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Si sur YouTube, différentes opinions peuvent être exposées, celles critiquant la transidentité ou
l’exposant de manière mauvaise ou maladroite, peuvent être visionnées par tous. Il convient d’en faire
la critique sur certains points. La plupart des gens qui ont écrit ces vidéos ne sont eux-mêmes pas
transgenres et n’y connaissent pas grand-chose de manière générale. Il ne s’agit pas de faire ici la police
de la pensée, mais de montrer quels raisonnements exposés dans les vidéos peuvent influencer les
commentaires, voire les inciter à la transphobie. Selon la définition du Robert, la transphobie est une
attitude de discrimination envers les personnes transgenres. La transphobie est punie par la loi de
2012 dans le cadre du harcèlement sexuel, qui consiste à dévaloriser une personne en raison de son
identité sexuelle, et les propos transphobes sont aussi punis par la loi de l’égalité de la presse. Une
personne transgenre, ou “trans”, est une personne dont l’expression de genre et/ou l’identité de
genre s’écarte des attentes traditionnelles reposant sur le sexe assigné à la naissance, selon la
définition d’Amnesty International.
Entrons dans le vif du sujet, le « phénomène des ados transgenres s’accélère aux Etats-Unis » est le
nom de la vidéo. Le mot ”phénomène” renvoie à un fait observé anormal ou surprenant. La
transidentité est également mise à distance du spectateur par l’emploi du mot ”phénomène” qui, dans
un deuxième sens, renvoie à un phénomène naturel que les scientifiques peuvent étudier, ce qui met
les observateurs en position de force épistémologique. Le phénomène « explose » comme une bombe
dangereuse. Le verbe ”s’accélérer” renvoie à la vitesse du phénomène qui s’accroît, on met l’accent
dessus volontairement avec le bandeau rouge dans la miniature, comme si la transidentité était une
chose a priori dangereuse ou inquiétante. De par son visuel, on peut voir
un adolescent se contemplant dans un miroir, ce qui laisse penser que les
personnes « trans » sont plus vaniteuses ou narcissiques que les autres.
S’ensuivent les résultats de l’enquête de Abigail Shrier, journaliste du
journal conservateur de Wall Street (The Wall Street Journal), qui révèle
que 2% des lycéens se déclarent transgenres. Mme Shrier est connue pour
avoir publié le livre déjà orienté transphobe : « Dommages irréversibles :
l'engouement pour les transgenres séduit nos filles », elle se positionne en
figure d’autorité - qui est la mère sur l’enfant - en usant d’arguments d’autorité implicites, comme la
fille de l’illustration. Sur la miniature, on peut voir une petite fille avec un trou au niveau des organes
génitaux, laissant penser que cette personne transgenre a un problème avec son sexe, qu’elle aurait
volontairement effacé. On peut aussi y voir une pathologisation : le trou au niveau du ventre symbolise
souvent une anorexie, une maladie grave, alors que la transidentité n’est pas une maladie. En 2019,
l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a retiré la transidentité des maladies mentales. La nouvelle
version du DSM-IV, le manuel qui diagnostique et donne les statistiques des maladies psychiatriques,
entrera en vigueur en 2022. En 2010, la France retire les troubles précoces de l’identité de genre de la
liste des affections psychiatriques.
« Ces adolescentes sont persuadées qu’elles veulent changer de sexe ». Ceci est faux, tout simplement
parce qu’ils (hommes “trans”) peuvent être convaincus par la raison d’être transgenre, cela relève du
sentiment personnel, pas du regard des autres. Le genre, c’est l’expression personnelle et désiré d’une
personne, il ne peut être réduit aux caractéristiques sexuelles ou physiques de ladite personne. Dans
le cadre de la transidentité, on parle de changement de genre, pas de sexe : la chirurgie de
réassignation sexuelle n’est souvent pas faite. Autrement dit, ce qui change, ce sont uniquement les
caractéristiques sexuelles secondaires pour certains, et le genre pour d’autres. « Lors de leur
transition, elles sont peu suivies médicalement ». Ceci est totalement faux, il faut faire de longues
procédures administratives et médicales pour se voir prescrire des hormones ou effectuer une
transition. Par exemple, en France, il faut souvent une attestation d’un psychiatre, et l’ALD (Affection
de Longue Durée) de notre médecin généraliste. S’ensuit un suivi psychologique obligatoire.
Effectivement, il y a des conséquences médicales suite à un traitement aux hormones, et elles sont
clairement expliquées avant chaque transition. Par exemple, pour palier une certaine infertilité, on va
utiliser des techniques de conservation des gamètes pour procéder au moment voulu à une PMA
(Procréation Médicalement Assistée). On met en avant le fait que ces livres d’Abigail, sont appelés à
être brûlés par des activistes. Ceci est possible, au vu de son lot de biais cognitifs sur le genre et surtout
sur la transphobie. De plus, il nous rappelle tristement que la censure s’applique bien lorsque l’on
s’exprime sur les transgenres. En effet, des systèmes de modérations sur Instagram ou sur les
commentaires YouTube sont présents pour supprimer les messages transphobes. Mais s’ils sont
censurés, c’est parce qu’ils diffusent de la haine, et de la transphobie. En théorie, on n’a pas à
« s’exprimer sur les transgenres », surtout à leur place, surtout quand cette opinion est négative et
sans recherche. Il n’y a donc aucun courage à aller exprimer son opinion dans ces conditions de
censure, ni aucune alerte à la censure à mener, il faut simplement apprendre à être respectueux aux
yeux de la loi, c’est un minimum.
Il fait immédiatement le lien avec l’expérience affreuse de John Money, auto-proclamé spécialiste en
hermaphrodisme, qui esquisse en 1955 les premiers traits de la théorie du genre : il ne fait
qu’introduire le terme « gender », mais sa vision n’est plus d’actualité depuis de nombreuses années.
La théorie du genre ne peut pas se résumer à elle seule pour distinguer selon lui le sexe anatomique
et la psychologie déterminée. Le Youtubeur présente immédiatement le cas de l’expérience de David
Reimer qui a commencé en 1966, sa circoncision ne s’est pas bien passée, et il avait fini le pénis brûlé.
Le scientifique a ordonné à ses parents de l’éduquer comme une fille en l’appelant Brenda. En justifiant
cela pour savoir s’il existe vraiment deux genres, il s‘agit d‘un
prétexte stupide pour changer de genre sans le
consentement de l’enfant. Mais lors de l’adolescence, elle est
attirée par les filles, et sa voix devient grave. Il veut alors de
la testostérone, lorsque ses parents lui avouent la vérité, il
arrête son traitement et ”devient” un homme, puis se marie.
Il finit par se suicider en 2004, son frère s’étant suicidé avant.
Il y a par ailleurs différentes chaînes YouTube qui ont repris
cette affreuse histoire.
Pourtant, pour le présentateur, cette histoire, loin de montrer que changer le genre d’une personne
sans son consentement est le problème, est la preuve que le sexe anatomique reprend le dessus, et
que le traitement hormonal ne suffit pas pour changer de genre. Pourquoi insister sur cet évènement
tragique, autrement que pour exploiter l’émotion qui en découle, et que les gens fassent le lien entre
cette expérience et la théorie du genre ? Pourquoi ne pas présenter les théoriciens du genre plus
actuels, tels que Ann Oakley, Nicole Claude Mathieu, Joan W. Scott, Judith Butler, Anne Fausto Sterling
ou encore Elisabeth Clair ? Notre Youtubeur présente une interview de
Jacques Balthazart, qui met en évidence les différences d’aires cérébrales
entre les hommes et les femmes. Ce dernier fait le lien entre le traitement
hormonal et le suicide de David Reimer, et ce en le comparant aux vagues
de suicide de la communauté ”trans”, alors qu’on sait que les ”trans” ont
six fois plus de risques de passer à l’acte. Le plus gros problème, ce sont les
causes du suicide. Pour la majorité des personnes concernées, c’est un
rejet social global qui en est la cause, ainsi que la dysphorie de genre. Il
présente la dysphorie de genre, et nous donne une statistique : 1/3 des
”trans” aurait déjà tenté de mettre un terme à leur vie, mais il ne précise
pas si ces morts se déroulent avant ou après la transition, ce qui est
important pour son argumentaire. Son seul argument serait que la
justification du harcèlement est « trop faible », car tous les gens harcelés
ne se suicident pas », sauf que ceux qui sont morts ne sont pas là pour nous en parler, le harcèlement
constant est une raison bien justifiée pour mettre fin à ses jours.
Il est donc impossible de « changer de sexe » sans se « détruire ». Ceci est faux, car la plupart des gens
“trans” vivent leur vie normalement et sans haine de soi, une fois leur transition faite ou non, c’est
comme ils le souhaitent. Comme les cisgenres, ils peuvent avoir des complexes sur leur physique, mais
pas plus que les autres. C’est ici que démarre la critique des bloqueurs hormonaux, qui permettent à
l’enfant de se développer dans le genre qu’il désire. Il évoque les conseils de certains spécialistes,
d’abaisser l’âge de début de traitement à 8 ans. Mais cela reste un conseil, la loi n’autorise pas les
enfants de huit ans ou moins à utiliser des bloqueurs d’hormones, pas en France. « Si l’expérience a
échoué il y a 60 ans, pourquoi marcherait-elle aujourd’hui ? ». Tout simplement parce que nos
connaissances ont évolué sur le sujet, et que les circonstances ne sont pas les mêmes. La chirurgie
génitale rend effectivement stérile, mais le traitement hormonal de bloqueur d’hormones pris avant
la puberté ne rend pas stérile pour autant, ceci est complètement faux. La vidéo se termine sur une
incitation à aller voir un témoignage d’un ex-transsexuel. On a moins de transphobes dans les
commentaires, il faut bien admettre que la vidéo a été correctement informée, et porte sur un débat
plus lourd. Mais il reste quelques problèmes de fond.
« Orange is the new black », on suit la plupart des personnages étant lesbiennes ou immigrées, dont
une mort qui semble malheureusement rappeler la mort de George Floyd : Poussey, morte étranglée
pendant une mise à terre d’un des gardes de la prison. « Le but est de susciter l’empathie et ça
marche », ne pas ressentir d’émotion face à la mort de Poussey, c’est se montrer inhumain comme la
mort de n’importe quelle autre personne. Le problème
n’est pas de savoir si cette scène sert à défendre les
personnes racisées, il y a une personne à terre qui
qu’elle soit et elle est en train de mourir sous le poids
d’un autre, n’avoir aucune réaction humaine comme
l’empathie c’est être un sociopathe, je ne souhaite pas
ça à mes enfants. Heureusement que l’émotion est le
plus puissant levier pour soulever l’opinion publique,
sinon on serait encore coincé aux deux dernières guerres mondiales, nous resterions des robots de
raison sans émotion et affection ! A aucun moment il n’est question de politique, et oui le destin
individuel d’une personne peut changer le monde. La série « Le messie », ça l’étonnerait d’imaginer
que le messie ou le futur président des États-Unis puisse être un réfugié qui sache prédire l’avenir, je
suis sûr qu’elle ne l’a pas regardée, sinon elle nous en aurait fait toute une vidéo. Elle a dû oublier de
parler du personnage ”trans” de la série qui est une femme ”trans” joué par Laverne Cox. Ou le fait
qu’elle ne connaisse pas Gandhi, ou d’autres personnages politiques, ceci est dommage au vu de la
grande bibliothèque derrière elle. En revanche, elle affirme à la fin que les écrans pourraient provoquer
de l’addiction, certes, mais aussi de l’autisme, son manque d’information pour une Youtubeuse, dont
le but est d’informer, est flagrant.
« Loi bioéthique 2020 : un pas de plus vers la folie (PMA, Chimères…) ». Aujourd’hui, le texte a été relu
par l’assemblée et la PMA pour toutes : pour les femmes célibataires et les couples lesbiens la PMA a
été rejeté en 2021. D’abord, elle commente le désir d’enfant des femmes lesbiennes « entre
guillemets » comme si ce n’était pas sérieux, ou que l’objectif de la PMA n’est pas présent. Le but serait
de réduire le père au rôle de géniteur, alors que chez une femme célibataire ou un couple lesbien, il
n’y a pas de père par définition, donc il n’y a tout simplement pas de rôle de père à maintenir. Les
couples lesbiens et les mères célibataires représentent une minorité, et en aucun cas ils ne pourraient
influencer l’ensemble de la société, et peu importe si elles le font. La gestation pour autrui et
l’utilisation de fœtus humain dans des modifications et mélanges avec des animaux, ont été rejetés
dès la première lecture du texte. Il n’est donc pas utile de le mentionner à moins de vouloir surfer sur
la peur des gens. Le terrible risque serait que les couples homosexuels et transsexuels réclament le
droit de se reproduire eux-aussi. C’est déjà le cas pour les couples de personnes ”trans” depuis
longtemps, et cela n’implique pas la GPA, donc en quoi, selon sa rhétorique, c’est un mal ? Il n’y a
aucune raison de leur refuser ! Elle compare le vocabulaire du
texte de loi de Novlangue, qui a été théorisé par Orwell dans
son livre 1984, avec les mots « responsabilité, justesse et
morale » alors que la Novlangue est une modification du
langage modifiant le sens des mots, par exemple en utilisant le
mot ”héros“ à la place du mot ”terroriste”. Alors on voit bien
que la comparaison ne tient pas la route et que si ces mots sont
employés, c’est qu’ils prennent sens dans ce texte, seulement
elle spécifiquement refuse une nouvelle vision de la moralité.
Pour en savoir plus sur la Novlangue et sur ses éventuelles comparaisons avec le langage LGBT, et plus
spécifiquement ”trans”, je vous conseille la vidéo de Linguisticae.
Elle fustige par la suite le député Guillaume de Chiche, en s’exprimant en faveur de toute personne
incluant les hommes ”trans” dans le lot, en déclarant que le but est de dissocier le sexe de la
reproduction. Les hommes transgenres qui sont nombreux à ne pas s’être fait opérer des parties
génitales, possèdent pour la plupart encore un utérus capable ou non de procréer. Le sexe biologique
utérus, ou le vagin capable de « porter la vie », n’a pas été modifié, mais le genre auquel il appartient,
oui : les hommes ”trans” ont les caractéristiques sexuelles secondaires des hommes. Le député ajoute
également, de manière maladroite je l’accorde, « si certaines propositions sont rejetées aujourd’hui,
elles passeront demain car c’est le sens de l’histoire », comme étude scientifique de l’évolution, c’est
quelque chose qu’on ne peut pas affirmer. Et en matière d’évolution, ce sont les exceptions génétiques
et biologiques, et dans le cas de l’homme, qui sont amenées par la technique qui modifie l’Histoire.
Par exemple, la PMA, qui sert aujourd’hui aux personnes LGBT, est avant tout un atout de poids face à
notre infertilité croissante, dû à notre mode de vie. La France a l’accès le plus difficile à la PMA dans
toute l’Europe, que devons-nous penser des asexuels qui se retrouvent obligés de coucher pour
procréer, alors qu’ils ne le souhaitent pas ? Et de tous ces couples qui essayent de procréer parfois
pendant plusieurs années, même pour les personnes hétérosexuelles c’est compliqué. Virginie Vota
utilise une phrase tirée de ”France Culture”, sur l’historicisme, qui est une doctrine qui affirme que les
connaissances, les pensées, et les valeurs d’une société, sont liées à une situation historique
conceptuelle. « Nos contemporains n’ont pas rompu avec l’idée selon laquelle chaque génération a
bien le droit de réinterpréter l’Histoire selon l’angle de
ses propres besoins de sens. Elle persiste aussi à
s’imaginer moralement supérieure aux précédentes,
et à s’arroger le droit de juger leurs actes sur la base
de ses préjugés du moment », pour dénoncer le
progressisme et sa vision de l’historicisme. On
pourrait rétorquer que l’extrême droite dont elle fait
partie est elle aussi incluse dans le calcul, et fait partie
de la génération moderne qui veut interpréter
l’Histoire et « l’ordre naturel des choses », comme bon lui semble. De plus, elle se considère également
moralement supérieure à une autre génération qui est la nouvelle, en se positionnant dans l’ancienne,
qui, par le biais de sa longévité, veut nous faire croire que nous détenons la sagesse. Soyons clair, les
anciennes générations n’ont pas toujours raison, leur longévité leur donne droit à l’expérience, mais
pas à la sagesse et la morale, personne ne la détient.
Elle utilise la théorie d’Aristote, qui est qualifiée de réaliste. Celle-ci affirme que l’existence du sujet
est indépendante de notre esprit. Seulement le réalisme affirme que le monde est une chose, et que
nos représentations en sont une autre, contrairement à l’idéalisme, mais dans le cadre aristotélicien,
il veut ramener la philosophie du ciel sur Terre, et refuse de voir un monde idéal séparé du nôtre, il
revalorise les pragmata l’essence du monde. La référence à ce
philosophe n’est pas très juste, n’est pas développée, mais est
aussi hors contexte par rapport à nos problèmes de PMA. Elle
pense que chaque chose est ordonnée dans la nature par une
autorité moralement supérieure, comme le dit Aristote dans son
premier moteur qu’on peut qualifier de Dieu. Mais il s’agit en
réalité d’une interprétation scolastique de la pensée
aristotélicienne, il montre dans son livre qu’il est nécessaire qu’il
existe un premier moteur immobile et éternel qui cause tout le mouvement de l’univers. Puis, elle
présente vaguement Guillaume de Ockham et sa position quant à la théorie dans la querelle des
universaux, et celle de Saint Thomas d’Aquin, qui sont des pensées beaucoup trop complexes pour
être claires et limpides. Tout cela a pour but d’affirmer que « l‘on ne doit pas modifier ce qui se trouve
dans la réalité », au nom des caractéristiques que possèdent les êtres qui le définissent, mais notre vie
entière n’est que destruction et modification de la « nature ». Bien sûr, Descartes serait l’élément
déclencheur du progressisme par son ”cogito”, déterminant la fin du déterminisme naturel, et selon
elle, il s’agit de l’origine de l’ultra-gauche qui veut changer la réalité. Mais l’ultra gauche n’existait pas
à l’époque de Descartes, et heureusement que ce pilier de la philosophie était là, car il est l’un des
fondateurs de la biologie et de la médecine moderne. Il a théorisé une partie de la circulation sanguine
dans son ”Discours de la méthode“. Selon elle, il est « important de connaître la pensée de
l’adversaire », et connaître implique de ne pas évoquer brièvement des notions non-définies, comme
des approximations légères.
Toujours en bougeant les épaules de manière insupportable, la narratrice critique le fait qu’il soit
possible d’avoir un double statut de mère dans un même couple, dans le cadre d’une ROPA (Réception
d’un Ovocyte de la PArtenaire), en mettant en avant le rôle du père sur la psychologie de l’enfant ; puis
elle fait le parallèle avec la destruction de la patrie… On la traite d’homophobe, mais c’est purement
ce qu’elle est. Puis, elle remet en avant la possibilité, qui n’est en réalité pas avancée, voire interdite
par le projet de loi, de faire ce que l‘on appelle « des enfants médicaments ou des chimères », dont le
but est de soigner un frère ou une sœur. Cela n’est qu’un moyen malhonnête pour effrayer son public.
Elle critique par la suite les écologistes qui souhaitent protéger la nature, et qui votent ce genre de loi,
alors qu’elle n’a tout simplement rien compris à ce que représente la nature pour un écologiste, ni
même son idéologie personnelle. S’ensuit une réflexion sur le remboursement de la PMA, qui a enfin
le mérite d’être pertinente, notamment en posant la question du remboursement des lunettes ou des
prothèses dentaires. La vidéo « data-gueule : parentalité non-hétéro », en parle mieux, il faut bien
comprendre que ne pas accorder la PMA aux homosexuels et
transgenres est homophobe et transphobe. Pour vous donner
un exemple, jusqu’en 2017, il était obligatoire de faire une
opération des parties génitales pour pouvoir changer sa
mention de genre à l’état civil, une génération de personne
”trans” est donc devenue infertile, et dépend donc de la PMA
pour se reproduire. Qu’en est-il des hommes ”trans” qui sont
infertiles avec ou sans le traitement hormonal, pour quels
critères, à part la discrimination, peut-il être invoqué ?
L’histoire est immédiatement qualifiée d’étrange, alors qu’elle est banale, c’est celle d’une personne
donnant la vie, et qui est heureuse de cette manière. Dans la description de la vidéo, le nom de la
personne concernée n’apparaît pas. Il avoue lui-même qu’il a fait cette vidéo en réaction à la
découverte d’articles sur le sujet, en nous rappelant de s’abonner à sa chaîne - qui surfe sur le succès
de ces articles -, et sur l’aspect sensationnel d’un papa ”trans”, en l’exhibant comme une bête de foire.
Il aurait réussi à être parent « à tout prix », alors qu’il a utilisé une insémination artificielle, mais dans
le cadre de son traitement ”infertilisant”, donc légal, et de l’ablation de l’utérus de sa partenaire, où
est le problème ? Il explique que cette personne a été médiatisée, et qu’il tient ses informations d’un
reportage. Mais tout est expliqué par Jericho, car il a « subi », alors que c’est une démarche volontaire.
« de multiples traitements », en théorie, il n’a eu qu’un traitement hormonal, notre Youtubeur ne nous
donne pas d’informations. L’enfant va bien, mais le couple est poursuivi par la presse, voilà des
informations qui devraient être mises en avant, pourquoi poursuivre physiquement et
médiatiquement des gens qui donnent naissance à un enfant en bonne santé ? C’est la bonne question.
« À la base c’était une femme », non ce n’est pas un homme, mais
un homme ”trans”, c’est dégradant pour lui d’être ramené
constamment à son genre originel. « Hop sur un coup de tête, elle
a décidé de se transformer en homme ». Ce n’est pas magique et
fantastique de vouloir changer de genre, mais bien le fruit de
plusieurs années de réflexion, de plus, les personnes ”trans” ne se
transforment pas, ce ne sont pas des papillons, mais elles
transitionnent médicalement. Quand on ne sait pas de quoi on
parle, on surveille son vocabulaire ! Et c’est déjà la fin de cette
vidéo, qui ne nous aura gentiment rien appris de plus que les
articles qui ont servi d’inspiration à celle-ci.
« Il est né le divin enfant : un homme transgenre réussit à tomber enceinte ». Encore une fois, il y a
une faute dans le titre. La vidéo commence avec une image parodique des Simpson et de la naissance
du Christ, avec la chanson « il est né le divin enfant ». Ceci est une sacralisation satirique de la naissance
d’un enfant d’un homme ”trans”, sur un ton humoristique, ce qui est insultant. Il parle de Noël et de
la religion chrétienne, qui s’inscrit dans une greffe avec la vie païenne… Le nom de sa chaîne est
« L’observateur », qui regarde de loin, très loin, les
évènements de l’extérieur, et qui se veut
épistémologiquement plus objectif, étymologiquement.
S’ensuit la lecture d’un article ”Cosmopolitan” qui en parle.
L’homme ”trans” en question a des problèmes, des
remarques sur son choix, et le Youtubeur ne trouve rien de
mieux à dire que les « vrais hommes ne portent pas
d’enfants ». Cela on peut en douter, on pourra sûrement
greffer un utérus aux hommes dans le futur, ou mener une
grossesse en dehors du ventre de la mère, donc cette
affirmation est peut-être vraie aujourd’hui mais plus pour longtemps, de plus, il n’y a pas de ”vrais”
hommes et de ”faux” hommes, juste des Hommes. « Vous savez, toutes ces histoires qui servent à
justifier la mode transgenre ». Cela signifie juste que les Etats ont arrêté d’être aussi transphobes, donc
forcément cela braque les projecteurs sur la communauté, et le monde commence à être plus tolérant,
où est le mal ?
« Colo pour ados transgenres (Etats-Unis) - L’effet Papillon ». Sur la miniature de la vidéo, on voit une
jeune femme ”trans” qui pointe du doigt joyeusement le titre de la vidéo, l’ensemble sur son T-shirt,
avec des glaces à deux parfums, laisse penser qu’il s’agit d’un enfant. D'abord, le lieu exact de la colo
de vacances n’est pas précisé, sûrement dans le but de protéger les ados. « Qui ont décidé de changer
de sexe ». Encore une fois, ils changent de caractéristiques sexuelles secondaires, de genre, mais pas
de sexe nécessairement, c’est dégradant de mettre en avant ce que les personnes ”trans” ont entre
les jambes, alors que cela relève de l’intimité. La
parole est laissée à Alice, femme ”trans”, même si la
voix off persiste à l’appeler Matt. « Processus de
transformation », ce ne sont pas des têtards qui se
transforment en grenouilles, merci. S’ensuit une
ronde où les adolescents se présentent, Nathan
témoigne que ce camp a été très bénéfique pour lui,
ce qui est positif. On met l’accent sur la plus jeune
d’entre eux, une fille ”trans” de dix ans, où elle ne dit
jamais explicitement qu’elle est ”trans”. « Car tôt ou
tard, tous les enfants transgenres ont recours à la
médecine ». Ceci est faux, certains peuvent faire le choix de ne pas faire de transition ni d’opérations,
ils n’en sont pas moins ”trans” pour autant. Il est important de rappeler que les hormones que prend
Daniel bloquent sa puberté, mais ne ralentissent pas la croissance, ni le développement du cerveau.
Le coût de « 2500 euros par mois » est mis en avant, alors que selon une association d’information
transgenre, le coût du traitement est d’environ 1200 euros par an, son prix étant largement surestimé,
ou alors le cas présenté dans la vidéo est une pure arnaque. Il met l’accent également sur la difficulté
à recourir à un tel traitement, et également en France. Le suicide est un véritable fléau chez les enfants
transgenres, en moyenne 40 pour cent pensent au suicide. Le nombre de lois contre les transgenres
est inquiétant dans certaines régions des Etats-Unis. Puis, on nous révèle que la miniature du départ
est une maison peinte aux couleurs du drapeau LGBT et transgenre, je précise que ce n’est pas l’image
de fond qui en est la photo, c’est en réalité un acte militant contre une église, qui affiche sur une
banderole « Dieu n’aime pas les pédés ». Le bâtiment a été tagué, et six coups de feu tirés par les
fenêtres, ce qui témoigne d’une haine profonde. Les parents des camarades de la fillette ”trans” les
ont volontairement éloignés d’elle. On appréciera les points de vue de différentes personnes, les
parents, les enfants ”trans”, le corps médical, etc. De nombreux commentaires font le lien entre
certains stéréotypes de genre, et la transidentité, comme si la transidentité était un retour en arrière
au niveau des genres.
« La face cachée du phénomène transgenre ». On commence directement par des images, avec des
extraits volontairement trop courts, pour que l’on puisse comprendre, dans le but d’avoir une réaction
voulue et instinctive : la haine ou l’incompréhension vis-à-vis de la transidentité. Le premier extrait est
celui d’une personne, probablement une femme “trans” ou non-binaire, qui a les caractéristiques
sexuelles secondaires d’un homme, qui dit « je ne vois pas ce qui vous fait dire que je suis un homme »,
sous entendant non pas que le spectateur est aveugle et ne voit pas ses caractéristiques sexuelles
secondaires, mais que c’est plus complexe qu’un jugement sur le physique : le genre. Cela relève de la
volonté de la personne concernée. On remarque aussi le principe des drag-queens, qu’il met en lien
avec la transidentité, alors que cela n’a rien à voir et relève du travestissement volontaire, et non de
la transition. Qui aurait la vertu de ne pas leur apprendre de stéréotypes de genre, de racisme, qui ne
sont pas prouvés ? « Suivi d’un reportage sur un enfant “trans“ qui pense déjà à changer d’identité »,
ça ne veut pas dire qu’il peut légalement le faire, ni prendre des hormones. S’ensuit un extrait avec
deux hommes visiblement nus : « nous allons vous donner deux bonnes raisons d’avaler du sperme »,
faisant ainsi la comparaison entre transidentité et fellation précise, ce qui les associe injustement à la
luxure, alors que des personnes trans asexuelles existent. Le personnage caricaturé censé représenter
le Youtubeur devient rouge et pleure du sang. « Aujourd’hui on va parler d’enfant et de sexualité ».
Encore une fois, une personne qui n’a rien compris, ce titre aurait plutôt sa place dans une vidéo dont
le sujet est la pédophilie, cet assemblage d’enfant et de sexualité a pour but de déclencher un malaise
et du dégoût chez le spectateur.
S’ensuit une attaque des enfants ”trans” et de leur médiatisation, à coup de photomontages où les
enfants ”trans” ont des corps de dinosaure, et d’extraits de ”South Park”, avec un enfant qui dit
« moitié ours-moitié porc ». S’il n’est pas en train de participer
à enfants, enfants, que fait-il ? Ces enfants sont des êtres
humains, ils méritent d’être traités comme tels, et de ne pas
subir ces vagues médiatiques ! Il floute les émissions de télés
volontairement, mais pas les photos des têtes des enfants,
veut-il, en tant qu’adulte responsable, leur nuire ? Pourquoi
participer à cette mauvaise image ? Il expose Bilal Hassani
comme étant de « mauvaise influence » pour ces enfants, en prenant une vidéo de lui, et parlant à sa
place via un ajout de raccord, ce qui est insultant, de plus il n’est pas ”trans”, donc quel est le rapport ?
On nous ressort l’expérience de John Money, déjà évoquée avant. Il met en avant que cette personne,
ironiquement, est prof avec des enfants dans le Colorado, avant de raconter l’histoire complète. Ce
que la vidéo ne montre pas, c’est qu’il existe des ”trans” qui vivent leurs vies avec leurs enfants, tout
en étant professeur de biologie. A la place, on va vous montrer une expérience immonde qui n’a rien
à voir avec la transidentité. Il cite des exemples plus récents - ce qui a au moins le mérite d’être plus
objectif - dont il laisse des extraits dans la vidéo de VA Plus, et précise qu’ils proviennent globalement
des États-Unis. Le fait que les opérations soient coûteuses et donnent de mauvais résultats, n’est pas
la faute du désir d’opération en elle-même, mais bien du chirurgien qui les exécute, et qui fixe les prix.
L’isolement et la perte d’emploi sont des effets directs de la transphobie, pas de la transidentité en
elle-même. Les modifications physiques et psychologiques sont souvent expliquées à toute personne
qui fait des opérations, ou qui prend des hormones. En France, les délais de réflexion avant la transition
peuvent aller jusqu’à plusieurs années. Leur ADN leur rappellera qui ils sont, effectivement, la
communauté transgenre n’a pas pour vocation de changer leur ADN. Il affiche clairement à ceux qui le
traitent de transphobe et d’homophobe, qu’il ne veut pas les voir. Dommage, moi qui aurais voulu
avoir une discussion construite, me voilà peinée.
Également, le fait de se focaliser sur la modification que les personnes “trans” amèneraient à notre
société, comme les toilettes mixtes, sachant que toutes les personnes “trans” ne sont pas d’accord, en
rabaissant la question de la transphobie, qui est complexe et réel, est inacceptable. Par exemple, les
vidéos « Le mot femme est transphobe » , « Le lait maternel est transphobe » ou encore « Le col de
l’utérus est transphobe », sont irrespectueuses.
Le problème n’est pas d’avoir des avis différents, chacun possède son opinion, mais ce qui ne passe
pas, c’est la haine des ”trans” qui transpire dans les commentaires. Quand j’en vois dire « au bûcher »
à une personne enceinte, qu’elle soit ”trans” ou non, c’est inacceptable, cela me met en colère. Je ne
vous fais pas la morale, j’expose simplement mon avis. Mais il y a une différence entre écouter diverses
sources pour se faire une opinion, et aider à diffuser de la haine. Et même si ce n’était pas l’intention
de base de ces Youtubeurs, leur section commentaire parle pour eux. Je vous épargne les
commentaires haineux qu’on retrouve sous toutes ces vidéos. Bonne journée, et à bientôt pour un
nouvel article.
Liens et sources :
https://start.lesechos.fr/travailler-mieux/metiers-reconversion/je-suis-ingenieur-le-jour-drag-queen-
la-nuit-1175564
http://mk-polis2.eklablog.com/le-film-split-et-la-representation-trompeuse-du-trouble-dissociatif-
de-a128313162
https://www.youtube.com/results?search_query=you+crime+
https://www.youtube.com/watch?v=4uXXI7yaF1I&ab_channel=Linguisticae
https://www.youtube.com/watch?v=AStv6K3AK7o&t=382s&ab_channel=DataGueule
https://www.ledauphine.com/france-monde/2019/09/24/greta-thunberg-pourquoi-ses-discours-
sont-ils-blames
https://infotransgenre.be/m/soins/enfants-
jeunes/hormones/#:~:text=Le%20co%C3%BBt%20d'un%20traitement,m%C3%AAme%20s'att%C3%A
9nuer%20un%20peu.
https://i-d.vice.com/fr/article/43vkdw/londres-les-femmes-aussi-sont-drag-queens
https://www.lexpress.fr/styles/enfant/hypersexualisation-des-filles_1271492.html
https://www.youtube.com/watch?v=fcp5noNpdVs&ab_channel=L%27Assimil%C3%A9
https://www.youtube.com/watch?v=-pxxBQm114k&ab_channel=RT
https://www.youtube.com/watch?v=GGU2GhI5_n4&ab_channel=Psyhodelik
https://www.youtube.com/watch?v=v2ZmHB8ZFeM&ab_channel=L%27EffetPapillon
https://www.youtube.com/watch?v=Wl-rKca72c8&ab_channel=TatianaVent%C3%B4se
https://www.youtube.com/watch?v=OdfKJLChLlI&ab_channel=VAPlus
https://www.youtube.com/watch?v=gCS2EChiXyE&ab_channel=Psyhodelik
https://www.youtube.com/watch?v=g8fnBhCQz0o&ab_channel=ElRayhan
https://www.youtube.com/watch?v=bnspmm2ez6w&ab_channel=Jericho%C2%AE
https://www.youtube.com/watch?v=jlqzSjNcfuU&ab_channel=VirginieVota
https://www.youtube.com/watch?v=F4JFai3TbAM&ab_channel=VirginieVota
https://www.youtube.com/watch?v=SoZskbZfI2U&ab_channel=VAPlus
https://www.youtube.com/watch?v=oNSIr3LwX8M&ab_channel=l%27Observateur
https://www.youtube.com/watch?v=YbFMai4K6s4&ab_channel=VAPlus
https://www.youtube.com/watch?v=fcp5noNpdVs&ab_channel=L%27Assimil%C3%A9