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B.P. 3323/BUKAVU
IN MEMORIUM
A mon feu Père, Théophile BIRINGANINE ; même à l’au-delà, le présent travail admire
votre contribution
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EPIGRAPHE
(Karl et Engels)
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DEDICACE
Aux Mineurs exploitées sexuellement dans les Ngandas et Bistrots du Quartier Panzi,
Je dédie ce travail
REMERCIEMENTS
Pour que le feu brûle plus haut, il nécessite un apport considérable des bois, chose qui ne se fait pas
Ce travail est un feu qui aujourd’hui brûle très haut et l’ingratitude serait de ne pas dire merci à
tous ceux qui, de loin ou de près ont apporté le bois pour qu’il soit réalisé.
Nous disons merci à tout le corps enseignant de la Faculté de Science Social, Département de
Service Social à l’Université Evangélique en Afrique pour nous avoir donné l’opportunité de réaliser
et présenter ce travail.
Nos remerciements s’adressent également à notre Directeur Ass. MURHIMANYA Richard pour avoir
accepté de diriger ce travail sans tenir compte de nos caprices, de fois nos lenteurs, encore que vos
occupations sont multiples, que Dieu vous comble de toutes ses bénédictions.
A vous notre très chère famille : nos parents, nos frères et sœurs Quddus BIRINGANINE, Tahereh
BIRINGANINE et Christiane BIRINGANINE, vous nous avez toujours encouragé et soutenu pour
A vous King MATABARO Abraham, Aksanti BUHENDWA Brigitte, Rachel KARUBAMBA Esther,
Maranatha BIRINDWA, Bénédict KADABA, nous vous sentons toujours en temps de détresse, vous
nous encouragez et votre contribution est immense pour que ce travail nous serve demain de
réconfort.
A nos connaissances les plus intimes, nos camarades, votre apport pour ce travail est grandiose.
A tous ceux dont les noms ne figurent pas ici, vous nous avez soutenu de loin ou de près, trouvez ici
SIGLES ET ABREVIATIONS
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RESUME
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Le présent travail consiste à l’exploitation sexuelle des mineures dans les nganda et
bistrots du Quartier Panzi. En se focalisant sur le questionnement de savoir quelles sont les
facteurs qui poussent les filles mineures à faire l’activité sexuelle, nous sommes partis de
l’hypothèse telle que la prostitution des celles-ci serait due à la pauvreté généralisée, l’instabilité
dans leurs familles, la non scolarisation mais aussi le dégout d’étudier.
Il est donc question d’appréhender les facteurs qui poussent réellement les filles mineures à faire
l’activité sexuelle dans le Quartier Panzi.
Pour mener le travail à bon port, l’approche mixte a été d’usage en vue d’apporter des éléments
de réponse à notre problématique.
Le contexte de l’exploitation des filles mineures dans le Quartier Panzi est tel que les nganda et
bistrots engagent les filles dans le sens de leurs offrir une opportunité de travail. Avec tout ce
qu’il y a comme problèmes sociaux qu’elles rencontrent dans leurs familles, elles sont de fois
contraintes de chercher la survie à tout prix. En effet, la plupart d’elles sont soit orphelines,
d’autres sont victimes de la séparation ou divorce de leurs parents, mais aussi proviennent des
familles pauvres en majorité au point qu’elles ont un niveau d’étude post-secondaire ou même
analphabète. Une fois œuvrant dans les nganda ou bistrots comme serveuses, elles parviennent à
faire la sexualité rémunérée malgré leurs âges.
C’est là que dans le cadre de s’adapter à la présente vie et arriver à chasser la honte qu’elles
apprennent à être alcooliques voir même toxicomanes.
Les conséquences qu’elles courent sont plus les maladies sexuellement transmissibles avec des
relations parfois non protégées, les grossesses précoces, les maladies psychosomatiques liées à
leurs états émotionnels mais aussi les maladies mentales liées à l’usage excessif des drogues.
ABSTRACT
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This work involves the sexual exploitation of minors in the nganda and bistros of the
Panzi District. By focusing on the questioning of what are the factors that push minor girls to
engage in sexual activity, we started from the hypothesis that their prostitution would be due to
generalized poverty, instability in their families, the lack of schooling but also the distaste of
studying.
It is therefore a question of understanding the factors that really push minor girls to engage in
sexual activity in the Panzi District.
To carry out the work successfully, the mixed approach was used in order to provide elements of
response to our problem.
The context of the exploitation of minor girls in the Panzi District is such that nganda and bistros
hire girls to offer them a work opportunity. With all the social problems they encounter in their
families, they are sometimes forced to seek survival at all costs. Indeed, most of them are either
orphans, others are victims of the separation or divorce of their parents, but also come from poor
families in the majority to the point that they have a post-secondary level of education or even
illiterate. Once working in ngandas or bistros as waitresses, they manage to have paid sex despite
their ages.
It is there that in the context of adapting to this life and managing to chase away shame that they
learn to be alcoholics or even drug addicts.
The consequences they face are more sexually transmitted diseases with sometimes unprotected
relationships, early pregnancies, psychosomatic illnesses linked to their emotional states but also
mental illnesses linked to excessive use of drugs.
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0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 Problématique
Les enfants font l’objet de divers types d’exploitations, spécialement les filles qui sont les
plus vulnérables, cependant l’exploitation sexuelle est l’une de pratiques les plus répandues dans
le monde. Ces faits devraient être considérés comme des faits de traite selon l’article 3-A du
protocole de Palerme en droit international (Almeida LALAYE B, 2022).
Selon l’OIT, l’exploitation sexuelle commerciale des enfants et des adolescents est une violation
grave des droits des enfants et des adolescents et une forme d’exploitation économique similaire
à l’esclave et aux travaux forcés, ce qui implique également un crime de la part de ceux qui
utilisent des garçons, des filles et des adolescents dans des activités sexuelles rémunérées (OIT,
2020). Si l’exploitation sexuelle peut être subie par des adultes et des enfants de tout genre, la
majorité de personnes qui se prostituent dans le monde, près de 80% sont des femmes ou des
fillettes (Fondation Scelles, 2012).
Appuyé sur les définitions de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique de
Nations Unies (ESCAP, 2018), le présent travail sous-entend l’exploitation sexuelle des filles
comme un abus sexuel infligé à des enfants mineures âgées de moins de 18 ans qui comporte une
transaction commerciale. L’abus sexuel fait référence à l’utilisation d’un enfant par une personne
qui se trouve en position d’autorité, pour la gratification de ses besoins sexuels, en utilisant la
force ou d’autres moyens (UNICEF, 2015).
Actuellement, selon la fondation Scelles, 70% des enfants prostitués se trouvent dans les pays du
tiers monde tels que l’Asie du Sud Est, les grandes villes d’Amérique latine, l’Afrique et le
moyen orient où dans les catégories sociales très défavorisées des pays riches. En Europe
notamment, le phénomène se repend dans les pays de l’ancien bloc de l’Est dans les pays riches
des enfants moins nombreux sont proposés par internet ou encore entrainés dans des séances des
photos ou films pornographiques. Ces jeunes ont entre 12 et 18 ans (Fondation Scelles, 2019).
En Afrique subsaharienne, l’exploitation sexuelle des enfants ou la prostitution des enfants est
une industrie dans laquelle des mineurs sont les biens échangés sur un marché pour des activités
sexuelles (Département américain de la justice, 2010).
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Elle est de plus en plus reconnue comme un problème social et représente une violation des droits
humains et des efforts sont déployés pour lutter contre ce fléau. Ces dernières années, ce marché
prospère en Afrique subsaharienne avec une offre et une demande fiables de services sexuels
(Richard Koami et Landry Kuate, 2021).
La République Démocratique du Congo (RDC) quant à elle, est classée 60 ème sur 60 pays par
l’Indice « Out of the Shadows » sur la réponse aux abus et à l’exploitation sexuels des enfants,
avec un score de 26,43. Le pays est en bas du classement derrière le Burkina Faso (28,6) et le
Pakistan (28,6) (The Economist Intelligence Unit, 2019).
L’indice « Out of the Shadows », développé par l’Economist Intelligence Unit, mesure la façon
dont les nations abordent la question des abus et de l’exploitation sexuels des enfants. Les
données publiées pour les 60 premiers pays montrent que les gouvernements, le secteur privé et
la société civile doivent davantage œuvrer pour protéger les enfants contre les violences sexuelles
et respecter les engagements qu’ils ont pris dans le cadre de la cible 16.2 des objectifs de
développement durable des Nations unies.
La position de la RDC dans l’Indice peut s’expliquer par divers facteurs, tels que le caractère
incomplet du cadre juridique, politique et institutionnel pour prévenir et combattre l’exploitation
sexuelle des enfants, le manque de données concrètes sur la prévalence de ces crimes et
d’importantes défaillances pratiques en matière d’accès à la justice et au rétablissement pour les
enfants ayant subi de l’exploitation sexuelle (ECPAT International, 2021). L’Indice a évalué la
RDC comme ayant un environnement instable, avec un score de 36/100 sur l’indicateur
d’instabilité qui examine une série de risques sociaux et politiques (The Economist Intelligence
Unit, 2019).
En 2018, près de 73 % des Congolais vivaient sous le seuil international de pauvreté (Banque
Mondiale, 2021). La vulnérabilité à l’exploitation sexuelle des enfants vivant dans la pauvreté est
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aggravée par un faible accès à l’éducation, le travail infantile et le peu de capacités des organes
de protection sociale (ECPAT International, 2021). Bien qu’il n’y ait pas de donnée officielle du
gouvernement, près de 70 000 enfants seraient en situation de rue en RDC, selon un rapport de
2018 des Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique, 2018).
Pour survivre, ils recourent au vol, à la mendicité ou à la participation active à leur propre
exploitation via le sexe de survie (Médecin du Monde, 2019).
Des études universitaires et de la société civile ont montré que les enfants travaillant près des
zones minières ou comme travailleurs domestiques en RDC risquent aussi d’être exploités ou
abusés sexuellement (Sovacool, B. K, 2021).
Dans la ville de Bukavu et dans plusieurs recoins, plus précisément le quartier Panzi, la présente
réalité couvre le même abord.
Certes, l’exploitation sexuelle est une question sensible, particulièrement quand il s’agit des filles
mineures, d’autant plus que le sujet interpelle les valeurs et repères personnels, sociétaux,
culturels, spirituels, ainsi que nos relations à l’argent et aux biens matériels ; de cela, il faut un
œil plus regardant quant à ce.
Quels sont les facteurs qui poussent les filles mineures à faire l’activité sexuelle ?
- Quel est le profil des enfants exploitées sexuellement dans le Nganda et Bistro dans le
quartier Panzi?
- Quelles sont les conséquences provenant de cette activité sexuelle chez les filles
mineures?
- Quelle stratégie adopter pour l’intégration socio-économique de ces dernières ?
- La prostitution des filles mineures serait due à la pauvreté généralisée, l’instabilité dans
les foyers (polygamie…), la non scolarisation, voir même le dégoût d’étudier;
- Les filles exploitées sexuellement dans les Nganda et bistrots du quartier Panzi auraient
un âge allant de 14 à 17ans avec un niveau d’étude analphabète et post-secondaire et
majoritairement elles proviendraient des milieux moins reculés que le centre-ville.
- Les conséquences de cette activité sexuelle seraient les maladies sexuellement
transmissibles (des IST/SIDA), grossesses précoces, avortement provoqué et même le
sous-estime social ;
- L’encadrement et l’apprentissage des activités lucratives à cette catégorie sociale peut leur
permettre de s’auto prendre en charge que de vivre grâce à l’exploitation sexuelle.
0.3 Objectifs du Travail
0.3.1 Objectif Général
L’objectif général du présent travail est d’appréhender les facteurs qui poussent
réellement les filles mineures à faire l’activité sexuelle dans le Quartier Panzi.
0.3.2 Objectifs spécifiques
- D’étudier le profil de ces filles mineurs exploitées sexuellement dans le cadre de remonter
les faits ;
- De cerner les conséquences auxquelles elles sont confrontées vis-à-vis de leurs
exploiteurs ;
- De proposer des pistes de sortie dans le cadre de la réintégration de celles-ci dans la
société.
0.4 Choix et intérêt du sujet
Intérêt personnel et social
Le sujet porte notre attention dans le souci de bien connaître pourquoi les filles mineures
sont dans l’activité d’exploitation sexuelle ; Comprendre au fond les facteurs qui causent que
les jeunes se livrent à l’activité sexuelle au lieu de pouvoir créer des activités pouvant leurs
permettre de vivre en bonne condition sans plus de risque sur le bienêtre sociale, physique,
moral et intellectuel
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Nous avons choisi ce sujet pour essayer de comprendre les difficultés auxquelles sont
confrontés ces enfants suite à leurs non scolarité, l’abandon par les parents qui ne prend pas
bien soins d’elles, le rejet de la société et ses répercussions sur la société ; Il est utile dans la
mesure où il nous permet de bien comprendre et maitriser comment les enfants sont victimes
de l’exploitation sexuelle, son astuce et les différents problèmes et solutions qu’elle apporte
sur l’enfant.
Intérêt scientifique
Nous avons choisi ce sujet de recherche dans le but de vouloir donner une nouvelle
approche par rapport aux autres chercheurs sur la considération des enfants exploités
sexuellement parce que les réalités sont mouvementées et cela par le temps et les
circonstances. Ce travail servira de base des données pouvant permettre aux chercheurs, ONG
et institutions publiques qui militent pour la protection des enfants à s’imprégner de la
situation des filles prostituées.
0.5 Délimitation du sujet
Le présent travail qui porte sur l’exploitation sexuelle des mineures dans les Nganda et
Bistro au quartier Panzi, son champs d’étude est en République Démocratique du Congo,
province du Sud-Kivu, commune d’Ibanda, quartier Panzi dans les Ngandas et Bistros de cette
entité.
Commencé par une introduction générale, ce présent travail compte trois chapitres
présentés comme suit :
Le chapitre premier parle de l’approche conceptuelle et méthodologie. ; Le chapitre deuxième
traite de la présentation des données récoltées/résultats; quant au chapitre troisième, il parle de
l’analyse/interprétation des données (résultats) et pistes de solutions, enfin interviendra une
conclusion qui devra mettre fin au présent travail.
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Il sera question de faire une brève définition des concepts clés qui émergerons au cours de notre
étude.
1. Enfant
C’est encore un être humain sans différenciation de sexe dans les premières années de sa vie et
avant l’adolescence (Dictionnaire de la langue Française, 2020).
Du point de vue biologique, le terme enfant désigne les membres d’une classe d’âge dont les
critères de définition varient en fonction des attitudes, des époques et des âges. Il vient du latin
« infantia » ce qui veut dire le défaut d’éloquence. En psychanalyse, infans désigne celui qui ne
parle pas en raison de son immaturité, celui à la place duquel on parle (Catherine T., Jacqueline
L.,2005).
2. Enfants Mineurs
Le mineur est l'individu de l'un ou l'autre sexe qui n'a pas encore atteint l'âge de dix-huit
ans accomplis et qui est en conséquence frappé d'incapacité juridique sauf en cas d'émancipation
(Dalloz, 2022).
Selon le dictionnaire, un enfant mineur c’est une personne qui n’a pas atteint l’âge de la majorité
(Le Robert, 2015).
En termes de Jurisprudence, il signifie celui qui n’a point atteint l’âge prescrit par les lois pour
disposer de sa personne, de son bien (J. Bigot, 2009).
âgée de moins de 18 ans ». Toute Fille ou garçon âgé de moins de 18ans est donc mineur (Me.
Mbokolo E, 2013).
3. Exploitation
L'exploitation est une action de mettre en valeur quelque chose en vue d'en tirer un profit
(Larousse, 2020).
C'est encore une action de tirer un profit abusif de quelqu'un ou de quelque chose. (Goncourt,
Journal,1870).
Elle est encore définie comme une action d'exploiter quelqu'un par des traitements injustes (Le
Robert, 2020).
4. Exploitation sexuelle
L’exploitation sexuelle implique qu’une personne profite du corps d’une autre à des fins
sexuelles en vue d’en tirer un avantage (financier ou autre). Généralement, l’exploiteur profitera
de l’état de vulnérabilité ou de dépendance de sa victime, dont la dépendance aux drogues ou à
l’alcool. L’exploiteur (homme ou femme) peut être mineur ou majeur et il peut agir pour son
compte personnel ou pour le compte d’une organisation criminelle (gang de rue, crime organisé)
(Gouvernement du Québec, 2022).
Plusieurs formes de violence sont utilisées par l’exploiteur pour maintenir son emprise sur sa
victime et l’obliger à se prostituer. Par exemple, l’exploiteur peut :
- Amener sa victime à commettre des actes criminels pour mieux la manipuler par la suite
(violence psychologique);
- Dominer sa victime en la menaçant physiquement ou en la frappant (violence physique);
- Menacer de s’en prendre aux membres de la famille de la victime (violence psychologique);
- Faire subir des agressions sexuelles à sa victime (violence sexuelle);
- Séquestrer sa victime, la priver de nourriture ou de vêtements pour mieux la contrôler
(violence psychologique, économique et physique).
L’exploitation sexuelle désigne encore le fait d’abuser ou de tenter d’abuser d’un état de
vulnérabilité d’une personne (par exemple, quelqu’un qui dépend de vous pour sa survie, pour les
rations alimentaires, les manuels scolaires, le transport ou d’autres services), d’un rapport de
force ou de confiance inégal en vue d’obtenir des faveurs sexuelles, y compris mais non
exclusivement, en proposant de l’argent ou d’autres avantages sociaux, économiques ou
politiques. Cela comprend la traite des êtres humains et la prostitution (UNHCR,2022).
Il existe une confusion fréquente entre l’exploitation et les abus sexuels, d’une part, et le
harcèlement sexuel, d’autre part. La principale différence concerne les personnes qui en sont
victimes (qu’on appelle aussi « les survivant(e)s »).
L’abus sexuel désigne toute atteinte physique à caractère sexuel commise par la force, sous la
contrainte ou à la faveur d’un rapport inégal, ainsi que la menace d’une telle atteinte. Il comprend
l’esclavage sexuel, la pornographie, la maltraitance des enfants et les agressions sexuelles
(UNHCR, Op.cit.).
Selon le premier Congrès mondial de Stockholm (1996), l’abus sexuel est réalisé par une
personne qui possède une certaine autorité sur l’enfant, que ce soit un membre de sa famille, de
sa communauté, un enseignant, ou encore un membre de l’autorité. Les enfants vulnérables et
sans défense sont les premières victimes de cet abus de pouvoir réalisé par les adultes.
La RDC a ratifié les principaux instruments internationaux et régionaux sur les droits de
l’enfant, y compris la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Au niveau national,
des codes et de lois ont été adoptés sur les droits de l’enfant et les violences sexuelles. La loi La
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loi N°09/001 du 10 Janvier 2009 portant protection de l’enfant à son article 60 et 61 établit un
cadre juridique global relatif aux droits de l’enfant et couvre des formes d’exploitation sexuelle
des enfants, mais malgré son adoption, le cadre juridique contre ces crimes est incomplet. Par
exemple, la définition juridique de la traite des enfants n’est pas conforme au droit international,
la qualification pénale de la vente d’enfants à des fins sexuelles n’est pas clairement identifiable
et diverses formes d’exploitation sexuelle des enfants en ligne ne sont pas couvertes par les textes
juridiques (ECPAT International, 2021).
Les lois sur les violences sexuelles à son article 3 stipule que quiconque aura attenté aux mœurs
en excitant, facilitant ou favorisant pour satisfaire les passions d’autrui, la débauche ou la
corruption des personnes de l’un ou l’autre sexe, âgées de moins de 18 ans, sera puni d’une
servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de cinquante mille à cent mille francs
congolais constants. Le fait énoncé à l’article précédent sera puni d’une servitude pénale de dix à
vingt ans et d’une amende de cent mille à deux cent mille francs congolais constants, s’il a été
commis envers un enfant âgé de moins de dix ans accomplis.
Les enfants victimes d’exploitation sexuelle en RDC ont droit à une « protection spéciale », y
compris la tutelle de l’État, le placement en famille d’accueil et d’autres mécanismes de
protection de l’enfance. Néanmoins, une évaluation de 2018, menée par le Bureau International
Catholique de l’Enfance a souligné que ces services ne sont pas pleinement fournis par le
gouvernement (Bureau International Catholique de l’Enfance, 2019). Sans service spécialisé géré
et financé par l’État pour soutenir les enfants victimes d’exploitation sexuelle, des organisations
non-gouvernementales comme Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral ou
la Fondation Panzi ont créé des services à guichet unique pour les victimes de violences sexuelles
offrant une aide médicale, juridique, psychosociale et socioéconomique dans un même lieu
(Mukwege, D. and Berg, M, 2016). Néanmoins, ces services sont rares dans le pays et dépendent
des financements, parfois instables, des donneurs internationaux. Depuis 2017, la Fondation
Panzi a aussi ouvert 4 refuges à Bukavu délivrant un soutien complet à des filles de 10 à 14 ans
ayant été exploitées sexuellement dans des établissements de prostitution (Panzi Foundation
RDC, 2019).
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Délimitation
Relief et Sol
PANZI fait partie du relief montagneux qui domine la partie Est de la RDC. Son espace est une
succession de colline entre lesquelles une petite vallée longeant la rivière Ruzizi et son affluant
KAMAGEMA. Le quartier PANZI a les mêmes caractéristiques que colles de la ville de Bukavu,
il se trouve entre 2°30’ de l’attitude oscille entre 1460 et 1900m (mètres) par rapport au niveau
du lac Kivu.
Le sol est argileux et provient de la décomposition des basaltes, ayant des couleurs différentes
allant du gris noirs ou rouge foncé.
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Climat et Végétation
Le quartier PANZI connaît pratiquement le même climat que celui de la ville de Bukavu
en général. Il s’agit d’un climat tropical humide tempéré par l’altitude. La température moyenne
annuelle est de 20,50°c.
La saison sèche va de Juin à Août tandis que la saison de pluie s’échelonne sur le reste de l’année
avec un janvier, une courte saison sèche de deux semaines.
La végétation est presque inexistante à part quelques petits espaces encore verts dans certaines
parcelles. La vallée de Ruzizi est couverte d’une végétation herbeuse.
Hydrographie
Comme signalé ci-haut le quartier PANZI est bordé à l’Est par la rivière RUZIZI. Le quartier est
traversé dans sa partie Sud par la rivière KAMAGEMA qui se jette dans la RUZIZI en plus :
Tout débute vers les années 50 lorsque les blancs avaient installé un dépôt des fûts contenant
l’essence et c’est l’origine même de la cellule essence MAJOR VANGU. La partie appelée
aujourd’hui BIZIMANA était habitée par STEPHSON BUSMAN.
Il est impérieux de comprendre que le nom BUSMAN tire son origine dans BUS MAN. Dans les
années 60, on commença à se construire des maisons d’habitation dans la cellule MAJOR
VANGU sous le règne du chef CIHASHA, les constructions vont continuer en 1964, et jusque
dans la cellule BIZIMANA.
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Signalons en passant que l’ancien PANZI non comme quartier mais comme habitations de blancs
était toujours dans la commune d’IBANDA.
La végétation est presque inexistante à part quelques petits espaces encore verts dans certaines
parcelles. La vallée de RUZIZI est couverte d’une végétation herbeuse.)
Le quartier PANZI est composé de 7 cellules qui sont : MAJOR VANGU, BIZIMANA,
MBEKE, KAZAROHO, MUCHUNUNU, MULENGEZA I et MULENGEZA II, et les cellules
sont subdivisées en avenues et en « NYUMBA KUMI », ceux qui gèrent à ces différents niveaux
arrivent au pouvoir par nomination.
CELLULE AVENUES
1. MAJOR VANGU Chiherano II, Kimbangu, Chimanga, Kahuzi, Télévision, Chiherano III,
Chihaba, Potea.
2. KAZA ROHO Ntayitunda, Kamagema III, Kamagema I, Kamagema IV, Kamagema II.
3. MULENGEZA I Mulungulungu, Kamagema III, KamagemaI, Kamagema IV, Kamagema
II.
4. MULENGEZA II Biega I, Tubimbi II, Biega II, Biega III, Tubimbi I et Bitshumbi.
5. BIZIMANA Ruwenzori I et II Maman Yemo II, Wimana
6. MBEKE Virunga, Maendeleo, KazibaIII, Kaziba III, Kaziba I, Kamisimbi.
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Le quartier PANZI est peuplé par plusieurs tribus mais la majoritaire est celle de SHI, ceux-ci
sont suivis par le REGA. Le quartier PANZI a une population qui s’élève à 88495 habitants
répartis dans 7 cellules citées ci-haut, voici cette répartition
Homme
N° Cellules s Femmes Garçons Filles Total
1 Major Vangu 2995 3726 7304 5068 19093
2 Bizimana 899 1125 1157 1454 4035
3 Mbeke 2114 2381 2850 3482 10827
4 Kazaroho 2764 3401 4137 4882 15184
5 Muchununu 3085 3480 4270 4840 15675
6 Mulengeza I 2999 3408 4258 5321 15986
7 Mulengea II 1940 2373 2751 3031 10095
Total 16796 19894 23727 28078 88495
Santé
Parmi ces formations sanitaires il y a celle qui sont intégrées et d’autres ne le sont pas dans la
zone de santé urbaine d’IBANDA, les formations intégrées sont au nombre de 3 :
Education
A part les écoles reprises dans ce tableau, il y a aussi des centres de formations des métiers tels
que :
Religion
Nos études sur terrain nous ont permis de relever que la population de PANZI est monothéiste et
Chrétien. Il y a une Paroisse Catholique, les Eglises Protestantes sont nombreuses avec cette
prolifération des sectes à tel point que certaines églises ne sont officiellement reconnues.
Agriculture
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L’agriculture est presque inexistante parce qu’il n’y a pas assez d’espaces pour cette activité dans
le quartier PANZI. Ces qui ont des grandes concessions pratiquent la culture maraîchère mais le
rendement est trop faible, ce qui fait de cette agriculture une activité dérisoire.
Elevage
Quant à l’élevage, on essai les caprins, les porcins et les animaux par des gens animés d’un
mauvais esprit, des conflits entre voisins, etc.
d) Commerce
La population d’étude est un ensemble dont les éléments sont choisis parce qu’ils ont les
mêmes propriétés et qu’ils sont tous de même nature. Autrement dit, c’est aussi l’univers
statistique auquel le chercheur s’interroge, se questionne afin de recueillir les informations
nécessaires. (GRAWITZ, 1998)
Dans le cadre de la présente étude, la population cible est constituée des filles mineures qui
travaillent dans des Nganda et bistrots du quartier Panzi, leurs responsables et les proxénètes.
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2. Echantillonnage
Pour ce travail, nous avions procédé à l’échantillonnage aléatoire de 75 filles mineurs dans 15
Ngandas/bistrots en marge de 5 filles mineurs par Nganda.
Critère d’échantillonnage
- Faire partie des filles travaillant dans l’une des maisons de joie du quartier Panzi ;
- Etre une fille mineure
1.2.3 Temps d’observation
Nous avons réalisé notre enquête pendant 2jours, soit du 29 au 30Novembre 2022.
Pour arriver à un bon résultat tout travail scientifique doit utiliser des méthodes de
recherche et des techniques appropriées afin de certifier les réponses aux conclusions dont il met
à la disposition de la science et ainsi le choix des méthodes et techniques s'avère donc important
pour la démonstration, la recherche, l'analyse et la vérification des vérités poursuivies et dépend
du chercheur lui-même, de la nature et de l'importance du problème qu'il veut résoudre. Raison
pour laquelle nous aurons à faire recours à certaines méthodes et techniques pour mener à bon
port notre travail.
Nous optons pour une approche mixte en vue d’apporter des éléments de réponse à notre
problématique. Deslauriers et Kérisit 1997 ont défini cette approche comme étant un type de
recherche qui pose la question des mécanismes et des acteurs, c’est-à-dire le comment et le qi des
phénomènes.
Les outils retenus, pour collecter les informations, sont la recherche documentaire, l’observation
et les entrevues.
La recherche par méthodes mixtes est une conception de recherche dans laquelle les
chercheurs collectent et analysent des données quantitatives et qualitatives au sein d’une seule
étude pour répondre à leur question de recherche (Voxvo, 2023).
Dans le cadre de ce travail, le recours à la méthodologie mixte nous permettra d’accorder une
attention aux points de vue de nos enquêtées mais nous facilitera beaucoup plus encore sur
l’interprétation statistique de nos données.
a) Observation
Observer signifie porter son attention sur (1) le détail de l’observation, (2) l’information visuelle
ainsi qu’auditive, (3) la dimension temporelle, (4) l’interaction entre les liens avec catégories
mentales (Mortelmans, 2009).
Pour le cas de notre travail, nous avions pris un bon moment d’observer dans le Quartier Panzi
les milieux concentrés en Ngandas et bistrots et de plus près les serveuses qui servent de même
des filles de joie.
Grille d’observation
L'entretien semi directif est appelé également l'entretien à réponses libres ou entretien centré chez
des auteurs comme Grawitz (1993). Selon Quivy et Van Campenhoudt (1995), l'entretien semi
directif n'est pas entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de question précises.
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Pour notre travail, il a été question de proposer le guide d’entretien renfermant plus des questions
ouvertes à des filles de joie dans différents Ngandas et bistrots.
Pour celles qui avaient des difficultés de lire, nous étions obligés de leurs faciliter en complétant
nous-même tandis qu’elles nous dictaient les réponses.
La recherche documentaire
Dans le but d’avoir des données qui sont essentielles à la réalisation du présent travail, nous
avons lu, mais également à rassembler bon nombre d’ouvrages, des rapports, ainsi que des
publications et des articles publiés sur Internet qui portent sur notre sujet d’étude.
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I. Identification de l’enquêté
Les moindres proportions concernent les mineures de 15 ans, soit 17,33% alors que celles qui ont
14ans ne représentent que 1,33%.
Ce qui explique cette réalité c’est le fait qu’elles travaillent en majorité dans les ngandas ou
bistrots comme serveuses. Avoisinant en majorité l’âge adulte, elles paraissent majeures et
difficile de les confondre à des mineures.
Néanmoins, celles qui n’ont jamais été à l’école, représentent aussi 22,66%.
Cette réalité est du tout normal premièrement compte tenu de leurs âges. À moins de 18ans, c’est
normal qu’elles aient un niveau minimum post-secondaire.
Celles qui sont analphabètes les sont parce qu’elles proviennent des familles de beaucoup
d’enfants et pauvres. Les parents sont incapables de payer les études à tous leurs enfants.
Les faibles proportions sont pour les enquêtées qui proviennent de la commune d’Ibanda, soit
12%, suivies de celles qui proviennent des pays voisins, soit 6,7%.
La présente réalité est expliquée par le fait que la commune d’Ibanda soit la commune qui abrite
le centre-ville. C’est là qu’il y a l’essentiel des riches de la ville de Bukavu. Alors que la majorité
de nos enquêtées proviennent des familles pauvres, elles sont souvent concentrées dans la
commune de Kadutu, Bagira et dans les périphériques de la ville de Bukavu, où on trouve les vies
moyennes et basses de la ville.
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Les élèves représentent 9,33% alors que très peu seulement font une activité commerciale, soit
2,66%.
Les serveuses sont en majorité car, avec la situation économique morose de leurs familles, elles
sont contraintes à se débrouiller en cherchant un boulot. N’ayant pas un niveau d’étude
acceptable, elles préfèrent être serveuses dans des ngandas et bistrots.
Tableau N°7. Répartition des enquêtées selon l’état matrimonial des parents
sont séparés, soit 22,66%. Celles dont les parents sont divorcés représentent 21,33%, enfin celles
dont les parents sont encore ensemble ou mariés représentent 16%.
Ces proportions expliquent encore plus les raisons émotionnelles qui font qu’elles soient dans le
métier du sexe, d’autant plus qu’elles soient majoritairement orphelines et victimes des mauvais
théâtres du déséquilibre social.
C’est pourquoi très peu d’entre-elles proviennent des familles stables sur le plan relationnel.
Tableau N°8. Répartition des enquêtées selon le nombre d’enfants dans la famille
Les moindres proportions sont pour celles qui ont deux enfants, soit 10,66%, mais aussi celles qui
n’ont qu’un enfant dans la famille avec 5,33%.
La proportion dominante des filles mineurs venant des familles à cinq enfant et plus s’explique
bien au sens qu’elles sont privées de beaucoup de choses avec la pauvreté de leurs parents. Elles
sont même privées des études, c’est pourquoi elles sont dans la vie de débrouille.
Plus de 3ans 0 0
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Le présent tableau stipule que beaucoup de nos enquêtées sont dans le Nganda entre 6mois et
1ans, et représentent 40%, suivi de celles qui ont entre 3 et 6mois dans les Nganda, soit 32%, en
plus celles qui y sont entre 1et 3mois avec 20%.
Peu seulement d’entre-elles y sont entre 1 et 3ans, soit 8%, alors que celles qui y sont plus de
3ans représentent seulement 5,33%.
Ce qui explique cette exclusion à l’appartenance dans les ngandas à plus de trois ans, c’est parce
qu’elles ont un âge extrême de 17ans. À plus de 3 ans dans le nganda, expliquerait qu’elles y
étaient déjà à 13 ans, ce qui n’est pas du tout normal.
L’influence des amis est dominant au sens que le relationnel est faible au sein de leurs familles.
Elles préfèrent plus se confier à leurs amis qu’aux membres de leurs familles ni même leurs
parents.
Tableau N°11. Répartition des enquêtées selon le moment du premier rapport sexuel
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La très faible proportion concerne les enquêtées qui ont connu le premier rapport sexuel à l’âge
de 14ans.
A 16 ans et 15 ans, c’est l’âge d’une adolescence de phase de découverte et curiosité. C’est à cet
âge que normalement les enfants veulent découvrir leurs corps. C’est ce qui explique le pourquoi
de la dominance de ces proportions.
Tableau N°12. Répartition des enquêtées selon celui qui les avez intéressés à la vie sexuelle
rémunérée
La proportion la plus faible ici est expliquée par le fait que les parents sont protecteurs peu
importe la situation de la vie qu’ils traversent. Un parent responsable ne peut pas envoyer ses
enfants à la prostitution
Les deux parents qui avaient influencé leurs enfants à la vie sexuelle sont aussi des prostituées.
Le fait qu’elles soit aussi nombreuses à prendre l’initiative d’elles-mêmes montre le sens de la
débrouille qu’elles développent face à la pauvreté.
Dans quelle circonstance avez-vous connu la sexualité pour la première fois ?
Tableau N°13. Répartition des enquêtées selon les circonstances de la première sexualité
Néanmoins, très peu d’entre-elles ont connu la première sexualité d’une manière forcée, soit
5,33%.
Les amis qui jouent un grand rôle dans le relationnel alors qu’au niveau de la famille ça dégrade,
ils ont beaucoup d’influence sur les circonstances de la première sexualité. Ce sont eux qui
proposent même les partenaires.
Tableau N°14. Répartition des enquêtées selon les raisons d’abandon d’étude
Néanmoins, certaines d’entre nos enquêtées ont abandonnées les études parce qu’elles ont été
engrossé. Elles représentent 6,6%. Celles qui pensent qu’elles n’avaient pas d’intelligence et ont
été désintéressées par les études représentent 5,4%.
Le manque des moyens des parents pour faire étudier leurs enfants est la grande raison d’abandon
d’étude des filles mineures car la pauvreté est caractéristique dans la plupart de leurs parents mais
ils sont encore nombreux. Les parents sont souvent obligés de faire plus étudier les garçons que
les filles.
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Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous adonner à cette activité ?
Celles qui étaient motivées par les amis représentent 16%, alors que celles qui y sont parce
qu’elles n’allaient plus à l’école représentent 13,33%.
La pauvreté domine parmi les motivations qui font à ce que les filles mineures s’adonnent à la vie
sexuelle rémunérée parce qu’elles sont à la quête de la survie.
Les raisons qui viennent en suite, notamment la perte des parents et la séparation des parents
motivent aussi car elles affectent leurs émotions et conduisent aussi à la pauvreté.
Faites-vous cette activité par volonté personnelle ou par impulsion d’une tierce personne ?
Celles qui le font par impulsion d’une tierce personne ne représentent que 17,33%.
La présente réalité trouve explication dans la provenance des familles des filles mineures. Déjà
pauvres, venant des milieux de fois reculés mais avec un déséquilibre social, elles prennent elles-
mêmes la décision d’affronter la vie de la prostitution.
Tableau N°17. Répartition des enquêtées selon la connaissance du métier par les
parents et leurs accords
Néanmoins, une trop petite portion de parents sait et est d’accord, soit 2,66%.
Il est normal de voir que plusieurs parents ne soient pas au courant ni d’accord que leurs enfants
soient dans la vie de la prostitution. Cela montre encore le problème au niveau du relationnel au
sein de leurs familles. Les enfants ont du mal à entretenir des relations de confiance avec leurs
parents ou d’autres membres de la famille.
Les deux parents qui savent que leurs filles sont dans la vie de la prostitution sont celles qui sont
aussi prostituées et qui les avaient intéressées à cette vie.
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Tableau N°18. Répartition des enquêtées selon qu’elles travaillent pour le compte
d’une tierce personne ou non
Celles qui travaillent pour le compte d’une tierce personne représentent 14,66%.
Ce paramètre est beaucoup plus lié à la raison de la conviction personnelle qui a fait à ce qu’lles
soient dans la prostitution. Parce qu’elles y sont majoritairement par conviction personnelle, c’est
normal qu’elles soient nombreuses à ne pas travailler pour le compte d’une tierce personne.
Le présent tableau nous montre que parmi celles qui travaillent pour le compte d’une tierce
personne, la majorité d’elles reçoivent leur argent mais le partenaire paye la chambre. Elles
représentent 62,66%, suivi de celles qui ont bien défini un pourcentage pour chaque partenaire,
soit 25,33%.
La faible proportion concerne les transactions qui se passent directement par la caisse, soit 12%.
Pour celles qui font le métier pour le compte d’une tierce personne, les transactions se font plus
au niveau personnel car les exploiteurs couvrent leurs traces. Ils laissent la responsabilité aux
clients de payer juste la chambre et c’est là qu’ils se retrouvent. Une fois il y a un problème, c’est
le client qui est poursuivi.
Comment vous vous êtes adapté à la vie sexuelle rémunérée alors que vous êtes encore
enfant ?
Tableau N°20. Répartition des enquêtées selon les manières d’adaptation à la vie sexuelle
rémunérée
Pour d’autres, les amis les ont aidés à s’adapter, soit 24%, alors que d’autres encore, l’argent
qu’elles recevait leurs avaient permis de s’adapter, soit 17,3%.
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Les raisons qui expliquent l’usage de la drogue et l’alcool comme le moyen le plus dominant de
l’adaptation à la prostitution proviennent de l’influence des amis toxicomanes et alcooliques. La
croyance qu’elles acquièrent des amis les accroches.
Tableau N°21. Répartition des enquêtées selon les difficultés rencontrées dans le métier de
professionnel de sexe
Il est tellement normal de voir que les grossesses non désirées soient parmi les grandes difficultés
qu’elles rencontrent d’autant plus qu’elles sont parfois victimes des pratiques sexuelles hors
normales qui leur demande de ne pas utiliser les préservatifs pour la protection.
Tableau N°22. Répartition des enquêtées selon qu’elles se sentent libres et épanouis dans
l’activité
Total 75 100
Il ressort de ce tableau que beaucoup de nos enquêtées ne se sentent pas libre et épanouis dans
l’activité sexuelle rémunérée, soit 53,3%.
Néanmoins, celles qui se sentent libres et épanouis dans l’activité représentent aussi 46,7%.
Les proportions ici ne sont pas du tout éloignées les unes des autres parce que d’une part elles
sont dans le métier en grande partie par conviction personnelle mais aussi une fois dans le métier,
elles ne trouvent pas du tout ce qu’elles espéraient avant d’y être.
Quelles sont selon vous les valeurs sociales que vous avez déjà perdues en exerçant cette
activité ?
Depuis que vous êtes dans ce métier, qu’est-ce qui a changé dans votre vie personnelle ?
Tableau N°23. Répartition des enquêtées selon le changement personnel observé depuis
l’intégration dans le métier
D’autres encore sont devenues toxicomane et alcooliques, soit 20% alors que celles qui ont
perdues l’amour envers les membres de leurs familles représentent 10,66%.
D’autant plus que nos enquêtés ce sont rendues beaucoup plus dans ce métier par la
motivation de la pauvreté, il est normal de voir qu’en majorité elles soient devenues cupides.
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Elles ont besoin d’avoir de l’argent à tout prix, au point d’accepter même les pratiques
sexuelles hors normales pour de l’argent. Cela leurs poussent encore à devenir égocentriques.
La raison qui explique qu’elles prennent de l’alcool tous les jours c’est dans l’ensemble de leurs
clients. D’habitude plusieurs de leurs clients avant de demander un service sexuel, commence
toujours par faire une consommation et en profite pour leurs acheter la boisson avant de proposer
quoi que ce soit. Mais aussi une fois prendre de l’alcool, elles perdent souvent contrôle, ce qui
leurs facilite la tâche dans le métier.
Tableau N°25. Répartition des enquêtées selon la fréquence de la prise des drogues
Celles qui viennent en plus, sont celles qui se droguent 2 à 3fois la semaine.
Tellement que la drogue est punissable par la loi et n’est pas facilement trouvable que l’alcool,
c’est la raison pour laquelle la majorité d’entre-elles la prenne la une fois la semaine.
Tableau N°26. Répartition des enquêtées selon les valeurs sociales perdues dans l’exercice
de l’activité
La faible proportion concerne celles qui disent qu’elles ont perdues la politesse.
Il est tellement normal de voir que la majorité de nos enquêtées reconnaissent avoir perdu la
considération au niveau de la société car nous sommes dans une société où le métier du sexe est
tellement jugé par la société. Les prostituées dans la société ne sont pas considérées.
Parce qu’elles sont devenues cupides, cela explique pourquoi elles ont perdu la crédibilité et la
loyauté.
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Tableau N°27. Répartition des enquêtées selon les risques sanitaires possibles en exerçant
l’activité sexuelle rémunérée
Celles qui disent courir le risque des maladies psychosomatiques viennent ensuite avec 29,33%.
Enfin, viennent celles qui disent courir les maladies mentales dues aux drogues avec 10,66%.
La proportion dominante des maladies sexuellement transmissibles s’explique par le fait qu’elles
reçoivent des clients qui viennent de n’importe où alors que de fois pour l’amour de l’argent elles
acceptent de faire l’acte sexuel sans préservatif, ce qui les exposent beaucoup plus.
Si elles risquent aussi trop les maladies psychosomatiques c’est à cause des déséquilibres
émotionnels qu’elles courent même dans l’exercice de leurs métiers.
Tableau N°28. Répartition des enquêtées selon les moyens de protection contre les maladies
et grossesses
Très peu de nos enquêtées utilisent les méthodes de contraception, soit 5,3%.
Les méthodes de contraceptions ne sont pas beaucoup plus utilisées par les filles mineures parce
que légalement elles ne sont pas autorisées à le prendre. Elles sont encore mineures. Celles qui le
font le font par fraude, c’est pourquoi elles sont peu nombreuses à l’appliquer.
Tableau N°29. Répartition des enquêtées selon la volonté de demeurer dans l’activité
La proportion dominante s’explique ici par le fait que la plupart d’entre-elles ont avouées n’est
pas être à l’aise dans l’exercice du métier du sexe rémunéré. C’est pourquoi en grande partie elles
n’ont pas le désir de demeurer dans l’activité.
Pensez-vous que ça serait facile pour vous de réintégrer dans votre communauté et vivre
comme d’autres filles de votre âge ?
La présente réalité s’explique par le fait qu’elles ont reconnu avoir perdu des valeurs sur le plan
social et qu’elles sont devenues toutes autres. Vu la manière dont elles se jugent, c’est normal
qu’elles pensent qu’elles ne peuvent plus être réintégrer dans la société.
Durant votre moment d’exercice dans ce métier, avez-vous déjà été en contact avec une
personne et/ou soit une association qui est venu vous sensibilisé par rapport à cette
activité ?
Tableau N°31. Répartition des enquêtées selon le contact soit d’une association ou personne
dans le but de la sensibilisation par rapport au métier
Le fait que beaucoup de nos enquêtées ne soient pas encore en contact d’une association ou
personne dans le but de leurs sensibiliser par rapport au métier c’est parce que dans la plupart de
cas, elles le font d’une manière illégale.
Qui est-ce ?
Fondation Panzi 27 36
ONG 30 40
ASBL locales 7 9,3
Les Eglises 11 14,7
Total 75 100
De ce tableau, il découle que parmi les associations sensibilisatrices ou les personnes, les ONG
viennent en première position avec 40%, suivi de la Fondation Panzi avec 36%.
Les Eglises font partie aussi et viennent en troisième position avec 14,7%, enfin les ASBL
locales, avec 9,3%.
La présence beaucoup plus des ONG et de la Fondation Panzi présentent dans les ngandas et
bistrots du Quartier Panzi s’explique par la proximité mais aussi l’intérêt majeur que comptes ces
organisations sur la violence des mineurs.
Tableau N°33. Répartition des enquêtées selon les choses dites par diverses organisations
sensibilisatrices pour arrêter l’activité
La réintégration dans la société vient à la première position des propositions faites par les
organisations sensibilisatrices parce que c’est la base de toute négociation. Tout ce qu’elles
peuvent proposer doit chuter au tour de la réintégration. Les propositions palliatives doivent
normalement venir après qu’il y ait attente.
Tableau N°34. Répartition des enquêtées selon la considération des enseignements reçus par
les sensibilisateurs
Celles qui avaient négligé viennent ensuite avec 30,66%, alors que celles qui ont pris la décision
d’abandonner cette vie représentent 16%.
Enfin, 10,66 % de enquêtées disent prendre le temps de réfléchir sur les enseignements reçus par
les sensibilisateurs.
Il est très normal de voir que nos enquêtées donnent des préalables avant d’accepter les
enseignements reçus des sensibilisateurs parce qu’en dehors de la vie qu’elles se sont taillée, elles
n’ont plus d’autres perspectives. Elles veulent se sentir en sécurité financière une fois hors de ce
métier. C’est pourquoi elles donnent des préalables. Celles qui ont négligé veulent d’abord voir le
concret d’une part, mais d’autres sont devenues tellement accroché à cette vie.
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Les agents de l’Etat (Police) interviennent-ils pour menacer ou arrêter ceux qui vous
exploitent sexuellement ?
Tableau N°35. Répartition des enquêtées selon l’intervention de l’Etat dans le cadre
d’arrêter les exploiteurs
Ce qui explique l’absence totale de l’intervention de l’Etat dans le cadre d’arrêter les exploiteurs
est dû au fait que les propriétaires des ngandas ou bistrots sont couverts par les autorisations de
fonctionner. Le fait qu’ils utilisent les mineures n’est pas vraiment bien vérifié. Les exploiteurs
dans les maisons de tolérances sont ceux qui sont plus victimes des arrestations policières.
Selon vous, si une organisation décide de vous prendre en charge quelle sera votre
réaction ?
Tableau N°36. Répartition des enquêtées selon les réactions une fois prises en charge par
une certaine organisation
Il ressort de ce tableau que la majorité de nos enquêtées disent pouvoir accueillir une organisation
qui pourrait décider de leurs prendre en charge, soit 52%, suivi de celles qui disent qu’elles
peuvent soumettre ces organisations à certains préalables, soit 46,6%.
La faible proportion est expliquée par le fait que majoritairement elles ne sont pas à l’aise dans
l’exercice de leurs métiers. La majorité d’entre elles cherchent un point de sortie mais qui soit
favorable à leurs survies.
Quelles sont les conditions que vous les donnerez pour que vous puissiez rentrer dans
votre communauté ?
Tableau N°37. Répartition des enquêtées selon les conditions possibles à proposer pour
rentrer dans la communauté
Plusieurs d’entre elles conditionneraient l’argent pour une activité commerciale dans le cadre de
réintégrer la communauté car elles ont déjà un penchant un peu plus sur l’argent, en plus elles
sortent des familles pauvres.
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Le fait que trop peu d’elles préfèreraient retourner à l’école est justifié par le dégoût qu’elles
avaient développé quand elles étaient renvoyer tout le temps quand elles étudiaient avant
d’abandonner.
CONCLUSION PARTIELLE
Le présent chapitre qui a consisté à la présentation statistique des données récoltées sur le
terrain a bel et bien répondu aux questions de recherche consistant à savoir le profil des enfants
exploitées sexuellement dans le Nganda et Bistro dans le quartier Panzi, les conséquences
provenant de cette activité sexuelle chez les filles mineures et la stratégie à adopter pour leurs
intégration socio-économique.
Par rapport aux résultats, il s’est bien constaté que l’essentiel de nos enquêtées nagent entre l’âge
de 16 à 17 ans, avec un niveau d’étude primaire mais aussi provenant en grande partie de la
commune de Kadutu et Bagira.
Parmi les facteurs qui favorisent l’intégration du métier du sexe rémunéré chez nos enquêtées
figurent la pauvreté des familles dont elles proviennent, le nombre élevé des enfants dans la
famille, faisant à ce que peu seulement des enfants étudient, mais aussi du côté situation
matrimoniale de leurs parents, dans l’ensemble, les parents sont veufs (ves), pour d’autres ils sont
soit séparés ou divorcés.
Les conséquences qui suivent l’intégration à l’activité sexuelle rémunérée des filles mineures
enquêtées sont entre autres la cupidité à une quantité suffisante, la dépendance à l’usage des
stupéfiants, faisant d’elles toxicomanes et alcooliques mais aussi plusieurs d’elles s’estiment
moins considérées dans la société.
Pour ce qui est des stratégies à adopter pour leurs intégrations socio-économique, alors que la
grande majorité d’entre-elles désirent abandonner l’activité, en préalable elles proposent qu’on
leurs donne l’argent pour faire une activité commerciale
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3.1.1 Les facteurs favorisant l’intégration du métier du sexe rémunéré et profil des enfants
mineures exploitées dans les ngandas ou bistrots au Quartier Panzi.
Majoritairement âgées de 17ans et 16 ans, beaucoup d’elles ont un niveau d’instruction primaire
et secondaire. Néanmoins, une partie non négligeable d’elles est analphabète.
Ces résultats se conforment au travail de Camille Léveillé, 2017 qui stipule que le phénomène de
la prostitution des mineurs concerne majoritairement des jeunes filles âgées de 15à 17 ans.
Caractérisées par la pauvreté dans la plupart de leurs familles, elles ont abandonné les études par
manque des moyens financiers. Plusieurs d’elles vivent dans les familles où le nombre d’enfants
est élevé pourtant les parents n’ont pas la capacité de leurs faires tous étudiés. Ces résultats
s’accordent au travail de Yvonne Clémence BAMBARA, dans les facteurs de risque de la
prostitution des jeunes filles mineures à Bobo-Dioulasso, 2012 qui démontre que les jeunes filles
rencontrées ont des niveaux de scolarisation différent : La majorité des filles mineurs n’ont
jamais été à l’école, suivi de celles qui ont un niveau primaire, enfin un niveau secondaire. Cette
réalité est due à la pauvreté et au déséquilibre de la vie sociale dans leurs familles.
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La majorité d’elles ont cinq enfants et plus dans leurs familles, vient ensuite celles qui sont à
quatre dans la famille. On se rend donc compte que dans l’ensemble, elles sont issues des
familles de beaucoup d’enfants mais pauvres.
Pour ce qui est de leurs milieux de provenance, très peu d’entre-elles proviennent du centre-ville
alors que certaines d’autres proviennent des pays voisins. Celles qui sont majoritaires proviennent
de Kadutu, suivies de celles qui proviennent de Bagira et celles qui proviennent de milieux
périphériques de la ville de Bukavu.
Se référant à la situation matrimoniale de leurs parents, dans l’ensemble de ces filles mineures,
les parents sont veufs (ves), alors qu’une grande partie d’entre-elles ne vivent pas avec tous les
deux parents. D’autres filles de même ont des parents séparés et divorcés.
Ces résultats rencontrent beaucoup plus ceux du rapport Humanium, 2020 qui démontrent que
les guerres, les catastrophes ou encore l’épidémie du VIH/SIDA augmentent chaque année le
nombre d’orphelins. Vulnérables, ces enfants acceptent n’importe quel travail. La prostitution
devient un moyen de survie tant l’activité est lucrative par rapport à d’autres formes de travail
dégradants et dangereux.
Parmi les choses qui ont beaucoup plus motivées les filles mineures à la vie sexuelle rémunérée,
figure en premier la pauvreté, puis la séparation des parents et la mort des parents. Ces résultats
corroborent encore avec le rapport Humanium, 2022 démontrant que la pauvreté est la cause
principale de la prostitution infantile. 77% des enfants prostituées proviennent des familles très
pauvres.
Déjà dans le métier, elles sont toutes devenues soit alcooliques, soit toxicomanes. Plusieurs
d’elles prennent de l’alcool tous les jours et peu prennent de l’alcool au moins 5 à 6 fois la
semaine. De même, pour ce qui est de la drogue, la majorité d’entre-elles prennent la drogue au
moins une fois la semaine. Cela est appuyé aussi par les résultats du rapport de l’ACPE, 2022
stipulant que dans le parcours d’entrée dans la prostitution, la consommation des stupéfiants est
fréquente sur au moins 80% des filles qu’il s’agisse d’alcool, cannabis ou cocaïne.
D’ailleurs, pour qu’elles s’adaptent à la vie sexuelle rémunérée malgré leurs âges, la plupart
d’elles recourent à la prise de la drogue et de l’alcool pour faire face à la honte.
Depuis qu’elles sont dans ce métier, la majorité d’entre-elles sont devenues cupides, soit
(elles ne pensent qu’à l’argent à tout prix au point qu’elles ne peuvent plus recevoir des ordres
des de qui que ce soit), d’autres de même sont devenues égocentriques (elles ne pensent qu’à
elles-mêmes), le pire alors, d’autres ont perdu l’amour envers les membres de leurs familles.
Epstein Marc et Chevelkina, 1994, dans Innocence perdue des enfants russes démontrent par
leurs résultats que la cupidité est la deuxième nature qui anime les enfants mineures quand dans
les métros elles sont accrochées à des passants. Cela va de même à la réalité de notre étude.
Pour ce qui est de l’usage des stupéfiants, elles sont toutes devenues soit toxicomanes ou
alcooliques.
Quant aux valeurs sociales, beaucoup d’entre-elles reconnaissent avoir déjà perdu la
considération dans la société, d’autres pensent avoir perdu la crédibilité et la loyauté, alors que
d’autres pensent avoir perdu les valeurs religieuses.
Sur le plan physique, les conséquences qui s’observent sont d’une part les risques sanitaires.
Parmi les difficultés qu’elles rencontrent dans l’exercice de leurs métiers figure les grossesses
non désirées mais aussi elles subissent des pratiques sexuelles hors normales.
Ça va de même aux résultats du rapport Humanium, 2022 stipulant que la prostitution favorise la
propagation des MST. En effet, des nombreux clients refusent d’avoir des rapports sexuels
protégés avec un enfant. Les enfants sont alors vulnérables à toutes maladie sexuellement
transmissible.
Elles disent courir les risques d’attraper les maladies sexuellement transmissibles, les maladies
psychosomatiques et les maladies mentales, dues à l’usage perpétuel des drogues et alcool.
La grande majorité d’entre-elles ne désire pas demeurer dans l’activité sexuelle rémunérée. Elles
sont prêtes en grande partie de pouvoir accueillir une organisation qui pourrait décider de leurs
prendre en charge.
Dans l’optique d’abandonner la vie sexuelle rémunérée, la grande partie des filles mineures
peuvent le faire à condition qu’il y ait certains préalables.
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Parmi les préalables qu’elles proposent, vient en premier lieu l’argent pour une activité
commerciale, en suite l’apprentissage d’un métier.
Certaines organisations qui se sont fait visibles jusque-là dans le cadre de tenter à leurs réintégrer
dans la société sont entre-autres les ONG, en première position, puis la Fondation Panzi.
La totalité de nos enquêtées n’ont jamais vu les agents de l’Etat (Police) intervenir pour menacer
ou arrêter ceux qui leurs exploitent sexuellement.
3.2 Recommandations
1. Aux Filles mineures
- D’êtres plus visibles et présentes dans les Ngandas/bistrots du Quartier Panzi dans le sens
de s’acquérir de près de la situation que traverse les filles mineures ;
- D’accroitre les sensibilisations sur les MST/SIDA, sur les désintoxications et la
prévention des maladies psychosomatiques ;
- De faire des projets pouvant aider aux filles mineures d’apprendre les métiers ou faire
les petits commerces dans le cadre de leurs réintégrations dans les familles
3. A l’Etat Congolais
- De bien vouloir prendre la responsabilité sur les droits des enfants et chercher à punir
ceux qui exploitent les filles mineures sexuellement ;
- De localiser tous les Ngandas/bistrots utilisant les filles mineures et punir les
responsables;
- De trouver des partenariats avec des organisations capables de réintégrer ces filles dans la
société
CONCLUSION GENERALE
Nous voici au terme du présent travail qui a consisté à l’exploitation sexuelle des filles
mineures dans le Quartier Panzi.
Tout est partie d’un questionnement, celui de savoir quels sont les facteurs qui poussent les filles
mineures à faire l’activité sexuelle, avec d’autres sous questions, celles de savoir quel est le profil
des enfants exploitées sexuellement dans le Nganda et Bistro dans le quartier Panzi, quelles sont
les conséquences provenant de cette activité sexuelle chez les filles mineures et quelle stratégie
adopter pour l’intégration socio-économique de ces dernières.
Dans le cadre d’apporter des réponses provisoires à ces préoccupations, nous sommes partis des
hypothèses telles que la prostitution des filles mineures serait due à la pauvreté généralisé,
l’instabilité dans les foyers (polygamie…), la non scolarisation, voir même le dégoût d’étudier;
Les filles exploitées sexuellement dans les Nganda et bistrots du quartier Panzi auraient un profil
de décrochage scolaire et/ou familial, de dépression, d’ignorance et de trouble.
Les conséquences de cette activité sexuelle seraient les maladies sexuellement transmissibles (des
IST/SIDA), grossesses précoces, avortement provoqué et même le sous-estime social et
L’encadrement et l’apprentissage des activités lucratives à cette catégorie sociale peut leurs
permettre de s’auto prendre en charge que de vivre grâce à l’exploitation sexuelle.
L’objectif poursuivi était donc d’appréhender les facteurs qui poussent réellement les filles
mineures à faire l’activité sexuelle tout en remontant aux causes de racine.
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Ainsi donc, par rapport à nos résultats obtenus, il a été bien clair que le déséquilibre émotionnel
engendré par la situation de perte des parents, de divorce et de séparation ajouté au déséquilibre
financier se caractérisant par la pauvreté généralisée des parents, incapables même des payer les
études, font à ce que les enfants soit contraint à aller se débrouiller dans le métier du sexe
rémunéré.
Dans le cadre de l’adaptation, elles sont de fois confrontées à une vie d’alcoolisme et de drogue.
Néanmoins, dans l’ensemble elles ne sont pas épanoui dans ce métier et préférerait trouver un
point de sortie à condition qu’elles trouvent de l’argent pour une activité rémunératrice ou
qu’elles apprennent les métiers.
BIBLIOGRAPHIE
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- Filles, Pas Epouses. (2017). Le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre.
note d’information. Rencontre de Haut Niveau pour mettre Fin au Mariage des Enfants en
AOC. Sénégal.
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Guide de Terminologie pour la Protection des Enfants contre l’Exploitation et l’Abus
Sexuels. Bangkok: ECPAT International. 20.
- Mukwege, D. and Berg, M. (2016). A Holistic, Person Centre Care Model for Victims of
Sexual Violence in Democratic Republic of Congo: The Panzi Hospital One-Stop Centre
Model of Care. PLoS Med. 13(10).
- Mulumeoderhwa, M. (2016). ‘A girl who gets pregnant or spends the night with a man is
no longer a girl’: Forced marriage in the Eastern DRC. Sexuality & Culture 20. 1042-
1062.
II. Rapports
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les enfants et les conflits armés en République démocratique du Congo. S/2020/1030. 10.
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- Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA). (2020).
République démocratique du Congo : Aperçu des besoins humanitaires 2021. 38.
- Bureau National Catholique de l’Enfance RDC. (2021). Communication personnelle.
- Cellule d’Analyse en Sciences Sociales. (2021). Fermeture des écoles en lien avec le
coronavirus: Impacts de la fermeture des écoles sur la santé, la protection et l’éducation
des enfants. RDC: UNICEF.
- Institut National de la Statistique. (2019). Enquête par grappes à indicateurs multiples
2017-2018, Kinshasa: INS. 14.
- The Economist Intelligence Unit. (2019). Out of the Shadows: Shining light on the
response to child sexual abuse and exploitation.
- The Economist Intelligence Unit. (2019). The Out of the Shadows Index: Shining Light
on the response to child sexual abuse and exploitation. République démocratique du
Congo.
- The Economist Intelligence Unit. (2019). The Out of the Shadows Index: Shining Light
on the response to child sexual abuse and exploitation. République démocratique du
Congo.
- ITU. (2021). Mobile-cellular subscriptions per 100 inhabitants in DRC in 2009 & 2020.
ICT Statistics.
ANNEXES
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GUIDE D’ENTRETIEN
1. PRESENTATION DE LINTERVIEWEUR
Je suis BIRINGANINE SARAH Thérèse, étudiante en 3 ème année de graduat en service social
à l’Université évangélique en Afrique. Je viens solliciter auprès de vous un entretien dans le
cadre de ma recherche portant sur : « l’exploitation sexuelle des mineures dans le quartier
Panzi en commune d’Ibanda ».
Tout en vous promettant que les informations que vous allez nous fournir seront traités dans
toute confidentialité et ne serviront que pour des fins académiques, veuillez nous accorder
quelques minutes.
2. PRESENTATION DE L’INTERVIEWE
1) Age………………………………………………………………………
61
2) Niveau d’étude…………………………………………………………….
3) Milieu de provenance …………………………………………………….
4) L’occupation des parents en vie……………………………………………
5) L’état matrimonial des parents……………………………………………….
6) Nombre d’enfants dans la famille………………………………………………