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Chapitre I : La monnaie: définitions,

formes et fonctions

1. Présentation historique de la monnaie : de


l’économie de troc à l’économie monétaire
• L’économie d’échange et ses coûts
• Les individus disposant d’un savoir-faire
particulier, et ont des besoins à satisfaire.
• Les individus doivent entrer en contact avec
d’autres….
• Ce qui engendre des coûts appelés les coûts de
l’échange
• Imaginons une île isolée du reste du monde où
des individus y vivent d’une manière éloignée les
uns des autres.
• Les individus disposent d’un savoir-faire
particulier, et ont des besoins à satisfaire.
• Pour subvenir à leurs besoins, les individus
doivent se déplacer pour entrer en contact avec
d’autres personnes qui produisent d’autres biens
qu’ils ne savent pas produire.
• Ce qui engendre des coûts appelés les coûts de
l’échange
1. Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Les coûts de l’échange se divisent en deux:

-Les coûts de transactions

-Les coûts d’attente


• Pour un individu désirant réaliser un échange, les
coûts de transactions regroupent les frais
générés par le déplacement ainsi que les frais liés
à la quantité de temps et d’effort nécessaire pour
réaliser « une double coïncidence des besoins ».
Le temps de déplacement est considéré comme
un temps perdu du fait que l’individu ne produit
rien; une perte estimée par la valeur des biens
qui auraient pu être produits pendant le temps
de déplacement.
• Dans les coûts d’attente, on trouve à la fois les
coûts objectifs et les coûts subjectifs. On
parle de coûts subjectifs lorsque l’individu
doit attendre de trouver un autre individu
possédant le bien qu’il désire et désirant le
bien qu’il possède. Les deux coéchangistes
doivent différer la satisfaction de leurs besoins
et se mettre d’accord sur les termes de
l’échange.
• La non satisfaction immédiate du désir
d’échange et du besoin engendre une
frustration que l’on peut appréhender comme
un coût subjectif pour chaque individu.

• Les coûts objectifs sont les coûts liés aux frais


de stockage.
1.Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Ces coûts de transaction et d’attente diffèrent


selon qu’il s’agisse d’une économie de troc ou
d’une économie monétaire.
1-Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Dans une économie de troc:


-Les coûts de l’échange sont importants;
-Il faut qu’il y ait une double coïncidence des désirs de
l’échange;
-Les individus doivent définir les termes de l’échange;
-L’échange d’un bien contre un autre comporte un
risque;
-etc.
Dans une économie de troc
• Forte possibilité d’incompatibilité des besoins;

• Nombre très élevé des prix relatifs à calculer;

• Exemple:
• Si l’économie compte 10000 produits, il faut
calculer 49995000 prix relatifs.
• L’introduction de la monnaie permet de résoudre les deux
problèmes en même temps:

• Avec la monnaie, on a autant de produits que de prix.

• La monnaie permet d’échanger entre agents aux besoins


incompatibles.

• Elle permet d’éviter les contraintes du troc.

• Elle surmonte la contrainte de la double coïncidence des besoins.

• Elle diminue les coûts de l’information, des transactions et


d’attente.
1-Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Dans une économie monétaire:

-L’amélioration considérable de la situation des agents


économiques;

-Choix d’un bien-monnaie présentant des qualités intrinsèques;

-Deux étapes successives selon les formes prises par la monnaie:


la monnaie marchandise et la monnaie fiduciaire.
1-Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Dans une économie monétaire:


-La monnaie marchandise est à la fois un instrument banal
des échanges et un étalon de valeurs;
-La monnaie marchandise a un statut d’équivalent général.
-La double coïncidence des désirs d’échange n’est pas
nécessaire.
-Les coûts liés à l’échange sont donc encore moins élevés.
-L’échange avec la monnaie marchandise suppose que le
bien utilisé en tant que monnaie M/se a une valeur
intrinsèque stable.
• La fonction d’étalon des valeurs ne pourrait être
jouée que par les biens dont la valeur intrinsèque
est stable, c’est-à-dire que la monnaie
marchandise doit être capable de conserver le
pouvoir d’achats entre deux échanges.

• L’équivalent général est une marchandise qui


exprime la valeur d’échange de toutes les autres
marchandises..
1-Présentation historique de la monnaie : de
l’économie de troc à l’économie monétaire

• Dans une économie monétaire:

-La monnaie fiduciaire (en latin fiducia signifie confiance)


est une monnaie dont la valeur est purement symbolique.

-La monnaie est désirée par l’utilité que représente sa


fonction pour les individus qui l’utilisent dans les échanges.
• La monnaie a évolué et continue d’évoluer dans
le sens de la dématérialisation:
• Les différentes formes que la monnaie a prises
dans l’histoire de l’humanité sont :
• 1-la monnaie marchandise (consommable et non
consommable) ;
• 2-La monnaie métallique;
• 3-Le papier-monnaie;
• 4-la monnaie scripturale;
• 5-la monnaie électronique.
• 1-La monnaie marchandise
• Pour être utilisé comme instrument
d’échange, la monnaie- marchandise doit
avoir certaines qualités:
• La durabilité
• L’acceptabilité par tous;
• La divisibilité
• La confiance accordée par tous;
• La relative conservabilité.
• Il existe la monnaie marchandise possédant
une double nature résultant d’un usage
monétaire (usage en tant qu’instrument
d’échange) et simultanément d’usage non
monétaire (usage en tant que bien de
consommation).
• Et la monnaie marchandise sans valeur
d’usage et n’ayant qu’une fonction monétaire.
Formes de monnaie marchandise
• 2. La monnaie métallique
• Les monnaies marchandises coûteuses à produire,
encombrantes ou trop facilement périssables, ont été
remplacées par les métaux précieux qui présentent les
qualités d’un « bon intermédiaire des échanges »:
divisibles, malléables, facilement reconnaissables et
facilement transportables, etc.
• La monnaie métallique est apparue dans l’antiquité
entre le VIII ème et le Vième siècle avant J-C.
• Elle est passée par plusieurs étapes: la monnaie pesée,
la monnaie comptée et la monnaie frappée.
• 2. La monnaie métallique
• La monnaie pesée (Babylone, Egypte
pharaonique)
• Sous forme de lingots d’or et d’argent;

• La forme et la pureté varient selon le lingot;

• Etc.
2. La monnaie métallique
• La monnaie comptée (Mésopotamie, Chine);

• Morceaux de métal ayant des formes bien


définis et diverses: boules, disques aplaties,
etc.
• Mais l’inconvénient majeur est le
développement de la fraude par l’introduction
à l’intérieur de la monnaie des métaux non
précieux (alliage frauduleux).
2. La monnaie métallique
• La monnaie frappée
-c’est une monnaie à la fois avec la valeur du poids
en métal et avec l’identité du frappeur;

-devenu symbole du pouvoir;

-Composé d’un alliage naturel d’or et d’argent


(alliage en termes du poids des métaux précieux);
• Grâce au progrès de la métallurgie
apparaissent les premières pièces en or et
argent pur, on assiste à la naissance du
premier système monétaire bimétalliste.
Formes anciennes de monnaie
métallique
• …. D’où la naissance du système monétaire
bimétallique caractérisé par
• Un pair légal (une parité officielle, rapport légal);

• La frappe libre de l’or et de l’argent;

• Un pouvoir libératoire illimité des pièces d’or et


d’argent.
A partir de 1850, ce système monétaire
bimétallique va rencontrer des problèmes et
être abandonné et remplacé par le système
monométallique.
3.Le papier monnaie
• Le billet représentatif de dépôts

• Le billet convertible

• Le billet inconvertible
• 3.Le papier-monnaie
• Il est généralement admis que le premier
billet a été créé en Chine bien avant son
apparition en Occident en Grande
Bretagne, en Italie et aux pays bas au 17
ème siècle. Il a vu le jour en France au
18ème siècle.
• Le billet représentatif de dépôts: est un simple
certificat (récépissé) représentatif de dépôts d’or
et d’argent déposés dans les coffres des banques.
Il circule comme étant un instrument d’échange.

• N’étant pas une nouvelle forme monnaie, il


constitue une simple circulation de papiers à
durée de vie limitée entre les grands
commerçants internationaux, un substitut aux
pièces métalliques difficilement transportables et
manipulables.
• Le billet convertible est apparue à Stockholm
au 17ème siècle.
• Le billet de banque est né et s’est propagé
puisque l’émission des billets dépasse la
couverture métallique, c’est-à-dire que la
contrepartie en métal des billets dépasse le
stock des métaux déposés dans les banques.
Ce qui engendré des crises pour des banques
qui ont dû faire faillite.
• Au début, les billets de banque peuvent être
considérés comme de simples promesses de
monnaie métallique; toute personne est libre de
les refuser ou de les accepter. Par la suite, ces
billets acquièrent un pouvoir libératoire illimitée,
puisqu’ils étaient dotés d’un cours légal, c’est-à-
dire que l’État a rendu obligatoire l’utilisation des
billets par l’ensemble des agents économiques.
• Pour le billet inconvertible, l’Etat instaure le
cours forcé, c’est-à-dire qu’il autorise les
banques à ne plus échanger les billets contre
des pièces métalliques.
• Le billet est devenu donc privé de son
soubassement métallique.
• 4.La monnaie scripturale
• La monnaie scripturale (mot latin scriptum):
n’est qu’une simple écriture sur un compte,
elle peut circuler entre les comptes par simple
jeu d’écritures. Détenir de la monnaie
scripturale signifie simplement détenir un
compte sur lequel figure une certaine somme
d’argent, auprès d’un établissement bancaire.
• La monnaie scripturale est une inscription ou
une écriture sur un compte à vue
(immédiatement disponible).

• Parfaitement liquide, il sert à opérer des


paiements immédiats selon les différentes
techniques/supports: ordre de virement,
paiement par carte bancaire ou l’utilisation
d’un prélèvement automatique.
• 5.La monnaie électronique
• La monnaie électronique est une valeur
monétaire stockée sous forme électronique.

• Elle circule à travers deux supports : le porte-


monnaie électronique ou magnétique et le
porte-monnaie virtuel (monnaie stockée à
distance sur un serveur).
• Le porte-monnaie magnétique prend la forme
de cartes prépayées (carte de cadeau, carte
bancaire prépayée, carte de péage). Cette
monnaie peut même être stockée sur les
cartes SIM des téléphones portables.
• Le porte-monnaie virtuel: il s’agit d’unités ou
de valeurs électroniques chargées sur un
logiciel et stockées sur le disque dur de
l’ordinateur et destinées à payer de petits
montants aux e-commerçants.
2. Les fonctions de la monnaie
Les trois fonctions de la monnaie sont les suivantes:
• Unité de compte (étalon de mesure) :
instrument de comparaison des prix de biens et
de services hétérogènes;
• Intermédiaire des échanges : instrument de
paiement permettant d’acquérir n’importe quel
bien ou service. Le meilleur de tous car la
monnaie= liquidité parfaite.
• Réserve de valeur : instrument de conserva-
tion de la richesse (actif de patrimoine). Lien entre
le présent et l’avenir.
Bibliographie

-Adaskou, M., (2019), « Economie monétaire


et financière », 274p.

-Delaplace, M., (2017), « Monnaie et financement


de l’économie », Dunod, 5ème édition, 329p.
Economie monétaire et
techniques bancaires
(Suite)

Année universitaire: 2020/2021


Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

1. L’ Antiquité (l’histoire commence à Sumer)


• Toutes les opérations bancaires se pratiquaient déjà …
• Les premières esquisses de banques ont vu le jour en
Mésopotamie;
• Les dépôts de semences, de bétail se faisaient dans les
temples ainsi que les prêts à intérêts;
• Les paysans payaient les intérêts en donnant une partie des
grains qu’ils faisaient pousser;
• Vers 1750, le code d’Hammurabi fixait des limites des taux
pratiqués, avec un maximum de 20 % ou 33% selon le
produit prêté (semences, etc.).
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

1. L’ Antiquité (l’histoire commence à Sumer)


• Les mésopotamiens créent toutes les opérations bancaires
(change de monnaies, avances à intérêt, dépôt et
placements de fonds), mais ils ne parviennent pas à
l’établissement de la banque en tant que banque de dépôt.
• A l’antiquité (les civilisations mésopotamiennes et
méditerranéennes), les temples faisaient office de
banques.
• Les temples étaient des banques de dépôts où on stockait
les métaux puis par la suite la monnaie en pièces. Les mines
de métaux représentaient les banques centrales. Ces mines
appartenaient aux souverains.
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

1. L’ Antiquité (l’histoire commence à Sumer)


-Les prêtres et les trapézistes assuraient les activités de
change (conversion d’une monnaie à une autre);
-Indispensables au commerce, chaque cité frappait sa
monnaie propre à elle.
-Les trapézistes (le mot trapèze c’est-à-dire table ou
comptoir) échangeaient au port les monnaies étrangères
et prêtaient de l’argent (ils avaient des correspondants
dans d’autres cités, payaient et ouvraient à leurs clients
des comptes, ils prêtaient à intérêt).
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

2.Du Moyen âge à la Renaissance


• Période de stagnation de l’activité bancaire en Europe
jusqu’au XIème siècle suite aux invasions barbares;
• Reprise des activités bancaires avec l’apparition du
commerce international à partir du 12ème siècle (les
échanges entre l’Europe et l’Orient, l’existence des
grandes routes commerciales en Europe du Nord,
l’importance des foires et marchés, etc.);
• Floraison de banquiers (en Italie notamment). Les
banquiers étaient des lombards, templiers, orfèvres.
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

2.Du Moyen âge à la Renaissance

• L’apparition pour la première fois du mot


« bancia » qui veut dire « banc » car les
opérations s’effectuaient à ciel ouvert sur des
bancs.
• Utilisation de la lettre de change.
• Etc.
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours

3. De la renaissance au XVIIIème siècle:


• Création des établissements bancaires internationaux
par des grandes familles européennes : les Médicis, les
Albertis, les Strozzi (fondant les banques de dépôt
privées);
• Apparition du chèque.
• Les établissements bancaires créés sont comparables à
ceux d’aujourd’hui dans la mesure où ils sont capables
de recevoir des dépôts et de gérer des comptes.
• L’apparition du billet bancaire au 17ème siècle.
Chapitre II : La banque et ses opérations:
des origines à nos jours
4.Le XIXème et XXème siècle: l’arrivée de la banque moderne

• Avec la révolution industrielle, développement des billets bancaires,


des chèques ou actions.

• L’Etat encadre l’activité bancaire, renforce son contrôle régulier et


impose des contrôles réguliers.

• La carte bancaire en tant que nouveau moyen de paiement est


apparu au 20ème siècle.

• L’activité des groupes bancaires se diversifient: investissements


dans l’industrie et l’immobilier, présence sur les marchés financiers.
Chapitre III: L’approche
institutionnelle de la monnaie:

Le système financier c’est quoi ?


1. Le système financier : rôle et
organisation

Le système financier est un système dont le


rôle est de transférer l’épargne des agents
économiques ayant des fonds disponibles
(agent à capacité de financement ou prêteur)
vers ceux qui en ont besoin (agent à besoin de
financement ou emprunteur) pour réaliser
leurs projets.
1. Le système financier : rôle et
organisation

L’existence des sociétés financières telles que


les banques et les autres sociétés financières
non bancaires, le marché des capitaux et la
banque centrale permet la rencontre et les
échanges de fonds entre les agents à capacité
de financement (ménages, Etat, entreprises,
etc.) et les agents à besoin de financement
(ménages, Etat, entreprises, etc.).
1. Le système financier : rôle et
organisation
Le système financier permet une amélioration de l’efficacité
de l’allocation des ressources au sein de l’économie qui accroît
en général, l’investissement et donc la croissance. Le bon
fonctionnement du système financier est donc indispensable à
celui de l’économie réelle.

Un système financier efficace améliore directement le bien-


être des investisseurs en leur permettant de répartir leur
consommation dans le temps comme ils le souhaitent; il
permet aux jeunes (ménages, etc.) et aux entrepreneurs
d’engager des dépenses sans attendre d’en avoir épargné le
montant; il augmente ainsi l’efficacité de l’économie et le
bien être de chacun.
1. Le système financier : rôle et
organisation

Le système financier est donc l’ensemble des


marchés et intermédiaires qui sont utilisés par les
ménages, les entreprises et les Etats pour mener à
bien leurs décisions financières.

Les fonds transitent dans le système financier,


depuis les entités qui ont un excédent de fonds
vers celles qui ont un déficit. Ces transferts de
fonds (fonds qui peuvent être oisifs) passent
souvent par un intermédiaire comme l’affiche le
schéma de la diapositive qui suit.
Financement direct

Prêteurs/épargnants Emprunteurs/consomm

(agents à capacité de Marché de capitaux : ateurs (agents à besoin
financement): marché monétaire et de financement):

Ménages, entreprises, Fonds Fonds
Etat, etc.
marché financier Fonds Ménages, entreprises,
Etat, etc.

Fonds
Fonds Fonds

Intermédiaires financiers

Financement indirect

Les flux de fonds au sein du système financier


Adaskou, M., (2019), Economie monétaire et financière
• Le financement de l’économie désigne le
financement des sociétés non financières (SNF)
pour financer leurs investissements, le
financement de l’Etat pour financer les
infrastructures (les routes, les infrastructures,
etc.) et le financement des dépenses des
ménages.
• Les opérations par lesquelles les agents
économiques (SNF, Etat, ménages) satisfont leurs
besoins de financement représente le
financement de l’économie. Ces agents
économiques n’ont pas suffisamment d’épargne
pour faire face à leurs besoins de financement. Ils
font appel aux agents à capacité de financement.
1.1.L’utilité des deux formes de
finance

• Permet la réalisation de transaction


avantageuse;
• Permet l’amélioration de l’efficacité de
l’allocation des ressources et le bien être de
chacun: achat de logement, de voiture,
investissement et épargne, etc.
Financement de l’économie

Financement interne Financement externe


Financement direct Financement indirect

Finance directe hors Finance directe par


marché de capitaux le marché de
Transfert de
: crédits capitaux : titres de Crédits bancaires
l’épargne
commerciaux et créances (TCN) et
crowdfunding actions

Les sources de financement de l’économie


• Comme l’affiche la figure portant sur les
sources de financement de l’économie, le
financement de l’économie peut se faire de
deux manières, interne et externe.
• Le financement interne est tout simplement
l’autofinancement.
• Si l’autofinancement est impossible ou
insuffisant, l’agent économique peut avoir
recours au financement externe.
1.2.Typologie des financements
externes
• Quels sont les différents types de financement
externe ?
• Qu’est ce qu’on entend par l’intermédiation
bancaire et financière ?

• Quelle est la raison d’être de cette


intermédiation ?
1.2.Typologie des financements
externes
• Le financement externe peut se faire de deux
manières:
-soit indirecte par l’intermédiaire d’un agent
spécialisé.

-soit d’une manière directe par les marchés de


capitaux.
1.2.1.La finance indirecte
• Un intermédiaire financier transmet des fonds collectés aux
agents à besoin de financement.
• Parmi les institutions financières, on distingue par exemple
les institutions financières bancaires (ou banques) qui
octroient des crédits sans avoir à emprunter préalablement
et créent ainsi de la monnaie.

• On parle de financement d’origine dépôts ou


d’intermédiation bancaire ou de bilan.

• L’intermédiation bancaire (ou de bilan) consiste pour un


intermédiaire financier à s’interposer entre un agent à
capacité de financement et un agent à besoin de
financement.
1.2.1.La finance indirecte
• On distingue entre un financement
intermédié bancaire et un financement
intermédié non bancaire selon qu’il émane
des intermédiaires financiers bancaires (les
banques) qui émettent de la monnaie, ou
des intermédiaires financiers non bancaires
(les compagnies d’assurance et de
réassurance, les caisses de retraite, etc.) qui
procèdent à des opérations de transfert
d’épargne.
1.2.2.La finance directe
• Les agents à capacité de financement rencontrent à
travers un marché, les agents à besoin de
financement, dont ils achètent des titres de
propriété (actions) ou des titres de créances (titres
de créances négociables ou obligations).
• Les banques n’interviennent plus alors que pour
mettre en relation offreurs et demandeurs (activité
de courtage). On parle donc d’intermédiation
financière ou d’intermédiation de marché.

C’est un financement d’origine titres. On


parle de désintermédiation bancaire.
1.2.2.La finance directe

• Ainsi, l’intermédiation financière (ou de


marché) consiste pour l’intermédiaire
financier à assurer, la transmission d’ordre de
bourse ou la négociation de titres ce qui lui
permettra de percevoir une commission.
• Pour mieux comprendre la financement de
l’économie. Explorons de plus près les
intervenants et les instruments utilisés en
finance directe et indirecte.
• Commençons d’abord par la finance directe.
• La finance directe peut se faire de deux
manières soit via le marché des capitaux soit
hors marché des capitaux (voir le schéma ci-
dessus).
• Les avances et les délais de paiement entre les
entreprises communément appelés, crédits
commerciaux, illustre le financement externe
direct hors marché des capitaux.
• Pour expliquer la finance externe directe via le
marché des capitaux, rappelons d’abord ce
qu’est un marché (voir la diapositive
suivante).
Economie monétaire et
techniques bancaires
(suite)
• La finance directe peut se faire de deux
manières soit via le marché des capitaux soit
hors marché des capitaux (voir le schéma ci-
dessus).
• Les avances et les délais de paiement entre les
entreprises communément appelé, crédits
commerciaux, illustre le financement externe
direct hors marché des capitaux.
• Pour expliquer la finance externe directe via le
marché des capitaux, rappelons d’abord ce
qu’est un marché (voir la diapositive
suivante).
Qu’est ce qu’un marché ?
• Un marché est un « lieu » de rencontre entre
des offreurs et des demandeurs.
• Sur les marchés de capitaux : offreurs =
agents à capacité de financement ;
demandeurs = agents à besoin de
financement.
• Large éventail de produits : actions,
obligations, TCN, etc.
2.Les marchés composant le marché
des capitaux
On s’appuie généralement sur les échéances pour faire
une distinction entre les différents marchés composant
le marché des capitaux.

C’est ainsi que l’on parlera des marchés à long terme


pour désigner le marché financier et le court, moyen
terme pour désigner le marché monétaire.
2.Les marchés composant le marché
des capitaux
Echéance

long terme court et moyen


terme
marché financier marché monétaire
2.1.Le marché financier
Le marché financier est le marché des titres
négociables à long terme (obligations et
actions par exemple).
On dit que c’est un marché de dette, ou de
titre de créance (pour les obligations), et de
fonds propres ou de titres de capital (pour les
actions).
• Au Maroc, les principaux émetteurs de titres
(demandeurs de capitaux ou vendeurs) sont les
entreprises, le trésor public et collectivités
territoriales et les institutions financières. Les
particuliers ne peuvent pas émettre de titres sur
le marché primaire.

• En plus des particuliers, les investisseurs ou


épargnants (les acheteurs) sont composés
essentiellement des investisseurs institutionnels:
la caisse de dépôt et de gestion, les compagnies
d’assurance et de réassurance, les organismes de
prévoyance et de retraite et les OPCVM, etc.
2.1.Le marché financier
• Il est composé de deux compartiments:

• Le marché primaire (le marché du neuf).

• Le marché secondaire = la bourse proprement


dite (le marché de l’occasion).
2.1.Le marché financier
2.1.1. Le marché primaire

C’est le marché sur lequel les nouvelles


émissions de titres, actions ou obligations sont
proposées par les sociétés ou les Etats
émetteurs à des acheteurs appelés
souscripteurs.
2.1.2.Le marché secondaire

Le marché secondaire est un marché sur


lequel s’échangent des titres
précédemment émis (et donc de
seconde main).
2.1.2.Le marché secondaire
• L’existence du marché secondaire facilite et accélère la
vente de titres par leurs détenteurs; elle augmente leur
liquidité ce qui rend les titres plus attractifs aux yeux
des souscripteurs et donc plus facile l’émission de
nouveaux titres par l’entreprise.

• Le marché secondaire détermine un cours (c’est-à-dire


le prix du titre) pour chaque titre qui fournit à
l’investisseur une évaluation de son actif et indique à
quel prix elle peut émettre de nouveaux titres sur le
marché primaire.

• Plus le cours d’une action en bourse est élevé, plus la


société qui l’a émise peut émettre de nouvelles actions
à un prix élevé sur le marché primaire.
2.1.3.Les instruments du marché
financier
On peut distinguer entre ceux qui
relèvent du marché de court, moyen
terme (marché monétaire) et ceux qui
relèvent du marché de long terme
(marché financier).
Que ça soit sur le marché monétaire ou
le marché financier, on parle de titres.
Qu’est ce qu’un titre ?

Le terme titre est utilisé, pour


désigner à la fois des instruments
financiers à court, moyen et long
terme.
2.1.3.Les instruments du marché
financier
Une entreprise peut obtenir des fonds sur un marché
financier de plusieurs manières::
La première est de lever des fonds sur le marché
financier par l’émission des actions.

La deuxième et la plus simple, est d’émettre un titre,


représentatif d’une dette, par exemple une obligation.

L’investisseur (l’épargnant) quant à lui, peut choisir


l’instrument financier qui le convient le mieux à savoir, soit
actions ou les obligations, ou bien les deux, ou opter
pour les titres d’OPCVM.
-Les actions
• Les actions sont émises par les sociétés cotées sur le
marché ou qui désirent entrer sur le marché.
• Les sociétés formulent ici le désir de faire appel à
l’épargne publique en vendant une partie de leur
capital ou en procédant à une augmentation de capital.
• Le détenteur d’une action dispose d’un nombre de
droit dont les plus importants sont le droit de regard
(c’est-à-dire de consulter les informations relatives à
l’entreprise, des informations qui sont jugées non
confidentielles), droit de vote et le droit de participer
au partage des bénéfices par l’intermédiaire des
dividendes.
• En cas de faillite de l’entreprise, les actionnaires sont
les derniers à être servis pour le partage des fonds
restant de l’entreprise.
-Les obligations
• Les obligations (représentant des titres de
dettes) sont des valeurs mobilières
représentant une créance envers l’organisme
émetteur.

• Les obligations sont généralement à taux fixe


sur toute leur vie. Ce taux est connu à l’avance
au moment de l’émission.
A titre d’indication
Pour ce qui est du titre de dette utilisé pour désigner
l’obligation, l’expression titre de dette, ou instrument de
dette, est souvent utilisée pour désigner l’engagement de
l’émetteur du titre à payer les intérêts et à rembourser le
principal. Pour le souscripteur ou le détenteur, cet instrument
financier constitue, à l’opposé, un titre de créance (seule cette
expression est juridiquement exacte pour désigner la nature
de l’instrument).

Ici, le titre de créance, qui appartient à la catégorie des actifs


ou instruments financiers, représente un droit de créance sur
le revenu futur ou sur les droits financiers relatifs au
patrimoine détenu par l’agent émetteur de ce titre.
• Le détenteur d’une obligation
touchera alors les intérêts (appelés
coupons) plus le remboursement du
prix de vente de cette obligation.
• La maturité d’une obligation:
représente la durée de vie de
l’obligation.
• Les obligations présentent deux types de
risque:

• Le risque de défaut;

• Ou risque de crédit.
• Ces deux risques désignent l’incapacité de
l’émetteur du titre d’honorer ses engagements
envers le souscripteur du titre.
Comparaison entre l’action et
l’obligation
Action Obligation
• La rentabilité est exprimée • La rentabilité est exprimée
en dividendes; en intérêts;
• Elle peut rapporter gros • Elle rapporte un montant
mais avec des risques de limité mais avec peu de
pertes;
risques;
• L’épargnant partage les
risques avec l’entreprise qui • L’entreprise qui l’émet doit
l’émet; la rembourser;
• Elle représente une part de • Elle représente un emprunt
l’entreprise. émis par l’entreprise.
- Les titres d’OPCVM

• Si l’investisseur (l’épargnant) a choisi l’instrument financier qui le


convient le mieux : les actions et les obligations ou les deux mais il a
toujours des questions en suspens comme par exemple:

• Comment choisir les sociétés où investir en actions ou obligations ?

• Comment diminuer les risque tout en ayant un gain suffisant ?

• Pour aider l’investisseur (l’épargnant) à répondre à ces questions et


donc mieux gérer les actions et obligations, il a été mise en place
les OPCVM (Organismes de Placements Collectifs en Valeurs
Mobilières).
-Les titres d’OPCVM
• L’OPCVM est un organisme financier qui a pour
vocation la collecte de l’épargne auprès des
investisseurs pour la placer dans des valeurs mobilières
selon des critères bien définis. Cela permet de
constituer un portefeuille diversifié de valeurs
mobilières. Ceci permet d’amortir le choc en cas de
baisse du cours de l’un des produits.

• Les OPCVM permettent donc à tout investisseur de se


constituer un portefeuille de titres, qui est géré de
manière optimale, par des professionnels du domaine
en contrepartie des frais de gestion. L’OPCVM reverse
alors dividendes et/ou coupons + principal.
-Les titres d’OPCVM
• Il existe deux types d’OPCVM: les FCP (Fonds
commun de placement) et les SICAV (Sociétés
d’Investissement à Capital Variable). La
différence entre les deux organismes est
d’ordre juridique. La FCP est une copropriété
de valeurs mobilières et la SICAV est une
société anonyme.
• Ces organismes collectent une épargne qu’ils
placent en actions et/ou obligations, etc.
-Les titres d’OPCVM
• Nous distinguons entre plusieurs catégories d’OPCVM:

• Les OPCVM Actions: le portefeuille de titres est


composé de 60% d’actions minimum;
• Les OPCVM Obligations: le portefeuille de titres est
composé de 90% d’obligations;
• Les OPCVM diversifiés: le portefeuille de titres est
composé d’actions à raison de 10% à 60 % ,etc.
Les OPCVM monétaires: le portefeuille de titres est
composé de 60% au minimum de Titres de Créances
Négociables (TCN).
Les intervenants sur le marché
financier
• Afin d’ouvrir un compte titres où sont gardées toutes les
valeurs mobilières, il faut s’adresser à un teneur de compte,
une banque par exemple. Les teneurs de comptes sont tenus
d’avoir un compte chez le dépositaire central où sont
centralisés tous les titres.
• Maroclear, le dépositaire central, centralise les comptes titres,
au même titre que Bank Al Maghrib centralise les comptes
espèces des teneurs de comptes. Une fois le compte titre est
ouvert, le détenteur du compte peut émettre des ordres de
bourse afin d’acheter ou vendre des valeurs mobilières. Le
détenteur du compte titre peut s’adresser alors à son agence
bancaire qui elle-même s’adressera à une société de bourse
ou bien il peut adresser son ordre de bourse directement à
une société de bourse.
Les intervenants sur le marché
financier
• Les sociétés de bourse sont les seuls intervenants à faire de
l’intermédiation boursière et donc à négocier les titres des valeurs
mobilières pour le compte de sa clientèle.
• Les sociétés de bourse formalisant les ordres de bourse et les
envoient à la bourse des valeurs, représentent le cœur du marché,
où vont s’exécuter tous les ordres de bourse et où deviendront
effectifs achats et ventes de valeurs mobilières .
• Un autre intervenant joue un rôle important, il s’agit des sociétés
de gestion notamment les sociétés de gestion d’OPCVM. La banque
d’un client détenteur de titres par exemple, pourra s’adresser à eux
pour des opérations sur des OPCVM. Les OPCVM doivent être
inscrits chez Maroclear et doivent passer par les sociétés de bourse
pour émettre des ordres de bourse. Et bien sûr, il y a l’AMMC
(Autorité Marocaine du Marché des Capitaux) qui représente
l’autorité du marché financier.
En quoi le financement en bourse
peut être bénéfique ?
• La bourse finance les projets des entreprises.

• La bourse renforce la crédibilité de l’entreprise, puisque la


transparence est bien accueillie du public

• La bourse permet la reconnaissance de l’entreprise par un


vaste public.

• La bourse est un moyen de pérenniser l’entreprise: accord


entre héritiers et actionnaires.

• La bourse permet de mobiliser le personnel: la


reconnaissance du travail et des efforts de la part du grand
public permet de motiver le personnel.
2.2. Le marché monétaire

Le marché monétaire consiste en


échange de monnaie contre
dettes à court et moyen terme.
2.2. Le marché monétaire
• Au niveau du marché interbancaire (présenté
dans la diapositive précédente), on trouve le
marché interbancaire au sens étroit et le
marché interbancaire au sens large.

• Au niveau du marché des Titres de Créances


Négociables (présenté dans la diapositive
précédente), on trouve le marché des bons de
trésor émis par adjudication et le marché des
autres titres de créances négociables.
2.2.1. Le marché interbancaire
• Le marché interbancaire au sens étroit
• Le marché interbancaire au sens étroit est un
marché réservé aux banques. Elles
s’échangent entre elles des actifs financiers de
court terme, entre un jour et un an. C’est un
marché de gré à gré, cela signifie que les
banques traitent et négocient librement entre
elles.
2.2.1. Le marché interbancaire
• Le marché interbancaire au sens étroit
• La banque qui est en situation de déficit de liquidité emprunte
auprès de la banque qui est en situation d’excédent de
liquidité.

• L’opération se fait par exemple en blanc (sans contrepartie),


la banque X (déficitaire) contacte la banque Y (excédentaire),
de gré à gré, et se mettent d’accord sur le montant, la durée,
et le taux et ça se fait au jour le jour.

• La banque centrale veille sur cette opération puisque les


banques commerciales détiennent des comptes bancaires
auprès de la banque centrale (appelé la banque des banques
ou la banque de premier rang). Les banques déficitaires, suite
à cette opération, verront ainsi leurs comptes détenus auprès
de la banque centrale, alimentés de liquidités.
2.2.1. Le marché interbancaire
• Le marché interbancaire au sens large
Ce marché est animé par la banque centrale et les
banques commerciales.
Sur ce marché les banques commerciales
empruntent de l’argent auprès de la banque
centrale, on dit qu’elle se refinance auprès de la
banque centrale.
La BAM (banque centrale) y joue un rôle primordial,
c’est le lieu où elle utilise les instruments et les
procédures de la politique monétaire.
• Le refinancement se fait par:

• -pensions livrées;

• -Titres garantis;
2.2.2. Le marché des titres de
créances négociables (TCN)

C’est un marché ouvert à l’ensemble des


intervenants qui peuvent y venir pour récolter
des fonds en émettant des titres ou investir
sur des échéances courtes.
2.2.3.Les instruments du marché
monétaire

Les TCN peuvent être définis comme ceux émis


sous la forme de billets ou de bons à
échéance, confèrent à leur porteur un droit de
créance, librement négociable et portant
intérêt.
2.2.3.Les instruments du marché
monétaire

Rappelons que dans le marché


monétaire, on trouve le marché
des TCN composé du marché des
bons de trésor et du marché des
autres TCN, etc.
2.2.3.Les instruments du marché
monétaire
Sur le marché des adjudications, le trésor utilise la
technique d’adjudication pour avoir accès à une source
de financement. Les adjudications portent sur les bons
de trésor. Le montant unitaire des bons émis par le
trésor par adjudication est de 100000 dhs.
Plusieurs acteurs interviennent sur le marché des
adjudications. En effet, les offres (soumissions) ne
peuvent être effectuées que par les établissements
agréés en qualité d’intermédiaires en valeurs du trésor
(I.V.T) Banque Centrale Populaire, Banque Marocaine
du Commerce Extérieur, CDG (caisse de dépôt et de
gestion), etc.
2.2.3.Les instruments du marché
monétaire

• Sur le marché des autres titres de créances


négociables, les TCN sont : les certificats de
dépôts, les bons de sociétés de financements, et
les billets de trésorerie (émis par les sociétés non
financières comme les sociétés par actions, les
coopératives, etc.). Le montant unitaire de
chacun de ces titres est 100000 Dhs.
• Le tableau ci-dessous présente certaines
caractéristiques des TCN :
2.2.3.Les instruments du marché
monétaire
TCN Emetteurs Souscripteurs
Certificats de dépôt Banques Toute personne
physique ou morale
résidente ou non
résidente

Bons de sociétés de Sociétés de Toute personne


financement financement physique ou morale
résidente ou non
résidente

Billets de trésorerie Entreprises non Toute personne


financières physique ou morale
résidente ou non
résidente
• Les billets de trésorerie servent
notamment à couvrir le besoin de fonds
de roulement des entreprises sans faire
appel aux crédits bancaires.
Bibliographie
• Adaskou, M., (2019), « Economie monétaire
et financière », 274p.

• Mishkin, F. S. (2013), “Monnaie, Banque et


marchés financiers” , Pearson A. W., N. York,
10 ème édition, 1041 p.

• https://www.ammc.ma
• ECONOMIE MONETAIRE ET
TECHNIQUES BANCAIRES
(SUITE)
4.Le secteur bancaire: historique,
structure et évolution

• Le secteur bancaire marocain de par son


histoire a connu des changements et des
mutations majeures quant à son cadre légal et
institutionnel qui attestent d’une évolution
qui a touché à la fois sa physionomie et son
fonctionnement.
4.1 Phases clés dans la construction
du secteur bancaire

• Phase 1 (entre 1802 et 1912);

• Phase 2 (entre 1912 et 1956);

• Phase 3 (de 1956 à nos jours).


4.1 Phases clés dans la construction
du secteur bancaire

• Phase 1 (entre 1802 et 1912);

• Phase 2 (entre 1912 et 1956);

• Phase 3 (de 1956 à nos jours).


4.2. Configuration actuelle du paysage
bancaire marocain

La physionomie du secteur bancaire marocain


telle que se présente sa configuration
aujourd’hui a été le produit d’un long
cheminement qui s’est édifié dans le temps.

Dans cette configuration actuelle, on distingue


entre les entités qui relèvent de la loi bancaire
et celles qui ne relèvent pas de la loi bancaire.
4.2.1. Les institutions ne relevant pas
de la loi bancaire

• La loi bancaire s’applique à l’ensemble des


organismes financiers sauf au trésor, Bank al
Maghrib, etc.
4.2.1.1 La Banque Centrale

La Banque Centrale a pour principal rôle


d’assurer, entre autres, la supervision des
opérations accomplies par les différentes
banques, et la création de la monnaie en
usant des différents moyens à sa disposition
pour réguler la quantité de monnaie dans
l’économie.
4.2.1.1 La Banque Centrale

La Banque Centrale a pour principal rôle


d’assurer, entre autres, la supervision des
opérations accomplies par les différentes
banques, et la création de la monnaie en
usant des différents moyens à sa disposition
pour réguler la quantité de monnaie dans
l’économie.
4.2.1.2. Le trésor

Il constitue la personnalité financière de l’Etat.


Grâce à la collecte des ressources via
l’émission des titres (par exemple), le trésor
assure le paiement des dettes et finance le
déficit de l’Etat.
4.2.2. Les institutions relevant de la
loi bancaire
• Les établissements répondant aux critères de
définition de la loi bancaire n°103-12 sont les
établissements de crédits et les organismes
assimilés. Ils sont au nombre de 89 entités
réparties comme suit selon le rapport de BAM
(2022):
• 19 banques conventionnelles/ 29 sociétés de
financement/ 5 banques participatives/ 6
banques offshore/ 11 associations de micro-
crédit / 18 établissements de paiement/ 2 autres
organismes.
4.2.2.1. Les organismes assimilés

• Les organismes qui sont assujettis depuis la loi


bancaire de 2006 sont:
• Les banques offshore, les associations de
micro-crédit, la CDG, etc.
4.2.2.1. Les organismes assimilés

Les banques offshore sont des personnes


morales ayant le siège dans une place
financière offshore et effectue des opérations
(dépôt, crédit ou de change) en monnaie
étrangère convertible avec des non résidents.
Ex: BMCI-Banque Offshore;
Attijari international bank ; SG Offshore.
4.2.2.1. Les organismes assimilés

• Les associations de micro-crédits sont spécialisés


dans l’octroi de petits crédits dont le plafond ne
dépasse pas 50000 DHS.
Exemple: Bab Rizk Jameel, Al Amana
Microfinance, Association al karama pour le
microcrédit.
• Les autres organismes assimilés sont les
établissements de paiement tels que Damane
cash, Barid cash, la CDG, etc.
4.2.2.2.Les établissements de crédit

• Sont considérés comme établissements de


crédits toute personne morale effectuant à
titre de profession habituelle, les opérations
de collecte de fonds, d’octroi de crédit et la
gestion des moyens de paiement.
• On distingue entre 2 catégories
d’établissement de crédit : les sociétés de
financement et les banques.
4.2.2.2.1.Les sociétés de financement
• Les sociétés de financement exercent des
activités spécifiques:
• Sociétés de crédit à la consommation (Wafasalaf,
Salafin, Vivalis salaf, Assalaf al akhdar, etc.)
• Sociétés de crédit immobilier (Wafa immobilier,
Attijari immobilier);
• Sociétés de gestion de moyen de paiement
(centre monétique interbancaire, etc.);
• Etc.
4.2.2.2.2.Les banques
• Définition
• Les banques sont des entreprises ou toute
entité morale autorisées à effectuer l’une des
opérations suivantes :
• Opérations bancaires (réception de fonds,
distribution des crédits à CT et à LT);
• Opérations annexes (conseil, gestion
financière…);
• Opérations d’investissement.
4.2.2.2.2.Les banques

• Les fonds ainsi reçus du public peuvent être


utilisés par la banque, à charge pour elle de
pouvoir les restituer à leurs déposants.
• On distingue entre les dépôts à vue et les
dépôts à terme.
4.2.2.2.2.Les banques
• Les dépôts à vue sont:
• Les comptes de chèques ouverts par les
particuliers et les entreprises;
• Les comptes sur carnet ouverts par les
particuliers;
• Les comptes d’épargne à caractère spécial;
• Etc.
4.2.2.2.2.Les banques
Les dépôts à terme:

• Les comptes à terme;

• Les bons à échéance fixe émis par les


banques;

• Etc.;
4.2.2.2.2.Les banques
Tout ce qui sert à transférer des fonds est
considéré comme moyen de paiement.
Les moyens de paiement sont:
• La lettre de change;
• Le billet à ordre;
• Les chèques;
• Les virements bancaires;
• Les cartes bancaires;
• Etc.
4.2.2.2.2.Les banques

• Les différents types de banques:


• Les banques de détail;
• Les banques d’affaires;
• Les banques de dépôts;
• Les banques généralistes.
Représentation synthétique d'une typologie des différents types de banques
www.wikipédia.org
4.2.2.2.2.Les banques
• Les banques de détail: (banque commerciale
par exemple)
Elles exercent une activité de crédit et d’offre
de produits de placements auprès des
clientèles individuelles: particuliers,
professions libérales, entreprises, etc.
4.2.2.2.2.Les banques
• Les banques d’affaires (investment banks)
• ne reçoivent pas de dépôts.
• aident les entreprises à émettre des titres,
d’une part en les conseillant sur le type
d’opération à réaliser, ensuite en garantissant
les émissions et en organisant leur placement
dans le public.
• aident aussi les entreprises à préparer les
fusions et les acquisitions.
4.2.2.2.2.Les banques
• Les banques de dépôt: (les banques de détail)

• Se chargent de la réception et la gestion des dépôts


d’argent.
• facturent des frais annuels de gestion aux clients –frais de
tenue de compte bancaire et des frais annexes comme la
facturation de carte de retrait, etc.
• regroupent les activités bancaires qui concernent les
particuliers, les petites, moyennes et les grandes
entreprises.
• reçoivent l'argent de ses clients qui est déposé sur des
comptes, gèrent ces dépôts et accordent des prêts.
4.2.2.2.2.Les banques
• Les banques généralistes ou universelles:
-proposent tout un éventail de produits et de
services.
-Opèrent à la fois dans :
• le domaine de la banque commerciale (dépôts,
épargne, placements, crédit);
• la gestion d’actifs;
• les opérations de marché (émission d’actions,
émission d’emprunt) ou le conseil (fusions-
acquisitions).
4.2.2.2.2.Les banques
• Les banques participatives sont des banques
qui reçoivent des fonds du public et qui
commercialisent des produits alternatifs à
ceux des banques conventionnelles,
• La grande différence avec les banques
anciennes porte essentiellement sur
l’interdiction qui leur est faite de percevoir ou
de verser des intérêts.
4.2.2.2.2.Les banques
• Les produits « chariaa compliant » sont :
Mourabaha, Ijara, Moucharaka, Moudaraba,
etc.

• Parmi les banques qui commercialisent ces


produits, on trouve entre autres : Umnia Bank,
Safaa bank, Al Yusr, Dar al amane, etc.
4.2.2.2.2.Les banques
• La Mourabaha
C’est un contrat de vente par lequel la banque
participative vend un bien meuble ou
immobilier de sa propriété à un client
moyennant une commission.
• La Ijara
La banque participative met en location un
bien qu’elle possède pour le compte d’un
client en contrepartie d’un loyer.
4.2.2.2.2.Les banques
C’est à travers le produit Moucharaka que la
banque participe au capital d’une société soit
pour le financement d’un projet existant ou
nouveau.
Pour le produit Moudaraba, la banque
contribue avec une somme d’argent mise à la
disposition d’un client pour la réalisation d’un
projet.
4.3. Postes du bilan de la banque
• Au passif (ressources):
• Les emprunts auprès de la BC ou d’autres
institutions financières;
• Les dépôts à la clientèle (dépôts à vue, comptes
d’épargne, comptes à terme…);
• Les opérations sur titre (certificats de dépôts et
obligations…);
• Les fonds propres.
• Etc.
4.3. Postes du bilan de la banque
• A l’actif (emplois)
• Les avoirs liquides (caisse, etc.);
• Les prêts à d’autres institutions financières
(interbancaire);
• Les crédits à la clientèle (agents non
financiers) ou créances sur la clientèle;
• Les portefeuilles-titres (participations, etc.);
• Les immobilisations.
4.4. Risques bancaires et gestion
prudentielle
• Le risque de crédit (ou de défaut) : est le risque
de subir une perte dans le cas où la contrepartie
(l’emprunteur) ne serait pas en mesure de
remplir ses engagements (de paiement d’intérêt
ou de remboursement).
• Le risque global de solvabilité: est une notion plus
générale qui fait référence à la capacité d’un
établissement à rembourser ses dettes; elle
repose sur l’importance des fonds propres par
rapport aux risques encourus.
3.4. Risques bancaires et gestion
prudentielle
• Les risques de marché: proviennent du risque de
perte (-values) en cas d’évolution défavorable du
prix concerné risque de cours, risque de change,
risque de taux d’intérêt.
• Les risques opérationnels: correspondent aux
pertes ou manque à gagner engendrés par des
dysfonctionnements dans le déroulement de
l’activité de la banque: défaillance des
procédures, des personnes, des systèmes ou
encore d’événements extérieurs (attaque
informatique, par exemple).
4.5. Le cadre réglementaire de la
relation Banque/client
• Dans le cadre réglementaire relatif à la relation
Banque/client, les actions de la banque centrale
marocaine s’organisent autour de 3 grands axes:
• Le renforcement de la proximité auprès des
opérateurs;
• L’amélioration du dispositif de partage de
l’information financière;
• Le mécanisme de médiation bancaire (arbitrage);
Bibliographie

• Adaskou, M., (2019), « Economie monétaire


et financière », 274p.

• Bank Al Maghrib (2022), “Rapport annuel de


la supervision bancaire”.
Chapitre IV. La masse monétaire et ses
agrégats

• La masse monétaire est avant tout un outil


statistique qui prend la forme d’agrégats
monétaires qui permettent aux autorités
monétaires non seulement de définir et de
conduire la politique monétaire mais aussi
d’avoir une idée sur les moyens de paiement
en circulation (comportement des ANF
résidents).
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• Les autorités monétaires s’intéressent à la masse


monétaire afin d’en contrôler l’évolution et la
croissance.
• Les agrégats monétaires indiquent le montant
des moyens de paiement dont disposent les ANF
pour faire face à leurs dépenses. En d’autres
termes, c’est la quantité de la monnaie en
circulation dans l’économie et reflétant la
capacité de dépenses des agents non financiers
résidents.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• La monnaie, sous diverses formes d’actifs, est détenue


parce qu’elle peut être utilisée comme moyen
d’échange ou réserve de valeur, ou les deux à la fois.
• Pour définir les agrégats monétaires au sens large, il
est nécessaire d’évaluer le degré de liquidité (ou degré
de monéité) d’un large éventail d’actifs financiers, en
examinant en particulier dans quelle mesure chaque
catégorie d’entre eux constitue une source de liquidité
et une réserve de valeur.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires
• Pour être inclus dans les agrégats monétaires au sens large,
un actif doit avoir un degré minimum de liquidités.

• Inclure un actif dans un agrégat monétaire et non pas dans


un autre repose sur un arbitrage entre son degré de
monéité et son utilité comme réserve de valeur réelle.

• Les actifs qui sont recherchés pour leur fonction de réserve


de valeur réelle sont des actifs dont la valeur nominale
augmente et/ou qui donnent lieu à des intérêts,
dividendes ou autre types de rendement. Alors que les
actifs qui sont recherchés pour leur degré de liquidité sont
des actifs dont la valeur nominale est stable.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• Plusieurs critères fondamentaux sont utilisés


pour déterminer s’il convient qu’un actif
donné fasse partie de la définition de la
monnaie au sens large et de définir dans quels
agrégats de monnaie l’inclure lorsque
plusieurs de ces agrégats sont calculés. Il s’agit
de la transférabilité, les coûts de transaction,
la divisibilité, l’échéance et le rendement.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• La transférabilité;

• Les coûts de transaction;

• La divisibilité;
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• L’échéance;

• Le rendement.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires
La masse monétaire est divisée en trois
compartiments (agrégats) classés par liquidité
décroissante (M1, M2 et M3): du plus liquide au
moins liquide.

M1 = pièces+ billets+dépôts à vue


M2= M1 + placements à vue (ex les comptes
sur carnet auprès des banques)
M3=M2+ placements à échéance (ex les
comptes à terme) + dépôt en devises
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires

• M1 recensent les instruments de paiement à la


disposition du public dont la valeur nominale est
fixe sans formalités et sans coûts de transaction.
L’agrégat M1 est constitué par le numéraire (les
pièces et les billets) et les dépôts transférables à
vue (les dépôts à vue non rémunérés), en
monnaie nationale et utilisés directement sans
échéance pour des opérations de très faible
montant.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires
• M2 contient en plus de l’agrégat M1 l’ensemble des actifs
liquides, non transférables et rapportant un rendement, à
savoir les disponibilités en compte d’épargne (comptes sur
carnet) auprès des banques, c’est-à-dire la quasi-monnaie
(M2-M1) ou les dépôts à vue rémunérés.

• Un placement à vue est toujours avantageux puisque


l’agent pourra liquider son actif pour sa valeur initiale et
toucher l’intérêt correspondant à la durée de placement.
• Il subira un coût d’opportunité qui se traduira par le temps
passé à placer puis à liquider sa créance et dans certains
cas un coût de transaction si l’institution financière lui fait
payer un droit de courtage.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires
• M3-M2 est composé de l’ensemble des placements à
échéance et dépôts en devises. Ils sont moins liquides,
avec des coûts de transaction significatifs, non
transférables et/ou non divisibles et rapportant un
rendement. Ils peuvent encourir une perte à leur
titulaire comme c’est le cas pour les comptes en devises
pour lesquels leurs valeurs en monnaie nationale
fluctuent avec le taux de change.

• Les actifs contenus dans M3-M2 comportent un coût plus


élevé. Les dépôts à terme impliquent d’attendre
l’échéance, faute de quoi, leur titulaire ne peut s’attendre
à aucune rémunération.
• M3-M2 se compose de :
-les placements à échéance non négociables à
savoir les comptes à terme dans les banques, les
bons à échéance fixe et les dépôts à terme dans
la trésorerie générale du royaume.
• -les titres à court terme négociables à savoir les
certificats de dépôts;
• -les dépôts en devises;
• -les valeurs données en pension;
• -les titres d’OPCVM monétaires.
1. Définition et composantes des
agrégats monétaires
M3

M2

M1
Les agrégats de placements liquides

• Les agrégats de placements liquides recensent


les actifs financiers pouvant être aisément
transformés en moyens directs de paiement,
et qui représentent une réserve de pouvoir
d’achat.
• Les agrégats de placements liquides
comportent des titres négociables, c’est-à-dire
qu’ils comportent un élément de risque.
2.Mécanismes de la création
monétaire
Définition de la création monétaire
Toute opération qui conduit à augmenter le
stock de monnaie (masse monétaire) en
circulation dans l’économie.
Définition de la destruction monétaire
On désigne par la destruction monétaire la
diminution du stock de monnaie dans
l’économie.
2.Mécanismes de la création
monétaire
2.Mécanismes de la création
monétaire
• Si le « robinet » de la création monétaire remplit
trop vite la « baignoire » de la masse monétaire
que celle-ci ne se vide (destruction monétaire), la
quantité de monnaie en circulation (masse
monétaire) peut se révéler être en excès car elle
augmente de plus en plus.
• Si la création monétaire est moins rapide que la
destruction monétaire, c’est-à-dire que la
baignoire se vide plus rapidement qu’elle ne se
remplit, la quantité de monnaie en circulation (la
masse monétaire) diminue.
2.Mécanismes de la création
monétaire

• Création monétaire > destruction monétaire


=> augmentation de la masse monétaire dans
l’économie.

• Création monétaire < destruction monétaire


=> diminution de la masse monétaire dans
l’économie.
2.1.Les sources de la création monétaire:

• Pour comprendre le mécanisme de la création


monétaire, il faut imaginer un système bancaire
hiérarchisé composé de la banque centrale qui est la
banque des banques ou la banque de premier rang
et les banques commerciales (A, B, C, etc.) qui sont
les banques de deuxième rang. Les agents
économiques épargnent et demandent des crédits
(voir la figure sur la diapositive qui suit).
2.1.Les sources de la création monétaire:
2.1.Les sources de la création monétaire:

• La création monétaire consiste à accroître la


quantité de monnaie détenue par les agents
non financiers résidents (ANFR).

• Seuls deux catégories d’agents ont le pouvoir


de création monétaire : les banques, la
banque centrale.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque
• Les banques créent de la monnaie lorsqu’il y
a:
• Créances sur l’économie (entreprises,
ménages c’est-à-dire les ANFR );
• Créances sur le trésor (crédits à l’Etat);
• Opérations sur les devises.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque
• Créances sur l’économie:
• L’octroi de crédit à un ANFR crée de la monnaie
scripturale (pouvoir d’achat additionnel de
l’ANFR) et donne lieu à un double enregistrement
au niveau du bilan de la banque :
-A l’actif matérialisant sa créance sur l’emprunteur.
-Au passif, puisque en contrepartie du crédit, la
banque alimente sous forme de dépôts à vue le
compte de son client.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque
• A titre d’indication, l’utilisation des découverts bancaires,
l’escompte ou mobilisation d’un effet de commerce, l’achat
par la banque d’un actif réel ou financier (achats d’actifs
financiers comme les titres par les banques commerciales
auprès des ANFR par exemple) donnent lieu à la création de
la monnaie scripturale par les banques commerciales.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque

• Dans l’ensemble de l’économie, durant une


période déterminée, si la somme des
remboursements est inférieure à la somme
des nouveaux crédits il y a création monétaire
et inversement.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque
• Créances sur le trésor public
• Le trésor le caissier de l’Etat en cas de besoin de trésorerie momentané
ou de déficit budgétaire, peut émettre des titres de dettes qui sont
souscrits soit par les ANFR soit par les banques.

• Si ces titres sont acquis par des ANFR, cela ne donne pas lieu à la création
monétaire (car il faut utiliser des dépôts à vue existant avant).

• Acquis par les banques, il s’agit de l’équivalent d’un crédit que ces
dernières accordent au profit du trésor public qui va notamment utiliser
cette monnaie pour effectuer des paiements aux ANFR, eux-mêmes
clients des banques => augmentation des dépôts à vue => augmentation
de la monnaie scripturale détenue par les ANFR.
2.1.1.Création de la monnaie par la
banque
•Achats de devises
• La banque crée de la monnaie à chaque fois
qu’elle transforme les devises détenues par
ses clients (exportateurs par exemple) en
monnaie nationale.

• Il y a destruction dans le cas où un client


(importateur par exemple) achète des devises
auprès de la banque.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale

• L’ensemble de la monnaie créée par la banque


centrale est appelé M.B.C (Monnaie Banque
Centrale) ou monnaie centrale.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale
• La banque centrale crée de la monnaie à
l’occasion de trois types d’opérations :
- au profit du trésor public soit en lui accordant des
avances soit en lui achetant des titres publics
(émis par le trésor).
- dans le cas d’échange de devises qui lui sont
cédés par les banques.
- pour satisfaire les besoins de trésorerie de
banque, soit en leur accordant des crédits.
- Etc.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale
• La banque centrale crée de la monnaie à l’occasion de
trois types d’opérations :
- 1ère opération : au profit du trésor public en lui accordant
des avances.
• En effet, pour faire face à un certain nombre de
dépenses (dépenses de fonctionnement et
d’investissement) le trésor public demande des avances
qui vont augmenter les encaisses des agents
économiques. Ainsi, la monnaie créée c’est-à-dire la
liquidité bancaire s’améliore à chaque moment que la
banque centrale accorde des avances au trésor public.
Les banques bénéficient d’une partie de la monnaie
créée par la banque centrale au bénéfice du Trésor. Les
banques seront donc incitées à distribuer d’autres crédits
à l’économie.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale
• La deuxième possibilité pour aider le trésor public à faire face à ses
dépenses consiste à acheter des titres publics (bons de trésor) auprès des
banques sur le marché monétaire. Il s’agit de la technique de l’open
Market.

• A son initiative, la banque centrale achète des bons de trésor sur le


marché monétaire qui est le marché de la monnaie centrale. Ce marché
étant très sensible, la demande de la BC engendre immédiatement une
augmentation du prix des bons de trésor que les banques possèdent.

• Cette augmentation du prix va inciter les banques à les vendre à la banque


centrale pour se procurer de la monnaie centrale qui va alimenter leurs
réserves.

• Les banques vont utiliser les liquidités supplémentaires pour acheter de


nouveaux titres privés (auprès des entreprises) et publics (auprès du
trésor) et peuvent octroyer des crédits à l’économie.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale
- 2ème opération : dans le cas d’échange de devises qui lui
sont cédés par les banques.
• Lorsque les entrées de devises des banques excèdent les
sorties , c’est-à-dire lorsque les opérations commerciales et
financières avec l’étranger donnent lieu à un excédent de
paiements. Les banques dans ce cas peuvent décider de
vendre cet excédent sur le marché de changes. La banque
centrale intervient dans ce cas en achetant ces devises
contre la monnaie nationale (dirhams), elle alimente les
réserves des banques.
• Ainsi, les banques seront amenées à distribuer des crédits
et à créer de la monnaie vu que leur liquidité s’est
améliorée sans qu’elles-mêmes aient eu besoin
d’emprunter directement des réserves à la banque
centrale. Dans ce cas, la monnaie créée par la banque
centrale n’est pas empruntée aux banques.
2.1.2.Création de la monnaie par la
banque centrale
- 3ème opération: pour satisfaire les besoins de
trésorerie de banque, soit en leur accordant des
crédits.
- En effet, si la monnaie centrale non empruntée
est insuffisante et ne permet pas aux banques de
faire face à leurs engagements, les banques
seront obligées d’emprunter des liquidités à la
banque centrale directement via l’opération de
l’open market ou sur le marché monétaire
interbancaire au sens étroit contrôlé par la
banque centrale.
2.1.3.Les limites de la création
monétaire des banques
• Il existe trois limites principales à la création
monétaire pour les banques:
• Les règles prudentielles que les pouvoirs
publiques imposent aux banques
commerciales;
• Les fuites de liquidité et les fuites obligatoires;
cela veut dire qu’une partie de la monnaie
créée échappe aux banques commerciales.
2.1.3.Les limites de la création
monétaire des banques

• On distingue entre deux types de fuites:


• Les fuites en billets de banques liées aux habitudes des
usagers (préférence aux billets de banques) et qui
correspondent à un coefficient « b » (pourcentage).

• b= (billets de banque/masse monétaire)

• Il s’agit de la proportion de monnaie que les agents


économiques ont l’habitude de détenir en billets.
2.1.3.Les limites de la création
monétaire des banques
• Les fuites en réserves, car la banque centrale
impose aux banques des réserves obligatoires
sous forme de comptes non rémunérés, et qui
correspondent au coefficient « r ».
r= (réserves obligatoires/dépôts) en pourcentage

Dépôts = crédits -Billets


2.2. Le multiplicateur de crédit
• Le multiplicateur est exprimé comme suit:

k= 1/(b + r)-(b x r)
2.3. Le diviseur de crédit
• Le diviseur du crédit est l’inverse du
multiplicateur:

le diviseur = (b + r)- (b x r)
EXERCICE
• En t1 (1ère vague de crédits), le montant des
réserves excédentaires (dépôts) du système
bancaire d’une économie donnée est 1000. Le
système bancaire décide de l’accorder sous forme
de crédit.
• Travail à faire
1) Quel est le coefficient des réserves
obligatoires et celui des encaisses liquides ?
2) Calculez et interprétez le multiplicateur de
crédit.
Exercice

Réserves Crédits/ Réserves


Périodes excédentaires monnaie
Billets obligatoires
scripturale
T1
1000 1000 200 80

T2
720

T3

T4
Exercice

Réserves Crédits/ Réserves


Périodes excédentaires monnaie
Billets obligatoires
scripturale
T1
1000 1000 200 80

T2
720=1000-200- 720 144 57,6
80
T3 518,4
518,4 103,68 41,47

T4
373,25 373,25 74,65 29,86
• Le coefficient des réserves obligatoires :

r= (réserves obligatoires/dépôts )

Dépôts = crédits –Billets

r=80/(1000-200) = 0,1 = 10%


• 10% représente la partie de dépôts que la
banque doit déposer auprès de la banque
centrale en Monnaie banque Centrale (en
liquides) du fait que cette dernière impose aux
banques commerciales des réserves
obligatoires sous forme de comptes non
rémunérés.
• En fait, pour chaque N unités de dépôts de la
clientèle, la banque doit déposer (N x 0,1)
unités auprès de la banque centrale.
• Le coefficient des encaisses liquides (fuites en
liquidités):

• b= billets de banque/masse monétaire

b=200/1000= 0,2 =20%

Dans le cas de cet exercice, la masse monétaire est


composée de la monnaie scripturale, soit les crédits
accordés à l’économie à raison de 1000.
• 20% représente le taux de préférence aux
billets de banque c’est-à-dire le taux de
préférence de la liquidité. C’est la partie de la
monnaie nouvellement créée qui est convertie
par la clientèle en monnaie centrale(en
billets).
En d’autres termes, pour chaque N unités de
crédits accordées par la banque, les clients
convertissent un montant de (N x 0,2) unités
en billets de banques.
Interprétation du tableau
• A la première vague de crédit c’est-à-dire en
T1, il y a 1000 unités de monnaie scripturale
(nouveaux crédits). Sur ces 1000 de monnaie
scripturale nouvelle (nouveau dépôt à vue),
200 vont être convertis en billets et sur les 800
de monnaie restante, 80 vont constituer des
réserves obligatoires, si bien que les réserves
excédentaires des banques ne sont plus que
720 pour la seconde vague de crédit (T2).
• On calcule le multiplicateur de crédit:

• k= 1/(b + r)-(b x r) =1/ (0,2+0,1)-


(0,2x0,1)=3,57

• Le volume des nouveaux crédits accordés à


l’économie est : 1000x 3,57= 3570 Unités
• Il n’existe aucune question au niveau de
l’exercice portant sur le calcul du diviseur. Il
s’agit juste d’une application :

• le diviseur = (b + r)- (b x r)=0,28

• La banque doit se procurer de la monnaie


banque centrale (se refinancer) à raison de
1000x0,28= 280 unités.
Exercice
• Soit une économie composée de banques de
deuxième rang et d’une banque centrale dont
les bilans respectifs se présentent comme suit
:
• Bilan consolidé des banques commerciales
Actif Passif

Réserves 1000 Refinancement : 3000

Prêts : 22000 Dépôts à vue: 20000


• Bilan de la banque centrale
Actif Passif

Réserves en devises 2000 Billets 5000

Créances sur le trésor 1000 Réserves 1000

Refinancement 3000
• 1. Déterminez le diviseur de crédit, sachant que les
banques de second rang ne disposent pas de
réserves excédentaires
• 2. Déterminez le besoin supplémentaire de banques
en monnaie centrale si ces dernières envisagent
d’accorder des crédits nouveaux d’un montant total
de 1000. Répartissez ce besoin entre billets et
réserves obligatoires et déduisez la nouvelle masse
monétaire.
Chapitre V. La demande de la monnaie

- Quelle place occupe la monnaie dans le


fonctionnement de l’économie ?
- La monnaie a-t-elle une influence sur les
grandes variables macro-économiques ?
- La monnaie a-t-elle réellement de l’importance
ou n’est elle qu’un simple ‘‘voile’’ qui ne fait
que masquer la réalité des échanges ?
1.La théorie classique et néoclassique
de la monnaie
Dans un monde où :
–la monnaie n’est qu’un instrument d’échange;
– La monnaie n’est pas conservé;
– Toute production crée sa propre demande
– tout le monde est parfaitement rationnel
– Etc.
Dans, ce cas on parle de la neutralité de la monnaie.
La monnaie joue un rôle passif dans l’activité
économique.
Il y a dichotomie entre la sphère réelle et la sphère
monétaire.
1.La théorie classique et néoclassique
de la monnaie
La théorie quantitative de la monnaie est formulée par Irving Fisher sous
la forme :
MV=PT
avec :
M : la quantité de monnaie en circulation dans l’économie (l’offre de la
monnaie)
V : la vitesse de transaction, c’est-à-dire le nombre de fois où une unité
monétaire est utilisée dans les transactions au cours d’une période
donnée.
P : le niveau général des prix.
T : le volume des transactions.
La quantité de la monnaie existante multipliée par le nombre de
transactions effectué V est égale au montant des transactions.
1.La théorie classique et néoclassique
de la monnaie
Cette équation de Fisher ne traduit pas une encaisse
monétaire désirée, mais une encaisse nécessaire pour
effectuer les transactions. La monnaie est seulement ici un
intermédiaire des échanges.

La théorie quantitative de la monnaie offre une explication


des mouvements du niveau général des prix : ces
derniers découlent uniquement des variations de la quantité
de monnaie.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
Dans un monde connu :
– par l’incertitude;
– où les individus ont peur de l’avenir et donc
thésaurisent;
– Etc.

Alors la monnaie n’est pas neutre, et


la politique monétaire peut favoriser la
croissance et l’emploi.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
• Trois motifs de détention de la monnaie sont
distingués par Keynes, qui déterminent à leur
tour trois types d’encaisses :
• le motif de transaction : la monnaie est
détenue comme une encaisse disponible à
tout moment pour effectuer les transactions.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
• le motif de précaution : la détention de la monnaie
s’explique par le fait qu’elle permet de faire face à
toute dépense imprévue (maladies, achats
avantageux);
• le motif de spéculation : suite à l’incertitude de
l’évolution future du taux d’intérêt, l’individu peut,
dans certains cas, préférer garder son épargne sous
forme monétaire (la monnaie étant un actif non
rémunéré mais sans risque) au lieu d’effectuer un
placement de cet argent en titres, avec un risque de
perte en capital. L’encaisse de spéculation correspond
donc à une épargne conservée sous forme monétaire,
compte tenu du niveau des taux d’intérêt.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
• Exemple:
• En t1, une obligation de 100 DH rapportant un coupon
de 10 DH.
• Taux d’intérêt = Coupon/Cours = 0,1
• cours = Coupon/taux d’intérêt = 10/0,1 = 100
• Hypothèse 1 : (ti) augmente :
• En t1, les nouvelles obligations de 100 DH rapportent
un coupon de 12 DH.
• Taux d’intérêt = 12/100 = 0,12
• cours des anciennes obligations = 10/0,12 = 83,33 DH
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
• Hypothèse 2 : (ti) diminue :
• Les nouvelles obligations rapportent un
coupon de 8 DH.
• ti = 8 /100 = 0,08
• cours des anciennes obligations = 10/0,08 =
125 DH.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
• Keynes représente la fonction globale de demande de
monnaie sous la forme :
• Md = L1(Y) + L2(i)
• avec L1, la monnaie détenue pour satisfaire les motifs
de transaction et de précaution, qui ne dépend que du
revenu Y;
• et L2, le montant détenu pour le motif de spéculation,
fonction décroissante du taux d’intérêt i.
• Si les agents anticipent un risque de perte en capital
sur les titres, ils choisiront de ne pas prendre ce risque
et de conserver leur épargne sous forme monétaire L2.
• Inversement, l’anticipation, par un agent, d’un gain en
capital rend nulle sa détention d’encaisses de
spéculation.
2. La théorie keynésienne de la
monnaie
L’opposition entre Keynes et les « classiques » peut être interprétée de la
manière suivante:

– pour les classiques, la monnaie est demandée uniquement pour


régler des transactions (ne dépend que de Y).

Chez les classiques, à tout moment : offre globale = demande globale.

– La demande de monnaie pour Keynes est liée aussi au taux d’intérêt.

Une partie de l’épargne est thésaurisée.


2. La théorie keynésienne de la
monnaie
La théorie de Keynes présente des limites dans la mesure où iI y a
possibilité d’une insuffisance de la demande globale et d’un équilibre de
sous-emploi sur le long terme.

En effet pour les monétaristes (Friedman), l’augmentation de l’offre de la


monnaie entraîne la baisse du taux d’intérêt, s’ensuit une incidence forte et
immédiate à court terme sur la demande de crédit (hausse), la demande
globale (hausse), la production (croissance économique due à l’augmentation
des quantités de biens et services produits) et le niveau d’emploi.

Toutefois, suivant Friedman cette politique monétaire de relance efficace sur le


court terme et qui a été préconisée par Keynes (comme expliquée ci-dessus) ne
peut aboutir sur le long terme qu’à l’inflation (voir le mécanisme expliqué par
Friedman dans la théorie monétariste ci-dessous).
3.La théorie monétariste de la
monnaie
• Pour M. Friedman: « L’inflation est partout et
toujours un phénomène monétaire ».
• Elle est le résultat d’une croissance de la masse
monétaire plus rapide que celle de la production.
• La lutte contre l’inflation est considérée comme
l’objectif principal de la politique monétaire.
• Friedman corrobore les idées des classiques
(néoclassiques) en reformulant la théorie
quantitative de Fisher.
• Selon Friedman, l’offre de la monnaie
demeure le principal déterminant de la
dépense globale comme dans la théorie
quantitative de la monnaie.
• Il explique que la demande de la monnaie par
les agents économiques, à l’instar des
classiques, est pour motif de transaction.
• Cette demande d’encaisses dépend de la
richesse totale des agents (patrimoine) et des
rendements anticipés des autres actifs (réels
et financiers) comparés à celui de la monnaie.
• Par ailleurs, Friedman explique le mécanisme
de l’inflation comme suit:
• L’augmentation de l’offre de monnaie ->baisse
des taux d’intérêt ->demande de crédit -
>hausse de la demande -> les entreprises
n’ont pas les capacités de production pour
répondre à la hausse de la demande -
>augmentation des prix (inflation) ->baisse de
la demande ->baisse de la production -
>ralentissement de la croissance et crise
économique.
3.La théorie monétariste de la
monnaie
• La politique monétaire restrictive ne peut agir que sur
l’inflation au cas où l’économie est en surchauffe.
• Une politique de crédits abondants ou de faibles taux
d’intérêt ne peut que faire augmenter la masse
monétaire et les prix.
• Les monétaristes préconisent le contrôle de la
croissance de la masse monétaire par les autorités
monétaires afin qu’elle augmente dans les mêmes
proportions que la production car selon eux, l’inflation
vient d’une quantité de monnaie excessive par rapport
aux biens et services produits.
Chapitre V: La politique monétaire

• Stabilité
• Croissance
des prix

Lutter Stimuler
contre l’activité
l’inflation économique

Lutter Valeur
contre le extérieure de
chômage la monnaie

• Equilibre
• Emploi
extérieur
Chapitre V: La politique monétaire

• De par sa nature, la politique monétaire est une politique


conjoncturelle qui agit sur l’évolution de la masse
monétaire afin qu’elle soit à l’instar des objectifs de la
politique économique, compatible avec le développement
du PIB et le niveau des prix et qu’elle favorise la
préservation des équilibres fondamentaux du pays.

• Pour agir sur la masse monétaire, la banque centrale


marocaine (Bank Al Maghrib) intervient sur la masse
monétaire en agissant sur les crédits à l’économie.
• Au Maroc, l’essentiel de l’action en matière de politique
monétaire est concentré sur les crédits.
Chapitre V: La politique monétaire

Pour atteindre les objectifs finals de la politique


monétaire et principalement l’objectif de la
stabilité des prix (lutter contre l’inflation),
Bank al Maghrib dispose des instruments
directs et indirects.
Chapitre V: La politique monétaire

• La politique monétaire (au sens d’action sur


les crédits) utilise un ensemble d’instruments
élaborés en fonction du degré d’évolution et
de maturité du système financier et de la
diversité et de la complexité des techniques
utilisées et en fonction de la situation de
l’économie (en récession ou en surchauffe).
1. Les instruments directs de la
politique monétaire
• Les instruments directs ont pour objectif de contrôler le montant des
crédits accordés par les banques. Ces instruments actuellement
abandonnés reflète le contrôle/l’interventionnisme direct de l’Etat sur la
sphère financière. Les instruments directs sont:

• L’encadrement du crédit: la banque centrale répartit les crédits entre les


différentes banques et oblige chacune à ne pas dépasser la limite
autorisée. En cas de non respect de cette dernière, la banque sera
sanctionnée par la constitution des réserves supplémentaires.

• La sélectivité du crédit ou les coefficients d’emploi obligatoires: cette


pratique vise à contrôler l’orientation des crédits bancaires vers les
secteurs priorisés par l’Etat (exemple logement, agriculture, industrie etc.
2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• L’objectif de la banque centrale de par l’utilisation de ces
instruments indirects est d’influer sur la capacité des banques à
accorder des crédits. Il s’agit donc d’influer sur la liquidité bancaire,
c’est-à-dire influer leurs disponibilités en monnaie centrale auprès
de la BAM. En effet, la banque doit disposer de la monnaie centrale
pour faire face aux fuites monétaires. Les instruments indirects
sont:
• Le taux de réescompte;

• L’open market;

• Les facilités permanentes;

• Les réserves obligatoires.


2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• Le taux de réescompte: cette pratique consiste à refinancer les
banques en leur escomptant des titres privés qu’elles détiennent
dan leur portefeuille. Ce taux est fixé à l’avance. C’est un instrument
qui a été abandonné par les autorités monétaires.
• Les opérations d’Open-market représente l’intervention de la
Banque centrale à son initiative sur le marché monétaire
interbancaire au sens large. Ces opérations ont pour objectif de
piloter le taux au jour le jour, de gérer la liquidité bancaire et
orienter la politique monétaire. Les opérations d’Open Market sont
au nombre de quatre: les opérations principales de refinancement
(durée = 7jours), les opérations réglages fin (durée < 7 jours), les
opérations de refinancement de long terme (durée supérieure à 7
jours), et les opérations structurelles.
2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• Exemple d’opération d’open market (les opérations principales de refinancement
(durée = 7jours)

• 1er cas : quand la banque centrale estime que le taux interbancaire tend à
s’orienter à la hausse à cause d’une pénurie de liquidités ou d’une hausse
de la demande de la liquidité par les banques sur le marché monétaire
face à l’offre, elle utilise des avances à 7 jours sur appels d’offres principal
moyen de refinancement des banques, pour injecter des liquidités. Il s’agit
d’une situation où l’économie est en récession et où la BAM doit
intervenir à l’aide du taux directeur pour booster l’économie. Elle
intervient sur le marché monétaire pour équilibrer l’offre et la demande
de liquidités et contrôler l’évolution du taux d’intérêt.

• Les avances à 7 jours sont réalisées sous forme d’opérations de pension


livrées, ou le cas échéant, de prêts garantis, et sont consenties au taux
directeur. Les banques mettent en pension ou apportent en garantie un
titre (appartenant à la liste des actifs éligibles par la BAM) en échange de
quoi elles obtiennent des liquidités pour une semaine.
A titre d’indication
• Les pensions livrées: Il s’agit d’une opération de
cessions temporaires de créances. L’emprunteur
remet des créances (titres privés ou publics) en
garantie au prêteur (pour le protéger du risque
de défaut de l’emprunteur), qui en devient
propriétaire, et s’engage à les racheter à la fin de
l’opération.
• Le taux directeur c’est le taux des avances à 7
jours (par exemple) de la banque sur le marché
monétaire. Il est fixé par décision du conseil de
Bank Al-maghrib, à un niveau compatible avec
l’objectif final de stabilité des prix.
2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• Exemple d’opération d’open market (les opérations
principales de refinancement (durée = 7 jours)

• 2ème cas : Quand la banque centrale estime que le taux


interbancaire tend à s’orienter à la baisse en raison de
l’abondance de la liquidité, elle utilise des reprises de liquidités
(bons de trésor par exemple) à 7 jours sur appels d’offres, principal
instrument de retrait de liquidités excédentaires afin de stopper la
baisse du taux d’intérêt sur le marché interbancaire au sens étroit.

• Ce deuxième cas correspond à une situation où l’économie est en


surchauffe, la BAM doit intervenir à travers une politique restrictive
pour dissuader les banques à accorder des crédits. A travers les
reprises de liquidités, elle absorbe la quantité excédentaire de la
monnaie qui circule dans l’économie. Ainsi, l’offre de la monnaie
diminue par rapport à sa demande, le taux de directeur augmente
et le taux d’intérêt du crédit devient plus élevé. Par conséquent, les
banques accordent moins de crédits à l’économie (ménages et
entreprises, etc.).
2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• Les facilités permanentes:
• Elles permettent aux banques, d’obtenir au jour le jour
(c’est-à-dire pour 24 heures) auprès de la BAM (à
l’initiative de la BAM) des avances de liquidités pour 24
heures, ou d’en déposer (facilités de dépôts à 24
heures) si elles sont en excédent de liquidités. Les
avances à 24 heures prennent la forme de pensions
livrées, ou le cas échéant de prêt garantis et sont
consenties au taux directeur.
• Les facilités de dépôts à 24 heures se font sous forme
de dépôts à blanc et sont assorties du taux directeur.
2. Les instruments indirects de la
politique monétaire
• Les réserves obligatoires
• Les réserves obligatoires sont calculés en pourcentage
sur la base des dépôts que les banques gèrent.
• Si le taux des réserves obligatoires est élevé, la capacité
des banques à accorder des crédits va diminuer, la
quantité de la monnaie qui circulera dans l’économie va
être limité.
• Inversement, si le taux des réserves obligatoires est bas,
les banques auront la possibilité de faire circuler plus de
quantité de monnaie dans l’économie.
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