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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE


Archidiocèse de Kinshasa
UNIVERSITE OMNIA OMNIBUS
FACULTE DE SANTE PUBLIQUE

B.P 15 Kinshasa VII


Av. Saïo N °2317, Kasa-Vubu/Kinshasa

PROFIL EPIDEMIOCLINIQUE ET
THERAPEUTIQUE DE L’INFERTILITE
MASCULINE AUX CLINIQUES DES ANGES DE
LA COMMUNE DE LINGWALA


KANYINDA KAYEMBE Paul Canny

Directeur : Dr KANDANDA MUELE Fortunat


Professeur ordinaire

JUILLET : 2023
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0. INTRODUCTION
0.1. Présentation, motivation et intérêts de l’étude
L’infertilité masculine ou l’incapacité pour un homme de procréer est un
problème majeur de santé publique en Afrique, plus particulièrement en
République démocratique du Congo (RDC) où elle constitue un problème social.
Première cause de mésentente conjugale ou de divorce, l’infertilité du couple est
considérée comme une fatalité, un sort ou une malédiction infligée à celui-ci. En
effet l’infertilité de l’homme est une découverte ressente car, autrefois seule la
femme était impliquée dans la cause de l’infertilité.
L´infertilité est définie par le retard de conception après un an de rapport non
protégé au sein d´un couple (WHO. 2010). Ce délai est même raccourci à 6 mois
en présence d´un âge avancé de la partenaire (>35 ans) ou d´une notion de cure
chirurgicale pour cryptorchidie chez l´homme (Natalie Crawford M et al.2015)
L´infertilité touche 15% des couples. L´origine masculine est présente dans 40%
des cas. L´infertilité peut être attribuée à l´homme quand il existe une altération
d´un ou de plusieurs paramètres spermatiques à savoir la concentration
spermatique et/ou de la mobilité et/ou de la morphologie dans au moins un de 2
prélèvements de sperme effectués à 4 semaines d´intervalle. Les facteurs de
risque sont multiples et varient entre des causes anatomiques, hormonales,
infectieuses et toxiques (Sharlip ID et al. 2002).
On estime à environ 80 millions le nombre de couples infertiles dans le monde.
La majorité se trouve dans les pays en voie de développement [2, 4] dont 20-35
millions en Afrique. L’incapacité pour un homme de féconder une femme
normale définie l’infertilité masculine. Elle est dite primaire lorsqu’il n’existe
aucun antécédent de conception et secondaire lorsqu’un antécédent de
procréation est retrouvé (D. Moussa, A et al. 2016).
En Afrique, la naissance d’un enfant constitue le ciment du mariage ; de ce fait
l’infertilité dans le couple est un drame qui retenti sur la cohésion familiale et
sociale. En plus, dans nos sociétés, la femme est en général, la première à être
incriminée dans le couple; C’est à l’issue d’un second, voire d’un troisième
mariage sans concevoir que l’homme débute les investigations (Hounnassou P.P
et al. 2013).

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Jadis, la responsabilité de l’homme dans la stérilité du couple fut considérée


comme exclusivement liée à l’impuissance ; pour beaucoup de personnes, tout
homme capable d’un coït suivi d’éjaculation ne peut être infécond ; alors c’est
la femme qui est indexée d’être inapte à la procréation ; comme solution de
rechange souvent le mari serait obligé d’épouser une ou plusieurs femmes.
Actuellement de plus en plus certains hommes surtout dans le milieu intellectuel
commencent à prendre conscience, que l’homme viril peut être infertile (Bujan
L et al. 1988).
Dans le monde, selon l’OMS l’homme est à l’ origine des 1/3 de cas d’infertilité.
En Afrique le taux de l’infertilité selon l’OMS se situe entre 15% et 30% contre
5% à 10% en Europe (CISSE I.K 2008).
En RD Congo, Mubikayi et al, en 2010, ont trouvé une prévalence de 11% au
Kasaï central avec une responsabilité partagée entre l’homme et la femme, soit
34,6%versus 21,4%.
Actuellement, dans les sociétés de plus en plus industrialisées, l'absence de
démarrage de la grossesse désirée s'accompagne d'un profond impact
psychologique et émotionnel au sein du couple et dans la société. Frappant
comme la mort, elle provoque une rupture existentielle et symbolique. (David et
Revidi 2000 ; Errol et Schorge, 2001 ; Couet, 1999). Outre son impacte
psychosocial, l'infertilité s'inscrit à l'échelle mondiale comme un problème de
santé publique de par sa fréquence et son ampleur.
Les motivations ayant conduit au choix de ce sujet, émanent du fait qu’en RDC,
peu importe l’origine masculine, féminine ou mixte, l'infertilité inflige à chaque
sexe la même souffrance et aussi quelque membre de la famille et amis qui se
retrouve dans ce cas de figure nous a poussé à faire cette étude. Que ça soit, la
femme ou l’homme, la maturité sociale passe nécessairement par le mariage et
la constitution d'une descendance qui est une richesse, une garantie pour la
vieillesse. De plus, pour l'homme, elle signifie souvent atteinte de sa virilité et de
sa puissance sexuelle. Elle est lourde à porter dans notre culture, d'autant plus
que le père transmet son nom.
De ce qui précède, les intérêts de ce travail, sont plus qu’évidents et se résument
sur le plan scientifique à la recherche de l’amélioration des connaissances sur
l’infertilité masculine étant donné que les publications sur ce sujet sont minimes
et les données souvent inaccessibles. Cette étude constituera une base des

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données pour des études approfondies sur l’infertilité masculine dans notre
milieu.

Par ailleurs, d’un point de vue social, s’inscrit dans une démarche de la
stabilisation de la famille, base de la société en apportant une solution pour
éviter au pire de cas, la dissolution du mariage ou un sentiment d'échec
personnel et social si elle est impossible (échec dans son identité masculine).
0.2. Etat de la question
Cette section présente un état des lieux des connaissances disponibles
concernant l’ensemble des troubles de la fertilité masculine. Il s’agit d’une revue
synthétique des différentes recherches dans ce domaine afin de nous permettre
d’étayer les problématiques de recherche actuelles et émergentes ou les
questions sociétales soulevées. Ces études ont porté en général sur les étiologies
de l’infertilité masculine dans le service hospitalier et d’autres plus spécifiques
sur le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique.
A l’occurrence, dans le monde, l’étude de Marie-Lou Piche en 2017, renseigne
que l’infertilité est le plus souvent d'origine médicale, mais la littérature
scientifique démontre que des facteurs liés aux habitudes de vie peuvent avoir
un impact sur la santé reproductive. En effet, son étude montre que l'obésité, le
tabagisme, ainsi que la consommation excessive d'alcool affecteraient la fertilité
masculine, mais aussi le succès des traitements de fertilité.
Ce même constat a été fait en France par Samir Hamamah et Salomé Berlioux
(2022) à travers une méta-analyse réalisée en 2017 qui a fait apparaître un
déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique chez les hommes des
pays industrialisés entre 1973 et 2011. Ce phénomène serait notamment lié à une
exposition régulière aux perturbateurs endocriniens et l’impact négatif des
modes de vie occidentaux sur la fertilité des hommes, à savoir: consommation
de tabac ou de cannabis, obésité, troubles de l’alimentation… Ces
comportements pourraient avoir des conséquences sur la santé et la fonction
reproductrice.
Les analyses de Nadjem LAKHDARI (2013) ont identifié les protéines (miR-
29s et miR-18a) impliquées dans l’apoptose des spermatozoïdes comme étant
des biomarqueurs circulants non-invasifs de la stérilité masculine dans le
contexte d’une oligo ou azoospermie chez l'homme.

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Les recherches de Wright, J., et al. (1990) ont établi le profil psychosocial de
couples consultant à une clinique de fertilité à partir de diverses caractéristiques
sociodémographiques et médicales. Telles que : l'anxiété, la dépression,
l'hostilité, les troubles cognitifs, de l'estime de soi et du rapport social.
De même, il apparaît que, comparativement aux sujets normaux, les sujets
infertiles ont davantage recours à des mécanismes d'adaptation tel le déni ou la
présentation favorable de soi pour tenter de réduire leur degré de détresse
psychosociale.
Diane Comeau. (2002) insiste sur le fait que la prévention de l’infertilité
masculine passe également par l’évitement de diverses substances peuvent
perturber les fonctions reproductrices masculines par une atteinte de la
spermatogenèse, de la sécrétion des androgènes, de la mobilité des
spermatozoïdes, ou encore, de la fonction sexuelle.
De plus, en présence d’hypogonadisme dû à une insuffisance hypothalamique ou
hypophysaire, des injections de gonadotrophines (GMP/hCG) ou une pompe
pulsatile de gonadolibérines (GL-RH) peuvent donner un sperme de qualité
suffisante pour obtenir une grossesse (Comeau. 2002).
Après avoir effectué un panorama des études sur l’infertilité masculine
comprenant 7273 couples présentant une infertilité d'au moins un an, recrutés
dans 33 centres répartis dans le monde. H. Lejeune (1999) avait pu
schématiquement distinguer deux grandes étiopathologenies : les altérations de
la production des spermatozoïdes et les altérations au cours du trajet des
spermatozoïdes dans les voies génitales masculines.
Quant à Claire Mauduit et al. 2016 ont démontré le rôle des hormonaux des
molécules chimiques issues de l’activité humaine et notamment les
perturbateurs endocriniens environnementaux (PEE) suspectés d’altérer la
reproduction masculine. Il s’agit notamment de : taux élevés d’hydrocarbures
aromatiques polycycliques (issus des pollutions automobile et industrielle) ou
une exposition professionnelle au bisphénol A (BPA). Ces PEE sont associés à
des altérations hormonales (diminution de la testostérone), voire spermatiques
(diminution du nombre de spermatozoïdes, de leur vitalité et de leur mobilité).
Alexandre Saula. (2017) a établi le profil de l’infertilité masculine comme étant
lié à l’obésité. Cette étude rétrospective sur une cohorte de patients alsaciens
aura permis de faire émerger des données claires et précises comme la

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diminution du volume moyen de l’éjaculat et la baisse du nombre moyen de


spermatozoïdes chez les patients présentant une obésité de classe 2 et 3 (OMS).

Selon Victor VAN EECKE (2019), les facteurs mis en cause dans l’infertilité
sont d’ordre : médicamenteux, génétiques, infectieux ou environnementaux.
Dans ce dernier cas, de nombreuses études récentes concernant les perturbateurs
endocriniens tendent à prouver leur implication de plus en plus fréquente dans
les problèmes de stérilité masculine. Il faut sensibilisés les patients, en leur
préconisant vigilance et attention quant à ces molécules (bisphénol A,
parabens...) et leur rappeler l’implication néfaste du tabac dans la procréation.
En Afrique, notamment dans la région maghrébine, plusieurs chercheurs se sont
intéressés à l’étude de l’infertilité masculine. C’est le cas de :
BENSALHIA Khaoula et ALIOUCHE Amira (2020) qui ont exploré le
protéome séminal des patients atteints d’une azoospermie. Ces analyses ont
permis d’établir un profil électrophorétique composé des protéines séminales
comme des biomarqueurs de cette pathologie.
D’après l’étude de GOUCEF Katia (2021), le profil de l’infertilité masculine
était marqué par la tranche d’âge situé entre 35-40 ans, atteinte à 80,76% par
d’infertilité primaire contre 19, 23 % des cas d’infertilité secondaire ; Les
patients fumeurs et alcooliques constituent respectivement un taux de 30,76% et
11,53% des cas. Parmi les 50 spermogrammes réalisés, 29 anomalies portant
aussi bien sur la quantité que sur la qualité du sperme ont été révélées chez 58%
des patients et l’azoospermie était l’anomalie la plus dominante avec 20% ; la
varicocèle et les troubles éjaculatoires sont les causes les plus rencontrées, avec
respectivement un taux de 13,46% et 9,61% des cas ; par ailleurs, de 26
spermocultures réalisées, 04 parmi eux étaient positives.
Pour Mohammed Frikh et al. (2021), la prévalence de l´infertilité primaire était
de 53%. L´âge est le principal facteur de risque associé à l´altération des
paramètres spermatiques. La mobilité est atteinte à un âge précoce bien avant l
´âge de mariage des hommes et le profil des anomalies des paramètres
spermatiques chez les hommes infertiles; la tératospermie et l´oligospermie
étant les plus fréquentes suivies par l´asthénospermie et la nécrozoospermie.
Les analyses d’EL HAJJAMI Houssein en 2017 ont établi un profil polymorphe
de l’infertilité où les causes masculines sont multifactorielles et se traduisent

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par une anomalie quantitative et/ou qualitative du sperme. Quelques infertilités


masculines ont un traitement spécifique. D’autres, notamment les plus sévères
ont bénéficié du progrès récent de l’assistance médicale à la procréation qui a
modifié le pronostic des infertilités masculines voire mixtes.
OUALI Karima en 2021 a démontré le rôle de l’infection à Chlamydiae
trachomatis comme la première cause d’infection sexuellement transmissible
d’origine bactérienne, le plus souvent asymptomatique mais le plus souvent
dépistée dans la l’infertilité masculine, responsable des complications chez
l’homme telles que des urétrites, épididymite, prostatite…etc, pouvant allez
jusqu’à provoquer une infertilité ou stérilité de l’individu.
En Afrique Subsaharienne n’est pas en reste en ce qui concerne le florilège des
études sur la question de l’infertilité masculin au vue de l’importance du sujet.
En partant de l’ouest de l’Afrique au centre, bien des auteurs ont consacré leurs
investigations sur le profil épidémiologique, thérapeutique voire étiologique de
l’infertilité masculine. Il s’agit notamment de ;
Abdourahamane HAIDARA (2012) a démontré que 94,44% des azoospermes et
84,21% des oligo-asthéno-tératozoospermes sévères avaient une forte
consommation du thé/café. Dans 36,11% des cas, la douleur testiculaire était
associée à une azoospermie contre 31,58% couplée à une douleur pelvienne. Par
ailleurs, la spermoculture avait révélé 21,6% Staphylococcus aureus chez des
patients infertiles.
Selon l’étude de Diori Charles (2022), les aspects étiologiques et thérapeutiques
de l’infertilité masculine étaient caractérisés par une tranche d’âge la plus
comprise entre 30-39 ans soit 56 %, souffrant d’une infertilité primaire contre
28% pour l’infertilité secondaire. Le tabac, l’exposition aux pesticides et chaleur
étaient les principaux facteurs de risques tandis que la bilharziose urinaire avec
36%, suivi d’orchite 28% et la varicocèle figuraient parmi les causes de
survenue et le profil spermatique caractéristiques d’une
oligoasthénotératozoospermie.
Quant à L. Niang et al (2009), le profil épidémiologique et clinique de
l’infertilité masculine était marqué par un âge moyen des patients de 39 ans.
L’infertilité était de type primaire dans 66,5 % des cas. Sur le plan clinique, la
varicocèle était l’anomalie la plus souvent retrouvée, soit dans 64,6 % des cas.
Le spermogramme était perturbé dans 84,3 % des cas mais les principales

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perturbations étaient représentées par une oligospermie inférieure à 5 millions de


spermatozoïdes/ml (35,6 %) et une azoospermie dans 28,6 % des cas.
Parallèlement, les aspects étiologiques de l’infertilité masculine décrits en 2005
par Ousmane Sankaré comprenaient : des troubles d’érection et d’éjaculation
prématurée chez les hommes avec des fréquences respectives de 34 et de 36%.
Les antécédents uro-génitaux la bilharziose urinaire est la plus représentée avec
54% des cas suivie de la blennorragie avec 31% des cas et de24% des infections
d’oreillon.
Un constat similaire a été fait par Samba Lassine en 2021où les aspects
étiologiques de l’infertilité masculine étaient dominés par 27,5% des fumeurs et
10% des alcooliques ayant des antécédents d’infection urogénitale liées à la
bilharziose urinaire avec 55%, et l’orchite 17,5%.
Legnima Sekou Michel, et al. (2021), ont rapporté que les caractéristiques
épidémiologiques et anomalies du spermogramme de l’infertilité masculine
étaient constituées par l’âge des patients comme facteur de risque le plus
important dans, cependant d’autres facteurs pourraient être incriminés tel que le
tabac, l’alcool et l’infection urogénital.
A travers la recherche des Aspects épidémio-cliniques et étiologiques de
l’infertilité en consultation externe dans le Service de Médecine et
d’Endocrinologie, Balla Kegam (2022) a décrit un profil de l’infertilité composé
de 35,30% des hommes âgés entre 36 et 41 ans ayant des antécédents de la
bilharziose. Les signes cliniques les plus représentés étaient la baisse de la
libido et l’hypotrophie testiculaire soit respectivement 58,8 et 35,3%. Les
troubles hormonales de l’infertilité comprenaient un hypogonadisme
hypergonadotrope et 17,6% hypogonadisme hypogonadotrope. La varicocèle et
d’adénome à prolactine représentaient 23,5% chacun.
Dans la même ligne de recherche Dia JM et al. (2016) ont étudié les « aspects
épidémiologiques et étiologiques des couples infertiles à Abidjan », ils avaient
constaté que les infections étaient les principales causes de l’infertilité chez les
hommes atteints de l’oligoasthénospermie et les germes les plus fréquentes
étaient respectivement le Chlamydiae Trachomatis et l’Ureoplasma (41,59% et
20,35%).
Au Niger, Halidou M et al en se sont également penché sur l’étude les aspects
épidémiologiques et cliniques de l’infertilité masculine à l’hôpital national de
Zinder. Leurs résultats montrent un déclin de la qualité du sperme depuis plus

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d’une décennie dont les facteurs étiologies sont surtout représentés par les
facteurs environnementaux et professionnels. La lutte contre les infections
sexuellement transmissibles ainsi qu’une bonne hygiène de vie sont, entre
autres, des mesures préventives recommandées.

Au Cameroun, deux études ont retenu notre attention, celui d’Epoupa Ngalle e al
en 2023 qui ont décrit le profil clinique et morphologique de l’infertilité
masculine dans trois hôpitaux de référence de la ville de Douala au Cameroun.
La conclusion de cette étude a révélé que la tranche d’âge la plus touchée était
celle de 31 à 35 ans soit 26,1 %. Dans cette population, 50,7 % étaient des
hommes mariés, 45,5 % avaient un indice de masse corporelle supérieur à 25
kg/m2. L’hypotrophie testiculaire a été observée chez 50,8 %, 23 % des patients
avaient un antécédent de cure de varicocèle. La principale anomalie retrouvée
dans le spermogramme était l’oligoasthénotératospermie dans 73,9 % des cas.
La seconde est celle de Fouda JC et al en 2022 qui ont établi que l’âge et la
profession semblent être des facteurs influençant la fertilité.
En RDC, il ressort de l’étude de Kadima Lufuluabo C. et al, en 2023 sur profil
epidemio-clinique de l’infertilité masculine à Mbujimayi que sur un total de
2.852 nouveaux couples admis pour infertilité, 220 cas soit 7,7% de cas
d’infertilités masculines dont la moyenne d’âge était de 36,96 ans. La Plupart
sont des taximan moto ou chauffeur de véhicule avec 37,7% suivi des creuseurs
de Diamant avec 29,1% ; ayant des antécédents d’IST dans 32,7% suivi de
l’infection du sperme dans 20,5%. Avec comme anomalies du sperme : mobilité
progressive insuffisante dans 60%, concentration inférieure à la normale dans
39,5%, volume inférieur à la normale dans 34,1%.
Selon Philemon Matumo et al. 2021, sur un échantillon de 890 sujets masculins
de 21 à 57 ans d´âges dont 779 sujets ont consulté pour les examens prénuptiaux
et 111 sujets pour tests de fertilité. Il y avait une une prévalence d´anomalies du
spermogramme à 22,9% dans la population masculine générale et de 46,0% chez
les hommes des couples incapables de concevoir spontanément. Le profil
cytologique du spermogramme de cette population affectée est dominé par des
associations d´anomalies avec prédominance de l´oligoasthénotératozoospermie.
Quant à l’étude de Wembulua Shinga (2011), les analyses ont mise en évidence
chez l'homme les étiologies suivantes : les infections génitales, l'oligospermie, la

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pyospermie et l'Asthéno-oligo-tératospermie. La responsabilité de l'infertilité au


sein du couple incombée à l’homme dans 17,4%.
En résumé, l’immensité des études parcourues retracent le profil des anomalies
spermatiques chez les hommes infertiles ou à risque d´infertilité, laquelle est
soumis aux facteurs toxiques, anatomiques et moléculaires.
Ce présent travail s'étant ajouté parmi les rares études menées dans ce cadre
dans notre milieu, permettra de clarifier la situation actuelle de l'infertilité du
couple dans la ville de Kinshasa en constituant une base des données variées.
Cette dernière sera de grande utilité tant pour les cliniciens que pour les
chercheurs en vue d'une appréhension concrète du problème et d'une prise en
charge totale et concise des couples infertiles.
0.3. Position du problème
La reproduction humaine est un phénomène complexe assurée et entretenue par
la fertilité de l’homme et de la femme, elle représente un intérêt socioculturel.
C’est ainsi que dans la société la naissance d’un enfant est un bonheur bien
partagé, par contre un couple sans enfant est l’objet de beaucoup de critiques
(Hamdi, 2013).
Selon Ben Khelifa et al. (2014), l’aptitude à procréer dépend du bon
fonctionnement coordonné des systèmes reproducteurs masculin et féminin.
Différentes causes peuvent être à l’origine de cette incapacité à procréer : des
troubles endocriniens, des maladies infectieuses, des obstructions du tractus
génital, un défaut de la gamétogenèse féminine ou masculine, des défauts
d’implantation, des problèmes d’érection ou d’éjaculation, voire des problèmes
psychologiques ou psychiatriques. Des études ont aussi montré que
l’environnement et le mode de vie pouvaient affecter la fertilité (Dam et al.
2007).
Depuis les origines de l’Humanité jusqu'à nos jours, les hommes s’unissent avec
les femmes pour la génération d’un nouvel être humain. Cette faculté de se
reproduire est assurée par leur système génital dont le fonctionnement normal
implique le bon déroulement de la reproduction humaine. Etant donné que dans
le commun des mortels, il est bien défini qu’un enfant constitue un bien
précieux, la gaieté et l’honneur du couple (Christian, 2005).
Un enfant garantit la pérennité de l’espèce humaine, ainsi un foyer sans enfant
est souvent source d’opprobre et de désintégration sociale. Malheureusement des

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anomalies ou des pathologies peuvent l’affecter entraînant ainsi des troubles de


son fonctionnement et rendant le couple infécond (Christian, 2005).
L’infertilité constitue un réel problème de santé publique dans toutes les
sociétés, la stérilité a toujours été mal vécue. Par ignorance, la femme était
pratiquement seule incriminée, particulièrement dans le contexte congolais. Et
devient alors la première cause de divorce en RDC.
Auparavant, lorsqu’un couple se retrouve en situation d’infertilité ; la femme a
était considéré la responsable et les problèmes d’infertilité sont attribués
essentiellement à elle ; alors qu’une étiologie masculine est retrouvée dans
environs deux tiers des couples (Michel et al. 2014).
Parallèlement, Diori Charles (2022) a rapporté que la femme a longtemps été
considérée comme la principale responsable de l’infertilité conjugale. De
nombreuses femmes demeurent marginalisées, voire répudiées du fait de cette
confusion liée à l’ignorance des données étio-pathogéniques de l’infertilité
conjugale. Beaucoup d’hommes, surtout si leur comportement sexuel est
satisfaisant, ont du mal à admettre qu’ils peuvent être la cause dans l’infertilité
du couple.
Ainsi quand la grossesse désirée tarde à apparaître, c’est en toute bonne foi
qu’ils encouragent leurs femmes à consulter un gynécologue, car la virilité est
pour eux synonyme de fertilité. Cependant, depuis des décennies, les progrès de
la médecine en général et ceux de la biologie de la reproduction en particulier
ont établi que la responsabilité de l’homme dans l’infertilité du couple est
retrouvée dans 20 à 30 % des cas selon les bases épidémiologiques françaises ou
nord-américaines, respectivement (Meacham RB. 2007)
Et pourtant l’infertilité est due à des facteurs féminins, masculins ou une
combinaison des deux dans respectivement 30%, 20% et 40% des cas. Il reste
10% des cas de cause indéterminée ou dite « idiopathique » (Huyghe et al.,
2007 ; Marcelli et al., 2009 ; Coat et al., 2011).
La responsabilité masculine devant une infertilité du couple est de mieux en
mieux connue de nos jours, des perturbations du spermogramme définies par un
déficit quantitatif, de mobilité, de morphologie et du nombre des spermatozoïdes
sont observées chez l’homme. Les causes d’infertilité masculine reconnues sont
nombreuses mais n’expliquent que 30 à 60% des cas (Seifer I., 1999)

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Selon Schlosser et al, (2007), les causes d’infertilité masculine sont variées et
souvent multifactorielles, se traduisant dans 61% des cas par une anomalie
quantitative et/ou qualitative du sperme. Mais l’origine reste méconnue
(idiopathique) dans 40% des cas. La fréquence élevée des anomalies
idiopathiques a suscité un intérêt génétique estimé à 30% (Küpker W., 1999)

D’après Sharpe et al. (2002), l’infertilité masculine peut être expliquée par les
variations physiologiques, génétiques et environnementales, le mode de vie
(tabac, alcool, bains chauds) et les facteurs psychosociaux semblent affecter la
production du sperme.
Et Parmi ces anomalies, les microdélétions du chromosome Y ont été
fréquemment rapportées (May-Panloup P. 2001 ; Mc Elreavey K., 1999) Le
chromosome Y représente 2 à 3 % du génome humain et contient dans son bras
long euchromatinien de nombreux gènes impliqués dans la spermatogénèse. Ces
gènes candidats pour l'infertilité masculine sont situés dans le locus AZF, sous-
divisé en trois (03) régions distinctes : AZFa, AZFb et AZFc (INSERM. 2001).
Pour évaluer la fertilité et l’infertilité masculine, le spermogramme et le
spermocytogramme restent les examens clés. Des progrès considérables ont été
faits ces dernières années dans la connaissance de la physiopathologie et par
conséquent dans l’identification de biomarqueurs de la pathologie.
De même comme soutien EL HAJJAMI Houssein (2017), l’analyse cyto-
morphologique du sperme revêt une grande importance dans l’exploration de
l’infertilité masculine tant sur le plan diagnostic en guidant la recherche
étiologique, mais également sur le plan thérapeutique en jouant un rôle
significatif dans le conditionnement des résultats de la fécondation assistée,
confortant ainsi encore plus la place de l’infertilité masculine liée aux anomalies
morphologiques des spermatozoïdes dans l’étude de la reproduction humaine et
des difficultés qu’elle rencontre.
Selon Schlossera et al. (2007), lors d’une exploration d’infertilité masculine, le
par le spermogramme et le spermocytogramme des perturbations de ces deux
derniers sont observées chez 61% d’homme infertile et se traduisent par un
déficit quantitatif (nombre des spermatozoïdes) et/ou qualitatif (mobilité,
viabilité, morphologie des spermatozoïdes). Ces perturbations spermatiques sont
dues à des variations physiologiques, génétiques et environnementales ; elles

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peuvent être aussi, liées au mode de vie (tabac, alcool,…) et aux facteurs
psychosociaux.
Selon Hirsh A. (2003), l’infertilité masculine, pour sa part, fait référence à
l’incapacité pour un homme en âge de procréer à entrainer une grossesse chez
une femme fertile. L’infertilité masculine représente 40 à 50% des cas
d’infertilité et affecte 7% de tous les hommes. L’infertilité masculine est un réel
problème de Santé Publique surtout en Afrique (15 à 30%).

Pour Spira A (1986) malgré que l’on attribue dans environ un tiers des cas,
l’infertilité du couple est d’origine masculine, cette proportion reste
probablement sous-estimée par manque de dépistage et/ou de diagnostic malgré
une accessibilité ainsi qu’une facilité de la réalisation du bilan spermatique qui
constitue la pierre angulaire de l’exploration de l’infertilité masculine et dont les
principaux paramètres à étudier sont la concentration, la mobilité et la
morphologie spermatiques.
L´infertilité peut être attribuée à l´homme quand il existe une altération d´un ou
de plusieurs paramètres spermatiques à savoir la concentration spermatique
et/ou de la mobilité et/ou de la morphologie dans au moins un de 2 prélèvements
de sperme effectués à 4 semaines d´intervalle (Mohammed Frikh et al. 2021).
Les facteurs de risque sont multiples et varient entre des causes anatomiques,
hormonales, infectieuses et toxiques.
Par ailleurs, souligne EL HAJJAMI Houssein, (2017) qu’un homme des années
2000 produit deux fois moins de spermatozoïdes que son homologue de la
génération précédente à un rythme effréné (diminution de 2% par an). On
constate aussi une augmentation des cas de non descente testiculaire, des cancers
des testicules et des malformations congénitales de l’appareil reproducteur
masculin. Dans ce contexte, les scientifiques cherchent à déterminer la part de
responsabilité revenant aux évolutions démographiques, aux techniques
médicales de diagnostic, au mode de vie, à la génétique et aux facteurs
environnementaux.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’infertilité comme une
affection du système reproducteur masculin ou féminin caractérisée par
l’impossibilité d’aboutir à une grossesse après 12 mois de rapports sexuels
réguliers, non protégés et normaux (OMS. 2018). Ce délai est même raccourci à
6 mois en présence d´un âge avancé de la partenaire (>35 ans) ou d´une notion

12
13

de cure chirurgicale pour cryptorchidie chez l´homme (Natalie Crawford M, et


al. 2015).
Selon Agarwal A, (2015), l’infertilité est dite masculine lorsque la cause est
clairement d’origine masculine. En raison de sa fréquence et son impact sur la
qualité de vie, l’infertilité du couple est un problème important de santé
publique. Il s’agit d’un sujet encore tabou dont la prévalence exacte est difficile
à établir dans nos milieux, néanmoins, des études estiment que le nombre de
personnes infertiles à travers le monde atteindrait entre 30 et 130 millions. La
contribution de l’homme dans l’infertilité du couple est très variable et une
composante masculine serait en cause dans 20 à 70 % des cas.
Par ailleurs, cette question de l’origine de l’infertilité a été explorée lors d’une
enquête auprès de couples consultant un médecin pour infécondité entre juillet
1988 et juin 1989. Les investigations médicales menées sur ces couples ont mis
en évidence une anomalie du sperme dans trois cas sur cinq (Thonneau et
al.1991).
Il s’agissait principalement d’une anomalie des caractéristiques dites
conventionnelles du sperme (numération, mobilité, morphologie). Néanmoins,
d’autres critères d’évaluation de la qualité du sperme sont discutés et certains
suggèrent qu’une partie des infécondités idiopathiques (c’est-à-dire
inexpliquées) pourraient bien être d’origine masculine, l’homme présentant une
altération du sperme non mesurée par les critères conventionnels (Irvine, 1998)
D’après l’étude de Nadjem LAKHDARI. (2013), un certain nombre d’études
épidémiologiques font état d’une augmentation de l’infertilité masculine durant
ces cinquante dernières années, en particulier dans les pays industrialisés, mais
aussi d’une augmentation des malformations de l’appareil reproducteur masculin
telles que la cryptorchidie (absence de migration des testicules dans les bourses)
ou l’hypospadias (malformation du pénis), et des cancers testiculaires.
Des données expérimentales suggèrent que ces anomalies du tractus génital mâle
sont liées. Ces symptômes forment le syndrome de dysgénésie testiculaire. Les
causes d’apparition ce syndrome semblent être d’origine environnementale. En
effet, les évolutions relativement rapides de ce syndrome suggèrent des facteurs
dynamiques, en lien avec le mode de vie ou l’environnement (Nadjem
LAKHDARI. 2013).
Une des hypothèses est que, l’exposition durant la vie fœtale ou néonatale à des
composés présents dans l’environnement capables d’interférer avec le système

13
14

hormonal (perturbateurs endocriniens environnementaux, PEEs), serait


responsable de l’augmentation de l’incidence de ces pathologies. Au banc des
principaux accusés, les molécules qui possèdent des activités de type
estrogénique ou antiandrogénique (Nadjem LAKHDARI. 2013)..
Selon Jacques Young. (2016), Les infertilités masculines peuvent être
expliquées par 3 principaux mécanismes dont la fréquence est inégale :1) Un
hypogonadisme hypogonadotrope sévère qui empêche ou interrompt l’activation
testiculaire nécessaire à la production de spermatozoïdes : il s’agit là d’une
cause dite «pré-testiculaire»; 2) Des maladies primitivement testiculaires altérant
le déroulement de la spermatogenèse.
3) Des affections ou lésions empêchant l’évacuation des spermatozoïdes en
dehors du testicule, causes dites «post-testiculaires» ou par obstacle.
A côté de ces principaux mécanismes, il reste des infertilités masculines dites «
idiopathiques » où l’étiologie est difficile à identifier avec les outils
diagnostiques actuels mais qui relèvent possiblement d’un des mécanismes ci-
dessus (Jacques Young. 2016).
Quoi qu’il en soit, en matière d’infertilité, la recherche médicale d’un «
coupable » semble insuffisante : dans deux cas sur cinq, l’investigation médicale
met en évidence une cause à la fois féminine et masculine. Ce résultat a conduit
les auteurs de l’enquête française à conclure que l’infertilité est avant tout une «
histoire de couple » (Élise de La Rochebrochard .2003).
L’analyse de la littérature montre que des études déjà anciennes objectivaient
toutes une augmentation du nombre de consultations pour des bilans d’infertilité
masculine et d’une baisse de la qualité spermatique, également présente chez les
hommes fertiles, avec une concentration de spermatozoïdes (Marie
Walschaerts.. 2017).
Quelques années après, les équipes de recherche du Danemark [Bostofte et al.,
1983], de Suède [Osser et al., 1984], de Norvège [Bendvold, 1989] et d’Afrique
du Sud [Menkveld et al., 1986] ont toutes observé un déclin dans la qualité
spermatique des hommes (Marie Walschaerts.. 2017).
La part des infécondités masculines pourrait augmenter dans les années à venir.
En effet, des recherches mettent en évidence une altération des caractéristiques
spermatiques conventionnelles depuis une cinquantaine d’années dans les pays
développés (Carlsen et al. 1992; de Mouzon et al., 1996). Ces altérations, à la

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15

fois quantitatives et qualitatives, conduisent à s’interroger sur une possible


augmentation des infécondités masculines dans les jeunes générations.
Dans une étude aux États-Unis, Chandra et al. (2014) ont estimé une prévalence
de l’infertilité masculine entre 10 et 15 %.4 Argawal et al. (2015) dans une
revue systémique estiment cette prévalence à 8 à 12 % à l’est de l’Europe. Elle
varie de 8 à 9 % en Australie, de 4,5 à 6 % en Amérique du nord. En France, la
fréquence de l’infertilité involontaire après 12 mois sans contraception était
estimée à 18% en 2003 selon l’enquête périnatale (ENP) (Gamerre M. 2016).
Des récentes études en Inde ont établi une prévalence de l’infertilité masculine à
20,4 %. La varicocèle, la consommation d’alcool et de tabac, les infections
sexuellement transmissibles sont les principaux facteurs de risque (Velu A,
2017)
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 186 millions de couples sont
concernés dans les pays en voie de développement, excepté la Chine (OMS.
2000). La prévalence de cette pathologie qui affecte gravement l’équilibre
psychoaffectif du couple, et par-delà celui de la société, sera de plus en plus
importante du fait de nombreux facteurs. Il a été noté un déclin de la qualité du
sperme ces dernières années (Auger J, 1995). Cependant, des avancées sur le
plan diagnostique et thérapeutique ont nettement amélioré la prise en charge de
l’infertilité.
En Afrique la prévalence de l’infertilité globale varie entre 15 % et 30 %. Celle
de l’infertilité masculine varie de 2,5 et 15 %. Mais selon, ce taux est difficile à
apprécier à travers la littérature à cause des pesanteurs ethnoculturelles en
Afrique, d’une part, et de manque de prise en charge par les mutuelles de santé
dans certains pays occidentaux, d’autre part (Boivin et al. 2006).
Toutefois, il est estimé entre 7 et 13% des couples à travers le monde et les taux
les plus élevés sont constatés en Afrique à cause de mauvaises conditions
sanitaires. Outre son impact psychosocial, l’infertilité s’inscrit à l’échelle
mondiale comme un problème de santé publique de par sa fréquence et son
ampleur (Maya et al, 2012).
Au Mali une étude a montré que la responsabilité de l’homme dans l’infertilité
varie de 30 à 50% et de nombreux couples recouvrent aux techniques de
procréation médicalement assistée (PMA) pour concevoir. Le traitement peut
faire appel à un geste sur l’appareil génital (intervention chirurgicale) ou à une

15
16

assistance médicale à la procréation dont le recours est évalué entre 5% et 15%


en France (Dohlea G), 2005).
Au Cameroun, Nana et al.( 2011) retrouvaient des causes liées à l’homme chez
11,5 % des couples consultant pour infertilité en 2011.
Parmi les pistes de solution, existent la détermination des biomarqueurs du
sperme est très intéressante dans le cas d’azoospermie pour quantifier
l’importance de la maladie, comme un indicateur pronostique, ou pour la
prédiction et la surveillance de la réponse à une intervention, et aussi à éviter le
besoin de tests plus invasifs.
La recherche et l’identification de biomarqueurs de qualité du spermatozoïde
apparaissent comme les enjeux fondamentaux dans le contexte de la fertilité
masculine. Ces marqueurs permettront d’affiner l’analyse du sperme, et plus
largement, d’améliorer la prise du couple en Procréation Médicalement Assistée
(Jared M et al. 2016).
Dans ce contexte le liquide séminal peut être considéré comme un milieu
privilégié de diagnostic et/ou de suivi de cette maladie par la recherche de
biomarqueurs dans le liquide séminal (Drabovich et al. 2013).
Selon les recommandations en référence à l’objectif 3 des Objectifs de
Développement Durables (ODD), la priorité est de donner les moyens de vivre
une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges. Mais l’atteinte
de cet objectif est contrainte par des problèmes de santé publique tels que
l’infertilité (OMS. 2000).
Etant un vrai phénomène de société, l’infertilité est un problème auquel sont
confrontées toutes les sociétés du monde. Récemment, l’infertilité qui touche de
nombreux couples dans le monde, est devenue un sujet de préoccupation dans
les débats publics. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 186
millions de couples sont concernés dans les pays en voie de développement
(OMS. 2000).
La naissance d'un enfant représente un événement important dans la vie des
couples dans tous les pays, en particulier en Afrique, où la procréation est
considérée comme un élément essentiel de la socialisation. En conséquence, et
compte tenu de la gravité de la situation, l’infertilité est un problème de santé
publique crucial en Afrique. Cela peut réduire la qualité de vie et exposer les

16
17

femmes à une stigmatisation psychologique, sociale et culturelle négatives ainsi


qu’aux conséquences qui y sont associées.
Mais en Afrique encore peu d’études font état de l’ampleur réelle du problème.
Les rares études rapportant à l’échelle nationale les taux d’infertilité des pays de
l’Afrique subsaharienne confirment ces faits, au point de conduire certains
auteurs à parler de ceinture d’infertilité allant de la Tanzanie à l’Est, au Gabon à
l’Ouest, en passant par la République Centrafricaine (Gueye SM, 2012).
La RDC n'est pas épargnée par ce problème de santé publique. A l'instar des
autres pays de la région, mais à cause de l’insuffisance de données pour
examiner la prévalence de l’infertilité et sa répartition. De ce fait, les tendances
de l’infertilité sont mal comprises. Malgré tout, l'infertilité est considérée en
RDC comme une tragédie qui engendre de lourdes conséquences dans le vécu
psychosociologique des couples infertiles notamment les femmes.
De ce qui précède, notre interrogation est la suivante : quel est le profil
épidémiologique, clinique et thérapeutique de l’infertilité masculine aux
cliniques des anges ?
0.4. Hypothèse De Recherche
Selon KININGA 2018, une hypothèse est une réponse à priori à une
problématique, une proposition de réponse aux questions que se posent les
chercheurs sur le sujet.
Dans le cadre de ce travail, nous formulons l’hypothèse suivante : le profil
épidémiologique et thérapeutique de l’infertilité masculine aux cliniques des
anges serait caractérisé par une majorité des hommes en union avec une
moyenne d’âge de 36 ans, présentant une infertilité secondaire liés aux facteurs
infectieux, génétique et environnementaux.
0.5. Objectif de l’étude
0.5.1. Objectif Générale
D’une manière générale, cette étude veut contribuer à l’amélioration de la santé
sexuelle et reproductive de la population masculine en RDC en générale et dans
la ville de Kinshasa en particulier dans le but de participer aux efforts du
maintien de l’équilibre socio-sanitaire de la famille.
0.5.2. Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement dans ce travail nous comptons :
17
18

 Dresser le profil épidémiologique des patients souffrant de l’infertilité


aux cliniques des anges ;
 Faire une revue actualisée de la littérature sur l’infertilité masculine
 Décrire la prise en charge médical de l’infertilité masculine aux cliniques
des anges ;
 Proposer un projet de développement regroupant les pistes de solution
pour prévenir l’infertilité masculine
0.6. Méthode et techniques de l’étude
0.6.1. Méthode
Tout travail scientifique qui nécessite une analyse approfondie fait appel à une
ou plusieurs méthodes. Cependant, celle qui a permis de porter à terme notre
recherche est : la méthode d’enquête.

0.6.2. Techniques utilisées


Les techniques constituent une façon plus ou moins concrète et précise, des
instruments pratiques qui sont mis au service des méthodes pour mieux les
appréhendées. Elles interviennent aux choix de l’échantillon à la présentation de
résultat, en passant par la collecte des données. Pour notre étude, nous avons
recouru aux techniques suivantes :
 Technique d’observation
Elle est une constatation des faits tels qu’ils se produisent naturellement, sans
que les chercheurs interviennent pour modifier les cours de phénomènes.
Cette technique était utile pour la descente sur le terrain de l’enquête et d’entrer
directement en contact avec la population de l’étude.
 Technique documentaire
Cet outil de recherche permet de consulter des ouvrages étant d’autres
documents dans les bibliothèques et maisons en vue de collecter les données
utiles d’une recherche. A cet effet, nous avons consulté des livres spécifiques,
des revues, des mémoires, et le TFC lesquels nous ont aidés à réaliser ce travail.
 Technique d’interview
18
19

L’interview sous-entend une forme de communication établie entre au moins


deux personnes ayant pour but de recueillir certaines informations sur un sujet
précis.
Cette technique nous a permis d’échanger avec le personnel des cliniques des
anges.
 Technique d’enquête par sondage
L’enquête par sondage est un outil par excellence de recherche. Elle est
constituée de questions fermées, parfois ouvertes, destinées à recueillir des
informations fiables sur une population.
0.7. Délimitation de l’étude
Toute démarche scientifique procède généralement par un découpage territorial
dans le temps et dans l’espace.
Dans l’espace
Notre recherche sur le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique s’est
déroulée aux cliniques universitaires.
Dans le temps
Nos investigations couvrent la période du 15 Avril au 15 Mai 2023.
0.8. Subdivision du travail
En dehors de l’introduction et de la conclusion, notre travail comporte quatre
chapitres :
 Le chapitre premier est une présentation de cadre théorique de notre étude
sur la l’infertilité masculine ;
 Le deuxième chapitre concerne la méthodologie et les matériels utilisés
pendant cette étude ;
 Le troisième chapitre fera l’analyse et discutera le résultat de notre étude ;
 Le Quatrième et dernier chapitre développera le dossier projet par rapport
à nos prochains résultats obtenus.

19
20

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE


1.1. Définition des concepts
 Le profil
Selon Ebondo, J (2011) c’est un ensemble des caractéristiques qui définissent
fondamentalement un type des choses. Il peut s’agir aussi une configuration de
quelque chose à un moment donné. Nous nous disons le profil c’est l’aspect de
quelque chose vu latéralement et dont le contour se détache.
Dans ce travail, le profil représente les différents traits caractéristiques des
patients suivis pour infertilité.
 Le profil épidémiologique
D’après Mavungu (2019), Il fait référence aux caractéristiques liées à la
distribution d’une maladie sur le plan géographique, temporelle et des
caractéristiques des personnes à risque de contractées la maladie.
Cette recherche considère le profil épidémiologique comme les aspects
étiologiques ou les éléments environnementaux, biologiques et
socioprofessionnels ayant exposés les patients à l’infertilité.

20
21

 Profil clinique
Pour Tshilela (2019), Il correspond aux signes objectivés lors de l’examen
clinique du malade.
Dans cette étude, le profil clinique désigne les manifestations cliniques de
l’infertilité
 Profil thérapeutique
Il s’agit des mesures préventives et curatives pour la prise en charge (Mapombo,
2021).
Pour nous, le profil thérapeutique rassemble les résultats des explorations
paracliniques et les moyens de traitement mise en jeu dans l’infertilité.
 Fertilité masculine
De point de vue purement médical, la fertilité masculine indique la capacité de
procréation, c’est à-dire qu’un homme est dit fertile s’il réussit à engendrer une
grossesse en une année des rapports sexuels réguliers, complets et sans
utilisation de moyens contraceptifs (Diori Charles, 2021).

 infertilité
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé OMS (2010), l’infertilité est définie
comme l’absence de survenue d’une grossesse, qu’elle soit volontaire ou
involontaire (El-Hajjami, 2017), après deux ans au moins de rapports sexuels
réguliers et non protégés (Drissi et al., 2015).
Ces rapports doivent être normaux en fréquence et en qualité au sein d’un
couple vivant régulièrement ensemble (Levy Dutel et al., 2015).
 Infertilité masculine
L’infertilité masculine est définie par l’incapacité pour un homme à engendrer
une grossesse après au moins 12 mois de rapports sexuels normaux, réguliers,
complets et non protégés. Elle peut être primaire ou secondaire. L’infertilité
primaire se dit d’un homme qui n’a jamais engendré une grossesse, alors que
l’infertilité secondaire indique que la situation d’infertilité se manifeste après
une ou plusieurs grossesses (Diori Charles, 2021).
 Fécondabilité :

21
22

C’est le pourcentage de chances de procréer par cycle menstruel ; autrement dit


c’est le degré de la fertilité. Elle est de l’ordre de 25% lorsque la fertilité est
normale comme elle peut être nulle ; dans ce cas on parle d’infertilité ou de
stérilité (Goucef Katia. 2021).
 La stérilité
Le terme de « stérilité » doit être réservé à l’incapacité totale et définitive de
concevoir, diagnostic qui ne peut être posé que devant une cause évidente et non
curable d’infertilité. Trois à quatre pour cent (3 à 4 %) des couples sont stériles
(Schlosser et al, 2007). Nous disons aussi la stérilité c’est l’incapacité d’un
homme ou d’une femme de procréer.
1.2. Généralités sur l’infertilité masculine
1.2.1. Rappel anatomique de l’appareil génital masculin
Sous le terme « appareil génital masculin », seront décrit les organes et
structures qui participent à la formation, la maturation et l’émission sous
pression des différents constituants du sperme. L'appareil génital masculin est
l'organe de la reproduction, qui: assure la production des gamètes mâles ou
spermatozoïdes, leur transport, leur nutrition, et leur stockage dans les voies
génitales masculines. Ainsi que leur expulsion dans les voies génitales féminines
lors de la copulation
Ces organes sont:
 Gonades masculines ou testicules.
 Gonophores masculins ou voies spermatiques : tubes droits, rête testis, les
cônes efférents, l’épididyme, le canal déférent et les canaux éjaculateurs.
 Les glandes annexes : les vésicules séminales, glandes bulbo-urétrales et
la prostate.
 Les organes génitaux externes : le pénis ou verge (Schaison et al., 1984).

22
23

Figure 1: Organes génitaux masculins (Tortora et Derrickson, 2007).


 Les testicules possèdent une double fonction : l’une, la gamétogenèse, se
traduisant par la production de spermatozoïdes et l’autre, endocrine,
consistant à l’élaboration de diverses hormones testiculaires.
 Les voies génitales et les glandes annexes élaborent des sécrétions qui ont
pour fonctions d’assurer la nutrition des spermatozoïdes et de les
propulser hors de l’organisme.
 Le sperme constitué par les spermatozoïdes et les sécrétions des voies
génitales et des glandes annexes sera introduit dans les voies génitales
féminines par le pénis.
 Les testicules, l’épididyme et le canal déférent sont situés dans le scrotum.

1.2.1.1. Facteurs agissant sur la spermatogenèse :


1. Température: le déroulement de la spermatogenèse s’effectue en position
extra abdominale. En cas cryptorchidie, le testicule est à une température de 37°
cela inhibe la spermatogenèse mais sans altérer la fonction endocrine du
testicule.

23
24

2. Radiations ionisantes: entrainant une destruction des spermatogonies B et


donc infertilité.
3. Facteurs vasculaires tel que la varicocèle qui entraine une augmentation de la
température locale ayant des effets délétères sur la spermatogenèse. L’analyse
du sperme retrouve le plus souvent une oligoasthénotératozoospermie.
4. Facteurs nutritionnels: Un apport alimentaire quantitatif et qualitatif est
indispensable pour la spermatogenèse telle que Vitamine A et C.
5. Facteurs infectieux surtout infections virales en particulier les oreillons
survenues surtout après la puberté peuvent entrainer une orchite
6. Facteurs pharmacologiques: certains drogues peuvent bloquer la
spermatogenèse au stade spermatocyte I ou spermiogenèse.
7. Les agents antimitotiques et immunodépresseurs: peuvent léser définitivement
la spermatogenèse.
8. Facteurs environnementaux: substances industrielles tel que les métaux lourds
tels que le plomb, le chrome et le cadmium qui est retrouvé essentiellement dans
le tabac entrainant des anomalies des complexes synaptonémaux lors de la 1ere
division méiotique.
1.2.2. Etude de l’infertilité masculine
1.2.2.1. Classification de l’infertilité masculine
D’après Addourouj (1984) et Bertrand (2003), l’infertilité masculine est classée
selon deux critères : le type d’infertilité et les anomalies spermatiques.
1.2.2.1.1. Selon le type d’infertilité
On décrit deux types d'infertilité masculine : l’infertilité masculine primaire et
l’infertilité masculine secondaire.
1°.Infertilité masculine primaire
L’infertilité masculine primaire est un terme utilisé lorsque l'homme n'a jamais
été responsable d'une grossesse.
2°. Infertilité masculine secondaire
Ce terme désigne l’incapacité d’un homme à concevoir à nouveau alors qu’il a
déjà été responsable d'une ou plusieurs grossesse sans techniques de procréation

24
25

assistée, évolutive ou non (fausse couche, grossesse extra-utérine, avortement)


(Addourouj, 1984; Bertrand, 2003).
1.2.2.1.2. Selon les anomalies spermatiques
Jusqu’à 14% des couples rencontrent un problème d’infertilité, dont le tiers à la
moitié des cas est d’origine masculine de façon isolée ou associée à une origine
féminine. Les anomalies spermatiques peuvent être représentées par les
anomalies de la quantité du volume spermatique ou par les anomalies du nombre
de spermatozoïdes (Addourouj, 1984 ; Bertrand, 2003).
1.2.2.1.2.1. Anomalies de la quantité du volume spermatique
Les anomalies de la qualité du volume du sperme chez l’homme sont :
l’aspermie, l’hypospermie et l’hyperspermie.
1° Aspermie
L’aspermie se traduit par l’absence d’éjaculat ou un volume de sperme inférieur
à 0,5ml sur trois spermogrammes successifs. Cela peut être du soit à une
éjaculation rétrograde (sperme déversé directement dans la vessie), soit à une
anéjaculation (absence totale d’éjaculation, sténose des canaux éjaculateurs,
agénésie des vésicules séminale ou autres) (Comhaire et al., 1976).
2° Hypospermie
On parle de l’hypospermie quand le volume total de l’éjaculat est inférieur à
1,5ml sur au moins deux spermogrammes successifs réalisés dans des conditions
optimales de recueil et d’analyse, elle peut être due soit à un problème technique
aboutissant à un recueil incomplet du sperme, soit à une abstinence sexuelle très
courte, soit à un déficit de sécrétion au niveau des glandes annexes (prostate et
vésicules séminales) (OMS, 2010).
3° Hyperspermie
Le volume totale de l’éjaculat est supérieure à 6ml, l’hyperspermie évoque la
présence de lésions infectieuses des glandes annexes et en particulier les
vésicules séminales, elle peut être due aussi à une abstinence trop longue (OMS,
2000).

1.2.2.1.2.2. Anomalies du nombre de spermatozoïdes


1° Azoospermie

25
26

L’azoospermie se définit comme l’absence totale de spermatozoïdes dans un


éjaculat lors de la réalisation d’au moins trois spermogrammes pratiqués dans
des conditions optimales et à trois mois d’intervalle,
Ce diagnostic ne peut être affirmé que si l’on examine avec attention le culot de
centrifugation avant et après coloration pour infirmer la présence de
spermatozoïdes (Hammamah et al., 1999).

Figure 2 : Différents obstacles (représentés par les cercles bleus) empêchant


l’excrétion des spermatozoïdes (Le Coz, 2014).
2° Oligospermie
L’oligospermie se définit par une diminution du nombre de spermatozoïdes dans
l’éjaculat (inférieur à 15millions par ml), elle est dite sévère si la numération est
inférieure à 5millions par ml d’éjaculat (OMS, 2010).
3° Cryptozoospermie
Selon Clément et Cohen-Bacrie (2002), la cryptozoospermie signifie la présence
de quelques spermatozoïdes dans la totalité de l’éjaculation, elle est dite sévère
quand le nombre de spermatozoïdes est inférieur à 10000 spermatozoïdes dans
l’éjaculation5, tandis que la cryptozoospermie modérée se représente lorsque le
nombre de spermatozoïdes est situé entre 10000 et moins de 100000
spermatozoïdes dans l’éjaculat.

26
27

4° Polyspermie
La polyspermie se définit par une numération des spermatozoïdes supérieure à
200 millions par ml (OMS, 2010).
1.2.2.1.2.3 Anomalies de la qualité du sperme
1° Asthénospermie
L’asthénospermie se définit par la présence de moins de 40% des
spermatozoïdes mobiles une heure après l’éjaculation

Figure 3 : Agglutination des spermatozoïdes (Belarbi-Amar, 2015).


2° Tératospermie
Selon Auger et al. (2000), la tératospermie se caractérise par un taux de
spermatozoïdes normaux morphologiquement inférieur à 15%.Les anomalies
morphologiques des spermatozoïdes sont classées en trois catégories selon la
classification de David qui tient compte de poly malformation des
spermatozoïdes qui peuvent toucher la tête, la queue et la pièce intermédiaire.
1.2.2.2.2.4 Anomalies de la tête
Selon Ounis 2014, et Belarbi-Amar 2015, il existe sept anomalies de la tête :

- Tête allongée dont le grand axe est plus long que la normale et le petit axe
présente une longueur normale

27
28

A B

C D

Figure 4 : Anomalies de la tête des spermatozoïdes (Belarbi-Amar, 2015).


(Figure 4 A) ;
- Tête amincie dont le petit axe à une longueur plus petite que la normale et
le grand axe présente une longueur normale (Figure 4 B) ;
- Microcéphale dont le grand axe et le petit axe ont des longueurs plus
petites que la normale. Cette catégorie regroupe également les têtes rondes le
plus souvent dépourvues d'un acrosome (Figure 4 C) ;
- Macrocéphale dont le grand axe et le petit axe sont plus grands que la
normale (Figure 4D) ;
- Tête multiple qui présente plus d'une tête par spermatozoïde qui peuvent
être accolées ou bien parfaitement dissociées (Figure 4 E) ;

28
29

- Anomalies de l'acrosome qui regroupe toute anomalie de taille, de contour


ou de texture de la région acrosomique ainsi que l'absence d'acrosome ou
présence de vacuoles.
1.2.2.1.2.5 Anomalies de la pièce intermédiaire
Selon Ounis 2014, Belarbi-Amar 2015 et El-Farouki 2015, il existe trois
anomalies de la pièce intermédiaire (PI) qui sont :
1.2.2.1.2.6. Anomalies du flagelle
Selon Ounis 2014, et Belarbi-Amar 2015, il existe cinq anomalies du flagelle :
flagelle absente, écourtée, de calibre irrégulier, enroulée et multiple.
1° Akinétospermie
L’akinétospermie se définit par l’absence totale de mobilité spermatique (Cook
et al.2005).
2° Hémospermie et Pyospermie
L’hémospermie se définit par la détection de sang dans l’éjaculat tandis que la
pyospermie est la présence de pus dans ce dernier (Cook et al., 2005).
3° Nécrozoospermie
La nécrozoospaermie se caractérise par la présence d’un très grand nombre de
spermatozoïdes morts dans le sperme de l’homme (> 50%), qui est souvent due
à un problème infectieux ou oxydatif (Cook et al., 2005).
4° Leucospermie
La leucospermie se définit par une numération des leucocytes supérieur à
1million /ml, qui évoque une infection ou un processus inflammatoire (lithiase
prostatique, abstinence trop longue) (OMS, 2010).

29
30

1.2.3. Facteurs de risques de l’infertilité masculine


En plus de toute affection pathologique, plusieurs facteurs peuvent influencer
négativement la fertilité masculine et être responsables d’une hypofertilité de
degré variable.
Cependant, la recherche scientifique tente à identifier et mieux comprendre les
facteurs modifiables potentiels qui perturbent la fonction reproductrice
masculine tel que l’âge, l’obésité, habitudes alimentaires, exposition à certains
facteurs environnementaux, antécédents d’infertilité et autres... (Matzuk et al.,
2008).
1.2.3.1. Age
Plusieurs études ont montré qu'avec l'âge le volume spermatique et la mobilité
des spermatozoïdes diminuent à partir de 45 ans, mais il n y a pas de disparition
brusque de la spermatogenèse, avec un risque accru d’anomalies
chromosomiques au-delà de 55 ans.
Les fonctions hormonales et reproductives déclinent progressivement chez
l’homme au cours d’un processus général de vieillissement pour ne disparaitre
qu’à la mort et qui se manifeste sur le plan histologique au niveau des testicules
par une dégénérescence des cellules germinales et somatiques. De nouvelles
données laissent penser qu’à un âge supérieur à 55 ans, les chances d’avoir un
enfant diminuent nettement et que le risque d’avoir un enfant anormal devient
accru (Fraydman, 2012 ; Belmokhtar, 2014).
1.2.3.2. Obésité
L'une des principales conséquences de l'obésité est l'hypogonadisme, ce terme
est employé pour désigner un défaut du fonctionnement de l'appareil
reproducteur qui porte à la fois sur la production des spermatozoïdes et sur la
sécrétion de la testostérone.
L'un des mécanismes suggérés qui peut altérer la production des spermatozoïdes
est l'augmentation des niveaux d'œstrogènes sanguins causée par l'excès de tissu
adipeux. En effet, des études réalisées ont noté qu'en présence d'une obésité il y
avait une diminution des niveaux de testostérone libre et totale causée par le
processus d'aromatisation (Dierich et al., 1998 ; Venneulen et al.,1993).

30
31

Figure 5 : Physiopathologie de l’hypogonadisme hypogonadotrope chez les


obèses (Andzouana-Mbamognoua, 2015).
1.2.3.3. Habitudes alimentaires
L'hypofertilité, l'hypogonadisme, la régression des caractères sexuelles
secondaires et les anomalies morphologiques des spermatozoïdes sont
fréquemment décrits chez les patients souffrants de malnutrition ;
essentiellement dans le cadre de pathologies gastro-intestinales comme la
maladie de Crohn. Il a été démontré que le déroulement de la spermatogenèse
nécessite un apport quantitatif et qualitatif convenable de protéines, d’acides
gras, de vitamines (Ounis, 2014), de fer, de folates, de zinc et d’oligoéléments
indispensables à la synthèse d'ADN et d'ARN (Addourouj, 1984).
1.2.3.4. Exposition à certains facteurs environnementaux
De nombreuses études ont montré que certains facteurs environnementaux
auraient une incidence négative sur le système reproducteur masculin : chaleur,
produits chimiques, tabac, alcool et drogue, médicaments….
1° Chaleur
La température normale au niveau des testicules est de 35°C, une augmentation
de 1.8 à 5.2°C a des effets négatifs sur la spermatogenèse. Chez les hommes
exerçant certains métiers (boulangers, chauffeurs, métallurgistes, tailleurs et
autres) le risque d’hypofertilité est nettement augmenté.
Il en est de même suite au port de pantalons trop serrés, des slips en nylon, la
prise de bains très chauds et l’utilisation d’un ordinateur portable posé sur les

31
32

cuisses (qui augmente la température des testicules de 4.6 à 5.2°C en une heure)
(Sankaré, 2005).
2° Produits chimiques
Diverses substances exogènes nommées perturbateurs endocriniens (pesticides,
solvants organiques, rejets de l’industrie du plastique, métaux lourds comme le
plomb et le cadmium…) peuvent agir lors du développement intra utérin,
entraînant de graves malformations comme l’immaturité des organes génitaux
(Addourouj, 1984). Ces substances peuvent perturber les fonctions
reproductrices masculines en altérant la spermatogénèse, la sécrétion des
androgènes, la mobilité des spermatozoïdes, et en induisant une apoptose
massive, un blocage de la différenciation germinale, une atrophie des tubes
séminifères et testiculaires (El-Farouki, 2015).
3° Tabac, alcool et drogues
De récentes études ont relevé que chez les hommes fumeurs une augmentation
du délai de conception, une altération des paramètres spermatiques (nombre,
mobilité, formes typiques), une baisse de testostérone et une oglio-
asthénospermie sévère (Addourouj, 1984;El-Farouki, 2015).
4° Médicaments
Les psychotropes et les médicaments hypotenseurs ou diurétiques peuvent
entrainer des troubles sexuels et par conséquent influer sur la fertilité par
altération de l’activité sexuelle des patients. Une sexualité perturbée par un
trouble du désir, une dysfonction érectile, un trouble de l’éjaculation, ont
forcément des répercutions d’une façon indirecte sur la reproduction, à l’origine
de situations d’hypofertilité (Le-Coz, 2014 ; Hocene, 2018).
1.2.3.4. Antécédents d’infertilité
Les antécédents d’infertilité constituent un facteur de risque non négligeable
dans la compréhension et la prise en charge d’une infertilité masculine. La
notion de maladie génétique ou anomalie chromosomique dans la famille
notamment la mucoviscidose, la trisomie, syndrome de Klinefelter (Le-Coz,
2014).

De même pour les cancers de l’appareil urogénital (du rein, de la prostate, des
testicules, ou de la verge) chez le grand-père, le père, l’oncle ou le frère sont à

32
33

prendre en considération et peuvent coïncider avec une hypofertilité ou difficulté


de conception (Le-Coz, 2014 ; Hocene, 2018).
1.2.3.5. Chimiothérapie et radiothérapie
Les chimiothérapies anti cancéreuses affecteraient les cellules germinales et
pour la plupart provoqueraient des changements néfastes des tissus au niveau
des gonades. Les agents alkylants ont tendance à être les plus gonadotoxiques
chez les hommes, pour une azoospermie prolongée (Thibault, 2013 ;
Andzouana-Mbamognoua, 2015).
La chimiothérapie et la radiothérapie associées augmentent le risque d’une
stérilité par effet létal sur les cellules germinales (Andzouana-Mbamognoua,
2015 ; El-Farouki, 2015).
1.2.3.6. Infections et lésions testiculaires
Parmi les causes majeures des altérations de la fertilité se trouvent les
pathologies infectieuses, urogénitales responsables d’environ 15 % des
infertilités. Les infections peuvent toucher différents sites tel que les testicules,
l’épididyme et les glandes annexes. Plusieurs germes (virus et bactéries) peuvent
être responsables d’infections et entrainer des répercussions transitoires ou
définitives sur la fertilité (Dombray, 2013).
Parmi ces infections, on cite : l’orchite ourlienne, l’infection à Chlamydiae et
Mycoplasme, la Syphilis et le Virus Herpès Simplex (HSV).
1° Orchite ourlienne
L’orchite ourlienne est une pathologie causée par le plus redouté des virus, le
virus ourlien (Belarbi-Amar, 2015 ; Levy Dutel et al., 2015). Ce dernier est
responsable d’une parotidite ourlienne (oreillons) après une incubation de 18 à
21 jours, mais reste exceptionnelle chez l’enfant non pubère. Lorsqu’elle
survient, elle s’accompagne d’une chute transitoire de la testostéronémie et par
conséquent d’une augmentation de la FSH et de la LH.
Une altération de la spermatogénèse est ainsi observée et symbolisée par une
perturbation qualitative et quantitative des paramètres spermatiques (oligo-
asthéno- tératospermie) (Dombray, 2013 ; Levy Dutel et al., 2015)

2° Chlamydiae, Mycoplasme

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34

De nombreux micro-organismes peuvent entrainer des infections uro-génitales et


causer une infertilité voire stérilité. Les bactéries sont les causes les plus
fréquentes des infections sexuellement transmissibles, notamment Chlamydia
trachomatis et Mycoplasme sont également responsables de troubles de la
fertilité (UPMC, 2003).
3° Syphilis
La syphilis, causée par le germe Treponema Pallidum de la famille des
spirochètes, est aussi responsable des troubles de l’infertilité masculine
(Dombray, 2013).
4° Virus Herpès Simplex
Le virus Herpès Simplex (HSV) est un virus à ADN responsable de l’herpès
génital (Dombray, 2013), en raison de sa fréquence, il constitue la deuxième
maladie sexuellement transmissible chez l’homme et la femme (UPMC, 2003).
1.2.4. Causes de l’infertilité
Le mécanisme de production et d’acheminement du sperme étant un processus
complexe, toute altération de ce processus peut entraîner une infertilité (El-
Farouki, 2015) dont les causes sont multiples : infertilité obstructive, troubles de
la spermatogenèse…
1.2.4.1. Infertilités obstructives
L’infertilité obstructive correspond à une obstruction siégeant sur les voies
excrétrices des spermatozoïdes entre les testicules et le carrefour uro-génital.
Différentes pathologies peuvent être en cause (Addourouj, 1984).
1° Malformations congénitales
Les malformations congénitales correspondent à l’absence de développement
d’une partie, plus ou moins étendue des voies excrétrices (Khalouk et al., 2010).
 Agénésie bilatérale des canaux déférents (Rive, 2000 ; Kassogué et al.,
2014).
 Agénésie épididymaire (Belarbi-Amar, 2015).
2° Obstructions acquises ou Obstructions post-infectieuses (Belarbi-Amar,
2015)
3° Troubles de la spermatogenèse

34
35

Deux mécanismes peuvent être à l’origine d’un déficit de la spermatogenèse : un


défaut de la stimulation testiculaire par atteinte de l’axe hypothalamo-
hypophyso-testiculaire, ou un état pathologique touchant primitivement le
testicule (Gallien et Vigier, 2007).
1.2.4.2. Causes endocriniennes ou causes pré-testiculaires
Les troubles endocriniens ou hormonaux ne représentent qu’une faible part
(environ 2 à 5%) des cas d’infertilité masculine. Une production insuffisante des
hormones contrôlant la sécrétion de testostérone et la production de
spermatozoïdes, l’hormone folliculo-stimulante et l’hormone lutéinisante sont
les problèmes les plus courants (Gallien et Vigier, 2007).
Pathologie de la commande hypothalamo-hypophysaire
 Hypogonadisme hypogonadotrophique congénital.
 Insuffisance hypothalamique ou hypophysaire
 Insuffisance gonadotrope fonctionnelle (Addourouj, 1984).
 Déficits fonctionnels en androgène (Dudek, 1996).
1.2.4.3. Causes testiculaires
Le processus pathologique se présente dans ces cas au niveau du testiculaire,
avec diminution de la production de spermatozoïde. Les altérations quantitatives
de la spermatogenèse représentent la majorité des infertilités selon l’intensité du
trouble (azoospermie ou oligospermie sécrétoires), mais il existe également des
anomalies de la mobilité, de la morphologie et du pouvoir fécondant (Jaidaine,
2007).
1.2.4.4. Causes congénitales
Les causes congénitales représentent les malformations anatomiques qui peuvent
toucher les organes génitaux, parmi eux on cite : la cryptorchidie, l’anorchidie,
la varicocèle, la torsion du testicule et l’hypospadias (El-Hajjami, 2017).
1°Cryptorchidie
Le terme cryptorchidie, qui par son étymologie ne désignait que les testicules
cachés dans l’abdomen, s’applique usuellement à tout testicule non descendu
situer en permanence hors du scrotum (arrêt de la migration pendant la vie
fœtale) et dont l’abaissement par traction est soit impossible, soit suivi d’un
retour immédiat à la position antérieur (Walschaerts, 2011 ; El-Farouki, 2015).

35
36

Figure 6: Figure démontrant une cryptorchidie (Gallien et Vigier, 2007).


2° Anorchidie
Le syndrome de régression embryonnaire des testicules ou anorchidie bilatérale
congénitale (ABC) se défini par l’absence complète du tissu testiculaire chez un
patient présentant un caryotype masculin normal XY (El-Hajjami, 2017).
3° Varicocèle
La varicocèle occupe une place importante et est significativement associée à
l’altération de la qualité du sperme (Diao et al., 2012). La varicocèle se définit
par une dilatation anormale des veines du plexus pampiniforme (crémastérien) à
l’intérieur du cordon spermatique au niveau scrotal, elle est responsable d’une
oligo-asthénospermie (Dombray, 2013 ; Muratorio et al., 2013).

Figure 7: Dilatation des veines spermatiques (Gallien et Vigier, 2007).

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37

4° Torsion du testicule
La torsion du testicule est en réalité une torsion du pédicule spermatique, qui est
liée à une anomalie congénitale de fixation du pôle inférieure du testicule à la
face profonde du scrotum, permettant ainsi une rotation possible autour de l’axe
du cordon spermatique. L’artère spermatique se trouve alors comprimée,
entrainant une ischémie du testicule (El-Farouki, 2015).
5° Hypospadias
L’hypospadias se caractérise par un abouchement de l’urètre en position
pathologique sur la face ventrale du pénis, au niveau du scrotum ou du périnée
(Levy Dutel et al., 2015).
1.2.5. Anomalies génétiques
Les facteurs génétiques de l’infertilité masculine peuvent être chromosomiques
ou géniques, autosomiques ou gonosomiques (Boudechiche et Rouibah, 2015).
1.2.5.1. Anomalies chromosomiques
La spermatogenèse testiculaire peut être directement affectée par des anomalies
chromosomiques touchant les gonosomes (chromosomes sexuels X ou Y) ou les
autosomes (El-Hajjami, 2017).
1.2.5.1.1. Anomalies de nombre de chromosomes
Les anomalies de nombre touchent surtout les chromosomes sexuels (Belarbi-
Amar, 2015) dont le syndrome de Klinefelter est l’un des principales causes
génétiques d’infertilité masculine. Cette dernière est une anomalie
chromosomique du nombre la plus fréquente concernant les chromosomes
sexuels caractérisée par la présence d'un chromosome X supplémentaire dans un
caryotype masculin (Belarbi-Amar, 2015).
1.2.5.1.2. Anomalies de structure
Les anomalies de structure sont des translocations et des inversions
chromosomiques qui sont des altérations de la structure des chromosomes
autosomiques, très souvent associées à des altérations majeures de la
spermatogenèse (Belarbi-Amar, 2015).

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38

Figure 8 : Microdélétions des régions AZF du Chromosome Y humain (El-


Hajjami, 2017).
1.2.5.2. Altérations extrinsèques des spermatozoïdes
L’Altérations extrinsèques des spermatozoïdes sont des facteurs extrinsèques
intervenant à la fin de la spermatogenèse et après formation des spermatozoïdes
normaux et leur font subir des altérations morphologiques ou fonctionnelles
(Addourouj, 1984).
1.2.5.2.1. Infections du tractus génital masculin
L’inflammation du tractus génital entraîne une asthénospermie, une
nécrospermie et une diminution de leur pouvoir fécondant (Addourouj,
1984).L’infection chronique entraine une oligo-asthénozoospermie car elle peut
obstruer les voies génitales, altérer les épithéliums et entrainer des modifications
toxiques du liquide spermatique (El- Farouki, 2015).
1.2.5.2.2. Facteur auto-immun ou auto-immunisation des spermatozoïdes
Les spermatozoïdes peuvent provoquer dans certaines circonstances une réaction
auto- immune induisant la production d’anticorps dirigés contre eux, cette auto-
immunisation peut être déclenchée par des processus traumatiques ou infectieux
des organes génitaux, ayant entrainés une réabsorption de cet antigène
habituellement isolé de la circulation générale (Addourouj, 1984).
1.2.5.3. Anomalies éjaculatoires et érectiles
Ces troubles empêchent la déposition des spermatozoïdes en intra-vaginale
(Khallouk et al., 2010).

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39

1.2.5.3.1. Troubles de l’éjaculation


Les troubles de l’éjaculation peuvent être à l’origine d’une infertilité masculine,
et s’accompagnent d’hypospermie ou d’aspermie (Addourouj, 1984).L’absence
d’éjaculation intra-vaginale peut relever de plusieurs étiologies (Bertrand, 2003).
1.2.5.3.1.1. Anéjaculation
L’anéjaculation est l’absence totale d’éjaculation, dont les causes sont
multiples : lésions neurologiques, causes psychogènes et médicamenteuses,
(antidepresseurs, neuroleptiques) (Bertrand, 2003;Belarbi- Amar, 2015).
1.2.5.3.1.2. Ejaculation rétrograde
L’éjaculation rétrograde est définit comme étant l’expulsion du sperme dans la
vessie qui est dû à l’absence de contraction du sphincter lisse de l’urètre lors de
l’émission, elle est affirmée par la présence des spermatozoïdes dans l’urine
âpres une éjaculation (Marieb et Elaine, 2005).
1.2.5.3.1.3. Ejaculation prématurée
L’éjaculation prématurée est définie pas un délai d’éjaculation trop court,
inférieur à une minute après une pénétration vaginale. L’examen clinique doit
rechercher une pathologie associée ainsi qu’une dysfonction érectile, une
prostatite, une pathologie thyroïdienne (Belarbi-Amar, 2015).
1.2.5.3.2. Troubles de l’érection (impuissance)
L’impuissance ou la dysfonction érectile est définie par la permanence de
l’impossibilité, de l’insuffisance ou de la brièveté de l’érection désirée (Kamina,
2005). C’est l’impossibilité partielle ou totale d’accomplir l’acte sexuelle, elle
est soit d’origine organique, fonctionnement ou psychique (Khallouk et al.,
2010).
1.2.6. Causes psychologiques
Les causes psychologiques sont des facteurs exogènes comme le stress et les
conflits socioprofessionnels (Ounis, 2014).
1.2.7. Infertilités idiopathiques
Malheureusement, dans près de 50 % des hommes infertiles, il est impossible de
trouver une cause d'infertilité, situation inexpliquée ou idiopathique
(Boudechiche et Rouibah, 2015)

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40

40
41

Figure : schéma conceptuel du profil de l’infertilité masculine Pga


Nombre d’enfant du père
Caractéristiques Niveau d’instruction
sociodémographiques des Occupation professionnel
enquêtés Niveau de revenu du ménage
Statut matrimonial
Nombre d’enfants du couple

Habitude alimentaire
Comportement tabac et alcool
PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET Age
THERAPEUTIQUE DE L’INFERTILITE Profil epidémioloque
Exposition à la chaleur
MASCULINE
Risques médicamenteux
Antécédent d’infertilité dans la famille

. Poids et ATCDs chirurgicaux


Type d’infertilité masculine
Profils cliniques Types d’infections contractées
Comorbidité et durée de l’infertilité
Fonctionnement de l’appareil génital
Existence des troubles érectiles

Résultats du spermogramme
Résultats échographique
Profils thérapeutiques Traitements du dysfonctionnement érectile
Traitements de l’infertilité
Durée du traitement
41 Evolution
42

EXPLICATION
Ce schéma conceptuel décrit les différents aspects épidémiologie, clinique et
thérapeutique de l’infertilité masculine. Nous l’avons conçu pour qu’il serve
d’instrument de recherche dans le processus de collecte des données utiles à
cette étude.
CONCLUSION PARTIELLE
L’infertilité masculine ou l’incapacité pour un homme de procréer est un
problème majeur de santé publique en Afrique, plus particulièrement en
République démocratique du Congo (RDC) où elle constitue un problème social.
Première cause de mésentente conjugale ou de divorce, l’infertilité du couple est
considérée comme une fatalité, un sort ou une malédiction infligée à celui-ci. En
effet l’infertilité de l’homme est une découverte ressente car, autrefois seule la
femme était impliquée dans la cause de l’infertilité.
Les motivations ayant conduit au choix de ce sujet, émanent du fait qu’en RDC,
peu importe l’origine masculine, féminine ou mixte, l'infertilité inflige à chaque
sexe la même souffrance. Que ça soit, la femme ou l’homme, la maturité sociale
passe nécessairement par le mariage et la constitution d'une descendance qui est
une richesse, une garantie pour la vieillesse. De plus, pour l'homme, elle signifie
souvent atteinte de sa virilité et de sa puissance sexuelle. Elle est lourde à porter
dans notre culture, d'autant plus que le père transmet son nom.
Ce présent travail s'étant ajouté parmi les rares études menées dans ce cadre
dans notre milieu, permettra de clarifier le profil épidémiologique, clinique et
thérapeutique de l'infertilité du couple dans la ville de Kinshasa en constituant
une base des données variées.

42
43

CHAPITRE DEUXIEME : CADRE METHODOLOGIQUE


Il sera question dans ce chapitre de présenter la population de l’étude,
l’échantillonnage utilisé, les critères d’inclusion, la méthode d’analyse, le critère
d’acceptabilité et les variables de l’étude ainsi que le processus de collecte.
2.1. Description du milieu de l’étude
2.2. Population de l’étude
Les patients suivis pour infertilité aux cliniques des anges constituent, la
population de cette étude.
2.3. Échantillonnage et taille de l’échantillon
Nous avons eu recours à un échantillonnage non probabiliste de type
occasionnel, lequel a permis d’obtenir une taille de l’échantillon correspondant
au cas d’infertilité masculine suivis les années précédentes ou pendant la période
de notre enquête.
2.4. Critères d’inclusion et d’exclusion
Les participants à notre étude ont rempli les critères d’inclusion suivants :
 Etre un patient suivi pour infertilité;
 Avoir consulté les cliniques des anges pour désir de naissance ;
 donner son consentement à répondre à nos questions.
Ont été exclu de notre étude toutes personnes ne répondants pas aux critères ci-
haut
2.5. Méthode d’analyse
2.5.1. Outils d’analyse
Pour l’explication de nos données, différents types de logiciel étaient utilisés,
notamment Epi data 3.1 pour la saisie des données, le logiciel SPSS 20 pour les
analyses statistiques et Microsoft Excel et Microsoft world 2013 respectivement
pour la de présentation des données sous forme des tableaux et des graphiques
et la rédaction de ce travail.

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44

2.5.2. Technique d’analyse


Nos données ont été analysées au niveau descriptif et inférentiel. L’analyse
descriptive à consister aux calculs des indicateurs de tendance centrale
(fréquence observée, pourcentage, moyen, médiane et mode) et les indicateurs
de dispersion dont l’étendu, la variance ou l’écart type.
L’analyse inférentielle par le test de KHI-carré au seuil de P≤ 0.05, a servi à
décrire le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique de l’infertilité
masculine.
2.6. Critère d’acceptabilité
La prévalence de l’infertilité masculine sera décrite au moyen du pourcentage de
cas primaire ou secondaire observé
Le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique sera établi si le résultat du
test d’indépendance de Khi-carré présente une valeur de P≤ 0.05.
2.7. Étude des variables
2.7.1. variable dépendante
La variable dépendante est l’infertilité masculine. Elle a deux modalités, une
infertilité primaire ou secondaire.
2.7.2. Variables indépendantes
Les variables indépendantes sont regroupées de la manière suivante :
En rapport avec les caractéristiques sociodémographiques des enquêtés
 PGA,
 Nombre d’enfant du père,
 Niveau d’instruction,
 Occupation professionnel,
 Niveau de revenu du ménage,
 Statut matrimonial et
 Nombre d’enfants du couple

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45

En rapport avec le profil clinique de l’infertilité masculine :


 Poids,
 Antécédents chirurgicaux,
 Type d’infertilité masculine,
 Types d’infections contractées,
 Comorbidité et durée de l’infertilité,
 Fonctionnement de l’appareil génital et
 Existence des troubles érectiles
En rapport avec le profil épidémiologique de l’infertilité masculine
 Habitude alimentaire,
 Comportement tabac et alcool,
 Age,
 Exposition à la chaleur,
 Risques médicamenteux et
 Antécédent d’infertilité dans la famille
En rapport avec le profil thérapeutique de l’infertilité masculine
 Résultats du spermogramme,
 Résultats échographique,
 Traitements du dysfonctionnement érectile,
 Traitements de l’infertilité,
 Durée du traitement et
 Evolution
2.8. Instrument de collecte
Nous avons utilisé comme instrument de collecte un questionnaire de type semi
fermé composé de 4 modules conformément aux variables présentées ci-haut.
2.9. Processus de collecte
2.9.1. Phase préliminaire
A cette étape, nous avons effectué des démarches pour obtenir la lettre de
recherche auprès des services académiques de l’université Omnia Omnibus. Par
la suite sommes descendu dans notre lieu d’enquête pour les autorisations
d’usage et le prétest du questionnaire.

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46

2.9.2. Effectivité de l’enquête


Dès notre arrivée aux cliniques des anges, nous nous sommes acquittés des
formalités d’usage, ensuite au moyen d’un plan de dépouillement établi, nous
avons consulté au cas par cas le dossier de chaque patient.
2.10. Difficultés rencontrées
La confidentialité de dossier des patients et leur absence au moment de l’enquête
n’a pas permis d’obtenir certaine donnée.
2.11. Considération d’ordre éthique
Le respect des normes éthiques a été scrupuleusement observé

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