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LA FABRICATION DE LA MONNAIE.
A quelque pays et à quelque temps qu'elles appartiennent, les monnaies ne
peuvent être fabriquées que par deux procédés : la fusion et la frappe. Chez
les Anciens, les deux procédés ont été utilisés. Mais le procédé de la frappe
au marteau fut d'un usage exclusif au Moyen Age et jusqu'au milieu du
16e siècle.
Quelques monuments nous ont gardé l'image de monnayeurs en activité
ou des instruments qu'ils utilisaient. On conserve, au musée du Pilori de
Niort, un coin monétaire (trousseau) de l'époque carolingienne trouvé à Melle
:il mesure 70 mm de longueur et a un diamètre de 35 mm.
Un autre sceau du xve siècle, celui d'un monnayeur d'Avallon, porte dans
le champ une main tenant des tenailles à matrices
Le musée de
Cologne conserve des tenailles analogues pour frapper les monnaies
A/Le système monétaire médiéval
.
B/ LA FABRICATION DE LA MONNAIE
.
La monnaie royale était frappée dans divers ateliers
disséminés dans tout le royaume. Leur nombre varia suivant les circonstances
politiques ou les nécessités de la circulation monétaire. Leurs produits se
distinguaient les uns des autres par des marques spéciales gravées sur les
pièces : les << différents >>. C'étaient généralement des points, des globules
ou des annelets placés sous certaines lettres des légendes et qu'on nomme
<< points secrets >>; quelquefois, c'étaient des lettres ou des symboles placés
dans le champ ou en tête des légendes. L'ordonnance royale du II septembre
1389 détermina la place des points secrets pour chacun des 22 ateliers
royaux alors existants Ce procédé dura jusqu'à l'ordonnance du I4 janvier I540
qui fixa pour chaque atelier une lettre monétaire.
2. L'administration centrale.
Toutes les questions relatives à la monnaie, à sa fabrication, à son titre, à
son poids, à son cours, ainsi que la répression du faux monnayage, relevaient
d'une administration spécialisée.
B) LA CHAMBRE DES MONNAIES.
La chambre des monnaies avait exclusivement un rôle d'exécution. Elle
recevait les ordonnances royales relatives aux nouvelles espèces à émettre,
en prescrivait les modalités d'application et les transmettait sous forme
d'exécutoire aux ateliers monétaires. Elle procédait à la désignation des maîtres
particuliers, des officiers des diverses Monnaies et recevait leur serment.
Elle déterminait les cours auxquels les maîtres particuliers payaient les métaux
précieux et les notifiait aux changeurs. Elle fixait les salaires des monnayeurs.
Elle députait certains de ses membres pour visiter les ateliers et y faire
respecter les ordres du roi. Elle contrôlait la fabrication des monnaies, leur
poids et leur titre. Mais, lorsque des sanctions ou des mesures de répression
étaient à prendre, elle transmettait ses conclusions aux gens des comptes qui
décidaient.
COMMENT CALCULAIT-ON
La numération décimale que nous utilisons a été rapportée de l'Inde par les
Arabes et introduite en Occident au début du 11e siècle. Mais elle s'y est
diffusée très lentement. Ce n'est, en effet, qu'en 1715 qu'elle fut adoptée par
l'administration française et cent ans plus tard, en 1815, par l'administration
anglaise encore plus traditionaliste. Tous les comptes médiévaux utilisent
donc la numération romaine. De plus, comme on ignorait l'emploi du zéro,
toutes les opérations que nous pratiquons facilement aujourd'hui, serait pour
nous impossibles. Et pourtant, il fallait bien additionner ou soustraire pour
connaître son avoir! Sur le marché, la plupart des grandes transactions ont été
effectuées non pas par espèces/pièces de monnaie, mais par ordre de transfert
de fonds sur les livres tenus par les changeurs de monnaie locale. Lors de la
clôture d'un marché ou d'une foire , les commerçants se réunissaient devant
les changeurs de monnaie locale et retiraient leur dépôt dans la monnaie qui
leur était propre.
On ne connaît pas encore en France, ni en Europe occidentale, les chiffres
arabes !
Donc le seul moyen de faire des calculs, c’est d’utiliser l’abaque romain.
la livre de Charlemagne.
Charlemagne voulut réagir contre la multiplicité des mesures. Après avoir
prescrit dans son Admonitio generalis (23 mars 789), l'emploi << de mesures
égales et justes, de poids égaux et justes >>, il procéda à une réforme générale
peu avant juin 794, date du capitulaire de Francfort aparut en France alors une
nouvelle unité pondérale pour la taille des monnaies. C'est le marc qui connut un
succès universel .Les diverses mesures anciennes était substituée en une seule
. En ce qui concerne le poids, Charlemagne a-t-il établi
un nouvel étalon ou s'est-il contenté d'étendre à tout le royaume l'usage d'une
unité. Des textes, mentionnent un << poids de Charlemagne >>, faisant ainsi
état d'une tradition qui attribuait à ce souverain une réforme des poids.
L'étude des deniers de Charlemagne fournit toutefois une indication. Il a
fait frapper successivement deux deniers de poids différents : d'abord des
deniers du même type que ceux de Pépin, ensuite des deniers portant son
monogramme. Le poids des seconds montre qu'on a utilisé une livre plus lourde.
Si l'on prend le plus pesant de ces deniers (1,87 g) et qu'on multiplie par 264,
chiffre qui semble être leur taille on obtient 493,68 g. On conserve
un denier de Charles le Chauve qui pèse 2,03 g. Comme il est apparemment
taillé à 240, on parvient au poids de 487,2 g. La conclusion qui s'impose est
que la livre de Charlemagne était plus lourde que la livre romaine.
il est probable que Charlemagne a établi un système de poids et
mesures parfaitement cohérent,
III. LE COURS.
Au Moyen Age et, pour les pièces d'or et d'argent jusqu'à la Révolution,
les monnaies ne portaient aucune indication relative à leur cours. Pour la
période qui va du 13e au 18e siècle où une seule espèce (le denier) circulait,
une telle précision était inutile. Par la suite, avec l'émission de grosses pièces
d'argent et de pièces d'or dont le prix était lié au cours commercial des
métaux précieux - n'oublions pas qu'il s'agit de monnaies réelles, donc
susceptibles de varier en fonction de celui-ci - on s'abstint de marquer sur
les espèces une valeur Le cours d'une monnaie était précisé au moment de son
émission, en même temps que son titre et que son poids.
. On sait que les pièces
d'or émises avant 1914 en France et dans les pays de l'Union (Belgique,
Suisse, Italie, Espagne, Grèce) étaient aux mêmes conditions et reçues
indifféremment dans tous les pays adhérant à l'Union. Pourtant, ces pièces se
vendent actuellement, au marché libre de l'or, à des prix différents. C'est
ainsi que le 24 octobre 1968, une pièce de 20 F (contenant 5,8o g d'or fin) se
vendait ,6o F si elle était française, 59, F si elle était suisse et seulement
56, F si elle était d'un autre pays de l'Union .
On peut relever au Moyen Age de semblables curiosités, comme 12 deniers-
poids valaient 1 sou-poids I, on prit l'habitude de dire 1 sou au lieu de 12 deniers
et 20 sous ou 1 livre au lieu de 240 deniers. Précisons ces monnaie . Il n'existait
pas de pièces de 1 sou ou de 1 livre. Lorsqu'on disait 1 sou, cela signifiait
12 deniers, et une livre 240 deniers. Livre et sou n'étaient que des expressions
numériques et il n'y eut en France de pièce valant 1 sou qu'à partir de 1266
De toutes les espèces d'or émises dans le courant du13e siècle, c'est
incontestablement le florin de Florence qui eut le plus grand succès
,
Le monnayage abondant de l'argent et celui de l'or dès la deuxième moitié
du XIIIe siècle témoignent d'un vigoureux essor commercial. Comparées à
celles des siècles précédents, les frappes paraissent abondantes. En fait,
l'Europe continuait, à souffrir d'une disette de métaux précieux. Ce qui
explique les premiers échecs (Angleterre, France) et l'instabilité des cours
commerciaux de l'or et de l'argent.
.
Création du gros tournois.
La grande et durable innovation de Louis 9 est la création d'une grosse
pièce d'argent à l'imitation des gros frappés par les villes marchandes
italiennes. Il faut noter également que c'est le premier gros battu hors d'Italie.
Il eut un énorme succès et ses imitations sont innombrables
Il fut adopté par le commerce international.