Vous êtes sur la page 1sur 27

Les mères

célibataires au
Maroc
Plan du travail
• Définition d’une mère célibataire.
• Contexte.
• Quelques statistiques.
• Conséquences psychologiques.
• Le statut juridique: les failles.
• Institutions intervenants par rapport à ce
sujet.
• L’exemple d’un travail effectué par ces
mères célibataires: la collecte des déchets
dans la ville de Casablanca.
• Citations.
• Conclusion.
• Références.
Définition
• Définition d’une mère célibataire : Nom
féminin singulier ; c’est une femme qui a
un enfant sans être mariée
Contexte
• Les femmes ayant des enfants en-dehors du mariage restent un
sujet tabou dans la société marocaine. Ces femmes, en grande
majorités jeunes, pauvres et sans éducation, sont immédiatement
rejetées par la société des qu'elles découvrent leur grossesse et
que le père renonce a sa promesse de mariage. Elles sont souvent
obligées de fuir leurs familles et d'abandonner leurs enfants, la
majorité des naissances “illégitimes” se déroulent hors des
hôpitaux, dans la rue ou ailleurs. Les bébés, eux, sont très souvent
abandonnés ou livrés à des trafics d’adoption. Dans leur jugement
très cruel, la société, les gens bien pensants oublient souvent que
pour faire un enfant, il faut être deux. Que l’homme, lui, n’est jamais
inquiété. Jamais responsabilisé. L’on considère encore que c’est la
femme seule qui a “péché”, que c’est elle qui l’a cherché. Même en
cas de viol ou d’inceste, on la culpabilise.
Statistiques
• Quatre mères célibataires sur cinq abandonnent leur filiation
dans une maternité. D'autres s'en séparent définitivement sur
la voie publique. Au moins cinq bébés « sans père » naissent
chaque jour à Casablanca, selon les chiffres des hôpitaux. La
plupart des mères célibataires sont des jeunes servantes
agressées sexuellement par leur employeur. Dès l'enfance,
elles sont placées par leurs parents dans des familles aisées.
En manque d'amour, ces adolescentes se font engrosser par le
premier venu qui leur promet le mariage. Il arrive aussi qu'elles
se fassent violer. [...] Dès lors, soit elles demandent à l'homme
de les épouser, soit elles se font avorter ou, s'il est trop tard,
vont accoucher secrètement, loin de chez elles, là où personne
ne peut les reconnaître. Si beaucoup sont de candides petites
domestiques venues des campagnes, elles peuvent aussi être
des étudiantes ou travailler dans une quelconque usine.
Répartition des mères célibataires par source de
problèmes :
75 % promesse de mariage
17 % prostitution
7% viol
1% divers
Répartition des Mères célibataires par niveau scolaire :

42% analphabètes
35 % primaire
14% 1er cycle
7% 2ème cycle
2% universitaire
Conséquences
psychologiques
• La plupart des mères célibataires font front à une série de
problèmes et de difficultés desquels elles sont parfois bien
conscientes, qui imposent des limitations sérieuses à son
intégration sociale et à son déroulement personnel.

• Surcharge

• En solitaire les mères célibataires assument les fonctions


parentales, les tâches domestiques, les responsabilités dans
l'éducation et le poids d'être la source unique de revenus de la
famille. Cette surcharge de tâches les condamne généralement à
l'absence de vie personnelle. La pression de la famille d'origine
contribue à aggraver cette situation, dans laquelle elles se
sentent habituellement dépassées.
•Solitude
• Cette situation leur empêche de dédier du
temps à la vie personnelle et sociale, et
contribue à l'isolement et à engendre des
sentiments de solitude, d'abandon. De
plus, l'une des craintes principales de
beaucoup de mères célibataires consiste
à ne pas être aimées avec un fils/une fille,
de ne pas pouvoir refaire sa vie affective
dans un autre couple.
•Dépendance
• Si elles sont plus jeunes, et plus si elles sont des mères
adolescentes immatures en assumant d'énormes
responsabilités, la famille d'origine a l'habitude de
prendre les rênes de la situation et d’établir les normes.
Les grands-pères ont l'autorité. L'enfant, jusqu'à ce
qu'il/elle naisse, n'est de personne. Après, l’enfant
appartient à tous excepte sa mère. Actuellement, les
parents ne les expulsent pas de la maison, mais elles
endurent le mauvais traitement et l'humiliation de celui
qui leur fournit un lieu où vivre et les moyens pour
subsister. Elles se convertissent en "employé de maison"
et les marient le plus rapidement possible, avec lequel
sa vie se convertit en un tourbillon d'événements
auxquels elles se trouvent impliquées sans décider
jamais par eux mêmes.
•Basse estime de soi
• Une série d'événements influent négativement sur
l'estime de soi des mères célibataires : les échanges
physiques qui dérivent de la grossesse, l'isolement de
son groupe d'égales, la négligence des études pour
prendre soin du bébé, la recherche infructueuse d'emploi
sans préparation et expérience, la vie sous les normes
de la famille d'origine qui leur empêche de prendre leurs
propres décisions, la culpabilité pour être resté enceinte,
la perte de toutes les activités gratifiantes et la
prépondérance des activités obligatoires.
•Stigmatisation
• L’actuelle société ne repousse pas comme autrefois la
mère célibataire de forme explicite, comme pécheresse
ou immorale, mais beaucoup de mères célibataires
perçoivent un rejet caché, grâce à leur stigmatisation
comme incultes et analphabètes; elles ne sont pas
tenues en compte dans aucun endroit ni leurs droits
familiers et sociaux sont respectés. Elles perçoivent ce
rejet systématiquement quand elles essaient de négocier
avec les institutions et elles se sentent exclues des
réunions, dans lesquelles les hommes politiques se
dirigent exclusivement vers les professionnels, en les
laissant place.
•Chômage
• Être femme et avoir des charges familières
constituent deux des plus grandes difficultés
d'obtenir un emploi actuellement dans notre
pays. Les mères célibataires ont la nécessité
de travailler pour pouvoir subsister, en étant
la source unique de revenus de leur famille,
mais elles ont aussi les plus grands
problèmes pour la conciliation de la vie
familière et du travail, pour être les seules
responsables de l'élevage des enfants.
•Risque d'exclusion sociale
• Nous considérons que tous ces facteurs
avant mentionnés aident à porter un plus
grand risque d'exclusion sociale: une plus
grande nécessité d'appui économique,
d'emploi, de demeure, de
corresponsabilisation dans des tâches
familières, des services d'appui familier,
de culture et d'éducation
Le statut juridique:

les failles
Au Maroc, la femme va devenir – presque – l'égale de l'homme.
Grâce à la volonté de Mohammed VI, aux pressions des
« modernistes » et sans heurter les religieux, ceci grâce au
nouveau code de la famille Qui a apporté un certain nombre
d’améliorations au statut juridique des femmes.
• Avoir obtenu l’égalité des droits, la suppression du tutorat, la
coresponsabilité parentale, le principe de séparation des biens
et l’abrogation du principe d’obéissance de l’épouse,
Protection du droit de l'enfant à la paternité au cas où le
mariage ne serait pas formalisé par un acte. Avant, la règle était
la non-reconnaissance de l'enfant né hors mariage.
• Seulement, voilà, les nouvelles dispositions du code
concernent non pas la femme en tant qu’individu mais
l’épouse. Le Mariage est donc un passage incontournable pour
avoir ses droits. Les célibataires ne sont pas concernées. Et
les mères célibataires sont les grandes victimes de ce vide
juridique.
le sort des femmes qui accouchent sans être mariées : si elle se risquait
d’aller à l’hôpital, elle était arrêtée, jugée et condamné à 3 à 6 mois de
prisons « pour prostitution » et voir même plus selon l'article 490 du
Code Pénal :"Sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes
personnes de sexe différent qui, n'étant pas unies par les liens du
mariage, ont entre elles des relations sexuelles. L’enfant était soit
emprisonné avec la mère, soit confié à l’orphelinat. L’autre solution pour
les mères célibataires (presque toujours rejetées par leur famille) était
d’accoucher seule… Une femme mariée pouvait être répudié alors qu’elle
était enceinte (parfois elle ignorait qu’elle a été répudiée) et se retrouvait
dans l’illégalité au moment de l’accouchement !
Institutions intervenants
par rapport à ce sujet
• La pratique de l'abandon des bébés à la naissance pose des problèmes
sérieux aux mères et a leurs enfants. Les organisations qui s'engagent à
traiter ces problèmes sont rares, mais l'Institut National de Solidarité Avec
les Femmes en Détresse (INSAF) et l'Association Solidarité avec les
Femmes de Casablanca travaillent depuis des années avec des mères et
leurs enfants.
• En 1999, près de 300 bébés sont retrouvés morts, abandonnés dans les
rues de Casablanca. Indignés par l’horreur de cette situation, des citoyens
de la société civile se mobilisent et créent l’association INSAF. Pour lutter
contre l’abandon de ces bébés, la jeune association se lance alors dans un
programme ambitieux de réinsertion dans la société des mères
célibataires et de leurs enfants, dans le respect de leurs droits et leur
dignité.
• Depuis 2000, INSAF intervient et lutte également contre le travail
domestique des petites filles. En effet, de nombreuses mamans qui
arrivent à INSAF ont été exploitées comme « petites bonnes ». Afin
d’endiguer ce problème à la source, Insaf a lancé un programme de lutte
contre ces pratiques indignes et d’un autre âge.
• Reconnue d’Utilité Publique, le 28 août 2002, lauréate du
Prix des Droits de l’Homme de la République Française
en 2003 et désignée Organe Consultatif aux Nations
Unies, en
Juillet 2005, INSAF continue « ses combats » grâce aux
hommes et aux femmes qui la composent et aux
partenaires qui la soutiennent.
• La première tache de l'INSAF consiste à établir un lien
entre la mère et son enfant. Mme Nabila Tber la
directrice de l’INSAF affirme: "il faut permettre a la
maman de s'occuper et de veiller sur son bébé, pour ne
pas revenir sur sa décision de l'abandonner et lui donner
l'occasion de s'attacher à son enfant et de renouer les
liens …avec lui." L'INSAF aide les mères célibataires à
trouver du travail, à trouver et aménager un endroit ou
vivre et a inscrire leurs enfants dans une crèche.
•SOLFEM
• Depuis sa création en 1985, l’objectif principal de SOLFEM est de
prévenir l’abandon des enfants de mères célibataires par la
réhabilitation socioéconomique de ces dernières. SOLFEM est
présidée par Aïcha Ech-Chenna, figure symbolique de la lutte
contre l’exclusion sociale des mères célibataires au Maroc. Elle fut
l’une des premières militantes à ouvertement parler et agir en faveur
des mères célibataires et de leurs enfants.
• SOLFEM dispose de deux sites d’intervention à Casablanca. Les
programmes offerts aux mères bénéficiaires se basent sur quatre
axes d’intervention. En premier lieu, un service d’accueil, d’écoute,
de suivi psychosocial et juridique est offert. Plusieurs modules de
formation en alphabétisation, cuisine, pâtisserie, couture et
initiation aux droits fondamentaux sont également offerts.
Troisièmement, des activités génératrices de revenus sont mises
sur pied, comme deux restaurants, cinq kiosques de vente et un
service de pâtisserie gérés par les mères et encadré par le
personnel. En dernier lieu, une garderie est à la disposition des
mères bénéficiaires sur chaque site d’intervention, afin d’assurer
les soins des enfants durant les heures de formation et de travail.
Exemples des femmes célibataires
Les mères célibataires se mettent à la
collecte de déchets
• 20 femmes sont engagées comme balayeuses avec la société
responsable de la collecte des déchets et des ordures ménagères à
Casablanca, Sita El Beida. Sortant la tête haute d'une expérience
déchirante, ces mères célibataires ont déjà un avenir devant elles.
Aidées et encadrées par l'association casablancaise Solidarité
Féminine, elles ont comme unique arme de combat, l'immense volonté
de changer leurs conditions de vie, ces femmes ont très vite gagné la
confiance des responsables. Elles ont pu s'intégrer au sein d'un
domaine réservé auparavant aux ouvriers hommes. Ainsi, en peu de
temps, elles ont pu bâtir leur édifice du mérite.
• Munies de balais à longs manches et de chariots, ces femmes
débarrassent chaque jour les rues de la ville des ordures avec
enthousiasme. Sécurité oblige ces ouvrières ont été d'abord
opérationnelles dans des zones du centre ville. En effet 14 balayeuses
sont actives dans l'Arrondissement du Mâarif, 5 autres sont
responsables de la collecte dans l'Arrondissement Sidi Beliout et une
ouvrière prend en charge le ramassage des déchets à Anfa
• Croyant à une unique devise, l'espoir, les
responsables de l'association Solidarité
Féminine ont appris à ces femmes qu'elles ont
désormais le champ libre pour redéfinir leur
statut social et cesser d'être de simples mères
célibataires bannies par la société. «Ce métier
nous honore et nous permet encore une fois de
prouver nos compétences féminines», témoigne
l'une de ces employées de Sita. Pour cette
femme qui souhaite garder l'anonymat et ses
collègues «la propreté est un travail de
femmes».
Citations
• Le règne du rien.
• C'est en intégrant Solidarité Féminine qui a fait les
recherches nécessaires que Aziza a appris son âge.
Depuis un mois elle sait qu'elle a 15 ans, qu'elle est
une enfant qui a un bébé. Exploitée comme petite
bonne depuis qu'elle a 4 ans, violée puis mise
enceinte par un autre homme, découvrant sa
grossesse en se rendant chez le docteur pour des
maux de ventre : Aziza n'a aucune prise sur la vie.
Elle n'est jamais allée à l'école, n'espère rien,
n'attend rien.
• La misère à l'oeuvre.
• Tout est noir dans la vie d’Amina : un
passé exploité de petite bonne et un
présent de fille-mère rejetée. Une bouille
d'enfant qui ne cesse de ressasser une
courte vie passée à travailler, des patrons
qui la harcèlent, un fils dont elle ne veut
pas, un père qui la renie : des larmes qui
coulent à flot et un espoir réduit à zéro.
• La vie qui bascule.
• Des études de droit en cours, une famille qui l'adore, un
ami qui se dit heureux de devenir père… Tout allait bien
dans la vie de Zineb jusqu'à ce jour de 1999 où "l'amour
de sa vie" l'abandonne à la gare de Casablanca. Malgré
la dégringolade, le fatalisme est de mise et aucune haine
n'embrase cette jeune femme, "soutenue par Dieu". Si
ses diplômes pourraient laisser espérer un travail
meilleur, une question lancinante coupe court à toutes
spéculations : "que ferai-je de mon fils ?". Au Maroc, les
crèches publiques sont quasiment inexistantes.
• L'exemple qui permet d'y croire.
• Pour Touria, la galère est terminée. C'est
aujourd'hui la fin des mensonges à une
famille qui l'accepte enfin, la fin des
regrets avec un père qui reconnaît son fils,
la fin de la misère avec un travail annoncé.
Pour elle, l'étape associative est terminée.
Mais derrière la riante jeune femme se
cache un caractère en acier trempé.
Conclusion
• Rare sont les institutions qui traitent le sujet des mères
célibataires car il est considéré encore un sujet tabou
dans notre société ce qui est loin d’être suffisant à savoir
la grande ampleur que porte ce phénomène.
• Un vrai débat de société s’impose : les relations
sexuelles hors mariage, même si elles constituent un
délit, sont une réalité. Elles peuvent conduire à des
naissances non désirées. C’est une autre réalité…
Comment agir en amont et en aval pour éviter aux
enfants un statut de “ould al hram” ? Pénaliser leurs
mères juridiquement et socialement n’est certainement
pas la solution !
Références

• http://www.sos-kinderdorpen.be
• Encyclopédie wikipédia.
• www.solidaritéféminine.org
MERCI POUR VOTRE
ATTENTION
Travail réalisé par:
Sara GUEDAMI.
Ihssane OUCHEGHROUCHEN

Vous aimerez peut-être aussi