Vous êtes sur la page 1sur 85

PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

PLAN DU COURS

Introduction
I. Développement de l’enfant
II. Alimentation du nourrisson et du jeune enfant
III. Immunisation en pédiatrie

1
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

INTRODUCTION
01. Objectifs
- Général : Etre capable d’assurer l’élevage de l’enfant.
- Spécifiques
 décrire la dynamique du développement de l’enfant
 évaluer et surveiller le développement de l’enfant
 assurer l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant sain
 prendre des mesures préventives susceptibles de protéger l’enfant
contre les maladies évitables.
02. Définition des concepts.
a) Pédiatrie : c’est la branche de la médecine qui s’occupe de l’enfant sain et
malade
b) La puériculture est une branche spécialisée de la pédiatrie qui s’occupe de
l’élevage de l’enfant en vue de favoriser son meilleur développement
intégral. Elle se subdivise en quatre sections :
 la puériculture préconceptionnelle . Elle s’occupe du bien-être de l’enfant
avant même sa conception. Pour faire venir au monde des enfants sain,
pleins de vitalité, qui deviendront plus tard des hommes utiles et une charge
à la société, il faut suivre certaines règles : donner l’éducation morale à la
jeunesse ; assurer l’éducation sanitaire aux jeunes ; soumettre les candidats
au mariage aux examens prénuptiaux.
 La puériculture prénatale. Elle s’occupe de l’enfant durant sa formation dans
le sein maternel ; Elle comprend toute une série des mesures, des conseils,
des prescriptions destinées à lui assurer les meilleures conditions de
développement possible ; Tout se fait indirectement par l’intermédiaire de la
mère. Toute mauvaise influence sur la santé de la mère peut entrainer des
répercussions néfastes le fœtus.
 La puériculture périnatale. Elle s’occupe de l’enfant pendant le travail et
l’accouchement.
 La puériculture post natale. Elle s’occupe de l’enfant après l’accouchement.
C’est elle qui fera l’objet de ce cours.

2
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

CHAPITRE I. LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Introduction

Le terme « développement » désigne l’ensemble des phénomènes qui participent à


la transformation progressive de l’être humain depuis la conception jusqu’à l’âge
adulte. Le développement de l’enfant commence au moment de la première division
de l’œuf fécondé et se termine lorsque l’homme a atteint sa forme définitive et
devient capable de se reproduire. Il met en jeu deux processus distincts mais
très intimement liés : la croissance et la maturation. Donc, le développement
est l’ensemble des processus de croissance et de maturation depuis la
conception jusqu’à l’âge adulte.

La croissance est un processus quantitatif qui se traduit par la modification des


valeurs, des dimensions des organes et corporelles. Au niveau cellulaire, la
croissance correspond à l’augmentation du nombre des cellules et à l’augmentation
du volume cellulaire. C’est un phénomène continu, mesurable qui change de rythme
assez facilement. La croissance somatique est donc l’augmentation en taille, en
poids, en surface ou en volume selon les cas, des différentes parties du corps et de
tous les organes et tissus qui le composent.

Développement =l'ensemble des processus de croissance et de maturation


depuis la conception Jusqu’à l'âge adulte.

La maturation est un processus qualitatif qui se traduit par des modifications de la


structure, de composition et de fonctionnement des cellules, des tissus, des organes
ou des corps dans son ensemble. La maturation représente donc un
perfectionnement des structures et des fonctions dans l’évolution vers l’état adulte.
C’est un phénomène également contenu dont la vitesse se modifié facilement. Cette
vitesse varie aussi d’un enfant à l’autre mais le terme de la maturation est
sensiblement le même pour tous.

Pour apprécier et mesurer le développement somatique de l’enfant, nous devons


faire appel à des indicateurs de croissance et de maturation : il s’agit du poids, de la
taille, du périmètre crânien, du périmètre brachial, du périmètre thoracique, du
3
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

diamètre bi iliaque, du pli cutané, de la maturation sexuelle et des nombreux


dosages biochimiques ainsi que l’acquisition de la marche , la préhension, …..

1.1. Les étapes du développement


On distingue cinq périodes
1. la période intra-utérine avec 2 sous divisions
a) Période embryonnaire : de la conception à douze semaines = embryon (se
développe de la même manière chez toutes les femmes). Pendant la période
embryonnaire, on assiste à l’individualisation de l’embryon au sein de l’œuf
(embryogenèse – pendant les 4 premières semaines) et la mise en place de
ses principaux organes (organogenèse) et le modelage de son aspect
extérieur (morphogenèse) au cours du 2e mois. Pendant son développement,
une agression de l’œuf (embryopathie) risque d’entraîner la mort ou la
malformation congénitale grave.

b) Période fœtale : du 3e mois à la naissance. Durant cette période, l’embryon


devient fœtus. Jusqu’à la naissance, se déroulent parallèlement les
phénomènes de croissance et de maturation des structures mises en place
pendant la phase précédente.

2. La période de la première enfance ou petite enfance.


Cette période se caractérise par une vitesse de croissance rapide et l’enfant est
appelé successivement :
a) nouveau-né : de la naissance au 28e jour
b) nourrisson : de 1 mois à 2 ans : Petit nourrisson : de 1 mois à 11 mois ; Grand
nourrisson : 12 à 23 mois.

3. La deuxième enfance : de 3 ans à 5 ans.


C’est l’âge dit préscolaire où l’enfant perfectionne les acquisitions antérieures et
devient peu à peu capable de raisonner. Une certaine autonomie lente est acquise.
C’est une période de croissance lente.

4
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

4. La troisième ou la grande enfance


C’est l’âge dit scolaire : de 6 ans à 12 ans. L’enfant est en mesure de pouvoir
raisonner et va accumuler rapidement les connaissances intellectuelles.

5. La puberté
C’est la période de la maturation des fonctions de reproduction ; elle est
contemporaine de la mise en circulation des hormones sexuelles. La puberté
commence à des âges très variables selon les individus. Elle se traduit d’abord par
des modifications considérables de la vitesse de croissance en taille,
essentiellement du tronc. La forme du corps se modifie : élargissement du bassin
chez la fille, des épaules chez le garçon. Le visage, la voix, la répartition du tissu
graisseux, la forme musculaire, les fonctions respiratoires et circulatoires se
modifient rapidement.
Les organes génitaux et les caractères sexuels secondaires subissent une évolution
stéréotypée mais de rythme variable d’un individu à l’autre. Chez la fille, les
premières règles (ménarche) apparaissent 6 à 24 mois après le pic de croissance en
taille et l’ovulation suit de quelques mois.

1.2. Qu’est-ce qu’un développement physique normal ?


Pour être normal, le développement physique de l’enfant doit répondre à un certain
nombre d’exigence :
1. Il doit se situer autour d’une valeur moyenne ou médiane entre les limites de
distribution qui englobe 95% de la population de référence.
2. il doit avoir un rythme, une évolution, une vitesse se situant aussi autour de la
moyenne
3. Il doit être harmonieux : il ne doit pas y avoir de discordance entre les divers
secteurs de développement. On peut apprécier cette harmonie en rapportant
un caractère à l’autre par exemple le poids à la taille.

1.3. Les facteurs susceptibles de modifier le développement de l’enfant


1. Les facteurs génétiques (race, sexe, hérédité). Ils ont l’influence surtout sur la
vitesse de croissance et sur son ampleur.

5
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

2. Les facteurs environnementaux : alimentation, hygiène de vie (sommeil, respect


des rythmes de vie, des repas, …), hygiène corporelle, conditions socio-
économiques, conditions psychoaffectives, ….
3. Les facteurs hormonaux. Au moins trois hormones interviennent dans la
croissance en longueur et le développement en général :
 L’hormone thyroïdienne. Elle agit sur la croissance dès la naissance. Son
rôle est important pendant les huit premières années de la vie où elle
intervient notamment dans la maturation du cerveau. Elle est
indispensable à la croissance staturale et à la maturation osseuse.
 L’hormone hypophysaire. Elle joue un rôle important à partir de 3 au 4
ans. Elle agit sur la croissance en général et sur celle du squelette en
particulier, favorisant le développement des os. L’hormone stimule la
synthèse de protéines dans le cartilage de conjugaison. Elle stimule
aussi la sécrétion par le foie de la stomatomédine, l’hormone qui
augmente la multiplication des cellules de l’os. Ces cellules utilisent les
protéines normalement fabriqués pour former les tissus osseux.
 Les androgènes : ils interviennent au moment de la puberté dans la
croissance squelettique.

1.4. Le développement se déroule selon des modèles directionnels et


séquentiels commun à tout être humain.
1. Modèle céphalo-caudale = de la tête aux pieds
- Maintien de la tête avant de s'asseoir
- Se servir de ses yeux avant ses mains
- Se servir de ses bras avant ses mains
- etc.
2. Direction proximo-distale = de près à loin c.-à-d de la ligne médiane à la
périphérie
Ex emple: Maîtrise de l'épaule avant celle de la main
Bilatérale et symétrique
3. Développement par raffinement et intégration
= le développement global précède le développement précis

6
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Ex : main
Les diverses séquences de développement sont précises

L’ordre des différentes acquisitions est précis mais le rythme varie d’un individu à
l’autre.

A. LE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE
1. LA CROISSANCE PONDERALE

Le poids est le repère le plus précieux de la croissance de l’enfant. Il est très


sensible aux facteurs environnementaux et comporte une grande variabilité à la fois
à chaque âge et dans les deux sexes. Dans l’ensemble, la croissance pondérale
évolue assez régulièrement en diminuant cependant d’intensité au fur et à mesure
que le nourrisson devient plus âgé.

a) Comment évalue le poids ?

Après la naissance, le nouveau-né perd environ le 1/10 e de son poids de naissance


du fait de l’émission de méconium et des urines, de l’évaporation et d’une diète
relative. Normalement il retrouve le poids de naissance vers le 10 e jour (8 e – 15e j).

L’augmentation quotidienne est de 25 gr au cours du 1 er trimestre, 20 gr au cours du


2ème trimestre, 15 gr au cours du 3ème trimestre, 10 gr au cours du 4ème trimestre.
 

7
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Pour faciliter les calculs, il est commode d’adopter le schéma mnémotechnique


suivant qui permet d’être très rapidement fixé sur la croissance pondérale d’un
nourrisson.

De 0 - 3 mois : 750 gr/mois ; de 4 - 6 mois : 600 gr/mois ; de 7 – 9 mois : 450 gr/mois


et de 10 -12 mois : 300 gr / mois.

Puis on utilise les formules suivantes pour obtenir le poids idéal en Kg:

(Âge (année) x 2) + 8 jusqu’à 6 ans

et puis Age (en année) x 3 de 7 à 12 ans. (Puberté)


Le retard de croissance pondérale répond à la définition suivante :
 Paramètre P ou T inférieur à – 2 DS ;
 Changement de couloir (ralentissement de la vitesse de croissance) ;
 Croissance staturale ≤ - 2 DS par rapport à la taille cible

Selon GOMEZ : Poids/ Poids idéal pour l’âge.


 Normal: 90% à 110 % du poids idéal.
Retenons : l’enfant double son poids de naissance (PN) à 4 mois ; Il triple son PN
vers l’âge de 1 an, Il quadruple son PN vers 2 ans.

b) Comment peser l’enfant?
Il faut avoir une balance ; déshabiller l’enfant ; peser à la même heure ; avant le
repas, sur la même balance et par la même personne.

Fréquence des pesées : à la naissance, puis tous les jours jusqu’à 7 jours, puis 1 x /
semaine jusqu’à la 6e semaine et puis 1 fois par/mois jusqu’à 2 ans.

c) Courbe de poids et son interprétation.


La courbe de croissance permet d’une part de comparer l’enfant à la moyenne de
son âge ; et d’autre part d’apprécier la dynamique de sa croissance propre (vitesse
de croissance = le gain de croissance obtenu en un temps donné).

8
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 Percentile (P) = façon de classer les enfants de 1 à 100 pour le paramètre


étudié : poids / taille / P Crânien
Variation selon le sexe, la population étudiée, les revues vu l’augmentation
séculaire (= suivant les siècles) de la taille.
P50 = 50% des enfants sont en – dessous et au-dessus.
P25 = 25% des enfants sont en-dessous.

C'est important que l'enfant suive le même canal percentilaire

 pour suivre l'évolution de la croissance


 pour détecter toute déviation de la croissance
 pour déterminer :
- l'âge statural
- l'âge pondéral
- le poids idéal
- l'excès ou le déficit pondéral (%)= poids réel – poids relatif normal x1 00
poids relatif normal

9
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Dans une courbe de référence, un percentile représente la limite en-dessous


de laquelle se trouve le% correspondant de la population

- B.M.I. (Body mass Index) Ou Indice de QUETELET ou de masse corporelle


(IMC)
Utilisé surtout en cas de surpoids, d’obésité ou d’hypotrophie

Poids (en kilo)


IMC =
(T en m )²

Obésité si BMI > P97


Hypotrophie si BMI <P3

2. LA CROISSANCE STATURALE

La croissance staturale est moins rapide que la croissance pondérale ; cependant


elle a la même allure et est étroitement liée au processus d’ossification épiphysaire
des os longs. L’hérédité joue un certain rôle à partir de 3 ans. Mais l’influence la plus
importante provient de l’état de nutrition et de la présence des maladies, surtout les
maladies chroniques. Un enfant mieux nourrit et en bonne santé sera plus grand que
ses parents si ceux-ci ont souffert de moins bonnes conditions de vie.

Comment évolue la taille ?

La croissance du fœtus est très grande : A 1 mois de gestation, le fœtus mesure 1


cm (tête – pied) ; A 2 mois de gestation, le fœtus mesure 2 2 cm ; A 3 mois de
gestation, le fœtus mesure 32 cm ; A 4 mois de gestation, le fœtus mesure 42 cm ; A
5 mois de gestation, le fœtus mesure 5 2 cm ; A 6 mois de gestation, le fœtus mesure
5 x 6 = 30 cm ; A 7 mois de gestation, le fœtus mesure 5 x 7 = 35 cm ; A 8 mois de
gestation, le fœtus mesure 5 x 8 = 40 cm ; A 9 mois de gestation, le fœtus mesure 5
x 9 = 45 cm ; A 10 mois de gestation, le fœtus mesure 5 x 10 = 50 cm

Donc à la naissance, le nouveau-né à terme mesure 50 cm.

- Le 1e mois, il gagne environ 4 cm =4

10
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- Le 2e et le 3e mois, il gagne environ 3 cm =6


- Le 4e et 5e mois, il gagne environ 2 cm =4
Puis 1 cm/mois en moyenne =7
Total  : 21 cm arrondi 20 cm mais
peut gagner 25 cm.

Donc à 1 an, l’enfant mesure 50 cm + 20 cm = 70 cm ; 2 ans, l’enfant mesure 70 cm


+ 10 cm = 80 cm ; 3 ans, l’enfant mesure 80 cm + 10 cm = 90 cm ;
.
De la naissance à l’âge de 4 ans : phase de croissance rapide suivi de la phase de
croissance presque linéaire de l’âge de 4 ans à la puberté.
Elle est d’environ 5-6 cm/an (décroissance linéaire lente de la vitesse de
croissance). On peut aussi utiliser la formule suivante.

Vers 11 ans chez la fille, 13 ans chez le garçon, la croissance subit une accélération
pubertaire avec une vitesse moyenne passant à 7,5 cm chez la fille (maximum 9) et
à 8,5 cm chez le garçon (maximum 11). Le gain total est de 20 cm entre 10 et 14
ans chez la fille et 25 cm entre 12 et 16 cm chez le garçon. La différence de taille
finale entre les 2 sexes est 12 à 15 cm : 1,5 cm proviennent de la période périnatale,
6 cm sont attribués à l’intensité de la poussée staturale et 6,5 cm au décalage du
début de la puberté.
La croissance est très similaire dans les deux sexes, mais l’âge de la puberté étant
plus précoce (environ 2 ans) chez la fille, le garçon bénéficie d’une croissance pré
pubertaire plus longue. Ceci explique la différence de taille adulte d’environ 13 cm,
au profit du garçon.
Les segments inférieurs et supérieurs : Le segment inferieur représente les
membres inférieurs (distance pubis-sol). Le segment supérieur constitue le reste :
tête, cou et tronc.
La taille cible génétique correspond à la formule suivante : moyenne de la taille du
père et de la mère + (garçon) ou – (fille) 6,5 cm. Elle permet une estimation de la
taille de l’enfant en fonction de celle de ses parents, et est à pondérer selon le gain
générationnel (environ 2,5 cm).

11
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Comment mesure-t- on la taille ?


 Avant 3 ans, en position couché (nécessité d’une aide pour maintenir le
membre inférieur droit en appuyant sur le genou) ;
 Puis en position debout

Courbe de croissance et son interprétation. Idem que pour le poids.

3. LA MATURATION OSSEUSE

La maturation osseuse est basée sur l’étude de l’apparition progressive du centre


d’ossification des cartilages épiphysaires ou des os courts. Il existe une variation
normale autour de l’âge moyen d’apparition.

Par convention (MONACO 1906), on étudie le squelette gauche.


Jusqu’à 6 mois environ, on utilise une méthode de cotation d’une radiographie du
membre inferieur( gauche) de profil qui consiste à repérer et coter différent point
d’ossification des cartilages ; on se reporte ensuite aux tables de notes totales
donnant l’âge osseux.
De 6 mois à la fin de la puberté, on utilise la radiographie du poignet et de la main
gauche en comparant, globalement et os par os, l’aspect du cliché à des
radiographies caractéristiques des différents âges (dans chacun des 2 sexes) qui
sont répertoriées dans un atlas de Greulich et Pyle. On détermine aussi l’âge
osseux c’est-à-dire l’âge noté pour la radiographie se rapprochant le plus de celle du
sujet étudié

L’ossification des os du crâne commence par le centre de telle sorte que les angles
restent fibreux pendant longtemps. Les points de jonction des angles comprennent
deux espaces membraneux ou fontanelles : La petite fontanelle, postérieure, entre
les pariétaux et l’occipital. Elle se ferme habituellement avant l’âge de 2 mois. La
grande fontanelle, antérieure, entre les pariétaux et le frontal. Elle se ferme entre
l’âge de 12 et 15 mois.

12
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

La fontanelle est une sorte de fenêtre sur le cerveau ; elle est déprimée en cas de
déshydratation et bombée en cas méningite.

Le développement de la tête est en rapport avec la croissance du cerveau ; celle-ci


est très rapide dès la naissance jusqu’à 6 mois, puis rapide jusqu’à 6 ans, âge
auquel elle atteint presque 90 % de sa croissance.
On peut objectiver ce développement par la mesure du périmètre crânien (PC):
circonférence passant par les bosses frontales et l’occipital. A la naissance, le PC
est d’environ 35 cm ; A 6 mois, le PC est d’environ 42 cm ; A 1 an, PC est d’environ
47 cm ; A 2 ans, PC est d’environ 48 cm ; A 3 ans, PC est d’environ 49 cm ; A 4 ans,
PC est d’environ 50 cm ; Puberté, PC est d’environ 55 cm.
Le PC augmente de 12 cm la première année dont 5 cm au cours des 3 premiers
mois. On peut au cours de cette période, le relier à la T (taille) en fonction de la
formule suivante
PC=T + 10 ±1,5 cm
2
Le PC sera de 50 cm à 4 ans et ne s’accroitra jusqu’à l’âge adulte que de 5 à 6 cm
environ.

4. LA MATURATION DENTAIRE

Elle est étudiée à partir des âges d’éruption des premières et deuxièmes dentitions.
L’état de nutrition influence peu l’âge d’éruption des dents ; celui-ci dépend de
l’hérédité et des hormones de croissance. C’est davantage la structure des dents qui
peut être modifiée par la nutrition.

Deux dentitions successives évoluent au cours de l’enfance


Dentition temporaire ou dents de lait.
La première dent sort généralement vers l’âge de 6 mois, mais souvent plus tard.
Les 8 incisives apparaissent entre 6 et 12 mois habituellement dans l’ordre suivant :
2 incisives médianes inférieures ; 2 incisives médianes supérieures ; 2 incisives
latérales supérieures ; 2 incisives latérales inférieures. Et puis les 4 premières
molaires entre 12 et 18 mois, les 4 canines entre 18 et 24 mois et les 4 deuxièmes
molaires entre 24 et 30 mois.
13
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

En général, on accuse la dentition de nombreux troubles ; cependant elle ne cause


que des troubles légers : salivation plus abondante, rougeur de la face, nervosité,
agitation liée à la douleur locale qui empêche l’enfant de dormir (l’éruption dentaire
s’accompagne d’une inflammation gingivale); trouble digestif passager (diarrhée),
petite poussée fébrile et parfois d’adénopathies cervicales.

Un retard sérieux de la dentition s’observe dans le cas de rachitisme. D’autre part, il


arrive que des enfants aient des dents avant les temps habituels ou que l’ordre
d’apparition des dents n’est pas respecté : ces 2 derniers faits n’ont aucune
importance

A des rares exceptions près, l’enfant naît sans dents

Dents définitives (2e dentition).

Les premières dents définitives sont les dents de 6 ans : premières grosses molaires
qui se placent derrière la rangée des dents de lait.

Entre 6 et 12 ans, les dents de lait commencent à tomber et sont remplacées au fur
et en mesure par des dents définitives. Ainsi sont remplacé à 7 ans : 4 incisives
médianes ; à 8 ans : 4 incisives latérales ; à 9 ans : 4 premières prémolaires ; à 10-
11 ans : 4 secondes prémolaires ; vers 10 ans : 4 canines ; vers 12 ans : 4
deuxièmes (grosses) molaire ; entre 17 et 25 ans : 4 troisièmes (grosses) molaires
ou dents de sagesse.

N.B. il faut tenir compte de la grande variabilité de l’apparition des dents chez les
enfants. Cet indicateur est donc moins fiable que le poids et le taille.

5. LA MATURATION SEXUELLE

La puberté peut se définir comme :


14
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 la période du passage de l’état enfant à l’état adulte 


 l’adaptation du corps à la fonction de reproduction
 l’acquisition des capacités permettant de répondre au monde des adultes

Cette période comporte plusieurs types de modifications : Génitale : acquisition de la


maturation sexuelle ; Corporelle : poussée de croissance, modification de la
silhouette et des proportions du corps ; Psychiques : modifications de la personnalité
et du comportement.

La maturation sexuelle est étudiée à partir des caractères sexuels secondaires par
comparaison avec les aspects répertoriés selon les stades de TANNER

La lettre G correspond au stade de développement Génital chez le garçon.


- Stade G1, infantile. Pénis < 2,5 cm de la symphyse pubienne au bout du
gland. Les testicules ont également un grand axe < 2,5 cm
- Stade G2, début de puberté. Le scrotum prend un aspect plissé et
pigmenté : les testicules augmentent de volume (2,5 à 3,2 cm). Pas de
modification de pénis
- Stade G3, allongement du pénis, poursuite de l’augmentation de volume
testiculaire [3,75 cm– (3.3-4)] et scrotum
- Stade G4, allongement et épaississement du pénis, développement du
gland, augmentation du volume testiculaire (4,1 – 4,5 cm = 20 ml)
- Stade G5, longueur des testicules > à 4,5 cm. Pénis et scrotum de type
adulte.

G1 : longueur testicule < 2,5 cm

G2 : longueur testicule 2,5-3,2 cm


La lettre P correspond à la pilosité (garçons et filles) :
- P1, infantile, absence des poils

G3 : longueur testicule 3,3-4,0 cm


15
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- P2, quelques poils longs, légèrement pigmentées, base de la verge chez le


garçon ou le long des grandes lèvres chez la fille
- P3, poils longs, noirs, bouclés s’étendant sur le pubis
- P4, poils longs, noirs, bouclés, plus denses, distribution triangulaire sur le
pubis, adulte mais surface restreinte
- P5, poils longs, noirs, bouclés, à quantité et distribution adulte
- P6, distribution losangique des poils par extension vers le pubis et face
interne des cuisses, physiologique chez le garçon, tension d’hyper
androgénie chez la fille

La lettre M correspond au développement mammaire


- M1, pré pubère
- M2, apparition du bourgeon mammaire
- M3, élargissement et saillie du sein et de l’aréole
- M4, élargissement additionnel du sein. Aréole au-dessus du plan du sein.
Projections en avant de l’aréole et du mamelon.
- M5, sein du type adulte, aréole pigmentée, seul le mamelon fait saillie ;
aréole et sein sur le même plan

La lettre A correspond au développement de la pilosité axillaire


Le développement axillaire survient plus tardivement dans la puberté.
16
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- A1, absent
- A2, intermédiaire
- A3, adulte

Pic de croissance chez le garçon: 6 mois après le développement testiculaire


(d'abord testicule puis grandi)
Pic : 2,5 ans > G2

Pic de croissance chez la fille: 6 mois avant le développement de la glande


mammaire (d'abord grandi puis sein)

Pic : 1 an > M1
CHRONOLOGIE DU DEVELOPPEMENT PUBERTAIRE
Garçon
Stades Age moyen Limites normales
Stade G2 111/2 ans 9 – 14 ans
Début poussé de croissance 121/2 ans 101/2 – 16 ans
Stade P2 121/2 ans 10 – 15 ans
Début de croissance Pénis G3 13 ans 11 – 141/2
Début mue voix 131/2 ans 11 – 16
Début pilosité axillaire 14
Début moustache 14
G5P5 151/2 14 – 18 ans
Fille
Stades Age moyen Limites normales
Début poussé de croissance 10 ans ½ 8 – 121/2
M2 11ans 8 – 13 ans
P2 11 ans ½ 8 – 14 ans
Début pilosité axillaire 12 ans
Menarche 13 ans 10 – 161/2
M5P5 (fin puberté) 15 ans 12 – 18 ans
D’autres modifications apparaissent de façon séquentielle :
- chez le garçon :

17
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 Pilosité axillaire, variable, souvent vers le stade IV, mais pouvant manquer ;
 Pilosité faciale plus tardive, de quelques mois ou années après le stade V ;
 Modification de la musculature (épaules > bassin) ;
 Gynécomastie transitoire fréquente aux stades III ou IV, dans 30% des cas ;
 Spermatogenèse acquise au stade V.
- Chez la fille :
 Développement des grandes puis des petites lèvres et du clitoris ;
 Pilosité axillaire tardive, aux stades III ou IV ;
 Les règles apparaissent 2 ans après le début de la puberté et les cycles
irréguliers, le plus souvent, au cours des deux premières années ; elles sont
anovulatoires dans les 12-18 premiers mois.

La puberté est marquée également par une accélération de la vitesse de croissance


linéaire stable (4 à 5 cm/an). Le pic de croissance pubertaire est atteint au bout de
18 mois pour ensuite décroître et s’arrêter au bout de 4 à 5 ans.
La puberté de la fille précède celle du garçon de 1 an, le pic de croissance le
précède de 2 ans du fait d’une plus grande sensibilité du cartilage de croissance aux
œstrogènes.
Cette croissance intéresse les os longs avec un rapport segment inférieur/segment
supérieur > 1, mais aussi le rachis.

Etats pathologiques
Puberté précoce : il s’agit de l’apparition précoce des signes pubertaires : M2 < 8
ans chez la fille ; G2 < 9 ans chez le garçon.
Retard pubertaire : Le retard pubertaire se définit par l’absence de signes de début
pubertaire :
 Chez la fille, après l’âge de 131/2 ans (M2) ou l’absence des règles après 15
ans ;
 Chez le garçon, après l’âge de 14-15 ans.

Un retard à l’apparition des signes pubertaires est habituel au cours des maladies
chroniques comme les cardiopathies congénitales cyanogènes, thalassémies et
drépanocytose, où hypoxie chronique est le facteur en commun.

18
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Télarche précoce. Il s’agit d’une petite fille qui présente un développement


mammaire (M2-M3) au cours des premières années (< 7 ans). Il peut s’agir d’une
augmentation de l’activité gonadique en rapport avec les stimulines hypophysaires
un peu plus élevées que ne le voudrait l’âge de l’enfant ou d’une sensibilité accrue
des récepteurs. La régression est habituelle en quelques mois.

Pubarche précoce : Il s’agit dans 90% des cas d’une fille qui présente vers l’âge de
3-5 ans une pilosité pubienne isolée, associée à une accélération de la croissance,
avec un âge osseux en rapport avec l’âge statural.

Attention : La puberté dure entre 2 et 3 ans chez la fille et entre 3 et 5 ans chez le
garçon

6. AUTRES INDICATEURS.

 La mesure du périmètre brachial (PB)


Mesuré par convention du côté gauche, à mi-distance entre l’acromion et
olécrane. Il évalue la masse musculaire (aussi que l’état des graisses) Pendant
les 5 premières années de la vie, PB : 140 – 170 mm
115 – 139 mm : malnutrition : modérée
< 115 mm : malnutrition : sévère
Il peut être utilisé pour calculer le rapport PB/PC : normal : >= 0,32
En cas de malnutrition, le rapport descend < 0,30. Si < 0,25 : malnutrition sévère.

 Les défenses contre l’infection : Elle varie en fonction de l’âge. Pendant la


grossesse, les anticorps fabriqués par la mère sont transmis à l’enfant à travers
le placenta. Ils persistent après la naissance en diminuant progressivement
jusque vers six mois. Le nouveau-né est donc protégé si sa mère est protégé par
les anticorps suite à une infection naturelle ou à une vaccination. Cependant, ces
défenses ne sont pas suffisantes ni contre la coqueluche ni contre la tuberculose
etc. De plus, à partir du troisième mois, l’enfant n’est de toute façon plus

19
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

protégé ; il doit construire sa propre défense c à d fabriquer lui-même ses


anticorps, en fonction des antigènes qu’il va rencontrer autour de lui.

 Le développement du système nerveux. Les cellules du cerveau continuent à se


multiplier jusqu’à 6 mois après la naissance, si l’apport protéique et calorique est
suffisant. Après cet âge, les structures et les fonctions continuent à se
perfectionner sans augmentation du nombre des cellules, mais en accroissant
intensément le réseau des connections entr’elles. Tout ce travail est terminé à 90
% à l’âge de 6 ans. C’est dire tout l’importance de l’environnement et de la
nutrition durant cette période. Les nerfs périphériques s’enveloppent d’une
graisse particulière, la myéline, qui leur permet de conduire l’influx nerveux.

B. DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR

Le développement psychomoteur de l’enfant est un phénomène complexe de


maturation qui se déroule selon des facteurs complémentaires et indissociables. Il
englobe d’une part les acquisitions motrices et d’autre part la progression des
fonctions cognitives, de la communication et de l’interaction sociale de l’enfant.

Les critères d’appréciation du développement sont en grande partie liés à la


motricité pendant les premiers mois, pour devenir toujours plus variés ensuite et
inclure la communication verbale et graphique, la faculté d’adaptation sociale, l’a
faculté d’abstraction et de raisonnement.

Le développement psychomoteur est le résultat de la dotation congénitale


d’intelligence (facteurs héréditaires polygéniques), de l’état de santé générale de
l’enfant, de l’intégrité de son milieu et de la qualité de stimulation de son
environnement (liens mère-enfant).

L’appréciation et la surveillance du développement psychomoteur de l’enfant est une


constante dans l’appréciation de l’enfant, quel que soit son âge. Cela est d’autant
plus important que l’enfant est petit car au cours des deux premières années de vie
le développement cérébral se poursuit, aussi bien en volume qu’en maturation.

20
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Cette maturation progressive se révèle par une modification et une amélioration des
performances motrices mais aussi psychosensorielles et affectives. L’examen
neurologique objectif de l’enfant fait partie intégrante de l’évaluation car il apporte
non seulement des renseignements sur une éventuelle pathologie touchant le SNC,
mais est capable d’apprécier, chez le nouveau-né en particulier, le degré de la
maturation cérébrale.

L’appréciation du nouveau-né se fait selon quatre grands axes :


 tonus passif, spontané, caractérisé par une hypertonie des membres et une
relative hypotonie axiale d’intensité variable avec le terme ;
 tonus actif, réactionnel, renforçant le tonus de base ;
 recherche des automatismes moteurs, ou reflexes archaïques, dont la
présence et l’élaboration ont une chronologie particulière, correspondant à un
fonctionnement encore sous-cortical de l’enfant, et dont la disparition
progressive au cours deux premier trimestre ou semestre de vie est la norme.
 Comportement : mobilité spontanée, réactivité motrice et sensorielle ;
structuration des périodes de veille-sommeil.

L’examen du nourrisson ne peut se faire qu’en ayant connaissance de ses


antécédents néonatals, ou autres, et des performances qu’il a réalisé, en raison de
la nécessité d’une évaluation comparative, de ses acquisitions motrices,
sensorielles, ou relationnelles (sociales).
 Acquisitions motrices. L’hypertonie « réflexogène » périphérique du nouveau-
né va progressivement s’atténuer au cours des premiers mois pour faire place
à une hypotonie relative permettant l’acquisition d’une motricité volitionnelle,
sous le contrôle de la vue, avec prédominance de la fonction de la
préhension. Le tonus axial, au contraire, va se renforcer permettant une tenue
de la tête, puis de l’axe corporel en toutes circonstances permettant
d’acquérir progressivement la station verticale (assise puis debout).
 Acquisitions sensorielles et sociales. Sous l’influence des stimuli visuels ou
sonores, l’enfant va interagir avec son entourage et ces acquisitions sont liées
de façon étroite, dans une chronologie variable d’un enfant à l’autre dans les
délais. Un défaut sensoriel va être un handicap majeur, en ce sens qu’il

21
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

perturbe non seulement l’organe touché, mais les « données » qu’il reçoit, et
qui sont nécessaires à la structuration de l’appréciation du monde extérieur et
de la vie relationnelle.

La poursuite du développement moteur se poursuit chez l’enfant plus grand sur le


plan moteur, après l’acquisition de la marche, l’enfant apprendra progressivement à
courir, monter un escalier, faire du vélo, toutes activités demandant un effort
important d’assimilation avant de devenir un automatisme moteur acquis.

Le développement des fonctions cognitives, de raisonnement et des capacités


d’abstraction sera également progressif, et mis en évidence dans les capacités
scolaires et d’apprentissage de l’enfant.

Types d’acquisitions lors du DPM du nourrisson


 Acquisitions motrices et posturales (tonus)
 Acquisitions manuelles (préhension puis graphisme)
 Acquisition du langage (compréhension puis expression)
 Acquisitions sensorielles

22
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

PRINCIPALES ETAPES DU DEVELOPPEMENT PSYCHOMOTEUR DE L’ENFANT DE 1 A 30 MOIS.

A .DEVELOPPEMENT POSTURAL
Développement psychomoteur 3
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 15 16 18 21 24 0
Sur le ventre, soulève tête épaule x
Sur ventre, s'appuie sur les avant-
bras x
Maintien de la tête x
Station assise avec soutien X
Tenue verticale, supporte une partie
de son poids x
Se soulève jusqu'à la position assise x
Se tient debout avec appui x
Marche une main tenue x
Marche seul x
Court sans tomber, monte et
descend les escaliers. x

23
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

B.PREHENSION
Développement psychomoteur
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 15 16 18 21 24 30
Tend la main vers l’objet x
Saisit cube au contact X
Enlève cube à la vue X
Saisit 2 cubes, un dans chaque main X
Saisit la pastille entre le pouce et
l’index X
Lâche le cube dans la tasse X
Donne les objets facilement x
Fait une tour de 2 cubes X
Tourne les pages d’un livre X
Imite trait vertical et horizontal X

24
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

C.LANGAGE
Développement psychomoteur
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 15 16 18 21 24 30

25
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Cris, grognement X
Différenciation des cris et des
vocalises x
Début du babil X
Premières dissyllabes X
Répète un son entendu X
Jargonné dit 3 mots X
Nomme 1 ou montre 2 images X
Début d’association de 2 mots X
Première phrase, 3 mots dont un
verbe X
Emploie le pronom « je » x

D. SOCIABILITE
Développement psychomoteur
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 15 16 18 21 24 30

26
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Sourit aux visages familiers x


Tend les bras pour être porté X
Participe aux jeux d’enfants x
Participe à son habillage X
Imite l’adulte dans ses tâches
ménagères x
Joue avec les autres enfants X
Demande d’aller aux toilettes x
Dit son nom, son prénom x
Boit correctement dans son verre x

E. VISION
Développement psychomoteur 1 2
MOIS 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 5 16 18 1 24 30
Fixe du regard X
Suit des yeux X
Poursuite 180° X
Coordination oculo-manuelle X
Orientation au son x

27
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

28
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Acquisitions sensorielles :

 vue :

- tourne la tête vers le bruit

- voit des ombres claires et foncées

- se tourne parfois vers la fenêtre

- vers 5-6 semaines : il commence à distinguer un peu plus

Le nourrisson voit tout Il distingue le vert Il voit toutes les vision

en noir et blanc. et le rouge couleurs et mature

commence à

apprécier les distances

 odorat
- leur odorat est très développé !
- reconnaît l'odeur de leur maman
 goût : très développé sur le sucré.
 Tactiles : il a des sensations → massage

Retard de développement psychomoteur


Le terme de retard psychomoteur, utilisé pour parler d’une anomalie du
développement d’un nourrisson ou d’un enfant, par rapport à des normes établies
sur des enfants du même âge, englobe des problèmes tout à fait différents, dans
leur mécanisme, évolutivité, ou pronostic. L’abord de ce nourrisson nécessite de
bien connaitre les différentes étapes du développement psychomoteur normal.

Il n’y a pas un, mais des retards psychomoteurs.


 Certains sont évolutifs, les plus rares, se particularisant par le fait qu’il n’y a
pas seulement une stagnation dans les acquisitions, mais une perte
progressive de ce qui a pu être antérieurement acquis, traduisant un
processus évolutif, souvent dégénératif.

29
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 La plupart sont « fixes », ou non évolutifs, mais donnant une sémiologie


différente avec l’âge en fonction des capacités d’apprentissage résiduelles. Ils
peuvent être :
 Globaux (=homogène), touchant aussi bien les capacités motrices
qu’intellectuelles ; tous les types d’acquisitions sont concernés.
 Dissociés (=hétérogène ou spécifique), prédominant sur un secteur ;
un seul type d’acquisition est concerné par exemple :
- infirmité motrice cérébrale (IMC) avec des troubles moteurs majeurs,
mais, une intelligence normale,
- déficience mentale, où les capacités d’apprentissage sont réduites,
mais motricité normale.

Signes d’alertes de retard psychomoteur


 Absence de tenue de tête à l’âge de 4 mois ;
 Persistances des reflexes archaïques à l’âge de 6 mois ;
 Absence de tenue assise, mauvaise préhension volontaire à l’âge de 9 mois ;
 Pas de marche à l’âge de 18-24 mois ;
 Absence de parole à l’âge de 2 ans et absence de phrase à l’âge de 3 ans.

CHAPITRE II : ALIMENTATION DE L’ENFANT

I. BESOINS ALIMENTAIRES.

Un besoin nutritionnel se définit comme la quantité minimale d’un nutriment qui doit
être régulièrement absorbée pour assurer une nutrition normale chez un individu en
bonne santé. Le terme sous – entend chez l’enfant plusieurs grands principes de
nutrition : la nécessité d’apporter une alimentation équilibrée, adaptée à la maturité
des fonctions digestives et rénales de l’enfant (en particulier du nouveau-né et du
nourrisson) ; le respect de l’aspect quantitatif et qualitatif ainsi que le but d’un
développement optimal et non maximal.

30
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les besoins alimentaires sont particulièrement important pendant la période pré- et


post-natale à cause de la vitesse de croissance très élevée. Si la croissance s’arrête
pour une raison quelconque (malnutrition, infections, maladies), on observe un
phénomène de rattrapage pendant la convalescence, c’est-à-dire une accélération
de la vitesse de croissance comblant le déficit. Mais ce rattrapage ne sera pas
complet si l’arrêt de la croissance se prolonge à un moment où la vitesse de
croissance est très élevée.

Une alimentation qualitativement ou quantitativement inadéquate aura des


répercutions non seulement au niveau staturo-pondéral mais également sur le
développement psychomoteur car la vitesse de croissance du cerveau est maximale
en fin de grossesse et pendant les 12 premiers mois. En effet, si la multiplication des
neurones s’effectue autour de 20 semaines de gestation, la multiplication des
cellules gliales est maximale pendant les 3 mois qui suivent la naissance ; en outre
pendant la première année, on assiste à un processus intense de myélinisation et de
dendrification.

Une alimentation adéquate doit fournir à l’enfant les calories et les éléments
nécessaires à la croissance et au fonctionnement harmonieux de l’organisme.

A. Besoins énergétiques

De l’énergie est nécessaire pour couvrir : le métabolisme de base, l’action


dynamique spécifique des aliments, la thermorégulation, l’activité et la croissance
chez l’enfant.

1. Métabolisme de base ou Dépense énergétique (DE) de base. Chez l’adulte le


métabolisme de base est mesuré au repos, allongé et dans une ambiance
proche de la neutralité thermique chez un sujet à jeun depuis 12 heures; il
correspond à la dépense d’énergie nécessaire pour le fonctionnement des
organes. Chez l’enfant cette dépense d’énergie est appelée « métabolisme
minimal » parce que le nourrisson ne tolère pas un jeûne prolongé. L’enfant a
besoin de 2 fois plus d’énergie par kilo pour son métabolisme « de base » que
l’adulte (50 kcal/kg/j) ; ceci est en grande partie explicable par le fait que chez le
31
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

nourrisson, le cerveau et le foie ont un poids proportionnellement plus élevé que


chez l’adulte. En effet, la consommation d’énergie par unité de poids varie selon
les organes et elle est nettement plus élevée dans le foie et le cerveau que dans
les muscles ou la peau.
La DER (dépense énergétique de repos) est de l’ordre de 50-70 Kcal/kg/j
avant 1 an, 40-50 kcal/kg/j de 1 à 10 ans, et 30-40 kcal/kg/j de 10 -15 ans.

2. L’action dynamique spécifique des aliments (ADS) représente le supplément de


dépenses énergétiques pour la digestion et le métabolisme des aliments ; Elle
existe également lors d’une alimentation parentérale totale. L’ADS est surtout liée
au métabolisme des protéines ; globalement, elle représente 3 à 6 kcal/kg/j.

3. thermogenèse et thermolyse. On perd de l’énergie (chaleur) par conduction,


convexion, radiation et évaporation. Si l’enfant a froid, il consomme un
supplément d’énergie pour produire de la chaleur et maintenir sa température.

La DE de la thermorégulation varie en fonction de l’environnement thermique,


de l’âge de l’enfant et de sa protection vestimentaire. L’hyperthermie
augmente sa DE de 6-9 kcal/kg/j par degré de température corporelle
supplémentaire.

4. Activité physique. L’activité physique peut entrainer transitoirement un


doublement ou un triplement de la consommation d’oxygène si l’enfant s’agite ou
pleure. Faible avant l’âge de 6 mois (10-20 kcal/kg/j, elle augmente ensuite pour
atteindre 25-40 kcal/kg/j jusqu’à 1 an. C’est chez l’adolescent qu’elle est la plus
variable.

5. Croissance. Contrairement à l’adulte, l’enfant est en croissance et il nécessite un


apport énergétique supérieur à ses dépenses. Cette énergie pour la croissance
se dépose sous forme de nouveaux tissus contenant des protéines, des
graisses, des minéraux et de l’eau. Les réserves en sucre, c’est-à-dire en
glycogène, sont faibles : elles ne représentent que 1 % du poids corporel.
L’énergie est mise en réserve sous forme de graisse parce que le glycogène est
très hydraté et moins calorique. La mise en réserve sous forme de glycogène

32
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

entrainerait un triplement du poids corporel. La quantité d’énergie requise pour la


croissance peut être estimée à partir de la composition de l’organisme qui varie
avec l’âge.

Besoins énergétiques journaliers.

Les besoins énergétiques (kcal/kg/j) du nourrisson pendant les 3 premiers mois


Maintenance  Métabolisme « basal »  50-60
 ADS  3-5
 Thermorégulation  2-10
 Activité physique  5-15
Croissance  Coût de la synthèse  5-10
 Croissance des tissus  30-50
TOTAL  95-150

Les besoins énergétiques sont d’autant plus grands que l’enfant est jeune et / ou en
croissance rapide (3 premières années, puberté).
En général, les besoins énergétiques de l’enfant se présentent comme suit sur le
plan quantitatif :
 Prématuré  : 130 Kcal/kg/j
 0 - 3 mois  : 120 Kcal/kg/j
 3 – 12 mois  : 110 Kcal/kg/j
 1 – 3 ans  : 80 – 90 Kcal/kg/j
 4 – 6 ans  : 70 – 80 Kcal/kg/j
 7 – 9 ans  : 55 – 70 Kcal/kg/j
 10 – 12 ans  : 45 – 50 Kcal/kg/j
 Puberté  : 50 – 55 Kcal/kg/j

Chez l’adulte, la croissance étant terminée, ces besoins doivent couvrir le


métabolisme de base et ils varient surtout en fonction de l’activité physique ; ils sont
de l’ordre de 30 à 40 kcal/kg/j.

Dans les recommandations, on parle de besoins énergétiques moyens car il existe


d’importantes variations individuelles. L’enfant a déjà des capacités de régulation de
son alimentation suivant ses propres besoins énergétiques.

33
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

On peut aussi utiliser les formules de Hallyday en fonction du poids de l’enfant  pour
calculer la quantité de kilocalories nécessaire:
- Pour les 10 premiers kilogrammes : 100 cal/ kg
- Pour les 10 suivant : 50 cal/ kg
- Pour le reste du poids : 25 cal/ kg

Ex: A 10 ans avec un poids de 30 kg (100 x 10) + (50 x 10) + (25 x 10) =


1000+500+250 = 1750 Cal.

Attention :il y a risque de surévaluation pour l’obèse et de sous-évaluation chez


l’hypotrophique dans le calcul de la ration en fonction du poids

La destinée de l’apport calorique (en ordre décroissant) se présente comme suit :


 le métabolisme de base
 le renouvellement et la synthèse de tissus nouveaux (croissance)
 les pertes énergiques diverses (thermorégulations)
 l’activité musculaire (souvent après 6 mois)
 l’action dynamique spécifique (augmentation du métabolisme due à l’ingestion
de nourriture).

L’apport calorique destiné à couvrir le métabolisme de base et les pertes


énergétiques est « peu compressible » ; en cas de carence calorique, c’est bien
évidemment la part destinée à l’activité physique qui est réduite puis très rapidement
la part destinée à assurer la croissance. Plus la croissance est rapide, plus elle sera
altérée par un déficit énergétique.

Besoins liés à la croissance


Pendant la première année, un nourrisson grandit de 25 cm (sa taille s’accroît donc
de 50 %) et il prend 6 kg (son PN triple pratiquement). Pendant les phases de
croissance rapide (3 premières années, puberté), les besoins énergétiques destinés
à la croissance sont élevés. On estime qu’il faut environ 5 cal pour un gain de
poids d’un gramme.

34
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Pendant la croissance, la composition corporelle change avec diminution de l’eau


totale, augmentation de la masse maigre et de la masse grasse qui atteint son
maximum à 6 mois. Au cours des premiers mois, le gain de poids est constitué de
3,3 g/kg/j de lipide (41 % de gain) et de 1 g /kg / j de protéines (14 % du gain).

Il faut par ailleurs souligner l’importance prépondérante de la croissance cérébrale


qui représente à elle seule 50 % des dépenses énergétiques de croissance au cours
des 6 premiers mois de vie.

Les calories sont apportées dans l’alimentation par les glucides (4 cal/g), les protides
(4 cal/g), les lipides (9 cal/kg).

Après diversification, l’équilibre recommandé est le suivant :


- 12 à 15 % des calories protidiques
- 30 à 35 % des calories lipidiques
- 50 à 65 % des calories glucidiques
Ces trois groupes ne sont pas interchangeables.
L'équilibre entre les 3 catégories de macronutriments s'explique par deux notions
simples d'utilisation métabolique:
- L'action dynamique spécifique représentant la fraction de l'apport énergétique
alimentaire obligatoirement dispersée en chaleur. Élevée pour les protides, elle est
faible pour les glucides. Ainsi pour disposer de 100 Cal, il faut 106 Cal glucidiques,
114 Cal lipidiques, 140 Cal protidiques.
- Les différences métaboliques pour une mise en réserve: pour stocker 100 Cal sous
forme de graisses de réserve, il faut : 101 Cal lipidiques, 120 Cal glucidiques (15%
de perte), 145 Cal protidiques (31% de perte).

De façon schématique et pour simplifier, on doit concevoir les protéines comme des
sources de « matériel de construction tissulaire » et non comme du « carburant »
énergétique.

Avant la diversification, le lait maternel assure une croissance optimale alors que sa
composition est toute différente ; il apporte :
 10% des calories protidiques,

35
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 30 à 50% des calories lipidiques.


 40 à 60% des calories glucidiques
Retenons ceci :

Pendant l'allaitement maternel exclusif l'apport calorique (non protidique) est


apporté de façon équivalente par les graisses et les sucres

A.1. BESOINS EN GLUCIDES

Les glucides ont essentiellement un rôle d’apport calorique. Ils ont la propriété
d’apporter des calories sans charge osmotique pour le rein. Le glucose étant
l’aliment énergétique essentiel du cerveau, les besoins en glucides doivent être
couverts en permanence. Or, les réserves glucidiques de l’organisme sont peu
importantes. Par exemple, le fœtus ne commence à mettre du glycogène en réserve
dans le foie qu’à partir du dernier mois de grossesse (36ème semaine) et la
consommation cérébrale épuise celle-ci en quelques heures. La consommation de
glucose chez le jeune nourrisson est de l’ordre de 6 à 8 g/kg/j qui doivent être
apportés par l’alimentation ou par une production endogène (néoglucogenèse).

SUCRE ALIMENTAIRES.
a) Les monosaccharides (les oses simples) :
 Glucose (dextrose en anglais) pur ou venant de l’hydrolyse intestinale est le
sucre type mais il ne peut être utilisé à une dose supérieure à 5 %. (fruits,
miel, raisin)
 Fructose : il est présent dans le fruit et le miel ou issu de l’hydrolyse du
saccharose.
 Galactose (lait). Le galactose entre dans la constitution des cérébrosides,
donc de la substance cérébrale.

b) les disaccharides ou oligosaccharides


 Le lactose = glucose + galactose (uniquement dans le lait).
 Le saccharose (sucrose en anglais) = glucose + fructose : extrait du suc de
betterave ou de canne à sucre, également présent dans certains fruits est

36
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

bien toléré mais il est à l’inverse très sucrant et très cariogènes ; son apport
doit rester inférieur à 10 % des AET.
 Le maltose =glucose + glucose. (malt et résultat de l’hydrolyse de l’amidon)

c) les polymères de glucose ou polysaccharides (amidon et malto-dextrines)


 l’amidon est le sucre principal de l’alimentation. C’est le principal glucide de
réserve du monde végétal : tubercules (pomme de terre), racines (manioc),
graines (riz, maïs). Il est formé de deux types de polysaccharides (amylose -
polymère linaire d’environ 200 glucoses - et amylopectine - polymère
d’environ 1000 glucoses).
 Les malto-dextrines sont des oligomères (6 à 10 molécules de glucose) sont
bien absorbées. Les maltodextrines n’existent pas dans la nature ; mais elles
résultent de l’hydrolyse partielle et industrielle de l’amidon ; elles sont
directement solubles dans l’eau et, contrairement à l’amidon, elles ont une
saveur plus ou moins sucrée.

d) les fibres alimentaires.


= la cellulose dans la peau des fruits, l’enveloppe des graines, des feuilles et
tiges des plantes comestibles.
=les pectines et l’hémicellulose forment une matrice entourant la cellulose
dans la paroi cellulaire.
Les fibres alimentaires non digestibles et non assimilables (son de blé,
chou, pomme) jouent un rôle biologique important, en particulier du fait de
leur pouvoir de rétention d’eau. Ces propriétés sont utilisées pour le
traitement diététique de la constipation. Les fibres non assimilables
favorisent la croissance bactérienne (fibres fermentescibles). Sous
l’influence de la flore intestinale, elles peuvent être en partie digestibles
(de 20 à 80 % pour la cellulose, à 50 % pour le son de blé, à 90 % pour les
pectines.

POUVOIR SUCRANT
Les sucres ne diffèrent guère par leur pouvoir calorique (3,75 kcal/g de glucose et
4,15 kcal/g d’amidon parce que perte d’une molécule d’eau à chaque liaison

37
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

osidique) mais bien par leur pouvoir sucrant. Si on donne 100 % au saccharose, le
glucose n’atteint que 65 %, le lactose 10 % et l’amidon 0%. Le fructose par contre,
atteint 160 %. Le nouveau-né nourri au sein reçoit uniquement du lactose et il n’est
donc pas habitué au goût sucré.

DIGESTION ET ABSORPTION
L’activité des différentes enzymes assurant la digestion des sucres s’acquiert
progressivement au cours de la vie fœtale. Toutes les disaccharidases intestinales
ont, à la naissance, une activité identique à celle de l’adulte. Dans la majorité de la
population du globe l’activité de la lactase chute à l’âge adulte. Par contre, l’activité
de l’amylase pancréatique ne se développe qu’après la naissance et n’atteint son
maximum qu’à six mois.
Le glucose et le galactose sont absorbés par le même système de transport actif
couplé à celui du Na+ tandis que le fructose est moins rapidement résorbé par un
système de diffusion facilitée.
NB : Les sucres et les fibres alimentaires qui sont mal digérés parviennent au colon
où ils peuvent être attaqués par les enzymes des bactéries avec production d’acides
gras à chaîne courte, de gaz carbonique et d’H2. Ceci peut entraîner des gaz, des
coliques, des crampes et une diarrhée osmotique de fermentation.

UTILISATION DES SUCRES


Le lactose et le fructose sont transformés en glucose qui est le dénominateur
commun de l’utilisation des glucides dans l’organisme :
 la majeure partie est oxydée pour produire de l’énergie, notamment dans le
cerveau (insulino-indépendant) ;
 une partie est utilisée pour la recharge des réserves en glycogène hépatique
et musculaire ;
 l’excédent d’apport est transformé en glycérol et en acides gras et stocké
sous forme de triglycérides.

A.2. BESOINS EN LIPIDES.

38
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les graisses alimentaires sont constituées pour 98 % de triglycérides (TG), le reste


(2 %) est représenté par du cholestérol (graisses animales), des phytostérols (huiles
végétales) et des phospholipides.
 DIGESTION, ABSORPTION ET METABOLISME.
Les globules de graisse, les triglycérides (TG) et les acides gras(AG) sont insolubles
dans l’eau. Pour être absorbés au niveau du tube digestif et transportés dans le
système lymphatique et le plasma, ils doivent subir une série de modifications
permettant leur passage en milieu aqueux. Dans l’estomac, les graisses sont
émulsionnées et une petite partie est hydrolysée par la lipase gastrique, avec
formation de diglycérides (DG) et d’acides gras libres (AG).

Dans le duodénum et le jéjunum, les graisses sont hydrolysées par la lipase


pancréatique avec formation de 2 AG libres et d’un β - ou 2- monoglycéride (β – MG
ou 2 – MG). Ces produits d’hydrolyse sont solubilisés grâce à la présence de sels
biliaires pour autant que leur concentration dans la lumière intestinale soit suffisante.
Les AG et les 2-MG sont absorbés au niveau des entérocytes, où ils sont
resynthétisés en TG puis entourés d’une lipoprotéine pour former des chylomicrons
qui sont évacués par le système lymphatique. Les TG des chylomicrons (de même
que les particules de graisse des solutions intraveineuses de lipides) sont soumis à
l’action de la lipoprotéine lipase (LPL) endothéliale avec production de glycérol et
d’AG. Au niveau des muscles, les AG sont transportés dans les mitochondries pour
donner de l’énergie ; ce transport nécessite de la carnitine. Au niveau du tissu
adipeux les AG participent à la synthèse de TG en présence de glycérophosphate
provenant de la glycolyse. Au niveau du foie, les chylomicrons sont soumis à l’action
de la lipase hépatique puis recyclés sous forme de VLDL et remis en circulation.

Les TG à chaine moyenne (TCM) font exception à cette règle car ils sont
complètement hydrolysés en AG par les lipases gastriques et pancréatique,
facilement solubilisés en l’absence de sels biliaires et directement transportés dans
la veine porte au travers de l’enterocyte sans resynthèse préalable sous forme de
TG. Les TCM sont préférentiellement oxydés.

Les graisses du lait maternel sont mieux absorbées que du lait de vache. Ceci est dû
à la présence dans le lait maternel non pasteurisé d’une lipase stimulée par les sels
39
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

biliaires et à leur teneur plus importante en acides gras insaturés et polyinsaturés.


Les graisses des laits « adaptés » pour les nourrissons sont constituées en tout ou
en partie d’huiles végétales et leur composition en acides gras tend à se rapprocher
de celle du lait maternel ; de ce fait, leur pourcentage d’absorption est génération
intermédiaire entre celui des graisses du lait maternel et celui des graisses du lait de
vache.

 ACIDES GRAS ESSENTIELS.


Ce sont les acides que l’organisme est incapable de synthétiser et qui doivent être
apportés par l’alimentation.
 Acide linoléique(C 18 :2n6) doit représenter au minimum 1 % des calories
dans un régime pour éviter les manifestations de carence en acides gras
essentiels. Dans le lait maternel, cet AG représente 10 % de graisses et 5 %
de l’apport calorique, alors que dans le lait de vache entier, ces valeurs sont 5
fois moins élevées.
 Acide linolénique (C18 :3n3). Les graisses du lait maternel en contiennent 1 à
2 % alors qu’en dehors de l’huile de soja, la plupart des graisses animales et
végétales n’en contiennent pas.
 En fait, C18 :2 et C18 :3 ne sont que des précurseurs d’acides gras
polyinsaturés à très longue chaîne, (AGPLC) comme l’acide arachidonique
(C20 :4n6) dérivé de C18 :2 ou de l’acide DHA (C22 :6n3) dérivé de
C18 :3n3. ces AG à très longue chaîne sont des lipides de structure qui
participent à la formation de toutes les membranes cellulaires et des
prostaglandines(PG), et qui représentent un quart des lipides cérébraux.
 En outre, dans le lait humain, il y a aussi des quantités non négligeables( ± 1
%) d’AG polyinsaturés à très longue chaîne déjà préformés (AA et DHA) qui
peuvent être directement incorporés dans les tissus en croissance, comme le
cerveau. Des études récentes suggèrent que ces AG devraient également
être présents dans l’alimentation artificielle des nouveau-nés, en particulier
des prématurés ; mais ceci n’est pas facile : l’EPA et le DHA présents
essentiellement dans les huiles de poisson, sont facilement peroxydables.

B. Besoins azotés (protidiques)

40
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les protides sont la seule source d’azote de l’organisme. Toutes les protéines
animales contiennent 16 % d’azote. Il n’existe pas de protéines de réserve et en cas
de carence d’apport, la synthèse protéique se fera au dépend de protéines de
structure et en premier lieu de la masse musculaire.

L’enfant, comme l’adulte, a besoin de protéines alimentaires pour la maintenance ;


en outre, l’enfant a besoin de protéines pour la croissance.

LA MAINTENANCE.
Dans l’organisme, les protéines sont continuellement dégradées (catabolisme) et
resynhtétisées (anabolisme) selon la durée de vie qui peut varier de quelques
minutes (hormones) à plusieurs années (collagènes). Ce turnover protidique est
d’autant plus élevé que l’enfant est jeune. Le prématuré a un turnover protidique de
10 g/kg/j ; le nourrisson dégrade et resynthétise en moyenne 6 g de protéines/kg/j
tandis que chez l’adulte, le turnover protéique n’est que de 3 ou 4 g/kg/j.

L’efficacité du recyclage des acides aminés n’est pas total (90-95 %) ; il existe donc
une perte minimale obligatoire d’azote dans les urines. Chez le nourrisson, la perte
azotée est de l’ordre de 1,4 mg/kcal basale, soit environ 0,5 g de protéines/kg/j. Si
l’on tient compte de l’absorption et de l’utilisation, il faut apporter environ 0,75 g de
protéines/kg/j pour couvrir les besoins en protéines de maintenance. A cette
quantité, il faut ajouter les besoins pour la croissance qui varient selon l’âge.

LA CROISSANCE.

Les besoins en azote pour la croissance dépendent de la vitesse de croissance et


de la composition de l’organisme en protéines. Pendant les premiers mois, la prise
de poids quotidienne est de l’ordre de 25 à 30 g/j et les protéines constituent 12 %
du poids. Ensuite, la prise de poids diminue progressivement mais la teneur en
protéines augmente pour atteindre 15% du poids à 1 an. Par kilo et par jour, le
besoin en protéines pour la croissance diminue rapidement au cours de la première
année.

41
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

La valeur des protéines apportées par un aliment varie beaucoup en fonction des
acides aminés qui la composent (AA essentiels) et de sa digestibilité.

Parmi les 20 acides aminés, 8 sont dits essentiels (Isoleucine, Leucine, Lysine,
Méthionine, Phénylalanine, Thréonine, Tryptophane, et Valine) car l’organisme ne
peut en faire la synthèse. On y ajoute chez le jeune nourrisson l’histidine, essentielle
pour la croissance. Deux acides aminés sont dits « semi-essentiels » : la tyrosine et
la cystine, parce que, s’ils sont présents dans l’alimentation, ils réduisent les besoins
en l’acide aminé essentiel dont ils sont issus, respectivement la phénylalanine et la
méthionine. Une douzaine d’autres acides aminés sont dits «  non essentiels » parce
qu’ils peuvent être synthétisés à partir de n’importe quel autre acide aminé.

Une protéine a une haute valeur biologique lorsque les acides aminés
indispensables y sont tous représentés et en proportion adéquate. L’acide aminé
dont le taux est le plus bas par rapport au taux de la protéine de référence est dit
facteur limitant.

Dans les phases de croissance rapide, la capacité de synthèse des AA non


essentiels telles que la glutamine peut être insuffisante et elle peut devenir un
facteur limitant de la protéosynthèse. Un rapport précis AA essentiels/ AA totaux doit
être respecté : 0,4 de 0 à 6 mois ; 0,33 de 7mois à 2 ans.

Estimation des besoins en acides aminés.

Acides aminés essentiels/ Besoins estimés en mg/kg/j

Acides aminés Nourrisson Enfant


Histidine 28 ?
Isoleucine 70 31
Leucine 161 73
Lysine 103 64
Méthionine 58 27
Phénylalanine 125 69

42
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Thréonine 87 57
Tryptophane 17 12,5
Valine 93 38
Les besoins des nourrissons en AA essentiels et semi-essentiels sont couverts par
les quantités d’AA apportées par 2 g/kg/j de protéines de lait de femme ou de lait de
vache.

Un excès de protéines (plus de 16 % de l’apport énergétique) n’est pas à conseiller


car les protéines ne sont pas une bonne source d’énergie ; les acides aminés
doivent être désaminés avant d’être oxydés et il y a des risques de provoquer :
 Une surcharge en acides aminés et des hyperaminoacidémies (ex. :
hypertyrosinémie) ;
 Une surcharge en NH3 avec hyperammoniémie (surcharge du foie) ;
 Une surcharge en urée avec urémie ;
 Une surcharge en radicaux sulfates avec acidose métabolique (surcharge du
rein).

QUALITE DES PROTEINES ANIMALES ET VEGETALES.


Dans les protéines animales, la répartition et la teneur en acides aminés essentiels
et semi-essentiels sont assez semblables aux protéines « humaines » de telle sorte
que leur qualité biologique est toujours satisfaisante. Chez l’adulte, l’ovalbumine est
la protéine de référence (valeur biologique : 100 %) ; chez le nourrisson, c’est la
teneur en AA du lait de femme qui est pris comme référence.

Dans le lait de vache, la caséine contient plus d’acides aminés aromatiques


(phénylalanine et tyrosine) et la répartition des aminés soufrés n’est pas la même
(beaucoup de méthionine, peu de cystine) que dans les protéines solubles. Ces
dernières, improprement appelées » lactalbumines », sont plus proches de la
composition en AA des protéines du lait maternel, mais elles sont plus riches en
thréonine.

Les protéines végétales peuvent être déficitaires en un ou plusieurs acides aminés


essentiels, ce qui pose des problèmes en cas de mono-alimentation (ex : manioc,

43
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

mais). Cependant, des mélanges de différents végétaux peuvent avoir un effet de


complémentarité et fournir une valeur biologique en acides aminés équivalente à
celle des protéines animales. Par exemple, si les céréales sont généralement
pauvres en lysine, elles constituent une bonne source d’acides aminés soufrés
tandis que l’inverse est vrai pour les légumineuses ; il en résulte qu’un mélange de
farine de blé et de soja fournit un apport protéique de bonne qualité.

Il est souhaitable que la ½ des protéines de l’alimentation soit des protéines


animales. On peut par des mélanges de protéines de valeur biologique modeste
mais contenant des acides aminés en proportion différente, obtenir un produit bien
meilleur. C’est la « supplémentation ».

Par exemple :
- En mélangeant une protéine de valeur biologique 50 à une protéine de valeur
biologique 60, on peut obtenir un mélange de valeur biologique 80, en
diminuant les facteurs limitant de chaque protéine.

f. limitant : méthionine

- Soja - mais

f. limitant : Lysine- tryptophane

Facteur limitant
- Soja………………………………….méthionine
- Arachide ……………………………méthionine-lysine
- Blé…………………………………… lysine- thréonine
-
On doit insister sur les besoins en lysine, particulièrement importants dans les
périodes de croissance et sur le déficit en cet acide aminé dans les céréales qui sont
cependant la base de la plupart des farines utilisées dans l’alimentation de l’enfant.

Une protéine se juge également par sa digestibilité, la vitesse de libération des


acides aminés. La digestibilité dépend de la composition globale de l’aliment telle
44
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

que la teneur en fibres ou en phénols des végétaux. Le mode de préparation


culinaire (cuisson) modifie également la digestibilité des protéines.

Valeur nutritionnelle des protéines (en %) et acide aminé limitant

Digestibilit
Protéine é Valeur biologique AA limitant

Œuf 99,1 98,7


Muscle de bœuf 92 87,5
Farine de soja 79,4 74,1 Méthionine
Farine d'arachide 90,9 50,8 Lysine-Méthionine
Gluten de blé 98,5 48,5 Lysine-Thréonine
Zéine (maïs) 48,3 26,7 Lysine-Thryptophane

C. Besoins en eau
Après l’oxygène, l’eau est le second élément essentiel pour le maintien de l’intégrité
de l’organisme.
Dans l’organisme, l’eau est repartie en deux s secteurs : liquide intracellulaire(LIC) et
liquide extracellulaire (LEC), différemment selon l’âge.

Secteur Adulte Nourrissons NN Prématuré


LIC 40 % 35 % 25 % 20 %
LEC 20 % 40 % 50 % 60 %
TOTAL 60% 75 % 75 % 80 %

L’équilibre hydrique est assuré lorsque les apports compensent les pertes.

Composants de l’équilibre hydrique


APPORTS PERTES
1 Eau de boisson 1 Insensibles
2 Eau de métabolisme 2 Fécales
3 Eau des aliments 3 Urinaires
4 Croissance

45
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les apports en eau sont constitués de l’eau de boisson, de l’eau contenue dans les
aliments et de l’eau résultant des processus d’oxydation dans l’organisme. L’eau
provenant du métabolisme se présente comme suit : 1g de protide et 1g de glucide=
0,5 ml ; 1 g de lipides= 1 ml).

Les pertes hydriques.


 Les pertes insensibles sont proportionnelles aux dépenses énergétiques et
varient en fonction des conditions climatiques et de l’habillement :
a) dans des conditions normales, pertes de chaleur par évaporation = ¼ des
dépenses énergétiques.
b) la perte d’1 kcal = évaporation d’1,7 ml d’H 2O.
Les pertes insensibles représentent approximativement 25 à 30 % des pertes
en général.
L'évaporation hydrique sur la peau et les muqueuses est un facteur important
de perte d'eau. Le rapport surface corporelle/poids est plus élevé chez
l'enfant, expliquant l'importance de la déperdition hydrique.
 Les pertes fécales sont négligeables chez l’enfant, de l’ordre de 4 – 5 ml
d’eau/kg/jour.
 La croissance ne retient pas beaucoup d’eau, 4 à 5 ml/kg/jour, car le gain de
poids (30 gr par jour) est peu important et constitué de 50 à 60 % d’eau.
 Les pertes urinaires sont de l’ordre de 1000 ml /m 2 soit 60 % des éliminations.
Le rein est le seul organe capable de réguler les pertes d’eau, mais pas à
l’infini. L’eau éliminée dans les urines est fonction du pouvoir de dilution et de
concentration du rein et de la quantité de déchets à éliminer.

L’osmolalité du plasma est de 300 mOsmol par kg H 2O. Chez l’adulte,


l’osmolalité des urines peut varier entre 50 à 12OO mOsmol/kg H 2O en
fonction de la quantité d’eau à éliminer. Toute variation de l’osmolalité
plasmatique influence les osmorécepteurs qui règlent la sécrétion d’ADH et
détermine la plus ou moins grande réabsorption d’eau au niveau des tubules
rénaux. Le jeune nourrisson a un pouvoir de dilution comparable à celui de
l’adulte mais le pouvoir de concentration ne s’élève qu’à 6OO mOsmol/kg
H2O les premiers mois.

46
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Dans les urines,  « les déchets » sont représentés pat les électrolytes (Na, K,
Cl, Ca, P), des acides organiques et des métabolites azotés (urée, créatinine)
et du glucose en cas de diabète. Ces déchets constituent la charge
osmotique rénale qui varie surtout en fonction de
1. La quantité d’électrolytes et de minéraux dans le régime ;
2. L’apport en protéines, c’est-à-dire la quantité d’urée à excréter.

La charge osmotique rénale est de l’ordre de 15 mOsmol/kg/jour chez les


enfants nourris au sein ou avec des laits adaptés pour les nourrissons, alors
qu’elle s’élève à 30 mOsmol/kg/jour chez ceux nourris au lait de vache non
modifié.

Les besoins en eau sont déterminés par :


- l’apport calorique
- l’osmolarité urinaire maximum
- les pertes insensibles

Dans les conditions normales, les besoins en eau du nourrisson sont couverts
par 1,5 ml d’eau par calorie consommée. Cette quantité relativement importante
est expliquée par le fait que chez le nourrisson, le pouvoir de concentration rénale
est plus faible que chez l’enfant plus âgé.

Les apports hydriques conseillés

Age Besoins hydrique


Naissance (J1-J3) 80-100 mL/kg/j
Nouveau-né 125-150 mL/kg/j
< 6 mois 120 mL/kg/j
1-2 ans 100 mL/kg/j
2-5 ans 80 mL/kg/j
> 5 ans 55 mL/kg/j

La couverture de ces besoins est assurée par l’eau ingérée, l’eau de constitution
des aliments et l’eau provenant du métabolisme (1g de protéines et 1g de glucides
= 0,5 ml d’eau, 1g de lipide = 1 ml).
47
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Ces chiffres varient en fonction de la chaleur ambiante, du degré hygrométrique, de


la vitesse circulatoire de l’air et enfin de la température du corps.

D. Besoins en minéraux, oligoéléments

Apport recommandé en sels minéraux


Minéraux/oligoéléments 0 à 1 an 1 à 10 ans 11 à 18 ans
Calcium (g/j) 0,4 – 0,6 0,8 1,2
Cuivre (mg/kg/j 0,5 – 1,0 1,0 – 2,5 2,0 – 3,0
Fluor( mg/j) 0,5 0,5 1,0
Fer( mg/j) 10 10 – 15 10 –18
Sélenium( mg/g) 0,01- 0,06 0,02 – 0,2 0,05 –0,2
Zinc(mg/j) 3–5 10 15
Magnesium(mg/Kg/l) 40 – 60 100-200 300 –400
Potassium (mEq/Kg/j 1,5 1,5 1,5
Sodium ( mEq/Kg/j) 2,0 2,0 2,0

Les besoins en sels minéraux et en oligoéléments sont en général assurés par une
alimentation équilibrée. Les oligoéléments sont indispensables au bon
fonctionnement de l’organisme. Par ordre pondéral, nous citons le fer, le zinc, le
cuivre, le fluor, l’iode et le sélénium auquel s’ajoutent le manganèse, le chrome et le
molybdène.

Teneur moyenne en oligo-éléments par litre dans le lait de femme (LF), le lait de
vache (LV) et les laits adaptés (LA).
Oligo-élém. LF LV LA
Fe mg 0,4 0,2 10
Zn mg 2 4 6
Cu mg 0,4 0,1 0,4
Se µg 10 4O ND°
I µg 30 50 50
° ND : non déterminé.

48
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

D. Besoins en vitamines

0 à 1 an 1 à 10 ans 11 à 14 ans
Vitamines

Vit A g /RE*/j (g) 400 400 –700 800 – 100


Vit D (UI/j) 400 400 400
Thiamine (mg/j) 0,3 – 0,5 0,5 – 1,2 1,1 – 1,4
Riboflavine (mg/j) 0,4 – 0,6 0,8 – 1,4 1,2 -1,8
Niacine (mg/j) 6–8 9 – 16 15 – 18
Vit B6 (mg/j) 0,3 – 0,6 0,9 – 1,6 1,8
Vit C (mg/j) 35 45 50
Vit B12 (g/j) 0,5-1,5 2-3 3

RE = rétinol équivalent : 1 g rétinol ou 6 g β- carotène

Les vitamines sont des composés organiques indispensables qui ne peuvent être
synthétisés par l’organisme. En pratique, on distingue les vitamines liposolubles (A,
D, E, K) et les vitamines hydrosolubles (vitamines du groupe B, vitamine C et acide
folique).

Teneur moyenne par litre des vitamines liposolubles dans le lait de femme (LF), le
lait de vache (LV) et les laits adaptés (LA).

Vitamines LF LV LA
A µg 600 400 800

D µg 0,5 0,5 10
E mg 5 O,6 10
K µg 10 100 70

49
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les besoins en vitamine K sont de l’ordre de 10 µg/jour chez le jeune nourrisson. La


carence en vitamines K apparait rapidement ; en effet, contrairement aux vitamines
A et D, les réserves hépatiques en vitamines K sont épuisées en quelques jours. La
carence est particulièrement fréquente chez les nouveau-nés où elle est
responsable d’une diathèse hémorragique spécialement au niveau du tube digestif.

Teneur moyenne en vitamines hydrosolubles par litre dans le lait de femme (LF), le
lait de vache (LV) et les laits adaptés (LA)

VITAMINES LF LV LA
B1 mg 0,2 0,4 0,7
B2 mg 0,4 1,6 1,5
B6 mg 0,2 0,6 0,7
B12 µg 0,3 4 3
Ac.ascorb. mg 40 10 70
Ac. Folique µg 50 50 70

Contrairement aux vitamines liposolubles, il n’y a, en pratique, pas de risque de


surcharge en vitamines liposolubles car l’excès est rapidement éliminé par le rein.

En pratique, tous les nouveau-nés doivent recevoir à la naissance une charge en


vitamine K. le jeune nourrisson nourri au sein doit recevoir un supplément de
vitamine D et de vitamine K. Les laits adaptés sont enrichis en toutes les vitamines
et ne nécessitent de supplémentation. En revanche, l’utilisation de lait de vache
nécessite un supplément de vitamines D et C. Les régimes végétariens stricts sont
carencés en vitamine B12.

II. PARTICULARITES DIGESTIVES DU NOURRISSON


La physiologie de la digestion présente chez les nourrissons les particularités
suivantes :
1. Sécrétions salivaires : l’amylase salivaire apparaît dès la 12 ième semaine de vie
fœtale et ne serait active qu’à partir du 5ième mois postnatal.
2. Fonction gastrique

50
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- le volume gastrique est faible et augmente avec âge (nécessité d’un bol
alimentaire faible chez le nouveau-né)
- La sécrétion du liquide gastrique et de l’acide chlorhydrique est faible à la
naissance et augmente vers le 3 ième mois jusqu’à la puberté. L’acidité est de
plus neutralisée par les substances tempos du lait
- La sécrétion de pepsine est faible chez le nouveau-né mais suffisante pour
assurer une grande partie de la digestion protéique. La lactalbumine, les
glucides, les lipides et les sels passent rapidement et sans modification dans
l’intestin
- L’aérogastrie est toujours importante
3. sécrétion bilio-pancréatique
- La trypsine a un taux pratiquement identique à celui de l’adulte, dès la
naissance. Bien que son activité le soit peu intense, elle permet une utilisation
azotée normale.
- La lipase est présente à la naissance à un taux un peu moindre que celui de
l’adulte- son activité existe dès les premiers jours de vie. Elle est mature vers
l’âge de 12 mois. Chez le prématuré, le taux est très faible.
- Sels biliaires : l’insuffisance de sécrétions dans les premiers jours de la vie
(surtout chez le prématuré) entraîne un défaut de micellisation des
triglycérides ; D’où stéatorrhée (utilisation de triglycérides à chaînes
moyennes.
- L’amylase pancréatique n’apparaît que dans les dernières semaines de vie
fœtale son taux et activité sont pratiquement nuls à la naissance. Elle devient
actifs vers l’âge de 3 mois et mature à 6 mois (d’où utilisation de farine
dextrinée avec hydrolyse partielle, dite du 1 er âge.

4. Fonctions intestinales
o Enzymatique.
- la lactase est toujours présente et active dès la naissance, son taux reste
pendant toute la période d’alimentation
- La glucosidase (maltase-isomaltase) peut être présente dès la naissance.
Son taux est identique à celui de l’adulte vers l’âge de 6 mois

51
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- L’entérokinase et la peptidase sont présentes dès la 28 ièmes semaine de vie


fœtale et active à la naissance.
o Bactériologie
- La colonisation bactérienne du contenu intestinal stérile du nouveau-né se
fait par l’air dégluti dès la naissance.
- La flore s’établit dans les 48 premières heures. Elle est indispensable à la
protection contre l’implantation bactéries intestinales.
Dans le colon, il existe un équilibre entre les flores
saccharolytiques (B. bifidus) et protéolytique (colibacilles)
Si cet équilibre est rompu par un apport alimentaire
disproportionné, il se produira soit une fermentation acide (par
production d’acide lactique) soit une putréfaction alcaline (par
production d’ammonium d’indol, etc….
o Immunologique
- Le tissu lymphoïde intestinal ne peut produire les cellules et moyens de
défense qu’à partir du 6ième mois.
- La sécrétion d’Ig A ne serait efficace que vers le 3ième mois de vie.

5. Fonctions coliques
La réabsorption hydro-électrolytique et l’installation d’une flore équilibrée
permettent la transformation de bilirubine en stercobiline, s’établissant
progressivement durant la première année.
La maturation complète est atteinte vers l’âge de 3-4 ans.

6. Les selles varient selon l’alimentation dans leur nombre, leur consistance et
leur couleur. Elles sont jaune d’or et molles dans l’alimentation au sein, de
consistance plus ferme et de couleur mastic dans l’alimentation au lait de
vache, pâteuses et de couleur marron chez un enfant nourri aux farines ?
L’évolution de la maturation des différentes fonctions physiologiques, en particulier
digestives, rénales et neurosensorielles permet d’individualiser schématiquement
trois périodes clés dans l’alimentation du nourrisson et de jeune enfant
 Alimentation lactée exclusive : de la naissance à 6 mois. L’équipement
enzymatique du tube digestif permet la digestion des protéines, des lipides et

52
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

des glucides du lait maternel ou des préparations lactées, mais pas encore de
grandes quantités d’amidon. Les limites des capacités rénales (concentration-
dilution des urines) justifient de veiller à la charge osmotique du régime, c’est-
à-dire aux apports en protéines et en sel.
 Diversification alimentaire : de 6 mois à 12 mois. C’est une période de
transition, caractérisée par l’introduction progressive d’aliments autres que le
lait.
 Alimentation totalement diversifiée : après 12 mois. Après l’âge de 1 an, une
alimentation de type adulte est possible, tout en veillant à la prévention des
principales carences nutritionnelles à cet âge (fer, vitamines D, APGL-LC).

III. ALLAITEMENT MATERNEL


III.1. Introduction
La maturation mammaire (développement des canaux galactophores) se produit au
cours de la grossesse sous l’action conjointe des œstrogènes, de la progestérone et
de l’hormone lactogène placentaire (HPL). Ces hormones sont d’origine ovarienne et
surtout placentaire chez la femme enceinte. Le taux de prolactine (sécrétée par
l’hypophyse dès le 2ième trimestre de la grossesse) augmente également mais celle-ci
n’exerce qu’une action trophique, son action sécrétoire étant inhibée par les taux
élevés d’œstrogènes et de progestérone.

L'accouchement et la disparition du placenta lèvent cette inhibition permettant à la


prolactine d'agir rapidement sur la glande déjà préparée : c'est la montée laiteuse.
La sécrétion lactée est favorisée par l'augmentation des glucocorticoïdes libres, type
Cortisol, liée en partie à la sécrétion accrue d'ACTH qui accompagne
l'accouchement. Par contre, la sécrétion des gonadotrophines hypophysaires est
bloquée par l'action de la prolactine, ce qui explique l'aménorrhée physiologique,
transitoire de la lactation

La sécrétion lactée est donc sous la dépendance de la prolactine. Mais son action
spontanée est de courte durée et le rôle mécanique de la tétée ou de la traite,
probablement par un phénomène réflexe, va rapidement devenir le facteur
prépondérant dans l’entretien de la sécrétion lactée.

53
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

En effet la succion favorise la libération de la prolactine en inhibant la sécrétion du


PIF (prolactin inhibiting factor) qui est normalement secrété au niveau de
l’hypothalamus sous l’action de récepteurs dopaminergiques ; D’autre part, la
libération d’ocytocine favorise la production et l’excrétion du lait ainsi que l’involution
utérine.

Variabilité de la composition nutritionnelle :

Il existe dans la composition du lait maternel une variabilité selon le terme, selon
l'âge (colostrum et lait mature) et au cours de la tétée.
La composition du lait de femme est éminemment variable du début à la fin de la
tétée, d’une tétée à l’autre, d’un jour ou d’un mois à un autre.
Au cours de la tétée : le lait devient de plus en plus riche en graisses et pauvre en
lactose au cours de la tétée. Les graisses de fin de tétée accentuent la satiété.
Selon le terme : en cas d'accouchement prématuré, la mère sécrète un lait plus
riche en protéines et en sels minéraux. La couverture des besoins en protéines d'un
prématuré par un lait mature de lactarium peut s'avérer insuffisante

Le colostrum constitue la première sécrétion: Il s'agit d'un liquide jaune, de densité


élevée (1040 -1060), riche en protéines (2,3g/100 mL) et contenant une quantité
importante d'acides aminés libres (20%). Il est, de plus, riche en sels minéraux
(magnésium, calcium) et en immunoglobulines, surtout IgA. Il contient des
macrophages, contribuant à la défense contre l'infection. Il favorise l'évacuation du
méconium. La sécrétion est facilitée par la mise au sein précoce de l'enfant qui, s'il
n'a reçu aucune autre alimentation, a soif et tète avec énergie. La quantité au début
faible (20 à 40 ml seulement) va augmenter rapidement.

Le lait de transition (dont la teneur en protéines diminue tandis que les graisses et
lactose augmentent) succède au colostrum pendant une période intermédiaire de
quelques jours qui aboutit au lait mature en 2 à 3 semaines.
III.2. Composition biochimique du lait de femme définitif (1 L).
- eau ……………………………….. 900gr
- Protéines ………………………… 12 – 15 gr
- Caséine ………………………….. 40 %
- Protéines du lactosérum…………. 60 %
54
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

βlactalobuline…………………….. 0
 lactalbumine ……………………. 3,5 gr
lactotransferrine …………………. 1 à 2 gr
globuline immums ………………… 1 à 2 gr
Rapport caséine/Protéine du lactosérum est de 40/6 = 2/3 = 0,6
- Lipides …………………………………….. 30 à 45 gr
acides linoléique ……………………….. 10 à 12 %
cholestérol ………………………………. 0,3 gr
acides gras saturés ……………………. 45 %
acides gras insaturés ………………… 46 %
acides gras saturés/AGI= 1
- Glucides …………………………………. 65 à 70 gr
lactose …………………………………… 48 à 50gr
oligosaccharides ……………………….. 10 à 20 gr
- Sels minéraux et oligo-élément…………. 2 à 3 gr
Na …………………………………………….. 150 à 300 mg
Ca …………………………………………….. 320 à 330 mg
P ……………………………………………… 150 mg
Rapport Calcium/Phospore………………2
K ……………………………………………... 400 à 500 mg
Cl …………………………………………….. 400 mg
Mg ……………………………………………. 400 mg
Fer …………………………………………… 1 mg
Mn ..................................................... …….3 mg
- vitamines
A .............................................................. ..530 UI
C …………………………………………… ..40 mg
Acide folique ……………………………1,5- 2 ug
PP ………………………………………… 2 mg
B1 …………………………………………. 0,2 mg
B2 ..................................................... …..0,4 mg
D ………………………………………….. 200 à 400 UI
E …………………………………………… 3,5 mg
- Calories…………………………………. 600 à 700 cal
55
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Charge osmolaire 8 mOsm/dl

Le forte teneur en glucides (lactose) accroît dans le colon la flore saccharolytique :


celle-ci entraînement des fermentations acides ; les selles seront fréquentes et
liquides chez les enfants nourris au sein. On a même parlé de diarrhée
physiologique ou prandiale.

La teneur moyenne en glucides est de 7 g/100 ml avec du lactose pour 85%. La


présence d’oligosaccharides (il s’agit de monosaccharides –galactose, glucose,
fucose, N-Acétyl-glucosamine, N-Acétyl-galactosamine, acide neuraminique-)
favorise le développement d’une flore intestinale spécifique (lacto-bacillus bifidus)
qui « protège » le nourrisson de l’implantation d’une flore pathogène et est, par
l’acidification des selles, source d’accélération du transit.

Les lipides représentent la majeure partie de l’apport énergétique et sont


constituées à 98% de triglycérides. Elles apportent habituellement en quantité
suffisante les AG essentiels tel l’acide linoléique et l’acide alpha linolénique.

Les protéines du lactoserum sont prépondérantes (60 à 70%). La présence


d’immunoglobulines donne au lait de femme une partie de sa valeur immunologique.
La lactoferrine permet une absorption sélective du fer. Les peptides jouent un rôle de
ligands pour certaines vitamines (B12) ou oligo-éléments (Zn) et la présence
d’enzymes, telle la lipase, permet de compléter l’action des enzymes digestives, peu
fonctionnelles à cet âge.

La teneur en vitamines est habituellement suffisante sauf en ce qui concerne la


vitamine K1 et la vitamine D. La supplémentation de la vitamine D s’impose aussi
bien chez le nourrisson au sein de l’ordre de 800 à 1200 UI/j. il en est de même
pour la vitamine K1.

La concentration en sodium est trois fois inférieure au lait de vache ainsi que pour le
Cl, Mg et Ca. Le bon coefficient d’absorption du calcium compense son faible taux.
La teneur en phosphore est particulièrement basse (15 mg/100 ml) et peut être
insuffisante chez le prématuré.
56
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

III.3. Avantages de l’allaitement


1) La digestion, l’absorption et l’utilisation métabolique des éléments nutritifs du
lait de femme est parfaite.
2) Le lait maternel présente l’avantage de conserve toutes ses qualités
nutritives car il passe directement de la mère à l’enfant sans subir un
traitement thermique, ni d’altération au contact de l’air.
3) L’hygiène du lait de femme est incomparable. C’est un lait propre, sans
manipulation, sans interposition d’instruments ou récipients
4) Le lait de femme contient tout ce qui est nécessaire pour le développement
harmonieux en particulier pour le cerveau du nourrisson. Et donc, on
observe une réponse et une adaptation aux besoins physiologiques de
l’enfant par une modification du lait selon l’âge de l’enfant et le moment de
tétée (début ou fin) L’absence des protéines allergisantes (β- lactoglobuline)
est particulièrement importante
5) Réduction du risque de manifestations allergiques (eczéma, asthme) chez
les nourrissons à risque pendant les 2-3 premières années de vie , sous
réserve qu’il soit exclusive pendant au moins 3-4 mois.
6) Association à moindre risque de surpoids et d’obésité pendant l’enfance et
l’adolescence
7) Le lait de femme assure à l’enfant une protection parfaite contre les
infections de part cette richesse en protéines spécialisées dans cette lutte
(immunoglobulines, essentiellement immunoglobuline A de type sécrétoire),
jointe à celle d’autres moyens de défense exclusif à ce lait (cellules
immunocompétentes telles des lymphocytes T et B, mais aussi et surtout
des polynucléaires et macrophages, lysozymes, lactotransferrine limitant la
disponibilité du fer dans la lumière intestinale, ligands de la vitamine B12, de
l’acide folique supprimant un facteur de croissance bactérienne, …. ).
8) C’est le mode d’allaitement plus économique est ne coûte pratiquement rien
du tout donc accessible à tout le monde ; donc avantage économique non
négligeable par rapport aux coûts des préparations lactées.
9) Ce type d’allaitement crée entre la mère et l’enfant un lieu affectif
fondamental.

57
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

10)C’est un moyen naturel mais très peu efficace qui permet d’espacer les
naissances. La prolactine diminue la sensibilité des ovaires aux
gonadotrophines et a, de ce fait, une certaine activité « contraceptive ».

III.4. Obstacles à l’allaitement maternel


- certaines difficultés de l’alimentation au sein prouvent provenir de l’enfant :
1. Il ne tête pas avec assez de force (prématuré, débilité, troubles
neurologiques) ou il s’endroit facilement au cours de la tétée.
2. Il s’épuise : cardiopathie congénitale cyanogène
3. Il présente une anomalie morphologique de la bouche qui
empêche de bien boire.
4. la diarrhée prandiale
- d’autres difficultés peuvent provenir de la mère
1. malformations de mamelons
2. crevasses des seins très douloureux
3. Infection localisée : mastite, lymphangite, abcès,…
4. distension douloureuse des seins
5. hypogalactie : sécrétion lactée insuffisante
6. retour des couches ou début de grossesse
7. occupation au travail en dehors du foyer

III.5. Contre-indications absolues à l’allaitement maternel


- certaines sont en rapport avec la mère lorsqu’elle présente une maladie qui
met en jeu la vie de son enfant ou la sienne :
1. insuffisance cardiaque décompensée ;
2. insuffisance rénale grave ;
3. insuffisance hépatique grave ;
4. affections malignes (cancers)

- d’autres sont liées au nourrissons en cas des maladies métaboliques contre


indiquant toute forme d’alimentation lactée :
1. galactosémie
2. phénylcétonurie
3. intolérance vraie au lactose
58
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

III.6. TECHIQUE

L’allaitement au sein doit être préparé au cours des derniers mois de la grossesse
par application, sur les mamelons d’alcool glycérine, dans le but de renforces les
téguments et prévenir la formation des crevasses. L’allaitement maternel est un
acte naturel. La mise au sein doit être précoce dès les 30 minutes qui suivent la
naissance.

Il n’y a pas de règle en matière d’allaitement maternel quant à l’horaire, à la durée


des tétées, à l’alternance ou à la simultanéité de tétée des deux seins
Le nombre des mises au sein lors des premiers jours dépend des possibilités de la
mère et l’état de l’enfant. Le mieux, pour règles l’allaitement maternel, est, en effet,
une très grande souplesse, en tenant compte essentiellement des besoins de
l’enfant et de son désir de s’alimenter. Il faut rejeter au départ des horaires trop
rigides l’alimentation à la demande aboutit habituellement à un rythme régulier que
l’enfant fixe lui-même. On peut être amené, plus tard, à fixer l’horaire des tétées. On
donne alors une tétée toutes les trois ou quatre heures.
De toute façon, au moment de la tétée, le nouveau-né doit être réveillé, stimulé  ; sa
mère lui apprend à saisir le mamelon ; les premiers mouvements de succion ont
faibles, ils s’intensifieront après quelques prises. Au cours de la tétée, l’enfant sera
tenu en position semi-verticale. Il gardera cette position ou la position verticale
jusqu’à ce que se soient produit des renvois.

Le lait maternel est capable de couvrir tous les besoins nutritionnels du nourrisson
jusqu’à l’âge de 5 à 6 mois. Donc la durée optimale de l’allaitement maternel est de
six mois

III.7. Hygiène de la femme allaitante


- Hygiène générale : évitez les travaux (lourds), pénibles ; vie calme, bien
réglée avec suffisamment de repos, etc., …
- Hygiène alimentaire : alimentation équilibrée et complémentée. Il faut éviter
les excitant ou substances pouvant altérer le goût du lait : chaux- fleurs,
asperges, céleri, ail, oignon et navets. Il convient qu’elle boire beaucoup : 1,5
59
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

à 2 l de liquide par jour : Lait, eau, jus de fruits, bière sans alcool, infusion (thé
léger, café léger). En revanche, il faut proscrire les boissons alcoolisées
(alcool, apéritif, vins) aussi que les besoins excitants (café fort, thé fort)
- Hygiène corporelle et vestimentaire

III.8. Allaitement et médicament

Pendant toute la durée de l’allaitement, la mère doit être prudente vis-à-vis des
médicaments, elle ne peut pendre que des médicaments indispensables et dont le
caractère inoffensif est prouvé.
Voici certains médicaments à proscrire : Streptomycine, kanamicyne, tétracycline,
chloramphénicol, acide nalidixique, métronidazole, bactrim, nitrofuratine, réserpine,
thiazidiques, iode, caféine, morphine et ses dérivés.

IV.ALLAITEMENT ARTIFICIEL

Il consiste à l’élevage d’un nourrisson par un lait autre que lait de femme de plus
souvent on utilise le lait de vache.
Comme le lait de femme, le lait de vache est une solution sucrée, salée, riche en
protéines tenant en émulsion des globules graisseux.

4.1. La composition biochimique du lait de vache


Pour 1 litre de lait
 Eau ……………………………….. 900gr
 Protéines ………………………… 32 - 35 gr
 Caséine ………………………….. 80 % soit 25 à 29 gr
 Protéines du lactosérum…………. 20 % soit 6 gr
- βlactalobuline…………………….. 3,5 gr
-  lactalbumine ……………………. 1,5 gr à 1,8 gr
- lactotransferrine …………………. 0,2 à 0,5 gr
- globuline immums ………………… 0,5 gr
 Rapport caséine/Protéine du lactosérum est de 80/20 = 4

60
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 Lipides …………………………………….. 30 à 45 gr
 acides linoléique ……………………….. < 1 %
 cholestérol ………………………………. 0,1 gr
 acides gras saturés ……………………. 74 %
 acides gras insaturés ………………… 24 %
 AGS/AGI= 74/24 = 3

 glucides …………………………………. 45 à 50 gr
 lactose seulement ..…………………… 45 à 50gr
 oligosaccharides ……………………….. 0 gr

 sels minéraux et oligo-élément…………. 6 à 7 gr


- Na …………………………………………700 mg
- Ca ………………………………..………1200 mg
- P …………………………… ……..………900 mg
- Ca/P ……………………………………….… 1,3
- K …………………………………1300 à 1500 mg
- Mg ………………………………………… 120 mg
- Fer ……………………… …………..…… 0,5 mg
- Mn ........................................................... 9 mg

 vitamines
A ........................................................ 45 UI/dl
Vit D…………………………………….25 UI/dl
C …………………………………… 10 mg/dl
PP …………………………………….. 2 mg/dl
B1 ………………………………….. 0,4 mg/dl
B2 ........................................ 1,5 - 1.75 mg/dl
B6……………..………………….. 0.510 mg/dl
B12………………………………….. 6.6 mg/dl
K1 ………………………………….. 17 µg/dl
Acide folique……………………...37.7 µg/dl
 calories …………………………….. 650 cal

61
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

 Charge osmolaire 23 mOsm/dl


De la composition du LV au LF, il faut retenir que,
a) Sur le plan quantitatif
1. le LV est plus riche en protéines
2. le LV est plus riche en sels minéraux sauf en fer
3. le LV est moins sucré
4. le LV est pauvre en vitamines
b) Sur le plan qualitatif
1. la présence de protéines allergisantes (β-lactoglobine) dans le LV
2. sa richesse en caséine
3. sa pauvreté en immunoglobuline
4. sa pauvreté en acide linoléique
5. L’absence des oligosaccharides.
L’ensemble de ces différences interdisent l’utilisation du LV non modifiée chez le
jeune nourrisson.

4.2. Modification du lait de vache


4.2.1. Modification de la qualité bactériologique
Tout de suite après la traite, le LV est un bouillon de germes, inapte à la
consommation. On doit lui faire subir l’action de la chaleur pour détruire la flore
pathogène. Les deux principaux procédés sont la pasteurisation et la stérilisation.
 La pasteurisation a pour but de détruire une partie de la flore. On chauffe le
lait à une température voisine de 60 à 70° C pendant 30 minutes. On obtient
un lait pasteurisé dont la conservation est courte (1 à 2 jours au réfrigérateur).
Il est conseillé de faire bouillir pendant 10 minutes avant sa consommation

 La stérilisation a pour but de détruire à totalité des germes. Le lait est chauffé
vers 120°C pendant 2 minutes le lait obtenu peut être conservé 2 à 4 jours
dans réfrigérateur à l’abri de l’air.

Pour obtenir un lait stérilisé longue conservation, on lui fait subir l’upérisation qui a
pour but de chauffer le lait à une température voisine de 145 à 150°C pendant 2
secondes. On obtient ainsi le lait « UHT » (à ultra-haute température) que l’on peut

62
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

conserver, une fois entamées, une semaine dans un réfrigérateur à l’abri de l’air ou
plusieurs mois à température ambiante.

4.2.2. Modification de la valeur alimentaire


Par sa composition le LV entier est impropre à l’alimentation de très jeunes enfants.
Plusieurs corrections doivent obligatoirement être apportées afin de le rapprocher du
LF
 le coupage
 le sucrage (saccharose au mieux dextrine- maltose)
 l’apport des vitamines, surtout sous forme de fruit

Le coupage du lait, les biberons sont préparés de la façon suivante :


1. en appliquant la règle 1/m
1 représente une partie d’eau
m le nombre de parties de lait égal au nombre de mois de l’enfant
A 1 mois ………………………… 1 / 1 = coupage de moitié
A 2 mois …………………………… 1 / 2 = coupage de tiers
A 3 mois …………………………... 1 / 3 = coupage au quart
2. Un autre procédé fort simple consiste à mettre systématiquement, dans
chaque biberon 30 gr d’eau et morceau de sucre (= 50 mg), puis verser par-
dessus le lait de vache stérilisé jusqu’au volume désiré.
Remarque :
1. ce procédé est application pour des biberons ayant un volume
supérieur à 60 ml
2. vers l’âge de 6 mois, on peut donner le lait de vache pur
3. les biberons seront donnés légèrement

o Sucrage à 5 %.

4.3. Laits Industriels


A. Lait en poudre
1. laits maternisés : Ces laits sont :
- sucrés exclusivement au lactose

63
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

- enrichi en acide linoléique


- Appauvris en protéines modifiées pour les rendre voisine de
celles du LG. Il faut cependant souligner qu’ils sont riches en β-
lactoglobines. Le rapport caséine/ protéine du lactosérum = 2/3
à4
- pauvre en sel
- modérément enrichis en fer
- enrichis en vitamines dont la vit C à l’exception de la vit D
2. laits modifiés 1er âge (non maternisés)
o Ils doivent contenir au moins 70% de lactose mais peuvent contenir d’autres
sucres sauf saccharose
o Ils sont enrichis en acide linoléique
o Ils contiennent des protéines de bonne digestibilité
Ils sont différents des laits maternisés par leur teneur plus élevée en caséine
et plus basse en β lactoglobine
o Ils sont appauvris en sel mais moins que les laits maternisés
o Ils sont enrichis en vitamines sauf le vit D
o Ils sont également enrichis enfer

3. Laits modifiés 2e âge ou laits de suite


Ils ne différent des précédents que par leur enrichissement en protéines et en
minéraux plus particulièrement le calcium, le sodium et le fer
4. Autres laits industriels en poudre
 Laits totalement écrémées ou partiellement écrémés. Au cours de leur
fabrication ces laits ont été débarrassés totalement ou partiellement de leur
graisse.
 Laits acidifiés : l’acidification se fait en ajoutant des acides tels que l’acide
lactique. L’acide lactique provoque une coagulation de la caséine en fins
flocons d’où une meilleure digestibilité
 Laits désodés. Ce sont des laits dont la teneur en sodium est faible
 Laits pour prématurés adaptés en lipides, en protéines et en phosphore pour
répondre aux besoins du prématuré.
 Laits entiers en poudre. En Nido, Klim, …

64
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Composition de la valeur alimentaire des laits maternisés et laits modifiés 1er et 2e


âge

Constituants (100 ml) Laits Laits modifiés 1er Laits modifiés 2e


maternisés âge âge
Protéines (g) 1, 7 2 2,5
Caséine/protéine soluble 40/60=0,6 80/20= 4 80/20=4
Lipides (g) 3,5 3 3
Acides linoléiques (mg) 360(10-12%) 320(10-12%) 390
Lipide végétal 20-40% 20-40% 20-50%
Glucides totaux (g) 7,3 8,5 8,7
Lactose 7,3 6,5 (>= 70%) 6,5( >=50%)
Dextrine maltose 0 2 2,2
Calories 68 69 72
Minéraux (mg)
Sodium 17 30,5 36,5
Calcium 56 73 95
Phosphore 35 55 70
Ca/P 1,6 1,3 1,3
Potassium 62 90 115
Fer 0,7 0,6 0,8
Vitamines
A(UI) 200 190 190
C (mg) 5,7 5,7 5
D ( mg ) 0 0 0
E (UI) 0,7 1 1
B12 ( Ug ) 0,1 0,05 0,3

Source : COURPOTIN C. &Coll- Alimentation du nourrisson

Reconstitution des laits en poudre & sucrage

65
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

1 mesure de poudre de lait pour 30 ml

Ainsi pour préparer 1 biberon de 90 ml, on met 3 mesures de poudre de lait et on


ajoute l’eau jusqu’au trait 90. Une mesure de poudre de lait vaut habituellement 5 gr.

Le sucrage se fait à 5 %, 1 mesure de sucre = 5 gr

Exemple : Préparez 1 biberon de 150 ml


c) 150 : 30 = 5 mesures de poudre de lait
d) 100 cc 5 F x 150 = 7,5 gr soit 11/2 mesures de sucre
1 cc
150 cc
150 ml
Attention : coupage ?
30 ml
150 – 30 = 120
120/30 = 4 mesurettes de poudre lait
Ajuster l’eau

B. Laits concentrés
I. LAIT CONCENTRE SUCRE
e) Concentré au 1/5 du volume initial.
f) Sucré à 40 %

Digestion lente à déconseiller au nourrisson

Reconstitution : 1cac de lait (10gr) bombée


g) 3 mois pour 40 gr d’eau
h) après 3 mois : 1 c à c de lait pour 30 gr d’eau

II. LAIT CONCENTRE NON SUCRE HOMOGENEISE

Concentré de moitié. Bonne digestion. En diluant dans une égale quantité d’eau
bouillie refroidie, on reconstitue l’équivalent de lait de vache. Il faut ensuite procéder
au coupage voulu et enfin le sucrer.

66
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Exemple : un nourrisson de 3 mois, un biberon de 120 g

120 – 30 = 90
45 ml
90/2 = 45
45 ml : eau de reconstitution

75 c d’eau + sucre
30 ml : eau de coupage

Schéma permettant le choix du lait en fonction de l’âge.

4 – 5 mois 6 mois 12 mois 18 mois


L. Femme
L. Maternisé
L. Modifié 1er âge
L. Modifié 2 e âge Coupé et sucré entiés

L. Vache
III. Technique de l’allaitement artificiel
1. Choix du lait voir schéma
2. Préparation du biberon
i) toutes les manipulations nécessaires à la préparation du biberon doivent
se faire avec beaucoup d’hygiène
j) la reconstitution, le coupage et sucrage doivent être correct ainsi que le
calcul de quantité

Quantité pour 24 heures en ml = 1/10 poids (g) + 250 ml

Sans dépasser 1L/24 heures. La règle d’Appert modifié est valable normalement
jusqu’à 6 mois. Après l’âge de 6 mois il convient de ne pas dépasser 750 ml de lait
par jour chez un nourrisson normal

Le nombre de repas par jour ;


2 mois 5 repas
67
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

5 mois 4 repas
Exercice 1. Préparez 1 biberon à un nourrisson de 8 mois dont le PN est de 2500
gr du lait NIDO
a) PI = PN + PG
b) Qté de lait pour 24 heures
c) Qté/Biberon
d) Nombre de mesure poudre de lait sachant que pour 1 mesurette, il
faut 30 mL d’eau de reconstitution.
e) Sucrage à 5 %
Exercice 2 : idem pour un nourrisson de 3 mois PN= 2750
Exemple 3 : Idem avec guigoz bande verte

3. La prise de biberon
Pour donner le biberon à l’enfant, il faut qu’il soit réveillé, surélevé tenu dans les bras
de sa mère, la tête appuyée sur les bras. Il convient de vérifier le débit de la tétine.
En cas de refus d’alimentation, il ne faut jamais chercher à forcer l’enfant. Après la
tétée, l’enfant est maintenu en position verticale jusqu’à ce qu’il ait fait le rot.

N.B. la surveillance de l’allaitement s’appuie sur la courbe staturo-pondérale, l’état


des selles et appétit.

V. ALLAITEMENT MIXTE.

1. Définition : c’est un allaitement maternel et artificiel à la fois ; on distingue


i. Allaitement mixte complémentaire : on donne le sein et le
biberon à chaque tétée
ii. Allaitement mixte substitutif
2. Indications :
iii. hypogalactie
iv. grossesses multiples (jumeaux, triplet,…)
v. prématurité
vi. Mauvaise santé de la mère ne justifiant pas le sevrage : une
maladie infection passagère, des lésions locales (au niveau du
mamelon) bénignes ; de nutrition
68
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

vii. Raisons sociales : Occupation en dehors des foyers.

VI. DIVERSIFICATION DE L’ALIMENTATION.

Il n’existe pas de réponses communes ni à toutes les écoles, ni à tous les


nourrissons car le goût, la tolérance et les coutumes prennent à cet âge une
importance de premier plan. Les discussions actuelles portent sur l’âge auquel on
doit conseiller la diversification, sa forme et son rythme. Un jalon est physiologique,
celui du début du 2ième semestre : la maturation amylasique et la réceptivité colique y
permettent l’instauration d’un premier repas varié. Dans tous les cas, il convient de
maintenir jusqu’à 1 an un minimum de 600 ml de lait sans dépasser 750 ml, des
apports corrects de fer et de Vit D, une ration protéique de l’ordre de 3 gr/Kg.

 Introduction des farines


On peut commencer à partir de 7 mois en utilisant des farines instantanées
conçues pour les premiers âges. On peut ainsi introduire une ou deux c-à-c
de farine instantanée dans le biberon du matin et dans celui du soir. On
obtient ainsi une bouillie fluide, homogène. Lorsque la farine est bien
acceptée et tolérée par le nourrisson, on peut augmenter progressivement la
quantité afin d’obtenir une bouillie plus épaisse.
On doit attendre 7 à 8 mois pour donner la bouillie 2 è âge d’amidon.

 introduction des légumes verts


Les légumes seront données vers l’âge de 8 mois. On donne d’abord l’eau de
cuisson des légumes suivants : pomme de terre, carotte, poireau, feuille de salade et
épinards, un peu de sel, bouillis pendant une heure et demie ou deux heures dans
une marmite couverte. Cette eau sera épaissie avec la semoule, du tapioca ou une
farine. On peut le donner, suivant le goût de l’enfant, sucrée ou salée et additionnée
d’un peu de beurre.
Il est indispensable d’ajouter les légumes écrasés en quantités croissance, de façon
à donner vers 9 à 10 mois une véritable purée de légumes.

 introduction des fruits

69
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

L’introduction des fruits peut se faire dans la 2 e quinzaine du septième mois ; ces
fruits sont donnés soit sous forme de compte des fruits de préparation ménagère,
soit sous forme de fruits cuits finement mixés ou de fruits écrasés bien murs, soit
sous forme de petits pots de fruits homogénéisent. Les fruits sont données comme
dessert à la fin des biberons de midi et su soir. L’enfant prend ce qu’il veut en
quantité.

 Introduction des aliments riches en protéines (viande, poisson, œufs).


L’introduction peut se faire dès le début du 8 e / 9e mois. Pour les viandes, il convient
de choisir au début des viandes les maigres telles que le poulet, le bœuf, le veau,
l’agneau, le cheval. On peut aussi donner le jambon maigre. L’introduction de l’œuf
doit se faire la dernière dans le mois, après s’être assuré que le poisson et la viande
sont bien tolérés. On commence par le jaune d’œuf : ½ d’abord puis 1 œuf tout
entier. La viande, le poisson et l’œuf ne sont jamais donnés ensemble. Ils sont
donnés à 1 seul durant la première année de vie.

Remarque : La diversification doit se faire en respectant des règles précises :


o Il ne faut introduire qu’un aliment nouveau à la fois en laissant un intervalle de
quelques jours entre chacun.
o Les quantités doivent être progressivement augmentées en commençants
toujours par les petites quantités.
o La diversification doit tenir compte du goût de l’enfant, prendre soins d’associer
le nouvel aliment avec d’autre auxquels l’enfant est déjà habitué.

70
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

CHAPITRE III. IMMUNISATION EN PEDIATRIE

A. Notions générales
1. Définition:
L’immunité est un moyen de défense que l’organisme dispose pour se protéger
(ou lutter) contre une maladie (agression extérieure). Cette protection est due à
l’apparition d’anticorps, induite par la présence des substances étrangères (tels
les microbes et virus) appelés antigènes. Les anticorps sont formés de façon
spécifique pour chaque antigène comme une clé qui ne va que sur une seule
serrure

2. Genres d’immunisation.

On distingue l’immunisation active et immunisation passive.


a) On parle de l’immunisation active, lorsque l’organisme fabrique lui-même les
anticorps. Cette immunisation peut être naturelle ou artificielle. Elle est naturelle
lorsqu’elle survient à la suite d’une maladie infectieuse (ex : Rougeole). Elle est
artificielle lorsqu’elle est induite par l’introduction dans l’organisme d’une
préparation contenant des microbes, des virus ou des extraits de ceux-ci ou de
leurs toxines c’est-à-dire la vaccination. Ces microorganismes peuvent être
vivants atténues ou tués.

Avantages de l’immunisation active.


 Longue durée, parfois toute la vie
 Même si les anticorps semblent être disparu, l’organisme conserve une
sorte de mémoire qui, en cas de rappel c’est-à-dire d’une nouvelle
rencontre avec un antigène, aboutit rapidement à une nouvelle et
intense production d’anticorps.

71
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Inconvénients
 Installation tardive : 10 jours voire 6 semaines

b) On parle d’immunisation passive lorsque l’individu reçoit des anticorps


préalablement préparés, sans sa participation active. Elle peut être naturelle
(c’est le cas du fœtus qui reçoit les anticorps maternels à travers le placenta)
ou artificielle (Sérothérapie) 

Avantages : Action immédiate


Inconvénients :
 Action de courte durée ;
 Possibilité des réactions allergiques parfois catastrophiques (choc
anaphylactique mortel)

B. BASES IMMUNOLOGIQUES DES VACCINATIONS

1. Etude immunologique

L’introduction d’un antigène dans l’organisme déclenche une réponse immunitaire.


La réponse immunitaire suppose une reconnaissance par le système immunitaire
de la substance antigénique et la sélection d’un certain nombre des cellules
immunologiquement compétentes, aptes à organiser cette réponse.

Il existe deux types de réponse immunitaire spécifique :


- La réponse immunitaire humorale : elle repose sur la production d’anticorps
par le les plasmocytes provenant des lymphocytes B. ces anticorps sont
circulants, ils se lient à l’antigène permettant ainsi sa neutralisation ou son
élimination
- La réponse à médiation cellulaire, support notamment des réactions
d’hypersensibilité retardées, dont les effecteurs centraux sont les lymphocytes
T ; elle aboutit à la production de cellules spécialisées qui détruisent la cellule
porteuse de l’antigène étranger.

72
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Schématiquement, deux types pratiquement interviennent dans la réponse


immunologique. Les macrophages et les lymphocytes

Les macrophages interviennent pratiquement à tous les niveaux de la réponse


immunologique
a. Ils sont capables de transformer certains antigènes pour les rendre
reconnaissables par les lymphocytes B ;
b. Ils interviennent comme modérateurs de la coopération entre les
lymphocytes T et B ;
c. Ils participent à la réponse immunitaire grâce à des produits de sécrétion
actifs sur les lymphocytes T : Les prostaglandines E2 (PGE2) qui ont un effet
suppresseur sur la réponse immune ; l’interleukine I, susceptible d’activer
certaines fonctions des cellules T de façon spécifique

A l’inverse, les macrophages reçoivent des informations des lymphocytes T par


l’intermédiaire des lymphokines qui confèrent aux macrophages une activité
cytolytique ou suppressive.

Enfin, les macrophages peuvent être cytotoxiques, capables de tuer spontanément


certaines cellules cancéreuses, constituant une fraction des « Natural Killers »(NK).

Le message antigénique libéré par les macrophages est immédiatement capté par
les lymphocytes

Les Lymphocytes représentent le composant spécifique cellulaire du système


immunitaire. Cette spécificité leur est conférée par l’existence de récepteurs
spécifiques de l’antigène sur leur surface membranaire.

On en distingue deux catégories : les lymphocytes T et B


- Les lymphocytes T ont des antigènes de surface caractéristique. Ils agissent
par contact cellulaire directs. Les lymphocytes T, stimulés par l’antigène
produisent des médiateurs biologiquement actifs, collectivement appelés
lymphokines. Parmi les activités biologiques de ces lymphokines, on peut citer

73
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

le facteur de perméabilité capillaire, le facteur chimiotactique, le facteur


d’activation des macrophages, le facteur cytotoxique ainsi que l’interferon.
- Les lymphocytes B se différencient en plasmocytes qui sont hautement
spécialisés dans la synthèse et l’excrétion des anticorps: IgM, IgG, IgA, IgD et
IgE

2. Synthèse des immunoglobulines chez les fœtus et le nouveau-né.

Le fœtus est capable de synthétiser assez tôt certaines classes d’anticorps. On a pu


déceler des traces d’IgM dès la 10 e semaine de la vie fœtale et de très faibles
quantités d’IgG à partir de la 12 e semaine. Par contre le fœtus est incapable de
synthétiser lui mêmel’IgA, IgD et IgE
La phagocytose et immunité non spécifique des macrophages sont décelées chez le
fœtus dès les 2 premiers mois de la grossesse, mais la capacité de phagocytose et
destruction des microorganismes n’est pas très bien connue.
La synthèse du complément commence tôt, dès la 8 e semaine et précède la
synthèse des immunoglobulines. Mais la quantité importante n’apparaît que vers les
12e –14 e semaines de la vie fœtale.

Seuls les IgG maternelles sont capables de traverser de façon active le placenta
grâce aux propriétés de leur fragment Fc. Cependant ce passage ne devient
important qu’à partir du 6e mois de grossesse, attribué à une brusque augmentation
de la perméabilité placentaire pour l’immunoglobuline G

L’immunité humorale du nouveau-né est donc essentiellement une immunité


adoptive qui fait appel à la transmission d’une immunité passive de la mère à
l’enfant, grâce à un transfert actif transmembranaire au niveau du placenta. Ces
immunoglobulines ont une protection majeure durant le deux premier trimestre de la
vie, mais à l’inverse elles peuvent parfois inhiber les processus immunitaires dus à la
vaccination.

Par ailleurs, on sait que l’immunité cellulaire est parfaitement apte à se développer
chez le nouveau-né.

74
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Ainsi le système immunitaire d’un nouveau-né normal est complet, du point de vue
qualitatif ; il lui manque seulement l’expérience antigénique.

3. DYNAMIQUE DE LA FORMATION DES ANTICORPS

a. REPONSE PRIMAIRE
Les réactions primaires sont celles observées après la 1 e injection vaccinale
Schématiquement, on distingue 3 périodes :
i) La période de latence qui se situe entre l’injection vaccinale et l’apparition des
anticorps sériques. Cette période varie entre 24h et 2 semaines, en fonction du
développement du système immunitaire du sujet ainsi que de la nature, de la
forme et de la dose de l’antigène utilisé.
ii) La période de croissance : dès la fin de la période de la latence, le taux des
anticorps croît de façon exponentielle. Il atteint son maximum en un temps
variable allant de 4 jours à 4 semaines. Cette période est approximativement de
3 semaines pour l’anatoxine tétanique ou diphtérique et de 2 semaines pour les
vaccins microbiens.
En général, la production d’anticorps IgM précède celle des IgG.
iii) La période de décroissance : après avoir atteint la concentration maximale, le
taux des anticorps décline d’abord rapidement puis lentement.

b. REPONSE SECONDAIRE
La réintroduction de l’antigène après un délai convenable déclenche une réponse de
type caractérisée à la fois par la rapidité d’apparition des anticorps spécifiques et la
quantité importante des anticorps sécrétés qui sont d’emblée de type IgG.
Le taux maximum d’anticorps est atteint en quelques jours. La phase d’augmentation
est exponentielle mais sa croissance est plus rapide, alors que la phase de
décroissance est plus prolongée. On note par ailleurs, une baisse momentanée du
taux des anticorps, suivie d’une réascension si la 2 e injection intervient avant la
disparition des anticorps induits par la 1e injection. Les anticorps présents dans le
sérum à un taux encore élevé masquent les antigènes administrés. Ainsi une 2 ième
75
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

stimulation antigénique très rapprochée de la 1 e peut être inefficace du fait de


l’élimination de l’antigène par les anticorps sériques encore présents à une
concentration importante. Les anticorps vont persister beaucoup plus longtemps
parfois indéfiniment.

4. FACTEURS INTERVENANT DANS LA REPONSE VACCINALE


IMMUNITAIRE.

L’efficacité d’un vaccin c’est-à-dire faire apparaître des anticorps protecteurs et/ou
des lymphocytes effecteurs spécifiques pour l’agent infectieux visé dépend de
nombreux facteurs.

1. La constitution de l’antigène : nature, la structure, la constitution chimique.


Il peut s’agir un agent vivant atténué, d’une anatoxine, d’un polysaccharide, enfin
d’une bactérie tuée ou d’un virus inactivé. La structure de l’antigène et en particulier
de la taille, de la constitution chimique et sa configuration spatiale interviennent dans
la quantité de la réponse immune.

2. Les adjuvants de l’immunité.


Les adjuvants sont des substances dont l’adjonction aux vaccins potentialise
(augmentent) de façon non spécifique les réponses immunitaires, permettent aussi
d’obtenir des titres plus élevés d’anticorps avec une quantité plus faible d’antigènes
et un plus petit nombre de dose. Les adjuvants ne sont donc pas immunogènes. Les
plus largement utilisés sont l’hydroxyde et le phosphate d’alumine. Ils activeraient les
macrophages, premier temps de la réponse immunitaire. Ils sont aussi
responsables des réactions locales (induration) qui peuvent exceptionnellement
entraîne un abcès

3. La voie d’administration du vaccin : en S/C, IM, ID, voie buccale.


Elle semble jouer un rôle dans la tolérance du vaccin. Les vaccins devant
déclencher une réponse de type cellulaire, sont administrés par voie intradermique
(ou par scarification) : le BCG. La voie sous-cutanée ou IM est habituelle pour les
vaccins à réponse humorale (DTCOq, POLIO, ROR).

76
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Lorsqu’un adjuvant est associé, la voie IM semble provoquer moins de réactions


locales. La voie buccale est utilisée pour les vaccins à réponse Ig A sécrétoire
prédominante (Polio, typhoïde, Choléra)

4. La présence ou absence d’anticorps maternels


A la naissance, les anticorps circulants (← la plupart) sont des IgG maternelles qui
ont traversé activement le placenta. Par leur activité antibactérienne et antivirale,
ils vont protéger l’enfant les premiers mois. De même, les IgA sécrétoires,
contenues dans le colostrum et le lait auront la même fonction.
Les IgG maternelles disparaissent vers 6 mois mais peuvent quelquefois persister
jusqu’à 9 mois. Ces anticorps peuvent inhiber certains vaccins vivants atténués.
On explique ainsi le relatif échec de la vaccination anti rougeoleuse à 6 mois
5. L’état nutritionnel
La MPC est capable de provoquer une importante perturbation immunitaire.
L’immunité cellulaire est diminuée (par suite de l’involution thymique et une
diminution du nombre des lymphocytes des organes lymphoïdes. L’immunité
humorale, à l’exception des Ig A sécrétoire, est conservée
6. L’âge et immaturité immunologique.
L’immunité cellulaire proprement dite est apte à se développer dès la naissance,
plus ou moins. On sait aussi que le BCG effectué dès les premiers jours déclenche
une réponse spécifique. La réponse humorale, au cours de la première année est
par contre variable

7. La constitution génétique de l’antigène.


8. La présence d’une pathologie concomitante

4. ASSOCIATIONS VACCINALES.

Un vaccin idéal peut être défini comme étant un vaccin hautement antigénique,
totalement efficace en une seule injection, n’occasionnant aucune réaction
secondaire et déterminant une immunité post vaccinal solide et durable tout au
long de la vie chez 100% des sujets vaccinés.

77
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Cet aspect du « vaccin  idéal » est loin d’être acquis. Pour être efficaces, la
plupart des vaccins, sauf certains vaccins à virus vivant atténué, nécessitent
plusieurs injections et plusieurs rappels pour déterminer une protection durable.
Afin de simplifier le calendrier de vaccination, il est particulièrement intéressant
d’associer les vaccins c’est-à-dire de vacciner en une seule fois le maximum des
sujets contre le maximum de maladies :
1. La vaccination combinée : les vaccins sont mélangés au moment de
l’emploi dans la même seringue et sont inoculés en un seul point de
l’organisme.
2. Les vaccinations simultanées : Les vaccins sont administrés en des points
différents de l’organisme ou par des voies différentes : intradermique,
intermusculaire, sous-cutanée ou par scarification

Pour qu’une association vaccinale soit valable, elle doit être :


- efficace : dans ce cas, la réponse immunitaire de chaque composante doit
être au moins égale à celle du vaccin administré seul. Dans certains cas il
peut y avoir synergie antigénique et les résultats sont meilleurs que lorsque
les vaccins sont injectés séparément
- inoffensive : le fait d’associer les vaccins ne doit ni intensifier les réactions
vaccinales, locales ou généraux propres aux vaccins, ni déterminer un type
nouvel inconnu de réactions vaccinales

5. LES VACCINS.

1. Les vaccins vivants atténués :


Ce sont des vaccins faits à base de germes vivants (rendus inoffensifs). Ces
vaccins réalisent une infection a minima chez un sujet dont l’immunité est normale
et induisent une réponse immune de même nature que celle conférée par la
maladie, le plus souvent mixte (humorale et cellulaire). Ils ont par contre, une
virulence importante en cas d’immunodépression et sont donc contre-indiqués dans
ces situations.
Ils donnent une immunité qui dure plusieurs années ou même toute la vie. On
l’administre en très petites quantités puisque le germe se multiplie dans

78
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

l’organisme. Ils n’exigent qu’une ou deux doses pour conférer une protection
optimale et durable.

Cependant leur transport et leur conservation sont délicats. Les vaccins vivants
serons de préférence lyophilisés(c à d desséchés) ou gardés à basse température.

Il s’agit de BCG (protection de 75 à 80 %) ; antipolio oral- sabin-(protection de 95 %


ou +) ; VAR (protection de 90 % ou + ; vaccin antiamaril (protection de 97 %).

2. Les vaccins tués ou inactivés.


Il s’agit des vaccins fabriqués à base des germes cultivés au labo et tués
(=inactivés) avant l’administration. Ils induisent une réponse avant tout humorale.
Ils donnent une immunité de courte durée : 6 mois, 1 an, 2 ans. Ils nécessitent
plusieurs injections, espacées d’une durée d’au moins un mois pour initier et
amplifier la réponse immune initiale. Ces premières injections constituent la primo-
vaccination. Par la suite, des injections supplémentaires appelées rappels
permettent de renforcer et maintenir une immunité efficace (réponse de type
secondaire). Le 1e rappel est espacé de quelques mois par rapport à la primo-
vaccination. Les rappels ultérieurs sont espacés de plusieurs années.
Ce sont les vaccins anticoquelucheux, anti-cholera, anti-typhoïde (TABC) et
antirabique. DTC- confère une protection de l’ordre de 80 à 85 % pour la
coqueluche et 95 à 98 % pour DT.

3. Les anatoxines : Il s’agit des vaccins fabriqués à base de la toxine rendue


inactive par l’action de formol. La toxine inactivée est appelée « anatoxine ». Ce
sont le vaccin antidiphtérique et le vaccin antitétanique.

5. Les vaccins polyosidiques capsulaires. Ce sont des vaccins fabriqués à partir de


la capsule polyosidiques de bactéries. Les antigènes polyosidiques (ou
polysaccharidiques) sont thymo-indépendantes et donnent lieu à une réponse
primaire faible et lente sans création de cellules mémoires et donc sans
possibilité d’effet rappel ultérieur. Cette réponse immune est de surcroit
médiocre, avant l’âge de 2 ans.

79
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Leur combinaison avec des antigènes protéiques thymo-dépendants (appelé


conjugaison) augmente leur immunogénicité en réponse primaire et ce, dès
l’âge de 6 semaines. Elle leur confère par ailleurs un effet mémoire amplifiant de
façon durable la réponse initiale au moment du rappel
Il s’agit de :
 Vaccin anti-pneumococcique conjugué : protection de 60 à 70 %
 Vaccin antihaemophilus influenzae de type b conjugué (Hibc)
 Vaccins contre le méningocoque. C et ACWY.

 Vaccin contre l’hépatite B est un vaccin inactivé contenant


uniquement l’antigène de surface du virus de l’hépatite B (Ag HBs).

6. Evaluation de l’efficacité vaccinale


L’efficacité vaccinale peut se mesurer de deux façons :
 Par le dosage des anticorps vaccinaux lorsqu’il existe une corrélation
entre le taux sérique d’anticorps et la protection individuelle ; c’est le cas
pour les anticorps diphtériques, tétaniques, polio, haemophilus type b,
rougeole.
 Par la mesure du nombre de sujets vaccinés protégés (non infectés)
après exposition à l’agent infectieux et par comparaison avec une
population non vaccinée.

7. CALENDRIER VACCINAL EN VIGUEUR EN RDC.


Prend en compte 10 antigènes
Naissance BCG + Polio 0
A 6 semaines DiTePer 1+Hibc+HBs+Antipneumo + Polio 1
A 10 semaines DiTePer 2 + Hibc+ HBs +Antipneumo+ Polio2
A 14 semaines DiTePer 3 +Hibc + HBs + Antipneumo+Polio 3
A 9 mois VAR + VAA

7. REACTIONS INDESIRABLES A LA VACCINATION.

1. Réactions locales

80
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les réactions locales post vaccinales sont d’observations courantes. Elles sont en
règle bénignes et cèdent généralement au bout de 24 à 48 heures.
La réaction locale est caractérisée par une chaleur immédiate au point d’inoculation,
qui disparaît habituellement au bout de quelques minutes ou peut faire place à une
sensation d’endolorissement persistant pendant quelques heures, voire jusqu’au
lendemain. La réaction locale douloureuse est influencée par le volume du vaccin
injecté.

L’apparition d’un nodule au point d’injection est habituelle, surtout avec les vaccins
adsorbés. Elle s’observe chez 5 à 10 % des vaccinés. De façon très exceptionnelle,
la réaction locale peut devenir inflammatoire et éventuellement évoluer vers
formation d’un abcès, le plus souvent aseptique.

2. Réactions générales

La grande crise anaphylactique avec atteinte profonde de l’état général, hypotension


allant jusqu’au collapsus et œdème de la glotte est exceptionnel.

Parfois, on note un syndrome fébrile plus au moins intense associé à d’autres


signes, en particulier des déplacées ou des troubles digestifs qui persistent 1 ou 2
jours.

Les réactions générales sont plus fréquentes après vaccination par vaccin bactérien
T.A.B ou vaccin coquelucheux.

3. Incidents cutanés

Les manifestations cutanées, ne sont pas rares. Cette réaction peut s’accompagner
de fièvre et parfois d’éruption à distance. Elle disparaît toujours spontanément en 3 à
6 jours.

Une éruption urticarienne peut être notée chez les sujets avec antécédents
allergiques. Un exanthème est observé entre le 6 e et le 12e jour dans 2 à 5 % des
81
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

cas, après vaccination contre la rougeole et dans 5 à 10 % des cas, après


vaccination contre la rubéole.

4. Accidents rénaux. Néphropathies vaccinales : rare

5. Accidents neurologiques : convulsions, états de choc, accidents mortels ; les


facteurs responsables des accidents mortels ne sont pas connus mais divers
auteurs incriminent le facteur sensibilisant à l’histamine dû au bacille de Bordet-
Gengou.

6. Accidents paralytiques (antipolio : rares)

7. Accidents articulaires : arthralgies fugaces

8. Accidents ganglionnaires : Le B.C.G est considéré comme une vaccination


généralement bénigne mais peut cependant se compliquer de « bécégite » :
adénite régionale inflammatoire, simple, latente ou suppurée, se produisant
dans le territoire correspondant au point d’inoculation du vaccin. Des
«bécégites » généralisées mortelles, exceptionnelles atteignent surtout les
enfants présentent des troubles graves d l’immunité cellulaire.

9. Accidents sanguins : purpuras thrombopéniques ont été observés après


vaccination rougeoleuse et après vaccination rubéolique

10. Accidents osseux : ostéite après BCG

8. CONTRE- INDICATION DES VACCINATIONS.

La crainte des réactions vaccinales entraîne souvent de la part des pédiatres et


médecins praticiens, une attitude d’abstention qui ne semble pas être toujours
justifiée. D’une façon générale, le vaccins sont contre-indiqués en cas de réaction
allergique (hypersensibilité à l’un des composants du vaccin) lors de l’administration
antérieure.
82
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Les purifications de plus à plus poussées des vaccins ainsi que leur concentration
ont diminué considérablement les risques vaccinaux :

a. Temporaires : sujets en convalescences, sujets atteints d’affections aiguës,


sujets fébriles, porteurs de pyodermites ou eczéma, sujets ayant eu un virage
spontané de réaction tuberculinique de moins de 3 mois.

b. Durables : sujets atteints de maladies chromiques évolutives, déficit


immunitaire.

Remarque :
A) Contre-indication à la vaccination
1. Contre la coqueluche : encéphalopathie ainsi que chez ceux ayant eu des
convulsions.
2. par le B.C.G : prématuré, tant que l’enfant n’a pas atteint le poids de 3 kg,
maladies aiguës, dermatoses étendues évolutives, infection HIV symptomatique.
3. Anti-rougeoleuse : leucémies, syndromes malins généralisés, traitement par
corticoïdes, déficit immunitaire important.

B) Le T.A.B constitue une contre-indication chez les sujets atteints de


néphropathies, de diabète ou de maladie allergique sévère.

C) Les vaccins vivants atténués sont formellement contre-indiqués en cas de


traitement immunodépresseur ou de déficit immunitaire congénital. Les vaccins
inactivés peuvent être administrés sans risque

Vaccination contre la fièvre jaune :


C’est un vaccin vivant atténué ; Administration par voie sous cutanée aux enfants de
plus 6 mois. Incident : réaction fébrile bénigne, réactions encéphaliques :
exceptionnelles (chez les enfants de moins de 6 mois). L’immunité apparaît dès le
7e jour et pourrait résister pendant 35 ans chez au moins 97% des vaccins.

83
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Vaccination contre l’hépatite B


C’est un vaccin inactivé contenant uniquement l’Ag de surface du virus de l’hépatite
B (antigène HBs) ; le vaccin est d’une très grande innocuité ; seules sont décrites
quelques rares réactions d’intolérance locale.

Vaccination contre la diphtérie.


Anatoxine diphtérique découverte en 1923 par RAMON (toxine diphtérique modifiée
par le formol, séjournant à l’étuve à 38-40°C pendant 1 mois, elle constitue un vaccin
idéal par son efficacité et son innocuité

Incidents et accidents : Réactions locales (douleurs disparaissant en quelques min) ;


Réactions générales : fièvre (température à 38-38°C) survenant 6 heures après
l’injection et persistent 24 à 36 heures.

Vaccination contre le Tétanos.


Effectué seul, le vaccin antitétanique est le mieux supporté de tous les vaccins. La
douleur initiale au point d’injection et les exceptionnelles allergies résument le
problème.

Vaccination contre la coqueluche :


La vaccination anticoquelucheuse pose plusieurs problèmes. Son efficacité
sérologique et clinique est imparfaite. Incidents et accidents : Réaction inflammatoire
locale voire un nodule douloureux en cas d’association quadruple, une poussée
fébrile (38-39°C), complication neurologique : Encéphalite ; elle se traduit par des
convulsions sans fièvre, par un état de mal convulsif, enfin par une encéphalopathie
progressive, un état de choc.
Contre indication : Enfant ayant un antécédent neurologique quelconque
(convulsions, hémorragie méningée, méningite, etc.) ; le vaccin sera temporairement
contre indiqué en cas fièvre quel qu’en soit la cause.

Vaccination contre la Polio :

84
PUERICULTURE UEA 2019-2020 Pr Dr ALWORONG’A OPARA

Aucun effet adverse n’est attribué au vaccin inactivé. Le vaccin oral, vivant, est
rendu responsable d’encéphalomyélite chez les sujets immunodéprimé. Chez
l’enfant sain, d’authentiques poliomyélites sont survenues
- Le vaccin oral a été rendu responsable d’encéphalomyélite chez les sujets
immunodéprimé, chez l’enfant sain, d’authentiques poliomyélites sont
survenues

BCG :
Le BCG prévient surtout les tuberculoses évolutives (méningites,……).
Complications locales : réaction importante avec induration douloureuse au
maximum une nécrose ; adénite régionale ; érythème noueux, ostéite à BCG,
« bécegites généralisées » mortelles. Contre-indications : maladies chroniques
évolutives, le prématuré, le nouveau-né dont les proches sont atteints de
tuberculose, de déficit immunitaire.

ROUGEOLE

Chez les enfants de plus d’un an, la séroconversion est de 95%. Avant 9 mois, le
pourcentage d’échecs est de 65,5%. Incidents : réaction fébrile entre le 5e et le 12e
jour ; souvent, une éruption morbilliforme apparaît alors, pendant 24 à 48h.
Accidents neurologiques graves : 1,16 par million de doses distribuées : encéphalite
(Panencéphalite ; Incubation : 3 à 7 ans)
Complication exceptionnelle : purpura thrombopénique, polyradiculonévrite,
pneumopathies interstitielles. CI : Ce sont celles communes aux vaccins vivants : la
grossesse, déficit immunitaire cellulaire, congénitaux et acquis (chimiothérapie,
SIDA), injection récente des gammaglobulines : un délai de 6 semaines est
nécessaire, allergie à l’œuf( ?), infections fébriles en cours.

85

Vous aimerez peut-être aussi