. Mais, dans les cas des suites et des fonctions qui tendent
vers ou , on parle de limite infinie.
1
Exemple : on considère la suite u n 
n n  1  pour n≥1. Etudier
tudier la série de terme général
un.

Solution : étudier la série de terme général un revient à déterminer si sn est une série
convergente ou divergente.
n n
1 1 1 1
sn   u  or on remarque que  
k 1
k
k  1 k k  1  k k  1 k k  1

n
1 1  1 1 1 1 1 1 1 1
Donc s n
   k
k 1
   1       ...  
k 1 2 2 3 3 4 n n 1
1
n 1

1
Quand n tend à l’infini lim sn=lim   tend à 1. Donc lim Sn=1 quand n tend à
1
n 1
l’infini,
infini, donc la série de terme général un est convergente.

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