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Chapitre 2 : l’adolescence
2.2. La puberté
2.4. La sexualité
Il y a la façon dont on se juge et celle dont on croit que les autres nous
jugent. La représentation qu’un adolescent se fait de lui-même, son
besoin de s’estimer jouent un rôle primordial dans son développement
personnel. Les interrogations de l’adolescent sur ce qu’il est sont aussi des
questionnements sur sa propre valeur. Chacun éprouve un sentiment de
soi plus ou moins favorable. L’enfant se définit en faisant référence à des
caractéristiques physiques. À la fin de l’adolescence, il subit une réorganisation
caractérisée par une orientation sur le plan sexuel, professionnel et
idéologique. Comme le rappelle Bariaud (1997), le temps des questionnements
existentiels intervient avec les progrès sociocognitifs. L’adolescent
éprouve alors plus de difficultés à se définir que n’en éprouvent l’enfant
ou l’adulte. Ces difficultés sont liées aux processus cognitifs qui poussent
à intégrer les images de soi en une vision globale et cohérente. La perception d’une
certaine instabilité de soi prive l’adolescent des repères qui
lui seraient nécessaires pour construire des représentations solides. Il se
perçoit différent d’un moment à l’autre, d’une situation à l’autre. Cette
impression de difficulté à construire une image de soi cohérente fait
partie du développement normal à l’adolescence. Ces contradictions et
ces impressions négatives s’observent plus souvent chez les filles que
chez les garçons, résultat d’une socialisation différenciée « qui conduit
les garçons à concevoir leurs rôles en différents contextes et les caracté-
ristiques personnelles qu’ils y expriment comme plus indépendants les
uns des autres, alors qu’elle amène plutôt les filles à se vivre investies dans
un réseau de relations » (Bariaud, 1997, p. 67). Invités à se prononcer
sur leur propre évolution, les adolescents ont le plus souvent une vision
positive, pensant avoir gagné en capacités intellectuelles et en traits de
personnalité positifs et progressé en qualités émotionnelles, en habileté
à communiquer et en séduction physique. Ils estiment que leur épanouissement se
poursuivra dans les années à venir.
Bien que l’influence familiale ne soit plus aussi importante que pendant
l’enfance, la famille joue encore un rôle primordial à l’adolescence.
C’est en son sein que se sont transmis pendant l’enfance, et se transmettent encore en
partie lors de l’adolescence, bon nombre de règles et
de modèles, tant par inculcation des modes de penser, de sentir et d’agir,
que par intériorisation inconsciente à travers l’imitation de ces agents
socialisateurs privilégiés (Galland, 1991).