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La guerre ou l’éducation 

: La situation dans les zones de conflit

« L’impact des conflits sur les enfants est la responsabilité de tous, et doit être la préoccupation
de tous » (Garça Machel, 1996). Les retombées sont plutôt néfastes quand on lit « guerre » et « 
éducation » dans la même phrase. Les statistiques ne sont généralement guère encourageantes.
En 2017, UNICEF rapportait que plus de 27 millions d’enfants dans les zones de conflits
n’étaient pas scolarisés (https://www.unicef.org/press-releases/27-million-children-out-school-
conflict-zones). Les disparités en temps de paix faisaient déjà obstacle à l’objectif de l’éducation
pour tous, et en temps de guerre et de conflit, ces inégalités ne sont que renforcées et perpétuées.
Comment ? Le droit à l’éducation est un droit universel des droits de l’homme. Or, en période de
guerre, ce droit est bafoué ainsi que les droits des enfants. Il y a un grand besoin de trouver un
équilibre — voire une certaine protection, vis-à-vis du système éducatif dans les pays en guerre.
Les conventions de Genève (1948) ont pourtant instauré des lois en période de guerre, mais
peinent à les faire respecter. L’article 50 des conventions de Genève fait mention de protection
et de soins aux enfants (qui est aussi un droit des enfants), et de s'assurer le bon fonctionnement
des établissements consacrés à l’éducation. Pourtant, on constate que les écoles ou autres
institutions d’apprentissage sont les premières visées lors de guerres ou de conflits, servant
comme point de garnison pour les milices armées. L’éducation est devenue « dangereuse » pour
les enfants vivant dans les zones de conflits. Le taux d’attentats sur les écoles a augmenté de
19 % en 2020 (https://www.unicef.org/education-under-attack). Des enfants privés d’une base
solide éducative, ils sont privés de compétences élémentaires et nécessaires pour subvenir aux
besoins propres de leurs pays. Ceci crée une génération de personnes dépendantes d’autres
organisations et pays. « L’impact des conflits armés sur l’éducation engendre des défis
humanitaires et de développement et des problèmes sociaux », surtout des exploitations
sanguinaires des hhenfants dits « soldats ». Une intervention de l’ONU menée conjointement
avec ses partenaires a libéré 12 463 « enfants soldats ». La situation reste quand même
préoccupante. Les enfants sont kidnappés, et subissent un lavage de cerveau pour soit gonfler les
rangs des milices armées, ou encore comme ouvriers. Les crimes sexuels en période de guerres
demeurent un sujet tabou. Or, ils existent. Les raisons des crimes sexuels ne sont vues que du
point de vue des victimes ou des témoins, et d’après le Dara Cohen, l’interrogatoire doit être
mené du côté des perpétrateurs.
La situation au niveau de l’enseignement souffre aussi. Une zone à risque et moins « huppée »
attire moins de candidats potentiels et surtout moins de candidats qualifiés, réduisant de surcroit,
la qualité de l’instruction dans le pays. Les taux de décrochage scolaire touchent le plafond.
Entre la peur des parents de perdre leurs enfants, la destruction des écoles et le manque de
moyens pour assurer la continuité des cours, il y a moins en moins d’enfants dans les écoles.
UNICEF tente tant bien que mal, à travers des aides financières, de redistribuer les cartes et
assurer que l’éducation est assurée d’une manière délicate dans ces pays. La Déclaration sur la
sécurité dans les écoles (2015) tente de protéger l’entité qu’est l’éducation (élèves, écoles,
universités et enseignants), car les actes de violence ne sont que trop fréquents. En temps réel de
guerre, il est difficile de collecter des données et faire une analyse précise. L’impact des conflits
sur un pays se mesure en termes d’années autant qu’en vies perdues qu’en ressources dilapidées.
Les nombreuses séquelles qui subsistent auprès des victimes de guerres doivent être pansées.
Cela représente un énorme cout financier — voire humain. La délocalisation forcée de nombreux
foyers, le nombre d’orphelins (un quart d’enfant dans le monde vit dans une zone de conflit)
s’entassant dans les bâtiments en ruine demeure un problème majeur. UNICEF se heurte à des
contraintes pour localiser et aider ses orphelins pour leur octroyer les soins basiques. Que faire ?
Mettre en place des cellules d’aide proactives pour palier ou alléger les enfants dans les zones de
conflits ? Certes ! Au Cameroun, par exemple, une situation semblable à la RDC, l’instabilité
politique et les guerres ont freiné le progrès de l’éducation
(https://www.globalgiving.org/projects/support-orphans-cameroon/).

La situation globale n’est pas récente. Elle est vue par le monde entier, et est analysée par des
ONG et les experts. Le SOS Village d’Enfants milite pour la protection, le soin et le bon
développement des enfants dans des situations difficiles dans le monde entier. Avec la guerre
civile qui fait rage en Syrie, en 2016 l’ONG a participé et assuré l’évacuation d’enfants hors
d’Alep. En 2018, à Damas, la construction d’un refuge temporaire prenant en charge les enfants
avec des besoins urgents.1 Après tout, quels que soient le lieu, la situation ou les politiques qui
tournent autour de l’éducation, la solution est déjà toute trouvée : mettre l’enfant au centre de
l’éducation. Lui faire prendre conscience que ses choix et surtout sa voix sont entendus et
considérés. La tâche demeure difficile. Avec l’arrivée du nouveau coronavirus, les choses se sont

1
À lire l’intervention du directeur du centre SOS Villages d’enfants ici :
https://www.sosve.org/actualites/syrie-sos-villages-denfants-ouvre-refuge-enfants-a-damas/
envenimées. L’éducation est une question de sécurité. Elle permet un épanouissement, elle peut
réduire la violence et être utile comme instrument de paix
(https://www.prio.org/Publications/Publication/?x=11165). Promouvoir la démocratie et le
développement d’un pays, tout en réduisant le nombre de conflits sont les objectifs d’une
éducation efficace. À quand la réussite de l’implémentation de ces politiques ? La guerre n’est
plus un art, et est devenue une barbarie. La mort des enfants, leurs surexploitations, et le
bafouement délibéré des droits de l’homme et des enfants ne font que repousser l’objectif
de l’UN quant à l’éducation pour tous.

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