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AVIONS EDITORIAL
39 rue A.BRIAND Voici Avions! Vous l'aurez dorénavant tous les mois, chez
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votre marchand de journaux. Ce magazine est l'oeuvre d'u-
Revue mensuelle éditée ne équipe de passionnés de l'histoire de l'aviation. Plu-
par SARL LE .LA PRESSE
RCS Boulogne sur Mer sieurs années de recherche aéronautique, en France et à
B 387 641 202 l'étranger nous ont convaincus qu'il y avait beaucoup à fai-
GERANT: Michel LEDET
re dans ce domaine. Face à la somme d'ouvrages et de pé-
DIRECTEUR DE LA REDACTION: riodiques en langue anglaise, la France faisait figure de pa-
Michel LEDET
REDACTEUR EN CHEF:
rent pauvre; nous voulons satisfaire ce besoin de publica-
José FERNANDEZ tions spécialisées qui fournissent des plans à échelle, des
SECRETAIRE DE REDACTION
et ADMINISTRATION: Sylvie LEDET
profils couleur, des photos inédites et des sujets méconnus.
Avions va être le mensuel, mais d'autres publications à ca-
PRINCIPAUX COLLABORATEURS: ractère thématique viendront s'y ajouter par la suite. C'est
Gérard BOUSQUET
Yves BUFFETAUT le début d'une ère nouvelle et un rayon de soleil pour tous
Bernard CROCHET ceux qui faute d'espoir avaient fini par se convaincre que
Vincent GRECIET
Patrick LAUREAU cela était impossible en France. Nous, nous allons l'entre-
Joël MENARD prendre, d'une part parce que cela nous tient aux entrailles
Lucien MORAREAU
Amaury du SOULIER et d'autre part parce que nous avons su réunir un éventail
Jean-Claude SOUMILLE de chercheurs en la matière unique au monde. Contraire-
COLLABORATEURS ETRANGERS:
ment à une coutume établie qui veut que l'équipe rédac-
AMERIQUE DU SUD: J.F.NUNEZ PADIN tionnelle se limite à coordonner le travail des collabora-
BELGIQUE: G.BOTQUIN
BULGARIE:
teurs, nous nous allons sur le terrain, fouillant les archives
M.ANDREEV-S.BOSHNIAKOV aéronautiques et militaires partout, tant à l'Est comme à
CROATIE: D.FRKA
ETATS-UNIS: D.LAYMAN-D.Y.LOUIE
l'Ouest. Les sujets que nous traitons ne le sont jamais défi-
FINLANDE: K.STENMAN nitivement car, étant chercheurs, nous laissons toujours la
GRECE: K.PALOULIAN- USIPLAKOS
ITALIE: G.APOSTOLLO
porte ouverte à l'élargissement et à l'approfondissement.
NORVEGE: S.GULLI Sachez enfin que si cé que nous faisons vous intéresse, le
PAYS-BAS: meilleur soutien que vous puissiez nous apporter est de
M.SCHEP-K.VAN DEN BERG
POLOGNE: W.BUTRYCZ-W.LUCZAK vous abonner à Avions.
ROUMANIE:
D.ANlDN IU-V.AVRAM-C.COSTACHE
M.FLOREA-1.ROBANESCU
SLOVENIE: M.MARUSKO
SOMMAIRE
ILWSTRATEU RS:
Couverture: L.LABEYRIE
Profils couleurs: R.GRi::TZYNGIER 2- Le Dewoitine D520 pendan t la Bataille
D.FRKA-M .ROBANESCU
Dessins techniques: I.ROBANESCU de France
1
Le 0520 n°129 de la 2ème esc. du GC 1/3 a Courthes en juin 1940. L'insigne d 'escadrille est encore incomplet, faute de temps. (SHAA)
Pour certains, le D 520 est l'avion tions Aériennes Nord (ZOAN) . Le rier est tué vers 9h30 du matin et
de chasse qui aurait pu sauver la Groupe est commandé par le Com- son D 520 n° 73 s'écrase à Fre-
France du désastre de juin 1940. mandant Thibaudet et les 1ère et nois ; le sous-lieutenant Potier est
Nous nous contenterons d'écrire 2ème escadrilles, respectivement également tué vers 9h00 et son
qu'il fut certainement une bonne par les Capitaines Pape et Challe. corps est retrouvé entre les villa-
machine pour les pilotes de l'Ar- Son entrée en opérations est retar- ges de Villers-en-Argonne et
mée de l'Air qui eurent la chance dée par un problème de pipes Daucourt. La journée du mercredi
de combattre en volant sur ce qui d'échappement, heureusement 15 mai sera plus dure encore pour
se faisait de mieux en France à résolu dès le lendemain. Ce jour le GC l/3 qui va perdre 6 D 520
cette époque tragique. Peu d'uni- là, furent remportées les premières pour 6 victoires confirmées et 3
tés en furent équipées à temps et victoires sur D 520 avec 3 Hs 126 probables (respectivement: 3 Do
nous décrirons ci-dessous leurs et 1 He 111 allant au "tapis" sans 17, 2 Bf 110, 1 He 111 , 2 Me 109 et 1
opérations lors des combats de pertes pour le GC 1/3. Les missions Do 17). Les 3 premiers D 520 per-
mai-juin 1940. s'effectuèrent dans le 9ecteur de la dus sont abattus, lors d'une mis-
IX ème Armée. Le 14 mai, opérant sion dans le secteur de Namur, en
Le Groupe de Chasse GCl/3 dans le secteur de la Il ème Armée Belgique: le sergent Rigalleau (D
(Sedan), les D 520 remportèrent 10 520 n° 94) est tué, le sergent-chef
Première unité de l'Armée de l'Air victoires en collaboration avec Belletin est également tué et l'ad-
à recevoir le D 520, le GC 1/3 est d'autres unités de l'Armée de l'Air judant Combette, grièvement brûlé,
basé à Wez-Thuisy, le 12 mai opé- et de la RAF. Malheureusement, est fait prisonn ier près de Philippe-
rant au sein du Groupement de les premières pertes sont égale- ville. Les 3 autres D 520 perdus,
chasse 23 dans la Zone d'Opéra- ment enregistrées: l'adjudant Car- s'écrasent, après avoir été endom-
2
escadrille) décollent à 14h00 afin louse pour recompléter l'effectif en
d'escorter le Bloch 174 de St Exu- D 520, le 7 juin et le même jour, le
péry en reconnaissance au-des- groupe remportait 4 victoires (dont
sus du secteur Arras-Albert- 2 sûres) et ce sans pertes. Le 8
Amiens. Le dispositif est, hélas, in- juin ne vit aucune activité du GC
tercepté au-dessus d'Arras par 1/3 sur le front mais le lendemain
des Me 109 qui abattent 2 D 520: fut une "grande journée"! A 11h00,
le n° 71 du Capitaine Schneider 12 D 520 décollaient de Meaux-
(celui-ci sera grièvement brûlé et Esbly pour une mission de couver-
retrouvera son unité en Afrique du ture sur la Ferté-sous-Jouarre .
Nord) et le n° 70 du Capitaine Pape La formation française se heurta
(Commandant l'escadrille) qui sera violemment à des Me 109 dont 6
fait prisonnier et blessé. Les jour- furent abattus (dont 4 sûrs). Seul
nées suivantes furent plus calmes le D 520 de l'adjudant-chef Guil-
et la seule victime du GC 1/3 fut un laume dut se poser train rentré à
Do 17 abattu, le 26 mai. L'accalmie Hervilly (Somme). Une mission de
prit fin le 3 juin, à 13h10; 17 D 520 "chasse libre" fut organisée avec
décollent pour intercepter des Do 13 D 520; décollant vers 17h00, les
17 qui venaient de bombarder Pa- appareils français s'offrirent 8 en-
ris et sa banlieue. La réaction des nemis sans pertes (6 sûrs et 2 pro-
Me 109 est violente : le sergent Ro- bables). Le 10 juin, le GC 1/3 se re-
bert est descendu et tué sur le n° plia sur Etampes, le 11 sur Bois-
114, l'adjudant Vinchon s'écrase sAaux puis Pithiviers et Yerres-
aux commandes du n° 225 près de le-Châtel pour arriver le 14 juin à
Cloye-Surilly. Le sergent-chef Châteauroux la Champenoise. 3
Glauder pose son D 520 en catas· Hs 126 furent abattus le même
trophe sur le terrain de Lognes- jour, un autre le 15. Le 16 juin,
Emerainville! 5 victoires (dont 3 dans la région d'Orléans, 1 Ju 87
probables) s'ajoutèrent au palma- et 1 He 111 furent les dernières vic-
rès de l'unité. Le 5 juin, le GC 1/3 times du GC 1/3. Côté pertes, le
Le s/lt Rupied vient de toucher son D520. La difference
fut à nouveau engagé et remporta sous-lieutenant Salva sur le [)
entre les trois couleurs composant le camouflage des
5 nouvelles victoires confirmées (4 520 "photo" n° 35 fut descendu en
surfaces supérieures est bien visible. (G.BôTQUJN)
Me 109 et 1 Hs 126) mais perdit le flammes près de la Charité-sur-
lieutenant tchèque Koreck, dont le Loire et s'en tira indemme après
magés, dàns la région de Philippe-
n6 126 s'écrasa à Argoeuvres dans avoir posé son appareil train ren-
viile. Les sous-lieutenants Madon
ia Somme. Le sous-lieutenant tré. L'adjudant-chef Boileau fut
et Parisse et l'adjudant Barleris
Prévost, grièvement blessé se pa- quant à lui victime d'un Bf 110,
s'en tirent sans trop de mal. Le 16
rachuta de sôi'i h 6 84 et atterrit mais il put évacuer son D 520 et
mai, le terrain de Wez-Thuisy est
près de Creteil! Dans l'après-midi atterrir indemme. Le 17 juin, le
attaqué par des He 111, détruisant
du 6 juin, protection de Léo 451 et qrôUpë s'apprêta à pasSêr ên Afri-
2 I"'> 520 et êi'i endommageant 7 au-
Bré 693 dans le secteur de Péron- QUë du Nord et ne prit plus part
tres. Tous ces appareils seront in-
ne-Amiens. Plusieurs unités de aux opérations. Avec 50 victoires
cendiés lorsque le Groupe Sê voit
chasse participaient au dispositif. sûres et 18 probables, le GC 1/3 se
contraint d'évacuer le terrain à
3 victoires sûres et 2 probables plaçait en 2ème position derrière
ëa.Usê de la rupture du front; Il
s'ajoutèrent au palmarès du GC 1/3 le GC l/5, 8 pilotes avaient payé de
s'établit à Esbly, le 17 mai, avee 18
pour la perte d'un O 520 po~é au leur vie, 6 autres étaient blessés et
D 52ô dont seuls 6 sont disponi-
Sud de Compiègne par - l'adju- 3 prisonniers. Ouant à la 11 consom-
bles. Quelques pilotes sont donc
dant-chef Bourbon, blessé. ôuel- mationn en D 520, elle était d'urié
envoyés à Toulouse, pour prendre
qUêS pilotes furent envoyés à iou- trentaine dont 18 en combat!
livraison de 10 appareils neufs. Ce
même jour, le sous-lieutenant
Thierry est abattu mais s'en sort Aiiqnement de _D5_2Ô du G_C Ill/~ ~ Perpignan-la Salanque en eBLJFS dê
ravitaillement Je 171wn UJ4D. (MUSEE= Dl= L'AIR)
indemme. Le lendemain, en début
d'après-midi, l'attaque d'un Oo 17
détruit l'avion du Commandant de
gfôüpê: pris en chasse, le Oo 17
est abattu, mais le ô 520 du §@f-
~ent Souffler, victime du mitrailleur
allemand s'écrase et percuté Ufl
arbre âü nord-est de Château-
îhierry ; le pilote n'est ~Uê légère-
ment blessé. Le ac1/~ flê fut plus
sollicité avant le 21 mai où l'unité
perd 2 appareils. Le §ôLJ§ ... lieutë-
hant Parisse est d'ailleurs môdél-
lement blessé et décèdera lé 27
mai des suites de SêS blessures.
Le 23 mai. 5 Dewoitine (de la '1ère
3
vée le 20 mai et la 1ère escadrille au-dessus de la forêt de Senlis.
LE GC 11/3 rejoignit le GC 1/3 à Meaux-Esbly. Une tragique méprise vient mal-
Toutefois, ce terrain étant trop exi- heureusement endeuiller l'unité
Ce groupe était commandé par le gu, les 2 escadrilles furent regrou- lorsqu'un Potez 631 de I' E.C.N.
Commandant Morlat et les 3ème et pées à Betz-Bouillancy, le 21 mai, 4/13 riposte à l'attaque du D 520 n°
4ème escadrilles par les Capitai- avec 33 D 520. Le même jour, 112 du sous-lieutenant d'Harcourt
nes Nandy et Clausse. Equipé de débutèrent les opérations du grou- et ce dernier est tué et son appa-
MS 406 pendant "la drôle de guer- pe. Bon début avec 5 victoires reil détruit! Le lendemain, 22 mai,
re", le GC 11/3 débuta son rééqui- sûres (2 Bf 110, 2 Do 17 et 1 He 111) 18 D 520 en 2 patrouilles triples,
pement en D 520, dès le 10 mai et 2 probables obtenues; seul l'ad- décollent vers 16h00 avec mission
1940. La transformation fût ache- judant-chef Bouton est blessé de "nettoyer" le ciel sur le secteur
4
Bapaume-Cambrai et soulager ai- d'ajouter 5 victoires (dont 4 sûres)
nsi le corps de cavalerie que les au palmarès du groupe. Le len-
"Stukas" ne cessent de harceler. Il demain , ce sont 3 Do 17 et 1 He 111
en coûtera 8 Ju 87 et 2 Hs 126 aux qui fin irent sur le sol français.
allemands. L'escorte de Me 109 in- Dans l'après-mid i du 30 mai, le
tervint un peu tard et mit en feu le GC 11/3 fit mouvement sur le terrain
D 520 n° 59 du Capitaine Dussaut de Cormeilles-en-Vexin. Le len-
qui fut fait prisonnier. A la fin du demain, le GC 11/3 fut chargé d' u-
combat , de nombreux D 520 sont à ne mission de couverture de la ré-
court de carburant et se posent sur gion d'Abbeville et se heurta à une
divers te rrains. Le lieutenant Glei - chasse allemande très mordante et
ch , pilotant le n° 128, écrase son D supérieure en nombre. Le D 520
520 à 3 km du terrain de Betz- de l'adjudant-chef Phénix fut tou-
Bouillancy mais s'en tire indemme. ché et le pilote se tua en essayant
Le 24 mai , le GC 11/3 participe à la de le poser en rase campagne. Le
protection de bombardiers, abat- Capitaine Nandy, le sous-lieute-
tant 2 Do 17. Le 25 mai , mission de nant Prayer et le sergent Boyer
_couverture à nouveau. Le groupe sont quant à eux blessés. Le 2
remporte une victoire probable ju in, le GC 11/3 fut envoyé sur le
au-dessus de Villers-Cotterets terrain de la Ferté-Gaucher afin
au détriment d'un Do 17. Vers de renforcer le Groupement de
18h00, rencontre avec des Me 109 Chasse 21 pour la défense de Pa-
qu i abattent le D 520 n° 211 dont le ris. Le groupe envoya quelques pi-
pilote, le sous-l ieutenant Mikolas- lotes à Toulouse afin d'en ramener
ck périt carbonisé! Au retour de la des D 520 neufs. Le GC 11/3 fut à
mission, la DCA du terrain de nouveau affecté au Groupement
Betz-Bouillancy blesse les sous- de Chasse 23. Le 7 juin il participe
Le s/lt POMIER-LA'(RARGUES, le vainqueur de lieutenants Troyes et Fichepain . Le à une mission de protection de
l'as allemand WMOLDERS, fut tué quelques 26 mai, plusieurs missions de des- bombardiers et 4 victo ires furent
instants après sa victoire et après avoir envoyé un
autre appareil ennemi au tapis. (SHAA) truction , en coopération avec d'au- acquises (3 Me 109 et 1 He 111). Le
tres unités de chasse , permirent lieutenant Bissandre fut légère-
5
ment blessé en posant son D 520 déplaçant à une vitesse accélérée, blessé et le lieutenant Gleich est
en campagne. Dans l'après-mid i oblige les formations de l'Armée tué en posant son appareil. Les
du 8 juin , en compagnie d'autres de l'Air à d' incessants change- deux dernières victoires (1 sûre et
unités de chasse, le GC 11/3 inter- ments de terrains avec pour le GC 1 probable soient 2 He 111) seront
cepte une formation de Ju 87 dans 11/3: Bray-sur-S eine, Auxerre et acquises le 16 juin . Le GC 11/3
le secteur de Soisson. Les D 520 Avord-Ste Solange, le 13 j uin! Ce commence alors son évacuation
(9 appareils) descendent 8 même jour, en compagn ie des H- vers l'Afrique du nord et ne prend
ennemis (dont 5 homologués ). Le 9 75 du GC 111/2, le GC 11/3 effectue plus part aux opérations ; son pal-
juin, 2 victoires probables viennent une mission de destruction dans la marès se monte à 46 victoires
encore grossir le palmarès du région de Montmirail au cours de (dont 15 probables) . La campagne
groupe. Le 11 juin, signifie le com- laquelle 2 pilotes sont perdus: le a coûté 4 pilotes tués, un prison-
mencement de la fin, le front se sous - lieutenant Solminhac est nier et 10 blessés.
6
Les D520 de la 4è escadrille du GC 11/3 vus en Afrique du Nord à la fin des hostilités. (SHAA)
Le sergent Poizat pose devant le D520 n°106 de la 2 du GC 1/3 à Meaux en juin 1940. (SHAA)
7
Pas de n° de série sur ce D520! L'unité nous est inconnue. (MUSEE DE L'AIR)
escadrille, soient, 33 D 520. Dans quitte Meaux-Esbly pour la zone probables) sur D 520; 3 pilotes fu-
la matinée du 5 juin, un Do 215 fut d'Opérations Aériennes de l'Est. rent tués et 3 autres blessés.
victime d'une patrouille du GC 11/7 Tout le groupe se retrouve à Ma-
mais l'appareil tombant dans les li- rey-sur-Tille pour en déménager LE GC 111/3
gnes allemandes, cette victoire ne devant les Allemands qui avancent
fut pas homologuée. Peu après le rapidement. Le 10 juin, le GC 11/7 3ème et dernière unité de la 3ème
groupe recevait l'ordre de détacher est stationné à Avelanges et mis à escadre à recevoir des D 520, le
ses appareils disponibles à disposition du sous-groupement GC 111/3 fut opérationnel sur sa
Meaux-Esbly en renfort du GC 1/3 41 (ZOAE) ; il abat 2 Do 17 et 1 Do nouvelle monture au début du
(25 appareils) . En coopération 215 (probable). C'est le samedi 15 mois de juin 1940. A ce moment, le
avec d'autres unités de chasse, le juin que le GC 11/7 remporte ses groupe était commandé par le Ca-
GC 11/7 reçoit mission de couvrir le deux dernières victoires aux pitaine Richard, secondé par les
secteur Athis-Peronne. Le disposi- dépens d'un Hs 126 et d'un Do 17. Capitaines Baudoin (5ème esca·
tif fut assez tôt et violemment atta- Une autre victoire ne sera pas ho- drille) et Duval (6ème escadrille);
qué par des Me 109 qui descendi- mologuée. Le D 520 du sergent sa base était le terrain de Cormeil-
rent le D 520 n° 273 dont le pilote, Lamblin est endommagé par la les-en-Vexin. La 5ème escadrille
l'adjudant-chef Ponteins fut séri- Flak; le pilote doit le poser sur le fut opérationnelle sur D 520, dès le
eusement blessé, il sauta en para- terrain de Pont-St-Vincent! Dans 1er juin et la première rencontre
chute et atterrit près de Berny- l'après-midi, les GC 11/7 et 11/2 avec l'ennemi eut lieu le 5 juin sui-
sur-Noye. La seconde victime des sont chargés de protéger des trou- vant, au cours d'une mission de
"109" fut le sous-lieutenant Louis pes débarquant dans la région de protection de bombardiers sur le
qui s'écrasa avec son D 520 n° Neufchâteau-Chaumont. Au cours secteur Athies-Péronne, 5 D 520 y
240. Le sergent Bret échappe, grâ- de l'interception de Do 17, le D 520 participaient et remportèrent 3 vic-
ce à une manoeuvre très brutale n° 242 du Commandant Mummler toires confirmées sur 109. Toute-
au feu de ses adversaires mais au est touché par le feu d'un mitrail- fois, le D 520 n° 260 du sergent
prix d'une grave lésion cardiaque! leur arrière; le pilote pose son ap- Cazaneuve est abattu, le pilote
Les autres pilotes du GC 11/7 se pareil en campagne et s'en sort in- sautant en parachute; grièvement
ressaisisent et c'est le sous-lieu- demme. Dans la soirée, le Com- brûlé. Le sergent Le Nigen est
tenant Pomier- Layrargues qui en- mandant Pépin part pour une mis- quant à lui, légèrement blessé. Les
voit le Me 109 de l'as allemand sion de reconnaissance sur le D Allemands attaquèrent le terrain
Më>lders au tapis; hélas, Pomier- 520 n° 238, il découvre une colon- de Cormeilles-en-Vexin le même
Layrargues succombera au feu de ne blindée et décide de l'attaquer. jour et y endommagèrent un D 520.
5 adversaires et sera tué sur son D Il est surpris par des Me 109, abat- Le lendemain, des Bf 110 et deux
520 n° 266 non sans avoir descen- tu et tué. Le GC 11/7 n'effectue plus Me 109 reviennent, le lieutenant
du un autre adversaire. Le D 520 une seule mission de guerre et Morin est légèrement blessé. Le 7
s'écrase près de Beauvais. Le GC comme aux autres unités équipées juin, l'escadrille dut faire mouve-
11/7 restera à Meaux-Esbly jus- de D 520, ordre est donné de tra- ment sur llliers-l'Evêque/Noman-
qu'au 8 juin, remportant une victoi- verser la Méditerranée avec le court avec ses quelques D 520 dis-
re sûre (He 111) près de St Quentin maximun d'appareils...... Le GC ponibles, les autrès étant (ainsi
le 7. Le 9 juin, la moitié du groupe 11/7 remporta 16 victoires (dont 4 que quelques MS 406) incendiés.
8
La 6ème escadrille avait entre-
temps terminé son équipement en
D 520 à Toulouse où elle avait reçu
21 appareils. Le 9 juin, le GC 111/3
au complet, se retrouvait à Nonan-
court , au sein du Sous-groupe-
ment de Chasse 42. Une mission
d'escorte au profit de 6 Breguet
693 du GBA 1/51 et 11/51 bombar-
dant des colonnes bl in dées sur la
route de Gournay-en-Bray à For-
ges-les-Eaux , ajouta un 109 pro-
bable au tableau de chasse. Le
lendemain, le repli de terrain en
terrain commença: Germinon,
Mo ~targis puis Avord, le 13 juin1. A
Montargis, le GC 111/3 subit un
bombardement de la Luftwaffe. Le
sergent Kvatkouki et le lieutenant
Cermak (2 pilotes tchèques) réus-
sissent à décoller et abattent un
He 111 au-dessus de Romilly. Le
sergent Claireaux obtint une victoi -
re probable sur un Ju 87 mais dut
poser son D 520 n° 171 endomma- de Clamecy. Après cette dernière se trouvait au Luc et les 7 premiers
gé à Romilly où l'appareil fut mission , le GC 111/3 opéra son repli D 520 y arrivèrent le 10 juin. Le 13
détruit par des Bf 110 qui le sur l'Afrique du Nord! Le GC 111/3 juin, 3 D 520 intervenaient contre
poursuivaient. Avord est évacué obtint 10 victoires (dont 2 proba- la Regia Aeronautica et abattaient
par le GC 111/3, le 14 juin. pour Le bles) sur D 520; 3 pilotes furent 2 Fiat BR 20. Le même jour, 9 au-
Grand Malleray. La dernière sortie blessés. tres D 520 arrivaient au Luc. Le 14
de guerre de l'unité eut lieu le 16 juin, 3 D 520 participent à la pro-
juin avec 7 D 520 en mission de LE GC 111/6 tection de l'escadre navale qui
destruction avec altitude imposée bombarde les ports de Gênes et de
de 500m sur le secteur Auxerre - Ce groupe fut le dernier à recevoir Vado. Le 15 juin fut "la journée" de
Tonnerre-Avallon . Un Hs 126 fut des D 520 qui purent affronter l'en- l'adjudant Le Gloan . Vers 11h30,
abattu au-dessus d 'Auxerre et les nemi. A l'époque de son rééquipe• une patrouille triple du GC 111/6
D 520 attaquèrent ensuite ce ter- ment, le groupe était commandé décolle pour intercepter 12 Fiat CR
rain où ils abattirent un autre Hs par le Capitaine Stehlin, épaulé 42 . L'un des Dewoitine doit fai re
126 àu décollage et en détruisirent par les Capitaines Jacobi (5ème demi-tour à cause d'ennuis méca-
3 ou 4 au sol. Une colonne motori- escadrill e) et Guerrier (6ème esca- niques. 4 Fiat CR 42 furent abat-
sée fut également attaquée près drille). Depuis le 31· mai, le GC 111/6 tus . dont les 2 premiers en collabo-
r;:i.tlon avec le Capitaine Assolant.
En haut e_t 1:;i-des:'ous , Dau" '{es quelques Dsfô du GC //$ abattus e,n ~el!iJique lê 15. mai 1940
Il régie ensuite son compte à un
près dP. Ph1/ippev1/le. t appareil sut la photo ci-dessous appartient a la 1ere escadrille et des Flat BR 20 venant reconnaître et
chasseurs de souvenirs en ont déi(}: découpé /es inscripiions sur la dërive.,,(photos G.BOTOUIN)
ôbserver les résultats de l'attaqué
Italienne des terrains français.
Pôursulvant son rééquipement, lé
GC liiis reçoit encore 12 D 520,
pour sa. Sème escadrille. A part
quêlques missions de chasse libre
ordonnées par le Commandant du
groupe, le GC III/é ne prit plus part
âUx opérations et prépara , à partir
dê Perpignan-l a - Salanque , SClfl
pAssagé vers l'Afrique du Nord. i
vir.tnirës avaient été obtenues eon-
trA 3 D 520 endommagés au sol
paries mitraillages des italiens.
Fn conc lusion, on peut affirmer
qUë le Dewoitine D 520 était l'ap-
pareil qui permettait aux pilotés
français de sê mêsurer à égalité
i'iii Me ·109. Toutefois, la situation
tArrestre était tellement désastreu-
se qUê l'Année de l'Air ne pouvait
plus, même â.Vêc un grar,rl .riombre
d;appareils. influencerfe cours des
événements!
9
LES CAPRONI/CEP DE BOMBARDEMENT
LOURD EN 14-18
par Yves Buffetaut
10
çais la licence de fabrication de
deux de ses bombardiers, les Ca
31 et Ca 33. Ce sont les usines REP
(Robert-Esnau lt - Pelterie) qui se
chargèrent de la fabrication, dans
leurs ateliers de Lyon. Il s'agit de
bombardiers trimoteurs, avec deux
moteurs tractifs et un moteur pro-
pulsif. Ils porteront toute une série
de dénom inations, qui contraire-
ment aux apparences, correspon-
dent aux mêmes appareils: ainsi , le
Ca 1 (qui porte le nom en Italie de
Ca 31) s'appelera en France Cap 1
82 s'il est importé directement d'I-
talie, ou CEP 1 B2 s'il est construit
par les usines REP! Dans le même
ordre d'idée, le Ca 2 ou Ca 33 en
Italie, s'appelera en France Cap
2.Bn2 ... Quant au Ca 5 (ou Ca 45
en Italie), qui sera livré en 1917, il
prendra le nom de CEP 3.Bn3.
Quelles sont les caractéristiques
de ces avions?
r:i-dessus: vue arrière de l'apparei! de _ta page P_rècédente. On distingue très biert le moteur Le Ca 1 est un trimoteur équipé de
Salmson - Dun_ne-Unné de 130_ch, a héhce propulsive. Le drapeau tricolore est peint sur les deux
faces de la denve centrale, ma,s seulement sur la face externe des deux dérives latérales Note2 le moteurs Gnôme (ou Rhône) de 80
haubannage particulièrement conséquent. (SHAA) ·
à 100 chevaux. D'une envergure de
22,20m et d'une longueur de
ment français. Il faut donc se tour- sont au contraire les usines fran-
10,90m , sa hauteur est de 3,70m.
Mr vers l'étranger. La démarche çaises qui fournissent des moteurs
Avec une surface portante de 100
n'est d'ailleurs pas nouvelle, puis• (et aussi des cellules d'avions) aux
m2, il emporte une charge utile de
que l'excellent Sopwith 1 1/2 Strut- Russes. Reste donc l'Italie, qui n'a
1000kg pour une masse à vide de
ter est déjà fabriqué en France pas encore déclaré la guerre aux
2000kg. D'une puissance totale de
sous licence, comme bombardier puissances centrales , mais dont le
260ch, il ne dépasse pas les
léger. Les deux pays alliés de la coeur (et le portefeuille!) penchent
110km/h et met 13 minutes pour
France les plus accoutumés à la déjà pour l'Entente.
monter à 1000 mètres. Autant dire
construction d 'avions " gros por-
Ll::S CAPRONI REP qu'il fera un très piètre bombardier
teurs'; sont la Russie et l'Italie.
de jour et sera immédiatement ver-
Mais la Russie, au début de 1915,
C'est le iô février 1915 que l'ingéni- sé au bombardement de nuit.
est bien incapable de fournir le
eur Gianni Caproni cède aux Fran- Notons que la charge utile ne cor-
moindre matériel à la France : ce
respond bien sûr pas qu 'à la char-
gé de bombes, mais à l'équipage et
Ci-rlP._-~"~11.<;: hP.IIP. vue rtun Ca 31 de le CEP 115 en 1916. Créée en février 1916, cette unité à l'essence., .. Le Ca 2 est exacte-
~éversera 287 _ ton~es de bom~es G,ro~-~ndreau sur. des objectifs allemands. L'insigne de
I un_,té P..<;t part,cuhèrement 1t1s1ble: ,I s·ag,t de deux hiboux de face, posés sur une branche ment identique au Ca 1, à ceci près
hnr,mntAIP.. OP. couleur fauve marron clair, les hiboux deviennent de plus en plus foncé (1Uê les moteurs sont beaucoup
vers le h;is_ LP. losange e~t blanc et la toile de l'appareil, vert sale. L'avion a été construit en plus puissants. Sur le modèle ita-
FrRncP. dans les ateliers Robert Esnault-Pelterie. (SHAA)
lien, il s'agit de moteurs lsotta Fras-
chini V48 de 150 à 180 ch , ce qui
fait passer la puissance totale à
500 ch environ . Les performances
sont meilleures, permettant l'em-
port des trois hommes d'équipage,
de combustible pour quatre heures
de vol et 500 à 800 kg de bombes.
La vitesse maximale est légère-
ment meilleure, avec 120km/h. Le
Ca 2 iîê met que huit minutes pour
arriver à 1000 mètres et tout de
même 40 pour atteindre 4000
mètres!
11
la production du Cep 1.82. D'après
les termes du marché signé en
février 1915, deux appareils
devaient sortir des ateliers de mon-
tage en août 1915, puis trois par
mois jusqu'en décembre, soit 14 au
total en 1915. Jean-Noël, dans
Aviation Magazine du 1er novem-
bre 1978, pense que ces délais
n'ont pas pu être respectés. Il est
difficile de trancher: certaines sour-
ces indiquent bien ce chiffre de 14
appareils construits en 1915, puis
41 en 1916, 6 en 1917 et 28 en 1918.
Soit 89 bombardiers des deux ver-
sions indiquées ci-dessus. Ce
chiffre apparait élevé à Jean-
Noël, car seulement deux escadril-
les françaises ont été dotées du tri-
moteur italien. Mais après tout, ces
Ci-dessus: cette photo malheureusement floue montre cependant bien quelques détails
deux escadrilles ont été en service
intéressants d'un Caproni 450 ch: la tourelle arriere, où Je mitrailleur se tient debout, les grands de 1916 à 1918, avec un fort taux
radiateurs des moteurs et enfin l'insigne de l'appareil, deux lions debout, sans doute rouge. (SHAA)
d'indisponibilité dû aux pannes et il
est probable que les appareils
UN PROBLEME DE MOTORISA- guère satisfaisants. Le remplace- avaient une durée de vie opération-
TION ment du Lorraine-Dietrich à hélice nelle des plus courtes.
propulsive par un Canto-Unné
Si les modèles italiens sont sous- apporte quelques améliorations, PLUSIEURS PRODUCTEURS
motorisés, au moins ont-ils des mais il apparaît vite que les deux .
moteurs. Tel n'est pas le cas des Les Caproni ayant volé en France
AM à hélices tractives doivent
cellules construites en France. Les au sein des escadrilles CEP 115 et
aussi être remplacés. Finalement,
Italiens ont prévenu qu'ils ne pou- CEP 130 proviennent en fait de
la version définitive du Cep 1.82
vaient pas fournir de moteurs. Il trois origines différentes. Tout
emporte deux moteurs Rhône de
faudra donc utiliser des moteurs d'abord des usines REP de Lyon.
80 ch et un moteur Salmson-Can-
français. Les premiers essais, avec Mais celles-ci cessent leur pro-
ton-Unné. Les archives manquent
trois Lorraine-Dietrich AM ne sont duction en 1917 et le relais est pris
pour savoir réellement quelle a été
Ci-dessous: photo du moteur Salmson-Dunne-Unné de 130 ch d'un Ca 3. Les deux radiateurs latéraux du moteur sont visibles de part et d'autre de .
la nacelle centrale. On distingue la Lewis du mitrailleur avant. (SHAA)
12
Ci-dessus: des officiers du 28è RI regardent avec intérêt les prèparatifs d'un Caproni du terrain de Malzéville, près de Nancy. Le moteur le
Rhône de 80 ch est bien visible. Le hauban nage est extrêmement complexe. (SHAA)
Ci-dessous: un Caproni Ca 3 du groupe Vil/orné en juin 1918. Il s'agit de l'avion du sergent Gignoux. Par rapport aux Ca 31, la différence est
frappante: les moteurs radiaux le Rhône de 80 ch ont été abandonnés en faveur de gros moteurs en ligne FIAT ou lsotta Fraschini de 2ôô ch.
L'unique roue avant a été remplacée par deux roues jumelles. (SHAA)
13
par la SAIB (Société anonyme
d 'Application Industrielle du Bois).
Créée le 4 février 1917, cette socié-
té compte deux usines: l'une à
Saint-Blaize, à Paris dans le
20ème, qui construit des Sopwith
et l'autre à Villeneuve-Triage, en
Seine et Oise. C'est cette dernière
qui est chargée de la construction
des Caproni. Il est très improbable
qu'elle en ait construit plus de 30
en tout et pour tout.
Dernière origine pour les Caproni
"français": certains trimoteurs ont
été livrés par les italiens eux-mê-
mes, par la voie des airs. Quand?
Mystère. D'après René Martel, des
Caproni à moteurs lsotta Fraschini
volaient dans les escadrilles fran-
çaises en 1918. Comme l'Italie n'a
jamais livré un seul moteur, force
Ci - dessus: Préparation d'un Caproni Ca 3 du groupe Vil/omé pour une mission de
est de constater que ces avions ont bombardement. Les deux phares d'atterrissage donnent à l'avion une allure bien
été importés directement d'Italie. particulière. (SHAA)
D'ailleurs, en 1918, les deux esca-
drilles dotées de Caproni ont vu n'est pas immédiatement opéra- excellente jusqu'à plusieurs kilo-
leur nom changer de CEP en CAP, tionnelle. En mars, les équipages mètres et où il est facile de repérer
preuve s'il en est qu'elles sont effectuent toutes sortes d'exercice, les accidents du sol : masse som-
dotées de matériel italien. Par qu' ils vont d'ailleurs poursuivre jus- bre des bois et forêts, lignes som-
ailleurs, nous savons que quelques qu 'au mois de juin : lancement de bres des rivières étroites bordées
exemplaires de Caproni Ca 45 (ou projectiles, montée, tir à la mitrail- d'arbres, lignes claires des rivières
Cap 3.Bn3) ont été livrés à la Fran- leuse, vol en groupe, etc ...C'est le importantes où se reflète la lune,
ce avec leurs moteurs Fiat de 160 22 juin 1916 que la CEP 115 com- Jigne droite des routes, etc. Par les
ch, dans le courant de 1918. L'ab- mence ses missions de guerre. Il nuits noires, la visibilité est encore
sence d 'archives interdit de con- ne s'agit d'ailleurs pas de bombar- bonne, mais il est recommandé
naître avec précision la composi- dement... Le n° 6 s'envole pour une aux pilotes de suivre tous les
tion exacte des escadrilles françai- mission de garde aérienne au- méandres des rivières ou les bou-
ses dotées de Caproni. Les archi- dessus de Nancy. Le compte- cles des routes pour ne pas les per-
ves de la CEP 130 ont disparu en rendu est laconique: " aperçu dre de vue, car la visibilité est uni-
1940 et celles de la CEP 115 sont avion ennemi; atterrissage forcé, quement verticale. Et par mauvais
très fragmentaires. Idem pour les rupture d'arrivée d'huile (Rhône temps, il vaut mieux éviter de pren-
GB1 et 2, dont faisaient partie ces gauche). Le n°32, quant à lui, part dre l'air... !
escadrilles. Par recoupement avec pour une mission plus délicate :
d'autres documents, tout aussi une reconnaissance sur les lignes,
lacunaires d'ailleurs, il est pourtant dans le secteur de Pont-à-Mous- VOLS DE GUERRE
possible de se faire une idée des son. Il est canonné par deux batte-
missions des Capronis français, ries allemandes, mais retourne C'est le 5 août 1916 que le premier
surtout de la CEP 115.! Caproni/CEP s'envole pour une
sans incident à Malzeville. Les mis-
mission de guerre. Il s'agit du n°16,
sions de garde aérienne diurne de
LES CAPRONI/CEP S'APPRE- qui jette 30 bombes sur la gare de
Nancy vont se poursuivre jusqu'au
TENT AU COMBAT Metz-Sablons. Ces projectiles
1er juillet. Les avions se révèlent
sont en fait des obus de 120mm
sûrement trop lents pour les vols
La production des Cep commence transformés et appelés bombes
diurnes car à partir du 9 juillet 1916,
en août 1915 et le mois suivant, on "Gros-Andreau". Le lendemain,
l'entrainement au vol de nuit
demande des volontaires à l'école l'avion n°32 lance 20 obus de
devient prioritaire, de même que
de perfectionnement d'Ambérieu - 120mm sur le même objectif. Puis
les exercices de bombardement.
en -Bugey, pour la formation d'u- ce sera le tour de la gare de Thion-
Un document conservé dans les
ne escadrille de trimoteurs Capro- ville, de Riconville, etc.... Le
archives du GB1, auquel appartient
ni. Six mois plus tard, la première premier bombardement en groupe
la CEP 115, nous apprend que le
escadrille est constituée à Nancy- a lieu le 12 août 1916. Cette nuit là,
vol de nuit est considéré comme
Malzéville. Les premiers avions de quatre trimoteurs partent bombar-
relativement simple. La navigation
la CEP 115 arrivent de Dijon le 7 der la gare de Metz-Sablons,
est considérée comme facile dans
mars 1916. Il s'agit des n° 1, 2, 4, 6, emportant chacun 30 bombes
deux cas bien précis: la nuit de
7 et 8. Bien entendu, l'escadril le 11
Gros-Andreau 11 • Le 2 septembre,
pleine lune, où la visibilité est
14
façon à ce qu 'en principe chacun
soit à même d 'exécuter contre le
Groupe d 'usines qui lui est dési-
gné, des opérations continues de
jour et de nuit pour en gêner le plus
possible le fonctionnement."
Ce même rapport précise que
l'état-major du GB 1 est établi à
Malzéville. Il est composé de deux
escadrilles de jour basées à Pont
-Saint-Vincent et de trois de nuit
basées à Malzéville. Les escadril-
les de jours sont en cours de forma-
tion, ce sont la Sop 66 avec 8 appa-
reils et la Sop 111 qui n'en a pas
encore. Celles de nuit sont la VP
114 avec 12 avions dont 5 en état de
vol , la V 110 avec 11 dont 4 en état
de vol et la CEP 115 avec 18 dont 15
bons. Les objectifs des escadrilles
Ci-dessus: l'avio_n du lt. Puig, un (!aproni Ca 3 (n°114) s 'est écrasé au sol en avril 1918, en perte ont été définis ainsi: la Sop 111 Dil-
~e v1tess,r, L'éqwpage n'a p_~s /'a,r te_llemen_t chagriné du sort de son appareil. L'inquiétante
tourelle du m1tra1/leur amere est bien visible: en se mettant debout, celui-ci pouvait tirer lingen , Thionville, Carlshütte et
sans problème par-dessus l'aile supérieure. mais dire du vertige et de l'impression de nudité Uckange, la VP 114 Hagondange et
face aux coups de l 'adversaire que devait ressentir le pauvre homme! (SHAA)
Maizières les Metz, et la CEP 115
LA MISSION DES GROUPES DE Sarrebrück, Burbach, Louisenthal,
après un raid de quatre avions sur
BOMBARDEMENT Volklingen et Bous,
la gare de Metz, le n°20 revient
avec quatre éclats dans les ailes. Les trois types de mission de la
Un rapport du général Foch envoyé CEP 115 sont ainsi clairement
La DCA est encore peu efficace à Nivelle en mars 1917 nous donne
contre des avions volant en altitude énoncés. Notons que l'efficacité
un excellent aperçu de la mission des bombardements du champ de
et de nuit. Toujours en septembre, globale dévolue à la CEP 115 et au bataille est douteuse dans l'esprit
les objectifs se diversifient un peu. GB en général. On y lit notamment: même de Foch, puisqu'il y voit sur-
Les hauts-fourneaux d'Uckin- "MISSIONS GENERALES DES
tout une façon d'entraîner les jeu-
ghen, de Thionville, de Saarlouis G.B. nes pilotes.... Ces missions sont
sont visés, ainsi que la gare de 1°) Entraver la production de maté-
d'ailleurs rarissimes à la CEP 115. Il
Conflans. L'Allemagne est égale- riel et détruire les approvisionne-
n'en est pas de même des raids
ment parmi les objectifs, avec la vil- ments constitués: d 'où bombarde-
contre la production industrielle
le de Dillingen (La Lorraine anne- ment des centres de production et
allemande. En avril 1917, la CEP
xée à l' Empire allemand en 1871 de transformation.
115 effectue 16 sorties contre
n'étant pas considérée par les 2°) Bombardement de champ de
Thionville (gare et usines), Courcel-
Français comme territoire alle- bataille: Soit entraver l'envoi sur le
mand, bien entendu). Le 24 sep- les sur Nied (usines) et Dieuze (ca-
champ de bataille des renforts en
tembre 1916, la CEP 115 déplore sa sernes) . Ce chiffre de 16 sorties est
hommes et en matériel. Ce bom-
première perte au combat: le bardement à courte portée sert par ailleurs très faible, pour un
Caproni n°38 et son équipage (ser- mois cependant essentiel pour l'ar-
d'entraînement aux jeunes pilotes
mée française avec l'offensive du
gent Reydellet et sous-lieutenant et permet de sortir malgré des cir-
Vouaux) sont perdus corps et Chemin des Dames. Ce n'est cer-
constances atmosphériques peu
biens. Ils ont disparu lors d 'un raid tes pas de cette façon que la CEP
favorables.
sur Dillingen, sans qu'il soit possi- 3°) Bombardement de représailles: 115 pourra fixer dans l'Est des pos-
ble de savoir s'ils ont été abattus Lorsqu 'une ville ouverte française tes de DCA et des escadrilles de
par la DCA ou s' ils ont été victimes est bombardée, les moyens de tous chasse .... Le mois suivant, les sor-
d'une panne. Jusqu'en mars 1917, les GB sont concentrés sur une vil- ties sont quand même un peu plus
les raids se poursuivent sur des le allemande et la population aver- nombreuses: 26. Les objectifs sont
objectifs toujours semblables: tie par tracts spéciaux, des raisons à peu près identiques, avec en plus
et de Thionville, Dil- du bombardement. Les ordres rela- les usines de Carlshütte. En juin
région de Metz
ligen, la Sarre, etc. Parfois, ce sont tifs aux opérations de représailles 1917, les raids se succèdent de la
des aérodromes ennemis qui sont sont donnés par le Commande- même façon . Les pertes au combat
visés, comme par exemple celui de ment. En outre, les GB ont pour sont toujours aussi rares, la chasse
effet de fixer sur le front de l'Est (de de nuit n'existant pas encore sur
Metz-Frescaty. Le 26 octobre, le
la France) le plus grand nombre une grande échelle et la DCA étant
n°45 s'écrase dans un bois suite à
la panne de deux moteurs: un Rhô- possible d'escadrille de chasse peu efficace. Un Caproni est toute-
ennemies et de postes de DCA. fois touché par une balle dans
ne et un Canton-Unné. L'avion est
ORGANISATION DES GB • l'hélice arrière et voit un de ses
brisé.
Les groupes ont été remaniés de mâts sectionné par un éclat d'obus.
En juillet, les raids de représailles
15
unité formée sur Caproni, la CEP
130. En outre, trois escadrilles ita-
liennes de bombardement lourd,
elles aussi sur Caproni, sont arri-
vées en France. Il s'agit des esca-
drilles n°5, 14 et 15. Avec les deux
unités françaises, elles forment un
"Groupe Caproni", connu sous le
nom de groupe Villomé, du nom de
son chef. Le 21 mars 1918, Luden-
dorff lance sa première offensive
massive contre le front britannique
dans la Somme. D'autres lui succè-
dent en avril et mai. C'est la bataille
décisive qui se livre et les trimo-
teurs Caproni abandonnent leurs
objectifs en territoire allemand. Ce
sont à présent les noeuds routiers
à l'arrière du front allemand qui
sont visés. Ainsi les raids se succè-
dent contre Soissons, Berry-au-
Bac, Saint-Quentin, Laon, Fère-
en-Tardenois, Montcornet, Hirson,
Ci-dessus: autre vue de l'avion du lt.Puig (3è à parti,: d~ la ga~che). L'app~reil est
certainement peint en vert foncé. Sous la nacelle du m1tra1/leur a_rr(ère, on distingue le Le 18ème groupe italien, pourtant
moteur à hélice propulsive; c'est aussi un FIAT ou un lsotta Fraschm, de 200 ch en ligne. fort de trois escadrilles, ne peut
(SHAA)
compter, en août 1918, que sur une
contre les villes allemandes com- 1917, les raids sont encore plus douzaine d'appareils, les CAP 115
mencent; il s'agit de venger les rares, peut être à cause du mau- et 130 alignant, Quelques Caproni
nombreux bombardements dont vais temps (la fin de l'été et l'autom- 600 (600 ch) sont également en
Dunkerque fait l'objet. Les objectifs ne 1917 sont terriblement pluvieux). ligne, mais en tout petit nombre:
de la CEP 115 sont Trêves, Phals- Quatre missions seulement sont trois en août 1918... La situation
bourg et Ludwigshafen. exécutées, les 7, 10, 11 et 12 novem- évoluera d'ailleurs peu jusqu'à l'ar-
bre, avec respectivement huit, huit, mistice. Il est difficile de tirer un
UNE FAIBLE DISPONIBILITE onze et six Caproni. Quelle est l'ef- bilan de l'utilisation des trimoteurs
ficacité de ces raids? Il est impossi- Caproni par l'aviation française. Ils
Les archives de la CEP 115 sont tel- ble de le dire, même si la copie ont été les seuls bombardiers
lement lacunaires qu 'il est impossi- . d'un rapport parvenu au GQG a été lourds français de la période, mais
ble d'y lire la moindre description envoyée au GB 1 à Malzeville et n'ont certes pas été capables de
d' un raid au-dessus de l'Allema- donne des indications. On peut y donner à la France une véritable
gne. La seule chose que nous lire notamment: "D'après un ren- aviation de bombardement straté-
savons, pour les mois de septem- seignement d'agent, les ouvriers gique. En ce sens, elle se différen-
bre et novembre 1917, est le nom- employés dans les hauts-four- cie aussi bien de ses alliés britanni-
bre de bombes emportées. La dis- neaux des environs de Sarrebrück ques et de leurs Handley-page
ponibilité des avions. est très ne veulent plus y travailler, parce 0/400, que de ses ennemis alle-
médiocre. Ainsi le 3 septembre, que les visites d'aéroplanes sont mands et de leurs Gotha G V et
trois Caproni prennent l'air, empor- trop fréquentes." De là à dire que autres avions R. Ce retard ne sera
tant 143 obus de 120mm chargés les hauts-fourneaux ont été pas comblé durant l'entre-deux-
d'anilite (bombes Gros -Andreau). détruits, il y a un pas que nous ne guerres et il faudra en fait attendre
Le 10, ils sont cinq , mais n'empor- franchirons pas! l'arrivée des Mirage IV et de leur
tent que 120 obus : leur objectif est
arme nucléaire pour voir la France
plus lointain et la charge utile est LE GROUPE CAPRONI se doter d'une véritable aviation de
alors essentiellement du carburant .
bombardement stratégique ...d'un
Le 12, six avions partent pour l'Alle- En 1918, la nature du conflit change
genre bien lointain, il faut le dire,
magne, avec 150 obus. Le 14, ils avec le retour à la guerre de mou-
des / malheureux Caproni trimo-
sont sept, avec 204 bombes Gros- vement. Pour la CEP 115, qui devi-
teurs de 14/18 !
Andreau. Et cinq encore, le 15 sep- endra d'ailleurs CAP 115, en 1918,
tembre, avec 120 projectiles. Les les opérations vont également être
SOURCES
raids s'espacent alors, sans doute modifiées. Tout d'abord, l'unité NOE~ (Jean)- Les bomba~di~rs
parce que les missions se sont suc- quitte son terrain de Nancy-Mal- Caproni en France- Av1at1on
cédées à un rythme accéléré. Un zeville pour celui de d'Epiez, puis Magazine n° 741 du 1er novembre
dernier bombardement est effectué celui de Villeneuve les Vertus, en 1978. pp 77-83
le 24, avec une formation imposan- Champagne, en mars 1918. Elle SERVICE HISTORIQUE DE L:AR-
te: 9 appareils, chargés de 270 passe alors au GB 2, qui vient de MEE DE L:AIR
obus de 120mm. En novembre recevoir l'appoint d'une nouvelle Carton A 165
Carton A288
16
MS 760 du G.T. 11/60 basé à Villacoublay survolant Paris au début des années soixante. (photo SHAA)
LES ORIGINES d'entraînement avancé construits Fleuret qui était en cours de cons-
Les années qui suivirent la autour de petits moteurs à réac- truction fut transformé. Ce prototy-
Seconde Guerre Mondiale virent tion de faible consommation et pe baptisé MS 760 n° 01 Fleuret 2
le développement des avions de maintenance économique. En effectuera son premier vol, le 29
combat à moteurs à réaction. Cet- France concrètement, deux juillet 1954. Ce jour là, il décolla du
te évolution fit apparaître une lacu- projets qui opposaient deux con- terrain de Melun-Villaroche, à
ne dans le parc existant pour la ceptions différentes furent présen- sôiî bord le pilote d'essai Jean Cli-
formation des pilotes. En effet les tés à I' Armée de l'Air. Le Fauga quet qui était assisté par le méca-
pilotes étaient obligés de passer CM 170R Magister biplace en tan- nicien d'essais Rémy Raymond .
directement des appareils à piston dem et le Morane-Sauln ier MS Ce vol de 25 minutes sera suivi de
(du type du T-6) aux jets. Bien 755 Fleuret biplace côte à côte. Le beaucoup d'autres dans le cou-
que des versions biplaces avaient premier fut choisi, et le Fleuret rant de l'été. Le 23 septembre, le
été aménagées, la transition res- resta sans suite. ï=leuret 2 est rebaptisé Paris par
tait brutale. D1autre part les ver- LE DEVELOPPEMENT Raymond Saulnier. Le jour même,
sions biplaces des jets de combat Suite à . Péchec du Fleuret, l'ingé- le secrétaire d'Etat à l'Air Diadème
avêc leurs puissants moteurs se nieur René Gauthier, directeur du Catroux doit assister aux grandes
révélaient coûteuses à la consom- bureau d'études de Morane- maMëuvres inter-alliées de PO-
mation de combustible et à la Saulnier décida de le transformer iAN ên Allemagne et va s'y rendre
maintenance. C'est pour cela êiî avion de liaison. Le fuselage avec le rîôUVéaU quadriplace pila·
qu'au début des années cinquan- fut redessiné, la cabine voyant sa té pâr Jean Cliquet. Le nouveau
te on vit l'éclosion de plusieurs capacité s'accroître à quatre pla- nom parait alors beaucoup plus
projets de jets de transition et ces. Le deuxième prototype du évocateur pour un appareil qui se
17
plan au 1/72
par lulian Robanescu
la lb lb' Id le If 1g lh
- ·~ -
~ , ., .
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18
b'
·- ·~ ·-
DESCRIPTIF TECHNIQUE
Le MS 760 " Paris" est un biréac-
teur quadriplace, monoplan à aile
mi - basse, à train d'atterrissage
tricycle escamotable et à empen-
nage en "T".
-Voilure
Constituée par deux demi-ailes
extrêmes, fixées chacune sur un
élément central venant de cons-
truction avec le fuselage. Les
demi-ailes sont de type bilonge-
ron de flexion et caisson de tor-
Ci-dessus: Le MS 755 "Fleuret" lors d' un vol d'essai en 1953. Cet avion sion. La fixation de chaque demi-
d'entraînement avancé biplace était à l'origine du " Paris". aile sur le fuselage se fait par 3
Ci-dessous: On distingue au centre le MS 760 n° 68. Ici au CEV de Brétigny où il axes. Le dièdre est positif de 8 % ,
fut en service de 1971 à 1984. (Photos SHAA) et l'incidence est de 2 %. L.:épais-
seur relative est de 13,5 % à l'em-
planture et de 12 % à l'extrêmité.
Le profil laminaire est NACA 64A,
1-13, 5 et 1-12. Les volets sont de
type d'intrados à commande élec-
trique Lear ME-1-J. Les ailerons
sont compensés par un trim-tab
commandé par actionneur Lear
VL-3-E . Les 4 aérofreins sont
perforés, il y en a 2 d'extrados et 2
d 'intrados. Ils sont actionnés par
vérin " Transfleix" entraînés par
moteur électrique Lear MR-1-K.
Il y a à chacune des 2 extrêmités
d'aile un ballonnet de 235 litres de
veut aussi destiné à l'exportation . 48 appareils par l'Argentine. kérozène muni de vide-vite à
Un mois plus tard , il sera présenté Ceux-ci devront être pour une commande électrique. Le "Paris"
aux Allemands qui vont bientôt bonne proportion montés à la Il possède en plus des réservoirs
être autorisés à créer une force Fabrica Militar de Aviones de Cor- de bord d'attaque de 440 litres.
aérienne. Le 3 novembre 1954, doba. Après de multiples présen- -Fuselage
après 70 heures de vol il entre au tations en Europe et en Amérique Il comprend le compartiment
CEV( Centre d'Essai en Vol) pour Latine, un autre pays se portera avant, la cabine, le réservoir prin-
les épreuves de certification. Cel- acquéreur de Paris pour sa force cipal et les 2 réacteurs.
le-ci sera accordée le 18 mai aérienne: le Brésil. Parmi les Compartiment avant: à la pointe
1955. En juin , il sera transporté clients privés, il faut souligner le avant se trouvent deux projecteurs
aux Etats-Unis où il va effectuer Shah d'Iran Reza Palevi et le Prin- Ulmer, un de roulage et un d'atter-
un vaste périple de présentation ce Moulay Hassan , fils du Roi du rissage. Il abrite la batterie SAFT
organisé par la firme américaine Maroc Mohamed V. Le Certificat de 35 Afh, les 2 radios VHF
Beechcraft qui est intéressée par de Navigabilité américain sera SARAM 5-52 et le radio-compas
la construction sous licence de finalement accordé au début du SHR, la génératrice Labinal de
l'avion français. Le 1er septembre, mois de ju illet 1958. Une nouvelle 2500 W, un convertisseur Rotax
il part pour le Canada où il est pré- version améliorée est mise au pour l'al imentation des radios, le
senté dans plusieurs villes du point à partir du mois de mai 1960. système d'alimentation en oxygè-
pays. De retour à Washington, Le moteur "Marboré" IIC de 400 ne Bronzavia et la bouteille
deux semaines plus tard, il achè- kg de poussée est remplacé par le d'oxygène.
vera sa tournée Outre-Atlantique; "Marboré" IV de 480 kg. La capa- Cabine: On y accède par une
le 24 octobre après avoir remporté cité de carburant est augmentée, échelle pliante, la verrière est
un vif succés auprès de tous ceux l'atterrisseur est renforcé, l'inso- commandée par un actionneur
qui l'ont approché. En revanche, norisation et la pressurisation sont électrique Lear MR-1-L. A l'inté-
les autorités américaines renâ- améliorées, un système de dégi- rieur, il y a 4 sièges. Sous les siè-
clent à accorder le Certificat de vrage électrique des entrées d'air ges arrières, un petit espace per-
Navigabilité et à la fin malgré l'in- et un système de vidange rapide met de loger 2 valises étroites. Un
térêt des militaires américains, le des réservoirs sont installés, et le groupe ventilateur SEMCA et un
Congrès n'acceptera pas d'équi- volume d'emport de bagages est régulateur de pression produisent
per ses forces aériennes ·avec un accru. Du coup les performances l'air conditionné. Quatre inhala-
avion étranger. Cet échec sera de cette nouvelle version vont se teurs oxygène de secours Bron-
compensé par les premières com- voir sérieusement améliorées zavia 325 sont prêts à être utilisés
mandes de l'Etat français (31 pour malgré une augmentation du en cas de besoin. La température
l'Armée de l'Air et 19 pour !'Aéro- poids (+ 122 kg du poids à vide et se régie par échangeur de cha-
nautique navale) et par l'achat de + 344 kg du poids du carburant). leur, turbine de détente et circuit
20
de dérivation . La pressurisation se
règle par valve automatique. Il y a
deux manches à balai (ou deux
volants pour certains appareils).
Les instruments de vol sont dou-
blés permettant le double pilotage.
Chaque pilote dispose donc
d'anémomètre, de variomètre,
d'altimètre 0/12.000 m, d'indica-
teur de virage pente, de compas
gyromagnétique, d'horizon électri-
que, de machmètre, d'accéléro-
mètre, de montre, de compas de
secours.d'indicateur triple du plan
fixe, des volets et des tabs d'aile-
ron. Les intruments de moteur ne
sont pas doublés mais se trouvent
au centre du tableau de bord pour
pouvoir être visualisés par les
deux pilotes.
Le réservoir principal: d'une capa-
cité de 915 litres, il est équipé d'u-
ne pompe Bronzavia, d'un débi-
mètre et d'un jaugeur.
Les deux réacteurs: au-dessu s
de ceux-ci se trouve un coffre à
bagage de capacité modeste. Une
génératrice de 4000 W est montée
sur le réacteur droit. Selon les ver-
sions nous avons les réacteurs
suivants:
Paris 1: Turboméca "Marboré "
IIC3 de 400 kgp/392 DaN à 22.600
tr/mn et de 320 kgp à 21 .000 tr/mn
en croisière.
Paris IA/IR: Turboméca "Marbo-
ré" VI J de 480 kgp/471 DaN à
21 .500 tr/mn en retrofit et de 420
kgp à 20.500 tr/mn en croisière.
Paris 11/11 R: Turboméca II Marboré"
VIC2 de 480 kgp à 21.000 tr/mn.
-Empenn ages
En forme de "T", le plan horizontal
est réglable par actionneur Lear
MR-2-L.
-Train d'atterrissage
Manoeuvre électrique par moteur
Lear MR-1-H. Amortisseurs olé-
opneumatiques et roues ERAM.
Freins a disque ERAM sur les
rôues du train principal unique-
ment.
21
Photoscope du ·MS 760 n° 88 de l'aéronautique navale. Photos
prises en juillet 1992 .au B9urget lors d'une escale de l'appareil.
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Photos Alex Valère
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22
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j-
1 Phare de roulage et d'atterrissage .17 Manche à balai de poste gauche 32 Aileron
2 Pointe avant 18 Console latérale 33 Compensateur de gauchissement
3 Vérin de relevage du train avant 19 Palonniers 34 Volet d'intrados
4 Trappe de logement de train avant 20 Plar:icher cabine 35 Aérofrein droit
5 Jambe et amortisseur de train avant 21 Manette des gaz 36 Trappe d'accès au réservoir
6 Roue de train avant 22 Sièges avant, pilote-copilote - central
7 Logement de roue de train avant 23 Verrière coulissante 37 Orifice de remplissage de
8 Cadres de structure avant de 24 Poignée extérieure d'ouverture de réservoir
fuselage la verrière 38 Réservoir central
9 Trappe d'accès à la bouteille 25 Sièges arrière, passagers 39 Cadre pare-feu
d'oxygène 26 Cadre étanche arrière · 40 Fentes de ventilation
10 Compartiment avionique 27 Logement du train principal 41 Turboréacteur TURBOMECA
11 Cadre étanche avant 28 Revêtement de voilure "MARBORE" 11, droit
12 Trappe d'accès aux instruments de 29 Feu de navigation droit 42 Trappe d'accès au compartiment
la planche de bord 30 Réservoir suplémentaire droit moteur
13 Pare-brise 31 Orifice de remplissage de 43 Turboréacteur gauche
14 Pare-soleil réservoir 44 Cadre fort arrière
15 Manche à balai de poste droit 45 Trappe d'accès à la soute bagage
16 Planche de bord 46 Antenne
47 Arête de dérive
48 Ferrure de fixation avant du
caisson de la dérive
49 Caisson de dérive
50 Antenne
51 Vis de réglage sur longeron avant
MORANE SAULNIER
MS 760 "PARIS"
CARACTERISTIQUES ET PERFORMANCES
ênvGrgure 10,15 m
longueur 10,24 m
hautflur 2,60m
surfâce alaire iâm2
;; 15ARIS"I ;; 15ARIS 11 II
vitesse croisière maxi. 570 km/h 633 km/h
vitesse ascensionnelle initiale 11 ,5 m/s 12,5 m/s
vitesse ascensionnelle sur un moteur 1,2 mis i ,5 mis
plafond 10 000 m i2 000 m
autonomie 1 500 km i 74ô km
24
de la dérive dessin de lulian Robanescu
52 Plan fixe de profondeur
53 Equilibrage dynamique de
profondeur
54 Gouverne de profondeur
55 Compensateur
56 Palier central
57 Feu de navigation
58 Ferrure d'articulation
59 Structure de gouverne de
profondeur
60 Compensateur
61 Equilibrage dynamique
62 Caisson de plan fixe de
profondeur
63 Gouvernail de direction
64 Feu de navigation
65 Quille
66 Tuyère de réacteur gauche
\
l
83 Nervure
84 Longeron arrière de caisson de
67 Structure fuselage arrière voilure
68 Volet d'intrados gauche 85 Logement de train principal
69 Revêtement d'extrados 86 Trappe de logement de train
70 aérofrein d'extrados principal
71 Compensat1_3ur 87 Roue de train principal
88 Jambe et amortisseur de train
72 Aileron
73 Revêtement d'aileron principal
74 Ferrure de fixation arrière de 89 Vérin de relevage de train
90 Palier de jambe de train principal
réservoir
75 Réservoir supplémentaire 91 Vérin de commande de volet
76 Orifice de remplissage de gauche
réservoir 92 Ferrure de fixation arrière de
77 Ferru re de fixation avant voilure
78 Feu de navigation 93 Cadre fort de fuselage
79 Bord d'attaque démontable 94 Manche à air d'alimentation du
80 Structure de bord d'attaque réacteur
81 Longeron avant de caisson de 95 Cadre fort du fuselage
96 Ferrure de fixation avant de voilure
voilure
82 Antenne sur intrados 97 Manche à air
98 Entrée d 'air du réacteur gauche
99 Structure fuselage central
78
25
Le MS 760 n°14 du G.E. 312 de
Salon. Cet appareil qui avait effectué
son premier vol le 31 décembre 1958
a connu de nombreuses affectations.
Depuis novembre 1988 il est à Salon
de Provence où il assure des vols
d'entraînement au sein du Groupe
École 312. Observez sur cette photo
et sur la suivante l'insigne de cette
unité. (photo M.Fournier)
27
à suivre
28
Le 2ème protorype du KB - 11 était encore éqwpé,comme le n°1, d 'un moteur Alfa Romeo et d 'une hélice tripale . (photos ANDREEV)
LE KAPRONI-BOLGARSKI
KB-11 ''FAZAN''
par José Fernandez
En 1939, l'aviation militaire aile parasol élliptique avec fut construit à l'usine de Ka-
bulgare commande à la fir- train d'atterrissage caréné. zanlak, il vola pour la
me Kaproni Bolgarski un Le fuselage avait une struc- première fois en 1940 aux
avion pour l'observation et ture métallique qui était re- mains
le bombardement léger se- couverte sur sa moitié avant du pilote d'essai Petko Po-
lon un cahier des charges de tôle d'alliage d'alumi- pgancev. Il est ensuite trans-
bien précis. Kaproni Bol- nium et qui sur la partie ar- féré à l'aérodrome militaire
garski est une filiale bulgare rière était entoilée. La cabi- de Bozuristi afin d'y être
du constructeur italien Ca- ne abritait les deux mem- évalué par les pilotes militai-
proni. Le projet qui sera pris bres de l'équipage qui se res. Suite à cela, la commis-
en main et élaboré par l'in- composait d'un pilote-bom- sion militaire d'évaluation
génieur Carlo Caligaris s'ap- bardier et d'un observa- demanda des modifications
pellera KB-11. La maquette teur-mitrailleur. Le moteur concernant deux aspects de
en bois est testée à la souf- était un Alfa-Roméo 125 l'appareil. La cabine qui
flerie des installations Ca- RC 35 de 750cv qui entraî- dépasse le plan de l'aile est
proni à Milan en octobre nait une hélice tripale métal- considérée dangereuse en
1939. C'était un appareil à lique à pas fixe. Le prototype cas de capotage, il est sug-
29
p Ian a U 1/72 par Julian Robanescu
IA 1B IC ID IE IF
CARACTERISTIQUES ET
PERFORMANCES
envergure: 12.80m
longueur: 9.20m
hauteur: 3.80m
surface alaire: 25.23m2
poids: . 2.400kg
vitesse maximale: 390km/h
vitesse croisière: 320km/h
plafond: 8.000m
rayon d'action: 800km
30
__ , _ ... -----'
1 .
31
Le 3ème prototype avait reçu le moteur Pegasus actionnant toujours une hélice tripal~. Les surfaces ~i~rée~ ~u post~ d~
pilotage ont été modifiées. Ci-dessous: Le 1er prototype était très différent des avions de séne; 1 aile eta1t placee a
mi-fuselage et les jambes du train étaient pleines.
32
tard, la Bulgarie sous la
pression des Soviétiques
basculera et le 9 septembre
1944, elle déclare la guerre
à l'Allemagne et se range du
côté des Alliés. Les Fazan
de la 463ème escadrille
d'observation prirent part
également à tous les com-
bats que les Bulgares menè-
rent contre les Allemands et
qui se poursuivirent en Ser-
bie et en Macédonie. A par-
tir de janvier 1945, la
453ème escadrille du 4ème
groupe d'observation reçoit
9 KB-11 qui remplacent les
Letov S 328 qu'elle avait jus-
que là. A la même date les
113ème et 123ème escadril-
les du 1er groupe d'observa-
tion laissent leurs P 43 Ka-
ras pour recevoir chacune 8
KB-11 à leur place. La simi-
litude de la silhouette du Fa-
zan avec celle du Henschel
126 allemand fit que celui-
ci fut parfois la cible des tirs
de l'infanterie bulgare elle-
même. Après la guerre 15
Fazan avec 10 DAR 9 (Le
Focke Wulf 44 Stieglitz
construit sous licence en
Bulgarie) et un Heinkel 111
furent donnés à la Yougosla-
vie comme réparations de
guerre. Les ailes durent être
refaites par les ateliers de la
firme lkarus car elles étaient
en trop mauvais état. La pro-
duction totale des KB-11
Fazan fut de trois prototypes
et de deux séries de 20 ap-
pareils, il y en a eu au total
42 en service (les deux der-
niers prototypes furent mis
en service).
33
Ci-contre: L.:obser-
vateur à son poste
maniant l'appareil
photo, ce qui ne
devait pas être très
facile.
Au milieu: Le n°26
en vol, nous dévoi-
le ses lignes, très
proches de celles
du Hs 126 alle-
mand.
En bas: Le n°2
remotorisé et muni
d'une hélice bipale
en bois.
34
LE HENSCHEL HS 129
par Yves Buffetaut
Après le joli succès du Hs 123 com- dans les phases ultimes de la d'entre eux se mettent sur les rangs
me avion d'attaque au sol et de bom- première guerre mondiale, certains pour ce concours: Henschel Flu-
bardement en piqué, la firme Hens- avions allemands étaient déjà blin- gzeugwerke AG et Focke-Wulf
chel de Kassel cherche à lui trouver dés. Par ailleurs, les tirs de DCA Flugzeugbau GmbH. Sans rentrer
un successeur. Elle y est facilitée nourris au-dessus des points d'ap- dans le détail, le prototype de
par le RLM (Reichluftfahrtministe- pui espagnols ont mis en lumière la Focke-Wulf est bien sûr largement
rium ou ministère de l'air), qui or- vulnérabilité des appareils mono- inspiré du FW 189, qui utilise déjà
ganise un concours en 1938 pour un moteurs. Le RLM fixe l'obligation ces deux moteurs. La nacelle, rédui-
appareil d'attaque au sol blindé et d'utiliser deux cellules moteurs Ar- te en dimension, est entièrement
monoplace. Henschel s'impose face gus As 410, un petit moteur de douze blindée. Un seul prototype est cons-
à Focke-Wulf L'expérience de la cylindres en ligne qui équipera aussi truit car le marché est emporté par
guerre d'Espagne montre aux Alle- le FW 189 et le Siebel Si 204 (dans Henschel, la formule du double fu-
mands que l'attaque au sol est parti- une version un peu plus puissante). selage étant probablement jugée
culièrement dangereuse avec des Le projet n'enthousiasme apparem- trop fragile. Le prototype de Hens-
avions non blindés. Ce n'est d'ail- ment pas les constructeurs alle- chel, rapidement baptisé Hs 129, est
leurs pas une révélation puisque mands puisque seulement deux dû au Dr Friedrich Nicholaus, qui
est à l'époque l'ingénieur en chef de
Ces deux vues sont de médiocre qualité, mais elles sont historiquement importantes: la firme. C'est un petit avion, dont
Il s'agit de deux des trois premières photos du Henschel Hs 129 parvenues en la longueur est à peine supérieure à
Angleterre, vers le mols de mai 1942. Comme on le voit à l'inscription en allemand , il
s'agit tout simplement de documents constructeur. l..'.lmmatrlculation de l'avion est celui d'un chasseur comme le FW
GM+OG . Il porte une machoire de requin . Le chiffre 10 est peint à l'extérieur de 190. (9,75 m contre 8,84 m). L'enver-
chaque moteur Argus AS 410. Le mat d'antenne sera conservé sur certains modèles gure, en revanche, est beaucoup
ultérieurs, mais pas sur tous, au choix sans doute des équipages ,puisqu 'on le trouve
aussi bien sur les 8-1 que les 8-2. (photos Public Record Offlce,Kew)
plus importante, puisqu'il faut por-
ter les deux moteurs Argus, mais el-
le dépasse à peine celle d'un mono-
moteur comme le Junkers 87B: 14,2
m contre 13,8 m pour le Stuka. Le
cockpit est lourdement blindé, avec
des plaques de 6 à 12 mm selon les
endroits, qui pèsent plus de 500 kg.
L'armement consiste en deux mi-
trailleuses de 7,9 mm (MG 17) et
deux canons de 20 mm (MG
151/20). La visibilité du pilote vers
l'avant et notamment vers le bas
semble excellente, le nez de l'appa-
reil étant à la fois très court et très
incliné mais le pare-brise blindé en
verre d'une épaisseur de 75 mm ne
permet pas une vision correcte. De-
vant celui-ci est placé un volumi-
neux collimateur Revi C12/C. Le
premier prototype, Hs 129 Vl, vole
au début de l'année 1939. Il est suivi
de deux autres et comme les essais
se déroulent sans accident, une
pré- série est construite sous la dé-
signation de Hs 129 A -0.
35
Un mauvais avion
36
-Le B-1/Rl, qui emporte deux
bombes SC-50 de 50kg ou deux
containers de 48 bombes anti-per-
sonnel SD-2
37
CARACTERISTIQUES DU HS 129 B
Origine: Henschel Flugzeugwerke AG Type: monoplace d'atta9ue au sol et d'apfui_rapproché
Moteurs : deux Gnôme-Rhône 14M 04/05 de 690 ch à 14 cyhndres en double etolle Les six premiers mois de combat
Dimensions: Performances:
Envergure: 14,20 m Vite~se maximale: 408 km/H
Longueur: 9,75 m Vitesse ascensionnelle 425 m/m Durant les derniers mois de 1942,
Hauteur: 3 25 m Plafond: 9 000 mètres un expert du ministère de l'air alle-
Poids à vid~/en charge: 4 060 kg /5 110 kg Rayon d'action: 880 km mand se rend sur le front pour étu-
Photo ci-dessous: Autre vue du même canon, qui montre à la perfection sa position sous le dier de près la valeur opérationnelle
fuselage. Peu apprécié des équipages ~ans un premier temps, l_e canon ventral (de 3,0 o~ ~7 du Hs 129. Il rédige ensuite un
mm) s'est ensuite imposé comme la meilleure arme de b~rd antichars, en attenda_nt I amvee
en petit nombre du canon de 75 mm. (photo Bundesarch1v, Koblenz) compte-rendu très détaillé dont
une copie tombe entre les mains bri-
tanniques. Conservé aux archives de
l 'Air Ministry, ce rapport donne un
excellent aperçu du début de la car-
rière opérationnelle de l'avion. C'est
au début de juin 1942 que les Hs 129
entrent en opération sur le front de
l'est. Il s'agit principalement de B-
1/R3, armé du canon MK 101 de
30mm. Aux côtés des Hs 123 et des
Bf 109 E du Sch.G.l, les nouveaux
appareils participent à la bataille de
Kharkov, lorsque l'Armée Rouge
tente de reprendre la ville. "Les pri-
sonniers russes capturés à l'époque
rapportent dans leurs interrogatoires
que non seulement le Hs 129 a mis
hors de combat de nombreux chars
durant la bataille de Kharkov, mais
aussi qu 'il a causé la panique au sein
des troupes soviétiques. Il a aussi
accompli de grands résultats durant
la retraite russe de Kharkov à Voro-
nej , lorsque les attaques étaient ef-
fectuées par vague de 21 appareils .
Le S.G.l a revendiqué la destruction
de 23 chars russes durant la bataille
de Kharkov et a demandé à recevoir
une dotation plus importante
d'avions-canon, montrant par là-
même sa foi dans la valeur du nou-
vel appareil" (AIR 40/233.
PRO,Kew) Pourtant, des doutes
commencent à apparaître dès le
Russie. Nous traiterons plus loin du chwader 1 mois d'août 1942. Les troupes alle-
sort du 4 Staffe! du I/DSch.G.2 en mandes occupant le terrain n'ont
Méditerranée. La nouvelle unité -4 et 8 Staffeln du Schlachtges-
découvert aucun char détruit par les
destinée au front russe est amalga- chwader 2
coups de 30mm des Hs 129. La plu-
mée à une unité de chasse et devient part des pilotes n'aiment d'ailleurs
le Panzerjager Staffe! du Jagdges- -Pz. JagJJG 51. On trouve égale- pas ce canon et demandent son rem-
chwader 51 "Môlders". Comme son ment d'autres unités sous ce même placement par des rateliers à bom-
nom l'indique, ce Staffe! se spéciali- commandement:
bes plus traditionnels. C'est alors
se dans l'attaque au sol et plus parti-
que l'expert du RME est envoyé au
culièrement dans la lutte contre les -Un Ju 87 Stuka Panzerjiiger Staf-
front pour convaincre les pilotes de
chars soviétiques KVl èt T34. Au fel la valeur du canon dans son rôle an-
fur et à mesure que d'autres unités
tichars. Il arrive le 25 septembre à
sont formées, elles rejoignent une - Le 1/ZG 1 avec des Messerschmitt
Dougino, entre Rjev et viasma, sur
organisation commune, commandée Bfll0
la base du JG 51. Le Pz.Jiig. Staffe]
par le Führer der Panzerjàger et qui
a reçu ses avions le 11 août 1942 et
regroupe cinq Staffeln de Hs 129: - Le Staffe! 92, équipé de Ju 88 P-1
effectué 73 sorties lorsque l'expert
arrive sur place. L'unité revendique
-4 et 8 Staffeln du Schlachtges-
38
alors 29 chars détruits pour 3 appa-
reils perdus. Des exercices intensifs
d'attaque des chars soviétiques sont
alors organisés sur des épaves cap-
turées sur le terrain. A la fin de l'en-
traînement, le Staffel est arrivé à
une moyenne générale de 60 % de
coups au but, chiffre satisfaisant.
En outre, les pilotes se sont rendus
compte que même le blindage du
KV 1 ne résistait pas aux coups du
MK 101.
39
-Hs 129: 3138 sorties;
40
avions ! De même, les unités de
chasseurs-bombardiers et d'attaque
au sol annoncent la destruction de
1100 chars et 1300 véhicules blindés
(en 37421 sorties). Mais ces chiffres
victorieux ne doivent pas faire illu-
sion: c'est en fait la Wehrmacht qui
est battue et même sèchement. Le 5
août, Orel doit être évacuée en ca-
tastrophe, avec 20 000 blessés et 53
000 tonnes de matériel. La Luftwaf-
fe, même si ses pertes en combat aé-
rien sont restées faibles, a égale-
ment beaucoup souffert du fait de la
DCA russe. Toutes les unités d'atta-
que au sol doivent être réorganisées.
Les cinq Staffeln de Hs 129 sont re-
groupés en un seul Gruppe, le IV
(Panzer) Gruppe/SG 9. La réparti-
tion au sein du groupe est la suivan-
te:
41
avions, sans résultat. Deux des
quatre Hs 129 disponibles sont con-
traints à des atterrissages forcés
dans les lignes britanniques. Quant
au reste, il est capturé à Tripoli le
23 janvier 1943, lorsque la 8ème
armée fait son entrée dans la capita-
le libyenne. Les équipages ont été
évacués à temps vers Bari, d'où ils
retournent sur le front de l'Est. Cet-
te piètre expérience est suivie d'une
seconde, quelques semaines plus
tard, lorsque le 8/Sch.G 2 se pose
sur le terrain de Tunis-Aounnia,
durant la première quinzaine de
décembre 1942. Après une période
d'entrainement assez longue, l'unité
Préparation d 'une mission en Russie. Le Henschel Hs 129 est toujours utilisé dans un devient opérationnelle en février
rôle tactique. Sa faible vitesse (400 km/h) n'est pas un handicap sur le front de l'Est, où 1943, sous le commandement du
l'aviation soviétique agit elle aussi principalement dans un rôle tactique. La DCA russe,
en revanche, est terriblement dangereuse et en 1944 les pertes sont en moyenne de Flieger Führer Tunis. Elle compte
200/o par mois. (photo Bundesarchiv, Koblenz) alors dix Hs 129, puis 16 en avril
tionnelle en Tunisie tourne vite au blement réduit la disponibilité puis- 1943. Mais la fin est proche pour les
désastre. La seconde unité dotée du que l'unité ne compte plus que huit forces allemandes en Tunisie. en
Hs 129 est le 4 Staffe!, 1/Sch.G 2, Henschel 129, dont seulement mai, le Staffe! est évacué vers Deci-
qui reçoit 12 appareils le 30 septem- quatre en état de vol. Malgré les ef- momanu en Sardaigne, où il ne sert
bre 1942, sur sa base polonaise de forts des équipes au sol, les ennuis pas à grand chose. Il est transféré en
Deblin Irena. Dès le 10 novembre de mécaniques se multiplient. Les mo- Russie en juillet 1943.
la même année, le 4 Staffe! part teurs Gnôme-Rhône ne supportent
pour li\frique du nord où la situa- pas les dures conditions climati- Une nouvelle version
tion devient critique pour les forces ques: la poussière et le sable ont des
de l'Axe. De nombreuses pannes et effets désastreux. Plusieurs modèles Avec l'arrivée massive sur le front
incidents divers ont alors considéra- de filtre à air sont montés sur les russe de chars comme le T34 et le
KVl, le canon de 30mm MK101 se
Un Hs 129 en plein virage. L'avion est loin d'être maniable, surtout en raison révèle bientôt insuffisant. En fait, il
de la faible puissance de ses moteurs Gnôme-Rhône. Il s'agit d'un B-2/R2
l'a probablement toujours été, puis-
standard avec son canon MK 103 de 30 mm et son absence de mât de
radio, très fréquente sur les B-2. (photo Bundesarchiv, Koblenz) que les chiffres cités plus haut sur la
campagne 1942 du II./Sch. G 1
montrent que si le Hs 129 cause des
ravages dans les rangs des camions
et des véhicules légèrement blindés,
il ne provoque que peu de pertes
parmi les chars. Pour y remédier,
des bombes de cinq kg SD-4 sont
d'abord montées sur les Hs 129 B-
1. ces petites bombes sont munies
d'une charge creuse, ce qui permet
théoriquement de détruire les chars
russes. Mais encore faut-il les at.:
teindre, chose peu facile en opéra-
tions. Le canon est d'un maniement
beaucoup plus aisé. Les efforts d~s
ingénieurs allemands se portent
donc sur une amélioration dans ce
domaine. Les canons antichars ne
manquent pas dans l'arsenal du Rei-
ch et trois types différents sont es-
sayés:
-le MK 103 de 30mm qui n'est rien
d'autre qu'une nouvelle version du
42
-Le Hs 129 B-2/R2 emporte un
canon de 30mm MK 103 sous le fu-
selage, en plus de l'armement stan-
dard;
un Hs 129 B-1 du 4./Sch. G.2 en Libye en novembre 1942. Les moteurs Enfin, une quatrième version est
Gnôme-Rhône ne supportent pas le sable et la poussière et la disponibilité des deux testée en mai 1944 à l'Erprobungs-
Staffeln sur le front d'Afrique du Nord sera toujours mauvaise. (photo Bundesarchiv)
telle de Travemünde. Il s'agit d'em-
porter le canon antichar qui fait
alors merveille dans les Panzerjager
Abteilungen: le fameux Pak 40 de
75mm. Ce canon est d'un encom-
brement extrême et d'un poids limi-
te pour le petit avion qu'est le Hs
129. Les expérimentations sont lon-
gues, mais se révèlent relativement
satisfaisantes. L'arme, essayée
d'abord sur un Ju 88 P-1, avait posé
Deux Hs 129 du même Staffe! au décollage en novembre 1942. la carrière beaucoup de problèmes, surtout
opérationnelle du 4./Sch.G.2 sera particulièrement médiocre, l'unité étant incapable
de maintenir plus de quatre avions en état de vol à la fois et en perdant deux sur parce que les gaz de la chambre de
ennuis techniques au-dessus des lignes britanniques. (photo Bundesarchiv) combustion étaient évacués sur le
côté et eau aient de graves remous
au niveau de hélices. Avec le mo-
dèle te té ur le Hs 129, les gaz sont
é,acués vers l'arrière, ce qui élimine
tout ennui.
43
Ce Hs 129 B-3 porte le n° de série 140494, on distingue bien l'impressionnant canon BK 7,5 de 75 mm.
Ainsi armé, l'appareil voyait ses performances énormément réduites. (photo SHAA, Château de Vincennes)
44
MAQUEITISME
45
MAQUETTISME
46
MAQUETI'ISME
· prononcée du train. Il faut ensuite
mettre en place la verrière et là ce
n'est pas facile car l'emplacement
(pourtant découpé selon le tracé)
ne correspondant pas tout à fait,
en hauteur, à la verrière vacufor-
mée. Il faudra donc bricoler un
petit peu et je laisse le soin , à cha-
cun de trouver la méthode. On
ajoutera ensuite, pour terminer le
montage, la roulette de queue sur
laquelle on vient coller un petit
câble, figuré par du plastique étiré
(voir le plan), et l'antenne. On met
en place l'hélice après avoir affiné
les pales et placé le canon dans la
casserole.
:, ....
DECORATION
.
'
'. recouvre d'un vernis semi - mat
toute la maquette. On terminera
votre aile. Il est temps d'assembler avoir bien affiné par ponçage inté- par la mise en place du câble
l;aile au fuselage et là un sérieux rîeur les deux pièces du plan hori- d'antenne et du tube de pitot. La
mastiquage est nécessaire sous zontal de l'empennage, on cou- casserolle d'hélice sera peinte en
le fuselage, mais ri en d'impossi• pera l'ensemble en deux parties "Dunkel grünn et les pales en noir
ble. Il faudra également prendre que l'on collera au fuselage à mat.
soin des raccords bord de fuite~ l'aide du plan. On passe ensuite
fuselage. l=>our têrm iner avec l'aile, au train d'atterrissage; les jambes CONCLUSION
on pêrcêra un trou pour le tube de de train en injecté sont à bonne
pilote et M placera le radiateur longueur. Après ébarbage, on les Une maquette bien plaisante
d'hullë sous lê bord d'attaque de peint couleur argent. On assem- cPune machine peu connue dont
la dem i-alle droite, cette petite ble ensuite les roues que fai trou- la qualité de moulage doit encou-
pièce est fournie en injecté et il vées de bon diamètre (malgré la ragër à aborder le vacu!
faudra une légère mise en forme différence avec le plan) en compa-
pour qu;elle épouse le bord d'atta- rant aVëë les photos. Il faut forte- BIBLIOGRAPHIE
que de Paile (voir plan pour empla- ment affiner les trappes de train
cement). On la peint ensuite, cou- fournies en Injecté. On ajoutera la -Divers anciens numéros de
leur bronze ëommê recommandé tuyauterie de freins sur chaque Letectvi + Kosmonautika
oar la notice de décoration . On iambe. ôn peint ensuite les mues
pêrëera ensuite les trous de pas- (partie centrale, alu mat) et la par- -Air International, vol. 37, n°1 üuil-
sagê des pipes d'échappement tie intérieure des trappes de train let 1989)
qué l'on fabriquera en tube métal• (aiu mat). L'ensemble est ensuite
lique légèrement aplati, puis, on mis en place êi'i suivant le plan
-Ceskoslovens ka Letadla, vol. 1,
les peindra couleur rouille, après très utile pour l'inclinaison très
47
INFO-MAQUETTES par José Fernandez
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De haut en bas: 1-Hs 129 A-O. Appareil de pré-série affecté à l'entrainement. 2-Hs 129 B-1 du 4/Sch.G.2 qui opérait en Lybie vers la fin 1942. 3-Hs 129 B-2/R-2
du IV (Pz)/SG9 basé à Czernovitz (URSS) au début de 1944 au sein du VIl Fliegerkorps. 4-Hs 129 B-2 du 10(Pz)/SG9 durant l'été 1943 en URSS. Noter les
victoires sur le gouvernail ainsi que l'insigne des unités de soutien à l'infanterie (Infanterie Sturmabzeichen) porté sur le fuselage et sur le nez (voir détails en
haut de la page) . 5-Hs 129 B-1 du 8/Sch.G.l opérant en URSS au début de 1943. L'appareil a reçu une peinture blanche provisoire sur son camouflage vert.