Vous êtes sur la page 1sur 8

LIZADEEL

Ligue de la Zone Afrique pour la Défense des Droits des


Enfants et Elèves.

RAPPORT DES ACTIVITES DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE


DE L’ENFANT AFRICAIN

I. Contexte et Justification
a) Historique
Le 16 juin de chaque année, la communauté Africaine célèbre la Journée de l’Enfant Africain
« JEA » pour commémorer les manifestations des écoliers de SOWETO en 1976, en Afrique
du sud. Ces élèves protestaient contre une éducation qui visait à renforcer le Régime de
l’Apartheid. La réponse brutale des forces de sécurité de l’Apartheid entraina le massacre
d’un certain nombre d’entre eux et en 1991 l’assemblée de L’Union Africain adopta une
résolution proclamant le 16 juin comme étant la journée de l’enfant Africain.
b) Contexte et Justification
L’objectif de cette journée est de mobiliser les communautés nationales et internationales
autour de la problématique de la protection, du respect, de la promotion et de la réalisation
des droits des enfants. Pour l’année 2020, le thème de la Journée de l’enfant africain est : «
L’accès des enfants à une justice adaptée ». Ainsi, pour adapter ce thème aux réalités de la
RDC, le Ministère du Genre a contextualisé ce thème en adoptant comme sous-thème :
« Impact du covid-19 sur les droits des enfants en RDC ».
En République Démocratique du Congo en général et au Nord_Ubangi en particulier, les
principaux problèmes rencontrés par les enfants en rapport avec leurs doits sont de divers
ordres:
 Les Violences Sexuelles et Celles basées sur le genre se distinguent des autres abus par
leur ampleur et leur cruauté (traumatisme émotionnel et psychologique, risque de
contracter les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses non désirées, la
contrainte à se prostituer ou encore à se marier) et demeurent ainsi préoccupantes en
RDC. En 2017, le Ministère de GFAE rapporte 274 cas de violences sexuelles parmi
lesquels 123 cas de viols, 63 cas d’agressions sexuelles et 48 cas de mariages forcés.
Le rapport de 2018 du ministère provincial du genre, de la famille et des affaires sociales
du Nord-Ubangi a fait état d'incidences de 160 cas de mutilation génitale féminine
(MGF) chez les filles de moins de 20 ans dans le secteur de Bili entre juillet et octobre
2017.
Ces VSBG chez les enfants et adolescents sont accentués par la précarité socio-
économique et sont accentués au sein des communautés les plus vulnérables : ménages à
faible revenues, ménagés réfugiés ou déplacés, ménages victimes des diverses
catastrophes : inondations,….
1

La Maltraitance : Les enfants sont souvent victimes d’agression physique,
psychologique et émotionnelle. Très fréquemment, ce sont des personnes de l’entourage
proche de l’enfant, telles que les parents, les beaux-parents, la nourrice, un enseignant,
etc. qui infligent ces mauvais traitements 1. Au regard de nos communautés du Nord-
Ubangi, les enfants subissent la maltraitance à des niveaux différents :
- Les violences en famille : Coups et blessures, châtiments corporels, viols, inceste,
attentat à la pudeur, harcèlement sexuel, incitation à la prostitution, injures, menaces
et intimidations, accusations de sorcellerie, travaux domestiques excessifs,…
- Les violences dans la communauté : Elles sont liées à des pratiques traditionnelles ou
à des comportements collectifs. C'est notamment : les mariages précoces et/ou forcés,
les mutilations sexuelles, l'exploitation sexuelle surtout des enfants de la rue,
l'esclavage sexuel, la stigmatisation des enfants affectés par le VIH/SIDA, les travaux
lourds, dangereux ou sans repos (prolongés).
- Les violences à l'école et dans les milieux publics : Arrestations arbitraires et
détentions illégales, coups et blessures, châtiments corporels, viols et harcèlement
sexuel.
 La Faible Scolarisation d’enfants : L’enseignement primaire en RDC n’est devenu gratuit
en RDC qu’au cours de l’année 2019-2020. Les coûts de scolarité sont presque aussi élevés
que le revenu par habitant, de ce fait très peu d’enfants sont scolarisés. Parmi les adultes, plus
de la moitié de la population n’a jamais été scolarisée ou n’est pas allée au-delà du cycle
primaire. Seuls 50% des enfants de 6 à 11 ans vont à l’école primaire. Les rapports du
Ministère de l’EPSP 2016 et des enquêtes de l’UNICEF révèlent qu’en RDC, 7 enfants sur 10
ne sont pas inscrits ou ont abandonné l’école parce que leurs parents n’ont pas les moyens de
payer les frais scolaires ; 3 enfants sur 10 ne terminent pas le cycle primaire, 30% des enfants
quittent l’école entre la 1e et 2e année, 20% entre le primaire et le secondaire; Les
financements publics pour l’éducation restent modestes (soit 15% du budget de l’Etat en 2012
avec 93% de cette enveloppe alloués aux salaires) ; Les ménages contribuent aux 3 quarts des
dépenses d’éducation, l’Etat à un quart, ce qui révèle le poids écrasant de l’éducation pour les
familles ; La moitié du personnel du système éducatif n’est pas payée : 42% dans le primaire,
87% dans le préscolaire2.
Le Rapport annuel de la division provinciale EPSP Nord-Ubangi, année scolaire 2016-2017 a
fait état d’une fréquentation Scolaire estimée à 40% pour les filles contre 60% pour les
garçons au niveau Primaire et au niveau Secondaire 20% pour les filles et 80% pour les
garçons.
Les enfants Réfugiés Centrafricains ne sont pas épargnés par cette situation, seulement 20%
des élèves achevant le Primaire sont capables de poursuivre leurs études Secondaires.
Les frais de scolarité étant bien souvent excessifs pour les parents, ces derniers emmènent
parfois leurs enfants à travailler avec eux. L’enfant joue alors un rôle économique important
pour sa famille, car les salaires sont si bas qu’ils ne permettent pas de nourrir une famille par
conséquent, les enfants sont exploités économiquement.

1
https://www.humanium.org/fr/violences/
2
http://ponabana.com/la-situation-de-leducation-en-rdc-en-20-points/
2
 L’exploitation économique des enfants dans les ménages est la résultante de
l’extrême pauvreté dans laquelle croupit la population congolaise. En effet, Selon le
Rapport Mondial sur le Développement Humain de 2011, plus de 71% de la
population congolaise vivent sous le seuil de la pauvreté avec moins d’un
dollar américain par jour. Le rapport IDH 2015 place la RDC en 176ème position sur
188 pays pour l'année 2014. Dans la province du Nord_Ubangi, des centaines des
milliers d’enfants sont exploités économiquement dans la vente sur les places
publiques et les marchés d’eau en sachet « Bana mayi », la chikwangue « bana
kwanga », les feuilles de manioc « bana pondu », les cirages de souliers « Bana
vernis » et la vente d’autres articles « chailleurs », l’embellissage des ongles des
femmes (« bana vernis ») ,…
 Parlant du droit à l’identité : Seuls 31 % des naissances sont enregistrées en RDC. La
majorité des enfants congolais n’ont alors pas d’identité officielle, ni de nationalité : ils sont
invisibles aux yeux de la société. Ce défaut du droit à l’identité est particulièrement
problématique pour les enfants congolais soldats et déplacés. N’ayant pas d’existence
juridique, ils se retrouvent alors en situation illégale et sans aucun droit. Sur le plan national,
le Code congolais de la famille et la LPE reconnaissent à l’enfant le droit d’être enregistré
gratuitement à l’état civil endéans les 90 jours qui suivent sa naissance. Mais le constat est
tellement alarmant à tel enseigne qu’au Nord_Ubangi, bon nombre d’enfants de moins de 10
ans ne sont pas inscrits sur le registre d'état civil suite à l’ignorance des membres de la
communauté sur l’importance d’un acte de naissance; à la distance qui sépare les bureaux du
service de l’Etat civil des ménages. La situation est encore très alarmante pour les enfants
réfugiés installés en dehors des Camps.
En cette année 2020, cette commémoration de la JEA se passera dans un contexte particulier
de la survenue de la pandémie du COVID_19 qui a un impact terrible non seulement sur le
secteur sanitaire mais aussi socioéconomique.
Suivant la courbe progressive actuelle de près des 5000 cas avec les conséquences socio-
économiques dures aux mesures restrictives de l’état d’urgence décrété depuis le 10 Mars
2020, il s’avère nécessaire et prioritaire d’interpeller tous les acteurs (enfants, parents,
membres de la communauté, gouvernants) sur leur place dans la protection des droits des
enfants en vue d’une justice sans compromis de tous les abus subis.
II. Objectifs de l’Activité
A) Objectif Général
Mobiliser des décideurs et communautés du Nord_Ubangi sur les questions de protection
des enfants (Réfugiés Centrafricains et enfants congolais) dans le contexte spécifique de la
Pandémie de COVID-19
B) Objectifs Spécifiques
- Sensibiliser les différents décideurs et leaders (Exécutif, législatif Provincial, Société civile,
Parents, …) sur les questions de Protection de l’Enfant et les dispositions juridiques existants
(Textes, Lois,…)
- Sensibiliser les Communautés sur les violations fréquentes des droits l’Enfant
- Relever l’impact de la Pandémie du COVID-19 sur la protection de l’Enfant

3
- Mobiliser les acteurs pour une réponse globale (Institutionnelle, humanitaire, …) aux
questions de protection de l’Enfant

III. Résultats Attendus


- Les Décideurs à différents niveau sont sensibilisés sur les questions de Protection de l’Enfant
et les dispositions juridiques existants (Textes, Lois,…)
- Les Communautés sont sensibilisées sur les violations fréquentes des droits de l’enfant
(Réfugié et Congolais)
- L’impact de la Pandémie du COVID-19 sur la protection de l’Enfant (Réfugié et Congolais)
est relevé
- Les Acteurs s’engagent pour une réponse globale et concertée contre les Violations de
Protection des Droits de l’Enfant

IV. Activités Planifiées et Budget

Activités Cibles/Acteurs Commentaires


 Préparation des documents de Plaidoyer Enfants Réfugiés CAR et
- Organisation d’une journée de Réflexion avec les Congolais
Enfants WV, SFCG avec appui de
- Collecte des Informations sur les formes LIZADEL, la CNR et la
fréquentes de violation des Droits de l’Enfant et Mini Prov de Genre et
sur l’impact de COVID-19 sur la Protection de Famille
l’Enfant
 Organisation de Plaidoyer Enfants Réfugiés CAR et
- Organisation de la Réunion avec les décideurs Congolais
Provinciaux WV, SFCG avec appui de
- Dépôt de Mémorandum au Gouverneur de LIZADEL, la CNR et la
Province et au Président de l’Assemblée Mini Prov de Genre et
Provinciale du Nord-Ubangi Famille
 Organisation d’un Mini Documentaire sur Enfants Reporters/ SFCG,
l’implication des Enfants dans la lutte contre la WV et Techniciens
Pandémie à COVID-19 Cameramen

4
DEROULEMENT DES ACTIVITES

1. Préparation
Une réunion des toutes les parties prenantes pour s’accorder sur le terme de référence y
compris les activités planifiées a eu lieu le mercredi 24 juin au bureau wvi à l’issu de
cette dernière, les taches sont bien attribuées et un chronogramme est élaboré alors que
les jeunes reporteurs avaient déjà commencé le travail pour le mini documentaire ;
2 . Récolte des informations
Pendant les deux jours du 25 au 26 juin, nous avons organisé des focus groupes avec les
enfants dont l’âge varie de 12 à 18 ans, dans 3 sites dont : Mobayi, Inke et Gbadolite, il
s’est agi d’un questionnaire qui permettait aux enfants de ressortir :
 Les droits de l’enfant qu’ils connaissent
 Les droits de l’enfant qui sont violés
 Les droits de l’enfant qui sont respectés
 Les droits de l’enfant qui sont violés
 Les droits qu’ils aimeraient voir respecter en premier lieu
 Ce qui a changé dans les quotidien des enfants avec la survenu de corona virus et
l’installation des mesures de l’état d’urgence
Un total de 6 focus groupes dirigés par LIZADEEL, WVI, SFCG et CNR ont été organisé ; jeudi
le 25 juin 2 facus groupes avec les enfants de gbadolite, et vendredi 26 juin, 4 focus groupes dont
deux à Inke et deux autres à Mobayi mbongo
Ces échanges avaient comme objectifs de faire parler les enfants, les laisser s’exprimer sur leurs
droits bafoués pour préparer le mémorandum
Toutes les données récoltées ont été centralisées et nous avons fait une synthèse à présenter aux
enfants pendant la journée de réflexion
3. Journée de réflexion
Le samedi 27juin, dans la salle de réunion de motel Nzekele, nous avons tenu un atelier de
reflexion des enfants sur leurs droits, nous avons réuni les enfants de trois sites, Mobayi, Inke et
Gbadolite ; Les étapes importantes de cette journée sont :
 Une présentation sur les généralités sur les droits de l’enfant
 La présentation de la synthèse des focus groupes des enfants
 Le travail en groupe des enfants pour ressortir les droits qu’ils aimeraient voir respecter et
mis en application
 Présentation de travail en groupe des enfants
 La visualisation des images des enfants
 La visualisation des images des enfants
 Préparation du mémorandum à partir du résultat de travail de groupes

5
4. Dépôt du mémorandum aux autorités provinciales
Une cérémonie organisée au gouvernorat, en présence du Vice-gouverneur qui assume l’intérim
de son titulaire, Madame la ministre de genre famille et enfant, le procureur générale, la police
nationale congolaise, le ministre de la justice, la société civile,
Le but de cette cérémonie était que les enfants reporteurs présentent aux autorités la synthèse de
travail fait en amont, la récolte de donnés par les focus groupes des trois sites différentes
Les intervenants de la cérémonie sont :
 Son excellence madame la ministre de genre famille et enfants ; cette dernière a retracé
l’historique de la journée de l’enfant africain et a assuré son appui aux enfants étant une
mère,

 Les jeunes reporteurs qui ont présentés les images qui montrent les enfants exploités
économiquement avec différents types de commerces dans la ville et les environs et la
lecture et remise du mémorandum au gouverneur de la province ;

 Apres la lecture du memo, les réactions des participants ; le ministre de la justice qui est
intervenu pour confirmer que la loi portant protection de l’enfant est belle et bien en
application

 La PNC, quant à elle, a exprimé toutes les difficultés rencontrées pour transporter les
incivique des violences faites aux enfants pour le présenter

 La société civile, qui a loué le travail des enfants et a exprimé son regret sur la violation
des droits de l’enfant, a pointé comme responsables les décideurs qui, de fois restent
silences face aux violations de ce droits

 En fin le mot du gouverneur, qui a recommandé aux organisateurs de ne pas seulement


attendre la date du 16 juin pour célébrer cette journée, beaucoup d’activités devraient être
mené en amont et en aval et confirmé son engagement entant que gouverneur, muser de
son autorité pour apporter tant soit peu, une réponse favorable au memo des enfants de
Nord Ubangi ;

La même journée, nous avons profité de la plénière de la clôture de la session de mars de


l’assemblé nationale pour reprendre la lecture et la remise du mémorandum au président de
l’assemblé provinciale et passer le message aux députés provinciaux

6
CONCLUSION

Malgré toutes les restrictions du à la lutte contre la propagation de maladies à corona virus et le
temps qui nous a était imparti, Nous avons (WVI, SFCG, CNR ET LIZADEEL) pu atteindre les
objectifs fixés c’est-à-dire :
 Les enfants ce sont exprimer sur la protection des droits de l’enfant, ils ont exposé des
images illustrant l’exploitation économique des enfants et ils ont déposé un mémorandum
auprès des autorités ;
 Les enfants se sont exprimés sur l’impact de la Pandémie du COVID-19 sur la protection de
l’Enfant (Réfugié et Congolais) qui a favorisé l’exploitation des enfants économique de ces
derniers
 Les Décideurs à différents niveaux (Gouverneur de la province, les députés provinciaux, le
procureur générale, le ministre de la justice, la société civile, la PNC et la FARDC) sont
sensibilisés sur les questions de Protection de l’Enfant et les dispositions juridiques existants
 La cérémonie de la lecture et remise de mémorandum a été couverte par deux radios locales
qui ont retransmis l’information le jour suivant la cérémonie et la RTNC qui a aussi
retransmis trois jours après
A ce jour, nous pouvons dire que nous avons éveillé la conscience de décideurs du Nord Ubangi
sur la question de la protection de droit de l’enfant, nous comptons suivre de près la réponse des
autorités sur des décisions qui peuvent déjà être mis en application pour projeter les enfants tel
qu’une lettre interdisant la présence des enfants dans les mines pour casser les pierres et toute
forme d’exploitation économique des enfants

7
8

Vous aimerez peut-être aussi