Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
I- Définition
· Vient du latin familia, dérivé de famulus = le serviteur. Le mot désigne tous ceux qui
gravitent autour du pater familias, c'est-à-dire tous ceux qui vivent sous le même toit. Le lien de
parenté n’apparaît qu’au 13ème / 14ème siècle.
· Pour Lévi-Strauss, le cadre familial serait universel. Mais diversité des formes familiales.
A- Fonctions économiques
La famille a trois fonctions économiques principales :
· Fonction patrimoniale : donner à chaque enfant un patrimoine
· Fonction de production : avant l’apparition des grandes entreprises, la quasi-totalité de
la production se faisait au niveau familial
· Fonction de consommation : évolue mais reste centrale.
Les deux premières sont en perte de vitesse. En effet, il y’a de moins en moins de professions qui
nécessitent un patrimoine, capital culturel de plus en plus important. De même, forte diminution des
entreprises individuelles, la production se fait désormais à l’extérieur de la famille.
B- Fonctions sociales
· Socialisation : rôle de transmission des valeurs de la société et du groupe social. Annick
Percheron distingue 4 grands domaines de transmission de valeurs :
-Valeurs liées au travail et à la profession : mais la transmission du métier du père a perdu de
l’importance. La mobilité est loin d’être forte.
-Comportements domestiques et rapports de sexe : modèle traditionnel de répartition des rôles reste
dominant.
-Transmission des croyances religieuses.
-Valeurs liées à l’idéologie et aux choix politiques.
· Solidarité : Pendant longtemps, la famille a été le seul lieu de solidarité
intergénérationnelle. Mais les services de protection sociale pour prendre en charge
progressivement ce rôle. La famille n’en reste pas moins un lieu de solidarité. Trois types
d’aide : aide financière, aide domestique et aide sociale (démarches administratives par
exemple). C’est la génération intermédiaire qui fournit le plus d’aide.
B- Evolution
· Avec le développement économique et industriel, on est passé d’un modèle de famille
élargie à un modèle de famille restreinte. Pour Durkheim, lié à la division sociale du travail.
Parsons a insisté sur le rôle de l’individualisme. De même, on serait passé d’un modèle
patriarcal (avant 1945) à un modèle conjugal dans lequel l’homme n’est plus le seul pourvoyeur
des ressources.
· Néanmoins, une étude approfondie de la famille de l’AR montre une grande similarité
avec la famille moderne : âge tardif du mariage, rareté du célibat définitif…
B- Relativiser
La famille subit plutôt de profondes mutations, reste le lieu principal de socialisation et de
solidarité. De plus, les liens affectifs sont de plus en plus forts. Ainsi, dans les sociétés
traditionnelles, le choix du conjoint été guidé par la tradition et la nécessité économique, c’est de
moins en moins le cas aujourd’hui. De même, Philippe Ariès a montré que le sentiment de l’enfance
était récent. L’enfant n’était pas reconnu en tant que tel jusqu’au 16ème siècle dans les classes
dirigeants et jusqu’au 20ème dans les classes populaires. L’affection des parents est une
caractéristique des sociétés modernes.
Ainsi, ce n’est pas l’institution familiale qui est rejetée mais le modèle traditionnel, fondé sur la
stabilité conjugale et une stricte division des rôles.
V- La place de l’enfant
A- Définition
· Vient du latin infans, signifiant celui qui ne parle pas. C’est aujourd’hui un terme défini
par la convention de l’ONU sur les droits de l’enfant du 20 novembre 1989 : être humain de
moins de 18 ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt.
· L’enfant acquiert un statut au 18ème siècle. Deux ouvrages ont joué un rôle important : le
Fils naturel de Diderot et l’Emile de Rousseau. Pendant des siècles, la durée de l’enfance était
réduite la période la plus fragile, il était très tôt mêlé aux adultes. Les étapes de la jeunesse ou
de l’adolescence n’existaient pas. Les enfants étaient placés en nourrice à la naissance, pour les
familles les plus pauvres ils représentaient un manque à gagner et étaient souvent abandonnée.
La situation est aujourd’hui complètement à l’opposé.
2- La culture
I- Définition et théories
A- Définition
Vient du latin colere, signifiant cultiver, habiter et vénérer. Le terme désigne ainsi l’action de
cultiver la terre, et par extension les esprits. C’est une spécificité humaine, permettant de conquérir
le monde et de le maîtriser. Pendant longtemps, le terme a une forte connotation religieuse, dans la
mesure où culture et culte sont confondus. Son sens moderne apparaît avec la Renaissance :
ensemble des connaissances acquises par un être humain. Au 18ème siècle, querelle entre les
philosophes allemands et français. Pour les premiers, définition universaliste, culture = civilisation.
Pour les allemands, culture = ce qui caractérise chaque population, lui donne son identité. C’est la
définition allemande qui va être reprise à la fin du 19ème siècle par les travaux de l’ethnologique et
de l’anthropologie. Ainsi, en 1871, Taylor en donne la définition suivante : « complexe qui
comprend la connaissance, les croyances, l’art, la morale, le droit, les coutumes et les autres
capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre d’une société ». Ainsi,
l’acquisition est fondamentale, ce qui constitue une rupture avec la définition allemande + intègre
de nouveaux éléments : modes de vie, styles de vie…
B- Théories
· Théorie critique :
-Marx : processus de fétichisation / aliénation de l’homme par rapport à la marchandise
-Weber : domination culturelle de la classe économiquement dominante, qui impose ses
représentations et ses valeurs.
· Théorie de l’intégration :
-Durkheim : rôle de l’école
-Malraux et Friedman : le développement culturel passe par le développement du temps livre
· Théorie identitaire :
-Durkheim : rites permettent de réaliser l’idée de groupe
-Mead : identité individuelle, importance des interactions sociales dans la construction de son
identité.
A- La culture
· Originellement, la culture est ce qui permet de distinguer l’être humain, un moyen de
transcender l’histoire, un moyen de former l’homme. Mais va devenir un enjeu de
reconnaissance sociale. Dans La distinction, Bourdieu montre que le capital culturel et aussi
important que les capital économiques et sociaux, permet d’inscrire et de conforter chaque casse
dans son appartenance. Il distingue trois types de capitaux culturels qui correspondent à trois
types de classe sociale :
-Etat incorporé : compétences culturelles minimes, telles que la manière de manger, de parler… è
classe qui n’a jamais accès à la culture.
-Capital objectif : patrimoine culturel (livres, œuvres,…) è classe qui a compris l’importance de
la culture et qui procède par imitation (cadres, professions intermédiaires)
-Etat institutionnalisé : diplôme comme validation du niveau des connaissances è classe
d’innovation culturelle (profs).
· Plusieurs éléments permettent de tempérer ce type de théorie :
-Massification de l’enseignement
-Elargissement du champ culturel, notamment avec l’arrivée de la télévision et la politique de J.
Lang.
-Reconnaissance de la diversité culturelle.
B- Les cultures
· L’Occident a toujours été tenté de poser sa propre culture comme la plus évoluée ce qui a
servi de justification à son expansion coloniale. Vision évolutionniste: le progrès scientifique et
technique entraîne un progrès parallèle dans les autres domaines.
· Avec la décolonisation émergence du relativisme culturel. Issue de l’ethnologie, il se livre
à une critique de l’évolutionnisme. Ainsi, Lévi-Strauss, dans Race et histoire (1952), s’élève
contre le « faux évolutionnisme », qui s’appuie sur une définition universelle de l’homme,
l’homme occidental. Le vrai évolutionnisme cherche non pas à hiérarchiser les cultures mais à
analyser les changements qui nous distinguent des autres cultures. Au final, pas de critère
universel, toutes les cultures sont équivalentes et disposent de leur propre système de valeurs
particulier que l’on ne peut juger de l’extérieur. Ainsi, règne de la diversité culturelle. En 2001,
adoption par l’UNESCO d’une déclaration universelle sur la diversité culturelle.
· Mais ces thèses relativistes ont fait l’objet de vives critiques dans les années 80.
Développement au sein de l’ethnologie d’un courant humaniste qui défend un « universalisme
éthique ». Reconnaissance de valeurs transculturelles que sont les droits de l’homme. On peut
notamment citer Pascal Bruckner, Le sanglot de l’homme blanc (1983). Pour l’humanisme
ethnologique, derrière son discours de façade l’anthropologie relativiste s’enracine dans la
mauvaise conscience et le sentiment de culpabilité engendrés par les atrocités de la seconde
guerre mondiale et la décolonisation.
A- Principaux faits
· A partir des années 50/60, volonté de démocratisation. Création en 1959 d’un ministère
des affaires culturelles, confié à Malraux, dont le rôle est de « rendre accessible les œuvres
capitales de l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre de français ». Le
territoire national est un immense désert culturel è processus de décentralisation culturelle et
création des maisons de la culture. Le rayonnement de la France à l’étranger devient un objectif
à part entière, pris en charge par le MAE. Enfin, développement de nouvelles activités
(photographie puis audiovisuel).
· Avec Lang, poursuite de la décentralisation + budget sera doublé (jusque 1% du budget
national). Surtout, élargissement du champ culturel, volonté de rupture avec la culture
légitime : rap, spectacles de rues… Cette action sera fortement critiquée.
B- Les critiques
· Fumaroli, L’état culturel : l’état n’a pas à intervenir dans la culture, s’apparente à de la
propagande.
· Finkielkraut, La défaite de la pensée : le fait d’élargir le champ culturel aboutit à l’ère
du « tout culturel ». Plus de hiérarchie culturelle et de valeurs.
3- Les médias
I- Définitions et historique
A- Définitions
· Médias : abréviation de mass media. Désigne l’ensemble des publications imprimées et
visuelles diffusées à grande échelle.
· Au MA, la presse désigne la foule, puis l’imprimerie et les feuilles. Enfin l’activité
journalistique.
B- Historique
· Au départ, la presse existe sous la forme d’almanachs, de libelles ou encore
d’occasionnels. En 1631, naissance de La gazette, de Théophraste Renaudot. Premier journal,
mais sa production n’est pas régulière et sa diffusion est restreinte. A la même époque,
apparition de contre-gazettes, qui critiquent le pouvoir en place.
· Véritable tournant au 18ème siècle, la presse sera alors diffusée massivement. Le progrès
technique va jouer un rôle important, mais surtout la révolution. En effet, elle proclame la
liberté de presse. Ainsi, dans le dernier semestre de 1780, 250 nouveaux journaux naissent.
Néanmoins les informations sont peu fiables et vont développer le thème de la rumeur et du
complot (exemple de Hébert dans le Père Duchesne dont le mot favori est foutre). En 1793, fin
de la liberté de la presse.
· En 1832, création de la première agence de presse, l’agence Havas. Collecte et diffuse
des informations. Il existe aujourd’hui près de 1 200 agences de presse. Par ailleurs, à partir du
19ème siècle, on considère le journalisme comme un véritable métier (avant artiste / écrivain
raté). La presse est essentiellement le fait d’hommes de lettres, pour des raisons alimentaires
mais ce sont également les premiers pas de l’engagement (Zola dans l’Aurore, Camus dans
Combat…). La presse est ainsi essentiellement littéraire, les articles sont longs et raffinés, les
faits sont éliminés au profit du débat et de la critique. Tournant en 1885 avec la création du
Matin, premier journal à grand tirage. Ecriture plus journalistique, importance des faits (intérêts
pour les scoops), interviews… 1881 : liberté de la presse, qui reste encadrée (ne as bouleverser
l’ordre public, ne pas s’attaquer aux institutions,…).
· Au 20ème siècle, naissance du grand reporter, apparaissant comme un héros modernes. En
1914, création d’un bureau de presse et d’information. Censure de la presse afin de ne pas
entamer le moral de la population, il existe néanmoins une presse clandestine. A l’issue de la
guerre, profonde remise en cause des journalistes, création du syndicat des journalistes et d’une
charte de déontologie. Durant la seconde guerre mondiale, opposition entre une presse officielle,
voire de collaboration (Brasillach dans Je suis partout ou encore Rebatet) et une presse
résistante (Combat, Libération Nord,…). Au sortir de la guerre, les ordonnances de 1944
purgent le paysage journalistique, tous les journaux parus après novembre 1942 sont considérés
comme illégaux.
· Dans la seconde moitié du 20ème siècle, apparition e la presse spécialisée et de la presse
de loisirs. Surtout apparition de nouvelles techniques et de nouveaux médias. Financement par
la vente, la pub (on ne peut dépasser 50ù de pub) ou aides de l’état.