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Trava

il de REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

Fin de E.S.U

Cycle

« PROBLEMATIQUE DE LA SEXUALITE PRECAUCE DANS


LES ECOLES DE LA VILLE DE GOMA: cas des écoles publiques

ISIG - GOMA
INSTITUT SUPERIEUR
D’INFORMATIQUE ET DE GESTION
BP: 841 GOMA
http://www.isig.ac.cd

E-mail : info@isig.ac.cd

Année 2020 -
Académique 2021
Par : SAMIATI RUVUZA
LEGA
Directeur : CT FATAKI SIMBA
DIDIER

Travail de Fin de Cycle présenté et défendu en


vue de l’obtention du Diplôme de Graduat en
Gestion de Développement
1. INTRODUCTION
2. PROBLEMATIQUE
La sexualité ! Voilà un sujet tabou en Afrique, pour ne pas dire interdit. On
n’en parle pas trop, mais la sexualité semble la chose la mieux connue et la mieux partagée
par les jeunes et les adolescents. Par curiosité, les jeunes, de plus en plus, s’y adonnent très
tôt. Conséquences, la sexualité précoce et à l’aveuglette, n’est que source d’angoisses et de
désagréments aussi bien pour les jeunes, les parents que pour la société tout entière. Comme
un effet de mode, les jeunes entrent précocement dans la vie sexuelle, banalisant l’acte sexuel
en le réduisant en un simple instrument de plaisir. Un comportement que beaucoup de jeunes
et d’adolescents payent « cash », surtout les filles.
L'entrée dans la vie sexuelle active des adolescents et jeunes représente une
étape importante mais aussi très difficile pour la plupart des jeunes et adolescents dont leur
concentration est beaucoup fréquente dans les écoles. Cette difficulté provient du fait que,
dans ce domaine, d’une part, c’est le non-sexuel (socio-économique ou démographique) qui
construit le sexuel (Bozon, 2001) et d’autre part, les constructions scientifiques de la sexualité
ne doivent pas non plus s’écarter de constructions sociales spécifiques (locales) (Le Gall,
2001). A cause de ce qui précède, on se trouve devant une multitude de définitions, de
concepts et d’approches dans la mesure où dans ce domaine, les définitions ne sont pas
universelles et qu’aucune définition ne s’y impose à tous (Giami, 1991 ; Bozon, 2001; Le
Gall, 2001). Cette difficulté tient souvent au fait que « … les travaux en sciences sociales sur
la sexualité correspondent à des constructions de la sexualité, et donc à des orientations, qui
peuvent diverger radicalement, pour des raisons qui ne sont pas avant tout d’ordre idéologique
» (Bozon, 2001b, p.15).
De ce fait, il faut concilier d'une part les aspects positifs et prometteurs de la
sexualité «découverte, amour, partage», d'autres part les aspects négatifs «crainte d'une
grossesse, des maladies et infections sexuellement transmissibles. D'où la nécessité du
programme sur la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents. L'adolescence
comme la jeunesse est caractérisée par une augmentation de contact avec le sexe opposé.
Ainsi à l'éveil sexuel de la puberté s'ajoute les dimensions sexuelles amoureuses, pour certains
c'est le début de relation sexuelle. Les conditions d'entrée dans la vie sexuelle diffèrent d'une
région à une autre. Les facteurs influençant cette entrée sont notamment : les normes sociales,
la foi et la spiritualité, la tradition, les médias, le prolongement généralisé des études mais
aussi et surtout les avancées enregistrées dans le domaine de la contraception et pour certains
pays la légalisation de l’avortement.
Des nombreuses études se sont penchées sur le concept de fécondité des adolescentes et ont
noté un accroissement de l'activité sexuelle des célibataires et donc des grossesses avant le
mariage. Actuellement, la socialisation sexuelle des femmes reste toujours plus contrôlée que
celle des hommes, et leurs premiers rapports sont à la fois plus souvent tardifs et parfois
encore mal vécus. (Roger Tshimanga Mukadi et al. The Pan African Medical Journal - ISSN
1937-8688)
En France, l'âge au premier rapport sexuel est quasiment le même dans les
jeunes générations (17,2 ans pour les hommes et 17,6 pour les femmes). La sexualité est
diversement justifiée, le cunnilingus et la fellation sont devenus des pratiques courantes dans
les deux sexes.
En Afrique sub-saharienne, la sexualité préconjugale est intense, précoce,
instable, multipartenaire, diversement justifiée, dépendant des caractéristiques
socioéconomiques, sociodémographiques et socio- culturelles des jeunes et des membres de
leurs ménages. Dans les sociétés africaines comme ailleurs, la fécondité des femmes fait
l’objet d’attentes, d’attention et de craintes spécifiques. La valorisation de la maternité est
conditionnée au respect de normes sociales et matrimoniales, engageant diverses formes de
contrôle et de moralisation de la sexualité féminine. Le mariage peu après la puberté qui
traditionnellement limitait les risques de naissances hors mariage, diminue globalement en
Afrique subsaharienne, mais plus lentement dans les pays ouest-africains. Les contextes
sociaux dans lesquels les jeunes générations découvrent la sexualité évoluent
progressivement, caractérisés par l’affaiblissement du contrôle de l’entrée en vie sexuelle et
l’apparition ou l’allongement d’une période de sexualité prénuptiale. Nonobstant de larges
variations entre les pays et milieux sociaux, les parents communiquent plutôt rarement avec
leurs enfants sur les questions liées à la sexualité qui demeurent souvent un sujet tabou dans le
cadre familial. Ainsi, le rôle des familles dans l’information des adolescents est faible ou
malaisé. Pourtant un niveau élevé de communication entre les parents et leur jeune fille sur les
risques sexuels est associé avec un retardement du premier rapport sexuel et une prévention
des rapports non protégés, comme l’ont montré divers travaux. Dans de tels contextes, les
jeunes ont tendance à se rabattre sur d’autres sources d’information, notamment internet et les
réseaux sociaux. L’accès aux médias, à des modèles globalisés de la relation amoureuse et
aux images pornographiques les confronte à des représentations caricaturales de la sexualité,
souvent sans autre forme d’explications. Dans certains milieux, l’accès à la contraception
permet de nouveaux rapports à la sexualité, contribuant à normaliser l’expérience sexuelle
préconjugale. L’entrée en sexualité est ainsi impactée par de larges transitions
démographiques, sociales et sanitaires qui en reconfigurent profondément les enjeux de santé.
Par exemple, au Burkina Faso, une recherche a permis de documenter que plus
de la moitié des jeunes enquêtés (54 %) étaient sexuellement actifs, dont 14 % avant l’âge de
16 ans. Le multi partenariat sexuel concernait 24 % des jeunes sexuellement actifs. Les
données ont montré que les rapports sexuels précoces étaient associés au multi partenariat. De
plus, une proportion non négligeable des jeunes Burkinabés avaient des connaissances
insuffisantes sur le VIH/Sida et les contraceptifs, ce qui les exposait à des grossesses non
désirées. Les grossesses dites « précoces », c’est-à-dire survenant avant l’âge de 18 ans,
constituent un facteur de risque pour la santé de la mère et de l’enfant à naître, et représentent
la première cause de mortalité des adolescentes en Afrique de l’Ouest. Ces grossesses
apparaissent ordinaires dans des sociétés où la nubilité reste associée à la puberté et où le
mariage participe au passage à l’âge adulte chez la femme. Elles sont communes dans des
pays comme le Niger et le Mali où une jeune femme sur deux est mère avant ses 18 ans.
Cependant, lorsqu’elle survient hors des attentes sociales, la grossesse précoce vulnérabilise la
jeune femme, l’exposant à la perte de soutiens familiaux, à la réprobation dans les services
sanitaires, ainsi qu’à une considérable perte de chances matrimoniales. Aux risques
biologiques s’ajoute alors un ensemble de facteurs sociaux aggravants. Au niveau des
structures sanitaires, une moralisation de l’entrée en sexualité féminine interfère toujours sur
la promotion de la santé reproductive. De nombreuses jeunes femmes éprouvent de la honte à
se rendre dans les centres de planification familiale, notamment dans les structures rurales où
elles craignent d’être reconnues. De même, dans les maternités, les femmes sont traitées selon
leurs statuts maritaux et parfois discriminées en l’absence de mari. Aussi, alors que
l’utilisation de la contraception moderne reste inférieure à 10 % dans la plupart de pays, le
recours à l’avortement – clandestin car interdit – se répand pour retarder l’entrée en
parentalité. L’entrée en sexualité dans des contextes de faible accès aux informations
médicales et aux services de santé maintient ainsi les jeunes dans une vulnérabilité face à de
multiples problématiques sociales et de santé. (Kane, Hélène, Joseph et Laurence, 2018).
En Afrique subsaharienne, les premières études sur les comportements sexuels
remontent à la période coloniale, et visaient à cerner les causes d'infécondité et de stérilité
répandues surtout en Afrique Centrale (Locoh, 1984 ; Rwenge, 1999 ; 2000). Ces recherches
sur la fécondité, menées majoritairement par des démographes et des anthropologues, ont
dominé l’espace de la recherche sur la sexualité dans les pays d’Afrique subsaharienne
jusqu’à l’apparition et la propagation du VIH/sida dans la région au début des années 1980.
La prévalence de cette épidémie dans la région redirige en effet les recherches sur la sexualité
en Afrique subsaharienne ( François. « Problématique d’une éducation à la sexualité en milieu
scolaire dans les pays d’Afrique Subsaharienne », Université Blaise Pascal - Clermont-
Ferrand II, 2012).
En RDC, la tranche d'âge de 10-24 ans représente 28% de la population, 22%
des jeunes de 15 ans ont déjà eu de rapport sexuel. Ce taux atteint 91% à 25 ans, (Santé
Publique, 2012). En dépit des programmes d’Information, éducation et Communication (IEC)
prônant l’abstinence, la fidélité et l’usage de préservatives, et appuyés ces dernières années
par différentes organisations nationales et internationales, les données au sujet de la santé
sexuelle et de la reproduction demeurent très préoccupantes. L’enquête nationale de
surveillance comportementale et de prévalence du VIH menée en 2005 et 2006 a rapporté que
seulement 5% des jeunes de 15,24 ans ont une connaissance complète sur la prévention des
IST /MST/VIH et qu’à peine 20% ont eu recours au préservatif lors d’un rapport sexuel
occasionnel durant les 12 derniers mois. En 2007, l’enquête démographique et santé menée en
RDC révèle que chez les adolescentes, une proportion identique (18%) des jeunes filles et des
garçons de même âge ont eu des rapports sexuels avant l’âge de 15 ans (âge médian au
premier rapport sexuel est 16,8 ans chez les filles et 18,1 ans chez les garçons).
Fort de ces informations, une meilleure appréhension de la dimension globale des problèmes
des adolescents et jeunes en matière de santé sexuelle et de la reproduction est nécessaire pour
mieux orienter la planification des interventions sur ces thématiques. (Vodiena, Gabriel
Nsakala, et al. « Perception des adolescents et jeunes en matière de santé sexuelle et
reproductive, République Démocratique du Congo ». A Kinshasa, près de 7 jeunes sur 10 sont
déjà sexuellement actifs à l'âge de 18 ans, l'âge médian au 1er rapport sexuel est de 15,98 ans.
87,5% des jeunes filles comme des garçons ont eu volontairement leur 1er rapport, c'est-à-
dire, un rapport consentant, non gratifié dans 84% de cas. Il s'agit le plus souvent d'un rapport
non protégé et non conforme à la stratégie ABC. (Vodiena, Gabriel, et al. 2012 »).
A Lubumbashi, l'étude de Tabitha et al. (2015) montre que la fréquence des
adolescents sexuellement actifs avoisine 56,9%, et l'âge moyen au premier rapport sexuel est
de 12 ± 2,75 ans. Devant ces faits socialement et normalement dérangeant les thèmes de
recherche sur la sexualité des jeunes sont devenus une priorité. Surtout que l'environnement
(contexte socioéconomique défavorable, polygamie, foyer mono parental) etc ; dans lequel
nous évoluons devient de plus en plus permissif entraînant ainsi une augmentation de l'activité
sexuelle parmi les jeunes célibataires.
Nord Kivu 70% de filles connaissent des rapports sexuels précoces selon l'Unicef. Ces
chiffres de 2010 ont été communiqués à la presse par l’UNICEF, à l’issue de la réunion du
cluster éducation de toutes les ONG œuvrant dans le secteur VIH/SIDA. ‘’Plus 70% de jeunes
filles dont l’âge varie entre 15 et 24 ans ont connu des rapports sexuels précoces en province
du Nord-Kivu, Selon l’enquête 2010’’.. Selon elle, ce comportement sexuel précoce des
jeunes varie entre 15 et 24 ans. Elle a ajouté également que les jeunes doivent s’impliquer
dans la lutte contre le VIH/SIDA en milieu éducatif. À Goma, face aux multiples cas de viols
et d’enrôlements forcés des garçons dans les groupes armés, le retour à la paix et à la sécurité
est un besoin capital plus que désiré par la majorité des enquêtés. (Vodiena, Gabriel, et al.
2012 »)

3. QUESTIONS DE RECHERCHE
Question principale
La question principale de cette recherche est celle de connaitre les causes et
conséquences de la sexualité précoce dans les écoles.
Questions spécifiques
- Quels sont les facteurs qui influencent les comportements sexuels précoces chez les
jeunes en milieux scolaire ?
- Quels sont les conséquences liées à la sexualité précoce dans le milieu scolaire ?
- Quelles sont les mesures prises pour les aider à avoir une sexualité responsable ?

4. HYPOTHESES DE TRAVAIL
D’après Madeline Grawtz(1993 :322), l`hypothèse est une proposition des
réponses aux questions soulevées par la problématique.
Partant de nos questions de recherche, les hypothèses suivantes ont été émises :
- Nous pensons que les facteurs qui influenceraient les comportements sexuels des
jeunes seraient entre autres: insuffisance totale ou partielle de l’information sur
l’éducation sexuelle, la pauvreté, l’amour envers l’argent, l’envie de de découvrir, les
médias, l’âge, la religion l'internet et le milieu de vie. Nous sommes à cet effet, toutes
et tous responsables : jeunes, parents, écoles, publicitaires, industries et autorités
publiques. En fait, si on ne fait pas partie de la solution, on fait partie du problème.
- Nous osons croire que la sexualité précoce dans les écoles a un impact sur la vie des
victimes ainsi dans la société du faite que les victimes sont exposés à des grosses
indésirables, des IST et MST surtout le VIH/SIDA qui a déclenché l’éducation
sexuelle en Afrique
- Pour diminuer les relations sexuelles précoces dans les écoles secondaires nous
pensons que des sensibilisations devraient être amplifiées en fin de résoudre les
problèmes liés aux éléments cités ci-haut dans l’hypothèse précédente, l’information à
l’éducation à la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents doit être
efficacement enseigné, Il faut croire à la résilience des filles et à leur capacité de
résister aux pressions. Les aider à améliorer leur estime et leur connaissance d’elles-
mêmes, les écouter et les aider à mettre en contexte leurs expériences, les outiller pour
développer un sens critique envers la culture médiatique. Éviter de les victimiser, leur
offrir notre soutien pour leurs propres projets de résistance ainsi que des espaces
d’échange. Enfin, il faut surtout mettre en place, collectivement, des moyens pour les
protéger lorsque cela s’avère nécessaire.

4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
4.1. Objectif global
Notre étude poursuit plusieurs objectifs à savoir; étudier la problématique de la
sexualité précoce dans les écoles de la ville de Goma
4.1. Objectifs spécifiques
- Identifier les facteurs qui influencent les comportements sexuels précoces chez les
jeunes en milieux scolaire 
- Analyser les conséquences liées à la sexualité précoce dans le milieu scolaire 
- Proposer les pistes de solution pour diminuer les relations sexuelles précoces dans les
écoles secondaires de la ville de Goma 
5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de notre sujet n'a pas été un fait au hasard. En effet, dans les écoles de
la ville de Goma, un constat se dégage ; constat selon lequel l'éducation sexuelle et productive
chez les jeunes et adolescents est mal comprise et sa mise en pratique est insignifiante, cela
étant, les élèves sont sexuellement actifs et par manque totale ou partielle d’éducation
sexuelle, ils sont fortement exposés et les conséquences sont fâcheuses quant à c’est. Ce qui
nous a poussés à choisir ce sujet afin d'évaluer l'impact réel de cette éducation sur la jeunesse
en milieu scolaire et apporter des solutions efficaces aux causes et conséquence de la sexualité
surtout précoce.
Sur le plan scientifique, les résultats de ce projet de fin de cycle impacteront
sur la science en apportant un ajout sur le plan pratique et informationnel, ils seraient un outil
de recherches pour les futurs chercheurs qui aborderont des sujets similaires à celui-ci et
pourront servir de support pour tout jeune qui voudra savoir beaucoup plus sur la sexualité
précoce , enfin ce travail est un monument vivant qui témoigne notre parcours académique du
premier cycle en Gestion de Développement et déclinquera l’obtention du diplôme de graduat
en GD à notre faveur.
6. DELIMITATION DU TRAVAIL
Période d'étude: Il s'agit d'une étude d'observation descriptive transversale
couvrant la période allant de Decembre2020 en Juin2021.
Cadre d'étude: La présente étude a été réalisée à Goma dans la province du Nord-Kivu en
RDC. Notre Population d’étude sont les élèves des écoles secondaire de sept écoles de la ville
de Goma (Collège Mwanga, CS La Joie, Lycée Amani, Instigo, Institut Majengo, Institut
Faraja, Metanoa) , avec comme critères d'inclusion, tout élève du degré moyen au degré
terminal, présent à l'école au moment de l'enquête et tout élève ayant accepté de répondre à
l'enquête après tirage.
7. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Hormis l’introduction, la conclusion et les annexe, le présent travail compte quatre chapitres
à savoir :
o Le chapitre premier qui parle des Généralité sur l’éducation environnementale,

o Deuxième chapitre décortique l’approche méthodologique,

o Le chapitre trois présentes les résultats du travail

o Et enfin le quatrième chapitre détail le projet et considération informatique.


CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA SEXUALITE PRECOCE DANS LES
ECOLES
Ce chapitre a trois grands points : les définitions des concepts clés, les
généralités sur la sexualité précoce et la relation entre les variables d’étude.
I.1. Définition des concepts clés
 La sexualité : Encyclopédie de la Pléiade défini la sexualité comme s'exprime et se définit
par l'union d'un individu mâle et d'un individu femelle en vue de la procréation. Mais
la sexualité réside aussi en la formation des produits sexuels ou gamètes (Biol., 1965).
Quant à P. méton, c’est un Caractère de ce qui exprime, évoque la vie sexuelle humaine (P.
Méton, 432 av. J.-C.) c’est un Caractère de ce qui exprime, évoque la vie sexuelle humaine.
 Précoce : le mot précoce est définit par le Dictionnaire les Robert comme étant quelque
chose ou quelqu’un, qui est mûr avant le temps, plus tôt que les individus de son espèce.
Ou encore qui survient, se développe plus tôt que d'habitude.(les Roberts)
 La sexualité précoce : de la définition de la sexualité à celle du mot précoce, nous
pouvons en déduire une définition à la sexualité précoce, néanmoins, partant des
directives de l'Organisation mondiale de la Santé pour les programmes de prévention du
VIH chez les adolescents, l'initiation précoce de l'activité sexuelle est défini comme ayant
eu de premiers rapports sexuels vaginaux avant ou à l'âge de 14 ans(OMS).
 L’école : Établissement dans lequel est donné un enseignement collectif (général ou
spécialisé). C’est aussi une instruction, exercice militaire. (le Robert)
 Elève : d’après le Dictionnaire la Rousse, un n élève est Celui, celle qui reçoit un
enseignement dans un établissement scolaire ; collégien, lycéen. Personne qui suit
l'enseignement d'un maître, en particulier dans le domaine artistique ; disciple :
Les élèves de Titien. Dans l'armée, candidat à une fonction ou à un grade. (la Rousse).
Gaëtan Clément, perçoit « élève » peut-être un terme générique ou un terme
spécifique. Comme terme générique, il ne désigne toute personne qui étudie, sans
égard à l'ordre dont il fait partie (primaire, secondaire, universitaire). Comme terme
spécifique, il désigne celui ou celle qui fréquente l'école secondaire.( Gaëtan, 2000 )
 Enseignant : Gaëtan Clément estime que « enseignant » est un terme générique qui
désigne toute personne dont la profession est d'enseigner, qu'elle pratique à l'intérieur
des ordres d'enseignement primaire, secondaire ou supérieur. Ainsi, les instituteurs et
les professeurs sont des enseignants, ils font partie du personnel enseignant. (Gaëtan,
2000 ).
I.2. Généralités sur la sexualité précoce
I.2.1. C’est qu’est une sexualité précoce
Dans cette section, différentes définitions seront présentées afin de circonscrire la
sexualité précoce. La définition de la sexualité précoce dans le cadre du présent travail sera
ensuite explicitée. De plus, le domaine plus large dans lequel s’inscrit la sexualité précoce,
soit les activités sexuelles à risque, sera brièvement abordé pour par la suite comprendre les
conséquences étant associées à la sexualité précoce.
Une recherche menée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ, 2012) a permis de
dresser un portrait de l'âge moyen où la première relation sexuelle consensuelle a lieu au
Québec ainsi des différences sexuelles dans ce domaine. Différents chercheurs de ce domaine
ont aussi défini la sexualité précoce, mais sans arriver à un consensus sur l'âge en dessous
duquel la première re lation sexuelle consensuelle doit avoir lieu pour que l'on parle de
sexualité précoce.
Plusieurs études s'intéressant aux liens entre la sexualité précoce et les PC définissent
la sexualité précoce comme étant une relation sexuelle consensuelle survenue avant l'âge de
16 ans (Boislard et Poulin 2011; Fergusson et Woodward, 2000; Parkes, Waylen, Sayal,
Heron, Henderson, Wight et al., 2014; Ramrakha et al., 2007; Schofield et al., 2008; Wu,
Witkiewitz, McMahon et Dodge, 2010). Dupéré, Lacourse, Willms, Leventhal, Tremblay
(2008) et Mcleod et Knight (2010) ont défini, quant à eux, la sexualité précoce comme étant
une relation sexuelle consensuelle avant 15 ans.
D'autres auteurs définissent la sexualité précoce comme étant une relation sexuelle
consensuelle avant 14 ans (Bradshaw et al., 2010; Bruschi, 2003; Wymbs, McCarty, Baer,
King, Vander, Stoep et al., 2013). Enfin d'autres études n'ont soit pas indiqué d'âge pour
opérationnaliser la sexualité précoce (Galéra, Messiah, Melchior, Chastang, Encrenaz,
Lagarde et al., 2010; Kimball, 2011) ou ont utilisé un âge postérieur à 16 ans pour définir
l'âge à partir duquel la sexualité est considérée comme précoce (Conduct problems prevention
research Group, 2014). En résumé, nous pouvons facilement constater qu'il n'y a pas de
définition unanime.
Puisque le présent travail porte sur une population de jeunes élèves, la sexualité précoce sera
définie comme le fait d’avoir eu une relation sexuelle consensuelle avant l’âge de 15 ans.
Telle est la définition retenue dans le cadre de ce travail.
Deux études ont défini la sexualité précoce comme étant une relation sexuelle consensuelle
avant 16 ans (Ramrakha et al., 2007; Schofield et al., 2008). autres études, l'âge en dessous
duquel on considère que la sexualité est précoce peut varier de 14 ans à plus de 16 ans.

I.2.2. Dimensions de la sexualité précoce


L’ISQ ( 2012) a montré qu'en 2010-2011, environ un jeune sur quatre (25,2 %) de 12 à
14 ans avait déjà eu sa première relation sexuelle consensuelle. La proportion d’adolescents
ayant eu une première relation sexuelle consensuelle atteindrait 29 % à 14-15 ans et 40,2 % à
15-16 ans (Ibid.). En somme, d’un point de vue empirique, une sexualité peut être considérée
comme précoce si elle débute avant l’âge de 15 ans, où seulement 29 % des jeunes du Québec
ont eu leur première relation sexuelle consensuelle (Ibid.). Au Québec, une proportion plus
importante de jeunes (40,2 %) auraient eu leur première relation sexuelle consensuelle à 15-16
ans (Ibid.). En ce qui a trait aux différences sexuelles, leur recherche a montré que les filles du
secondaire avaient tendance à être significativement plus précoces que les garçons du
secondaire dans leur relation sexuelle consensuelle (Ibid.). De plus, chez 18 les élèves de 15
ans et plus, les filles étaient significativement plus à risque d'avoir eu leur première relation
sexuelle consensuelle avec pénétration avant 15 ans que les garçons.
Selon la théorie de Moffitt et Caspi (2001), trois domaines de facteurs de risque sont
associés avec la sexualité précoce des jeunes ayant des PC précoces et persistants, soit les
conditions sociofamiliales adverses et les pratiques parentales inadéquates, le comportement
de l'enfant et son tempérament ainsi que le développement neurocognitif. De prime abord, sur
les huit études recensées, deux se sont intéressées aux facteurs de risque du domaine des
conditions sociofamiliales adverses et des pratiques parentales inadéquates (Dupéré et al.,
2010, Ramrakha et al., 2007). De plus, toutes les études recensées se sont intéressées aux
facteurs de risque présents dans le domaine du comportement de l'enfant et son tempérament.
Par contre, il est à noter que seulement deux études se sont intéressées à l'affiliation à des
pairs déviants (Dupéré et al., 2010, Ramrakha et al., 2007), même si ce facteur est important
puisqu'il est reconnu comme étant un facteur fortement associé à la sexualité précoce des
jeunes ayant des PC se limitant à l'adolescence. Enfin, il est à noter qu'aucune étude ne s'est
intéressée aux facteurs de risque dans le domaine du développement neurocognitif. Pourtant,
des facteurs de risque comme le déficit des fonctions exécutives et verbales ont un rôle central
dans la théorie développementale de Moffitt (1993).
Les jeunes entretiennent des relations sexuelles avec des partenaires sexuels de tous
âges : moins âgés, de mêmes âges mais surtout de loin plus âgés qu’eux, de tout bord et qui se
trouvent dans plusieurs autres sous-groupes (plusieurs réseaux sexuels) selon leurs statuts
sociaux. Les partenaires moins âgés et ou de même âge sont généralement des ami(e)s,
copains, copines ou « fiancés ». A Kisumu (Kenya) et Ndola (Zambie), la plupart des jeunes
femmes avaient eu leurs premières relations sexuelles avec des jeunes gens de moins de 15
ans (Ferry et al., 2001). A Bamenda, 81 % des jeunes femmes avaient eu leurs premiers
rapports sexuels avec un partenaire plus âgé qu’elles. Tandis que la majorité des jeunes
hommes par contre ont eu leurs premiers rapports sexuels avec une partenaire de même âge
(40 %) ou plus jeune qu’eux (34 %) (Rwenge, 2000).
I.2.3. Causes de la sexualité précoce de par le monde
En 2002, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a étudié les tendances sexuelles d'élèves âgés
de 15 ans de 35 pays. L'étude a montré que si le pourcentage de garçons ayant des rapports sexuels
était souvent plus élevé que celui des filles, de nouvelles tendances indiquaient qu'un nombre égal
ou supérieur de filles avaient des rapports sexuels à l'âge de 15 ans . Toutefois, alors que cette
nouvelle tendance était prise en compte, la plupart des garçons continuaient d'avoir leur premier
rapport sexuel à un âge plus précoce que les filles, montrant que la sexualité des adolescents est
différente selon les sexes. L'étude indiquait aussi que l'âge moyen du premier rapport sexuel dans la
plupart des pays était de 16 à 19 ans pour les filles et de 17 à 19 ans pour les garçons. Au Tchad,
les filles avaient leur premier rapport sexuel à 15,9 ans et les garçons à 18,8 ans. L'Afrique
subsaharienne présentait des statistiques similaires qui contredisaient les données recueillies par
l'OMS selon lesquelles les filles ont des rapports sexuels au même âge ou un peu plus tardivement
que les garçons (OMS/Europe,2002).
Que ce qui serait à la base de cette sexualité anticipé chez les jeunes ? UNICEF, dans son rapport
intitulé : Early Marriage: A Harmful Traditional Practice présenté à New York, nous donne une
réponse à cette interrogation en se basant sur les chiffres en Afrique : certaines parties d'Afrique, la
prévalence du viol et la coutume du mariage précoce jouent un grand rôle dans l'activité sexuelle.
En Afrique du Sud, par exemple, 116 femmes sur 100 000 ont déclaré avoir été violées; et dans le
reste de l'Afrique, 42 % des femmes entre 15 et 24 ans sont mariées avant d'avoir 18 ans, souvent à
des hommes qui ont 15 ans de plus qu'elles (UNICEF, 2005).
Sandrine Diringbin et Clotilde BellamCertains pensent que les facteurs tels que les
pratiques coutumières comme par exemple les mariages d’enfant (ou mariages précoces),
le tourisme sexuel, ou encore la prévalence des viols jouent un rôle déterminant dans la vie
sexuelle des adolescents.
Charles-Olivier Leclerc quant à lui, souligne que les jeunes ayant des problèmes de
conduites (PC) sont à risque d'avoir des conséquences développementales majeures tout au
long de leur vie. Ces conséquences entraînent d'importants coûts autant pour eux que pour la
société (C. Olivier, 2016).

I.2.4. Conséquences de la sexualité précoce


Les jeunes ayant une sexualité dite précoce sont plus à risque d'adopter plusieurs
activités sexuelles à risque, par exemple, de se montrer inconstants dans l'utilisation de
contraception (Magnusson et al., 2012), d'avoir eu plusieurs partenaires sexuels à un jeune âge
ou d'avoir utilisé des psychotropes (alcool, drogues) avant une relation sexuelle (Langille et
al., 2010) que les jeunes ayant retardé leur initiation à la sexualité. De plus, la sexualité dite
précoce a été associée dans la documentation scientifique à des problèmes d'adaptation sociale
(Epstein et Spirito, 2010; Fergusson et Woodward, 2000) dont les PC (Schofield et al. 2008).
Par ailleurs, des études ont montré que la sexualité précoce était associée à des idéalisations
suicidaires et au suicide lui-même (Epstein et Spirito, 2010), à un ajustement scolaire difficile,
à de la consommation précoce (Schofield et al., 2008) ainsi qu'à de la violence conjugale à
l'âge adulte (Watson, Taft et Lee, 2007). D'autres études ont également montré que la
sexualité précoce était fortement associée aux PC (Dupéré et al., 2010; Fergusson et
Woodward, 2000; Ramrakha et al., 2007). En somme, les jeunes ayant une sexualité précoce
méritent une attention particulière de la part des chercheurs, car ils sont à risque de s'initier à
d'autres 20 activités sexuelles à risque et d'avoir des problèmes d'adaptation sociale. Comme
les PC sont fortement associés à la sexualité précoce, certaines recherches scientifiques se
sont donc attardées à évaluer si les jeunes présentant des PC étaient plus à risque de sexualité
précoce que les autres jeunes ne présentant pas ou peu de PC (Dupéré et al., 2010; Fergusson
et Woodward, 2000; Ramrakha et al., 2007).
Deux études ont défini la sexualité précoce comme étant une relation sexuelle
consensuelle avant 16 ans (Ramrakha et al., 2007; Schofield et al., 2008). Pour les autres
études, l'âge en dessous duquel on considère que la sexualité est précoce peut varier de 14 ans
à plus de 16 ans.
I.2.5. Stratégies de lutte contre la sexualité précoce
Près de 10 ans après leur première édition, c’est en JANVIER 2018 que l’UNESCO
publie la nouvelle version des Principes directeurs internationaux sur l’éducation
sexuelle. Ces principes encouragent la mise en œuvre d’une éducation sexuelle complète de
qualité afin de promouvoir la santé et le bien-être, le respect des droits humains et l’égalité
des genres. Ils suggèrent également aux jeunes des moyens afin de mener une vie saine, sûre
et productive (UNESCO,2018). « Ces Principes directeurs internationaux qui s’appuient sur
les dernières données scientifiques, réaffirment la place de l’éducation sexuelle dans le cadre
des droits humains et de l’égalité des genres », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO,
Audrey Azoulay. « Ils encouragent un apprentissage en matière de sexualité et de relations qui
soit positif et fondé sur l’intérêt supérieur des jeunes. En décrivant les composantes des
programmes d’éducation sexuelle qui ont fait leur preuve, les Principes directeurs permettent
aux pouvoirs publics d’élaborer des programmes qui auront un impact positif sur la santé et le
bien-être des jeunes ». Cette publication est conçue pour aider les responsables des politiques
de l’éducation dans tous les pays à élaborer et à mettre en œuvre des programmes d’éducation
sexuelle pertinents et adaptés pour les élèves âgés de 5 à 18 ans et plus.
Fondée sur un examen de l’état actuel de l’éducation sexuelle à travers le monde et
s’inspirant des meilleures pratiques dans le monde, la publication souligne notamment
que l’éducation sexuelle :

 Aide les jeunes à adopter des attitudes et des comportements plus responsables en
matière de santé sexuelle et reproductive.
 Est un élément essentiel dans la lutte contre l’abandon scolaire des filles à
l’adolescence en raison de mariages précoces ou forcés, de grossesses précoces et de
problèmes de santé sexuelle et reproductive.
 Est nécessaire car dans certaines régions du monde, deux filles sur trois ont indiqué
n’avoir eu aucune idée de ce qu’il leur arrivait lorsqu’elles ont eu leurs règles pour la
première fois et parce que les complications liées à la grossesse et à l’accouchement
représentent la deuxième cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans.
 N’augmente ni l’activité sexuelle, ni les comportements sexuels à risque ni les taux
d’infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH. Par ailleurs, le rapport
démontre que les programmes uniquement axés sur l’abstinence ne parviennent pas à
prévenir l’initiation sexuelle précoce, ni à réduire la fréquence des rapports sexuels ou le
nombre de partenaires chez les jeunes.
La publication pointe également la nécessité d’offrir une éducation sexuelle complète et
de qualité auprès des jeunes :

 Pour offrir un accès à des informations et des conseils sur le passage de l’enfance à
l’âge adulte et sur les difficultés d’ordre physique, social et émotionnel auxquelles ils
sont confrontés ;
 Pour relever les défis posés par les questions de santé sexuelle et reproductive, qui
sont particulièrement complexes durant la puberté comme l’accès à la contraception, la
grossesse précoce, la violence fondée sur le genre, les IST et le VIH/SIDA.
 Pour sensibiliser les jeunes à la prévention et la transmission du VIH compte tenu du
fait que, dans le monde, seuls 34 % d’entre eux font preuve de connaissances précises
dans ce domaine ;
 Pour compléter ou réfuter la grande quantité d’informations de qualité variable que les
jeunes trouvent sur internet, et aider ces derniers à faire face au cyber-harcèlement, un
phénomène grandissant.

La publication a été produite en collaboration étroite avec ONUSIDA, le Fonds des


Nations Unies pour la population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance
(UNICEF), ONU-Femmes et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
I.3. La sexualité précoce dans le milieu scolaire
L'information sexuelle a désormais droit de cité à l'école dans la plupart des pays. Elle rentre
dans son rôle éducatif où la connaissance permet aux jeunes d'accéder à l'autonomie.
Le principe est acquis, et il répond à la fois à la demande des jeunes et à celle des parents, car
la grande majorité d'entre eux se déclarent incapables de donner une information qu'ils n'ont
pas reçue eux-mêmes. Mais les modalités de réponse à cette demande sont différentes suivant
les pays : C'est ainsi qu'au Québec, on s'oriente vers une information donnée par des <<
éducateurs sexologues » spécialisés formés à l'Université, plutôt que vers une information
intégrée parmi les autres enseignements. Le département de sexologie de l'Université du
Québec à Montréal offre une formation pluridisciplinaire (biologie sexuelle, histoire,
anthropologie, psychologie, sociologie) sur trois ans qui débouche sur une Maîtrise et un
Doctorat en Sexologie.
I.3.1. Facteurs influençant la sexualité précoce dans le milieu scolaire
Sibylla Mayer , 2014,la prostitution au mariage homosexuel, en passant par le
harcèlement sexuel ou l’avortement, nombreuses sont les questions sexuelles ayant suscité des
mobilisations au cours des dernières décennies. En effet, depuis le phénomène de « libération
sexuelle » observé principalement dans les pays occidentaux durant les années 1970, les
« causes sexuelles » se sont multipliées partout dans le monde. Ce colloque est ainsi consacré
aux mobilisations relatives à la sexualité et au genre dans différents pays d’Europe,
d’Amérique du Nord, d’Afrique et du Proche-Orient.
Dans bien des cas, les causes sexuelles sont construites autour de positions contrastées
voire fortement clivées ; en même temps que les rapports des mouvements sociaux aux
pouvoirs publics ou aux institutions, ce sont donc les relations entre mobilisations contraires
qui seront analysées afin de montrer ce que la construction des causes doit à ces affrontements
entre positions antagoniques. En outre, de plus en plus souvent, les causes sexuelles
apparaissent objets de formulations internationales, obligeant à situer la réflexion à l’échelle
transnationale ou Trans-locale pour comprendre les conditions et les effets de la globalisation
des causes, les modes de domination ou de résistance que cela implique, en bref l’articulation
complexe entre le local, le national et l’international, ( S.Mayer , 2014).
Les facteurs influençant cette entrée sont notamment; les normes sociales, la foi et la
spiritualité, la tradition, les médias, le prolongement généralisé des études mais aussi et
surtout les avancées enregistrées dans le domaine de la contraception et pour certains pays la
légalisation de l'avortement ( Narring F, Michaud P-A, Wydler H, Davatz F, Villaret M,
1997).  
Plusieurs auteurs montrent que les facteurs influençant cette entrée sont notamment;
les normes siociales, la foi et la spiritualité, la tradition, les médias, le prolongement
généralisé des études mais aussi et surtout les avancées enregistrées dans le domaine de la
contraception et pour certains pays la légalisation de l’avortement, (Boislard Pépin M-A,
2010).
Des nombreuses études se sont penchées sur le concept de fécondité des adolescentes
et ont noté un accroissement de l'activité sexuelle des célibataires et donc des grossesses avant
le mariage, (Hofferth SL, Kahn JR, Baldwin W, 1987).
Actuellement, la socialisation sexuelle des femmes reste toujours plus contrôlée que celle des
hommes, et leurs premiers rapports sont à la fois plus souvent tardifs et parfois encore mal
vécus. La sexualité est diversement justifiée, le cunnilingus et la fellation sont devenus des
pratiques courantes dans les deux sexes ( Guiella G, Woog V ,2004).
En Afrique subsaharienne, la sexualité préconjugale est intense, précoce, instable,
multipartenaire, diversement justifiée, dépendant des caractéristiques socio-économiques,
sociodémographiques et socio- culturelles des jeunes et des membres de leurs ménages
(Chilman CS,  1986).
Les raisons financières et matérielles restent les plus évoquées pour justifier la
sexualité préconjugale des jeunes (Meekers et Calvès, 1996 ; Djamba, 1997 ; Calvès, 1998;
Raynaut, Chapitre 1. Sexualité des jeunes et comportements sexuels à risque : Etat de la
question 35 2001). D’après ces auteurs, ce sont souvent les jeunes filles des ménages pauvres
qui s’adonnent à la sexualité pour ces raisons. Elles échangent les rapports sexuels contre des
cadeaux ou de l’argent. Au Cameroun par exemple, le partenaire sexuel souhaité par les
jeunes filles, surtout les étudiantes, est celui qui a une bonne situation professionnelle pouvant
aider la jeune fille à avoir du travail. Ce partenaire est généralement de la catégorie d’hommes
âgés de 40-50 ans qui ont un emploi de « col blanc » dans l’administration publique ou dans
le secteur privé. Il s’agit des phénomènes : « sugar daddies » ; « cous pliés » ; « sponsors » ou
encore « V.V.V. » que nous avons évoqués dans la discussion de la théorie de l’adaptation
rationnelle (Meekers et Calvès, 1996 ; Calvès, 1998). **

La sexualité des jeunes, bien que justifiée par les raisons susmentionnées, dépend aussi
de l’environnement familial qui peut être un facteur soit amplificateur, soit inhibiteurr()
La littérature fait état de l’existence d’une relation entre la sexualité des jeunes et certaines
caractéristiques du ménage ou de chefs des ménages. Il a été établi une relation entre le type
de ménage, le mode de résidence des parents, autrement dit, l’état matrimonial des ceux-ci, le
lien de parenté entre le jeune et le chef de ménage et la sexualité des jeunes. En effet, les
jeunes des familles polygamiques, monoparentales et des ménages dirigés par une personne
autre que le parent biologique sont plus engagés dans l’activité sexuelle préconjugale en
Zambie et au Cameroun (Djamba, 1997 ; Rwenge, 1999 ; 2000). De même, les jeunes, surtout
les filles des ménages d’un niveau économique faible, semblent avoir une forte propension à
la sexualité préconjugale. Cette situation a été constatée en RDC (Ngondo, 1997), au
Cameroun (Songué, 1998 et Kaptue, 1998), mais aussi au Maroc (Mouhsine, 1998). La
profession du chef de ménage influence positivement ou négativement la sexualité des jeunes.
A Bamenda26 (Cameroun) par exemple, les jeunes activement sexuels sont ceux dont les
pères sont soit sans profession soit des commerçants, des cadres, des employés ou des
ouvriers. Les jeunes dont les pères sont des agriculteurs, pêcheurs et éleveurs sont moins
actifs sexuellement (Rwenge, 1999). Comme souligné plus haut, il a été constaté en Zambie
une relation positive entre la sexualité préconjugale des filles et le niveau d’instruction d’un
des parents (Djamba, 1992 ; 1997). Plus les parents sont instruits, plus les filles ont de
chances de s’adonner précocement à la sexualité adulte.
I.3.2. Conséquence de la sexualité précoce dans le milieu scolaire
Les jeunes ayant une sexualité dite précoce sont plus à risque d'adopter plusieurs
activités sexuelles à risque, par exemple, de se montrer inconstants dans l'utilisation de
contraception (Magnusson et al., 2012), d'avoir eu plusieurs partenaires sexuels à un jeune âge
ou d'avoir utilisé des psychotropes (alcool, drogues) avant une relation sexuelle (Langille et
al., 2010) que les jeunes ayant retardé leur initiation à la sexualité. De plus, la sexualité dite
précoce a été associée dans la documentation scientifique à des problèmes d'adaptation sociale
(Epstein et Spirito, 2010; Fergusson et Woodward, 2000) dont les PC (Schofield et al. 2008).
Par ailleurs, des études ont montré que la sexualité précoce était associée à des idéalisations
suicidaires et au suicide lui-même (Epstein et Spirito, 2010), à un ajustement scolaire difficile,
à de la consommation précoce (Schofield et al., 2008) ainsi qu'à de la violence conjugale à
l'âge adulte (Watson, Taft et Lee, 2007). D'autres études ont également montré que la
sexualité précoce était fortement associée aux PC (Dupéré et al., 2010; Fergusson et
Woodward, 2000; Ramrakha et al., 2007).
Dans toutes les sociétés et dans toutes les cultures, les premiers rapports sexuels
pénétratifs ou l’entrée en mariage sont généralement déterminés par l’âge à la puberté (Diop,
1995, Delaunay et al., 2001). Or, cette dernière survient de plus en plus tôt maintenant (De
Braconier-D’Alcantra et Ph.Van Meerbeeck, 2004 ; Opsomer et al., 2004) au point que les
jeunes ont leurs premiers rapports sexuels préconjugaux très tôt. Le premier rapport sexuel
comme ses suites constituent des événements sexuels à risques, si les conditions de leur
occurrence (sa signification pour l’un et/ou l’autre partenaire, l’âge du partenaire, les
motivations, le lien avec le partenaire, la stabilité ou non de la relation, la protection ou non
dudit rapport sexuel,…) ne sont entourées d’aucune précaution de protection contre les IST et
le VIH/SIDA. Les premiers rapports sexuels « ouvrent » la voie à la sexualité adulte, mais
aussi influenceront l’exercice accru ou non de l’activité sexuelle dans le futur (Bozon, 1993).
De plus, lorsque les premiers rapports sexuels ont lieu à un jeune âge, la période de la vie
sexuelle active devient très longue augmentant ainsi la probabilité d’avoir un grand nombre de
partenaires sexuels (Caraël, 1995b). A Mopti (Mali) par exemple, les relations sexuelles
préconjugales commencent généralement entre 12 et 13 ans. Les filles comme les garçons ont
désormais un ou une « titulaire », c’est-à-dire un partenaire régulier. Les filles sont
généralement plus jeunes que les garçons (âgés souvent d’une vingtaine d’années) (Fay,
1999).
La précocité des rapports sexuels et le multi partenariat sexuel qui s’en suit augmentent aussi
le risque d’IST et du VIH/SIDA durant la vie de la personne (Bozon, 1993 ; Ferry, 1995).
Dans une étude sur le sida auprès des écoliers de Kinshasa, l’âge au premier rapport sexuel
variait entre 12 et 16 ans avec une forte prévalence des IST (syphilis et gonococcie) (Mayala,
1994). Ceci arrive parce que ces rapports sexuels ont lieu dans des conditions ne permettant
aucune protection.

En somme, les jeunes ayant une sexualité précoce méritent une attention particulière
de la part des chercheurs, car ils sont à risque de s'initier à d'autres 20 activités sexuelles à
risque et d'avoir des problèmes d'adaptation sociale. Comme les PC sont fortement associés à
la sexualité précoce, certaines recherches scientifiques se sont donc attardées à évaluer si les
jeunes présentant des PC étaient plus à risque de sexualité précoce que les autres jeunes ne
présentant pas ou peu de PC (Dupéré et al., 2010; Fergusson et Woodward, 2000; Ramrakha
et al., 2007).

I.3.3. Stratégies pour lutter contre la sexualité précoce dans le milieu scolaire
Une éducation sexuelle complète de qualité offerte en milieu scolaire apporte
davantage de connaissances exactes, encourage l’acquisition d’attitudes et de valeurs positives
et donne les compétences nécessaires pour procéder à des choix éclairés. Ce rôle crucial
renvoie aux perspectives ci-après  qui pourront servir de goulot d’étranglement en fin
d’assurer une meilleure éducation sexuelle qui freinerait la sexualité précoce en milieu
scolaire:
- Renforcer l’éducation à la puberté
- Amener les parents à parler avec leurs enfants sus la matière de la sexualité en vue
Prévenir les grossesses précoces et non désirées,
- Inculquer les attitudes, les valeurs et les compétences nécessaires pour des relations
saines et respectueuses qu’ils pourront partager avec les enfants,
Deux ans après l'adoption de l'Agenda 2063, les gouvernements africains se sont joints
à d’autres pays pour adopter les Objectifs de développement durable des Nations Unies
(ODD), un programme de développement visant à garantir que « personne ne soit laissé de
côté » contenant la promesse de garantir une éducation inclusive et de qualité pour tous. Les
gouvernements africains ont également adopté des objectifs ambitieux afin de mettre fin au
mariage des enfants, d’introduire une éducation complète à la sexualité et à la santé
reproductive, et de lutter contre les taux très élevés de grossesses précoces sur le continent qui
compromettent l'éducation des filles.
Un nombre croissant de gouvernements de l'UA ont adopté des lois et des politiques
qui protègent le droit des adolescentes de rester à l'école pendant la grossesse et la maternité.
Il existe de bonnes politiques et pratiques qui sont à souligner et, de fait, beaucoup plus de
pays protègent le droit à l'éducation des jeunes mères dans la législation ou la politique
nationale que de pays qui discriminent à leur encontre. Ces pays peuvent encourager les pays
qui manquent de politiques adéquates et surtout persuader la minorité des pays ayant adopté
ou encouragé des mesures punitives et discriminatoires contre les mères adolescentes
d’adopter plutôt des politiques conformes aux droits humains.
Ces stratégies nous pouvons ajouter la garantie des droits sexuels et reproductifs des
jeunes :
 Inclure l'éducation obligatoire en matière de santé sexuelle et reproductive en tant que
matière indépendante et pouvant donner lieu à un examen, dans le programme
d'enseignement primaire et secondaire.
 Veiller à ce que le programme national obligatoire sur la sexualité et la santé
reproductive soit conforme aux normes internationales et:
 Comprenne des informations complètes sur la sexualité et la santé
reproductive, notamment des informations sur la santé et les droits sexuels et
reproductifs, un comportement sexuel responsable et la prévention des grossesses
précoces et des infections sexuellement transmissibles. Inclure des informations et des
compétences liées à l'égalité des sexes, la capacité d'établir des relations saines, le
consentement au sexe et au mariage et la différence entre les deux, ainsi que la
prévention de la violence sexuelle et sexiste, notamment des voies pour la
dénonciation et la réparation ;
 Soit obligatoire, adapté à l'âge et scientifiquement exact ;
 Comprenne des modules appropriés pour l'enseignement à l'école primaire; et
 Repose sur des consultations avec les jeunes.
 Former les enseignants de façon adéquate pour enseigner le programme de manière
impartiale.
 Veiller à ce que l'éducation et l'information en matière de santé sexuelle et
reproductive soient accessibles aux élèves en situation de handicap et qu’elles soient
disponibles dans des formats accessibles tels que le braille ou des formats faciles à
comprendre.
 Adopter des lois fixant l'âge minimum de consentement à l'activité sexuelle et l'accès
aux services de santé sexuelle et reproductive, à égalité pour les garçons et les filles
adolescents, conformément aux normes et aux meilleures pratiques internationales en
matière de droits humains.
 Veiller à ce que les adolescents aient accès à des services de santé communautaires
adaptés aux adolescents et à ce qu'ils puissent accéder à des informations précises et à
une contraception appropriée pour limiter les grossesses chez les adolescentes, le VIH
ainsi que les maladies sexuellement transmissibles. L'autorisation d’un tiers pour
accéder à ces services ne devrait pas être exigée et les États membres devraient
s'efforcer de veiller à ce que des frais d'utilisation ne soient pas facturés pour la
contraception.
 Veiller à ce que les centres de santé ne stigmatisent pas les adolescents sexuellement
actifs et qu'ils disposent d'un personnel médical qualifié pour dispenser des services de
santé confidentiels et complets aux adolescents.
 Prendre toutes les mesures nécessaires, tant immédiates que progressives, pour
dépénaliser l'avortement et garantir aux adolescentes et aux jeunes femmes un accès
informé et gratuit à des services d'avortement sûrs et légaux comme partie intégrante
de l’exercice de leurs droits reproductifs et autres droits humains.
CONCLUSION PARTIELLE
Nous sommes ainsi au terme de ce chapitre qui a largement parler sur « généralités sur
la sexualité précoce dans les écoles ». Nous avons largement parlé en détail sur les points
culminants et sensible ayant trait avec la sexualité précoce dans le milieu scolaire. Trois
grands points ont été abordés à savoir : la définition des concepts clés, où nous avons essayé
de définir pour mieux comprendre les concepts constituant notre sujet de recherche, nous
avons ensuite aborder le point portant sur la connaissance qu’ont les élèves et l’enseignant en
matière de l’éducation sexuelle.
Il est entendu que la sexualité infantile et ses conséquences pour la vie affective de
l'adulte représentent pour la psychanalyse une valeur essentielle. Mais que serait cet essentiel
s'il n'intégrait pas d'abord les apports du fondamental, c'est-à-dire une élaboration préalable de
tout le registre narcissique ? Cette façon de voir permet de séparer les aspects authentiques de
la sexualité infantile des mythes développés à son sujet. Certes le courant sexuel est présent
chez tout nouveau-né, mais il ne semble pas se trouver déjà efficient dans les premiers temps
qui suivent la naissance. Les auteurs considèrent que la sexualité infantile n'assumerait son
rôle organisateur essentiel de la personnalité qu'après avoir suffisamment intégré, le
fondamental initial, dont la nature est narcissique. Pour étayer cette thèse, les auteurs passent
en revue les diverses réserves exprimées depuis l'époque de Freud jusqu'à nos jours quant au
moment où la sexualité infantile entre effectivement en efficience organisatrice.
A travers une relecture minutieuse, éclairée par des documents nouveaux, du célèbre cas du "
Petit Hans ", ils montrent le rôle crucial joué chez lui par des fixations demeurées importantes
au registre narcissique et prégénital. L'ouvrage procède ensuite à une tentative de réévaluation
des principales hypothèses métapsychologiques et psychogénétiques et analyse ainsi les
répercussions à envisager sur le déroulement de la cure. Le livre de Jean Bergeret, rédigé
avec Marcel Housser, propose un stimulant réexamen d'un concept freudien essentiel,
manifestant ainsi que la psychanalyse ne peut que gagner à se remettre en question
Ce point nous a envoyé sur terrain pour découvrir son entonnoir. Nous avons eu pour ce fait à
interroger les élèves et les enseignants au sujet de l’éducation sexuelle et chacun a pu donner
son opinion et ses orientations.
En fin nous avons soulevé quelques perspectives ou stratégies possibles à
mettre en route pour assurer une meilleure éducation sexuelle en milieu scolaire.

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