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LA REGULATION PAR L'ETAT

I Les politiques économiques.


II Les interventions de l'Etat.
III La régulation conjoncturelle.
IV Mise en œuvre des politiques économiques.
V Evolutions possibles de ces régulations.
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I- Les politiques économiques.

La politique économique c’est l'ensemble des interventions des


administrations publiques (État, banque centrale, collectivités
territoriales) sur l’activité économique.

Ces interventions visent à réaliser certains objectifs économiques et


sociaux.

Les économistes distinguent les politiques économiques


conjoncturelles qui visent à orienter l'activité économique à court
terme et les politiques économiques structurelles qui vient à modifier le
fonctionnement de l'économie sur le moyen ou long terme.

L'étude des conséquences économiques de ces interventions est


généralement dénommée l'économie politique.

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L'Etat est un agent économique complexe qui ne se prête pas
facilement à une analyse standard.
Ainsi, sa nature, sa présence dans le tissu économique, ses missions
propres ont toujours été, dans l'histoire, un important objet de
controverses.
Dans le souci d'éclairer ces débats, il convient d'analyser dans un
premier temps les objectifs et les modes d'intervention de l'État, dans un
second temps le concept de politique économique et enfin les limites de
la régulation étatique.

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1- Les objectifs de la politique économique
Pour assurer le bien-être économique et social de la nation, la régulation de
l'activité par l'État se concentre sur quatre grands équilibres macroéconomiques.
a - La croissance
La croissance est l'objectif principal de la politique économique. Toute
augmentation des richesses créées est supposée augmenter le bien-être. Elle
est également la base du plein emploi. La croissance ou la décroissance du
volume de biens et services produits est mesurée par l'évolution du PIB.

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b - Le plein emploi

Le droit à l'emploi est un droit essentiel,


inscrit dans la Déclaration universel des
droits de l'homme de 1948. La réduction du
chômage est donc un objectif important de
l'action publique.
Le taux de chômage est mesuré par le
rapport du nombre de chômeurs au nombre
d'actifs.

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c - La stabilité des prix
Les prix jouent un rôle essentiel dans une économie de
marché. L'inflation, mesurée par l'évolution d'un indice
des prix, constitue une source de déséquilibre important
susceptible de compromettre la croissance. Les pouvoirs
publics surveillent l'évolution des prix et s'attachent à
leur stabilité.

d – L'équilibre des échanges extérieurs

Le solde des échanges avec l'extérieur est mesuré par


le solde de la balance commerciale (écart entre
importations et exportations de marchandises) ou,
mieux, de la balance des transactions courantes (qui
tient compte des échanges de services et d'autres
opérations).
Un déséquilibre, surtout un déficit, des échanges
extérieurs compromet la croissance, car le déficit mène
à l'endettement, difficilement soutenable à long terme.
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2 - Les instruments de la politique économique
a - Les principaux instruments

Les instruments de régulation sont multiples, on identifie parmi les principaux :

b - Le choix des objectifs

Il apparaît illusoire d'atteindre tous les objectifs de politique économique


simultanément. Pour conduire une politique économique efficace, il est
recommandé de consacrer chaque instrument à un objectif.
Par conséquent, toute politique économique se caractérise par le choix de
priorités et de moyens supposés les plus efficaces, étant entendu que ces
moyens sont eux-mêmes interdépendants. De ce fait, une politique économique
se doit normalement de rechercher et d'atteindre une certaine cohérence. 7
II- Les interventions de l'Etat.
Dans une économie de marché, l'État remplit une fonction économique
complémentaire dont l'importance dépend des principes économiques qui
fondent son action. Le choix d'une politique économique distingue l'approche
interventionniste, inspirée de Keynes, de celle plus minimaliste, de source
libérale, qui vise seulement le bon fonctionnement du marché.

1- Les justifications de l'intervention de l'État.


a - L'Etat surveille le marché

Le marché ne se régule pas par lui-même en toutes circonstances. La


concurrence conduit dans certains cas une entreprise à dominer le marché
d'une façon excessive. L'État se doit de surveiller et d'organiser cette
concurrence pour empêcher les ententes acheteurs-vendeurs ou mettre fin aux
monopoles. Enfin, il fixe le cadre juridique et institutionnel dans lequel
s'exercent les activités économiques.

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b - L'Etat complète le marché

Les initiatives du marché ne couvrent


pas forcément l'ensemble des
besoins, en particulier dans le
domaine des biens collectifs. L'État
comble cette absence en affectant des
ressources à la production de biens.

c - L'Etat régule les grands équilibres économiques

L'État est obligé d'agir pour orienter et influencer les activités économiques
lorsque certains équilibres sont menacés, en matière d'emploi, de prix,
d'échanges extérieurs...
d - L'Etat favorise la cohésion sociale

Une des fonctions de l'État interventionniste se fonde sur l'idée que la répartition
des richesses qui découle des mécanismes du marché est injuste et conduit à
un degré d'inégalité élevé. L'État agit par la fiscalité, les prestations sociales ou
la garantie d'accès à certains services (santé, éducation...) pour réduire les
inégalités en matière de revenus.
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2- Les politiques conjoncturelle et structurelle
a - La politique conjoncturelle
La conjoncture correspond au bulletin de santé au jour le jour de l'économie.
Une politique économique conjoncturelle permet de corriger les déséquilibres
macroéconomiques qui apparaissent dans le court terme.

b - La politique structurelle
La politique structurelle vise une modification profonde du fonctionnement de
l'économie et par là même tend à modifier les institutions et les comportements
des agents économiques. En France, la politique structurelle a été très active en
ce qui concerne les marchés de capitaux et la modernisation des banques et du
marché financier.

c - Les difficultés de la distinction


La distinction entre politique conjoncturelle et structurelle est souvent floue. Une
politique conjoncturelle systématique a des conséquences structurelles (la
politique menée par Mme Thatcher a conduit, dans les années 80, à la
désindustrialisation de la Grande-Bretagne) et une politique structurelle impose
souvent des mesures conjoncturelles (l'adhésion à l'euro a nécessité une
politique budgétaire de réduction des déficits publics).
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III- La régulation conjoncturelle.
L'activité économique fait l'objet d'une régulation conjoncturelle qui distingue
politique de rigueur (stop) et politique de relance (go).

1- La politique conjoncturelle de relance


Pour les keynésiens, le libre jeu du marché ne
garantit pas le plein emploi. Si le niveau de la
production ne permet pas d'embaucher tous les
salariés, le chômage se développe. Seule une
relance de l'économie privilégiant croissance et
création d'emploi entraîne un niveau supérieur de
production.
Une certaine dose de déficit budgétaire augmente
la demande publique. La politique monétaire, avec
des taux d'intérêt bas, facilite l'accès aux crédits.
Une politique d'augmentation des revenus
salariaux et de transfert en direction des ménages
complète le dispositif.
Ce type de politique, s'il a des effets positifs sur
l'activité économique, l'emploi et le revenu des
ménages, peut favoriser l'inflation, par 11
accroissement des importations.
2- La politique conjoncturelle de rigueur
Les politiques de rigueur privilégient la lutte
contre l'inflation, l'assainissement financier
et la réduction du déficit extérieur. Elles
impliquent le plus souvent le freinage de la
croissance et de la demande.
La politique budgétaire recherche
l'équilibre ou l'excédent du budget afin de
limiter l'effet inflationniste du déficit et le
poids de la dette publique. Une politique
monétaire restrictive se traduit par une
limitation du crédit et une hausse des taux
d'intérêt. Enfin, la rigueur salariale doit
permettre un ralentissement de la hausse
des coûts et de la demande.
Les politiques de rigueur ont en principe
des effets bénéfiques sur les prix,
l'équilibre extérieur et les profits des
entreprises, mais elles peuvent avoir des
effets dépressifs sur l'emploi, le pouvoir
d'achat et la production. 12
IV- Mise en œuvre des politiques économiques.
1- La politique budgétaire
La politique budgétaire repose sur l'utilisation des dépenses publiques ou des
recettes fiscales pour agir sur l'activité économique.

a - Le rôle de la politique budgétaire


Pour les keynésiens, la politique budgétaire constitue un instrument de
régulation privilégié et un déficit n'est pas nécessairement néfaste. Les auteurs
libéraux privilégient eux la politique monétaire et préconisent une intervention
faible de l'État par une compression des recettes fiscales, des dépenses et du
déficit.
b - L'effet multiplicateur de l'investissement public
Les keynésiens proposent essentiellement une politique de relance de
l'investissement par une augmentation des dépenses publiques. Il existe selon
Keynes un effet multiplicateur de l'investissement public ou privé qui peut
favoriser le retour au plein emploi : chaque revenu distribué crée une nouvelle
dépense qui alimente une nouvelle demande sur le marché.

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2- La politique monétaire
La politique monétaire définit l'ensemble des actions des autorités monétaires
pour influer sur l'évolution de la masse monétaire. Depuis le 1er janvier 1999 la
BCE a en charge la politique monétaire.
a - Le rôle de la politique monétaire

La politique monétaire poursuit en


premier lieu un objectif de lutte contre
l'inflation. Pour les monétaristes, cette
lutte est une priorité. Sa réussite
suppose un contrôle de la masse
monétaire donc de la création de
monnaie.
Cependant, la masse monétaire influe
non seulement sur les prix mais aussi
sur l'emploi et la production. Dès lors,
si une politique monétaire restrictive
ralentit la hausse des prix, elle crée
aussi du chômage.
Inversement, une politique monétaire
expansive stimule la croissance de
l'économie. 14
b - Les instruments de la politique monétaire
Les autorités monétaires agissent sur la création de monnaie par un contrôle
indirect du crédit visant à agir sur la liquidité bancaire.
La Banque centrale dispose de deux moyens d'intervention sur la liquidité
bancaire.

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3- La politique de l'emploi
La politique de l'emploi vise à influer sur le niveau du chômage par le biais
d'actions sur le marché du travail. Ces actions concernent autant la création
d'emplois que le retrait d'activité.
a - Actions sur la demande de travail

Des mesures d'inspiration souvent libérale


tendent à diminuer le coût de la main-
d'œuvre : subvention à l'embauche,
exemption de cotisations sociales, aide au
maintien d'emplois.
D'autres partent de l'idée que la flexibilité
du marché du travail est une condition de
croissance de l'emploi, même si elle se
traduit par la précarisation des emplois
proposés (développement du temps partiel,
du travail temporaire)
Enfin, certaines mesures s'inspirent de
l'idée que certains emplois dans le secteur
public ou associatif sont utiles mais ne
peuvent être créés sans l'aide publique.
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b - Actions sur l'offre
Des actions souvent contestables consistent à restreindre l'offre de travail. Si
certaines peuvent se justifier, comme l'allongement de la formation initiale pour
les jeunes ou la préretraite pour les travailleurs âgés, d'autres sont discutables,
telles que les incitations financières pour les femmes au foyer ou la politique
d'aide au retour pour les travailleurs étrangers.

c - Le partage du travail

La politique de partage du travail peut


prendre plusieurs formes : réduction de la
durée du travail hebdomadaire, de la durée
annuelle voire de la durée de travail sur la vie
entière.
La mise en place de la loi sur les 35 heures
aboutit à une réduction de 10 % du temps de
travail mais n'entraîne pas automatiquement
un nombre d'emplois équivalent.
Néanmoins, la loi a favorisé un renouveau
significatif de la négociation sociale.
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V- Evolutions possibles de ces régulations.
La crise économique a montré depuis les années 70 les limites des instruments
traditionnels de régulation dans la lutte contre le chômage et le soutien à la
croissance. Le rôle de l'État et le fonctionnement des services fait l'objet d'une
remise en question à l'heure de la mondialisation.

1- Vers un moins d'État ?


La définition d'un nouveau modèle d'État qu'on peut qualifier de néolibéral se
dessine autour de trois thèmes essentiels :

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2- Vers un mieux d'État ?
a - L'évolution des services publics

Les services publics, souvent en situation de monopole naturel, prennent en


charge des besoins ignorés ou mal assurés par le marché. L'adaptation des
services publics à des règles de gestion et d'évaluation efficaces constitue une
des clés de leur évolution.
La Commission européenne impose progressivement une déréglementation des
monopoles publics, contraire à la tradition française mais qui présente l'intérêt
d'obliger à une certaine remise en cause.

b - La politique conjoncturelle dans le cadre européen


La construction européenne est souvent présentée comme une solution face
aux difficultés d'un pays de taille moyenne à mener une politique économique
autonome.
En matière monétaire, l'euro doit permettre à la Banque centrale européenne
de garantir la stabilité des prix.
Sur le plan budgétaire, une relance coordonnée des pays européens pourrait
avoir une grande efficacité sur la croissance.
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c - La mondialisation de l'Etat

L'incompatibilité entre une économie de marché qui ne cesse de se mondialiser


et un mode de gouvernement bloqué au niveau des États-nations est de plus en
plus forte.
L'intégration économique pourrait avoir comme corollaire une structure
internationale de gouvernement qui permettra de remédier aux inégalités
croissantes et aux dégâts écologiques tout en préservant les conséquences
positives de la mondialisation.

3- Vers un autre État ?


Le constat d'un Etat de moins en moins influent et de marchés qui ne cessent
d'accroître leur puissance oblige à repenser le rôle de l'État. L'État pourrait se
désengager de la gestion directe afin d'agir de façon plus efficace ailleurs.
L'État-bâtisseur se transformerait en principal artisan, voire organisateur, d'un
nouveau marché ou d'autres formes d'économie à inventer dans l'intérêt de la
collectivité dont il doit préserver la cohésion.

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Fin de l’épisode BTS1

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