Vous êtes sur la page 1sur 10

Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :

Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h8 Page 5/1660

James Joyce

Ulysse
TRADUCTION ET ÉDITION
SOUS LA DIRECTION DE JACQUES AUBERT

Traduction de Jacques Aubert, Pascal Bataillard,


Sylvie Doizelzt, Patrick Drevet, Stuart Gilbert,
Bernard Hoepffner, Valery Larbaud, Auguste Morel,
Tiphaine Samoyault et Marie-Danièle Vors

Édition de Jaques Aubert, Pascal Bataillard, Daniel Ferrer,


Jean-Michel Rabaté, André Topia et Marie-Danièle Vors

Gallimard
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h8 Page 6/1660

Traduction dérivée de Du monde entier


Édition dérivée de la Bibliothèque de la Pléiade

© Éditions Gallimard, 1995, pour l’appareil critique ;


2004, pour la traduction ; 2013, pour la révision
de la traduction et de l’appareil critique,
la préface et la présente édition.
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h8 Page 96/1660

Incipit Protée

Inéluctable modalité du visible 1 : ça du moins,


sinon plus, pensé par mes yeux. Signatures de toutes
choses 2 que je suis venu lire ici, frai marin, varech
marin, marée montante, ce godillot rouilleux. Vert-
morve, argentbleu, rouille : signes colorés. Limites
du diaphane. Mais il ajoute : dans les corps 3. C’est
donc qu’il avait conscience d’eux corps avant celle
d’eux colorés. Comment ? En s’y cognant la tronche 4,
pardi. Tout doux. Chauve qu’il était, et millionnaire 5,
maestro di color che sanno 6. Limite du diaphane
dans. Pourquoi dans ? Diaphane, adiaphane 7. Si l’on
peut passer les cinq doigts au travers, c’est une grille,
sinon une porte. Ferme les yeux et vois.
Stephen ferma les yeux pour entendre varech et
coquillages s’écraser craquant sous ses godillots. Et
ores donc, tu es bien en train de marcher au travers.
Je le suis bien, un pas à la fois. Infime espace de temps
traversant d’infimes moments d’espace. Cinq, six : le
nacheinander 8 . Exactement : et voilà l’inéluctable
modalité de l’audible. Ouvre les yeux. Non. Doux
Jésus ! Et si je tombais d’une falaise surplombant sa
base, traversant dans ma chute tout le nebeneinander
inéluctablement ! Je me débrouille pas mal dans le
noir. Ma frêne épée pend à mon flanc. Tape devant :
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h8 Page 146/1660

Incipit Les Lotophages

Devant les camions stationnés le long de sir John


Rogerson’s quay M. Bloom marchait d’un pas mesuré,
doublant Windmills lane, les établissements Leask,
broyage de lin, le bureau de postes et télégraphe.
Aurais pu donner cette adresse aussi. Et devant la
Maison du marin. Il se détourna de la rumeur mati-
nale du quai et prit par Lime street. À hauteur des
villas Bradyun arpète 1 des tanneries traînassait, son
seau rempli de déchets accroché au bras, tirant sur un
mégot mâchouillé. Une gamine plus petite avec des
marques d’eczéma au front le fixait, tenant distraite-
ment son cercle de tonneau tout déformé. Dis-lui que
s’il fume il ne grandira pas. Oh fous-lui la paix ! Sa vie
n’est pas vraiment un lit de roses. Planté devant les
pubs pour ramener papa à la maison. Rentre chez
nous retrouver manman, pa. L’heure creuse : y aura
pas grand monde. Il traversa Townsend street, passa
devant la façade renfrognée de Bethel. El, oui : mai-
son de 2 : Aleph, Beth 3. Et devant chez Nichols,
pompes funèbres. À onze heures c’est. Y a le temps.
M’est avis que c’est Corny Kelleher qu’a emballé
l’affaire pour O’Neill. Chante les yeux fermés. Corny.
Rencontrée une fois au jardin public. Le soir. Ce
qu’on se marre. Un indic. Son nom et son adresse
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h9 Page 941/1660

Incipit Eumée

Avant toute autre chose M. Bloom essuya le plus


gros des copeaux et tendit à Stephen chapeau et frêne-
canne et d’une manière générale le remit d’aplomb
selon la bonne orthodoxie samaritaine 1, ce dont il
avait gravement besoin. Son (celui de Stephen) esprit
ne méritait pas tout à fait la qualification d’égaré mais
était quelque peu perturbé et lorsqu’il exprima le désir
d’absorber un breuvage quelconque M. Bloom, obser-
vant l’heure qu’il était et l’absence de fontaine d’eau
de la Vartry 2 disponible pour leurs ablutions, pour ne
rien dire du dessein de boire, découvrant un expé-
dient, suggéra, au débotté, l’intérêt qu’offrait l’abri du
cocher, ainsi qu’il était nommé, à un jet de pierre à
peine non loin de Butt Bridge où ils découvriraient
peut-être quelque chose de buvable sous les espèces
de lait allongé d’eau de Seltz ou d’eau minérale. Mais
comment y aller là était le hic 3. En la circonstance il
se sentait plutôt dépassé mais dans la mesure où le
sens du devoir lui ordonnait clairement de prendre les
mesures s’imposant en la matière il réfléchit aux
moyens appropriés cependant que Stephen bâillait
sans relâche. Pour autant qu’il put en juger son visage
était passablement pâle si bien qu’il lui apparut haute-
ment recommandé de se procurer un moyen de
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h9 Page 1274/1660

1274 Notices

la métaphore devient cliché, l’amplification devient boursou-


flure, le panorama épique devient catalogue de grand magasin
ou dépliant touristique, la vignette devient chromo, l’exemplum
devient sagesse des nations, l’épithète homérique devient pon-
cif, l’éloge devient publicité, la galerie de portraits devient car-
net mondain, la diversité est celle d’un almanach et les mirabilia
relèvent du fait divers.
Le décalage dévastateur entre la narration et les insertions
montre ainsi l’écart grandissant entre la voix et l’imprimé. Cette
faille est la marque des deux discours qui écartèlent Dublin :
d’une part la parole qui répète, de l’autre la presse d’imprimerie
qui reproduit ; d’une part l’infinie série des échos, de l’autre la
production effrénée de la machine rhétorique des médias. Toute
la paralysie — mais aussi la magie — dublinoise est dans cette
coexistence du passé de la parole et du présent de l’imprimé au
sein de la caverne cyclopéenne du pub.

ANDRÉ TOPIA

XIII. NAUSICAA

Au chant V de l’Odyssée, Ulysse, victime du courroux de


Poséidon après avoir quitté Calypso, s’est échoué chez les Phéa-
ciens. Ce peuple eut jadis à pâtir des Cyclopes avant de s’établir
en ce pays, de même que Bloom trouve le repos à Sandymount
après ses mésaventures de l’épisode précédent avec le
« Citoyen »/ cyclope. Au matin, Ulysse est réveillé par la prin-
cesse Nausicaa qui, accompagnée de ses suivantes, est venue
laver du linge avant son mariage, précisément par une balle
avec laquelle jouent les jeunes femmes. Semblablement, Bloom
voit rouler jusqu’à lui un ballon, qu’il renvoie « juste sous la jupe
de Gerty » (p. 511 Folio), établissant ainsi le premier contact
avec celle-ci. Gerty, et Bloom d’ailleurs, sont très préoccupés
par les vêtements, le linge de corps en particulier, les questions
d’hygiène et de propreté. Gerty MacDowell est quant à elle litté-
ralement obsédée par l’idée de mariage et de bonheur conjugal.
Mais en plus des ressemblances thématiques et diégétiques
qu’il inscrit, Joyce reprend à son compte une caractéristique
structurelle importante du passage d’Ulysse à la cour d’Alki-
noos. En effet, c’est là que le héros fait le récit de ses aventures,
des chants IX à XIII, avant de prendre la mer vers Ithaque.
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h10 Page 1657/1660

Préface de Jacques Aubert 000


Note sur l’édition 000

ULYSSE

I. Télémaque 000
Traduction et édition de Jacques Aubert

II. Nestor 000


Traduction et édition de Pascal Bataillard

III. Protée 000


Traduction de Pascal Bataillard, édition d’André
Topia

II

IV. Calypso 000


Traduction et édition de Marie-Danièle Vors
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h10 Page 1658/1660

1658 Table des matières

V. Les Lotophages 000


Traduction de Pascal Bataillard, édition d’André
Topia

VI. Hadès 000


Traduction de Patrick Drevet, édition de Pascal
Bataillard

VII. Éole 000


Traduction de Bernard Hoepffner, édition de Jac-
ques Aubert

VIII. Les Lestrygons 000


Traduction de Tiphaine Samoyault, édition de
Marie-Danièle Vors

IX. Charybde et Scylla 000


Traduction de Sylvie Doizelzt, édition de Jean-
Michel Rabaté

X. Les Rochers Errants 000


Traduction de Jacques Aubert, édition de Marie-
Danièle Vors

XI. Les Sirènes 000


Traduction de Tiphaine Samoyault, édition de
Daniel Ferrer

XII. Le Cyclope 000


Traduction de Tiphaine Samoyault, édition
d’André Topia

XIII. Nausicaa 000


Traduction de Patrick Drevet, édition de Pascal
Bataillard)

XIV. Les Bœufs du Soleil 000


Traduction d’Auguste Morel, avec Stuart Gilbert
et Valery Larbaud, édition de Jacques Aubert

XV. Circé 000


Traduction de Bernard Hoepffner, édition de Jac-
ques Aubert
Dossier : ga326930_3b2_V11 Document :
Ulysse_326930
Date : 6/6/2013 12h10 Page 1659/1660

Table des matières 1659

III

XVI. Eumée 000


Traduction de Pascal Bataillard, édition de
Marie-Danièle Vors

XVII. Ithaque 000


Traduction de Bernard Hoepffner, édition de Jac-
ques Aubert

XVIII. Pénélope 000


Traduction de Tiphaine Samoyault, édition de
Jean-Michel Rabaté

DOSSIER

Chronologie 000
Notice sur l’histoire du texte 000
Schémas 000
Bibliographie 000
Notices 000
Notes 000
Plans de Dublin 000
Index 000

Vous aimerez peut-être aussi