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La famille
Un secret, Philipe Grimbert
Introduction
Mot qui ne veut rien dire : il contient des sous définitions contradictoires
A quoi fait-on référence ? les liens de sang, biologiques ? mais alors l’adoption ?
On ne peut pas dire « la famille c’est… »
Comment interroger la famille ?
1/ famille et Etat : jusqu’à quel point il est bon de garder la famille comme une sphère privée ?
Iran : homosexualité interdite. Pourquoi ne pas garder les portes closes ?
Autre extrême : enfant battu : garder les portes closes : mort de l’enfant, psychique ou physique.
Jusqu’à quel point l’un, jusqu’à quel point l’autre ?
La famille est-elle une sphère privée étanche ? L’Etat a-t-il le droit d’avoir un regard ?
La famille est une valeur refuge, 85% des 15-25 ans disent que la famille est très importante.
La où on retrouve le plus souvent les criminels recherchés sont cachés par leur famille : confiance
familiale.
Psychanalyse des contes de fées Bettelheim
C’est aussi un lieu de résistance : l’état dans l’état. Cultures locales interdites en URSS : les familles
continuaient de parler leur langue, et perpétuaient leur culture de génération en génération.
Mais c’est aussi un lieu de torture physique et psychique : une famille dans laquelle personne
n’intervient : Vipère au poing : maltraité par leur belle-mère, subissent une maltraitance psychique, le
curé voit bien ça et décide qu’il vaut mieux ne pas en parler pour ne pas ruiner sa réputation : la
réputation du père importe plus que la santé des enfants.
Dépend des cas, du contexte de la gravité de si oui ou non l’Etat doit intervenir dans la famille.
Autre exemple : Festen de Vinterberg. Anniversaire du père de famille, toute la famille est réunie.
Un fils pas vu depuis longtemps qui porte un toast, tout le monde étonné et a peur de ce qu’il va se
passer, et il dénonce le viol que lui et sa sœur ont subi de leur père devant tout le monde. La sœur se
suicide. La plupart des membres renvoie à « ils doivent laver leur linge sale en soirée » : pas d’appel à
l’aide, pas de médiation. A côté de ça, l’autre frère jaloux en profite pour prendre sa place, et la mère
est dans le déni, elle accuse son fils de mensonge. La sphère familiale reste à toute époque une sphère
considérée comme privée.
Dans le cadre des dictatures : comment pour les formes de pouvoir fortes, la famille est considérée
comme une forme d’Etat dans l’Etat à détruire. Mais dans le même temps, la plupart des dictatures
favorisent la famille, et espère faire des enfants des sortes d’espions au sein de la famille (ex :
jeunesses hitlériennes).
Exemple de cas où l’Etat jalouse la famille, et les conséquences que cela peut avoir. Témoignage de
Zhang Hongbing : Il raconte que petit garçon, sous Mao, on faisait répéter aux enfants tous les jours
que la famille c’est important, mais Mao encore plus. Or le père de cet enfant est directeur d’hôpital,
pendant la destruction de l’ordre bourgeois, pendant la révolution culturelle chinoise : pas bon. Ttes
les professions de cadres étaient honnies et la population avait le droit de lyncher les personnes de
cette catégorie : la catégorie puante. Le père faisait donc partie de la 9eme catégorie puante selon les
révolutionnaires. Sa femme en a marre de la situation (recouvert de crachats). Chaque appartement de
chinois avait un portrait de Mao : elle le détruit. L’enfant voit sa mère comme un diable contre-
révolutionnaire. Le père est aussi endoctriné, il est d’accord avec son fils, ils la dénoncent aux
autorités et celle-ci est exécutée.
Droit de regard de l’Etat sur la manière de diriger notre vie.
Avec le libéralisme, on pense qu’au niveau du plus intime de l’intime, on est libre.
Loi sur la contraception : loi Neuwirth, IVG avec Simone Veil…
2013 : mariage pour tous. François Hollande consulte des professionnels, et demande si le projet de
loi sera bien accepté : tous les voyants sont au vert. Finalement, beaucoup de résistance : surprenant en
considérant l’enchainement de lois sur le droit des femmes etc. On croyait être dans un pays qui allait
vers toujours plus de libéralisme, de choix en termes de préférences sexuelles etc.
Jusqu’à quel point nos mœurs sont-elles vraiment libres ? l’Etat décide si c’est légal ou pas légal
d’avoir des relations homosexuelles. Le fait même de poser que l’on a le droit d’utiliser une
contraception montre que cela intéresse quelqu’un si on utilise une contraception. On est censé être
dans une démocratie libérale, et en fait tout cela est soumis à des lois. Par exemple, les homosexuels
jusqu’en 2013 ne pouvaient pas adopter d’enfants : ce n’est pas qu’une question de mariage, de
« fête ». Comment on vit le fait que selon qui est au pouvoir, il y ait des lois qui nous autorisent à
avoir des relations sexuelles ?
Comment l’Etat forge nos corps et nos psychés à certaines pratiques sexuelles. « Enculé », « Pédé »,
sont encore des insultes. Tant que ces insultes existent, c’est qu’elles sont pertinentes.
2/ famille et psyché : y a-t-il des invariants comportementaux (ex complexe d’Œdipe) : inconscient
collectif ? Psychologie transgénérationnelle.
Les ethnologues et anthropologues ont montré que quelque choquant que puisse être un modèle, il a
existé qq part.
Mais la seule chose interdite dans tous les modèles est l’inceste mère-fils. De là la réflexion de Freud
sur le complexe d’Œdipe. Il reste toujours ce tabou de l’inceste mère-fils. Pourquoi il existe des
choses sur lesquelles bute l’ensemble de l’humanité ? est-ce qu’il y a un destin familial ? est-ce que les
enfants sont voués à se comparer à leurs parents qui ont été leurs modèles ? s’il y a des forces de
destin dans les filiations, comment s’en défaire ?
TOUT A EXISTE, été cautionné quelque part, institutionalisé quelque part. Exemple : ethnologue
Godelier. La société des Baruyas fonctionne sur le culte du masculin : à 9 ans les enfants garçons
sont envoyés jusqu’à leurs 20 ans dans « la maison des hommes ». Il y a dans cette maison leurs ainés,
elle est sensée les hyper-viriliser, afin qu’en sortie ils fassent un petit garçon à une femme. S’ils n’y
parviennent pas ou font une fille, ils ont raté leur vie. Dans le processus d’hyper-virilisation, ils
ingèrent du sperme en grandes quantités. Ils pensent également que plus la femme reçoit de sperme,
plus les chances d’avoir un garçon est grande. Pendant la grossesse, elle reçoit donc de grandes
quantités de sperme.
Le seul tabou qui n’a jamais été cautionné est l’inceste mère-fils. Cela a beaucoup intrigué Freud : en
1913 il écrit Totem et Tabou dans laquelle il pose la question du tabou universel qui pèse sur l’inceste
mère-fils. Œdipe a couché avec sa mère tout en essayant de fuir la prophétie. Connaître histoire
d’Œdipe.
Il y a un processus inconscient qui fait qu’un garçon ait un réflexe humain de désirer sa mère et de
lutter contre son père (les deux désirs œdipiens : d’inceste et désir de meurtre), tout en aimant toutefois
ses deux parents. Exemple : Peau d’Ane. La fille éprouve un désir incestueux envers son père ; sa
mère étant décédée. Mais pour échapper à sa culpabilité, elle attribue ce désir à son père, qui a décidé
de l’épouser.
Cette phase de l’enfance se gère.
Mais il se peut que l’Œdipe se règle mal (ex : femme qui dit : « pars, tu vois bien qu’il ne veut pas de
toi »).
Mythologie grecque : Kronos (titan) émascule son père (de par l’intérieur du ventre de sa mère
Goya), avec une faux-scie donnée par sa mère. Il libère ainsi les titans et devient leur chef. Avant de
mourir, son père lui dit qu’un jour lui aussi, il sera détrôné par son fils : Kronos a alors peur que ses
propres enfants (dont Poséidon, Hadès, Héra) lui fassent du mal ; il les mange. Sa femme (aussi sa
sœur, Rhéa), au bout de huit grossesses, lui fait manger un caillou et sauve son neuvième bébé : Zeus.
Quand Rhéa meurt, Zeus part faire la guerre à son père. Kronos vomit les 8 adolescents. Les fils tous
ensemble se mettent en guerre contre Kronos, et gagnent. Kronos fut envoyé dans le Tartare.
Freud en tire que : si à la phase œdipienne l’enfant n’est pas bien pris en charge alors à l’âge adulte il
va se retourner contre son père. Est-ce que c’est valable ?
C’est caduc à notre époque car Freud est un homme européen bourgeois du XVIII qui reçoit des
bourgeois dans une société patriarcale : la femme fait des enfants, l’homme investit l’espace public.
Les enfants prennent pour étalon de mesure leurs parents qui ont été les dieux de leur enfance et
cherchent à les dépasser à l’âge adulte (de manière consciente ou inconsciente). Forme symbolique du
meurtre du père. Il faut garder la forme symbolique et dégenrée (peut concerner mère-fille) de la
conclusion de Freud.
Pourquoi se met-on en rivalité avec nos parents-enfants ? Est-ce qu’il n’y aurait pas quelque chose qui
nous dépasse ? C’est ce que pensent Freud et Jung. On est dans l’idée qu’il y a dans l’humanité
des invariances, des choses que l’on va manifester inconsciemment, involontairement, parce que
nous sommes des êtres humains. Il y a des réflexes en nous qui appartiennent à une espèce de bagage
flottant qui appartient à l’humanité et qui qu’on soit, on va manifester. On ne peut pas en tant
qu’humain faire l’économie de quelques points clés que l’on va rencontrer au cours de notre vie. C’est
une sorte de destin.
Les grecs étaient conscients de ces invariants, et les ont transmis dans la mythologie.
Le champ de la psychologie transgénérationnelle travaille sur les invariants et l’idée d’échapper
à ce qui s’apparente à un destin.
Rappels de typhus sur les enfants de rescapés : souvent, les marqueurs transgénérationnels se font
entre les grands-parents aux enfants plutôt que parents-enfants. Les petits enfants ont les syndromes du
typhus sans être porteurs de la bactérie. Et les syndromes apparaissent à la date anniversaire de la
contraction de la maladie des grands-parents dans les camps de concentration. Anne ANCELIN :
syndrome anniversaire. Jeune fille de 13 ans, jour de neige. Elle tombe, dévale, et se retrouve
empalée sur un panneau de manière longitudinale. Elle est amenée aux urgences, mais au mm près,
aucun organe vital n’a été touché : la seule chose déchirée est l’hymen. La mère devient blême et se
rend compte que c’est le jour où elle s’est faite violée à l’âge exacte de sa fille, alors qu’elle était
vierge.
Le corps de la jeune fille aurait reproduit le scénario traumatique vécu par sa mère, sans même savoir
qu’elle avait été violée. Il y a plein d’accidents qui sont dans les générations d’avant, aux mêmes dates
ou aux mêmes âges. Autre exemple : Un secret, Grimbert.
Jodorowsky : documentaire psycho-magie montrant les pratiques de Jodorowsky. Comédien, il a
voulu donner une portée thérapeutique au théâtre. Il a créé les constellations familiales : un
thérapeute qui rassemble des individus qui ne se connaissent pas entre eux, afin de former un groupe.
On arrive en tant que constellant potentiel : avec une problématique de famille, qui nous pourrit la vie.
Ex : deux frères, celui qui vient vit mal le fait que son frère soit préféré par son père, et cela a des
répercussions sur son travail. Le thérapeute demande au constellant de choisir de manière intuitive qq
un (un actant) pour incarner le père dans le cadre de la constellation. Idem pour le frère aimé. Le
thérapeute regarde les attitudes. Le but est de passer d’un état de tension à un état de bien-être.
La culture
Action humaine conduite sur un support (cultiver la terre, se cultiver soi-même…)
Plus intéressant de l’interroger plutôt que de la définir
A partir de quand on n’est plus dans la culture ? A partir de quand c’est du folklore ?
Le fait d’être cultivé est largement valorisé, mais la culture peut se retourner et devenir un outil de
discrimination. Exemple : l’orthographe, très précieux car permet de communiquer et peut devenir
discriminante : Se servir de ce que l’on a acquis pour se moquer des autres. Moment de bascule.
Colonisation : on impose sa culture à d’autres populations (leur culture est différente, elle n’existe
même pas).
Culture des élites et ses enjeux politiques : à partir de quand la culture se retourne pour devenir un
outil de discrimination ?
Pierre Bourdieu : agreg de philo, puis guerre d’Algérie, il se passionne pour les questions qui
concernent les indigènes d’Algérie, il se tourne alors sur sciences sociales. Premier sociologue à avoir
vraiment interrogé des personnes « invisibilisées » par les élites et la culture dominante (sans papiers,
homosexuels…).
Méritocratie : PB s’est posé sur le cas de la France. Depuis 1789 la question d’égalité est centrale, très
importante. Mot égalité écrit sur les écoles mais l’idée républicaine est méritocratique. On est très loin
de l’idéal républicain même s’il y a eu des évolutions.
Lien entre l’origine socio-économique et les études entreprises : PB parle de capital social et
économique: on a plus ou moins de chances de faire telles études selon sa lignée. Avec nos familles
arrive un héritage en termes de codes sociaux. Violence symbolique : on fait sentir à l’autre sa
différence culturelle (il n’a pas les codes, il ne vient pas du milieu attendu). Sur le papier, volonté de
mixité sociale.
Capital culturel : permet de changer de catégorie sociale. Alors qu’il y a étanchéité sociale (toujours
les mêmes aux mêmes postes), si on a un capital culturel on peut faire un saut dans une autre catégorie
sociale. Exemple d’Annie Arnaud. Aujourd’hui, la réussite par la culture scolaire etc a baissé.
Exemple d’Edouard Louis (dans la trentaine) : il raconte comment il s’est imposé de lire la
bibliothèque de sa copine, pour imiter son père en citant des auteurs. Il voulait maitriser les codes de la
bourgeoisie. Besoin vital de sortir de sa classe sociale. Puis il se rend compte que son ascension est
effrénée et illimitée. Il se rend compte qu’il n’a pas rencontré de gens « meilleurs » dans les autres
classes. Harcèlement quotidien pour son « attitude homosexuelle ».
Wokisme : gros débat de société depuis 3ans. « Woke » : être éveillé, au courant des discriminations.
Antispécisme : souvent stigmatisé comme le comble du wokisme. C’est considérer que le
dénigrement des autres espèces par l’homme est dans la continuité du racisme, et que cela ne devrait
plus exister. Conscience des plantes : ridicule ? « Normal » ? où mettre le curseur ?
Les universités sont-elles devenues wok ?
Trop d’extrêmes dans le wokisme.
Lien avec PB : les universités anglosaxonnes sont jugées très wok. Point de vue de la France « Dérive
anglosaxonne qui n’est pas notre culture » : discriminante, alors que les philosophes français sont
plutôt wok et enseignés aux US.
Jamais la culture des élites n’a empêché aux personnes qui la maîtrise d’échapper à la barbarie.
Exemple : Allégorie de l’arbre de Goethe.
Ville de Vaymar associée au nom de Goethe car il y possédait une maison de compagne. Il se promène
dans la forêt adjacente : il avait son secrétaire noter ses idées pendant ces promenades. Il avait son
arbre préféré sur lequel se reposer : l’arbre de Goethe, associé alors par les Allemands à l’inspiration
de Goethe. Le camp de concentration de B est construit sur la forêt. Les nazis font donc couper la
forêt, sauf l’arbre de Goethe : il se retrouve au milieu de l’allée principale du camp. Cet arbre, un
symbole de la culture allemande, auquel on fait plus attention qu’à la vie des communistes internés et
tués.
Cancel culture : culture de l’oblitération. Procède d’un évènement qui s’est produit aux US en
2020. Arrestation de George Floyd, qui meurt de la violence policière qui lui est infligée. Des statues
d’esclavagistes ont été déboulonnées comme part des protestations.
Les médias
Etymologie : média=pluriel latin (un medium, des media)
Nous on dit : un média et des médias.
Le mot medium veut dire milieu (ce qu’il y a entre)
Media (milieu entre émission et réception d’une information).
Qu’est ce que l’information, qu’est ce qu’un émetteur, un récepteur ?
The medium is the message : le support de l’information (le média), c’est déjà une partie du message.
Le support donne des informations avant même de donner un contenu informatif.
Voir Valeurs Actuelles, Une, féminisme. Dossier sur l’écologie dans un journal destiné aux grands
industriels ou un journal nommé « comment vivre dans le nouveau monde », on sait que l’on n’aura
pas le même contenu ni les mêmes perspectives.
Qu’est-ce que le 5ème pouvoir ? A la fois une manière de dire que le 4eme pouvoir n’est pas mort mais
aussi de souligner que la sphère médiatique a tellement changé qu’il n’est plus là où il l’était. Il a pris
le flambeau du 4ème pouvoir, puisqu’il est menacé dans la presse papier.
Y a-t-il encore une liberté journalistique et une éthique journalistique ? Oui, mais trop de changements
depuis le Watergate pour que ce soit encore le 4ème pouvoir.
Julian Assange : personnage controversé. Début des années 2000. Voir Wikileaks. Il a théorisé
l’asymétrie de l’information : création d’une caste journalistique. La professionnalisation
journalistique, passant par le système des Grandes Ecoles, a créé une forme de caste détentrice du
pouvoir qui côtoie le pouvoir en place. Altération de l’information pure, éthique et désintéressée.
Selon Julian Assange, c’est une sorte d’embourgeoisement codifié d’une pratique. Les grandes écoles
font des journalistes des gens compétents mais engourdis. Il dénonce le fait que l’information soit
partout, et que c’est une véritable profession de la trier et de la redistribuer en fonction des valeurs. Si
en tant que citoyen on a une information importante, mais que l’on ne peut pas porter tout seul, on doit
pouvoir la partager à des journalistes qui pourront vérifier les faits et relayer cette information. Faire
une plateforme où l’on puisse délivrer anonymement une information importante à laquelle on assiste,
pour que des journalistes soient mis sur le coup. Affaire Snoden (captation de données par la NSA).
Cablegate : les journalistes ont fait éclater une affaire qu’une source de pouvoir forte voulait étouffer.
Voir affaire Bradley Manning : analyste militaire, rend compte aux ambassades de ce qui se passe au
jour le jour sur le terrain. Il décide de tout balancer à Wikileaks : 250 000 câbles, puisqu’il savait que
les US cachaient plein d’informations. Ces câbles diplomatiques ont été épluchés par de nombreux
journalistes. Une affaire particulière : caméra embarquée pdt la guerre en Irak, les deux militaires ont
en charge de tirer sur une cible particulière. La cible était entourée de deux journalistes anglais, ils ont
quand même tiré, mais n‘ont pas signalé qu’il y avait eu ces deux victimes collatérales.
Le 5ème pouvoir c’est comment nous sommes responsables de ce que nous voyons, avec les moyens
que nous avons à notre portée. Notre responsabilité d’éthique de citoyen a énormément évolué.
2021, Jean Mary Charon « Hier journalistes ; ils ont quitté leur profession ». Rôle social majeur (ex :
journaliste qui révèle la Watergate)
Désenchantement :
Caroline Langlade raconte son vécu au Bataclan (13/11/2015). 131 morts. Quand elle sort de la prise
d’otages, elle se retrouve face aux journalistes qui veulent les news pour se démarquer, sans se fier au
ressenti de la personne (contraire à leur éthique). A ce moment-là, elle est heureuse d’avoir quitté le
journalisme (car dur à faire aussi pour eux).
Internet :
Journalisme devenu Desk web, moins journalisme d’enquête, intérêts et valeurs tout autres.
Précarité : Beaucoup trop de personnes surdiplômées. Embauche sous-qualifiée (et donc moins bien
payée). Se retrouvent à faire des piges (articles sur commande – pigistes). De plus en plus vrai, surtout
en sciences sociales. Et plus il y a de précarité, moins il y a d’éthique.
Film Les Illusions perdues : pas si fidèle que ça à l’ouvrage de Balzac, montre plus la précarité
entraînant la perte d’éthique.
Discours de l’abbé Pierre : les personnes qui gaspilles (présumées aisées) sont plus coupables que les
personnes prenant les armes pour sortir de la misère.
« Journalope » (journaliste salope) : diplômes ne permettant pas de vivre dans de décentes conditions.
Algorithme de désirabilité Tinder : principe Helloscore échec. Tinder selon les scores : si on match
avec quelqu’un ayant un meilleur score, le nôtre augmente mais le sien diminue ; et inversement. Julie
Portail : algorithme sexiste (la note baisse après 28 ans pour les femmes, et elle augmente pour les
hommes car salaires plus hauts). Tinder payant : accès aux scores plus élevés.
La nuisibilité des informations : champ d’étude Reitger Bregman « humanité, une histoire optimale ».
Infos porteuses d’un biais de négativité. Pour nous, santé = normalisée, maladie = état duquel il faut
sortir : c’est donc de cela que l’on va parler. Idem pour le reste : on parle toujours de ce qui ne va pas.
Europe : 1h/jour des infos ; on voit alors le monde plus cruel qu’il ne l’est vraiment. Georges X,
champ de recherche de la nuisibilité des informations : nocebo (contraire de placebo).
Recherche avant l’ère numérique (c’est pire aujourd’hui…) : Georges Bush a été prévenu du
11/09/2001 par quelqu’un qui vient lui dire à l’oreille.
2015 : crash aérien médiatisé, et alors que les crashs sont de plus en plus rares grâce à la technologie,
les gens deviennent de plus en plus méfiants et anxieux de ce mode de transport : gros impact sur la
psyché.
Les fake news avec un impact sur le réel : selon MIT, les fake news circulent 6x plus vite que les
vraies infos car « putaclic ». Ex : PizzaGate aux USA. Arme braquée sur un pizzaiolo, « libère les
enfants » à cause de fake news sur réseau de pédophilie : « order a pizza » = code. Les fake news
circulent plus vite : effrayant. Deepfake et IA : de plus en plus difficile de distinguer les véritables
photos et vidéos des fausses.
Les réseaux sociaux : 1994 : républicains et démocrates trouvent un terrain d’entente, peu d’extrêmes,
beaucoup se retrouvent au contre. 2021 : même population, toujours républicains et démocrates mais
engagement politique beaucoup plus extrême et polarisé. Changement lié à l’apparition des réseaux
sociaux.
Pariser : lanceur d’alerte. Même sans partager ni liker l’info, le téléphone a accès au temps passé sur le
post : l’algorithme en génère des similaires, ce qui crée une bulle de filtre unique (on ne voit qu’un
type d’info).
Captologie : comment capter l’attention des gens, leur faire passer du temps sur les applis. Par
exemple, Tinder fait en sorte que nous ne trouvions pas « l’âme sœur » (pour l’économie) : « on a
l’impression qu’on a mieux en rayon ».
Shoshana Zubeff, article sur la capitalisation de l’attention : même si on est conscient de l’existence de
cette bulle de filtre, on pense que les infos circulent : faux. Colère contre ceux qui pensent
différemment, alors qu’il n’y a pas de recoupement d’information : enfermement, incompréhension,
colère. « s’il n’est pas au courant, c’est parce qu’il ne fait pas d’effort »