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PROFIL EPIDEMIOCLINIQUE ET
THERAPEUTIQUE DE L’INFERTILITE
MASCULINE AUX CLINIQUES DES ANGES DE
LA COMMUNE DE LINGWALA
KANYINDA KAYEMBE Paul Canny
JUILLET : 2023
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0. INTRODUCTION
0.1. Présentation, motivation et intérêts de l’étude
L’infertilité masculine ou l’incapacité pour un homme de procréer est un
problème majeur de santé publique en Afrique, plus particulièrement en
République démocratique du Congo (RDC) où elle constitue un problème social.
Première cause de mésentente conjugale ou de divorce, l’infertilité du couple est
considérée comme une fatalité, un sort ou une malédiction infligée à celui-ci. En
effet l’infertilité de l’homme est une découverte ressente car, autrefois seule la
femme était impliquée dans la cause de l’infertilité.
L´infertilité est définie par le retard de conception après un an de rapport non
protégé au sein d´un couple (WHO. 2010). Ce délai est même raccourci à 6 mois
en présence d´un âge avancé de la partenaire (>35 ans) ou d´une notion de cure
chirurgicale pour cryptorchidie chez l´homme (Natalie Crawford M et al.2015)
L´infertilité touche 15% des couples. L´origine masculine est présente dans 40%
des cas. L´infertilité peut être attribuée à l´homme quand il existe une altération
d´un ou de plusieurs paramètres spermatiques à savoir la concentration
spermatique et/ou de la mobilité et/ou de la morphologie dans au moins un de 2
prélèvements de sperme effectués à 4 semaines d´intervalle. Les facteurs de
risque sont multiples et varient entre des causes anatomiques, hormonales,
infectieuses et toxiques (Sharlip ID et al. 2002).
On estime à environ 80 millions le nombre de couples infertiles dans le monde.
La majorité se trouve dans les pays en voie de développement [2, 4] dont 20-35
millions en Afrique. L’incapacité pour un homme de féconder une femme
normale définie l’infertilité masculine. Elle est dite primaire lorsqu’il n’existe
aucun antécédent de conception et secondaire lorsqu’un antécédent de
procréation est retrouvé (D. Moussa, A et al. 2016).
En Afrique, la naissance d’un enfant constitue le ciment du mariage ; de ce fait
l’infertilité dans le couple est un drame qui retenti sur la cohésion familiale et
sociale. En plus, dans nos sociétés, la femme est en général, la première à être
incriminée dans le couple; C’est à l’issue d’un second, voire d’un troisième
mariage sans concevoir que l’homme débute les investigations (Hounnassou P.P
et al. 2013).
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données pour des études approfondies sur l’infertilité masculine dans notre
milieu.
Par ailleurs, d’un point de vue social, s’inscrit dans une démarche de la
stabilisation de la famille, base de la société en apportant une solution pour
éviter au pire de cas, la dissolution du mariage ou un sentiment d'échec
personnel et social si elle est impossible (échec dans son identité masculine).
0.2. Etat de la question
Cette section présente un état des lieux des connaissances disponibles
concernant l’ensemble des troubles de la fertilité masculine. Il s’agit d’une revue
synthétique des différentes recherches dans ce domaine afin de nous permettre
d’étayer les problématiques de recherche actuelles et émergentes ou les
questions sociétales soulevées. Ces études ont porté en général sur les étiologies
de l’infertilité masculine dans le service hospitalier et d’autres plus spécifiques
sur le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique.
A l’occurrence, dans le monde, l’étude de Marie-Lou Piche en 2017, renseigne
que l’infertilité est le plus souvent d'origine médicale, mais la littérature
scientifique démontre que des facteurs liés aux habitudes de vie peuvent avoir
un impact sur la santé reproductive. En effet, son étude montre que l'obésité, le
tabagisme, ainsi que la consommation excessive d'alcool affecteraient la fertilité
masculine, mais aussi le succès des traitements de fertilité.
Ce même constat a été fait en France par Samir Hamamah et Salomé Berlioux
(2022) à travers une méta-analyse réalisée en 2017 qui a fait apparaître un
déclin de plus de 50 % de la concentration spermatique chez les hommes des
pays industrialisés entre 1973 et 2011. Ce phénomène serait notamment lié à une
exposition régulière aux perturbateurs endocriniens et l’impact négatif des
modes de vie occidentaux sur la fertilité des hommes, à savoir: consommation
de tabac ou de cannabis, obésité, troubles de l’alimentation… Ces
comportements pourraient avoir des conséquences sur la santé et la fonction
reproductrice.
Les analyses de Nadjem LAKHDARI (2013) ont identifié les protéines (miR-
29s et miR-18a) impliquées dans l’apoptose des spermatozoïdes comme étant
des biomarqueurs circulants non-invasifs de la stérilité masculine dans le
contexte d’une oligo ou azoospermie chez l'homme.
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Les recherches de Wright, J., et al. (1990) ont établi le profil psychosocial de
couples consultant à une clinique de fertilité à partir de diverses caractéristiques
sociodémographiques et médicales. Telles que : l'anxiété, la dépression,
l'hostilité, les troubles cognitifs, de l'estime de soi et du rapport social.
De même, il apparaît que, comparativement aux sujets normaux, les sujets
infertiles ont davantage recours à des mécanismes d'adaptation tel le déni ou la
présentation favorable de soi pour tenter de réduire leur degré de détresse
psychosociale.
Diane Comeau. (2002) insiste sur le fait que la prévention de l’infertilité
masculine passe également par l’évitement de diverses substances peuvent
perturber les fonctions reproductrices masculines par une atteinte de la
spermatogenèse, de la sécrétion des androgènes, de la mobilité des
spermatozoïdes, ou encore, de la fonction sexuelle.
De plus, en présence d’hypogonadisme dû à une insuffisance hypothalamique ou
hypophysaire, des injections de gonadotrophines (GMP/hCG) ou une pompe
pulsatile de gonadolibérines (GL-RH) peuvent donner un sperme de qualité
suffisante pour obtenir une grossesse (Comeau. 2002).
Après avoir effectué un panorama des études sur l’infertilité masculine
comprenant 7273 couples présentant une infertilité d'au moins un an, recrutés
dans 33 centres répartis dans le monde. H. Lejeune (1999) avait pu
schématiquement distinguer deux grandes étiopathologenies : les altérations de
la production des spermatozoïdes et les altérations au cours du trajet des
spermatozoïdes dans les voies génitales masculines.
Quant à Claire Mauduit et al. 2016 ont démontré le rôle des hormonaux des
molécules chimiques issues de l’activité humaine et notamment les
perturbateurs endocriniens environnementaux (PEE) suspectés d’altérer la
reproduction masculine. Il s’agit notamment de : taux élevés d’hydrocarbures
aromatiques polycycliques (issus des pollutions automobile et industrielle) ou
une exposition professionnelle au bisphénol A (BPA). Ces PEE sont associés à
des altérations hormonales (diminution de la testostérone), voire spermatiques
(diminution du nombre de spermatozoïdes, de leur vitalité et de leur mobilité).
Alexandre Saula. (2017) a établi le profil de l’infertilité masculine comme étant
lié à l’obésité. Cette étude rétrospective sur une cohorte de patients alsaciens
aura permis de faire émerger des données claires et précises comme la
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Selon Victor VAN EECKE (2019), les facteurs mis en cause dans l’infertilité
sont d’ordre : médicamenteux, génétiques, infectieux ou environnementaux.
Dans ce dernier cas, de nombreuses études récentes concernant les perturbateurs
endocriniens tendent à prouver leur implication de plus en plus fréquente dans
les problèmes de stérilité masculine. Il faut sensibilisés les patients, en leur
préconisant vigilance et attention quant à ces molécules (bisphénol A,
parabens...) et leur rappeler l’implication néfaste du tabac dans la procréation.
En Afrique, notamment dans la région maghrébine, plusieurs chercheurs se sont
intéressés à l’étude de l’infertilité masculine. C’est le cas de :
BENSALHIA Khaoula et ALIOUCHE Amira (2020) qui ont exploré le
protéome séminal des patients atteints d’une azoospermie. Ces analyses ont
permis d’établir un profil électrophorétique composé des protéines séminales
comme des biomarqueurs de cette pathologie.
D’après l’étude de GOUCEF Katia (2021), le profil de l’infertilité masculine
était marqué par la tranche d’âge situé entre 35-40 ans, atteinte à 80,76% par
d’infertilité primaire contre 19, 23 % des cas d’infertilité secondaire ; Les
patients fumeurs et alcooliques constituent respectivement un taux de 30,76% et
11,53% des cas. Parmi les 50 spermogrammes réalisés, 29 anomalies portant
aussi bien sur la quantité que sur la qualité du sperme ont été révélées chez 58%
des patients et l’azoospermie était l’anomalie la plus dominante avec 20% ; la
varicocèle et les troubles éjaculatoires sont les causes les plus rencontrées, avec
respectivement un taux de 13,46% et 9,61% des cas ; par ailleurs, de 26
spermocultures réalisées, 04 parmi eux étaient positives.
Pour Mohammed Frikh et al. (2021), la prévalence de l´infertilité primaire était
de 53%. L´âge est le principal facteur de risque associé à l´altération des
paramètres spermatiques. La mobilité est atteinte à un âge précoce bien avant l
´âge de mariage des hommes et le profil des anomalies des paramètres
spermatiques chez les hommes infertiles; la tératospermie et l´oligospermie
étant les plus fréquentes suivies par l´asthénospermie et la nécrozoospermie.
Les analyses d’EL HAJJAMI Houssein en 2017 ont établi un profil polymorphe
de l’infertilité où les causes masculines sont multifactorielles et se traduisent
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d’une décennie dont les facteurs étiologies sont surtout représentés par les
facteurs environnementaux et professionnels. La lutte contre les infections
sexuellement transmissibles ainsi qu’une bonne hygiène de vie sont, entre
autres, des mesures préventives recommandées.
Au Cameroun, deux études ont retenu notre attention, celui d’Epoupa Ngalle e al
en 2023 qui ont décrit le profil clinique et morphologique de l’infertilité
masculine dans trois hôpitaux de référence de la ville de Douala au Cameroun.
La conclusion de cette étude a révélé que la tranche d’âge la plus touchée était
celle de 31 à 35 ans soit 26,1 %. Dans cette population, 50,7 % étaient des
hommes mariés, 45,5 % avaient un indice de masse corporelle supérieur à 25
kg/m2. L’hypotrophie testiculaire a été observée chez 50,8 %, 23 % des patients
avaient un antécédent de cure de varicocèle. La principale anomalie retrouvée
dans le spermogramme était l’oligoasthénotératospermie dans 73,9 % des cas.
La seconde est celle de Fouda JC et al en 2022 qui ont établi que l’âge et la
profession semblent être des facteurs influençant la fertilité.
En RDC, il ressort de l’étude de Kadima Lufuluabo C. et al, en 2023 sur profil
epidemio-clinique de l’infertilité masculine à Mbujimayi que sur un total de
2.852 nouveaux couples admis pour infertilité, 220 cas soit 7,7% de cas
d’infertilités masculines dont la moyenne d’âge était de 36,96 ans. La Plupart
sont des taximan moto ou chauffeur de véhicule avec 37,7% suivi des creuseurs
de Diamant avec 29,1% ; ayant des antécédents d’IST dans 32,7% suivi de
l’infection du sperme dans 20,5%. Avec comme anomalies du sperme : mobilité
progressive insuffisante dans 60%, concentration inférieure à la normale dans
39,5%, volume inférieur à la normale dans 34,1%.
Selon Philemon Matumo et al. 2021, sur un échantillon de 890 sujets masculins
de 21 à 57 ans d´âges dont 779 sujets ont consulté pour les examens prénuptiaux
et 111 sujets pour tests de fertilité. Il y avait une une prévalence d´anomalies du
spermogramme à 22,9% dans la population masculine générale et de 46,0% chez
les hommes des couples incapables de concevoir spontanément. Le profil
cytologique du spermogramme de cette population affectée est dominé par des
associations d´anomalies avec prédominance de l´oligoasthénotératozoospermie.
Quant à l’étude de Wembulua Shinga (2011), les analyses ont mise en évidence
chez l'homme les étiologies suivantes : les infections génitales, l'oligospermie, la
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Selon Schlosser et al, (2007), les causes d’infertilité masculine sont variées et
souvent multifactorielles, se traduisant dans 61% des cas par une anomalie
quantitative et/ou qualitative du sperme. Mais l’origine reste méconnue
(idiopathique) dans 40% des cas. La fréquence élevée des anomalies
idiopathiques a suscité un intérêt génétique estimé à 30% (Küpker W., 1999)
D’après Sharpe et al. (2002), l’infertilité masculine peut être expliquée par les
variations physiologiques, génétiques et environnementales, le mode de vie
(tabac, alcool, bains chauds) et les facteurs psychosociaux semblent affecter la
production du sperme.
Et Parmi ces anomalies, les microdélétions du chromosome Y ont été
fréquemment rapportées (May-Panloup P. 2001 ; Mc Elreavey K., 1999) Le
chromosome Y représente 2 à 3 % du génome humain et contient dans son bras
long euchromatinien de nombreux gènes impliqués dans la spermatogénèse. Ces
gènes candidats pour l'infertilité masculine sont situés dans le locus AZF, sous-
divisé en trois (03) régions distinctes : AZFa, AZFb et AZFc (INSERM. 2001).
Pour évaluer la fertilité et l’infertilité masculine, le spermogramme et le
spermocytogramme restent les examens clés. Des progrès considérables ont été
faits ces dernières années dans la connaissance de la physiopathologie et par
conséquent dans l’identification de biomarqueurs de la pathologie.
De même comme soutien EL HAJJAMI Houssein (2017), l’analyse cyto-
morphologique du sperme revêt une grande importance dans l’exploration de
l’infertilité masculine tant sur le plan diagnostic en guidant la recherche
étiologique, mais également sur le plan thérapeutique en jouant un rôle
significatif dans le conditionnement des résultats de la fécondation assistée,
confortant ainsi encore plus la place de l’infertilité masculine liée aux anomalies
morphologiques des spermatozoïdes dans l’étude de la reproduction humaine et
des difficultés qu’elle rencontre.
Selon Schlossera et al. (2007), lors d’une exploration d’infertilité masculine, le
par le spermogramme et le spermocytogramme des perturbations de ces deux
derniers sont observées chez 61% d’homme infertile et se traduisent par un
déficit quantitatif (nombre des spermatozoïdes) et/ou qualitatif (mobilité,
viabilité, morphologie des spermatozoïdes). Ces perturbations spermatiques sont
dues à des variations physiologiques, génétiques et environnementales ; elles
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peuvent être aussi, liées au mode de vie (tabac, alcool,…) et aux facteurs
psychosociaux.
Selon Hirsh A. (2003), l’infertilité masculine, pour sa part, fait référence à
l’incapacité pour un homme en âge de procréer à entrainer une grossesse chez
une femme fertile. L’infertilité masculine représente 40 à 50% des cas
d’infertilité et affecte 7% de tous les hommes. L’infertilité masculine est un réel
problème de Santé Publique surtout en Afrique (15 à 30%).
Pour Spira A (1986) malgré que l’on attribue dans environ un tiers des cas,
l’infertilité du couple est d’origine masculine, cette proportion reste
probablement sous-estimée par manque de dépistage et/ou de diagnostic malgré
une accessibilité ainsi qu’une facilité de la réalisation du bilan spermatique qui
constitue la pierre angulaire de l’exploration de l’infertilité masculine et dont les
principaux paramètres à étudier sont la concentration, la mobilité et la
morphologie spermatiques.
L´infertilité peut être attribuée à l´homme quand il existe une altération d´un ou
de plusieurs paramètres spermatiques à savoir la concentration spermatique
et/ou de la mobilité et/ou de la morphologie dans au moins un de 2 prélèvements
de sperme effectués à 4 semaines d´intervalle (Mohammed Frikh et al. 2021).
Les facteurs de risque sont multiples et varient entre des causes anatomiques,
hormonales, infectieuses et toxiques.
Par ailleurs, souligne EL HAJJAMI Houssein, (2017) qu’un homme des années
2000 produit deux fois moins de spermatozoïdes que son homologue de la
génération précédente à un rythme effréné (diminution de 2% par an). On
constate aussi une augmentation des cas de non descente testiculaire, des cancers
des testicules et des malformations congénitales de l’appareil reproducteur
masculin. Dans ce contexte, les scientifiques cherchent à déterminer la part de
responsabilité revenant aux évolutions démographiques, aux techniques
médicales de diagnostic, au mode de vie, à la génétique et aux facteurs
environnementaux.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’infertilité comme une
affection du système reproducteur masculin ou féminin caractérisée par
l’impossibilité d’aboutir à une grossesse après 12 mois de rapports sexuels
réguliers, non protégés et normaux (OMS. 2018). Ce délai est même raccourci à
6 mois en présence d´un âge avancé de la partenaire (>35 ans) ou d´une notion
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Profil clinique
Pour Tshilela (2019), Il correspond aux signes objectivés lors de l’examen
clinique du malade.
Dans cette étude, le profil clinique désigne les manifestations cliniques de
l’infertilité
Profil thérapeutique
Il s’agit des mesures préventives et curatives pour la prise en charge (Mapombo,
2021).
Pour nous, le profil thérapeutique rassemble les résultats des explorations
paracliniques et les moyens de traitement mise en jeu dans l’infertilité.
Fertilité masculine
De point de vue purement médical, la fertilité masculine indique la capacité de
procréation, c’est à-dire qu’un homme est dit fertile s’il réussit à engendrer une
grossesse en une année des rapports sexuels réguliers, complets et sans
utilisation de moyens contraceptifs (Diori Charles, 2021).
infertilité
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé OMS (2010), l’infertilité est définie
comme l’absence de survenue d’une grossesse, qu’elle soit volontaire ou
involontaire (El-Hajjami, 2017), après deux ans au moins de rapports sexuels
réguliers et non protégés (Drissi et al., 2015).
Ces rapports doivent être normaux en fréquence et en qualité au sein d’un
couple vivant régulièrement ensemble (Levy Dutel et al., 2015).
Infertilité masculine
L’infertilité masculine est définie par l’incapacité pour un homme à engendrer
une grossesse après au moins 12 mois de rapports sexuels normaux, réguliers,
complets et non protégés. Elle peut être primaire ou secondaire. L’infertilité
primaire se dit d’un homme qui n’a jamais engendré une grossesse, alors que
l’infertilité secondaire indique que la situation d’infertilité se manifeste après
une ou plusieurs grossesses (Diori Charles, 2021).
Fécondabilité :
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4° Polyspermie
La polyspermie se définit par une numération des spermatozoïdes supérieure à
200 millions par ml (OMS, 2010).
1.2.2.1.2.3 Anomalies de la qualité du sperme
1° Asthénospermie
L’asthénospermie se définit par la présence de moins de 40% des
spermatozoïdes mobiles une heure après l’éjaculation
- Tête allongée dont le grand axe est plus long que la normale et le petit axe
présente une longueur normale
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cuisses (qui augmente la température des testicules de 4.6 à 5.2°C en une heure)
(Sankaré, 2005).
2° Produits chimiques
Diverses substances exogènes nommées perturbateurs endocriniens (pesticides,
solvants organiques, rejets de l’industrie du plastique, métaux lourds comme le
plomb et le cadmium…) peuvent agir lors du développement intra utérin,
entraînant de graves malformations comme l’immaturité des organes génitaux
(Addourouj, 1984). Ces substances peuvent perturber les fonctions
reproductrices masculines en altérant la spermatogénèse, la sécrétion des
androgènes, la mobilité des spermatozoïdes, et en induisant une apoptose
massive, un blocage de la différenciation germinale, une atrophie des tubes
séminifères et testiculaires (El-Farouki, 2015).
3° Tabac, alcool et drogues
De récentes études ont relevé que chez les hommes fumeurs une augmentation
du délai de conception, une altération des paramètres spermatiques (nombre,
mobilité, formes typiques), une baisse de testostérone et une oglio-
asthénospermie sévère (Addourouj, 1984;El-Farouki, 2015).
4° Médicaments
Les psychotropes et les médicaments hypotenseurs ou diurétiques peuvent
entrainer des troubles sexuels et par conséquent influer sur la fertilité par
altération de l’activité sexuelle des patients. Une sexualité perturbée par un
trouble du désir, une dysfonction érectile, un trouble de l’éjaculation, ont
forcément des répercutions d’une façon indirecte sur la reproduction, à l’origine
de situations d’hypofertilité (Le-Coz, 2014 ; Hocene, 2018).
1.2.3.4. Antécédents d’infertilité
Les antécédents d’infertilité constituent un facteur de risque non négligeable
dans la compréhension et la prise en charge d’une infertilité masculine. La
notion de maladie génétique ou anomalie chromosomique dans la famille
notamment la mucoviscidose, la trisomie, syndrome de Klinefelter (Le-Coz,
2014).
De même pour les cancers de l’appareil urogénital (du rein, de la prostate, des
testicules, ou de la verge) chez le grand-père, le père, l’oncle ou le frère sont à
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2° Chlamydiae, Mycoplasme
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4° Torsion du testicule
La torsion du testicule est en réalité une torsion du pédicule spermatique, qui est
liée à une anomalie congénitale de fixation du pôle inférieure du testicule à la
face profonde du scrotum, permettant ainsi une rotation possible autour de l’axe
du cordon spermatique. L’artère spermatique se trouve alors comprimée,
entrainant une ischémie du testicule (El-Farouki, 2015).
5° Hypospadias
L’hypospadias se caractérise par un abouchement de l’urètre en position
pathologique sur la face ventrale du pénis, au niveau du scrotum ou du périnée
(Levy Dutel et al., 2015).
1.2.5. Anomalies génétiques
Les facteurs génétiques de l’infertilité masculine peuvent être chromosomiques
ou géniques, autosomiques ou gonosomiques (Boudechiche et Rouibah, 2015).
1.2.5.1. Anomalies chromosomiques
La spermatogenèse testiculaire peut être directement affectée par des anomalies
chromosomiques touchant les gonosomes (chromosomes sexuels X ou Y) ou les
autosomes (El-Hajjami, 2017).
1.2.5.1.1. Anomalies de nombre de chromosomes
Les anomalies de nombre touchent surtout les chromosomes sexuels (Belarbi-
Amar, 2015) dont le syndrome de Klinefelter est l’un des principales causes
génétiques d’infertilité masculine. Cette dernière est une anomalie
chromosomique du nombre la plus fréquente concernant les chromosomes
sexuels caractérisée par la présence d'un chromosome X supplémentaire dans un
caryotype masculin (Belarbi-Amar, 2015).
1.2.5.1.2. Anomalies de structure
Les anomalies de structure sont des translocations et des inversions
chromosomiques qui sont des altérations de la structure des chromosomes
autosomiques, très souvent associées à des altérations majeures de la
spermatogenèse (Belarbi-Amar, 2015).
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Habitude alimentaire
Comportement tabac et alcool
PROFIL EPIDEMIO-CLINIQUE ET Age
THERAPEUTIQUE DE L’INFERTILITE Profil epidémioloque
Exposition à la chaleur
MASCULINE
Risques médicamenteux
Antécédent d’infertilité dans la famille
Résultats du spermogramme
Résultats échographique
Profils thérapeutiques Traitements du dysfonctionnement érectile
Traitements de l’infertilité
Durée du traitement
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EXPLICATION
Ce schéma conceptuel décrit les différents aspects épidémiologie, clinique et
thérapeutique de l’infertilité masculine. Nous l’avons conçu pour qu’il serve
d’instrument de recherche dans le processus de collecte des données utiles à
cette étude.
CONCLUSION PARTIELLE
L’infertilité masculine ou l’incapacité pour un homme de procréer est un
problème majeur de santé publique en Afrique, plus particulièrement en
République démocratique du Congo (RDC) où elle constitue un problème social.
Première cause de mésentente conjugale ou de divorce, l’infertilité du couple est
considérée comme une fatalité, un sort ou une malédiction infligée à celui-ci. En
effet l’infertilité de l’homme est une découverte ressente car, autrefois seule la
femme était impliquée dans la cause de l’infertilité.
Les motivations ayant conduit au choix de ce sujet, émanent du fait qu’en RDC,
peu importe l’origine masculine, féminine ou mixte, l'infertilité inflige à chaque
sexe la même souffrance. Que ça soit, la femme ou l’homme, la maturité sociale
passe nécessairement par le mariage et la constitution d'une descendance qui est
une richesse, une garantie pour la vieillesse. De plus, pour l'homme, elle signifie
souvent atteinte de sa virilité et de sa puissance sexuelle. Elle est lourde à porter
dans notre culture, d'autant plus que le père transmet son nom.
Ce présent travail s'étant ajouté parmi les rares études menées dans ce cadre
dans notre milieu, permettra de clarifier le profil épidémiologique, clinique et
thérapeutique de l'infertilité du couple dans la ville de Kinshasa en constituant
une base des données variées.
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