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Notre arme à tous, c’est l’éducation

Contexte : conférence sur les droits des enfants dans le monde


Orateur : défenseuse/militante des droits des enfants

Mesdames, messieurs,

Le Sahel est une grande région d’Afrique qui réunit une dizaine de pays dont les
principaux sont le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad, le Burkina Faso et la
Mauritanie. C’est un des espaces les plus fragiles et vulnérables du continent.
L’intensification des violences armées a des effets dévastateurs sur la survie,
l’éducation, la protection et le développement des enfants. 
Les menaces contre les écoles, les élèves et les enseignants sont devenues un
phénomène récurrent.

Selon l’organisation « Éducation sans délai » le nombre d’école fermées de


force a augmenté d’un tiers en deux ans. Durant l’année scolaire 2021 - 2022,
plus de 12,400 écoles ont été fermées dans 8 pays. Près de 12 millions
d’enfants sont déscolarisés au SAHEL.
On apprend également dans un article de « Plan international » qu’au Tchad et
au Niger, seulement une fille sur cinq est inscrite dans un établissement
d’enseignement secondaire ; ailleurs dans la région, le taux net de scolarisation
féminin ne dépasse pas 40%.
Tout cela est dû aux violences au sein des communautés, au terrorisme, aux
discriminations, aux mariages précoces, au frais de scolarité, mais c’est
également à cause du chemin à parcourir car parfois l’école est loin de
l’habitation… De plus, la crise de la COVID-19 n'a fait qu'aggraver les problèmes
auxquels fait face le système éducatif du Sahel.

« J’étais en classe dans mon village. Nous avons entendu des cris. Ensuite les
gens ont commencé à tirer des coups de feu. Les tirs fusaient de partout. Ils ont
tiré sur nos enseignants et en ont tué un, sous nos yeux et ont incendié les
salles de classe. J’avais peur. Je me sentais faible et perdu. Ensuite, nous nous
sommes enfuis. Mon père a dit que nous devions partir et nous sommes tous
partis. Nous avons marché pendant plus de 4 jours et 4 nuits. J’avais peur, très
peur. J’aimais l’école, lire, compter et jouer pendant la récréation. Voila 1 an
que je ne suis pas allé à l’école. » ces quelques mots proviennent du
témoignage de Husseini en 2019.
« Chaque enfant a le droit d’aller à l’école » c’est ce que dit l’article 28 de la
convention internationale des droits de l’enfant.
Mais pensez-vous que le garçon a eu ce droit fondamental ? il n’en a même pas
eu la possibilité.
Et il n’est malheureusement pas le seul à être dans cette situation !
Humadoum a 18 ans et il n’a pas pu aller à l’école depuis 3 ans. 3 ans ou tous
les jours il craint de se faire enrôler par les groupes armés.
Les terroristes appellent tous les jeunes, même les adolescents à les rejoindre,
et menacent de tuer ceux qui sont contre eux.
Tous ces jeunes risquent de constituer un danger pour la société, en devenant
mendiants ou délinquants.
« Détruire le système éducatif d’un état c’est contribuer à le déstabiliser. »
Nous, humain, avons le droit d'apprendre à lire et à écrire, de s'épanouir
moralement et civiquement dans la société, grâce aux connaissances que
l'éducation nous apporte.
L’éducation de l’enfant permet aussi le développement social, économique et
culturel.

Les enfants du SAHEL sont l’avenir du SAHEL, mais quel est l’avenir de ces
enfants ?
Comment assurer l’avenir du SAHEL si on sacrifie les plus jeunes ?

Parce que les enfants ne sont pas seulement privés d’éducation.


Ils sont tués, mutilés, abusés sexuellement, et des centaines de milliers d’entre
eux ont vécu des expériences traumatisantes. Un membre de l’Unicef raconte
qu’il a rencontré Mamadou, 9 ans, lorsqu’il est arrivé à l’hôpital régional de
Mopti.  « Il avait les yeux rougis, de très graves blessures et il ne pouvait
presque plus parler.  La seule chose qu’il parvenait à articuler, c’était : "Ils ont
tué ma maman sous mes yeux".

En 2021, plus de 7 000 000 enfants auraient eu besoin d’aide humanitaire au


Sahel selon l’Unicef.

Les organismes humanitaires se préoccupent de plus en plus de la question de


l’éducation dans ces pays et agissent au mieux. Depuis près de 15 ans des
progrès ont été constaté. Récemment, en 2021, le projet « Améliorer
l’enseignement dans les pays du G5 Sahel », financé par l’Union européenne et
mis en œuvre par l’UNESCO a vu le jour.

Cependant, le chemin reste encore long car le nombre d’enfants ayant besoin
d’aide augmente de jour en jour.
Mais comme le dit un directeur d’école au Burkina-Faso « La solution n’est pas
de fuir, nous devons résister, notre arme à tous c’est l’éducation. »
LISA LESOIF CO1B

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