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LA MENDICITé

LA MENDICITE

INTRODUCTION :

Un mendiant est une personne qui vit matériellement d'aumônes, ou de l’argent ou de la nourriture
donnée par charité. Le mendiant est habituellement sans domicile fixe et se déplace dans la
campagne ou dans une ville qui est devenue son territoire.

I ) LE MENDIANT

Un mendiant est une personne qui, faute de capacité d’emploi, de revenus ou de solidarité familiale
ou autre, ne pouvait compter que sur les dons pour subsister. C’était bien souvent une activité
reconnue, honorée et respectée ; le mendiant recevait nourriture et hospitalité selon des lois et des
principes bien définis. Dans certains pays, notamment en France, des villes organisaient l’aide aux
pauvres par la création de « chambre de charité » dont le financement était assuré par un impôt
prélevé sur les bourgeois de la ville. Cette charité n’était octroyée qu’aux mendiants originaires du
lieu, les autres étaient chassés hors des limites de la ville.

"La mendicité est la forme la plus sensible et la plus grossière de l'indigence solliciteuse. Elle
s'adresse indifféremment à tous et à chacun; elle erre de porte en porte, de lieu en lieu; elle s'établit
sur la voie publique, sur le seuil des temples; elle cherche les endroits les plus fréquentés; elle ne se
borne pas à exprimer ses besoins, elle en étale les tristes symptômes; elle cherche à émouvoir par
ses dehors autant que par son langage; elle se rend hideuse pour devenir éloquente; elle se dégrade
pour triompher. Le mendiant quitte sa demeure, son pays même; il cherche des visages inconnus,
des personnes qui ne l'ont jamais vu et qui ne le reverront jamais; il s'abreuve d'humiliations comme
à plaisir: l'indigence alors ne reçoit plus des bienfaits, elle perçoit des tributs; elle ne doit rien à la
charité, elle doit tout à la fatigue ou à la crainte

II ) Cause et forme

● Pénurie d’emploi ou chômage : sous-industrialisation…


● Refus de la société
● Coutume ethnique : roms, gens du voyage
● Besoin d’argent supplémentaire ou momentané : étudiants, ouvrier sous payé, vacancier
fauché…
● Contrainte : enfants loués ou abandonnés forcés de mendier pour le compte d'un adulte
● Surendettement , Surcharge de crédit
● Éclatement familial : divorce puis vie en SDF
● Alcoolisme et toxicomanie : impossibilité de conserver un emploi, besoin de toujours plus
d’argent…

III) La mendicité au senegal

Le phénomène de la mendicité frappe durement le visiteur étranger dès qu'il met le pied au Sénégal.
Les mendiants sont innombrables, de tous sexes et de tous âges. Des vieux lépreux aux pauvres
enfants exploités par les marabouts sans foi ni loi, la communauté est sans cesse sollicitée par de
pauvres gens sans ressources. Quand on connait la pauvreté du pays et de ses habitants, on peut
aisément comprendre l'extrême dénuement de cette frange miséreuse de la population . Plusieurs
éléments peuvent expliquer ce nombre de mendiants qui croit de façon exponentielle.

Les handicapés :

Mendiant handicapé atteint de la poliomyélite au Sénégal. A l'instar de l'ensemble des pays sous-
développés (peut-on qualifier les pays africains de "pays en voie de développement" quand on voit la
manière chronique dans laquelle ils s'installent dans la pauvreté ?) le Sénégal n'a pas de loi, ni
évidemment de financement pour protéger les handicapés. Miséreux dont les membres sont rongés
par la lèpre, aveugles, martyrs de la poliomyélite , le spectacle est hélas omniprésent et quotidien. Si
aujourd'hui, la polio et la lèpre sont totalement vaincues au Sénégal, les pauvres gens qui ont
contracté la maladie il y a des années sont forcés, pour avoir un revenu et ne pas dépendre d'une
famille parfois très pauvre, de mendier dans la rue.

Le travail étant une denrée rare pour les valides, les handicapés ont hélas très rarement l'occasion de
trouver un emploi. Quelques ONG œuvrent dans ce sens en proposant à ces invalides des travaux de
confection dans des ateliers de réintégration. La lutte contre la déscolarisation des enfants victimes
d'un handicap est également une priorité. La solidarité de la communauté doit donc permettre aux
plus courageux d'avoir un petit revenu de subsistance. Dans la rue ou aux arrêts de cars rapides, le
Sénégalais est donc sollicité. L'aumône étant un des cinq piliers de l'islam, les Sénégalais donnent
donc assez souvent une pièce de 5, 10 ou 25CFA à ces handicapés. Le plus triste vient du fait qu'il
n'est pas rare, notamment pour les aveugles, de voir les invalides accompagnés d'un enfant qui leur
sert de guide au lieu d'aller à l'école... le cercle vicieux de la misère. Il est à noter qu'ici encore, la
mendicité des handicapés est très différente suivant les communautés ethniques. Vous verrez ainsi
rarement un Casamançais (qu'il soit diola, balante, manjak ou mankagne) mendier dans la rue, et ce
à la fois pour des raisons de religion que de tradition.

Les femmes :

Si la condition féminine au Sénégal est enviable au regard de celle constatée dans d'autres pays
d'Afrique comme le Mali, le Niger, le Nigeria, etc... les femmes veuves ou divorcées et les mères
célibataires sont très souvent véritablement mises au ban de la société. Comme pour les handicapés,
les aides de l'Etat sont nulles pour ces personnes particulièrement nécessiteuses. Seules quelques
associations prennent le relai de la mendicité pour les sortir de cette situation. La solidarité nationale
n'a pas les moyens... Alors qu'un petit capital de 100€ suffirait à créer un petit commerce dans le
secteur informel, ces femmes sont réduites à la mendicité si leur âge et leur condition physique ne
les poussent pas à la prostitution. Il est quasiment impossible à une mère de famille célibataire et
sans diplôme de s'en sortir seule au Sénégal. Et avoir un enfant hors mariage conduit parfois les
familles rurales, pour ne pas voir la honte tomber sur elles, à expédier la coupable loin du village et
donc souvent à Dakar. La mendicité reste donc un des seuls recours qui voit en conséquence les villes
se remplir de femmes mendiantes souvent condamnées à vie à ce statut.

Les talibés :

Véritable fléau national, le scandale des talibés a ému la communauté internationale depuis des
années. Les talibés sont des enfants issus la plupart du temps de familles musulmanes miséreuses et
placés par les parents chez un petit marabout escroc qui en échange d'une pseudo-instruction
coranique, du couvert et du logis, sont censés recueillir l'aumône dans la rue quelques heures par
semaine. La réalité est toute autre. Certains marabouts accueillent plusieurs dizaines d'enfants
parfois d'à peine 4 ou 5 ans, les maltraitent, ne les soignent pas, les nourrissent au lance-pierre et les
font mendier 7 jours sur 7, durant toute la journée, voir même la nuit. Le résultat est éloquent : les
milliers d'enfants en haillons, mal nourris, sales, pied-nus, souvent malades qui courent les rues à la
recherche des quelques CFA qui leur permettront de ne pas se faire corriger physiquement par leur
tortionnaire en arrivant "à la maison". Ces pauvres enfants fournissent évidemment dès
l'adolescence l'essentiel de la criminalité du pays. Comment en serait-il autrement quand arrivés à 15
ans, ils n'ont appris aucun métier, ne savent ni lire ni écrire (pas même l'arabe d'ailleurs...) et ont
rompu les liens qui les unissaient à leur famille ? Ce scandale typiquement sénégalais pousse des
centaines de milliers de gosses à une misère certaine et le pays à devenir un coupe-gorge à brève
échéance. Encore une fois, il est important de souligner le caractère forcément religieux du problème
des talibés ainsi que son caractère régional, n'en déplaise aux bien-pensants et aux politiquement
corrects : les communautés casamançaises n'envoient que très rarement leurs enfants à cette petite
mort, qu'ils soient musulmans ou non. Les quelques rares talibés de Ziguinchor sont d'ailleurs issus
de familles du Nord du Sénégal. Il en est de même pour les musulmans orthodoxes du pays,
principalement les Peulhs. Le problème des talibés est donc principalement un problème confrérique
car d'autres pays musulmans de la sous-région, autrement moins bien lotis économiquement, ne
connaissent pas ce phénomène de mendicité enfantine tel que le connaît le Sénégal.

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