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Les anciens numéros d'Avions sont disponibles à 35F pièce

N°1
-LE DEWOITINE D520 AU COMBAT DANS LA BATAI E E
-LES BOMBARDIERS CAPRONI/CEP DE BOMBAR E E
-LE KAPRONI-BOLGARSKI KB-11 FAZAN
-LE HENSCHEL HS 129
-LE MORAN E SAUL IER PARIS ( è e P
- MAQU ETTIS E: l...'.AVI t, E

02
- L'AVIATION AVA E YOUGOS
- LE BLOCH 131 (1ère PARTI
-LE MORANE SAU LN IER PARIS (2è a
-LES NIEUPORT POLONA ISE •
-LA RAF EN FRANCE EN 1939- 940: - E BATTLE
-MAQUETTISME: LE HIRRICA E SFO EN PREMIERE VE RSIO OILEES)

N°3
-LE BLOCH 131 (SUITE ET FI )
-LA RAF EN FRANCE: LES S,~u,,"-U.n E JTLE
-L'AVIATION ROU MA INE 9
-LES F 104 CANAD IE S
-LE MACCHI MC200 ( è e
-MAQUETTISME: LE C200 U E VACU DE ATKINS

N°4
-CAMOUFLAGES ET QUES DE LA ML-KNIL (1ère PARTIE)
-LES CA-5 DE L' S W
-LE HANRIO -232 (1ère PARTIE)
-LE MACCHI C.200 (2ème PARTIE)
-LES FRANÇAIS EN CHINE (2ème PARTIE)
- LES F-104 CAN ADIENS (2ème PARTIE)
- MAQ UETTISME: LE BUFFALO DE MATCHBOX

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62200 BOULOGNE/MER .

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POUR !.:ETRANGER: 370F POUR 12 NUMEROS POUR !.:EUROPE ET 420F POUR !.:ASIE ET L'AMERIQUE.
AVIONS Vous avez dans ce numéro d'Avions les plans du H-232,
39 rue A.BRIAND c'est la première fois que des plans précis de cet appareil
62200 BOULOGNE SUR MER
sont publiés. L.:illustration de couverture et l'article sur le Hs
Revue mensuelle éditée 123 vont révéler à beaucoup d'entre vous que cet avion
par SARL LE.LA PRESSE
RCS Boulogne sur Mer
avait été utilisé par l'aviation chinoise. L:étude entammée le
B 387 641 202 mois dernier sur l'aviation hollandaise aux Indes Néerlan-
GERANT: Michel LEDET
daises se poursuit avec son flot de profils en couleur.
DIRECTEUR DE LA REDACTION: Chaque numéro d'Avions vous apporte sa fournée de sujets
Michel LEDET inédits. C'est l'une des raisons de notre succés auprès de
REDACTEUR EN CHEF:
José FERNANDEZ vous. Comme vous pouvez le constater vous n'êtes pas
SECRETAIRE DE REDACTION déçus et vous ne le serez pas.
et ADMINISTRATION: Sylvie LEDET
Nombre parmi vous guettent l'arrivée d'Avions sur les
PRINCIPAUX COLLABORATEURS: rayons du marchand de journaux. C'est bien, mais ça serait
Gérard BOUSQUET
Yves BUFFETAUT
encore mieux si vous vous abonniez. Vous le recevriez
Pierre CORTET chez vous et cela serait une manière pratique de nous sou-
Bernard CROCHET tenir. Au faite! Prenez vos précautions pour ne pas rater le
Pascal FAUCARD
Jean-Luc FOUQUET prochain numéro, celui de la mi-août, dans lequel démarre
Vincent GRECIET une étude sur le Bloch 200.
Patrick LAU REAU
Joël MESNARD
Jacques MOULIN
Herbert LEONARD
Alain PIGEARD
En couverture: les Henschel Hs 123 de la 15ème escadrille
Jacques SACRÉ de l'aviation chinoise attaquent des navires japonais sur le
Amaury du SOULIER fleuve Yang Tsé en 1938. ·
Jean-Claude SOUMILLE
COLLABORATEURS ETRANGERS:
AMERIQUE DU SUD: J.F.NUNEZ PADIN
BELGIQUE: G.BOTQUIN-J.L.ROBA
BULGARIE:
M.ANDREEV-S.BOSHNIAKOV
SOMMAIRE
CROATIE: D.FRKA
ETATS-UNIS: D.LAYMAN-D.Y.LOUIE 2-Camouflages et marques de la ML-KNIL
FINLANDE: K.STENMAN
GRANDE-BRETAGNE: M.PASSINGHAM (2ème partie)
GRECE: K.PALOULIAN- TTSIPLAKOS
HONGRIE: P.MUJZER
/TAL/E: G.APOSTOLO
par Michel Ledet et Max Schep
NORVEGE: S.GULLI 12-L'Aviation allemande en 1918 (1ère partie)
PAYS-BAS:
, M.SCHEP-K.VAN DEN BERG
POLOGNE: W.BUTRYCZ-W.LUCZAK par Yves Buffetaut
ROUMANIE: 18-Le Hanriot H-232 (2ème partie)
D.ANTONIU-V.AVRAM-C.COSTACHE
M.FLOREA-1.ROBANESCU
SLOVENIE: M.MARUSKO par Kari Stenman

ILLUSTRATEURS:
22-Le Henschel Hs 123 (1ère partie)
Couverture: L.LABEYRIE
Profils couleurs: R.GRETZYNGIER par José Fernandez
D.FRKA-M.ROBANESCU
Dessins techniques: I.ROBANESCU 28-Le Mystè~e Il (1ère partie)
SERVICE ABONNEMENTS: S.LEDET par Yves Buffetaut
PUBLICITE à l'adresse de la rédaction

COMPOSITION et MONTAGE sur ATARI


33-Le Macchi 200 (3ème partie)
TT avec LOGICIEL CALAMUS.S
FLASHAGE SCAP, PHOTOGRAVURE
et IMPRESSION: par José Fernandez
SIB. BOULOGNE sur MER
La reproduction , même partielle, des 38-Les Français en Chine (3ème partie)
articles et des illustrations de ce magazine
est soumise à autorisation préalable de
l'éditeur et des auteurs par Patrick Laureau
Ali contents copyrights AVIONS
N° COMMISSION PARITAIRE: 74330 45-Maquettes: Le A5M2a de Fine Molds
N° ISSN: 1243-8650
DIFFUSION : NMPP
par Michel Ledet
48- lnfomaquettes

1
Ci-contre: les Brewster
B339 du 2-VI.G.V avec au
premier plan le B-395 du
Lieutenant Guus Deibel,
qui sera avec trois victoi-
res, l'as néerlandais de la
campagne. Le B-395 est le
tout premier B339 ; il servi-
ra ensuite au 3-VI.G.V et
sera capturé à Andir par
les Japonais. La photo fut
prise le 21 octobre 1941 à
Kemajoran lors de la mise
sur pied du \I.V.G. (Vrijwil/i-
ge Vlieger Corps ou Corps
des Volontaires Pilotes). Le
nom du pilote est bien
visible sous le pare-brise et
le "395" est reporté sur le
bord d'attaque de l'aile. En
bas: des Koolhoven FK-51
en vol vers la fin 1940; celui
au premier plan porte la
nouvelle immatriculation
(K104 à la place de K4) et la
dérive est toujours orange.
(Photos coll. Max Schep)

LA ML-KNIL 1940-1942
2ème partie: les camouflages et marque
MaxSchep
Après avoir décrit l'organisation de la
ML-KNIL dans notre précédent numé-
ro, nous allons maintenant aborder les
camouflages et marques utilisés lors
de la période 1940-1942
Les immatriculations
Le système de numérota ion ou
matriculation des avions de la L u
développé dans les années vingt et
confirmé par l'ordre n°72 du 16 août
1940 émanant du commandant de la
ML, la direction du service technique
étant chargé de son application.
Ce système attribuait à chaque appa-
reil en service une immatriculation qui
n'était utilisée qu'une seule fois; mê-
me en cas de réforme d'un avion, son
remplaçant éventuel recevait une nou-
velle immatriculation.
Cette immatriculation se composait
d'une ou deux lettres: la 1ère pour le
nom de la firme et la seconde spéci-
fiant le nom de l'appareil au cas où
plusieurs avions de la même marque
sont utilisés, par ex. le CW-218 et le
CW-22 immatriculés respectivement
CW et CF (F pour Falcon).
Vient ensuite un numéro à 3 ou 4 chif-
fres se décomposant comme suit: le
premier chiffre indique la fonction de
l'avion (3 pour la chasse), et les 2 ou 3
autres le numéro dans la série. B-395
signifie donc un Brewster (B) de chas-
se (3), 95ème dans la série des avions

2
De haut en bas: G. Martin 139 WH-1 de la " WH-1 patrouille" en janvier 1942; cet appareil effectua un atterrissage forcé près de la côte de Biliton
après une rencontre avec des bombardiers.japonais le 25 janvier 1942. G. Martin 139 WH-2 "M524 " tel qu'il était en mars 1942; il appartenait au
2-VI.G.111 et avait effectué un atterrissage forcé _a près ennuis de moteur le 24 février 1942. G. Martin 13 9 WH-3A " M585" lors de son évasion vers
l'Australie le 8 mars 1942; cet avion appartenait au 1-VI.G.I/ mais fut "emprunté"" par le lt Wolff du 3-VI.G./11. G. Martin 139 WH-3 " M556" vu à
Singapour en décembre 1941.

3
De haut en bas: Brewster B339 du 1-VI.G.V en septembre 1941 avec sa vue de dessus montrant le camouflage type de ces appareils. Brewster B339
"B-3114" du 2-VI.G.V, piloté par par le sergent Manesse qui effectua un atterrissage forcé après avoir essuyé le feu de la mitrailleuse d 'un G. Martin 139,
par erreur, le 1er mars 1942. Brewster B339 "B-3110" du 2-VI.G.V piloté par le capitaine van Helsdingen qui commandait cette unité, vu à Singapour en
décembre 1941.

4
En haut: Curtlss-Wrlght CW-21B " CW-357" de la 1ère patrouille du 2-VI.G.IV piloté par le sgt Hermann en septembre 1941 et sa vue de dessus.
Ci-dessus: Curtlss H-75 A-7 "Hawk" de la 1ère patrouille du 1-VI.G.IV piloté par le sgt van Breen à Madioen en octobre 1941 et sa vue de dessus.

5
De haut en bas: Hawker Hurricane MKlla du 2~VI.G.IV en février 1942, piloté par le sgt F.J. de Wilde et avec lequel il effectua un
atterrissage forcé le 1er mars 1942 après une attaque sur la flotte japonaise (il n'existe hélas. aucune photo connue de Hurricane
néerlandais, aussi ce dessin a-t-il été fait d 'après les indications d 'anciens pilotes). Koolhoven FK-51 de l'école de pilotage, utilisé à
partir de décembre 1941 comme appareil de reconnaissance. Ryan STM de l 'école de pilotage de Kalidjati; il fut capturé par les Japonais
en mars 1942. Curtiss-Wright CW-22 "Falcon" d 'une escadrille de reconnaissance (1ère ou 2ème) en décembre 1941. Piper J-4 Cub
Coupé réquisitionné, ayant appartenu à l'aéroclub de Sumatra et capturé par les Japonais s'ur le terrain de Palembang Ile 16 février 1942.

6
-CW: Curtiss Wright CW-218 (Inter-
. ceptor)
-CF: Curtiss Wright CW-22 (Falcon)
-D: Douglas (DC-5 de transport)**
-FT: Fokker F Vll/3m de transport (FTA
avant août 1940)
-FM: Fokker CV D (FCv avant août
1940)
-FX: Fokker CX (FCx avant août 1940)
-FD: Fokker DXXI (chasseur)
-M: Glenn Martin 139
-N: North American B-25 0amais arri-
vés aux Indes mais dont quelques~uns
furent réceptionnés par des équipa-
ges néerlandais à Bengalore début
mars 1942 ainsi qu'en Australie)
-K: Koolhoven
-L: Lockheed L212A
-LT: Lockheed Lodestar (transport)
-R: Ryan STM
-WT: Waco (civils réquisitionnés et uti-
lisés comme transports)
-P fut peut-être utilisé pour les Piper J-
4 Cub mais l'un au moins des trois ne
reçut aucune immatriculation
-BF pour l'unique Bf 108, mais ceci
n'est pas certain.
-F pour le Faichild F-24 donné par
W.D. Rous

Les Hawker Hurricane reçus par la ML


en pleine campagne ne portèrent pas
d'immatriculation mais conservèrent
leur serial britannique.

* BD était en fait réservé aux Brewster


340 dont 162 avaient été commandés
mais qui n'arrivèrent jamais aux Indes.

** Les deux Douglas DC-5 apparte-


naient au gouvernement des Indes
mais les appareils furent en fait utili-
sés par la compagnie civile KNILM
avec les immatriculations PK-ADA et
PK-ADB.

Le cas des Fokker CV et CX doit éga-


lement être mentioné; jusqu'en 1940
ces appareils étaient immatriculés
respectivement FCve, FCvd et FCx.
Aucune photo ne vient prouver leur
nouvelle immatriculation en FM et FX.
Le journal du commandant du
1-VI.G.IV (H-75) mentionne même que
les lettres FC pour des Fokker CV,
étaient encore en usage après août
1940...

Les chiffres suivants donnaient la


fonction de l'appareil:
-0: avions d'instruction ne pouvant
pas être armés
-1: idem ci-dessus mais pouvant être
armés
-2: avions d'entraînement avancé
-3: chasseurs
En haut: le CW 218 "CW-357" du pilote Hermà'nn, du 2-V/.G.Và Semarang en septembre 1941,
lors de la mise au point de son armement; il appartient à la 1ère patrouille comme le montre la -4: avions de reconnaissance
bande blanche de fuselage. (Photo coll. M.Schep) Au centre: belle photo montrant -5: bombardiers horizontaux
l'immatriculation "CW-363" ainsi que le triangle orange; la photo fut prise peu après fa mise sur -7: bombardiers en piqué
pied de l'unité en mars 1941 à Andir. (coll. K van den Berg) Ci-dessus: le H-75 "C329" du -9: avions de transport
1-VI.G.IV vu à Madioen en 1941; l'appareil est piloté par van Breen de la 1ère patrouille à les chiffres 6, 8 et 10 n'étaient pas utili-
laquelle appartiennent également les C323, 331 et 335. (Photo coll. M. Schep)
pied afin d'étudier les possibilités de
camouflage des hangars, des terrains
Voir le tableau pour les immatricula- et des avions. Ce groupe utilisa à cette
tions complètes des appareils en ser- fin les petits appareils de transport ci-
vice en 1940-1942. vils réquisitionnés pour se déplacer,
survoler les zones à camoufler et con-
Les camouflages trôler le travail effectué. Des officiers
La situation internationale empirant et de la ML furent chargés du camoufla-
les intentions guerrières des Japonais ge des terrains de campagne, en plus
se multipliant, le gouvernement des de leur travail au sein de leur escadril-
Indes néerlandaises décida de pren- le. Ce travail fut apparemment très
dre des mesures quant au camoufla- bon car seul un petit nombre de ter-
ge des installations et des appareils rains de campagne fut découvert par
militaires. les japonais dont certains avec beau-
Un groupe de "peintres" fut mis sur coup de mal.
Le camouflage des avions fut introduit
par le même ordre n°72 du 16 août
1940 cité plus haut et qui demandait
l'abandon de la couleur orange sur le
gouvernail de direction.
Si certains appareils, reçus en 1940
ou 1941, portaient un camouflage d'u-
sine, les avions déjà présents aux ln-
des furent repeints sur place ou con-
servèrent leur ancien camouflage (Fo-
kker et Koolhoven).
Il est possible, grâce aux documents
retrouvés de décrire les camouflages
utilisés par chaque catégorie d'appa-
En haut: le Martin 139 WH-3 " M556" arborait sur le nez un insigne personnel représentant le reils. ·
criquet du dessin animé Pinocchio; l'appareil est vu à Sembawang (Singapour) en décembre
1941. Au centre: la taille et l'emplacement du triangle orange sont bien evidents sur ce
document pris à Sembawang; le colonel Kengen donne à /'Air Chief Marshall Sir R.
1-Les avions d'entraînement
Brooke-Popham quelques explications quant au Martin 139. Ci-dessus: alignement de Martin Les Ryan STM , les Bücker et les Lok-
139 WH-2 en 1941 à Andir; ces appareils portent toutes les marques en vigueur: triangles de kheed L212 furent dans un premier
grande taille sous l'aile, sur le fuselage et immatriculation reportée en noir sur Je bord d 'attaque temps entièrement alu avec leur im-
de l'aile. (photos coll. K. van den Berg) matriculation en noir sur le fuselage.
8
Les Lockheed reçurent un camoufla-
ge vert olive sur les surfaces supérieu-
res, les surfaces inférieures restant
alu, ce avant la campagne (probable-
ment à la fin de 1940). Les Bücker et
les Ryan ne reçurent un camouflage
que tardivement et probablement mê-
me pendant la campagne, composé
d'un vert olive appliqué sur toutes les
surfaces.
Les Koolhoven FK-51, les Fokker CV et
CX conservèrent leurs peintures d'ori-
gine c'est à dire un maron-kaki (dof-
bruin) appliqué sur toutes les surfa-
ces; le dessus de l'aile supérieure et
parfois de l'aile inférieure (Koolhoven)
recevaient cependant une peinture
alu destinée à rejeter les rayons du so-
leil, de même le dessus des stabilisa-
teurs horizontaux. L'immatriculation
était portée en blanc sur ces appa-
reils.

2-Les bombardiers
Les Glenn Martin de la ML furent li-
vrés avec le schéma bleu et jaune
américain des années trente. En 1940,
des expériences furent conduites afin
"d'améliorer" ce camouflage dont le
moins que l'on puisse dire est qu'il
était très voyant (il était fait pour cela). En haut: très belle vue de "l'lnterceptor" CW-344 qui nous permet d'en découvrir le schéma de
Un appareil reçut donc un camouflage camouflage à deux tons de vert. Au centre: le CW-22 ne peut nier son appartenance à la famille
Curtiss-Wright! Version de reconnaissance et d'entraînement dérivée du CW-21, le CW-22
composé de deux tons de vert dessus
équipa deux escadrilles de reconnaissance; les marques sur le capot sont destinées à faciliter
Uong blad en fait un vert olive et oud le lancement des bombes de 50 kg emportées sous les ailes. Le capot-moteur a d'ailleurs été
blad, un vert moyen) et alu dessou~. Il repeint en vert plus foncé. (Photos coll. K. van den Berg) Ci)dessus: les photos de Lockheed
n'est pas possible de savoir si tous les _, L212 camouflés sont extrêmement rares; le "L203" en vol au-dessus de Java en 1941,
Martin reçurent ce camouflage mais appartient à l'école de perfectionnement sur bimoteurs et ces appareils formeront la 4ème
en tout cas, la peinture vert olive fut escadrille de reconnaissance lors de la mobilisation. (photo coll. M. Schep)
appliquée sur les surfaces supérieu-

9
res et tout le fuselage; seul le dessous
des ailes et des stabilos fut peint alu. Il
a été possible de constater cela grâce
à l'appareil retrouvé à Bornéo et dont
l'aile est visible au musée de l'aviation
dè Soèsterberg.
Les Martin qui furent envoyés à Singa-
pour en décembre 1941 , durent à la
demande des Britanniques, peindre
les triangles orange sur les ailes; ils
disparurent dès leur retour à Java. A
noter sur le M556 du VI.G.I11 vu à Sin-
gapour, un insigne personnel repré-
sentant le célèbre criquet du dessin
animé Pinocchio, porté sur le nez de
l'appareil.

3-Les chasseurs
Le Curtiss H-75 (Hawk) fut le premier
chasseur à recevoir un camouflage
sous la forme de deux tons de vert
dessus (jong blad et oud blad ou vert
olive et vert moyen) y compris le fuse-
lage complet, ces deux couleurs
débordant sous le bord d'attaque des
demi-ailes. Le dessous de.s demi-ailes
et les stabilos restaient alu (polished
aluminium). L:immatriculation était
portée en noir sur ces appareils.
Les B-339 ainsi que les CW-21 B reçu-
rent également ces peintures mais en
usine; le dessous du fuselage de ces
deux appareils était également alu et
l'immatriculation était portée en blanc.
Le 26 juillet 1941, le commandant de la
ML émit l'ordre n°129 modifiant l'orga-
nisation des escadrilles de chasse; à
la place des quatre · patrouilles de 3
avions chacune, l'escadrille se divisait
en trois patrouilles de 4. Ceci faisait
suite à l'expérience de la guerre en
Europe. Il fut donc décidé de visuali-
ser ce système sur les avions sous for-
me de bandes de fuselage, chaque
patrouille ayant sa couleur. Sont con-
nues les marques des unités suivan-
tes:
1-VI.G.IV, 1e patrouille: bande blanche
de fuselage à l'emplacement du trian-
gle orange
3e patrouille: bande jaune com-
me ci-dessus.

2-VI.G.IV, 1e patrouille: bande blanche


de fuselage et. casserole d'hélice
blanche.
3e patrouille: deux fines bandes
jaunes de fuselage avec la casserole
d'hélice jaune-vert olive -jaune.
De haut en bas: photo d'usine du Lodestar "LT9-19" dont le schéma de camouflage est ici bien
évident. (Photo coll. M. Ledet) Le Lodestar "LT909" de l 'escadrille de transport de la ML vu en Les Brewster du VI.G.V reçurent éga-
Australie en mars 1942; Je 909 apparaît bien en blanc sur le bord d'attaque et l'application de lement des bandes de fuselage. Les
l'immatriculation est différente d'un appareil à l'autre, sur le fuselage/ (Photo coll. M. Schep) photos en sont toutefois assez rares.
Cette photo japonaise est en fait la seule connue montrant un avion civil réquisitionné, en Les seules unités de la ML à avoir
l'occurence un Piper J-4 Cub Coupé; la photo fut prise à Palembang (Sumatra) et l'appareil ne
porte aucune immatriculation. Il provient certainement de /'Aéroclub. de Sumatra (Zuid Sumatra
adopté un insigne sont les escadrilles
Vliegclub). (Photo coll. M. Ledet) Très rare document d'un Lodestar portant la dernière forme de de chasse; toutefois seul est connu le
l'insigne national, un drapeau rouge-blanc-bleu en lieu et place du triangle orange. (Photo coll. Rhinocéros de Java porté par les ap-
K. van den Berg) pareils du 2-VI.G.V. On parle d'un

10
TYPE toutefois celles imposées par les
D'APPAREIL IMMATRICULATIONS REMARQUES Néerlandais, comme pour leur autres
avions. L'immatriculation était peinte
Bücker Bü 131 BJ 001 à BJ 006 en blanc et répétée sur les bords d'at-
Ryan STM R010 à R069 taque. Quelques Lodestar, notamment
Koolhoven FK-51 K101 à K145
Lockheed L212 L201 à L216 ceux qui servirent à l'approvisionne-
Loèkheed L12 L2-27 à L2-36 Apparemment, seuls les L2-28 et 29 arrivèrent à ment des unités envoyées à Singa-
Java et furent capturés par les Japonais.
pour, reçurent les triangles sur les ai-
Brewster B339 B-395 à B-3186
Curtiss H-75 A7 C323 à C342 les.
Curtiss WrightCW-21B .~W-343 à CW-366 Les vieux Fokker F-Vll/3m restèrent
Hawker Hurricane lla Z56 .. ?
Curtiss P-40E aucune dans leurs couleurs d'origine comme
les Fokker CX ou les FK-51.
Glenn Martin 139.WH-1 M501 à M513 Les petits appareils civils réquisition-
Glenn Martin 139 WH-2 M514 à M539
Glenn Martin 139 WH-3 M540 à M578 nés furent semble-t-il camouflés entiè-
Glenn Martin 139 WH-3A M579 à M5120 Il existe une photo japonaise montrant le M5121 rement en vert olive mais les preuves
capturé
North American NA-90 N-5122 à N-5283
photographiques manquent.

Fokker C-X FX-450 à FX-463 En conclusion, si quelques docu-


FokkerC-V D FM-443 à FM-449
Curtlss Wright CW-22 CF-464 à CF-4124 ments subsistent, notamment ceux
d'usine, il est très difficile de trouver
Fokker F-Vll/3m FT-901 et FT-902
Douglas DC-5 D-904 et D-905
les couleurs justes et les photos sont
Lockheed "Lodestar" LT-906 à LT-925 tout de même assez rares pour cer-
tains appareils. Malgré cela, le
Fairchild 24R-9 F-926 apareil de M. W.D. Rous
Piper J-4E "Cub" P-929 et P-930 ex-PK-SCA et SCB plus un 3ème sans résultat de nos recherches permet de
immatriculation militaire ex-PK-ZSV se faire une bonne idée des
Miles Hawk MH-001 ex-PK-SAR de M. de Cock Buning
WT-927 ex-PK-SAK de M. Meeuwenoord
camouflages et marques de cette
Waco UKC
Waco ECG-7 WT-903 ex-PK-DDV de M. de Vogel petite aviation méconnue.
Messeschmitt Bf 108 BF-928 immatriculation civile inconnue; avion de M. de
Sturler
FIN

moustique pour les CW-21B du


2-VI.G.IV mais cela n'est pas confir-
mé. D'anciens pilotes des 1-VI.G.IV et
1-VI.G.V parlent également d 'un insi-
gne pour leur unité, mais aucune pho-
to ne vient confirmer.
Une coutume des unités de chasse
consistait à peindre le nom du pilote
en blanc à l'avant du fuselage, sous le
cockpit.
Les Hawker Hurricane livrés en février
1942 à Java et qui rééquipèrent le
2-VI.G.IV, conservèrent leur camoufla-
ge britannique dark earth/middle sto-
ne et azur blue; le serial d'origine fut
conservé.
Quant aux 27 Curtiss P-40E arrivés fin
février à Java, ils ne reçurent que les
marques de nationalité peintes sur les
étoiles américaines, sous la forme du
drapeau rouge-blanc-bleu .

4-Les avions de reconnaissance


Les CW-22 Falcon reçurent un camou-
flage identique à celui des CW-21B, en
usine. Certaines photos montrent des
marques sous la forme de fines lignes
blanches peintes sur le nez et des-
sous le pare-brise, destinées à faciliter
le lancement des deux bombes de 50
En haut: ce qu'il reste d 'un Curtiss P-40E néerlandais en cours de remontage. La photo est
kg emportées par ces appareils. Pas japonaise; Je camouflage est américain olive drab/neutral grey et les drapeaux néerlandais ont
d'immatriculation sur les bords d'atta- · été peints sur les étoiles américaines. Cet appareil fait partie d'un lot arrivé fin février à Java.
que. (Photo coll. M. Ledet) Médiocre vue du Martin 139 WH-3A "M585"; piloté par Je lt Wolff, cet
appareil fut le seul de ce type à gagner l'Australie en mars 1942 ou il fut acheté par les
5-Les avions de transport Américains qui /'utilisèrent jusqu'en 1944, lui donnant Je surnom peu flatteur de "Miss Latrine"I
Les Lockheed Lodestar reçurent un (Photo coll. K. van den Berg)
schéma type RAF, les couleurs étant

11
L'AVIATION ALLEMANDE EN 1918
1ère partie
· par Yves Buffetaut
A la veille des grandes offensives prépa-
rées par le général Ludendorff au début
de l'année 1918, l'aviation allemande se
prépare à jouer un rôle prépondérant.
Certes, elle est en position d'infériorité nu-
mérique par rapport aux aviations franco-
anglaises, mais grâce à une remarquable
gestion des ressources en fonction des
besoins, elle sera capable de reprendre
dans les points sensibles l'ascendant sur
ses ennemis.
L'organisation de l'aviation allemande au
printemps 1918 mérite d'être décrite en
détails, avant que nous traitions dans de
prochains numéros des combats achar-
nés qu'elle livrera jusqu 'à la capitulation
du mois de novembre.
Il est intéressant de noter que les Alle-
mands considèrent l'aviation dans sa glo-
balité, puisque sous un commandement
unique, on trouve non seulement l'avia-
tion proprement dite (chasse, observation
et bombardement), mais aussi les ballons
d'observation et même l'artillerie anti-aé-
rienne. Seuls les grands dirigeables en En haut: les hommes d'un Kaghol posent devant leur AEG GIV. Les moteurs Mercedes de 260
sont exclus, la branche militaire ayant été cv sont plus puissants que sur le GIii et l'hélice quadripale a été remplacée par une bipale.
dissoute en 1917 après quelques échecs Ci-d13ssus: gros plan sur le chargement de bombes d 'un Gotha; celui-ci varie généralement
cuisants, tous les Zeppelins étant alors re- entre 300 et 500 kg. Sur cette photo, il est clair que le chargement le plus complet a .été installé,
groupés au sein de la Kriegsmarine. ce qui limite l'autonomie. Remarquez la goupille qui traverse chaque détonateur. (Photos
Bundesarchiv)
12
L'organisation générale
A la déclaration de guerre, l'aviation alle-
mande est encore considérée comme une
partie des troupes de communication, ce
qui correspond au · train des équipages
dans l'armée française. Elle est déjà une
force non négligeable, avec 232 appareils
(ou 246 selon les sources), qui ne portent
pas encore d'armement de bord, mais qui
ne tarderont pas à emporter des bombes.
Ainsi le 13 août 1914, un Taube piloté par
l'Oberleutnant Franz von Hiddeson lance
deux petites bombes sur les faubourgs de
Paris.
Le 25 novembre 1916, à l'instigation des
nouveaux chefs de l'armée allemande,
Hindenburg et Ludendorff, un ordre don-
ne son indépendance aux forces aérien-
nes qui deviennent l'une des branches
autonomes de l'armée. Elles passent
sous le commandement d'un général,
connu sous l'abbréviation de Kogenluft.
(pour Kommandierender General der Luf-
tstreitkrafte). Commme nous l'avons vu
précédemment, il a sous ses ordres tou-
tes les branches de l'aviation, des ballons
d'observation et de la DCA. Il est secondé
par un chef d'état-major, tandis que l'ad-
ministration des forces aériennes est con-
fiée à un ldeflieg (ou lnspekteur der Flie-
ger). Ces postes sont respectivement te-
nus par le général von Hoeppner, le colo-
nel Thomsen et le major Siegert.
Les forces aériennes en Allemagne
!.'.Allemagne combattant hors de ses fron-
tières, la plus grande partie des forces aé-
riennes se trouve naturellement su r les
différents fronts, essentiellement à l'ouest
au printemps 1918, le traité de paix avec la
Russie ayant permis de transférer la plu-
part des escadrilles en France.
Néanmoins, l'aviation n'est pas absente
d'Allemagne, puisqu'on y trouve 17 esca-
drilles d'entraînement, de nombreuses
écoles de pilotage et enfin, une dizaine
d'escadrilles de chasse.
Les 17 escadrilles d'entraînement portent

En haut: curieuse vue aérienne d 'un Gotha GIii. L'appareil ne porte pas le fameux camouflage à losanges qui semblait fréquent chez les GIii. On
notera que son voisin ne porte pas non plus les losanges, mais qu'il est peint d 'une couleur plus foncée. Ci-dessus: un AEG Gill se préparant à
une mission. Cette vue permet de détailler les mitrailleuses Parabellum. Les moteurs mercedes du Gill ont une puissance de 220 cv; l'hélice est
quadripale. Ci-dessous: vue de profil de deux AEG Gill. L'appareil, au fuselage court, est peu élégant; son rayon d 'action est insuffisant. Ces
deux avions sont peints d 'une couleur très claire. (Photos Bundesarchiv)

un nom qui fait plus penser à l'infanterie


qu'à l'artillerie: Flieger-Ersatz-Abteilun-
gen, ou Fea. On en trouve 15 en Allema-
gne proprement dite et deux en Bavière.
Une escadrille d'entraînement est compo-
sée se quatre compagnies:
-Fliegerkompanie, qui regroupe les pilo-
tes;
. -Werftkompanie, avec les élèves-mécani-
ciens; ·
-Ersatzkompanie, qui comprend le per-
sonnel attaché de façon permanente à
l'escadrille, l'encadrement;
-Rekrutenkompanie, qui se compose des
nouvelles recrues qui n'ont aucune notion
de l'aviation ni de la vie militaire.
Il existe deux escadrilles d'entraînement
destinées aux fameux avions géants, les
Riesen-Ersatz-Abteilungen ou Rea, qui

13
Ci-contre: gros plan sur l'un des moteurs
Mercedes D /Va à six cylindres en ligne d'un
Friedrichshafen GIii aparemment capturé.
Les 260 cv de ce moteur pfJrmettent à
l'appareil d'atteindre 135 km/h et d'emporter
plus d'une tonne de bombes. Au centre: un
AEG G/V capturé par les Français. Sa
capacité d'emport ne dépasse pas 400 kg, ce
qui est insuffisant pour les raids à long rayon
d'action. En bas: grand . attroupement de
soldats français devant un AEG GIV. Les
longs tuyaux d'échappement laissent
supposer que cet appareil était utilisé pour
les raids nocturnes; on notera que la dérive
est entièrement blanche. (Photos SHAA)

dant des ballons (Kommandeur der Lufts-


chiffer). Au niveau directement inférieur,
c'est à dire à celui du corps d'armée, les
forces aériennes sont représentées par
un Gruppenführer der Flieger.
Chaque armée ne possède pas un nom-
bre d'escadrilles fixé de façon définitive.
Au contraire, les effectifs sont modifiés se-
lon les circonstances. Néanmoins, cha-
que armée possède un parc d'aviation,
l 'Armee-F/ugpark, qui reçoit les nouveaux
avions directement d'Allemagne et les
répartit entre les unités sur le terrain. De
la même façon, ces parcs réceptionnent
les nouveaux pilotes, observateurs et mi-
. trailleurs avant leur envoi au front selon
lès besoins. Enfin, les pièces détachées y
sont regroupées, certaines réparations
étant même effectuées sur place.
Les différentes unités d'aviation
Contrairement à ce qui se passera plus
tard, notamment lors de la seconde guer-
re mondiale, les · forces aériennes alle-
mandes sont divisées en de nombreuses
unités qui ne se limitent pas aux trois
grandes branches traditionnelles: chasse,
bombardement, reconnaissance. Il n'y a
pas moins de six types différents d'unités:
-les Bombenstaffeln
-les Jagdstaffeln
-les Kampfeinsitzerstaffeln
sont situées à Dëberitz et Cologne. ciales pour l'effort de guerre allemand et -les Fliegerabteilungen
En général, l'étape élémentaire dans l'ac- que les bombardements stratégiques al- -les Schutzstaffeln
quisition du pilotage est constituée par les liés menacent. Ces escadrilles sont appe- -les Riesen-Flugzeugabteilungen. ·
écoles de pilotage qui travaillent en étroite lées Kest ou Kampfeinsitzerstaffeln. Com- Les escadrilles de bombardement
collaboration avec les escadrilles d'entraî- posées normalement de six appareils, ces . A la fin de 1915, les premières unités vrai-
nement. Ces écoles se rencontrent un escadrilles sont une dizaine au moins en ment constituées apparaissent dans
peu partout en Allemagne. Il y en a sept, mars 1918. Elles se trouvent notamment à l'aviation allemande. Il s'agit des Kampfs-
par exemple en Bavière. Ce sont souvent Mannheim, Sarrebrück, Mainz, Stuttgart. taffeln, qui sont encore des escadrilles
des établissements civils, qui appartien- L'organisation sur le terrain bâtardes, dotées certes d'appareils bimo-
nent aux différents fabriquants d'avions Chaque armée allemande en campagne teurs, mais dont le rôle n'est pas e.ncore ·
allemands: Albatros, Pfalz, Halberstadt, possède un commandant de l'aviation très clairement défini: ce sont des avions
Fokker, etc. Après avoir appris les rudi- ·(Kommandeur der Flieger) et un comman- de combat à plusieurs mitrailleuses, dont
ments dans ces écoles, les apprentis-pilo-
tes passent dans les escadrilles d'entraî-
nement.
Enfin, les observateurs ont leurs propres
écoles, même si dans certaines escadril-
lesd'entraînement, on peut également
trouver des élèves-observateurs. Les éco-
les les plus importantes se trouvent à Co-
logne, Kënigsberg, Thorn, Jüterborg,
Stolp et même Diest en Belgique.
Les forces allemandes disposent aussi de
. quelques unités de chasse sur le territoire
allemand, attachées à la défense de cer-
taines villes dont les industries sont cru-

14
la vocation est plutôt la chasse que le
bombardement. Les premiers avions qui
les équipent sont des A.E.G. k1, appelés
ensuite G1. La première de ces escadril-
les s'installe à Ostende, avec le nom de
code de Brieftauben Abteilung Ostende
Nummer 1, qui n'a aucun rapport avec la
réalité, puisqu'il signifie "Groupe de pi- .
geons voyageurs n°1 ". Une unité similaire
s'installe peu après à Metz.
Le 1er janvier 1916, l'escadrille d'Ostende
change de nom pour s'appeler Kampfges-
chwader nr1. Elle part pour la Bulgarie du-
rant l'été tandis qu'apparaît le Kampfges-
chwader nr3 à Gand. Cette fois réelle-
ment équipé de bombardiers, le KG 3 de-
vient bientôt le type même de l'escadre de
bombardement, avec six Staffeln de six
avions. Il participe à de nombreux raids
sur l'Angleterre durant l'été 1917, avec des
Gotha et des Friedrichshafen. ciers sont nombreux. Aucun des mitrail- près de 4t pour le G V.
En décembre 1917, les KG changent une leurs n'est officier. -vitesse maxi: 140 km/h
nouvelle fois de nom, pour devenir des En 1918, les Bombenstaffeln sont exclusi- -plafond: 6500 men 52 minutes
Bombengeschwadern, ou Bogho/. C'est vement équipés de bimoteurs: · -rayon d'action: 460 km
sous cette appellation qu'ils participeront -Gotha G IV et G V. Il s'agit certainemen t -armement: deux mitrailleuses Parabel-
aux campagnes de 1918. Ils se composent du bombardier allemand le plus connu de lum et six bombes de 50 kg . La charge de
alors de trois escadrilles de 12 appareils toute la guerre. Nous en reparlerons de fa- bombes peut être portée jusqu'à huit ou
chacune. En mars 1918, les services de çon plus approfondie dans de futurs arti- neuf bombes de 50 kg.
renseignement britanniques évaluent à cles. Notons toutefois ici leurs caractéristi- -Friedrichshafen G Ill
24 le nombre de Bombenstaffeln en opé- ques principales: Si le Gotha a essentiellement servi lors
rations, soit 8 Bombengeschwadern. bimoteur triplace des raids sur Londres, le Fredrichshafen a
Il est intéressant de noter qu'au sein des -2 moteurs en ligne de six cylindres Mer- pour sa part été l'avion des rai.ds sur Pa-
formations de bombardement, les obser- cedes de 260 cv ris. Voici ses caractéristiques:
vateurs sont tous des officiers, ce qui n'est -envergure: 23,7 m; longueur: 11,86 m. bombardier bimoteur triplace à long rayon
pas le cas des pilotes, où les sous-offi- Poids en pleine charge: 3,6t pour le G IV, d'action
-2 moteurs Mercedes de 260 cv en ligne
-envergure: 23,7 m; longueur: 12,8 m.
-poids en charge: près de 4t
-vitesse maximale: 135 km/h durant 5 heu-
res.
-armement: 2·ou 3 mitrailleuses Parabel-
lum. Une charge de bombes variable pou-
vant aller jusqu'à 1500 kg.A.E.G. G IV
Bien que possédant les mêmes moteurs
Mercedes de 260 cv que les Gotha et au-
tres Friedrichshafen, .l'A.E.G ne possède
ni leur rayon d'action, ni leur capacité
d'emport. Cet appareil est en fait le dérivé
des avions de bataille â tout faire des an-
nées 1915-1916.
Avion de bombardement tactique triplace
-2 moteurs Mercedes de 260 cv
-envergure: 18,40 m; longueur: 9,70 m.
-poids en charge: 3,6t.
-vitesse maximale: 160 km/h. Plafond:
4500 m. Autonomie: 4 à 5 heures à la vi-

En haut: vue d'une partie d'une escadrille


d'Albatros Dl// de la marine allemande; les
couvre-chefs des mécaniciens au premier
plan ne laissent aucun doute à ce sujet. La
photo a été prise dans le courant de l'année
1917, près de la côte belge. (Photo SHAA) Au
centre: les Albatros DV d'une Jasta bavaroise
·en cours de transfert par voie ferrée en 1918;
les décorations de fuselages sont particuliè-
rement flamboyantes. (Photo Bundesarchiv)
Ci-contre: cet Albatros DVa vient d'atterrir sur
un terrain français. Nous ne connaissons pas
le nom de son pilote, ni sa couleur, manifeste-
ment très proche du blanc puisque le liseré
des croix de Malte ne se distingue que très
mal. Comme beaucoup de DV, cet exemplaire
ne porte pas d'appui-tête profilé. (Photo
SHAA)

15
est encore en service dans certaines uni-
tés en mars 1918, aux côtés des modèles
suivants. Il est alors dépassé par les SE 5,
Carnel et autres Spad, notamment à eau-
' se de son moteur Mercedes de 160 cv,
trop faible par rapport à ceux de ses ad-
versaires.
-!'Albatros DV et DVa.
La différence entre les deux Albatros est
minime comme nous allons le voir. Le DV
est apparu au milieu de l'été 1917 comme
une réponse à l'introduction par les alliés
d'excellents avions de chasse, les SE.5a
et Spad VII, qui avaient pris le dessus sur
des Albatros 0111 vieillissants. Grâce à un
nouveau moteur Mercedes de 180 cv (et
même 200 cv), la vitesse maximale de
l'avion passe de 160 km/h pour un 0111 à
185 km/h pour un DV. La silhouette géné-
rale est la même que le 0111, seule la déri-
ve parfaitement arrondie permettant de
les distinguer au premier coup d'oeil. Cer-
tains DV ou DVa possèdent également un
repose tête profilé, mais pas tous. Les dif-
férences entre les DV et DVa se résument
tesse de croisière.
-armement: 2 mitrailleuses Parabellum.
400 kg de bombes environ.
Les escadrilles de chasse
Au printemps 1916, avant que les forces
aériennes allemandes deviennent auto-
nomes, le haut commandement décide de
créer des unités de chasse spécifiques,
appelées Jagdstaffeln ou Jasta.
L.:objectif est d'en disposer de 37 en avril
1917. Dans le courant de l'été 1916, le
grand as et théoricien de la chasse,
Oswald Boelcke, est chargé de mettre sur
pied le prototype de la Jasta idéale. Celle-
ci, pour une raison inconnue, prend le
nom de Jasta 2. Les pilotes choisis par
Boelcke s'entraînent sur les chasseurs
disponibles à l'époque: Fokker 011 et 0111,
et Halberstadt 011 et 0111.
En 1918, avant les offensives Ludendorff,
les Jasta sont regroupées en Jagdges-
chwadern qui regoupent normalement
quatre Jasta de 14 appareils, soit 56 appa-
reils. Il existe trois Jagdgeschwadern en
février 1918, un quatrième, entièrement
bavarois, sera créé juste avant la fin de la
guerre, le 14 octobre 1918. Ces grandes
escadres sont souvent appelées cirques
volants ou Flying circus par les alliés.
Notons enfin qu'une formation plus petite,
regroupant le plus souvent trois Jasta et
n'ayant qu'une existence ponctuelle, ver-
ra le jour: le Jagdgruppe, dont douze
exemplaires apparaîtront ici et là. Le 31
mars 1918, l'aviation allemande aligne 51
Jasta sur le front britannique, où s'exerce
la pression allemande et 18 sur le front
français.
A cette date, les appareils qui forment
l'épine dorsale des Jasta sont de quatre
types principaux: En haut: belle vue d'un Albatros DV vers la fin de la guerre. Le fuselage est en bois verni et
-!'Albatros D111. porte une impressionnante décoration, hélas en partie cachée, de couleur rouge et blanche
Apparu durant l'été 1916, le 0111 est vite semble-t-il, L'Aibatros DV restera en service jusqu'à la fin de la guerre. Au centre: un Fokker Dr./
devenu la hantise des équipages français capturé par les Français dans les derniers mois de la guerre comme le prouvent les marques de
nationalité. A ette date, il est démodé et sera retiré des premières lignes durant l'été 1918.
et anglais, tant sa supériorité est alors
Ci-dessus: ce Fokker Dr./ appartient à la Jasta 18, en 1918 comme le prouve sa décoration
éclatante sur les premiers types de chas-
blanche et rouge. Seule la couleur des intrados des ailes est inconnue: s'agit-il de bleu
seurs alliés, comme le poussif OH 2. Re- turquoise comme sur les Dr./ sortant d'usine, ou de rouge? Cette monture est celle du lt Raben
connaissable à son haubannage en forme reconnaissable à l'oiseau peint sur le fuselage: un corbeau stylisé (Raben en allemand).
de V et à son fuselage très profilé, le 0111 (Photos SHAA)

16
Sur cette page: deux photos de Pfalz Dl//.
Moins connu que /'Albatros Dl//, le Pfalz
n'était pas un mauvais appareil. Au début de
sa carrière, Werner , Voss a remporté 4
victoires sur ce type d'avion et Paul Baumer,
titulaire de 43 victoires à la fin de la guerre, a
également volé sur Pfalz Dl// à la Jasta 2.
(Photos MAP)

au système d'opérations des ailerons.


Contrairement à ce qu'on croit générale-
ment, la faiblesse structurelle de !'Alba-
tros DIII n'a pas été corrigée sur le DV ou
le DVa: les demi-ailes inférieures ont tou-
jours une fâcheuse tendance à se briser
lors d'un piqué prolongé et les pilotes ont
reçu l'ordre d'éviter ce genre de ma-
noeuvre.
-le Pfalz DIii.
Ce petit chasseur est apparu au front du-
rant l'automne 1917. Son allure générale Dllla de 180 cv, apparaît en première li- Le choix d 'un moteur français peut sem-
est celle de !'Albatros, avec des différen- gne. C'est le Pfalz Dllla. Il semble que la bler incongru , il ne l'est en fait pas, car les
ces non négligeables. La queue de l'avion grande majorité des Pfalz DIii aient servi usines Thulin en Suède le fabriquent sous
est totalement différente, avec des aile- dans les Jasta bavaroises. En août 1918, il licence. 700 de ces moteurs sont stockés
rons beaucoup plus rectangulaires et une reste encore plus de 300 Pfalz DIii et Dllla à Adlershot en 1917 et ne demandent qu'à
dérive presque circulaire. Le Pfalz n'a en au sein des forces aériennes allemandes. être utilisés.
fait aucune parenté avec !'Albatros, mais -le Fokker Dr 1 Le Fokker Dr I apparaît en août 1917 en
avec les chasseurs Roland de LFG, cons- Peut-être influencé par le Sopwith triplan première ligne et devient vite la monture
truits sbus licence par Pfalz en 1916. On a apparu au printemps 1917, le Fokker Dr 1 préférée des as en raison .de sa maniabili-
souvent écrit que les pilotes allemands lui est dû à l'ingénieur Reinhold Platz, l'un té. Construit à seulement 320 exemplai-
préféraient !'Albatros, ce qui n'est pas sûr des plus brillants concepteurs des usines res, il sert essentiellement au sein du Ri-
si l'on en croit un rapport anglais rédigé Fokker. Platz a recherché avant tout la chthofen Geschwader en 1918, étant retiré
après une série de tests sur un appareil manoeuvrabilité, obtenue grâce à la du service à partir de l'été 1918.
capturé. Le Pfalz DIii est décrit comme un réduction impressionnante de l'envergure
avion manoeuvrant, répondant bien mi- de l'avion, tout en conservant la même
eux aux commandes que !'Albatros DV. surface portante grâce à l'ajout d 'une troi- à suivre ...
En janvier 1918, une seconde version plus sième aile. Equipé d'un moteur rotatif Le
puissante grâce au moteur Mercedes Rhône de 110 cv, l'avion atteint 165 km/h.

17
Ci-dessus: une très belle vue du HT-191 en service au T-LLv 17 à Karvia en septembre 1941. (Photo K. Stenman)

LE HANRIOT 232 2ème partie


par kari Stenman

Le Hanriot en Finlande 23 et 24. Des pilotes finlandais fu- septembre 1941 au LeLv 46 pour
Bien qu'ayant commandé le Han- rent détachés à Brandenburg- finalement être affectés le 26 no-
riot 232 à 22 exemplaires, après Briest pour le convoyage. Les vembre suivant au LeLv 48, unité
en avoir fait construire un prototy- Hanriot reçurent les immatricula- d'entraînement opérationnel du
pe, la Finlande ne reçut jamais sa tions HT 191 à 193. Lors du décol- 4ème régiment aérien. Le 28 août
commande pour cause de décla- lage, le HT-192 (n°23) piloté par le 1942, le HT-191 (n°21) fut endom-
ration de guerre; la conséquence lieutenant K. Kuula, accompagné magé; l'équipage se composait
fut la réquisition par la France de du mécanicien E. Leppa, eut des du lieutenant K. Salmi et du capi-
tous les matériels de guerre. ennuis de moteur et dut se poser taine O. Pesola. L'appareil fut ren-
L'aviation finlandaise prévoyait en catastrophe; l'appareil fut voyé à l'usine d'état mais y fut ju-
d'utiliser ses Hanriot pour l'en- complètement détruit. Les 2 au- gé irréparable. Après avoir volé
traînement mais également pour tres arrivèrent en Finlande le 24 290 heures èt 15 minutes, le HT-
l'attaque au sol. C'est donc par juillet 1940 et furent remis à l'usi- 191 fut rayé·· des contrôles le 2 jan-
l'intermédiaire de l'Allemagne, ne d'aviation de l'état afin d'y être vier 1950. Le HT-193 (n°24) chan-
qui en avait capturé plusieurs révisés. Ils reçurent un nouveau gea quant à lui d'unité le 15
exemplaires à l'EAA de Bourges, camouflage, certains nouveaux décembre 1942, étant de nou-
que la Finlande acquit le 19 juillet équipements et furent remis au T- veau affecté au T-LeLv 17 pour
1940 trois H.232.2; ces appareils LeLv 17 (une unité d'entraîne- terminer sa carrière opérationnel-
portaient les numéros de série 21, ment) le 21 août 1941, puis le 28 le au P-LeLv 46 à partir du 27 sep-

18
Envergure: 12,76 m Longueur:
8,55m
Hauteur: 3,44 m Surface alaire:
21,2 m2
Poids à vide: 1655 kg Poids en
charge: 2187 kg.
Moteurs: 2 Renault 6Q de 6
cylindres en ligne de 220 cv
chacun actionnant deux hélices
bipales Ratier.
Vitesse maximale: 335 km/h à
1000m
Vitesse de croisière: 250 km/h
Montée à 2000 en 4 minutes
Plafond: 7500 m
Autonomie: 1000 km
A noter qu'à partir du numéro de
série 21, la dérive est modifiée; le
gouvernail de direction ne vient
plus s'encastrer dans la partie
fixe mais occupe toute la partie
arrière jusqu'au sommet.

SOURCES
Notice technique consultable au
SHAA à Vincennes
Suomen llmavoimien Historia
n°13
Le Hanriot 232 par Pierre Rivière
dans Aviation Magazine
Merci à Pierre Cortet pour son
aide précieuse.

Dans le n°4, nous avions écrit


,.............·... ..11r :a "H-232/2"; cette façon d'écrire
ne correspond pas à la réalité qui
serait plutôt ".H.232.2" que nous
avons adoptée ici.

tembre 1944. En janvier 1945, il


En haut: deux photos de l'accident du HT-191.
fut décider de stocker cet appa- Ci-dessus: toujours le HT-191, cette fois à
reil vieillissant et pour lequel les Luonetjarvi en février 1942 au LeLv 48. FIN
pièces de rechange n'existaient (Photos K. Stenman) Ci-dessous: triste fin
pour ce Hanriot 232.2 finlandais que certains
plus. Le capitaine R. Vilkma aimeraient beaucoup récupérer de nos jours;
décolla le 15 février pour Tampere l'avion a reçu les cocardes de la période
où il dut atterrir d'urgence suite à post-1944. (Photo coll. Soumille)
une panne de moteur; très en-
dommagé, le Hanriot n°24 fut ré-
formé, stocké et rayé des contrô-
les le 2 janvier 1950, mettant un
point final à la carrière du petit bi-
moteur en Finlande. LE HT-193
avait volé 146 h 55 min. en
Finlande.

CARACTERISTIQUES
PRINCIPALES
Bimoteur biplace d'entraînement'
au pilotage

19
11 21 31 41 51 61 71

al 91 111

20
. 1

e. HANRIOT H-232
plans au 1/72
dessins de Julian Robanescu

\ l
21
Ci-dessus et en bas de page: le Henschel Hs 123 V1, premier prototype construit. (Musée de /'Air)

LE HENSCH EL Hs 123 1ère partie

par José Fernandez

Les origines autres modifications mineures, il sera rke GmbH. Le dessin du Hs 123 qui sera
En octobre 1933, arrivèrent au port de construit sous licence par Aichi sous la le premier bombardier en piqué à être
Brême deux caissons contenant chacun dénomination de Aichi D1A1 type 96, et construit en quantité pour la Luftwaffe,
un Curtiss Hawk Il démonté. Officielle- deviendra ainsi le premier bombardier rappellera celui de l'avion américain.
ment, ils étaient la propriété personnelle en piqué de la marine japonaise. Ernst Genèse et développement
de l'as allemand de la Première Guerre Udet trouvait le Heinkel 50 trop gros et Le département technique du RLM (Rei-
Mondiale Ernst Udet. En fait, les fonds trop lourd pour être efficace. Dans son chs/uftfahrtministerium, Ministère de
avaient été fournis par le gouvernement esprit, l'appareil idéal était le petit biplan !'Aviation du Reich) établit en février
du tout nouveau Troisième Reich qui ini- américain qu'il venait d'acquérir. Ces 1934 un cahier des charges concernant
tiait un vaste plan de réarmement com- Curtiss Hawk Il eurent une influence un avion bi-rôle (chasseur et bombardier
prenant le développement d'une indus- certaine sur Friedrich Nicolaus et Erich en piqué) de construction entièrement
trie aéronautique militaire. Ernst Udet Koch qui venaient de fonder une toute métallique, et monoplace. Il devra être
était personnellement un adepte du nouvelle firme: Henschel Flugzeugwe- armé de deux mitrailluses de 7,9 mm
bombardement en piqué. Divers tests
réalisés par la Navy américaine vers la
fin des années vingt avaient convaincu
beaucoup de monde de l'efficacité de ce
type de bombardement. Les Japonais
furent parmi ceux-ci, et en 1931, la mari-
ne impériale japonaise passa une com-
mande à la firme allemande d'Ernst Hei-
nkel. Il s'agissait de développer un bom-
bardier en piqué biplace capable de
transporter une charge de 300 kg au
minimum, de pouvoir être lancé d'un
navire, et de pouvoir être équipé alterna-
tivement d'un train terrestre ou de flot-
teurs. C'est ainsi que naquit le Heinkel
50. Sous la dénomination export de Hei-
nkel 66, il sera envoyé au Japon en
1933; la-bas, après remotorisation et

22
Ci-contre: le Hs 123 V2 lors des essais, on
peut voir le grand capot moteur tout lisse
qui le caractérisait. (Musée de /'Air)

MG17 avec une dotation de 500 coups


par arme et capable d'emporter une
bombe de 250 kg et huit de 50 kg ou une
bombe de 500 kg et quatre de 50 kg.
Deux firmes répondirent à l'offre publi-
que qui s'ensuivit: Henschel et Fieseler-
Flugzeug. Cette dernière était dirigée
par son propriétaire, Gerhard Fieseler,
célèbre pilote acrobatique. Deux proto-
types concurrents furent développés, le
Fieseler Fi 98 et le Henschel Hs 123. Le
Fi 98 présentait une approche plus clas-
sique; c'était un biplan avec profusion
de haubans et cables. Le Henschel Hs
123 était par contre d'un concept plus
avancé, sesquiplan, avec deux haubans
à section profilée entre les voilures,
dépourvu de cables sauf pour les mâts
de cabane. La maquette du Hs 123 fut
prête en juin 1934. Le RLM commanda
alors trois prototypes du Hs 123 qui
jouissait déjà de la préférence du Dépar-
tement Technique, deux prototypes du
Fi 98 le furent également, ce dernier
étant maintenu comme programme de
réserve. Rappelons que ce programme
avait pour but d'assurer l'intérim pen-
dant que se développait un autre projet
de bombardier en piqué qui aboutira
plus tard au Stuka. En févier 1935 un
contrat fut signé entre le RLM et Hens-
chel pour la construction d'une pré-série
de 18 avions.Le premier prototype, le Hs
123 V1 effectua son premier vol le 1er
avril 1935. Son numéro de série était le Ci-dessous: le Hs 123 V7, 0-/UPO, qui servit de banc d 'essai au moteur BMW 132K.
(Musée de /'Air)

23
1 Hélice métallique à pas supérieur de voilure 42 Ouie d'aération 59 Sacoche d'équipement
variable 25 Plan supérieur de voilure, 43 Découpe de la partie 60 Cadre butoir
2 Casserole de l'hélice recouvert d'un revêtement centrale du bord de fuite du 61 Logement de l'installation
3 Logement du mécanisme de de feuille de duraluminium. plan supérieur radio
pas variable Les gouvernes sont 44 Viseur extérieur (Revi lllb) 62 Structure de fuselage
4 Moteur radial BMW 132A de entoilées. 45 Parebrise 63 Longeron supérieur de
neuf cylindres 26 Mât d'antenne de radio 46 Mitrailleuse MG 17 de 7,9 fuselage
5 Capot moteur 27 Raidisseurs de revêtement mm 64 Saumon de plan inférieur de
6 Carénage de tige de d'intrados 47 Glissière d'ejection des voilure
culbuteur 28 Longeron avant de plan douilles et des maillons 65 Cadre de fuselage
7 Entrée d'air auxiliaire supérieur de voilure 48 Panneau d'accès 66 Lisses de la partie arrière du
8 Anneau du bâti-moteur 29 Raidisseurs obliques de 49 Ferrure de fixation du mât fuselage
9 Collecteurs des gaz structure de cabane 67 Ferrure de fixation de
d'échappement des cylindres 30 Câble de commande des 50 Réservoir de fuselage de l'empennage sur la partie
10 Sorties des tuyaux ailerons 270 litres arrière de fuselage
d'échappement 31 Carénage aérodynamique 51 Soute à bombes interne 68 Attache du longeron avant
11 Bras supérieur gauche du de la jonction du hauban sur contenant 10 bombes de 10 de dérive
bâti-moteur le plan supérieur de voilure kg 69 Structure de dérive
12 Bras inférieur gauche du 32 Sections de nervure 52 Magasin à munitions 70 Etambot
bâti-moteur renforcées 53 Manche à balai
13 Tube de mitrailleuse 33 Panneau d'accès 54 Poignée de hissement du
14 Charnière de raccordement 34 Feu de navigation pilote
du plan inférier de voilure 35 Aileron 55 Cadre de structure
avec le fuselage 36 Compensateur d'aileron 56 Siège du pilote
15 Réservoir d'huile 37 Carénage du hauban 57 Harnais du siège du pilote
16 Fentes d'aération 38 Structure du hauban 58 Poignée
17 Cadre fort avant de fuselage 39 Rétroviseur
18 Ferrure de fixation du mât de 40 Bielle de commande des
cabane sur le cadre fort gouvernes
19 Ferrure de fixation du bras 41 Fentes de réfrigération de
supérieur gauche du mitrailleuse
bâti-moteur sur le cadre fort
20 Ferrure de fixation du bras
inférieur gauche du
bâti-moteur sur le cadre fort
21 Bouche de mitrailleuse
22 Mât de cabane
23 Câble raidisseur
24 Carénage aérodynamique
de la ferrure de fixation du
mât de cabane sur le plan

24
71 Attache de fil d'antenne 79 Gouverne de profondeur 83 Roulette de queue
72 Antenne gouvernail de direction 80 Compensateur de gouverne 84 Carénage de la roulette de
73 Feu de navigation arrière 76 Structure du gouvernail de profondeur queue
74 Ferrure d'articulation 77 Commande de 81 Mât de renfort du stabilo 85 Amortisseur de roulette de
supérieure de la gouverne compensateur de gouvernail 82 Ferrure d'articulation queue
de direction 78 Plan fixe de profondeur inférieure de gouverne de 86 Cadre final de fuselage
75 Compensateur de gauche direction 87 Levier de commande de
profondeur
34 88 Câble de commande de
gouvernail
89 Cadre fort arrière
90 Commande de vérouillage
de la roulette de queue
91 Tube de levage
92 Longeron inférieur de
fuselage
93 Câbles de commande des
gouvernes de profondeur
94 Câbles de commande du
gouvernail de direction
95 Revêtement de fuselage
96 Bielle de commande de
direction
97 Bouteille d'oxygène
121 98 Barre de fixation du siège
pilote sur le cadre
99 Lance-bombes
100 Pédales de palonnier
101 Vérin de commande
d'aérofrein
102 Ferrure de fixation du
renfort de Irai n
103 Ferrure de fixation de train
principal
104 Raccord Karman
105 Attaches du réservoir
d'essence auxiliaire
106 Renfort du train
d'atterrissage
107 Marchepied
73 108 Garde-boue
71
72 109 Train d'atterrissage fixe
gauche
110 chaînette de décharge
d'électricité statique
111 Fourche de roue
112 Roue de train principal
113 Jambe de train principal
114 Contrefiche de jambe de
train
115 Marche-pied
116 Carénage de train

78

d'atterrissage droit
117 Gardeboue
118 Roue de droite
119 Réservoir auxiliaire
120 Tuyau de ventilation de
l'essence
121 Carénage de l'appuie-tête

HENSCHEL HS 123

119
25
Ci-contre: Le Hs 123 VS, D-INRA, avec les
marques de la Luftwaffe qu'il porta provi-
soirement au moment du Meeting aérien
de Zürich-Dubendorf durant l'été de l'an-
née 193Z (Musée de /'Air)

Ci-dessous: trois appareils du 2/St.G.165


"Immelmann" vers la fin de 193Z Il s'agit
des Hs 123 A-1, 52+A13 n°série 968,
52+813 n°série 969 et 52+C13 n°série 970.
(Imperia/ War Museum, Londres)

En bas: le 52+A13 ici en vol solitaire. (Mu-


sée de !'Air)

265 et il sera postérieurement immatri-


culé D-ILUA. Il avait un moteur BMW
132A, qui était le moteur radial Pratt et
Whitney Hornet de neuf cylindres fabri-
qué sous licence.
Le projet Henschel s'imposa définitive-
ment le 8 mai 1935. Ce jour là le HS 123
V1 fit sa première apparition publique à
Berlin-Johannisthal. Une brillante
démonstration en vol qui leva tous les
doutes du RLM et des officiels de la Luf-
twaffe sur les capacités militaires de
l'appareil. Le pilote pour l'occasion
n'était autre qu'Ernst Udet lui-même.
Deux autres prototypes suivirent, le Hs
123 V2 numéro de série 266 et le Hs 123
V3 numéro de série 267, ce dernier por-
tera plus tard l'immatriculation civile ." -
D-IKOU. Ils rejoindront le premier au
centre d'essai de Rechlin vers le début
de l'été 1935. Le 22 juin le feu vert fut
donné pour le lancement de la construc-
tion des 18 appareils de pré-série selon
le contrat qui avait été passé en février.
Le Hs 123 V1 avait un moteur radial
BMW 132A à neuf cylindres (725 CV à
2050 T/m). Le capot moteur était du type
étroit avec 18 bosses de carénage pour
les tiges des culbuteurs. L:hélice était
une tripale métallique VDM . Il n'était pas
armé au début, il effectua ses essais de
juin 1935 à janvier 1936. Armé entre
temps il acheva ses essais de tir le 4
avril 1936 pour poursuivre avec les
essais du lanceur de fusées éclairantes
FMP qui lui fut installé. En mai 1936 il
avait déjà effectué 95 heures et 48 minu-
tes de vol.
Le Hs 123 V2 avait un moteur radial
Wright Cyclone GR-1820-F 52, le capot
moteur était du type large et tout à fait
lisse. L:hélice était la même. Les essais
s'effectuèrent de juin à août 1936. Légè-
rement endommagé, il sera postérieui-
rement remotorisé avec un BMW 132 A,
et reprendra les essais en avril 1937
sous la dénomination de Hs 123 va.
Le Hs 123 V3 avait le même moteur et
capot moteur que le V1 , mais l'hélice
était une bipale métallique Hamilton-
Standard à pas variable. Les essais
furent effectués de juillet 1935 à août
1936. Equipé de lance-bombes sous les
ailes il servit à la mise au point du larga-
ge des bombes en piqué, ces tests

26
furent effectués par Udet.
Le Hs 123 V4 était prêt en en avril 1936.
Suite à certaines déformations obser-
vées sur les prototypes précédents lors
de piqués trop poussés le V4 avait les
mâts de cabane renforcés et au niveau
de l'empennage des mâts profilés
remplaçaient les cables raidisseurs des
stabilos. Les essais eurent lieu de sep-
tembre à novembre 1936. Son numéro
de série était le 670 et il séra par la suite
immatriculé D-IZXY. C'est ce prototype
qui avait servi de modèle à la présérie
dont la construction était déjà en cours à
l'usine Henschel de Schônefeld pour 8
appareils (numéros de série 628 à 635)
et à l'usine AGO-Flugzeugwerke d'Os-
chersleben pour 8 autres (788 à 795).
Ces deux usines mettaient également BMW 132J à commencé les essais. Il
au point l'outillage pour la construction s'agit fondamentalement d'un V5 sur
en série du Hs 123A-1. D'autres prototy- lequel ont été appliquées deux modifica-
pes furent construits. tions: une cabine à verrière fermée et
Le Hs 123 V5, numéro de série 769 , qui une paire de mitrailleuses supplémen-
sera immatriculé D-INRA, devait servir taires logées dans le plan inférieur de la
de modèle à la série B. Equipé d'un voilure. Le pare-brise est plus épais et
moteur BMW 132G (830 CV à 2230 T/m) a verrière se ferme au niveau de l'appui-
et une hélice tripale Junkers-Hamilton tête qui se prolonge sur le fuselage vers
avec une casserole d'hélice, il ne com- l'arrière par un carénage aérodynami-
mencera pas les essais avant mars 1937. que. Il devait servir de modèle à une
Il sera remotorisé avec un BMW 132J éventuelle série C. Immatriculé D-IHDI
(910 CV à 2550 T/m) qui utilisait un sys- son numéro de série était le 797.
tème d'injection de mélange de méthyl Le Hs 123 V7, commandé par le RLM en
et d'alcool. Avec une hélice tripale à pas
variable Junkers-Hamilton et une casse- novembre 1936 était conçu pour servir
role d'hélice de 50 cm de diamètre il de banc d'essai au moteur BMW 132K. Il
avait un capot large qui augmentait la sera immatriculé D-IUPO et commence-
surface de refoidissement et qui possé- En haut de la page: un Hs 123 A-1 à la ra ses essais vers la fin de l'année 1937.
dait des volets de refroidissement. Le V5 sortie d'usine. (Musée de /'Air) La série
participa au 4ème Meeting aérien inter- Le premier appareil de la présérie de Hs
national qui se déroula à Zürich-Duben- Au centre: les Hs 123 A-1 du 2/St.G.165 123A-0 commencera ·ses vols d'essais
dorf entre le 23 juillet et le premier août "Immelmann" vus précédement en vol, en
en usine en juillet 1936 et le dernier sera
formation serrée. (Musée de l'air)
1937. En octobre après une tournée en complété en décembre. La série quant à
Suisse il change à nouveau de moteur, elle a démarré. Le premier Hs 123A-1
Ci-dessous: des appareils du 2/$t.G.165
cette fois-ci pour un BMW 132K (960 CV "Immelmann" à terre, vers la fin de l'année sort des chaînes de production d'AGO-
à 2550 T/m) et regagne Rechlin pour des 193Z (Collection de l'auteur) Flugzeugwerke en août 1936 et de cel-
tests. . les de Henschel le mois suivant. En avril
Entre temps le Hs 123 V6 équipé d'un 1937, versions A-1 et 8-1 confondues, l'u-
sine Henschel aura livré 100 appareils et
celle de AGO-F. 129 autres. Au total avec
les. prototypes et les avions de pré-série
265 Hs 123 seront construits. Le Hs 123
aura été en construction pendant moins
d'une année. Sa carrière opérationnelle
sera plus brillante.
Le Hs 123 A-1 et B-2
Les Hs 123 de série avaient reçu quel-
ques améliorations quant à la protection
du pilote par l'adjonction de quelques
blindages internes. Les différences
entre le A-1 et le 8-1 étaient minimes. Le
A-1 avait une portion de la voilure du
côté du bord de fuite (1/3 de la surface)
entoilée. Le B-2 avait toute la surface
recouverte de feuilles de duraluminium.
D'autres différences concernant la
structure étaient invisibles de l'extérieur.
A partir du B-1 le carénage aérodynami-
que de l'appui-tête à l'arrière du poste
de pilotage qui avait était installé sur le
V6 sera adopté et également installé sur
à suivre

27
Ci-dessus: Le Mystère 01 à Istres; l'appareil ne porte pas encore le nom de Mystère // ... La piste n'est pas encore bétonnée! (Photo Dassault
Aviation) En bas: le même avion en vol, est très semblable à /'Ouragan et nous dévoile ses lignes élégantes. (Photo Musée de /'Air)

LE MYSTERE Il 1ère partie


par Yves 'Buffetaut
Le Mystère Il n'a certes pas laissé pilote d'essais maison, montrent aux me point de départ la cellule de celui-
des traces impérissables dans la mé- rares spectateurs un avion argenté qui ci. Le fuselage est en effet le même.
moire de ses pilotes ou même de la fir- porte le nom de Mystère près de la pri- En attendant la mise au point des mo-
me Dassault, mais il n'en est pas se d'air du réacteur, le chiffre 01 sous teurs Tay et Atar, c'est un moteur Nene
moins un appareil important pour l'aé- le cockpit et l'immatriculation civile F- qui est monté sur le Mystère 01. Il
ronautique militaire française. Peu WFUU à côté de la cocarde, à l'arrière s'agit donc de la même motorisation
réussi, il fut tout de même le premier du fuselage. que !'Ouragan. La: différence, mais el-
avion français à franchir le mur du Dans son autobiographie, "Le Talis- le est essentielle, repose uniquement
son, d'abord entre les mains de pilo- man", Marcel Dassault explique que dans les ailes et l'empennage: la voi-
tes américains, puis de français. En- le nom de son nouvel avion lui a été lure possède une flèche importante.
fin, il fut le premier d'une lignée d'ap- inspiré par le souvenir de l'un des li- Le premier vol se déroule le 23 fé-
pareils à la carrière exceptionnelle: vres préférés de son enfance, "Le Do- vrier 1951. Il ne dure pas plus de 20
Mysrère IV puis Super Mystère B2. cteur Mystère", de Paul d'lvoi. Il porte minutes et Rozanoff ne dépasse pas
Après l'Ouragan? Mystère! en effet les plus grands espoirs sur les 500 mètres d'altitude. Le seul pro-
Avant même que !'Ouragan ait com- son dernier né, le Mystère. blème rencontré tient aux ailerons,
mencé sa carrière opérationnelle, les Les premiers vols trop durs à partir de 300 km/h.
ingénieurs de Dassault s'attaquent à Le Mystère 01 est très proche de son Les vols se succèdent alors rapide-
son successeur, qui devra être trans- prédécesseur, !'Ouragan. Nous avons ment et les premiers résultats sont
sonique. La cellule de !'Ouragan étant déjà vu que les ingénieurs de chez très encourageants. Le 11 mai 1951,
saine, c'est très logiquement celle-ci Dassault ont choisi de prendre corn- lors du 26ème vol, Constantin Roza-
qui va servir de base au nouvel appa-
reil. Un avion qui portera quel nom?
Marcel Dassault se contente de souri-
re en répondant "Mystère!" aux jour-
nalistes qui l'interrogent.
Les encarts publicitaires de la société
qui paraissent à la même époque
(1950) dans la presse spécialisée ne
sont pas plus éloquents: on y voit un
grand X qui barre la page, au milieu
de petites étoiles. En bas, apparaît l'é-
nigmatique mot Mystère.. .
Les premières sorties de l'avion ne lè-
vent aucun coin du voile, puiqu'il est
transporté sous des bâches de Saint-
Cloud à Istres, en février 1951. Les
premiers essais de roulage au sol, ef-
fectués le 20 février par Rozanoff, le

28
noff atteint Mach 0,87 (1.040 km/h) en
palier stabilisé à 2000 mètres d'altitu-
de. Ces bons essais permettent de
présenter le Mystère 01 au salon du
Bourget les 1er et 4juillet 1951.
La carrière du premier prototype se
poursuit sans encombre au cours du
second semestre 1951, notamment au
Centre d'Essais en Vol, aux mains de
Carpentier. Les 6 et 7 septembre, il est
essayé par deux pilotes américains, le
général Boyd et le célèbre Chuck Yea-
ger, le premeir homme à avoir franchi
le mur du son. Les deux hommes trou-
vent excellent le dernier né de chez
Dassault.
Ses performances sont non seule-
ment meilleures que !'Ouragan, mais
aussi, dans certains domaines, que le
F-86 Sabre. Le Mystère est plus ma-
niable que le chasseur américain à La mort de Popoff
haute altitude et au moins égal à La carrière du Mystère 01 entre alors
moyenne altitude. Pour le reste, avec Ci-dessus: Kostia Rozanoff pose fièrement
dans une certaine létargie. Il a montré
devant le Mystère 01; la tête de Sioux
une vitesse au niveau du sol de 1.020 qu'il était un excellent appareil, mais présente sur l'appareil nous montre que
km/h et une montée à 12.000 mètres les efforts vont maintenant se porter Rozanoff ne renie pas ses origines de
en 12 minutes et 15 secondes, le Mys- sur le 02 et son moteur Tay. chasseur. .. Ci-dessous: Le Mystère Il 02 qui
tère est largement supérieur à !'Oura- Un regain d'activité commence pour ne porte pas encore son nom complet.
gan. Son seul défaut est dû à sa faible le 01 à la fin de 1952, lorsque des es- (Photos Dassault Aviation)
motorisation. Le moteur Tay est atten- sais sont entrepris pour essayer
du d'urgence. Il sera monté dès que d'améliorer la très faible autonomie
possible sur le Mystère 02. de l'appareil. Les réacteurs d'alors

29
sont très gourmands et il est indispen-
sable d'emporter des réservoirs sup-
plémentaires. Pour ne pas utiliser les
points d'emport des ailes, les ingéni-
eurs de Dassault pensent adapter les
réservoirs de bouts d'aile de !'Oura-
gan.
Les essais se déroulent pendant plu-
sieurs mois et se terminent tragique-
ment le 3 mars 1953. Ce jour-là, lors
du 262ème vol du prototype, Charles
Monier (surnommé Popoff au temps
du Normandie-Niemen) largue ses
deux bidons de 425 litres, à seule-
ment 700 mètres d'altitude. Les deux
réservoirs se détachent mal: le droit
heurte l'empennage horizontal, sans
faire de dégâts. Mais le gauche en-
dommage l'aileron gauche et le Mys-
tère 01 part dans un tonneau impossi-
ble à contrôler. Monier tente de faire
décrocher l'appareil pour se rétablir,
ce qu'il parvient presque à faire: le 01
touche le sol quasiment à plat, mais il
explose aussitôt, tuant son pilote.
Le Mystère Il 02
Il semble qu'il n'y ait jamais eu de
vrai Mystère 1, puisque le deuxième
prototype porta le nom de Mystère Il
02, ce qui laisse supposer que le
premier proto était le Mystère Il 01 et
non le Mystère 1
Le 02 n'est pas fondamentalement dif-
férent du 01, loin s'en faut: l'empenna-
ge a été abaissé, un lest à l'avant est
supposé remplacer les quatre canons
de 20 mm, la flèche de l'aile est un
peu accentuée. Mais la seule différen-
ce vraiment importante est le réac-
teur: le Nene trop peu puissant, a été
changé pour un moteur Tay.
Les premiers essais montrentdes ré-
En haut: Le dernier prototype, le 04, était destiné aux essais des réacteurs Atar 101C et D; c'est
ce dernier que l'on voit ici. Ci-dessus: Le Mystére Il 04 chez Dassault; à gauche, le Mystère IV
. sultats très proches du 01, mais com-
est déjà là!(Photos SHAA) Ci-dessous: toujours le 04 à Villaroche où se déroulaient les essais me il s'agit d'un avion plus lourd, c'est
réacteurs de la Snecma. (Photo Dassault Aviation) plutôt encourageant. Le seul problè-
me, et il empoisonnera toute l'existen-
ce des Mystère Il, est l'effarante con-

__ ·-~:::,. --·

30
sommation de réacteur...
Les essais de servitudes vont donner
à cet appareil une carrière . peu spec-
taculaire: essais de servo-comman-
des, d'une épine dorsale en bois puis
en métal, d'un parachute anti-vrille,
du système Oscar (G restrictor), etc.
Les vrilles et sorties de vrille sont par-
ticulièrement testées sur cet avion qui
se révèle tout à fait sûr.-.
Mystère Il 03: l'avion du mur du son!
Le ·troisième prototype va devenir la

Sur cette page, trois belles photos du 05,


premier appareil de pré-série et qui recevra le
réacteur Tay. Il volera un mois et demi après
le 1er prototype du Mystère IV! On peut se
demander pourquoi Dassault et surtout
/'Armée de /'Air ont continué le programme
Mystère Il. .. (Photos SHAA et Dassault
Aviation)

meilleures que celles des deux


premiers protos. Il atteint 12.000 mè-
tres en 11 minutes et sa vitesse maxi-
male en palier est de Mach 0,88, soit
1.030 km/h. En piqué à 45°, il atteint
coqueluche des Mystère Il après avoir deux pilotes américains indiquent Mach1,07.
franchi le mur du son aux mains d'un qu'ils n'ont pu dépasser Mach 0,98. Par ailleurs, les pilotes américains
pilote ... américain! Or, le bang a été entendu sans contes- ont dressé une liste des défauts et des
Le 03 diffère de son prédécesseur tation possible en ce qui concerne qualités de l'avion. Les défauts princi-
apr quelques modifications: allonge- Davies et le 03. Force est donc de paux sont:
ment du fuselage, rehaussement de constater que les machmètres sont -une mauvaise visibilité;
l'empennage (qui avait été abaissé mal étalonnés! Par ailleurs, comme -une visée rendue dificile à partir de
sur le 02!), agrandissement des aéro- les deux pilotes ont obtenu Mach 0,98, Mach 0,81 par l'inversion de profon-
freins, etc. il est évident que Johnson et le 02 ont deur;
Six des vols du 03 sont exécutés par également franchi le mur du son, mais -une autonomie insuffisante;
des pilotes de la mission d 'information le bruit n'ayant pas été perçu du sol, -un atterrissage délicat à partir d'un
US. C'est le 23 octobre 1952 que les seul le 03 sera considéré comme ay- vent latéral supérieur à 25 noeuds.
pilotes Johnson (sur le 02) et Davies ant passé le mur du son. C'est donc à Les qualités se résument comme suit:
(sur le 03) essaient de franchir le mur lui que revient l'honneur d'être le excellente maniabilité et bonne accé-
du son au centre d'essais Dassault de premier avion de construction et de lération du réacteur. Les éléments po-
Villaroche. Après un long piqué, un conception françaises à avoir atteint sitifs l'emportent donc très largement.
double bang est perçu du sol comme la vitesse de Mach 1. Les défauts ne sont guère que des
venant du 03. A leur arrivée au sol, les Les performances du 03 sont un peu détails qu'il sera possible d'améliorer.

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31
Ci-contre: le 06 à Villaroche; il aura une
carrière très courte qui s'achèvera par un
atterrissage forcé sur une plage après une
, panne réacteur! Au centre et en bas: deux
vues du 07 toujours à Villaroche qui sera
remis au CEV en novembre 1955. (Photos
Dassault Aviation)

nant Tourangin essaie en vain de le


rallumer, et il doit se poser sur le
ventre sur une plage de Mimizan. Le
pilote s'en sort sans blessure, mais le
fuselage est brisé à l'avant et la voilu-
re est irréparable.
Le 07 est le premier Mystère Il à ef-
fectuer des tirs air-air avec ses deux
canons de 30 mm 3 CGF. Tout le se-
cond semestre 1953 est occupé à ces
tirs. Ensuite, ce sont des essais de lar-
gage des réservoirs supplémentaires,
puis l'avion est remis au CEV en no-
vembre 1955.
Le 08, quant à lui, ne prendra jamais
l'air. Prévu initialement pour tester le
réacteur américain Pratt & Whitney J-
48, il ne le reçoit jamais et les autorités
Les pilotes américains poussent la nier. Son premier vol a lieu le 6 no- décident de le transformer en ban
conscience professionnelle jusqu'à vembre 1952, soit un mois et demi d'essais statiques.
donner des remèdes aux défauts; après le vol du premier prototype du Le dernier Mystère Il de pré-série à
l'application de ces remèdes améri- Mystère IV, un avion infiniment plus moteur Tay est le 09. Par rapport aux
cains, conjugués aux remèdes pure- moderne dans sa conception. Dès ce autres modèles, des modifications ra-
ment français, et le tout mené de fa- moment, la carrière du Mystère Il est dicales ont été apportées à l'arrière de
çon plutôt anarchique, va transformer compromise: il sera peut-être utile l'avion: fuselage et surtout empenna-
un bel avion en un appareil complète- comme avion de transition, mais la fir- ge horizontal. Les premiers essais
ment raté ... me Dassault va porter tous ses es- d'empennage monobloc sont réalisés
Le 30 mars 1953, le Mystère Il 03 poirs dans son brillant successeur. par les ingénieurs de Dassault sur cet
s'écrase lors de son 130ème vol. Son Le 05 mène une carrière sans évène- appareil. Les gouvernes de profon-
pilote, le capitaine Sarrabeyouse, est ment notable. Les servo-commandes, deur, de petite taille, peuvent être ve-
tué sur le coup. pourtant indispensables pour piloter rouillées à 0°, afin de constituer la fa-
Le dernier prototype l'appareil à des Machs élevés, sont meuse QAD de Dassault (Queue à au-
Le Mystère Il 04 est le dernier proto- sources de bien des ennuis. Pour évi- to-débattement, encore appelée
type, mais il ne s'agit certes pas du ter les dangers d'un blocage, liberté Queue Automatique Dassault ou
dernier appareil d'essais, car ceux-ci est laissée au pilote de les débrayer. Queue Auto-Démerdante ... ).
vont continuer sur les 16 avions de En août 1953, le réacteur Tay est rem- Les résultats de la QAD sont encou-
pré-série. L'énorme différence entre le placé par un Verdon, qui offre des rageants. Nous savons qu'elle équipe-
04 et ses prédécesseurs ne tient pas performances améliorées. Mais les ra le Mystère IV et nombre de ses suc-
aux quelques rectifications de fusela- problèmes de mise au point du Ver- cesseurs.
ge, mais au réacteur: un Atar 101 Cà don sont importants. Un an plus tard,
aiguilles, bientôt remplacé par un Atar il reçoit le Tay initiallement monté sur
101 D, à paupières. Les performances le premier proto du Mystère IV. Il est fi-
sont légèrement meilleures qu'avec le nalement réformé en août 1955. à suivre
Tay. Toute la carrière de l'avion est La carrière du 06 est beaucoup plus
consacrée aux essais de la Snecma à courte, puisqu'après moins de sept
Villaroche. Encore plus que ses pré- mois d'essais, il est victime d'une ex-
décesseurs, il souffre d'une consom- tinction de réacteur en vol. Le lietJte-
mation d'essence terrifiante et les vols
d'essais sont toujours très courts. Les
bidons d'Ouragan posent toujours
des problèmes et des réservoirs très
fuselés sont essayés en bout d'aile. Ils
ont le gros défaut d'une faible capaci-
té: 150 litres seulement.
La pré-série Tay
Le Mystère Il 05 ne diffère que peu
d'avec ses prédécesseurs: seul le
train avant est amélioré, la roue étant
à présent dirigeable grâce au palon-

32
LE MACCHI 200 3ème partie
· par José Fernandez
En haut: appareil de la 369ème Squadriglia du 22ème Gruppo Autonomo à
ACTIVITE DES MC 200 EN URSS Stalino sur le front russe, hiver 1942.(Archive G.Apostolo)
(18 mois)
Ci-dessous: Macchi du 21ème Gruppo sur l'aérodrome de Zaporoshye vers la
missions d'interdiction 2557 fin 1942, peu avant le retrait du CS/ de Russie.(Archive G.Apostolo)
missions d'escorte . 1983
missions d'attaque au sol 1310
missions couverture aérienne 511
appareils perdus au combat 15
victoires aériennes revendiquées 88

La guerre en Afrique du Nord


Au début de l'année 1942, le
rééquipement en MC 202 des
unités de chasse a déjà com-
mencé depuis quelque temps;
les MC 200 vont être progressi-
vement relégués au rôle de
chasseur-bombardier, mais plu-
sieurs mois s'écouleront avant
que le nombre de MC 202 soi! ' • • /"~ C • - _:

supérieur à celui des MC 200. Il


reste à ce moment-là 3 Gruppi
encore équipés de MC 200 en .. I"!"",.,-

33
Lybie. Le 8ème basé à En Nofi- Témoignage de Mario 7ramicati, pilote de MC 200 en Russie pendant l'hiver 1942
"Le froid est très intense, l'air est coupant comme le cristal, un pâle soleil d'hiver
lia, le 3ème et le 150ème basés fait jaillir des scintillements sur la neige et sur la glace. Le personnel de piste et
à Ara Fileni. Après l'echec de la celui de m_ aintenance qui ont dû effectuer un travail d'enfer pour arracher les avions
deuxième offensive britannique, de la glace, sont aux prises maintenant 'avec les moteurs récalcitrants. Les tentati-
les Saetta vont effectuer sans ves pour les faire démarrer sont nombreuses. Une concentration de véhicules blin-
relâche des missions d'appui et dés ennemis a été signalée sur notre secteur. Finalement on entend le vrombisse-
ment des moteurs, le commandant commence le roulage vers la piste d'envol et
des missions d'escorte des nous le suivons... Nous volons à basse altitude, a_ u-dessous de nous défile à une
Gruppi de Ju 878 et CR 42CB vitesse vertigineuse l'immense étendue blanche parsemée de tâches noires par-ci,
qui harcèlent les Alliés en retrai- par-là. Nous progressons en vol en formation serrée, depuis une heure le spectacle
te. Le 150ème Gruppo s'installe hallucinant ne cesse sous nos yeux, maisons à moitié détruites, véhicules renver-
alors à Benghazi (K3) et deux sés recouverts par la neige et transformés en monticules, charognes de chevaux ...
Le chef de la formation descend encore plus, mon pou/ s'accélère comme chaque
Squadriglie de MC 200 sont fois que je sens le combat s'approcher. .. Je distingue tout d'un coup un rassemble-
détachées sur la piste avancée ment de troupes et de véhicules... J'entends des explosions de bombes et je vois
de Martuba pour pouvoir réali- jaillir des traçantes de mitrailleuses... Là en face de moi, une grosse tâche foncée,
ser des missions d'appui au pro- c'est un char de combat; je vais être presque dessus, je vois des hommes qui fuient,
je lance mes bombes, j'actionne mes armes. L'ennemi ne réagit pas parce que nous
fit des blindés en progression sommes tombés sur lui à l'improviste. Le commandant effectue un virage, et nous le
vers l'est. L'opposition alliée est suivont dans la même direction; quelques véhicules brûlent et cette fois-ci nous
très dure. Une mission d'escorte sommes accueillis par un feu nourri. Une fois le deuxième passage effectué, la for-
de 10 MC 200 qui accompa- mation est complète et en ordre, on aperçoit quelque chose à l'horizon; avant
gnaient 12 Ju 87 allemands est d'avoir pu distinguer quelque chose, je comprends qu'il s'agit d'avions ennemis
parce que le commandant cabre brusquement son appareil, grimpe et se dirige
attaquée par 20 Kittyhawk; les vers les autres. Il s'agit de six chasseurs; grâce à la rapidité de la manoeuvre de
MC 200 perdent 6 appareils et notre commandant, nous somme.s maintenant à une altitude supérieure à la leur, en
sur les 4 rescapés, un seul est position favorable ... La formation se disloque, des combats isolés ont lieu. Je ne
indemne, les autres étant plus suis plus les événements. Un adversaire passe devant moi et je tire sur lui, il ne me
reste presque plus de munitions. Il piqué, se redresse et s'éloigne. Je me lance à sa
ou moins endommagés. Les Ju
poursuite. Brusquement, comme une ombre, un avion passe sur mon flanc et je
87 quant à eux, n'ont pas subi sens que mon avion a reçu des impacts de coups. Les commandes répondent, Je
de perte et ont pu achever leur moteur a l'air d'aller, tout parait en ordre. Je continue à poursuivre mon adversaire.
mission. Dans ce sens, l'escorte Son vol n'est pas régulier, je tire encore et une flamme jaillit de son moteur. Il finit
a été efficace, mais à quel prix! par s'écraser. J'effectue un virage pour rejoindre ma formation qui est déjà loin, je
survole les restes de mon adversaire qui brûlent sur la neige. J'essaie d'augmenter
Au mois de mars, le 13ème la vitesse, mais Je moteur ne répond pas; mes compagnons s'éloignent de plus en
Gruppo équipé de Saetta arrive plus et je me retrouve tout seul. Je ne sais pas exactement quelle est la distance qui
d'Italie et va former avec le ma sépare de nos lignes. La pression d 'huile est basse, une balle a dû perforer un
8ème Gruppo le 2ème Stormo tuyau ou le réservoir d'huile et la pression de celle-ci ne cesse de baisser. D'un seul
Au mois de mai, le 4ème Stormo coup, l'hélice se met en drapeau. J'effectue une descente en vol planné, le terrain
se prête bien à l'atterrissage sur le ventre; quelques soubressauts et l'appareil s'im-
équipé de MC 202 arrive à son mobilise. Je dois détruire l'avion, je mets donc en marche le système d'autodestruc-
tour et pour la première fois, les tion et je m'éloigne. Les chances de pouvoir atteindre nos lignes sont minces mais
MC 200 sont dépassés en nom- je tente le coup et je me mets en marche."
bre par les MC 202 en Lybie. Le Après trois jours de marche, il atteindra les premières lignes des forces de l'Axe et
26 mai, la situation de la chasse sera sa.uvé!
italienne est la suivante: avec des MC 200 ba 4 avec des MC 202
-le 150ème Gruppo à Benghazi -les 1er et 4ème Stormi à Martu- -le 2ème Stormo à Martuba 5
avec des MC 200
C'est ce jour qu'est lancée l'of-
fensive germano-italienne et les
MC 200 se voient assignés les
missions d'attaque à basse alti-
tude contre les concentrations
de troupes, convois de véhicu-
les et terrains d'aviation. Le 15
juillet, après la première bataille
d'EI Alamein, le 1er Stormo
équipé de MC 202 Folgore, lais-
se la place au 3ème Storirlo qui
comprend le 18ème Gruppo

Lignée de MC 200 de la 362ème


Squadriglia du 22ème Gruppo à Stali-
no en avril 1942. (Archive G.Apostolo)

34
équipé de MC 200, le 23ème
équipé de MC 202 et le 150ème
Gruppo qui s'est partiellement
transformé en Folgore. Ceci fait
que l'on revienf à une parité des
deux types d'avions. On compte
donc 96 MC 200 (dont 50 sont
spécifiquement des chasseurs-
bombardiers) et 93 ·M c 202. La
moyenne de disponibilité jour-
nalière de ces appareils est de
60%. A ce moment-là, la situa-
tion est la suivante:
-2ème Stormo, 8ème Gruppo
avec des MC 200 à Abbu Aggag
-2ème Stormo, 13ème Gruppo
avec des MC 200 à Bu Amud
-3ème Stormo avec des MC 200
et MC 202 à Abu Aggag
-4ème Stormo avec des MC 202
à Fuka
-150ème Gruppo avec des
MC 200 et MC 202 à Benghazi
A l'a.ube du 14 septembre, les
MC 200 du 13ème Gruppo rem-
portent un grand succès en fai-
sant échouer une attaque alliée
venant de la mer; le destroyer
Zulu est coulé de quatre
impacts de bombes et quatre
vedettes lance-torpilles sont
incendiées. Avec la victoire
alliée de la troisième offensive
et décisive bataille d'EI Ala-
mein, la supériorité aérienne
alliée sera évidente. La situation
des Macchi ne va cesser d'em-
pirer et les pertes vont considé-
rablement augmenter. Le 4ème
Stormo par exemple, se retrou-
ve avec 10 appareils en service
à la fin du mois d'octobre. Le 20
novembre, après le repli des for-
ces germano-italiennes sur la
ligne El Agheila-Tauorga, les
MC 200 survivants sont concen- En haut: en vol, une pair de MC 200 de la 81ème Squadriglia du 6ème Gruppo, ils
trés au sein du' 2ème Stormo opèrent à partir de Catania, Sicile. Fin 1941.
Au centre: appareils des 86ème et 98ème Squadriglie du 7ème Stormo.
avec son 8ème Gruppo à Ghin- Ci-dessus: observez le camouflage très élaboré de cet appareil.
del et son 13ème Gruppo à (photos archive G.Apostolo)
Tauorga; la 80ème Squadriglia
de ce dernier étant détachée à
Castel Benito. Les difficultés 200 et U'ne de MC 202, est trans- considérables en assurant la
d'approvisionnement en carbu- féré en Tunisie pendant que le couverture aérienne de la ligne
rant vont restreindre les mis- 3ème Stormo équipé lui de MC Mareth et son personnel est
sions des Saetta au minimum. 202 ainsi que le 8ème Gruppo rapatrié en Italie vers la fin du
Début janvier, le 13ème Gruppo ., du 2ème Stormo rentrent en lta- mois de janvier 1943. Les appa-
qui comprend alors 2 lie avec les Saetta survivants. Le reils sont pris en charge par le
Squadriglie équipées de MC 13ème Gruppo subit des pertes 3ème Stormo qui formele

35
Ci-contre: Un officer et deux soldats bri-
tanniques examinent une épave de
Macchi.
Au centre et en bas: des militaires
australiens autour des MC 200 de la
357ème Squadriglia à Grottaglie en
septembre 1943. (Photos IWM)

équipaient le 8ème Gruppo du


2ème Stormo et le 157ème
Gruppo du 1er Stormo, ainsi que
quelques Squadriglie en Alba-
nie et en Grèce. Leur rôle au
cours de la campagne d'Italie
sera plutôt limité. Au moment de
l'armistice le 8 septembre 1943,
les unités suivantes sont équi-
pées de Saetta:
-8ème Gruppo avec 18 dont 17
disponibles basé à Sarzana (La
Spezia)
-157ème Gruppo avec 12 dont 7
disponibles basé à Grottaglie
-376ème Squadriglia avec 2 dis-
pnibles basée à Tirana en Alba-
nie
-385ème Squadriglia avec 16
dont 6 disponibles basée à Ara-
xos en Grèce
23 MC 200 rejoindront les Alliés
en escortant la flotte italienne de
La Spezia jusqu'à Malte. Ceux
qui se trouvent en zone nord
vont faire partie de l'Aviazione
Nucleo d 'Assalto du 13ème A la veille du débarquement en Nazionale Reppublicana où ils
Gruppo avec des nouveaux pilo- Sicile du 8 juillet 1943, la Regia sont relégués à l'entraînement.
tes venus d'Italie. Le 25 février, il Aeronautica ne possédait pas Les MC 200 de la Force Aérien-
ne reste que 25 Saetta en servi- plus de 387 avions de chasse de ne Co-belligérante seront trans-
ce en Tunisie. Ils sont répartis tous types dans l'Italie du centre férés durant l'été 1944 à l'Ecole
entre la 384ème Squadriglia à et du sud, y compris les îles. La de Chasse de Leverano. Quel-
Tunis et le 13ème Gruppo (Nu- disponibilité dans les groupes ques-uns seront utilisés après la
cleo d'Assalto) à Hamma. Une de chasse variait de 40 à 60%. guerre à l'Ecole d'entraînement
dizaine seulement est disponi- Moins de 20% de ces avions de au vol de Lecce jusqu'en 1947.
ble au début du mois de mars chasse étaient des MC 200. Ils à suivre
après les diverses attaques des
avions alliés contre leurs aéro-
dromes, suite à quoi ces unités
sont retirées. Début avril, est
créé le 162ème Gruppo compo-
sé des 109ème et 110ème
Squadriglie Assalto équipées de
MC 200. A cours de combustible
et de pièces de ·rechange, avec
une suprématie aérienne alliée
· incontestable, leur activité sera
insignifiante dans ces dernières
semaines de guerre en Afrique
du Nord.
La guerre en Italie

36
Profil au 1/48 du Macchi MC 200 avec la dernière version de cockpit
semi-fermé. ·
De part et d'autre du pare-brise, un rectangle de plexiglas sert de
coupe-vent. A gauche et à droite, entre l'appui-tête et le pare-brise, un
segment rabatable rétrécit l'ouverture du poste de pilotage.

En haut: des mécanos italiens à /'


oeuvre sur un MC 200.(Bundesarchiv)
Ci-dessus: vue de détail de la partie
avant du fuselage.(Archive G.Aposto-
lo)
. ....~.-

Ci-dessus: désolation sur une base italienne en septembre 1943, devenue un cimetière d'avions
de la Regia Aeronautica; un Macchi 200 de la 153a Squadriglia est visible au centre de la photo.
(Photo IWM)

37
Ci-contre: l'un des premiers
Dewoitine D-510 chinois mon-
tés, mais pas encore camou-
flés. En bas: le chasseur (P
pour Pursuit) 5908 une fois ca-
mouflé. Il reste encore à pein-
dre le numéro d'identification
du 41st Sqn, en blanc sur le fu-
selage. Le dessin triangulaire
visible sur l'aile n'est pas un
insigne de nationalité, comme
cela s'est dit, mais la découpe
d'une trappe de visite. (Toutes
les photos, coll. P. Laureau)

DES FRANÇAIS EN CHINE


3ème partie
par Patrick Laureau
L'aventure Dewoitine pilotes français. Jean Labitte voyeur d'un certain nombre
Leurs contrats maintenus, Bou- avait été pilote de chasse chez d'avions français vers la Répu-
lingre et Labussière restèrent, à Malraux, blessé en combat (sur blique espagnole, principale-
partir du 22 mars 1938, à dispo- Hispano-Nieuport 52) et avait ment des Gourdou vers la zone
sition de la Commission Aéro- brièvement essayé l'unique basque. Le dernier était un cer-
nautique. Vu leurs états de ser- Boeing P-26 espagnol avant de tain Voyeux. On sait que l'esca-
vice, on leur attribua un congé la mettre sur le dos lors d'un at- drille disposait aussi de quel-
sur place, dont ils jouirent jus- terrissage sur mauvaise surfa- ques mécanos français, dont
qu'au début juin, où ils reprirent ce. Ulysse Gorsse avait été con- Mazurie, autre ancien d'Espa-
.l'entraînement sur un Vultee
tout neuf (n°170) avant de se
voir confier une mission de spé-
cialistes: le reconnaissance d'i-
tinéraires et l'étude de terrains
de dégagement pour les futures
opérations. Du 26 juin au 6 juil-
let, ils reconnurent donc la zone
Hankéou-Tong Shan-lchang-
Langshan-Chen Tu-iping-Tsao
Tung-Kunming, au profit du 41st
Squadron, et en vue du repli du
gouvernement chinois sur
Chùng King.
La présence française va être
soudainement très renforcée,
avec l'arrivée de nouveaux pilo-
tes et surtout, de six Dewoifine
0.510 flambant neufs affectés,
justement, au 41st Squadron, et
basés à Kunming, plus commu-
\
nément appelée Yunan . Fu.
Boulingre et Labussière vont y
retrouver !'Australien White-
head, remis de ses blessures
du 14 décembre, et trois aut_ res

38
gne.
La détermination d'aptitudes et
le ré-entraînement se faisaient
sur un avion russe type UT, pro-
bablement un 1-16 biplace (UTl-
4) dont la Chine possédait bon
nombre d'exemplaires, et sur un
Douglas 0-2 qui jouait le même
rôle que le Fleet de Hankéou et
qui était arrivé le · 5 août. Les
D.510 furent immatriculés 4101 à
4106 et commencèrent une car-
rière que les français espé-
raient glorieuse. En fait, il sem-
ble bien que l'escadrille n'eut
jamais à combattre, et cela vaut
peut-être mieux. Les pannes se
succédèrent, touchant essen-
tiellement l'armement: ainsi le 8
novembre, Boulingre note-t-il
dans son carnet de vol: "exerci- Ci-dessus:les D-510 chinois furent très bien
ce de tir sur manche sur 4101 camouflés, pales d 'hélice incluses. Ci-contre:
Dans un bar trop beau pour être le mess de
(0h20), mitr. D enrayée, G l'escadrille, William Labussière et Jean
néant"; le surlendemain, "Aler- Labitte en galante compagnie. Les deux
te et essai armement (0h30) ca- pilotes sortent visiblement d'un vigoureux
dépouillage... En bas, à gauche: un décollage
non= néant". Il est vrai que pour raté, terminé dans /es arbres. Dur pour le
compenser, l'essai de compres- D-510 qui sera toutefois réparé.
seur du 28 comporte la mention
"défectueux"... les mitraille.uses
s'enrayent à nouveau le 1er de l'infirmerie, ce qui constituait
décembre; le 10, il n'y en aura un réel problème en cas de ba-
qu'une des deux, un progrès ... garre: pouvait-on compter sur
Hors le trio de pilotes déjà son ailier? Les D.510 chinois vo-
"éprouvés", la combativité des lèrent peu: ainsi Boulingre, qui
autres ne dépassa jamais la ne peut être taxé de "tiède", n'a-
porte du bar de l'escadrille, ou ligna-t-il que 10h20mn de vol en
18 vols, entre le 15 août 1938 et
le 28 fé!vrier 1939! De tout cela,
on ne compte que huit décolla-
ges . sur alerte, apparemment
toutes fausses, certaines effec- tielles de l'hiver chinois
.tuées à trois D.510, d'autres, l'avaient transformé en un gi-
comme le 12 octobre, en com- gantesque bourbier. Décoller
pagnie de Hawk Ill (les n°54 et n'était rien. Les roues étroites,
22). enserrées dans un étrier, du
Le 31 décembre 1938, des offi- D.510, amassaient rapidement
ciels chinois en visite à Kun- la boue au roulage, et le freina-
ming insistèrent pour qu'on leur ge violent qui en . résultait ren-
fit une démonstration d'acroba- dait l'avion incontrôlable. Effec-
tie, sur cet avion français dont tivement, après s'être fait établir
on disait des merveilles.· Les pi- une décharge écrite pour éven-
_lotes désignées furent, tout na- tuelles avaries, Boulingre et
turellement, Bouloingre et Labussière effectuèrent leur
Labussière, qui protestèrent vi- présentation. Très appréciée
goureusement. Le terrain n'était pour sûr, et terminée par une
.. pas encore la merveille qu'il de- mise en pylône pour le premier,
viendrait sous le nom de Kun- et un arrêt sur le dos pour l'au-
ming AFB, ef les pluies torren- tre.

39
Ci-dessus: pire que les Japonais, les
poux ... contre cela, un seul remède, ici
appliqué dans la joie par les aviateurs
français. André Boulingre est au premier
plan. En haut à droite: le D-510 n°5, ex n°303,
piloté par Labussière, s'est retourné à
l'atterrissage à Yunan Fu en septembre 1938!
Ci-contre: photo de famille devant un D-510
récemment monté. On trouve là un inconnu,
Labitte, Voyeux, Je mécanicien Mazurie,
Gorsse et un autre X. En bas à gauche: un
pylône pour Labussière sur Je 4105. On notera
la manière de remettre l'avion sur ses roues
(quand on pense que /es obélisques furent
montées ainsi) et on notera, pour les
maquettistes, l'absence de cocardes en
extrados. En bas à droite: Boulingre fait un
peu Rouletabille ou Tintin, à côté d'une mode
nettement britannique.

Il résulta de tout cela que les


Dewoitine chinois passèrent
probablement plus de temps en
atelier qu'en vol, réparant acci-
dents d'atterrissage, pannes et,
au moins une fois, dommages
dûs à un bombardement japo-
nais. C'est Labussière qui, cette
fois, demanda à Mme Chang
Kai Chek la dissolution d'une
unité qui n'apportait pas plus à
la gloire des ailes françaises
qu'à la défense des cieux chi-
nois. En Europe, de gros nua-
ges noirs s'amoncelaient sur les
démocraties faiblissantes et hé-
sitantes, et nos amis auraient
bientôt du boulot au sein de l'Ar-
mée de l'Air. Mais ceci est une
autre histoire.

FIN

40
Ci-contre: il n'y a pas comme un pilote pour
fumer à côté d'un avion. Voyeux ne fait pas
exception ... ·

Ci-contre, au centre et en bas: deux autres


photos du décollage raté terminé dans les
arbrf}s. Les dégâts paraissent irréparables et
on peut se demander combien de temps
pouvait prendre pareilles réparations en
Chine; de quoi devenir expert en carrosserie!

En bas à gauche: où le physique correspond


bien au personnage. Si Droui/het ne vola
jamais en combat, du moins pas plus en
Chine qu 'en Espagne, il sut probablement
tirer beaucoup mieux parti des circonstances.
On Je voit ici avec son meilleur sourire et son
arme principale: le Leica M2.

\ -

41
Ci-dessus: Boulingre en conversation
détendue avec Loubon, le mécano du Sieur
Drouilhet, qui a coiffé un calot chinois.
Ci-contre en haut: William Labussière,
visiblement fatigué, au repos sous une
véranda. Ci-çontre au centre et ci-dessous:
l'année 1938 se termina plutôt mal pour les
Dewoitine du 41st Sqn, la présentation exigée
par la Commission Aéronautique s'achevant
par un retournement au sol pour Boulingre
surle4106...

. . . ..· ~-

42
Les quatre types d'appareils sur lesquels volèrent les pilotes français en Chine; de haut en bas: G. Martin 139 W, version d'exportation du B-10,
que /es Chinois achetèrent à neuf exemplaires. Dewoitine D-510 du 41st Sqn; livrés tout a/u, ils reçurent un camouflage improvisé de taches vert
moyen. Vultee V-11 du 14th Sqn; cet appareil fut le principal "outil" des pilotes étrangers de cette unité. Northrop 2-E du 14th Sqn qui utilisait ce
monomoteur comme avion de remplacement, le V-11 étant plus moderne.

43
L'AERONAUTIQUE NAVALE FRANÇAIS E
de septembre 1939 à juin 1940
Ce sera le hors série numéro 1 d'Avions, premier d'une collection d'ouvrages
thématiques sur l'aviation pendant la Seconde Guerre Mondiale.

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les effectifs, leur évolution, l'historique des unités

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(prix après souscription 125F + 20F de port)

Offre valable jusqu'au 15 septembre Parution en octobre 1993


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Cet ouvrage ne sera pas diffusé chez les marchands de journaux.

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LE MITSUBISHI A5M2a
de Fine Molds au 1/48ème
par Michel Ledet

de pilotage. L'intérieur était peint en


cette couleur typiquement japonaise
que l'on peut appeler bleu transluci-
de. On peint d'abord tout en alu mat, y
compris le siège, puis on vaporise très
légèrement en laissant toujours appa-
raître l'alu, du bleu métallisé. L'effet
est incontestable. On ajoutera diver-
ses consoles, manettes, lampes en
s'inspirant du Koku Fan n°6/86 ou du
Maru Mechanic. Un décal est prévu
pour figurer le tableau de bord mais si
vous le désirez, vous pouvez le refaire
avec des instruments Waldron. On po-
se ensuite les sangles sur le siège; on
peut utiliser la planche Model Techno-
logies qui fournit des boucles et des
sangles japonaises et le résultat est
très beau. Il faut peindre ce harnache-
ment en cuir et métal. Le fuselage
s'assemble ensuite sans problème
mais lorsque l'on y rapporte la partie
avant, un important mastiquage est
nécessaire car en fait Fine Molds utili-
se des pièces communes pour les
modèles A5M1 et A5M2 qui se diffé-
renciaient par le moteur; la pièce 87
nécessite en particulier un mastiqua-
ge important.
Afin de donner un peu de "vie" à ce
" Claude", on peut découper le gou-
vernail de direction et l'orienter à gau-
che ou à droite; on fera de même pour
les parties mobiles de la profondeur.
On passe ensuite à la voilure et pour•
rompre la monotonie de ce montage
facile, on abaissera les volets. Il faut
donc les découper et à l'aide du Maru
Mechanic, figurer la structure d'aile
avec des bandes de plastique
d'épaisseur 0,5 mm. La face interne
des volets sera également structurée
à l'aide des mêmes bandes de plasti-
que. Après peinture en bleu transluci-
de, le tout est mis en place et donne
Relativement peu produ it en maquet- pièces en plastique gris clair gravées une belle allure à notre chasseur. Le
te, le " Claude" bénéfie depuis quel- très finement en creux, avec dans une train d'atterrissage est ensuite collé
que temps d' un traitement de faveur petite boîte blanche quelques pièces sans problème et on termine la voilure
de la part de nouvelles marques japo- en métal blanc (manche à balai, pa- en refaisant les feux de position sur
naises qui l'ont décliné dans quasi- lonnier, siège, viseur, hélice, ciné-mi- les saumons en plastique trans-
ment toutes ses versions si l'on ex- trailleuse, moteur et échappements) parent.
cepte la version biplace; cela n'est non moins belles et sous pochette Le moteur en métal est magnifique et
pas pour déplaire aux fanas d'avions plastique, la planche de décals et le ne nécessite qu'un travail de peinture
japonais anciens! Nous vous présen- pare-brise. et de salissure soigneux; malheureu-
tons donc le A5M2a (première ver- Montage sement, Fine Molds a moulé le capot
sion) au 1/48ème de la marque Fine Les dimensions sont justes et seul le en deux parties dont le joint de colla-
Molds. - poste de pilotage nécessite un ajout ge ne correspond pas à la séparation
En ouvrant une boîte au dessin allé- ' de détails; comme le préconise la no- réelle. Il faut donc mastiquer très soi-
chant, noir et blanc, on découvre les tice, on commence donc par ce poste gneusement et regraver (car c'est en

45
MAQUETTISME

relief). Les échappements seront


peints en noir mat et brossés avec de
la couleur rouille; nul besoin de les
percer, c'est déjà fait. Il ne vous reste
plus qu'à poser l'ensemble mo-
teur/capot-moteur sur le fuselage puis
à ajouter le carter sur le moteur; carter
que l'on laissera métal naturel.
La crosse d'appontage, la prise d'air,
le viseur et la roulette de queue seront
mis en place après la décoration du
modèle. Quant au réservoir supplé-
mentaire, je ne l'ai pas mis mais rien
ne vous en empêche. l'.hélice, très
belle et en métal, sera peinte en brun
rouge, la base des pales et le moyeu
recevant une teinte alu; on la mettra
en place après la décoration finale.
Décoration
Fana des avions embarqués, j'ai déci-
dé de décorer mon "Claude" aux cou-
leurs du porte-avions "Kaga" en 1938.
Les couleurs utilisées pour les surfa-
ces supérieures sont le vert de la ma-
rine japonaise Molak et le brun clair
Humbrol de la défunte gamme au-
thentique colours. Le dessous était
alu naturel et j'en ai profité pour tester
la couleur aluminium de la nouvelle
gamme Gunze de peintures métalli-
ques; c'est magnifique! Après un
court temps de séchage, il vous suffit
de frotter doucement avec un chiffon
doux et l'on obtient une surface très
nuancée correspondant aux diffé-
rents panneaux métalliques. On utili-
se les Hinomarus de la boîte qui se
posent très bien. Je mêle toujours de
la colle blanche à l'eau de façon à
bien faire adhérer les décals et j'ap-
puie très fortement avec un chiffon
doux et absorbant pour éliminer les
bulles d'air; j'applique ensuite le de-
cal set de Superscale. Le code "K-125

sur les deux côtés de la dérive est rou-


ge et je me suis servi de ma boîte à
surplus; vous pouvez également le
peindre ...
Après avoir ajouté les dernières piè-
ces citées plus haut, on vernit le tout
(après avoir quand même masqué le
pare-brise) avec le vernis semi-mat
Superscale nouvelle formule, que l'on
dilue à l'eau. Les feux de position en
bouts d'ailes sont colorés avec de la
peinture à vitrail Lefranc Bourgeois.

En conclusion, une jolie maquette ,


sans défauts, pour vous reposer; c'est
très rare, même dans le soi-disant
haut de gamme. Le seul défaut de ce
kit: son prix de 250,00F! Fine Molds a
I depuis produit qt1elques "Judy" eux
aussi très beaux, alors faites des éco-
nomies ...

46
HOBBYSHOP Nous faisons de la vente par correspondance. Ajouter30F à l'ensemble
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Fiat GSO bis
~~□iic ,., H Ki 64 R b M' 7117 G.Gladiator I, Suède, Lithuanie,
""" -~ o , e Lettonie 20 F
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L'ambiance et quelque peu morose ces derniers temps dans notre
petit monde. Les nouveautés des grandes marques nous arrivent au
compte-goutte. Heureusement que certains ''petits" mettent un peu
de joie dans tout cela. Sans compter qu'à l'Est il y a toujours du
nouveau. Au.fait! Je trouve très drme cette amnésie qui frappe beau-
coup de "chroniqueurs" de rubriques maquettistes qui oublient sys- __
tématiquement certaines marques et certains producteurs.
C'EST ARRIVÉ!!! quante. Citons un Ryan Navion
KP a finalement sorti sous sa au 1/48 et une série d'avions
propre marque le CONVAIR civils au 1/150-200 tels que:
XFY-1 POGO au 1/72. Mignone
petite maquette qui fera plonger
dans l'extase tous ceux qui
.rêvent de ce genre de "bête
Convair 880, DC-8, Cornet IV,
Tu-104, 707, Caravelle, etc...
Dessinées par un Monsieur
Vicente Romero, une paire de
1 .,.,,,,soo,a•~ lfS
bizarre".
Encore les Tchèques! MPM
vient de sortir le Me 262 V9, le
planches de décalcomanies sont
disponibles. La première con-
cerne le T-33 au 1/72 et au 1/48
1
AVIATRIC[S
Me 262 V56/AlA/U3, le Curtiss Un exemplaire de l'édition "Les Aviatrices" de Bernard
décoré avec une splendide tête
XP55 Ascender et le Bell P63A anglaise de "L'Histoire de Mark, Editions de !'Archipel, 13
d'aigle et la seconde comprend
Kingcobra. Le tout au 1/72, en l'hélicoptère" de Jean Boulet rue Chapon, Paris 75003, 374
une série de triangles tricolores
plastique injecté avec pièces en nous est parvenu. Pilote d'essai pages. prix indiqué 139F. Chez
méxicains de diverses tailles de
photodécoupe et toute la musi- chez Aérospatiale l'auteur nous votre libraire.
quoi pouvoir décorer aux dites
retrace l'évolution des· voilures Cet ouvrage retrace l 'bistoire
que, et en plus on les a en Fran- couleurs pas mal de maquettes
ce moins cher qu'en Angleterre! tant au 1/72 comme au 1/48. tournantes des origines à nos des femmes volantes depuis
(Sorry pour les agents de la per- jours. Reprenant fréquement les l'époque de !'aérostation jus-
explications des pioniers de qu'aux voyages des femmes cos-
fide Albion) VACU
De Dragon vient d'arriver le Me Un PZL P-23 Karas au 1/48 l'hélicoptère eux-même, cet monautes. Livre de lecture, qui
262 V56 au 1/48. vient de sortir chez un fabricant ouvrage qui est bien documenté se lit bien, il se veut exhaustif,
D'.Academy c'est un superbe B donnera satisfaction à tous ceux et grâce à la liste des noms cités
polonais. La maquette est en
50 au 1/72 qui ravira les ama- qui voudraient en savoir plus servira de dictionnaire pour le
plastique thermoformé et con-
teurs des avions des années cin- tient des décalcomanies. sur ce sujet souvent éclipsé par sujet. Ouvrage de référence
quante. l'avion. Chez votre libraire ou donc qui complètera toute bon-
chez l'éditeur: Editions ne bibliothèque aéronautique.
Hobbycraft honore enfin la DOC MAQUETTISTE
série de Seversky P35 au 1/48 France-Empire, 68 rue J.-J.
<La revue tchèque Zlinek (édi-
depuis longtemps ~oncée. Rousseau, Paris 75001.
tion en langue anglaise) a sorti
Hasegawa vient de mettre en son dernier numéro consacré au
circulation son nouveau Zéro au Mosquito, au Su-9 "Fishpot-B"
1/72. Et cette fois-ci il s'agit d'u- et au P-63. Trente pages avec de Jean-Charles LE CARRERES
ne vrai nouveauté provenant nombreux plans au 1/72. B.Pll
d'un moule vraiment inédit, et 77440 CONGIS
non pas d'un ancien moule IPMS BELGIQUE
rebricolé. Très beau! L'IPMS BELGIUM (section (1) 64.35.44.80
belge de l'international Plastic
A PETITES DOSES Modellers' Society) célèbre cet- Vends livres épuisés: Docavia, Icare, Profile, Squadron Signal, Air-
De la Russie nous arrivent par te année son 25ème anniversai- cam, Burin-Do etc... Documeiitation d'époque et photos tous types
petites vagues des maquettes de re et organise une exposition et d'avions, Fanas, Air Fan, Avi-Mag, etc... Livres sur la guerre 1939-45
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des sujets qui intéresseront plastique au Musée de l '.Air de documents aéronautiques.
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berg de la fm des annèes cio- 32.2.376 45 71 après 20 heures. Published by, WORLD WAR 1 ~ , INC.
48 15 Crescent Road , Poughkeepsie, NY 12601 USA (914) 473-3679
De haut en bas: Hanriot H.232.2 capturé par les Allemands e eS;sa}'âS affe; il est certainement l'un des trois remis aux Finlandais. Le
H.232.2 n°21 " H • 91" en service au LeLv4Ben février 1942. Le H.2322 - 93• en 1945 peu avant sa réforme et son accident.
Ci-contre de haut en bas: Le North
American NA-90 (B-25C) en Inde, à
Bangalore en mars 1942. Il fut pris en
charge par les hommes du capitaine W.
van Hoogland qui le remirent, ainsi que
4 autres à la RAF, formant le 5 PRU
(reconnaissance); le camouflage est
olive drab/neutral grey. Lockheed L212
du Vk.A.4, avec lequel le pilote de
chasse du 2-VI.G.V, l'aspirant Pelder
s'évada vers l'île de Ceylan le 9 mars
1942.
Lockheed "lodestar" du D.VI.A. en
1941; cet avion réussit à s'évader en
Australie et fut acheté par l'USAAF qui
lui attribua le serial 42-68353.
;......_ _ _ _ __ _ _ _ __ _ __,..Jl,...,..__l1"1"NJ,oèi.,-.,.~~1Ar-- - - - -- -- A e - - - - - - - - - - - - - -~ ~

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