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Selon l’anthropologue C.

Lévi Strauss, « La famille fondée sur l’union plus ou moins durable, mais
socialement approuvée, de deux individus de sexe différent, qui fondent un ménage, procréent et
élèvent des enfants, apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans tous les
types de sociétés. »

En outre d’après la loi de juillet 1994, « La famille est une des valeurs essentielles sur laquelle est
fondée notre société ».

Ainsi, la famille constitue une unité élémentaire fondamentale de la vie en société dans le sens où
elle permet une large part de la reproduction sociale. Il s'agit souvent du premier endroit où les
individus se socialisent et apprennent à vivre en société. Famille et société sont donc totalement
liées.

Cependant la famille a nettement évolué pour diverses raisons que nous exposerons dans une
première partie, pour passer d’un modèle familial unique à des modèles multiformes, aboutissant
ainsi à une crise du modèle familial traditionnel. Cette évolution crée donc une instabilité et risque
d’affaiblir la société comme nous le montrerons dans une seconde partie.

Nous tenterons ainsi de répondre à la problématique suivante : En quoi les évolutions de la famille
fragilisent-elles la société ?

Plan : I. Une crise du modèle familial traditionnel : d’un modèle familial unique à des modèles
familiaux divers.

II . Les conséquences sur la société

I.

Dans notre société occidentale coexistent de multiples types de structures familiales, avec chacune
leur propre fonctionnement. De nos jours se dessinent : la famille nucléaire au sein de laquelle
l’enfant vit avec ses deux parents, mariés ou non ; la famille monoparentale au sein de laquelle
l’enfant vit avec son père ou sa mère ; la famille recomposée au sein de laquelle l’enfant vit avec sa
mère, ou son père, et un beau- parent ; la famille adoptive au sein de laquelle l’enfant vit avec des
parents non biologiques ; la famille homoparentale au sein de laquelle l’enfant vit avec son père ou sa
mère biologique et son compagnon de même sexe. L’enfant peut aussi avoir été adopté par le couple.

Avant les années 1950, la famille était composée des deux parents et des enfants souvent nombreux
puisque la contraception était peu répandue et que l’IVG était illégale jusqu’en 1975, année des lois
Veil. Les couples se mariaient tôt et ne divorçaient que très rarement. La femme ne travaillait pas, elle
restait à la maison et dépendait financièrement de son mari. En effet, le mari détenait l’autorité et
rapportait à la famille de quoi se nourrir en travaillant. Tout au long du XIXème siècle, les enfants
étaient peu instruits puisqu’ils n’allaient pas tous à l’école et travaillaient tout comme leur père pour
nourrir la famille.

Entre les années 1950 et 1980, le modèle familial a évolué : la famille n’était plus nécessairement
composée des deux parents et des enfants, du fait notamment des divorces qui se sont
« démocratisés » et multipliés. Ceci a entraîné une hausse du nombre de familles monoparentales. La
femme a pris de plus en plus d’importance, d’autonomie au sein du foyer, elle a eu accès au monde
du travail à partir de la fin de la seconde guerre mondiale, et a ainsi revendiqué son égalité face aux
hommes. Les femmes se sont au départ émancipées grâce à leur travail dans les usines durant la
guerre et au droit de vote qui leur a été accordé en 1944. Cette place de la femme a joué un rôle
déterminant dans le cheminement de l'évolution de la famille. L’autorité paternelle a alors été remise
en cause. Les enfants également ont commencé à prendre de plus en plus d’importance dans la
famille. Les lois sont remises en cause et évoluent au même titre que la famille.

Depuis les années 1980, la famille n’a cessé d’évoluer ; de nos jours, les divorces et remariages sont
aussi courants que les mariages traditionnels. La femme possède au même titre que l’homme
l’autorité sur ses enfants. Les lois continuent d’évoluer en même temps que les mœurs : créations,
par exemple, du Pacte Civil de Solidarité en 1999 qui se multiplie de nos jours, démocratisation de
l’union libre. Les familles des années 2000 comptent de plus en plus souvent un ou deux enfants,
mais le désir d'enfant demeure encore très fort. En France, plus de 80 % des femmes âgées de 25 à 49
ans travaillent. Le mariage des couples se fait de plus en plus rare et ce en opposition aux divorces.
De nombreux enfants naissent hors mariage. Bien que cette évolution semble stagner depuis ces 5
dernières années, la famille est sans cesse en évolution, de même que les mœurs et les nombreuses
lois qui encadrent la famille.

En à peine une seule génération la vision de la famille a notablement évolué : la famille souvent
nombreuse, composée de plusieurs générations vivant sous un même toit a laissé place à une famille
séparée, monoparentale ou encore recomposée. Ainsi l’idée du foyer familial classique est en voie de
disparaître. La famille traditionnelle, fondée sur le mariage, n'est plus le seul et unique modèle
familial, bien que les français restent attachés à certaines valeurs telles que la fidélité, par exemple.
En France, dans les années 50, on comptait 430 000 unions par an pour une population de 40 millions
d'habitants. Un demi-siècle plus tard, les mariages se sont réduits à 280.000 par an, pour une
population de 60 millions d'habitants. Un quart de ces unions sont des remariages. Plus d'un couple
sur trois se sépare, un sur deux dans les grandes villes. 120.000 divorces ont lieu chaque année.
Parallèlement, on dénombre près de 2,5 millions de couples non-mariés (contre 310.000 en 1962),
plus d'un million de familles monoparentales et 660.000 familles recomposées.

I.

La diversité des configurations familiales a des conséquences : elle conduit à une diversification de la
socialisation au sein de la famille. Certains sociologues doutent même de la capacité de la famille à
favoriser une vie commune permettant l'intégration des enfants et leur socialisation, d'où
l'affirmation d'une crise de la famille. En outre, l’individualisme croissant au sein des familles affaiblit
leur capacité à socialiser les enfants.

La famille assurant diverses fonctions sur les individus qui composent la société, son évolution a des
impacts sur la société dans de nombreux domaines.

Les fonctions essentielles de la famille sont la reproduction, fonction essentielle de la famille qui
permet d’assurer sa descendance, la socialisation dans le sens où la famille prépare l’enfant à
s’intégrer à la société, la solidarité en logeant et nourrissant les enfants, la transmission du
patrimoine familial, la consommation et la production, l’affection et l’attachement.

Certaines fonctions de la famille, comme la fonction de production ou même de socialisation, ont


perdu de leur importance mais la famille reste le lieu privilégié de la solidarité et de la reproduction
sociale.

D'autres sociologues pensent que les règles de la vie familiale se transforment et que la régulation
des comportements s'effectue tout de même mais dans le sens d'une plus grande autonomie
individuelle. Cet individualisme croissant au sein des familles renforce la faible capacité des familles à
socialiser les enfants.

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