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Après avoir décrit succinctement les caractéristiques de la sexualité à l’adolescence, vous vous

attacherez plus particulièrement à décrire les conséquences (tant psychique/cognitive que sexuelle)
de la cyberpornographie à cette période.

1- Introduction
2- Les caractéristiques de la sexualité à l’adolescence
3- Conséquences
a- psychique
b- cognitif
c- sexuelle
4- Conclusion

1- introduction
Plus de 2,3 millions d’enfants consultent chaque mois des vidéos sur des sites
pornographiques, ce chiffre effrayant, publié par l’Arcom, sur la fréquentation des sites
pornographiques par les plus jeunes.
Ainsi en 2022, 30% des internautes mineurs ont été exposés au moins une fois par mois à
des contenus pornographiques, quasiment autant que les majeurs (37 %).
Malgré la loi de 2020, imposant un contrôle d’âge des internautes, dès 12 ans, plus de la
moitié des garçons se rendent sur un site pornographique et y passent en moyenne 1 heure
par mois.
La part des mineurs fréquentant ces sites a considérablement augmenté en 5 ans, passant
de 19 % en 2017 à 28 % en 2022. Le site le plus fréquenté est Pornhub qui rassemble
chaque mois 1,4 million des moins de 18 ans. Ce pourcentage de plus en plus élevé n’est
pas sans conséquences. Non seulement, cela alimente la misogynie et la confusion entre
sexualité et violence, mais chez les plus jeunes, la confrontation à ces séquences violentes
ont des conséquences psychiques, cognitives et sexuelles. “Le porno est en accès quasi
libre sur Internet, faisant sauter les digues de la censure qui attisaient autrefois le désir
transgressif. lieu de la transparence, du Tout-voyant” (Gozlan, 2016)

2- Les caractéristiques de la sexualité à l’adolescence


L’adolescence est la période où l'être humain découvre son corps, entre dans la vie adulte et
donc découvre la sexualité. Les filles ont leur première règle tandis que les garçons ont leur
première érection. Cela signifie donc l’entrée dans la puberté (=ensemble des changements
biologique, psychologique, hormonaux, anatomiques qui aboutissent à la reproduction.)
En 1905, Freud, décrit selon-lui la “théorie sur la séxualité”
➡ passage auto-érotism, masturbataire à l’hétéro-érotism
➡ objet partielle délaissé
➡ zone érogène/pulsion, unifier
➡ pulsion subordonnée à un but nouveau = pulsion génitale

3- Conséquences
a- Psychique
La pornographie aurait un impact négatif sur le développement psychologique des
adolescents, une étude datant de 2011, sur la sexualité des ados avait notamment rapporté
que la consommation croissante de la pornographie pouvait avoir des conséquences très
négatives sur leur développement et leur santé mentale. Elle favoriserait ainsi les crises
d’angoisse, les troubles du sommeil, le sentiment de culpabilité ou encore une
représentation faussée de la sexualité et des rapports amoureux. Certains évoquent même
un « viol psychique ».
Le 25 avril 2022, les Lundis de la santé, Nolwenn Kérébel rencontre « des filles qui n’osent
pas dire non à certaines pratiques » ou « des garçons présentant une angoisse de
performance. » Des jeunes « qui ont des difficultés à aller vers l’autre », « en perte de
repères ». 
De plus, les adolescents qui regardent de la pornographie ont des niveaux de satisfaction
sexuelle plus bas que les autres, et se satisfont également moins de leur relation. Plusieurs
études ont également montré que les filles dont le partenaire masculin est consommateur de
pornographie déclarent notamment un moindre niveau d’intimité, disent ressentir de la honte
vis-à-vis de leur corps, et subir de la coercition sexuelle (=usage de la contrainte afin
d'obtenir un contact de nature sexuelle).
Les sexologues remarquent souvent chez les consommateurs de porno des problèmes de
perception d’image du corps. Ainsi beaucoup de jeunes hommes s’inquiètent de la taille de
leur pénis et certaines femmes n'acceptent pas leur pilosité. Une étude néerlandaise a
montré une corrélation entre l'insatisfaction liée à l'image corporelle sexuelle et l'utilisation
de la pornographie sur Internet.

b- Cognitif
L'usage problématique de la pornographie peut être considéré comme une forme d'addiction
car il présente des symptômes similaires aux addictions comportementales (perte de
contrôle, fonction d'apaiser ou d'échapper aux difficultés, conséquences négatives ou
altération du fonctionnement dans les différentes sphères de vie…). Les addictions
comportementales activent des systèmes de récompense comparables à ceux activés par
des substances (drogues, alcool) et entraînent des symptômes comportementaux similaires
aux addictions à une substance (American Psychiatric Association, 2013).
La pulsion scopique est sans cesse animée, attisant le plaisir sexuel de regarder, plaisir qui
ne trouve pas de limite pour se réguler. En effet, la seule pseudo-limite est celle demandée
sur la première page des sites de porn-net pour valider l’âge de la majorité, limite reposant
sur la responsabilité de l’internaute. De ce fait, face au surplus d’excitation, l’œil perd sa
fonction organique de voir, comme l’avait noté Sigmund Freud (1985).
De plus, la pornographie aurait une fonction “anti-fantasme” (elle bloque toute possibilité de
représenter le sexe autrement). L’image est choquante et empêche la distance critique,
laissant aux sujets seulement des mécanismes de défense. Alors les pulsions ne sont plus
sublimées mais restent dans le corps de manière somatique et se manifestent différemment.
Une étude a révélé que les adolescents ayant des niveaux plus élevés d'interaction sociale
et de lien social étaient moins susceptibles de consommer du matériel sexuellement
explicite que leurs pairs moins sociaux (Mesch, 2009).
En outre, Mesch a constaté que de plus grandes quantités de consommation de
pornographie étaient corrélées de manière significative avec des degrés plus faibles
d'intégration sociale, spécifiquement liée à la religion, l'école, la société et la famille. L’étude
a également révélé une relation statistiquement significative entre la consommation de
pornographie et l’agressivité à l'école.

c- Sexuelle
23 % des hommes de moins de 35 ans ayant déclaré regarder du porno fréquemment ont
tendance à souffrir de dysfonction érectile au cours de leurs rapports sexuels, selon une
étude de 2020.
À long terme, la pornographie semble créer des dysfonctionnements sexuels, en particulier
l’incapacité à atteindre l’érection ou l’orgasme avec un partenaire réel. La qualité de la
relation conjugale et de l’engagement envers un conjoint semble également compromise.
Une étude réalisée en 2015 sur des lycéens a révélé que la fréquence d'utilisation de la
pornographie était corrélée à un faible désir sexuel. Parmi ceux qui consommaient de la
pornographie plus d'une fois par semaine, 16 % ont signalé un faible désir sexuel, contre 0
% chez les non-consommateurs.
Des cliniciens ont également approuvé de dysfonctionnement, par exemple, dans le livre
“The New Naked”, le professeur d'urologie Harry Fisch a rapporté qu'une utilisation
excessive de la pornographie sur Internet altère les performances sexuelles de ses patients,
et le professeur de psychiatrie Norman Doidge a rapporté dans son livre “The Brain That
Changes Itself” que la suppression de l'utilisation de la pornographie sur Internet inversé
l'impuissance et les problèmes d'excitation sexuelle chez ses patients.

4-Conclusion
En conclusion, la sexualité à l'adolescence est une phase complexe marquée par des
changements physiques, émotionnels et sociaux. L’usage de la cyberpornographie peut
avoir des conséquences significatives tant sur le plan psychologique et cognitif que sur le
développement sexuel des adolescents.

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