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2. Lutte contre la mendicité des enfants
Le Sénégal est, depuis les années 1970, caractérisé par le développement de la
mendicité, pratiquée par différentes personnes, de diverses catégories sociales. Parmi ces
personnes, figurent des handicapés physiques, des aveugles, des lépreux, des mères de familles,
des taalibe, des enfants de la rue. Ces derniers peuvent être des enfants issus de familles
disloquées, des enfants non-reconnus par leurs pères, des enfants abandonnés, des enfants
orphelins de père et/ou de mère, des enfants-jumeaux, des enfants maltraités par leurs parents
ou par leurs tuteurs, des enfants issus de familles de drogués, des enfants de mendiants, des
enfants dont le père et/ou la mère est en prison, des enfants rejetés par leurs familles à cause de
leur délinquance, des enfants ayant honte de retourner chez eux après un séjour en prison, des
enfants handicapés utilisés comme mendiants, des enfants conducteurs d'aveugles, des fugueurs
échappés d'une daara, des exclus du système éducatif, etc.
Si les causes de la mendicité des handicapés physiques, des lépreux et des aveugles
peuvent être facilement identifiables, il en est autrement de celles des talibés et des enfants de
la rue. En effet, si aujourd'hui, la lèpre et la poliomyélite sont presque totalement vaincues, ceux
qui avaient contracté ces maladies auparavant étaient contraints, pour avoir un revenu financier,
de quémander. Il en est de même pour les aveugles qui sont obligés de solliciter le soutien
d’autres individus pour subvenir à leurs besoins. Le travail étant une « denrée » rare pour les
valides, les handicapés, les aveugles et les lépreux, ont très rarement l'occasion de trouver un
emploi. Aussi, il est très difficile pour les mères de famille célibataires de s'en sortir seules et
ces femmes sont souvent stigmatisées par les Sénégalais puisque l’adultère est souvent mal-vu
par la société sénégalaise. La mendicité reste donc une des seules stratégies de survie de ces
femmes.
Pour les enfants de la rue, ils sont très souvent victimes d’exclusion ou de
marginalisation sociale, et parfois acteurs de comportements criminels qui les obligent à
développer leurs propres stratégies de survie. Ne pouvant pas travailler parce qu’étant jeunes,
ils adoptent la mendicité pour subvenir à leurs besoins et/ou à ceux de leurs parents.
Les enfants de la rue sont très souvent assimilés aux talibés ; c’est pour cette raison que
dès que les questions relatives à la situation des enfants-mendiants sont abordées, toutes les
réflexions se concentrent sur les talibés. Dans les grandes villes du Sénégal comme Dakar,
Thiès, Kaolack, Saint-Louis, etc., il est possible d’apercevoir les enfants-mendiants, que l’on
appelle à tort ou à raison talibé, quémander, en pleine journée, au niveau des feux-rouges, des
carrefours, des marchés, des gares routières, des établissements scolaires, des restaurants, bref
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au niveau de tous les espaces publics et les coins de la rue. D’après la description que l’on fait
des talibés, à travers la presse et dans les études, surtout dans celles des ONG, ces apprenants
son présentés comme étant des jeunes souvent sales, pied-nus et portant des haillons. On les
présente comme étant des jeunes vivant parfois dans des baraques délabrées, sans toit, et
couchant à même le sol sans protection, ni isolation, parfois, ne disposant que d’un espace très
réduit pour dormir et certains passent la nuit à la belle étoile. Ces enfants méritent l’attention
des universitaires et d’être accompagnés à tous les niveaux.
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élargie ne relève pas du hasard ; c’est ce type de ménage qui est beaucoup plus conforme aux
valeurs culturelles africaines qui favorisent la vie en famille. Dans ces familles élargies, chaque
membre avait une fonction particulière : l’homme devant s’occuper des charges financières du
ménage et la femme de l’éducation des enfants. Aujourd’hui, avec les crises financières,
l’homme trouve d’énormes difficultés à assurer les charges financières du ménage ; alors, la
femme se trouve dans l’obligation de se livrer à des activités économiques afin de soutenir son
mari dans la gestion financière du ménage. Dans ces conditions, la création de places d’accueil
des jeunes enfants, de structures de répit pour les aidants familiaux, la structuration de filières
professionnelles pour les métiers d’aide à la personne et la solvabilisation de l’aide apportée
constituent des investissements sociaux indispensables à cette conciliation.
5. L’organisation d’une prévention en santé plus précoce et
l’optimisation du parcours de soins
Au-delà de la diffusion de messages de prévention, c’est un véritable parcours de
prévention « citoyen » qui devrait être proposé à chaque individu dès le plus jeune âge et tout
au long de la vie pour favoriser le vieillissement en bonne santé de la population. En termes
de soins, des marges de progression subsistent grâce à une meilleure articulation entre la
médecine de ville et la médecine hospitalière, le développement des nouveaux modes de
rémunération des professionnels, l’extension des maisons de santé pluridisciplinaires, la mise
en place effective du dossier médical personnel.
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profit de Dakar, du fait de la migration (interne et internationale) vers Dakar. Ce qui frappe
cependant, c’est l’aggravation du déséquilibre entre la zone urbaine de Dakar et les autres villes
: près d’un Sénégalais sur quatre (24,1 %) vit dans la capitale qui ne couvre que trois millièmes
du territoire national ; alors que 17,5% seulement résident dans les autres villes. Près de six
citadins sur dix (58,0%) vivent dans la capitale. Néanmoins, la poussée urbaine de la population
est récente, car la population sénégalaise est estimée à 3.110.000 en 1960 avec 2.423.400 en
milieu rural et 686.600 en milieu urbain, soit 77,9% de ruraux. En 1979, elle tournait aux
alentours de 5.508.093 avec 3.855.788 en milieu rural et 1.652.305 en milieu urbain, soit 77,9%
de ruraux. En 1982, sur une population de 6.000.000 d’habitants, 2.000.000 vivaient dans les
villes dont 1.300.000 à Dakar.
La forte concentration de la population dans la région de Dakar est due au fait que
pendant longtemps, une politique de concentration des pouvoirs économique, politique et
industriel a été menée en faveur de Dakar. Il en est résulté un grand déséquilibre entre Dakar et
les autres régions du Sénégal. Cette situation a fait de Dakar une macrocéphalie, c'est-à-dire
une ville prédominante démographiquement sur les autres villes et régions du pays. Mais, le
problème est que cette situation est un facteur favorisant l’exode rural puisque la paupérisation
des campagnes et l’incapacité du secteur agricole à capter et à utiliser sa propre force de travail
sont des facteurs qui favorisent l’exode rural.
Les sénégalais migrent parfois individuellement vers Dakar ; parfois, ils sont
accompagnés de leurs familles. La faiblesse de leurs revenus économiques les a poussés à venir
à Dakar espérant y trouver des meilleures conditions de vie, espérant accroître leurs revenus.
Ce problème est d’autant plus préoccupant que Dakar manque de capacités d’accueil et
d’absorption des migrants qui ont quitté leurs villages. Ils se retrouvent le plus souvent dans les
zones périurbaines telles que Pikine, Guédiawaye, Grand Yoff, etc. Parfois, ils ont de réelles
difficultés d’adaptation en ville. Certains de ces immigrants vont alors recourir à toutes sortes
de stratégies pour assurer leur subsistance en milieu urbain. Pour nous, c’est dans ce contexte
que se développe la délinquance, la criminalité, le commerce informel à Dakar.