Vous êtes sur la page 1sur 5

LA FAMILLE

Introduction

Chaque communauté a un point de départ, la famille. C’est le premier milieu


éducatif d’où émerge la personnalité. Une famille est une communauté
d'individus réunis par des liens de parenté existant dans toutes les sociétés
humaines, selon l'anthropologue Claude Lévi-Strauss. Elle est dotée d'un
nom, d'un domicile, et crée entre ses membres une obligation de solidarité
morale et matérielle, censée les protéger et favoriser leur développement
social, physique et affectif. Plusieurs définitions existent du concept de la
famille

1. Définitions
1.1- Définition par rapport à la société
Les règles qui régissent la famille sont des lois sociales, donc des règles qui
reflètent la société dont elle fait partie. A ce titre, la famille est la cellule de
base de la société, une unité sociale, un microcosme, une petite société.
1.2- Définition par rapport au lien de parenté et de sang
La famille se définit, au sens large, comme un ensemble des personnes
liées entre elles par le mariage, par la filiation et au sens restreint comme
constituée par les personnes apparentées vivant sous le même toit (le père, la
mère et les enfants chez les occidentaux).
En Afrique, la famille est vue au sens large et tient compte de plusieurs
aspects : lien de sang, parenté, lien généalogique, lien d’alliance, la résidence,
les coutumes, les mœurs, les interdits, l’ancêtre commun, le totem, les
louanges panégyriques, les marques externes distinctives).
Elle est une institution avec de nombreuses attributions religieuses,
juridiques, économiques et politiques. C’est au sein de cette institution que
l’enfant s’initie très vite aux grands idéaux (respect de l’homme et du bien
d’autrui, du travail bien fait, le service aux autres, le sens de l’homme). C’est
aussi le lieu où il s’ouvre et s’initie à la vie et aux choses de la vie (courage,
persévérance, patience, etc).
1.3. La définition selon les courants de pensée

1
Il existe 2 grandes conceptions de la famille : la conception
traditionnaliste de Joseph de MAISTRE et celle personnaliste d’Emmanuel
MOUNIER.

Selon les pensées traditionnalistes au XIXe siècle, la famille représente


une structure bien hiérarchisée où l’on retrouve 3 personnes sociales : le père,
la mère et les enfants. Les traditionnalistes voient à travers la famille l’image
de la société. Selon eux, lorsque la famille éternue, la société s’enrhume.
Ainsi, toute action en direction de la société passe avant tout par le sentier
étroit de la famille.

Selon la conception personnaliste, la famille apparait comme une


communauté dirigée vers l’accomplissement mutuel de chacun dont l’amour
est l’unité. Les personnalistes se refusent à considérer la famille seulement
dans les fonctions qu’elle joue, mais dans son sens profond et non seulement
son utilité. Pour eux, la procréation n’est pas la fin du mariage mais la
réalisation des vœux profonds de l’union des époux. Elle incarne l’amour des
époux.

Gabriel MADINIER approfondira à son tour la pensée de MOUNIER et


soutiendra que la base / le fondement de la famille est l’amour : l’amour est le
garant de l’unité du couple. Dans la famille, l’amour englobe et dépasse la
structure juridique régissant cette cellule de la société.

2. Origines de la famille
Plusieurs origines sont citées.
2.1. Origine sociale
La famille est née depuis que l’homme est devenu sédentaire. Elle est
née à partie du moment où l’homme a eu envie d’avoir des enfants, de
s’éterniser avec une femme.
2.2. Origine scientifique

La famille est issue de la fusion des gamètes mâle et femelle. Selon la


théorie évolutionniste de Charles DARWIN, l’homme a connu plusieurs étapes
dans son développement phylogénétique. Il descendrait du singe et à l’origine,
les premiers hommes que sont les homos sapiens vivaient sans aucune
organisation réelle. C’est progressivement que la famille est née à partir du
besoin de s’organiser des hommes ne pouvant plus affronter la nature chacun
de son côté, d’où le premier regroupement des sociétés primitives.

2
2.3. Origine religieuse

Il s’agit de l’origine créationniste selon laquelle l’homme a été créé une


fois pour toute par l’Eternel Dieu. Cette origine est très ancienne et il est
impossible de donner une date. Elle remonte à quand Dieu a décidé de
donner une compagne à l’homme. C’est dire que la famille est une institution
divine.

2.4. Origine étymologique

Le mot famille vient du latin « familiex » qui signifie la réunion d’esclaves


sous l’autorité d’un maître et de « famulus » désignant le serviteur ou
l’esclave. Ainsi, chez les romains, la famille désigne la réunion des serviteurs
appartenant à un seul individu.

3. Types de familles
 Selon la structuration et la configuration
o Sens restreint : Famille nucléaire composée des parents et des
enfants vivant sous le même toit
o Sens large : Famille élargie comprenant la famille nucléaire
étendue aux oncles, tantes, cousins, cousines.
 Selon l’attribution du nom
o Le système patrilinéaire : filiation ou organisation sociale qui ne
prend en compte que l’ascendance paternelle. Le pouvoir se
transmet de père en fils, la femme demeure une étrangère à la
famille. Le sujet doit respect et obéissance au frère du père.
o Le système matrilinéaire ne prend en compte que l’ascendance
maternelle. Le frère de la mère a le rôle prépondérant tandis que
celui du frère du père est effacé.
 Selon la répartition de l’autorité
o Le patriarcat : régime social dans lequel la filiation est patrilinéaire
et l’autorité du père est prépondérante dans la famille.
o Le matriarcat : filiation matrilinéaire et autorité de la mère
prépondérante.
 Selon le domicile du couple
o Famille patrilocale : mode de résidence qui impose au couple de
venir habiter après le mariage dans la famille du père du mari
o Famille matrilocale : mode de résidence qui impose au couple de
venir habiter après le mariage dans la famille de la mère

3
 Selon le nombre de conjoints
o La monogamie
o La polygamie qui comprend :
 La polygynie : l’homme a plusieurs épouses
 La polyandrie : la femme a plusieurs époux
 Selon le choix du partenaire
o Endogamie : obligation qu’ont les membres de certaines tribus de
contracter le mariage à l’intérieur de leur tribu
o Exogamie : obligation de contracter le mariage à l’extérieur de la
tribu
 Selon le nombre de parent
o Un parent : famille monoparentale découlant de la séparation ou le
divorce
 Autres types de famille
o Union libre : famille de compagnonnage
o Famille recomposée : réunion de deux parents avec des enfants
issus d’une union antérieure
o Famille par affinité
o Famille par adoption
o Famille professionnelle
o Famille religieuse
o Famille homoparentale

4. Evolution
 Au début, il y avait la famille élargie, une sorte de creuset où tout le monde
se retrouve, une ligne commune. Les couples se mariaient tôt et ne
divorçaient que très rarement. La femme ne travaillait pas, elle restait à la
maison, et c’était le mari qui détenait l’autorité, qui rapportait à la famille de
quoi se nourrir en travaillant. Les enfants travaillaient, souvent au même
titre que leur père.

 Entre temps, la famille se nucléarise de plus en plus. De l’Empire 


Royaume  Etat Tribu  Clan  Famille élargie à Famille nucléaire
Les causes de cette situation sont nombreuses : l’exile, l’exode, les
religions étrangères entraînant le sevrage des familles avec leur divinité, la
déstabilisation de la structure familiale, la dépravation des mœurs, la
pornographie, le rejet des tabous par les jeunes, la crainte de la sorcellerie,

4
les progrès scientifiques, la sécurité sociale qui prend la place de la famille
en occident.

 Actuellement, on assiste à une certaine dégradation de la famille avec une


mauvaise qualité des relations au sein des familles : disparition des
relations de solidarité et d’entraide, isolationnisme, individualisme, relation
de méfiance réciproque avec le groupe social, manque d’amour vrai,
égoïsme, absence d’échanges ou échanges assorties de conditions
d’intérêts, accroissement des inégalités, famille monoparentale découlant
de l’accroissement des divorces ou de séparations, accroissement des
délits commis par les adolescents, l’argent facile, la cybercriminalité, la
consommation des substances psychoactives (cannabis, cocaïne, héroïne,
ectasy, tramadol, codéine, etc).

La famille des années 2000 se forme plus tard (l'âge moyen des mères au
premier enfant frôle désormais les 30 ans). Elle compte de plus en plus
souvent un ou deux enfant (s), mais le désir d'enfant demeure encore très
fort. Les femmes travaillent. Le mariage des couples se fait de plus en plus
rare et ce en opposition aux divorces. De plus, on assiste à une
multiplication des unions libres. De nombreux enfants naissent hors
mariage. La famille est sans cesse en évolution, de même que les mœurs
et les nombreuses lois qui encadrent la famille.

Conclusion
La famille, cellule de base de la société est le lieu par excellence de la
formation et du développement de toute personnalité. Elle est le garant de
la transmission, du respect et de la sauvegarde des valeurs traditionnelles,
des lois et des statuts de toute société en vue de son équilibre et de son
harmonie.

Objectifs
 Définir la famille
 Décrire les origines de la famille
 Décrire les différents types de familles
 Expliquer l’évolution de la famille

Vous aimerez peut-être aussi