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Introduction brève

La perpétuation de l'islam sénégalais repose en grande partie sur l'enseignement musulman,


traditionnellement réalisé dans des écoles coraniques (daara) par des maîtres reconnus pour
leurs compétences religieuses. Des enfants leur sont confiés par leur famille, souvent pauvre
en milieu rural. Une partie de ces écoles migre pour s'installer en ville, suite à divers
bouleversements socio-économiques subis par le Sénégal depuis une quarantaine d'années.
Certains de ces élèves deviennent alors des taalibe-mendiants pratiquant une quête
majoritairement monétaire et entretenant des rapports avec leur maître basés sur des principes
culturels anciens, ayant muté depuis quelques décennies.

Ces mutations se justifient aujourd’hui par le fait que le Sénégal, qui est un pays d’origine, de
transit et de destination de la traite et du trafic des personnes1, voit chaque année des enfants
passés en contrebande à travers ses frontières et être exploités par des trafiquants qui opèrent
en toute impunité, avec parfois la complicité active de la population et de certains parents.
Des garçons font l’objet d’une traite internet à des fins d’exploitation économique, en
particulier dans le secteur de l’agriculture et de la pêche, ainsi qu’à des fins de mendicité.

Le choix de se servir d’enfants à des fins d’exploitation économique n’est pas vain car un
nombre important de sénégalais s'adonne à la mendicité. Un phénomène qui s’explique par la
forte urbanisation du pays dans les grandes villes où la mendicité est ancrée dans l'acceptation
populaire du fait de son lien à l'Islam. Ainsi on distingue plusieurs types de mendiants : les
handicapés moteurs, les femmes mendiantes, les personnes du troisième âge. Mais on note
une recrudescence alarmante du phénomène chez les enfants dont la présence dans les rues
constitue un spectacle désolent c'est pourquoi ils font l'objet d'une protection sur le plan
international par le biais des nombreux accords auxquels le Sénégal a souscrit. Cependant
malgré-le fait que la mendicité soit un délit réprime par la loi il est fort important de noter les
difficultés d'application des textes relatifs à la mendicité du fait des pesanteurs religieuses.

I. Présentation des enjeux/ de vos ensembles spatiaux


a) Présentation des enjeux

- Les enjeux économiques :

« La vérité est que le marché de l’aumône est lucratif ! Il est très rentable avec des enjeux
énormes sur les plans financiers et matériels. Il est alimenté par une offre informelle et
ostentatoire. Ceux ou celles qui justifient la mendicité, oublient de considérer le martyre des
enfants à qui certains prétendus éducateurs obligent de rapporter quotidiennement une
certaine somme d’argent sous peine d’être battus. »2

Il s’agit des premiers enjeux que représente ce phénomène. En effet, ce que le Gouvernement
sénégalais omet de stipuler à la population lorsqu’il aborde ce sujet c’est qu’il est générateur
1
Selon le 16eme rapport sur la Traite des Personnes rédigé par les Etats-Unis
2
https://www.crin.org/fr/biblioth%C3%A8que/archives-des-actualit%C3%A9s/fin-de-la-mendicite-des-enfants-
au-senegal-une-responsabilite
de milliards de francs cfa dans le pays. Cela est notamment prouvé par l’approximation faite
par le coordonnateur de projets, Issa SAKA, de l’ONUDC stipulant que « la mendicité génère
au moins 5,475 milliards de FCfa par an ».3 Pour en arriver à cette conclusion il s’est basé sur
le nombre d’enfants talibés recensés en 2016 dans les rues de Dakar soient 30.000 enfants et
sur le montant quotidien qu’ils doivent ramener à leur maitres coraniques soient 500 francs
cfa.

- Les enjeux sécuritaires :

En plus des talibés-mendiants venant exclusivement du Sénégal, il a été montré que des
enfants venant également des pays de la sous-région sont acheminés au Sénégal afin de
mendier. De ce fait, il apparait nettement que les migrations de ces enfants joueraient
également un frein à la réglementation de ce phénomène. « Selon les chiffres fournis par le
ministère de la Famille au journal "Senego", seuls 829 des 1.374 enfants identifiés par la
police dans le cadre du plan "retrait", entre juin 2016 et février 2017, sont sénégalais. Les
autres sont "importés" des pays voisins : Guinée-Bissau (355) ou Mali (103) et dans une
moindre mesure Gambie ou de Guinée. A l’inverse, des Sénégalais sont envoyés dans d’autres
pays, au gré du marché. Dans les pays en guerre, le problème se pose alors avec d’autant plus
d’acuité que les étudiants, privés de débouchés après leur éducation religieuse, sont souvent
enrôlés dans les groupes de combattants. »4 . Dans cette mesure, il peut se poser la question de
la gestion des frontières mais également celle de la répartition de ces enfants sur le territoire.
En ce sens, la carte ci-dessous représenterait les itinéraires d’enfants talibés en provenance de
la Guinée Bissau et est donc la preuve que la mendicité forcée des enfants talibés a une
dimension régionale inquiétante sous- tendant à des enjeux de sécurité humaine.

3
http://lesoleil.sn/2016-03-22-23-29-31/item/51765-selon-l-onudc-la-mendicite-au-senegal-rapporterait-5-475-
milliards-de-fcfa-par-an.html?tmpl=component&print=1
4
Emile Boutelier, « Talibés : les enfants mendiants du Sénégal, de l'or pour les marabouts » Publié le 15 août
2017, L’OBS https://www.nouvelobs.com/monde/20170731.OBS2779/talibes-les-enfants-mendiants-du-
senegal-de-l-or-pour-les-marabouts.html (Consulté le 28/10/18)
Les
principaux itinéraires, au Sénégal et en Guinée-Bissau, de la migration des talibés – des élèves
d’écoles coraniques les soumettant à la mendicité forcée.

© 2010 John Emerso/Human Rights Watch5

- Les enjeux politico-religieux :

La position de l’État dans le débat lié à la mendicité des enfants talibés est faible. Ce dernier
« admet ne pouvoir scolariser tous les enfants, renonce à imposer un curriculum commun et
prône des contenus de formation adaptés aux demandes locales. Sans les moyens qui lui
permettraient de contrôler pleinement les dispositifs qui se développent hors de son autorité, il
ne peut y intervenir de façon directe. »6 . Or cette faiblesse de l’État risque d’aboutir à une
« prise des responsabilités » par les acteurs religieux. En ce sens, il apparait que la religion a
un pouvoir organisateur au Sénégal et au-delà que ce dernier se déclare comme un pays laïc il
est évident que les pouvoirs religieux ne pourraient permettre au gouvernement de résoudre
ce phénomène dont les enfants sont victimes de manière quotidienne.

Cet influence du religieux sur le politique se justifie, par ailleurs, dans le cas spécifique de la
modernisation des daaras proposée par le Gouvernement afin de résoudre le problème mais
dont les acteurs religieux passent totalement outre.

5
https://www.hrw.org/fr/report/2017/07/11/je-vois-encore-des-talibes-mendier/insuffisance-du-programme-
gouvernemental-pour
6
Charlier Jean-Émile, « Le retour de Dieu : l'introduction de l'enseignement religieux dans l'École de la
République laïque du Sénégal », Education et sociétés, 2002/2 (no 10), p. 95-111. DOI : 10.3917/es.010.0095.
URL : https://www.cairn.info/revue-education-et-societes-2002-2-page-95.html
b) Présentation des ensembles spatiaux :

L’exploitation de la mendicité (avec le cas des enfants talibés) : au Sénégal, le phénomène de


la traite à des fins d’exploitation dans la mendicité forcée est omniprésent. Cette mendicité est
conçue comme faisant partie intégrante des études islamiques des Talibés au sein des écoles
(appelées daaras). Certains enfants Talibés sont trafiqués depuis la Gambie, la Guinée, la
Guinée-Bissau, le Mali et la Mauritanie jusqu’au Sénégal et forcés de mendier dans les rues
de Dakar notamment. La cartographie effectuée en 2014 par le Centre Nationale de Lutte
contre la Traite de Personne (C.N.L.T.P) a , en effet, révélé que pour la seule région de Dakar,
plus de 30 000 talibés étaient forcés à mendier, et un recensement couvrant la période 2016-
2017 a permis d’identifier que plus de 14 000 talibés mendiaient à Saint-Louis .7

Présentation du Sénégal
Situé à l’extrême ouest du continent africain, le Sénégal est une République laïque limitée au
Nord par la Mauritanie, à l’Est par le Mali, au Sud par la République de Guinée et la Guinée
Bissau et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. Comprise entre les régions de Kaolack et de
Ziguinchor et la partie inférieure du même nom, la Gambie constitue une enclave de plus de
300km8 à l’intérieur du territoire sénégalais. Les îles du Cap-Vert sont à 560 km au large de la
côte sénégalaise.
Le Sénégal est un Etat membre de plusieurs institutions et aurait donc un cadre juridique très
développé. Il fait en effet partie de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(U.E.M.O.A), mais aussi de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(C.E.D.E.A.O), ainsi que de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (C.E .S) , du
Nouveau Partenariat Pour le Développement De L’Afrique (NEPAD) , de l’Organisation de la
Conférence des Etats Islamiques (O.CI), de l’Union Africaine, de l’Organisation
Internationale de la Francophonie et de l’Organisation des Nations-Unies.
Concernant sa répartition territoriale, le Sénégal est composé de circonscriptions
administratives (14 régions, 45 départements et 117 arrondissements) et des collectivités
locales (45 départements et 557 communes).

7
« La lutte contre la traite des personnes au Sénégal : Etat des lieux et mise en œuvre du Plan d’Action
National », Rapport annuel Janvier 2012/ Juin 2014, CNLTP
8
Selon l’ANSD
Carte du Sénégal 9
Il est nécessaire de rappeler que la capitale du Sénégal est Dakar. Et en tant que capitale,
Dakar regroupe la plus grosse part de l’activité économique du pays et réunit également
l’administration publique centrale et les différentes Institutions Constitutionnelles. C’est
également dans la ville de Dakar que siège toutes les Organisations Internationales ainsi qu’un
grands nombre d’Organisations Non Gouvernementales.
Par ailleurs, en sachant que la mendicité des enfants talibés est un phénomène répandu à
l’échelle du territoire, cette étude tentera de couvrir sa superficie.
En ce sens, la ville de Dakar, mais aussi celle de Touba en passant par la ville de Saint-Louis
constitueront le cadre spatial de cette étude.

 La région de Dakar
La Région de Dakar est l'une des 14 régions administratives du Sénégal. Elle est constituée de
quatre départements que sont Dakar, Rufisque, Pikine et Gwédiawaye. Ainsi avec plus de
deux millions d’habitants, la ville de Dakar regrouperait 20% de la population et concentrait
80% des activités économiques du pays.
En sachant que la superficie totale de la région représenterait environ 547 de km, il serait
intéressant d'évaluer la portée du phénomène dans cette dernière et savoir quelle serait les
zones les plus touchées.

 La ville de Touba
Touba est la ville où siège la confrérie musulmane des mourides, située à 194 km à l'Est de la
capitale Dakar dans le département de Mbacké. C'est la deuxième (2eme) ville la plus peuplée
du pays avec 753 315 habitants derrière la capitale Dakar.

9
http://fr.getamap.net/cartes/senegal/
Le choix de cette ville n’est pas hasardeux car elle est considérée comme une ville « sainte »
et constituerait donc le lieu idéal pour mesurer l’influence des acteurs religieux dans la
société.

 La région de Saint-Louis
Saint-Louis se trouve à l'embouchure du fleuve Sénégal, à 264 km au nord de la capitale du
pays, Dakar, près de la frontière avec la Mauritanie. Elle compte une population estimée à
946433 habitants en 2012, soit une densité de 48,6 habitants au Km².

II. Problématique

Les talibés mendiants constituent la majorité des enfants en situation de rue au Sénégal. A la
question de savoir à qui profite- t-elle, le constat fait est qu’il s’agit d’une véritable source de
revenu pour les « marabouts » ou « maitres coraniques » représentant les figures d’autorité au
sein des daaras auxquels ils appartiennent. Dans cette optique, « le gouvernement du Sénégal
avait à la suite d’un conseil interministériel tenu en 2010, décidé d’interdire la mendicité.
Neufs marabouts avaient été condamnés pour mendicité forcée »10 , cependant, sous la
pression de nombreuses associations religieuses d’écoles coraniques pour l’arrêt des
poursuites judiciaires, le gouvernement du Sénégal a fini par flancher et donc « passer sous
silence » les différentes affaires. Ainsi les efforts du gouvernement pour mettre fin à la
mendicité et à l’application de la loi se sont alors dégradés

Ils permettent de réaliser que la mendicité forcée, comme tous les trafics illicites, aurait un
impact sur l’économie sénégalaise et pourrait donc une des raisons pour lesquelles le
phénomène ne peut être complétement éradiqué de la société. Ce qui est frappant avec ce
phénomène c’est qu’il persiste et que ce dernier tend à prendre des dimensions inquiétantes.
En ce sens, ce travail se propose de comprendre la situation des enfants talibés du Sénégal.

Grâce aux nombreux rapports d'associations et recherches universitaires sur le sujet une
connaissance de plus en plus riche de la situation de ces enfants peut être faite. Toutefois, ces
études sur le Sénégal se limitent à comprendre les raisons de l'arrivée de ces enfants dans la
rue et/ou leurs conditions de vie, leurs modes d'organisations, leurs activités une fois dans la
rue. Plus rares sont celles cherchant à comprendre le processus de sortie de ces enfants.
Comprendre les éléments qui favorisent ou qui freinent la sortie de la rue d'un enfant ou d'un
adolescent nous semble une chose importante, et directement utile pour leur prise en charge.

Axes de recherche avec vos hypothèses de recherche sur le sujet

Dans un premier temps, il sera question de faire une distinction entre les différentes
catégories d’enfants présents dans la rue en se basant notamment d’un profilage des enfants
rencontrés dans les différentes structures d’accueil visitées lors de l’enquête sur le terrain.

10
« La lutte contre la traite des personnes au Sénégal : Etat des lieux et mise en œuvre du Plan d’Action
National », Rapport annuel Janvier 2012/ Juin 2014, CNLTP
Puis dans un second temps serait de montrer que la mendicité des enfants talibés serait une
construction nationale en conséquence l’influence des acteurs religieux. Avant de montrer
que la prolifération des associations et des Organisations Non Gouvernementales (ONG)
constitue un frein à la régularisation de ce phénomène.

En somme, ce travail aura pour axes de recherche les points suivants :

 Catégories d’enfants présents dans la rue


- Profilage
- Zones d’agglutination
- Daaras (écoles coraniques) auxquels ils sont rattachés = conditions de vie…
 Les causes de la perduration du phénomène
- Facteurs socio-économiques
- Facteur géopolitique
 Les manquements constatés quant à la lutte contre la mendicité
- Examen de l’arsenal juridique
- Posture de l’Etat (des politiques…)
- Rôle des parents/ de la population en tant que frein
- Rôle des acteurs religieux
- Rôle des associations …

Hypothèse générale : 

La mendicité forcée constitue une source de revenue beaucoup trop importante pour être
abolie.

Outre cette hypothèse générale, il existerait des hypothèses spécifiques qui sous-tendent des
problèmes spécifiques :

 Hypothèses spécifiques : 
- Les enfants victimes refuseraient sciemment d’être renvoyés chez eux car ils se plaisent dans
les associations leur venant en aide ;
- Certains recevraient de l’argent de la part des marabouts / maitres coraniques ;
- La facilitation de la traversée des frontières par les populations engendrerait l’aggravation du
phénomène au Sénégal;
- La méconnaissance des textes et bien d'autres facteurs conduiraient au non-respect des textes
relatifs des droits de l'enfant et à la lutte contre la traite des enfants.
- Les marabouts / maitres coraniques refusent l’application de la loi concernant la
modernisation des daaras (écoles coraniques) car cela les empêcheraient d’envoyer plus
souvent les enfants.
III. Acteurs

Dans le cadre de cette étude, les différents acteurs sont :

- Les organisations internationales : OIT, UNICEF


- Les associations : Empire des enfants, Centre Guindi, Enda tiers monde ;
- Les acteurs religieux : les maitres coraniques, imam…

[Contacts potentiels : El Hadji Malick SAMB : Fédérations des Daaras de Dakar & El Hadji
Omar DIENE : Associations des Imams]

IV. Terrain

Plusieurs rencontres sont attendues pour mener cette étude. Les plus importantes se feront
auprès d’associations s'occupant des talibés mendiants. Les conditions n'étant pas
suffisamment favorables, les choix du centre «Guindi» et de l’association l’Empire des
Enfants se sont révélés être un terrain d'enquête plus accessible.

En effet, « l’Empire des enfants » est une association qui gère un centre d'accueil et
d'hébergement pour les enfants en situation difficile. Elle se fixe pour objectif de faire
respecter les droits de l'enfant, en proposant aux enfants qu'elle héberge des repas, des soins,
une éducation (suivant le niveau de l'enfant, cela va de l'alphabétisation à la scolarisation, ou à
la formation professionnelle), etc. Elle recueille ainsi les enfants venant d'eux-mêmes, ceux
placés par l'AEMO ou par la justice. La population recueillie est donc assez hétérogène, mais
la majorité des enfants du centre ont un passé assez similaire, quel que soit le chemin qui les a
conduits à l’Empire des enfants. Le centre dispose d'une grande capacité d’accueil et fait
l’objet d'importante des demandes. Au cours de l’année 2017, elle a notamment accueilli
environ 254 enfants dont 157 ont pu retourner dans leur foyer.11

Compte au centre Guindi, il a été créé en 2003 par l’Etat du Sénégal pour contribuer à la
bonne intégration des enfants en situation de la vulnérabilité dans la vie familiale et sociale.
Le site accueille des enfants en situation difficile, des enfants vulnérables, des enfants battus,
qui passe la nuit dans la rue, loin de leur famille. Et leur offre la prise en charge totale qu’un
enfant est censé avoir dans sa famille.12

L'intérêt d'avoir choisi ce centre et cette association, en plus des écoles coraniques, comme
terrain d'enquête est que la population d'enfants talibés y est importante et relativement
accessible. Ces enfants qui sont, à priori, sortis définitivement de la rue, ont donc achevé leurs
carrières. Ainsi, nous pourrons récolter des récits « complets », allant de l'arrivée dans la rue,
jusqu'à la sortie. Un autre intérêt, plus pratique, est que les enfants du centre sont, de manière
générale, plus « accessibles » que dans d'autres centres, ou directement dans la rue. En effet,
les plus grands d'entre eux parlent suffisamment le français pour qu'un échange soit possible,
et pour les autres, l'équipe éducative pourrait peut-être se proposer pour l'interprétation. Aussi,

11
http://empiredesenfants.sn/
12
http://centreginddi.blogspot.com/
cet échantillonnage d’enfant pourrait apporter une diversité intéressante en ce qui concerne
les parcours et les situations rencontrées, et donc être une source possible d'enrichissement
des résultats.

V. Méthode de recherche

La méthodologie employée a porté en grande partie, à une recherche documentaire ayant


permis de recueillir des informations très importantes pour la réalisation de cette étude.

Au-delà du fait que les ouvrages traitant de la mendicité des enfants- talibés soient quasi
inexistants, des études menées par des organisations du ressort des Nations-Unies, soient
l’Organisation International du Travail (O.I .T), le Fond des Nations-Unies pour l’Enfance
(U.N.I.C.E.F), l’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (O.N.U.D.C)
ou des organisations telles qu’INTERPOL ont permis de mieux appréhender la question. Ces
dernières sont pour la plupart sont disponibles sur internet voire dans les espaces de
documentation (Bibliothèque, Centres de recherche). C’est donc dans ce sens que procéder à
une recherche documentaire sur internet soir la première étape, avant de solliciter des
structures comme l'OSIWA13 , la CNLTP14 et à la bibliothèque du CODESRIA15 (des centres
de recherches présents au Sénégal).

Il serait cependant nécessaire de, par ailleurs, donner à cette étude un caractère sociologique.
Dans cette optique, impliquer le maximum de personnes, en étudiant leur vision sur la
question est nécessaire. Pour se faire et ainsi donner plus de véracité à cette étude,
l’imprégnation des réalités du terrain serait primordiale. Ainsi toutes les méthodes de
recherche énumérées plus haut ont été complétées par la contribution des personnes
ressources sur la question lors d'entretiens  semi-directifs  dans des structures spécialisées tels
que, le centre Guindi et l’Empire des Enfants ( des structures d’accueil d’enfants talibés) ,
l'ONUDC, l'OIT, la CNLTP, mais également le Ministère de la Famille et de l'Enfant, le
Ministère de la Justice, en plus des leaders religieux et de maitres coraniques de daaras dans
les villes de Dakar, Touba et Saint-Louis...

Par ailleurs, l’utilisation du questionnaire permettra d’avoir une certaine cartographie du


terrain en ayant les réelles tendances et les opinions des différentes parties prenantes (il s’agit
ici des parents mais aussi des personnes faisant partie d’association).

13
Open Society Initiativ for West Africa
14
Centre Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes en particulier des femmes et des enfants
15
Council for the Development of Social Science Research in Africa
Bibliographie

 Articles de presse en ligne


- Emile Boutelier, « Talibés : les enfants mendiants du Sénégal, de l'or pour les
marabouts » Publié le 15 août 2017, L’OBS
https://www.nouvelobs.com/monde/20170731.OBS2779/talibes-les-enfants-mendiants-du-
senegal-de-l-or-pour-les-marabouts.html (Consulté le 28/10/18)
- Ndiol Maka SECK, « Selon l’Onudc : La mendicité au Sénégal rapporterait 5,475
milliards de FCfa par an » Publié le 30 Juillet 2016, Le Soleil
http://lesoleil.sn/2016-03-22-23-29-31/item/51765-selon-l-onudc-la-mendicite-au-senegal-
rapporterait-5-475-milliards-de-fcfa-par-an.html (Consulté le 28/10/18)

 Revue

Charlier Jean-Émile, « Le retour de Dieu : l'introduction de l'enseignement religieux dans l'École de la


République laïque du Sénégal », Education et sociétés, 2002/2 (no 10), p. 95-111. DOI :
10.3917/es.010.0095.

URL : https://www.cairn.info/revue-education-et-societes-2002-2-page-95.html

 Rapports

« La lutte contre la traite des personnes au Sénégal : Etat des lieux et mise en œuvre du Plan
d’Action National », Rapport annuel Janvier 2012/ Juin 2014, Centre National de Lutte
contre la Traite de Personnes (C.N.L.T.P), Sénégal
http://cnltp.org/rapport/cartographieaimprimerJuin%202014.pdf

«Je vois encore des talibés mendier». Insuffisance du programme gouvernemental pour protéger les
enfants talibés au Sénégal, Juillet 2017, Human Rights Watch

https://www.hrw.org/fr/report/2017/07/11/je-vois-encore-des-talibes-mendier/insuffisance-du-
programme-gouvernemental-pour

 Documents en ligne

« Fin de la mendicité des enfants au Sénégal : une responsabilité collective », publié le 19


octobre 2010 par Child Rights International Network (C.R.I.N)

https://www.crin.org/fr/biblioth%C3%A8que/archives-des-actualit%C3%A9s/fin-de-la-
mendicite-des-enfants-au-senegal-une-responsabilite

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