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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
Archidiocèse de Kinshasa
UNIVERSITE OMNIA OMNIBUS
FACULTE DE GESTION, MANAGEMENT ET DEVELOPPEMENT

B.P 1800 Kinshasa I

FACTEURS DE RISQUE DU SYNDROME


D’ALITEMENT CHEZ LES PATIENTS EN
DECUBITUS PROLONGE A L’HOPITAL DE
REFERENCE PROVINCIAL DE KINSHASA


MBOTABI ELINDI AMINATA
Mémoire de fin d’études présenté et défendu
en vue de l’obtention de grade de licencié en
Sciences de Santé.

Option : Santé Publique


Directeur : KANDANDA MUELE Fortunat
Professeur ordinaire

Année-académique
Épigraphie: 2022-2023
~i~

Epigraphe

L'alitement et l'immobilisation sont le corollaire d'un grand nombre de


pathologies médicales, chirurgicales, psychiatriques ou accidentelles. (collège
des enseignants de gériatrie en 2000).
~ ii ~

DEDICACE

A sabine sangondani anenge la plus jolie et la plus gentilles de tante


du monde, je veux que tu saches

Que ma vie ne serait pas aussi merveilleuse si tu n’avais pas été ma


tante. Merci pour ton amour.

A ma très chère maman Mariam mosukutende anenge, quel bonheur


ça a été de grandir à côté d’une mère merveilleuse comme toi, je ne sais pas ce
que j’aurais fait sans toi. Merci d’avoir été là à chaque fois que j’avais besoin de
toi.
~ iii ~

REMERCIEMENTS

Louange à Dieu Tout-Puissant, qui nous a permis de voir ce jour tant


attendu. « Louange à Allah qui nous a guidés à ce ceci. Nous n’aurions pas été
guidés, si Allah ne nous avait pas guidés ».
Mes remerciements vont tout droit remerciement à mon directeur de
mémoire le professeur ordinaire KANDANDA MUELE Fortinat pour avoir
accepté de diriger ce mémoire, malgré ses multiples occupations, je tiens à lui
adresser ma reconnaissance pour le savoir et le connaissance partagées, et pour
son dévouement et sa disponibilité.
Je remercie l’Assistant MINTA BIBINA, pour son encadrement tout
au longue de ce travail.
Tous mes remerciements vont droit aux autorités académique et au
corps scientifique de l’Université Omnia Omnibus pour nous avoir assuré une
formation de qualité qui nous distingue partout et laisse des empreintes
inestimables.
A mes sœurs Fatouma ELINDI, sakina ELINDI, Roukiya et
ZAINABU ELINDI voici un exemple à suivre pour votre parcours universitaire.
A mes frères imam ousmane elindi, issa elindi et nour elindi nous en
aurons long et beaucoup à dire, mais ce qu’on ressent le besoin de faire, c’est de
te dire merci pour l’aide et le soutien moral que vous m’aviez apporté.
Aux autres membres de la famille, merci de nous avoir soutenu durant
toutes ces années, en voulant toujours ce qui entaient bien pour moi.
A mes collègues de la promotion ; je vous remercie pour ce parcours
effectué ensemble dans la joie ; la bonne humeur de porter ensemble les
connaissances scientifiques.
A mon cher aimable yannick SADISA merci pour ton soutient et ton
amour inconditionnel.
A mes ami(es) : deborah NGALULA, augustin kalombo, olivier
kiniakinia; divine SANDA, victor kayembe , jonathan MAMPUTU , sr odette
BOKUNDUMBA, manisa KAYIMBU, mika KINZOLA evody AKASSA ,
leatitia NGEMBA, dr rodrigez MANDUNDU , dr NGOY et chritian Magloire
~ iv ~

ainsi que mon cp et cpa lascony MAKELA et joseph TEKELE qui nous ont
accordé leur soutien moral et intellectuel durant toutes ces années.
A toute personne qui nous a soutenus de près ou de loin ; veuillez recevoir toute
ma gratitude.

MBOTABI ELINDI Aminata


~v~

LISTE DES TABLEAUX


Tableau n° 1 : Répartition de lits
Tableau n°2 : Prise en charge cardiovasculaire
Tableau n° 3: éléments de la surveillance respiratoire et digestif du syndrome
d’alitement
Tableau n°4 : les éléments de prise en charge des escarres
Tableau n°5 : profil du syndrome d’alitement prolongé
Tableau n°6 : facteurs de risques cardio-vasculaires du syndrome d’alitement
prolongé
Tableau n°7 : facteurs de risques respiratoire et digestive du syndrome
d’alitement prolongé
Tableau n°8 : facteurs de risques cutanéo-musculaires du syndrome d’alitement
prolongé
Tableau n°9. Analyse des alternatives
Tableau n° 10 : stratégie du projet
Tableau n°12 Besoins en ressources humaines
Tableau n°13 Besoin en rémunération ($)
Tableau n°14 Besoin en matériels du bureau
Tableau n°15 Besoin en formation et suivi
Tableau n°16 Besoins en Frais généraux
Tableau n°17 Besoins en Evaluation
Tableau n° 18 : budget récapitulatif
Tableau 19 : Plan de trésorerie
Tableau n° 20 : Plan de suivi et évaluation
Tableau n° 21 : Gestion des risques
Tableau n° 22 : cadre logique
~ vi ~

LISTE DES GRAPHIQUES


Graphique n°1 : tranche d’Age
Graphique n°2 : sexe du patient
Graphique n°3 : Statut matrimonial
Graphique n°4 : niveau d’instruction
Graphique n°5 : occupation professionnel
Graphique n° 6 : type de maladie du syndrome d'alitement
Graphique n°7 : service d’hospitalisation
Graphique n°8 : durée d’hospitalisation
~ vii ~

LISTE DES FIGURES


Figure n°1 : escarre au niveau sacré (source : M. AZZOUMI Mohammed, 2022)
Figure n°2 : thrombose veineuse profonde (source : M. AZZOUMI Mohammed,
2022)
Figure n°3 : atrophie musculaire du membre inferieure (source : M. AZZOUMI
Mohammed, 2022)
Figure n°4 : lit mobilisable source (Bouiche bessma, 2012)
Figure n°5 : mobilisation d’un patient en réanimation (Bouiche bessma, 2012).
Figure n°6 : mouvement de flexion extension du pied et du genou sur le lit
(Bouiche bessma, 2012)
Figure n°7 : bandage et traction préventif de la thrombose (Bouiche bessma,
2012)
Figure n°8 : fauteuil mobilisable pour éviter les escarres (Bouiche bessma,
2012)
Figure n° 9: lit adapté au patient présentant les escarres source (Bouiche bessma,
2012)
Figure n°10: accessoire de la prise en charge des escarres source (Bouiche
bessma, 2012)
Figure n°11 : matelas adapté pour revenir les escarres source (Bouiche bessma,
2012)
Figure n°12 : mobilisation du patient en décubitus dorsal source (Bouiche
bessma, 2012)
Figure n°13 : mobilisation de patient en décubitus latéral source (Bouiche
bessma, 2012)
Figure n°14 : mobilisation du patient en décubitus ventral source (Bouiche
bessma, 2012)
Figure n°15 : mobilisation du patient en décubitus assise source (Bouiche
bessma, 2012)
Figure n°16 schéma conceptuel
Figure n°17 : Organigramme de l’HGRPK
Figure n° 18 : Organigramme du projet
~1~

INTRODUCTION GENERALE
0.1. Présentation, Motivation et intérêts de l’étude.

L’alitement prolongé est à l’origine de nombreuses complications, qui


s’ajoutent aux conséquences des maladies responsables de l’immobilisation et
peuvent précipiter une cascade des complications. Certaines populations sont
particulièrement vulnérables face à ce risque, comme les personnes âgées poly
pathologiques et ceux qui sont dénutris (Marie Méan el .2017).
Les complications liées au décubitus prolongé peuvent ainsi se
distinguer selon leur précocité et leur caractère local, régional ou général.
Certaines engagent le pronostic vital et d’autres retentissent sur le pronostic
fonctionnel et allongent la durée d'hospitalisation ainsi que la prise en charge.
Elles sont prévisibles et souvent prévenues par une prise en charge thérapeutique
adaptée, entreprise dès le début du décubitus (Marie Méan el .2017).
En effet la prévalence des risques de l’alitement prolongé augmente
avec l'âge du patient. Ainsi, il importe de veiller au maximum sur les patients en
situation de décubitus prolongé, en particulier chez les personnes âgées, ceux
qui sont en postopératoire de certaines chirurgies ou dans les circonstances
médicales particulières telles que : coma ou d'une anesthésie prolongée, ou du
fait d'une pathologie neurologique (ANAES.2001).
Selon Jacquerye Agnes. (1999), Il est plus courant hospitalier de voir
des patients contraints d’observer une position de décubitus prolongé, pour une
durée plus ou moins longue, les obligeant ainsi à se soumettre à l’état d’alité
(grabataire). Mais cette situation n’est pas malheureusement sans risque.
Ces risques, qu’on appelle communément complications, ne sont
parfois pas moins redoutables que les pathologies en cause, ils doivent attirer
toute l’attention et tout le souci de l’équipe soignante afin de les éviter ou, à la
limite, les découvrir précocement ou, à tort, minimiser leurs conséquences qui se
sont avérées dangereuses (dysfonctionnement) voire handicapantes (perte de
fonction) (Jacquerye Agnes. (1999).
Médicalement, ce sont les complications : Tégumentaires (escarres) ;
Urinaires ; Respiratoires (infections) ; Digestives (constipation, fécalome) ;
Accidents thromboemboliques ; Psychologiquement : Ce sont les conséquences
générées de l’altération de l’image de soi (Bendhiab et Lachlag. 2008. p 45).
~2~

Si pour certaines complications, tels que les accidents


thromboemboliques et les escarres plusieurs moyens préventifs (anticoagulants
et matelas alterlating), existent et permettent de réduire considérablement les
risques, pour d’autres, elles sont encore plus indiscrètes mais visiblement moins
recherchées ((Bendhiab et Lachlag. 2008. p 45).
La prévention des risques associés à un alitement prolongé est l’une
des solutions appropriées qui doit permettre l’utilisation des mesures préventives
chez les personnes immobilisées, afin d’éviter l’apparition des diverses
complications et des difficultés suite à son incidence économique, et son impact
sur l’allongement de la durée des séjours hospitaliers, et une augmentation
sensible de la charge de travail soignant.
C’est pourquoi, les acteurs impliqués dans la prévention et les soins
des malades alités préconisent l’emploi important des ressources en termes de
matériels, de pansements et de moyens humains. Ajoutez à cela les techniques
de prévention qui doivent être disponibles et des meilleures qualités pour des
résultats souhaités.
Le choix de cette étude, émane de l’une des recommandations de notre
travail de fin de cycle sur la prise en charge des escarres, lesquels proviennent
d’un alitement prolongé. Nous avons souhaité élargir les différentes maladies
liées à un alitement prolongé, connues sous le nom de syndrome
d’immobilisation, dans l’objectif de proposer un protocole de surveillance de ces
entités.
Ainsi, nous sommes convaincus que ce travail porte beaucoup
d’intérêt. Notamment, celui de contribuer à la recherche de l’administration des
soins de qualité aux malades, sans que cela puisse les exposés à d’autres risques
pour leur santé.
De plus, dans notre peau d’experte en santé publique, la prévention est
un moyen de promouvoir la santé des malades alités et leur garantir une
guérison avec un cout d’hospitalisation réduit. Cette étude pourra déboucher
aussi sur la mise à pieds d’un protocole de soins adaptés aux patients alité dans
notre milieu.

0.2. Etat de la question


L'alitement prolongé est une situation rencontrée au décours des très
nombreuses situations cliniques d'origine médicale, chirurgicale ou traumatique.
~3~

Plusieurs travaux ont également démontré le rôle délétère de l’alitement


prolongé et de l’immobilisation (Sharshar T. 2008). Chez le sujet sain,
l’immobilisation entraine une réduction de la masse et de la force musculaire
(Honkonen SE. 2008).
Il y a plus de trente ans déjà, des auteurs dénonçaient les effets
négatifs de l’alitement en milieu hospitalier (Hirsch CH, 1990).
En milieu de la réanimation l'alitement prolongé expose à des
complications qui lui sont propre, telle que démontrée par Ferrando AA, (1996)
que chez le patient alité en réanimation, l’inflammation systémique peut
accentuer la fonte des muscles. L’immobilisation est à l’origine de modifications
structurelles et métaboliques du muscle.
Selon l’étude de Herridge MS, (2011), ces atteintes neuromusculaires,
squelettiques et respiratoires, risquent de compromettre, à court et long termes,
l’évolution physique et fonctionnelle (développement des escarres, difficultés de
sevrage de la ventilation mécanique, augmentation de la durée de séjour en
réanimation et à l’hôpital) ainsi que la qualité de vie des patients.
D’après une étude de Labrecque, (2014), Plusieurs facteurs
prédisposent une personne hospitalisée ou hébergée aux plaies de pression
(escarres). Par exemple : son état nutritionnel, son niveau de conscience, sa
mobilité, son âge, la présence d’œdème, de maladies aiguës et vasculaires ou
d’autres pathologies chroniques graves (diabète, cancer, insuffisance
rénale,etc.).
De même l’Ordre des infirmières et infirmières du Québec (OIIQ,
2007), indexe d’autres facteurs tels que l’hygiène, la médication, la pression, le
cisaillement, la friction, l’humidité, la douleur et le tabagisme comme facteurs
favorisant l’apparition des plaies de pression.
En 1993, Creditor MC et al, avaient établi une relation entre
l’alitement prolongé chez les patients âgés de plus de 70 ans et l’apparition
d’une perte de capacité aérobique, associée à des risques d’hypoventilation et de
bronchoaspiration et dès lors, d’infections pulmonaires secondaires. Finalement
l’alitement favorise l’incontinence urinaire et augmente le risque de développer
des lésions cutanées, voire des escarres.
Morgane Baube (2018) a mentionné le rôle de l’alitement prolongé
dans la survenue des grandes faiblesses musculaire générale qui se traduit par un
~4~

déconditionnement physique général et une dégradation de la qualité de vie


observée à la sortie de l’hôpital.
Il a proposé un protocole de mobilisation précoce pendant alitement
prolongé pour cause de spondylodiscite infectieuse avec implication assidue de
patient dans sa prise en charge rééducative permettant de lutter efficacement
contre la fonte musculaire, le déconditionnement physique et ainsi d’améliorer
les capacités fonctionnelles et la qualité de vie de ces patients
Cofemer (2009) rappelle que la personne alitée peut l’être à cause de
situations particulières sujette à plusieurs complications telles que : les
complications cutanées, cardio-circulatoire ou respiratoires, locomotrices,
neurologiques, digestives, urinaires et infectieuses.
Ce même constat a été fait par Clémence Lecardonnel et al (2014) en
indiquant que le décubitus prolongé est à l’origine de nombreuses
complications, qui s’ajoutent aux conséquences des maladies responsables de
l’immobilisation et peuvent précipiter des cascades de déconditionnement.
Certaines populations sont particulièrement vulnérables face à ce risque, comme
les personnes âgées polypathologiques et à risque de dénutrition.
Les complications liées au décubitus prolongé peuvent ainsi se
départager en deux groupes : les complications médicales directes et les
conséquences indirectes à plus long terme telles que la désadaptation ou le
déconditionnement gériatrique (Lecardonnel et al. 2014).
Sylvie Ameline et al. (2021) ont démontré que les complications dues
au décubitus prolongé ou à la mobilité réduite peuvent être nombreuses et
gravissimes. Les plus fréquentes se font au niveau des veines des mollets, mais
on peut rencontrer des phlébites sur toutes les veines du corps.
Selon un rapport de l’Agence Nationale d’Accréditation et
d’Évaluation en Santé (ANAES) en France, les soignants doivent être entraînés
à la reconnaissance des facteurs de risque et formés à l’utilisation d’une échelle
d’identification du risque lié à un alitement prolongé. Il s’agissait entre autres
de : l’État d’affaiblissement général, la réduction de la mobilité ; les troubles de
la sensibilité ; les modifications de la peau et de la masse musculaire associées à
l’âge ; le mauvais état nutritionnel ; la présence de maladie chronique et
l’incontinence.
~5~

Pour Edwards M. (1995), il importe d'éviter au maximum les


situations de décubitus prolongé, en particulier chez les personnes âgées, surtout
en dehors de suites de certaines chirurgies, les circonstances médicales
nécessitant réellement un alitement. Ceci pour prévenir certaines maladies qui
engagent le pronostic vital, toutes retentissant sur le pronostic fonctionnel et
allongent la durée d'hospitalisation et la prise en charge.
Michel Cavey. (2006) a rapporté chez les patients étudiés, qu’une
immobilisation même très brève peut être source de complications rapides
survenant en quelques heures (escarre, phlébite, compression nerveuse, perte des
réflexes d’équilibre...) d’autres apparaîtront plus à distance (rétractions, troubles
de la continence).
Paul Hartmann. (2022), a distingué deux types des facteurs des risques
du décubitus prolongé, le premier correspond aux facteurs primaires qui
comprennent : les troubles neurologiques, les Troubles psychiatriques et les
infections pulmonaires. Les facteurs de risques secondaires sont constitués de :
Hypertension artérielle, Déshydratation, Affections cutanées et Mauvaise
nutrition.
N. Dousse (2011) a exprimé ses craintes concernant les risques de
suites d’alitement prolongés en terme des complications sont à l’origine du
syndrome d’immobilisation, qui se caractérise par une atteinte plurifocale (entre
autres, respiratoire, cardiovasculaire, musculaire et articulaire). Ce phénomène
va favoriser le déconditionnement physique qui peut engendrer une
augmentation de la durée de la ventilation mécanique, une prolongation du
séjour en réanimation et de la durée d’hospitalisation.
En Afrique, la plupart des études sur les risques de l’alitement
prolongé se sont concentré seulement sur un seul de ce risque à savoir celui
associé à la survenue des escarres de décubitus.
Mais exceptionnellement, Bendhiab et Lachlag. (2008) ont étudié « La
surveillance des complications chez les patients en décubitus prolongé ». Il
ressort de leurs analyses que : l'existence, avérée, des complications
respiratoires, digestives et urinaires du décubitus prolongé, dans les services de
médecine et de chirurgie.
Dans la recherche du «Rôle de l'infirmier diplômé d’état devant les
complications du décubitus chez un malade sous traction continue », Talhaoui
Nabil. (2011) souligne l’importance de la surveillance infirmière lorsqu’un
~6~

décubitus dorsal prolongé est envisagé ou Lorsqu’il survient sur un terrain à


risque, la prise en charge pluridisciplinaire doit être instaurée, définissant
clairement les objectifs de prévention cardiaque, pulmonaire, musculaire,
articulaire, osseuse, cutanée, digestive et urinaire. Ainsi La fréquence et la
rapidité des complications du décubitus et de l'immobilisation donnent toute son
importance à la prévention.
Par ailleurs, Danaia Zineb et Meddouri Maroi (2013) a évalué
l’impact de la dépendance sur l’image de soi chez le malade alité », ses
analysent affirment que la dépendance génère une altération de l’image de soi
chez le malade alité et de toutes les composantes de celle-ci chez ce dernier
(l’identité, l’image corporelle et interprétation des rôles) sont altérées, ce qui
témoigne d’une altération de cette image.
Chekal Asma (2013) avait relevé que le risque de survenue d’escarres
chez les personnes âgées a des facteurs multi dimensionnelle. En ce qui
concerne la part du personnel soignant, l’absence d’organisation de travail
infirmier, d’élaboration de protocole de soin et le manque de sensibilisation du
proche des patients âgés sur l’importance de prévention d’escarre.
En RDC, Kilola (2010) a indiqué le rôle prioritaire de la surveillance
infirmière parce qu’il faudrait prendre au sérieux ces soins préventifs, même
chez personne alitée apparemment en bonne santé. C’est pourquoi l’infirmier est
obligé d’ouvrir ses yeux et intelligence sur la médecine préventive. Les
soignants ont le rôle de promouvoir la santé, soigner les malades alités et leur
garantir la vie, une guérison rapide, en réduisant le cout de l’hospitalisation.
Gbalie Yawegbe Sarah (2013) avait constaté que la pris en charge des
escarres au volet préventif devrait comprendre l’évaluation, la surveillance,
transcription, éducation et moyenne ainsi que des interventions locales comme
changer les positions du malade, réfectionner le lit, changer les linges,
l’observation quotidienne, faire la toilette du malade, l’utilisation des matelas
anti-escarre, moyenne.
Quant à Elindi Aminata (2020) infirmière des escarres de la prise en
charge comprendre, le volet préventif : la surveillance de l’état cutanée (40%), à
contrôler la T A (25%) et ainsi que l’usage du coussin pour surélever les jambes
(10%) ; le volet éducatif, le patient était encouragé au maintien de l’hygiène
corporelle (30%) alors que pour changement de linge (25%) et changement des
positions (15%).
~7~

Au regard des études présentées ci-haut, certains facteurs de risque


liés à l’alitement prolongé ne sont pas pris en considération dans certains
milieux hospitaliers, tel qu’en Afrique où malheureusement leurs évaluations
sont trop souvent négligées.
Pourtant dans le cadre des soins de longue durée, la surveillance des
facteurs de risque devrait se faire lors de l'admission, au moins une fois par
semaine au cours du premier mois et ensuite, à tous les trois mois. Leurs causes
étant multifactorielles, les facteurs de risque de l’alitement prolongé doivent être
traités en interdisciplinarité et selon une approche holistique qui tient compte
des priorités de la personne.
D’où la particularité de cette étude de rechercher les différents
facteurs de risque associés au syndrome d’alitement prolongé à l’hôpital général
de référence provincial de Kinshasa afin d’aboutir à un protocole de la
surveillance de ces facteurs dans notre milieu.

0.3. Problématique
Tout être vivant à besoin sur une journée d’un temps de sommeil
nécessaire à son équilibre, à sa santé voire sa survie, étant donné que
l’organisme est soumis au rythme nycthéméral, dormir est un besoin
physiologique, vital pour tout un chacun. Les cycles du sommeil évoluent tout
au long de la vie (Mark Twain. 1910).
Bien que les indications d'alitement strict sont peu nombreuses. Elles
résultent d'une contre-indication formelle à la mobilisation, sous peine
d'aggraver la pathologie en cause ou d'en générer une nouvelle. Cependant, les
causes d'alitement habituellement observées sont plus nombreuses. Toute
pathologie aiguë peut entrainer une diminution des capacités de transfert du fait
de l'asthénie et de la réduction des capacités fonctionnelles. Certaines
pathologies, notamment celles accompagnées de douleurs, conduisent le patient
à préférer l'alitement à la station assise (ARTAZ. 2003).
L'immobilité peut être liée à une pathologie chronique invalidante. Les
affections neurologiques sont au premier plan avec tout particulièrement
l'hémiplégie vasculaire, ces maladies sont à un stade avancé pourvoyeuses de
syndrome d'immobilisation. Les maladies chroniques comme l'insuffisance
cardiaque ou respiratoire majeures, les cancers, l'insuffisance rénale grave,
évoluant par poussées, se compliquent progressivement d'un état cachectique
finissant par confiner le patient au lit (ARTAZ. 2003).
~8~

D’après Pras, P et al. (2005), l’alitement devrait avoir des indications


et une durée limitée parce qu’il est clairement identifié comme une étiologie du
syndrome d’immobilisation, laquelle est multi systématique et
multidimensionnel.
En effet, pour Grambach (2000), le syndrome d’immobilisation est
défini comme « l’ensemble des symptômes physiques et psychiques et
métaboliques résultant de la décompensation de l’équilibre précaire du patient,
par le seul fait de l’interruption ou diminution des activités quotidiennes
habituelles. »
C’est ainsi que l’écrivain humoriste Mark Twain (1910) décrivait « le
lit comme l’endroit le plus dangereux au monde : 99% des gens y meurent.» à
cause de l’ensemble des phénomènes qui résulte de cette position allongée ».
De même pour Blanchon MA. (2006), le syndrome d'immobilisation
existe à tout âge mais les conséquences d'un alitement prolongé chez le sujet âgé
sont souvent plus rapides, plus graves et parfois irréversibles. On estime que 5 à
10% des personnes âgés de plus de 85 ans sont incapables de se mouvoir
spontanément.
Raison pour laquelle, Artaz et al. (2003) souligne que l’alitement
prolongé doit être considéré comme un évènement pathogène parce qu’il
provoque « une modification de l’effet de la pesanteur normalement exercé sur
le squelette osseux, les articulations, et la sollicitation neuromusculaire ». Et ceci
entraine à court, moyen et long terme des modifications physiopathologiques sur
les différents systèmes de l’organisme.
Un rapport du collège des enseignants de gériatrie en 2000 a renseigné
que les syndromes d'immobilisation regroupent les conséquences pathologiques
des situations d'alitement prolongé (de clinostatisme ou de décubitus prolongé).
Le sujet est incapable de façon temporaire ou définitive de quitter son lit ou son
fauteuil seul et de réaliser tout ou partie des activités de la vie quotidienne
indispensables à sa survie. Ce syndrome regroupe des dimensions physiques et
psychiques.
L'alitement et l'immobilisation sont le corollaire d'un grand nombre de
pathologies médicales, chirurgicales, psychiatriques ou accidentelles. Ils sont
responsables, en dehors du facteur déclenchant, de conséquences graves, vitales
ou fonctionnelles. Ainsi, l'alitement doit être considéré comme un évènement
pathogène à part entière (collège des enseignants de gériatrie en 2000).
~9~

Parallèlement, pour Rainfray M et al (2007), l'immobilisation


prolongée en position horizontale et à un degré moindre en position assise
entraîne diverses modifications physiologiques. Certaines modifications
surviennent dès les premières heures d'alitement, d'autres apparaissent à
distance. L'alitement a un retentissement sur tous les grands appareils.
Selon Harboun M. et al (2008) l’alitement provoque une sarcopénie,
(10% de fonte musculaire par semaine d’alitement), et une baisse de tonus
musculaire. Cette perte de tonus musculaire engendre au niveau respiratoire un
syndrome restrictif par diminution de l’amplitude respiratoire et une diminution
du drainage du mucus qui entraîne une baisse de la ventilation en oxygène
maximum.
Au niveau digestif, la perte du tonus musculaire associée à la stase
colique et à une difficulté à exonérer en position de décubitus entraîne un risque
de constipation majeur. Pour l’appareil locomoteur en plus de la sarcopénie et de
la perte du tonus musculaire s’installent des rétractations, amyotrophies et
raideurs diverses et variées. Associés à des compressions des nerfs périphériques
et des plans cutanés, l’alitement provoque spasticité et douleurs (Jeandel C et al.
(2006).
Au niveau de l’appareil cardio-vasculaire les modifications sont
sévères dès 3 semaines d’alitement, et sont de l’ordre de la désadaptation du
réflexe cardio-neuro vasculaire et une augmentation de la fréquence cardiaque.
La baisse du tonus des parois capillaires et la stase veineuse sont pourvoyeurs de
pathologies thromboemboliques (Hanon O. 2004).
L’alitement génère aussi des perturbations métaboliques avec un
hyper catabolisme protéique qui se met en place dès les premières heures et
donne lieu à une rapide dénutrition. Il crée une hyper activité des ostéoclastes
dont les conséquences sont une perte du volume osseux (jusqu’à 40% à 6 mois
d’alitement), une perte calcique et une hypercalcémie (Hanon O. 2004).
Selon Belakehal Brahim (2011), il peut apparaitre également une
baisse de sécrétion de l’hormone antidiurétique et une augmentation de sécrétion
du système rénine angiotensine. Il existe aussi un risque d’anémie par défaut de
production de fabrication d’érythropoïèse. Chez les personnes alitées le risque
de fausses routes est augmenté lors de la prise d’alimentation et de boissons.
~ 10 ~

La stase veineuse et l’atonie vésicale s’installent lors de l’alitement


majorant le risque d’incontinence et infectieux. Le risque infectieux est renforcé
par une diminution des défenses immunitaires lors de l’alitement prolongé.
Le risque d’infection nosocomiale par contamination exogène chez les
personnes alitées est amplifié en structure hospitalière ou en institution
(Belakehal Brahim. 2011).
Du point de vue psychique, les symptômes sont variables selon la
durée, l’étiologie et les conditions de l’alitement. La structure psychique et la
personnalité du sujet ont une forte influence sur les modifications provoquées
par l’alitement. Les personnes peuvent présenter un syndrome régressif,
dépressif entrainant une perte d’autonomie (collège des enseignants de gériatrie
en 2000).
De plus un syndrome confusionnel, des modifications de la perception
temporo-spatial et des désafférentations sensorielles se mettent rapidement en
place. Le syndrome d’immobilisation trouve son origine dans ces modifications
cumulées à celles liées au vieillissement (collège des enseignants de gériatrie en
2000).
Face au défi que représentent ces risques d’alitement prolongé dans
les milieux hospitaliers, les établissements doivent développer des activités de
formation continue qui faciliteront la mise en place de ces changements et la
pérennisation du programme (Le Boterf. 2011)
La prévention consiste en premier lieu à considérer l'alitement comme
un facteur pathogène à part entière. La meilleure mesure préventive des
complications du décubitus est la réduction maximale de la durée de l'alitement.
Cela inclut la limitation des indications d'alitement, la réduction des délais de
réalisation des examens complémentaires nécessaires au diagnostic et au
traitement des malades hospitalisés (Camus A et al. 2002). Elle nécessite des
soignants formés et habitués à prodiguer des soins préventifs et un travail
d'équipe centré autour de protocoles de soins normalisés et validés. La famille,
partenaire incontournable, doit faire partie intégrante du plan de soins (Francis
CW et al. 2007).
Selon Le Boterf (2011), la formation continue favorise le
développement des connaissances. L’auteur explique que la professionnelle et le
professionnel doivent puiser dans leurs ressources personnelles pour savoir agir
avec compétence dans les situations professionnelles.
~ 11 ~

En Afrique, Talhaoui Nabil (2014) avait constaté au niveau des


différents services du Secteur Sanitaire de Biskra surtout le service d'orthopédie
que les patients hospitalisés pour une durée, sont obligés de maintenir une
position allongée : le décubitus. Ce dernier les expose aux dangers et notamment
la survenue des escarres.
Ces répercussions sont liées aux altérations entraînées par la
pathologie cousant le décubitus mais aussi par la perte prolongée de
l'orthostatisme et de la mobilité. La fréquence et la rapidité des complications du
décubitus et de l’immobilisation donnent toute son importance à la prévention
(Talhaoui Nabil. 2014)
De plus, Guidouam Zahra et Zerguine Nassima (2017) enrichissent en
disant qu’en milieu de la réanimation l'alitement prolongé expose à des
complications qui lui sont propre, comme les escarres hors ce derniers,
augmente la morbidité et la mortalité, prolonge la durée de séjour hospitalier et
accroît le coût de soins et les dépenses de santé et surtout l’impact
psychologique sur le patient mais le moyen le plus efficace pour éradiquer ce
phénomène est avant tout la prévention.
A en croire Bendhiab Med Nadjib et LACHLAG El Hadj (2012), la
surveillance infirmière doit rechercher, à travers ses outils et techniques, les
informations les plus fidèles à l'expression de l'état réel du patient et des risques
potentiels de l’alitement encourus par les patients parce qu’une découverte
précoce d'un de ces risques est beaucoup moins coûteuse que le risque en soi.
Même si l'alitement strict est indiqué, le patient doit être mobilisé au
lit. Son environnement doit lui faciliter les changements de position avec l'aide
d'une potence et d'un lit articulé à commande électrique. Dès que son état le
permet, il doit être mis au fauteuil, passage obligé avant la remise en position
debout et la reprise de la marche. L'évaluation des capacités de transfert, de la
stabilité et du risque de chute est indispensable (Artaz et al. 2003). Le
kinésithérapeute joue un grand rôle dans la récupération des capacités
fonctionnelles.
Par ailleurs, Les besoins fondamentaux sont tout ce qui est essentiel à
l'être humain pour vivre et assurer son bien-être. Ces besoins sont susceptibles
de variations tout au long de la vie puisqu’ils intègrent, entre autre, la notion
d'âge, de condition sociale, de culture et de santé.
~ 12 ~

Une personne malade confronte parfois une situation de dépendance


c'est-à-dire une incapacité de remplir, en raison de sa maladie, des fonctions ou
effectuer des gestes essentiels à la vie (quotidienne besoins fondamentaux) sans
recours à une autre personne.
Ainsi, au cours de notre travail de fin de cycle, nous avons remarqué
que les malades alités présentent un état d’inconfort psychologique, ce qui nous
a poussés à entreprendre un travail de recherche pour déterminer la relation entre
leur alitement (dépendance) et les maladies qui y sont attaché.
D’où notre interrogation de savoir : quels sont les facteurs de risque de
du syndrome d’alitement prolongé chez les patients hospitalisés à l’hôpital
général de référence provincial de Kinshasa ?

0.4 Hypothèse de recherche


Tenant compte de la question ci-dessus, nous formulons hypothèse selon
laquelle, le syndrome d’alitement prolongé serait lié aux facteurs de risque
démographique, cardiovasculaire et cutanéo-musculaire.

0.5 Objectifs de l’étude


0.5.1 Objectif générale
Cet étude poursuit comme objectif générale de contribuer à l’amélioration de la
qualité de soin administrer aux patients en l’alitement prolongé au moyen de la
mise en pratique d’un protocole de surveillance.

0.5.2 Objectifs spécifiques


Nos objectifs septiques sont les suivants :
 Approfondir les connaissances sur les facteurs de risques u syndrome
d’alitement prolongé.
 Dresser un profil des sociodémographique des malades atteint du
syndrome d’alitement prolongé ;
 Identifier l’impact de l’alitement prolongé chez les malades en
hospitalisation ;
 Formuler des propositions pour prévenir les risques u syndrome
d’alitement prolongé
~ 13 ~

0.6 Méthode et techniques


Pour la matérialisation de cette travaill, nous avons fait recours à la méthode
d’enquête, appuyée par les techniques : documentaire, interviews et observation
participative.

0 .7 délimitation de l’étude
Ce travail est limité géographiquement au sein de l’hôpital général de référence
provinciale de Kinshasa alors que les investigations seront menées durant la
période allant de 20/04/2023 au 20/05/2023.

0.8 Subdivision du travail


En plus de l’introduction et la conclusion ; ce travail comprend quatre chapitres :
 Le premier décrit le cadre théorique
 Le deuxième donne les détails sur le cadre méthodologique
 Le troisième concerne les résultats obtenus
 Le quatrième développe le dossier projet
~ 14 ~

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE

Selon Gauthier (2009), à travers la recherche, c'est tout un ensemble


d'idées, de théories qui se développent et s'entremêlent les unes aux autres. Elles
viennent former ce qu'on appelle le cadre conceptuel. Ainsi ce premier chapitre
est théorique, il définit tous les concepts de base et développe les théories
explicatives sur l’alitement prolongé et ses facteurs de risque en tant que tel, il a
pour préoccupation de cerner le sens ou la signification des concepts en usage.
L'assemblage de ces connaissances qui se rattachent au sujet de la
recherche va tenir lieu de point de repères pour orienter et présenter le schéma
conceptuel de ce travail.

I.1. Définition des concepts clés


 Facteurs de risque :
Selon l’OMS 2013, Il s’agit du risque attribuable à un facteur ou la proportion
de cas que l’on pourrait éviter en supprimant ce facteur, lorsqu’il est causal.

Pour nous ces facteurs concernent les éléments qui sont consécutives à un
alitement ou décubitus prolongé.

 Malade alité

C’est une personne dont son état de santé l’exige de rester ou de garantir le lit
durant toute une journée avec réduction de la mobilité (Mbotabi, 2021).

Il est synonyme d’un malade grabataire.

 Dépendance :

Situation d'une personne qui, en raison d'un déficit anatomique ou


d'un trouble physiologique, ou affectif ne peut remplir des fonctions ni effectuer
des gestes essentiels à la vie quotidienne sans recours à une autre personne (V.
Girault, Rn 2010)
Selon Virginia Henderson ; la dépendance se définit comme «
l’incapacité ou se trouve la personne d’adapter des comportements appropriés ou
d’accomplir elle-même sans aide les actions qui lui permettraient en fonction de
son état d’atteindre un niveau acceptable de satisfaction de ses besoins.
~ 15 ~

 Alitement

Il se réfère au décubitus qui peut être dorsal ou latéral ou ventral.


C’est une position où le corps se repose sur un plan horizontal, dans cette
position, l'ensemble de l'organisme n'est plus soumis aux contraintes de
l’orthostatisme, c'est-à-dire de la gravité (Joseph Pistoria, 2021).
 Alitement prolongé

C’est l’état d’un malade placé en décubitus, le plus souvent dorsal de


suite d’une hospitalisation pour la prise en charge d’une pathologie aigue ou
chronique.
Un alitement prolongé sans activité physique régulière, comme cela
peut arriver à l’hôpital, peut provoquer de nombreux problèmes. (Voir aussi
Problèmes dus à l’hospitalisation.). Les différentes manifestations cliniques
consécutives à un alitement sont regroupées sous le terme de « syndrome
d'immobilisation ».
Certaines pathologies sont reconnues comme étant associées ou induites par
l'immobilisation (Blanchon MA. 2006). Ces pathologies ont été recherchées
parmi les diagnostics listés à J7 pour chaque patient et parmi les syndromes
gériatriques.

Ces diagnostics ont été regroupés pour former 7 catégories de


pathologies liées à l'immobilisation : escarre, maladie thromboembolique,
complications urinaires, respiratoires, digestives, traumatiques et psycho-
comportementales.
 Syndrome d’immobilisation

Le syndrome d'immobilisation regroupe les conséquences


pathologiques des situations d'alitement (de clinostatisme ou de décubitus
prolongé). Le sujet est incapable de façon temporaire ou définitive de quitter son
lit ou son fauteuil seul et de réaliser tout ou partie des activités de la vie
quotidienne indispensables à sa survie. Ce syndrome regroupe des dimensions
physiques et psychiques.
~ 16 ~

 Thrombose veineuse profonde

La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE) est due à la


formation localisée d'un caillot (Thrombus) à l'intérieur d'une veine profonde
lorsque le caillot est mobile, il constitue un embole qui peut donner comme
complication immédiate redoutable ; l'embolie pulmonaire (EP). (
On ne connaît pas la cause exacte de la thrombose veineuse mais trois
principaux facteurs de risque sont cités dans la triade de Wirshow depuis 1856 :
la stase veineuse ; les lésions de la paroi vasculaire ; le trouble de la coagulation
 Escarres
L’escarre est une lésion cutanée d’origine ischémique liée à une compression
des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses (définition établie en
1989 par le National Pressure Ulcer Advisory Panel). L’escarre est également
décrite comme une « plaie » de dedans en dehors de forme conique à base
profonde d’origine multifactorielle, ce qui la différencie des abrasions cutanées.
Le rôle de la pression et de la perte de mobilité est prédominant. Cette notion
souligne le fait que l’escarre vient de l’intérieur et qu’une partie des lésions n’est
pas visible (Karine Feron . 2003).

Figure n°1 : escarre au niveau sacré (source : M. AZZOUMI Mohammed,


2022)
 Prévention

Selon le Bourdilllon, Brucker et Tabuteau (2010), la notion de


prévention décrit l'ensemble des actions, des attitudes et comportements qui
tendent à éviter la survenue de maladies ou de traumatismes ou à maintenir et à
améliorer la santé.
Dans ce travail, la prévention consiste en premier lieu à considérer
l'alitement comme un facteur pathogène à part entière. La meilleure mesure
préventive des complications du décubitus est la réduction maximale de la durée
de l'alitement (Pras P, 2005).
~ 17 ~

Cela inclut la limitation des indications d'alitement, la réduction des


délais de réalisation des examens complémentaires nécessaires au diagnostic et
au traitement des malades hospitalisés. Elle nécessite des soignants formés et
habitués à prodiguer des soins préventifs et un travail d'équipe centré autour de
protocoles de soins normalisés et validés. La famille, partenaire incontournable,
doit faire partie intégrante du plan de soins (Collège des enseignants de gériatrie
2000 p101-8).

1.2. Généralités sur l’alitement prolongé et ses facteurs de risque

1.2.1. Indication de l’alitement prolongé


Les indications d'alitement strict sont peu nombreuses. Elles résultent
d'une contre-indication formelle à la mobilisation, sous peine d'aggraver la
pathologie en cause ou d'en générer une nouvelle. Mais on observe alitement
habituellement devant toute pathologie aiguë qui peut entrainer une diminution
des capacités de transfert du fait de l'asthénie et de la réduction des capacités
fonctionnelles (Kortebein P, 2008).
Les fractures récentes non consolidées et non ostéosynthésées, les
thromboses veineuses profondes en début de traitement, du fait du risque de
migration embolique, les décompensations cardiaques ou respiratoires aiguës,
les syndromes coronariens aigus, les hypotensions importantes sont des
indications fréquentes. Certaines pathologies, notamment celles accompagnées
de douleurs, conduisent le patient à préférer l'alitement à la station assise. La
mise au repos de la colonne vertébrale, malade fracturé sous traction continue et
la paraplégie / poliomyélite (Pras P, 2005).
L'immobilité peut être liée à une pathologie chronique invalidante. Les
affections neurologiques sont au premier plan avec tout particulièrement
l'hémiplégie vasculaire, mais aussi les pathologies dégénératives comme la
maladie de Parkinson. Les détériorations mentales avec les démences de tout
type sont à un stade avancé pourvoyeuses de syndrome d'immobilisation
(Rainfray M, 2007).
Les maladies chroniques comme l'insuffisance cardiaque ou
respiratoire majeures, les cancers, l'insuffisance rénale grave, évoluant par
poussées, se compliquent progressivement d'un état cachectique finissant par
confiner le patient au lit. En dehors de toute atteinte organique, la dépression
peut s'accompagner d'une grande inhibition psychomotrice.
~ 18 ~

Les indications peuvent également être iatrogènes par excès de


neuroleptiques, de somnifères, d'antihypertenseurs responsables de chutes,
d'anticholinergiques ou atropiniques, sources de confusion et de ralentissement
des capacités cognitives (Blanchon MA. 2006).

1.2.3. contre- indication de l’alitement prolongé


Le malade présentant une abolition du reflex de la déglutition.

1.2.4. Etiopathogénie du syndrome d’immobilisation ou d’alitement


prolongé

1.2.4.1. Retentissement sur l'appareil cardiovasculaire


Au bout de quelques jours de décubitus se produit une réduction du
pooling veineux des parties déclives, ce qui augmente la recharge et le volume
sanguin central. Sont alors observées des augmentations du débit cardiaque et de
la pression artérielle. (Blanchon MA. 2006). Le clinostatisme prolongé favorise
parallèlement l'hypotonie et la distension des veines déclives par l'absence
d'application des forces de gravité au circuit vasculaire et par la réduction du
tonus musculaire.
Les modifications cardiaques induites par le décubitus sont
redoutables car elles conduisent à un syndrome de désadaptation massive lors de
la remise debout par inadaptation progressive du myocarde, il est souhaitable de
maintenir une activité physique par des exercices de contraction réguliers.
Sur le plan histologique des altérations cellulaires apparaissent :
atrophie et perte des fibres musculaires myocardiques, infiltrations graisseuses
intracardiaques et intra pariétales vasculaires, fibroses localisées.
S'y associent des signes d'hypo débit cérébral allant de la lipothymie à
la syncope avec chute. Cette complication est très fréquente chez le sujet âgé,
favorisée par de nombreuses médications telles que les hypotenseurs, les
traitements neuroleptiques ou diurétiques. Cette hypotension orthostatique est
une cause fréquente de chute chez le sujet âgé (Collège des enseignants de
gériatrie
2000 p101-8).
Parallèlement aux effets sur la pression artérielle, on observe
également une diminution de la capacité d'adaptation à l'effort (VO2 max). Elle
~ 19 ~

survient de façon rapide et progressive, avec une perte d'environ 25% en 3


semaines. Cette diminution des capacités d'adaptation à l'effort entraîne une
dyspnée lors des efforts de toilette et de transfert, d'autant plus qu'il existe
souvent une insuffisance cardiaque ou respiratoire associée. Ceci retarde la ré-
autonomisation et peut entrainer une perte d'autonomie compromettant parfois
un retour à domicile (Pras P, 2005).

1.2.4.2. Retentissement sur l'appareil respiratoire


Le décubitus réduit le tonus des muscles respiratoires, en particulier le
diaphragme; l'amplitude respiratoire ne peut être maximale (Collège des
enseignants de gériatrie
(2000 p101-8).
Les bases pulmonaires sont moins bien ventilées ce qui favorise la
stase des sécrétions bronchiques. Les capacités d'épuration des voies aériennes
lors du décubitus sont diminuées par une toux qui perd de son efficacité.
La stase prédispose aux infections broncho-pulmonaires et aux
atélectasies par formation de bouchons muqueux au niveau d'une bronche.
Chez le sujet âgé, les déformations thoraciques, la diminution de la
force musculaire du diaphragme et des muscles intercostaux, les pathologies
respiratoires chroniques liées ou non au tabagisme, les troubles de déglutition
dans le cas de maladies neuro-dégénératives ou de séquelles d'accident
vasculaire cérébral, le reflux gastro-œsophagien, la déshydratation sont des
facteurs favorisants ces pneumopathies infectieuses et notamment les
pneumopathies d'inhalation (Collège des enseignants de gériatrie
2000 p101-8).
La nutrition entérale chez des patients alités et fatigués est également
à l'origine de pneumopathies d'inhalation (Rainfray M, 2007).

1.2.4.3. Manifestations thromboemboliques


Les contractions musculaires sont nécessaires à l'efficacité de la
pompe de retour veino-lymphatique surtout au niveau du réseau profond sural
(Blanchon MA. 2006).La viscosité du sang augmente. La dilatation veineuse, la
défaillance valvulaire, les varicosités, fréquentes chez le sujet âgé, favorisent la
stase veineuse et le risque de thrombose (Pras P, 2005). Le risque thrombogène
est majoré en post-opératoire, en cas de déshydratation ou de syndrome
~ 20 ~

inflammatoire d'origine néoplasique ou autre. La thrombose veineuse profonde


et l'embolie pulmonaire, regroupées sous le terme de « maladie
thromboembolique » sont des complications graves de l'immobilisation.
La maladie thromboembolique a des spécificités chez le sujet âgé: il
s'agit plus souvent d'une embolie pulmonaire dont la gravité et le mauvais
pronostic augmentent avec l'âge.
La dyspnée et l'œdème sont plus fréquents mais la douleur plus rare
que chez le sujet plus jeune. Les thromboses asymptomatiques sont plus
fréquentes : la prévalence est d'environ 13% chez les sujets âgés hospitalisés et
de 3.8% en institution. La déshydratation est un facteur favorisant la thrombose
chez le sujet âgé. L'âge n'est pas un facteur de risque en lui-même pour les
thromboses distales ; c'est par contre un facteur de risque d'extension de la
thrombose. Le risque de maladie thromboembolique augmente avec l'âge en
raison des nombreuses comorbidités qui y sont associées.

Figure n°2 : thrombose veineuse profonde (source : M. AZZOUMI


Mohammed, 2022)
~ 21 ~

1.2.4.4. Retentissement musculaire et ostéo articulaire


La fonte musculaire, ou amyotrophie, apparaît en quelques jours
d'immobilisation. L'immobilisation plâtrée en est un exemple marquant.
Favorisée par les situations d'hyper catabolisme (inflammation, infection,
cancer), cette fonte musculaire peut atteindre 10% par semaine (Rainfray M,
2007). Elle survient plus rapidement et est plus importante aux membres
inférieurs (muscles quadriceps et fessiers (Pras P, 2005). Les muscles profonds
tels que le diaphragme et la sangle abdominale sont aussi touchés (Blanchon
MA. 2006).

Figure n°3 : atrophie musculaire du membre inferieure (source : M.


AZZOUMI Mohammed, 2022)
L'absence de mouvement réduit le jeu articulaire physiologique et
provoque des rétractions musculaires, ce qui déplace la position de fonction
d'une articulation et conduit à des attitudes vicieuses. Les rétractions capsulo-
ligamentaires diminuent l'amplitude des articulations, notamment au niveau de
la hanche (flexum de hanche) et au niveau de la cheville avec apparition d'une
attitude vicieuse en varus équin (Pras P, 2005). Ces rétractions sont
particulièrement fréquentes en cas de maladie neurologique (hémiplégie,
syndromes extrapyramidaux, maladies dégénératives). Certaines positions
antalgiques sont également source de rétractions tendineuses et de positions
vicieuses, pouvant évoluer vers la triple flexion (Collège des enseignants de
gériatrie 2000 p101-8).
Une déminéralisation osseuse se produit après une longue
immobilisation, par résorption ostéo clastique avec une hyper calciurie pouvant
entraîner des lithiases calciques, plus fréquentes chez le sujet jeune que chez le
~ 22 ~

sujet âgé. Le retentissement sur le métabolisme osseux augmente le risque de


fracture, du fait de l'atteinte ostéoporotique sur l'os spongieux, surtout en cas de
carence en vitamine D (Rainfray M, 2007).
Ces troubles moteurs rendent la reprise de la station debout et de la
marche d'autant plus difficile que l'immobilisation a été prolongée. Les réflexes
posturaux sont fortement diminués du fait de la suppression des afférences
sensitives vestibulaires (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
Lors de la mise en position verticale, on assiste à une rétropulsion avec une
appréhension majeure.

1.2.4.5. Retentissement digestif


L'alitement a un retentissement sur tout l'appareil digestif. Le réflexe
de déglutition est moins fonctionnel, le temps de vidange gastrique augmente,
les modifications des sécrétions gastro-pancréatiques déséquilibrent la flore
bactérienne d'aval. A l'étage intestinal, l'immobilité prolonge le transit
alimentaire d'un temps normal de 5 jours à souvent plus de 3 semaines
(Blanchon MA. 2006). La difficulté d'exonérer en position couchée, la
déficience de la sangle abdominale, et des apports hydriques insuffisants ajoutés
à la diminution du péristaltisme intestinal entrainent la survenue d'une
constipation. Si elle n'est pas traitée à temps, survient la formation d'un fécalome
(Pras P, 2005).
Le fécalome chez le sujet se développe au niveau du rectum ou plus
haut, au niveau du recto- sigmoïde. Non évacué, il conduit à un tableau
d'occlusion intestinale fonctionnelle avec douleurs et météorisme abdominal. Il
peut aussi se présenter sous la forme de fausses diarrhées, ou même sous la
forme d'une confusion (Pras P, 2005).
La plénitude de l'ampoule rectale entraîne des difficultés de vidange
vésicale et la constitution d'une rétention urinaire. (Rainfray M, 2007).
A l'inverse, du fait de l'irritation locale, le fécalome peut être responsable
d'incontinence urinaire par instabilité vésicale (Collège des enseignants de
gériatrie 2000 p101-8).

1.2.4.6. Retentissement urinaire et sphinctérien


L'immobilisation et le décubitus sont responsables de difficultés de
vidange vésicale. Les mictions sont souvent incomplètes avec constitution d'un
~ 23 ~

résidu post-mictionnel qui, en quelques jours, peut entraîner une rétention


d'urine complète : c'est le globe vésical (Rainfray M, 2007).
Ces rétentions sont favorisées par la présence d'un fécalome ou d'une
hypertrophie prostatique chez l'homme (Collège des enseignants de gériatrie
2000 p101-8).
Le globe vésical passe souvent inaperçu. A plus de 500cc, la paroi
vésicale est complètement distendue et un fonctionnement sphinctérien normal
ne peut alors être récupéré qu'après plusieurs semaines de drainage de la vessie
(Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
Les infections urinaires sont fréquentes et favorisées par la réduction
de la mobilité, la position horizontale, la stase vésicale et la déficience du
dispositif antireflux vésico-urétéral. Le sondage urinaire est également source
d'infections (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
L'incontinence urinaire peut être due à plusieurs causes : une miction
par regorgement liée à la rétention, la défaillance du sphincter, une infection, ou
à des envies impérieuses liées à une instabilité vésicale. Les traitements
diurétiques favorisent cette incontinence.
L'incontinence urinaire peut également être situationnelle : le patient
est parfois contraint à l'alitement par des perfusions, des barrières de lit, un état
de fatigue ou de renoncement psychique qui peuvent l'empêcher de se rendre
aux toilettes. Des soins inadaptés, comme le port systématique de protections ou
le non réponse du personnel aux besoins d'uriner, peuvent aussi favoriser
l'incontinence (Pras P, 2005).

1.2.2.7. Les escarres


L'escarre de décubitus, ou plaie de pression, est une zone de nécrose
cutanée et sous-cutanée se produisant aux points de pression (Collège des
enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
Ces plaies se constituent de l'intérieur vers l'extérieur lorsque la
pression s'exerçant sur les tissus est supérieure à la pression de perfusion des
capillaires (Rainfray M, 2007). Une pression prolongée de 30mmHg est
suffisante pour entraîner une baisse significative de la pression tissulaire en
oxygène. C'est l'ischémie tissulaire qui crée l'escarre. Elle peut apparaître en
quelques heures et s'aggraver rapidement. Les régions anatomiques les plus
exposées sont le sacrum et les talons (Pras P, 2005).
~ 24 ~

Mais ces plaies peuvent se produire au niveau de tous les points de


pression comme les trochanters, les ischions, les genoux, les malléoles et les
apophyses vertébrales (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
Outre les facteurs réduisant la mobilité du patient dans le lit, les
facteurs favorisants sont multiples : ceux diminuant l'oxygénation tissulaire
(artériopathie, état de choc, hypoxémie, insuffisance cardiaque, anémie…), ceux
favorisant la macération ou l'infection cutanée (incontinence urinaire ou fécale),
ceux entraînant une diminution des défenses ou de l'état général (diabète,
cachexie, fièvre, infection…). L'escarre est elle-même responsable d'un
syndrome inflammatoire qui aggrave la dénutrition et peut également se
surinfecter (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).

1.2.4.8. Retentissement psycho-comportemental


Se voir immobilisé et dépendant pour la plupart des actes de la vie
quotidienne entraine des réactions psychologiques variées. Ces réactions sont
d'autant plus fortes que l'état cognitif est altéré.
La confusion est une complication très fréquente lors d'une
hospitalisation. Sa survenue est favorisée par le vieillissement cérébral
physiologique et par des facteurs prédisposant comme la démence, la maladie de
Parkinson et les altérations neurosensorielles (Blanchon MA. 2006). Une
rétention urinaire, un fécalome ou la déshydratation peuvent également être à
l'origine d'un syndrome confusionnel. La confusion est entretenue par les
médicaments psychotropes, la contention et la douleur (Rainfray M, 2007).
Lorsque l'immobilisation se prolonge, un état dépressif s'installe avec
une anxiété, une angoisse face au devenir, une grande labilité émotionnelle. S'y
ajoutent des symptômes divers comme l'anorexie, les troubles du sommeil, les
troubles du comportement, des douleurs physiques et morales et plaintes
multiples... (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
On peut assister à un véritable comportement régressif avec
installation d'un état de dépendance pour les activités de toilette ou de
continence, non justifié par les possibilités réelles du patient, ou par un refus de
se mobiliser et de réaliser les transferts (Blanchon MA. 2006).
A l'extrême, cet état peut évoluer vers un syndrome de glissement. Ce
syndrome s'installe après un intervalle libre succédant à une pathologie aiguë en
phase d'amélioration. Il associe mutisme, refus alimentaire total, météorisme
~ 25 ~

abdominal avec surocclusion, rétention urinaire et manifestations de régression


psychomotrice. Le pronostic est catastrophique et sa prise en charge nécessite
une intervention multidisciplinaire (Collège des enseignants de gériatrie 2000
p101-8).

1.2.5. Prévention du syndrome d’immobilisation ou d’alitement prolongé

1.2.5.1. Prévention de la diminution des capacités fonctionnelles


Même si l'alitement strict est indiqué, le patient doit être mobilisé au
lit. Son environnement doit lui faciliter les changements de position avec l'aide
d'une potence et d'un lit articulé à commande électrique. Dès que son état le
permet, il doit être mis au fauteuil, passage obligé avant la remise en position
debout et la reprise de la marche. L'évaluation des capacités de transfert, de la
stabilité et du risque de chute est indispensable (Pras P, 2005).
Le kinésithérapeute joue un grand rôle dans la récupération des
capacités fonctionnelles.

Figure n°4 : lit mobilisable source (Bouiche bessma, 2012)

1.2.5.2. Prévention de l'encombrement bronchique et des infections


respiratoires
La prévention des fausses routes par l'eau gélifiée ou une alimentation
mixée et un positionnement correct du tronc et de la tête lors du repas en cas de
troubles de la déglutition, la lutte contre le reflux gastrique, une bonne hygiène
buccale, une bonne hydratation et une mobilisation rapide pour éviter la stase
bronchique sont des éléments clés permettant de limiter les infections
~ 26 ~

respiratoires (Blanchon MA. 2006). Il faut également rappeler l'intérêt de la


vaccination antigrippale et antipneumococcique.

Figure n°5 : mobilisation d’un patient en réanimation (Bouiche bessma,


2012).

1.2.5.3. Prévention des rétractions musculo-tendineuses


Elle repose également sur la mobilisation précoce et le positionnement
correct au lit puis au fauteuil par des séances de kinésithérapie. La fonte
musculaire peut être prévenue par des exercices de contractions musculaires
isométriques au lit ainsi que par une nutrition adaptée et enrichie (Blanchon
MA. 2006).

Figure n°6 : mouvement de flexion extension du pied et du genou sur le lit


(Bouiche bessma, 2012)

1.2.5.4. Prévention de la maladie thromboembolique


Elle repose sur des mesures physiques et médicamenteuses. L'usage
systématique de bandes de contention est recommandé (Rainfray M, 2007).
~ 27 ~

Leur efficacité sous-entend cependant une mise en place correcte ainsi


qu'un repositionnement au moins biquotidien. Ces contraintes sont souvent à
l'origine d'une mauvaise utilisation et donc d'une moindre efficacité de ce moyen
de prévention. L'anticoagulation préventive par héparine non fractionnée ou de
bas poids moléculaire si la clairance rénale le permet a prouvé son efficacité
dans la prévention des thromboses veineuses profondes des membres inférieurs
(François CW 2007). La meilleure prévention reste cependant la reprise rapide
de la marche.

Figure n°7 : bandage et traction préventif de la thrombose (Bouiche


bessma, 2012)
Une blessure ou une chirurgie des membres inférieurs, ou un alitement
peuvent empêcher les personnes d’utiliser ses jambes. Lorsque c’est le cas, le
sang se déplace plus lentement depuis les veines des jambes jusqu’au cœur. Il y
a plus de risques de formation de caillots dans le sang qui se déplace lentement.
Les caillots de sang voyagent parfois depuis les veines des jambes (thrombose
veineuse profonde) jusqu’aux poumons et y bloquent un vaisseau sanguin
(embolie pulmonaire). Ces caillots sanguins peuvent être potentiellement
mortels.
Des bas de compression pneumatiques peuvent être utilisés pour
empêcher les caillots de sang. Actionnés par une pompe électrique, ces bas
compriment de façon répétée les mollets et font circuler le sang dans les veines.
On peut administrer un anticoagulant (comme l’héparine), par
injection sous la peau de l’abdomen ou du bras, aux personnes à haut risque de
développer des caillots sanguins. Parfois, un anticoagulant en comprimé est
administré par voie orale. Les anticoagulants contribuent à empêcher la
coagulation du sang et sont parfois appelés « fluidifiants sanguins ».
~ 28 ~

La plupart des personnes hospitalisées reçoivent un anticoagulant,


injecté sous la peau, pour prévenir la formation dans les jambes de caillots de
sang qui pourraient alors se rendre dans les poumons et y bloquer un vaisseau
sanguin.

1.2.5.5. Prévention des troubles digestifs


Le régime doit être riche en fibres et l'hydratation suffisante. Des
traitements laxatifs doux peuvent être prescrits. Des évacuations au doigtier,
complétées par des suppositoires glycérinés ou des lavements peuvent s'avérer
nécessaires Toute diarrhée doit d'abord faire éliminer un fécalome (Blanchon
MA. 2006).
Lorsque les personnes restent alitées ou sont moins actives, les selles
(fèces) se déplacent plus lentement dans l’intestin et le rectum, et en dehors du
corps. Par conséquent, il y a plus de risques de constipation. Il se peut aussi que
les personnes hospitalisées prennent des médicaments (comme certains
analgésiques) qui provoquent la constipation.
Pour la prévenir, les membres du personnel encouragent les personnes
à boire de grandes quantités de liquides, et des fibres supplémentaires sont
ajoutées aux repas ou comme complément. Des émollients fécaux ou des laxatifs
peuvent être prescrits, y compris après la sortie de l’hôpital.
L’évaluation des apports nutritionnel ingérés que des apports
supplémentaires, notamment en colories et en protéine, sont conseillés pour le
maintien de l’intégrité cutanée et la prévention des escarres, les régimes hyper
protidique favorisent le taux de guérison des escarres.
Il faut 1à1, 5g de protides/kg/jour et 30à35k cal/kg/jour.il faut que
55à60 % de la ration énergétique soit apportée par des glucides. L’alimentation
doit également être enrichie en vitamines : les suppléments en vit A si elle est
déficiente, amélioreraient la guérison des plaies (patients sons corticothérapie)

1.2.5.6. Prévention des troubles urinaires


Lorsque la continence est conservée, il est indispensable d'aider le
patient à satisfaire ses besoins à l'aide du bassin ou de l'urinal. L'utilisation de
protection ne doit pas être systématique et être limitée aux cas d'incontinence
(Pras P, 2005).
~ 29 ~

La constipation doit être traitée et les rétentions urinaires dépistées par


un examen clinique régulier ou l'utilisation d'un échographe vésical portatif
(bladder-scan) (Rainfray M, 2007).

1.2.5.7. Prévention des escarres


La prévention des escarres consiste dans un premier temps à repérer
les patients à risque grâce à des échelles standardisées et validées [17]. Les
patients doivent être installés sur des supports adaptés type matelas mousse à
mémoire de forme ou matelas dynamique « à air ». Un coussin répartiteur de
pression doit être utilisé au fauteuil.
Installation du patient :

Au fauteuil :

Protéger l’assise par un coussin adapté (dans notre établissement : coussin «


mousse à mémoire de forme »).

 Eviter glissement et cisaillement.


 Favoriser l’auto-soulèvement.
 Repositionner toutes les heures.

Figure n°8 : fauteuil mobilisable pour éviter les escarres (Bouiche bessma,
2012)
~ 30 ~

Au lit : sur un support adapté (matelas mousse à mémoire de forme), alterner


toutes les 3 heures en utilisant, si besoin, des accessoires de positionnement
adaptés (oreillers, Mousses).

 Décubitus dorsal avec un oreiller sous les mollets pour surélever les
talons.
 Décubitus latéral oblique droit à 30 degrés
 Décubitus latéral oblique gauche à 30 degrés.

Figure n° 9: lit adapté au patient présentant les escarres source (Bouiche


bessma, 2012)

1.2.5.7.1. Matériel d’aide de la prévention :


Il est une aide complémentaire à toutes les autres actions préventives.
Il ne s’agit pas d’en faire la panacée et de se contenter d’un support « anti-
escarre » pour toute prévention. Son rôle consiste dans la répartition des
pressions sur la plus grande surface possible du Corps.
Le choix du matériel repose sur cinq critères : la diminution des
pressions, le confort (Thermique, acoustique, limitation de la macération), le
coût initial et d’entretien, la Facilité d’utilisation et de décontamination, et enfin
l’activité du patient.
Le petit matériel :
 Les coussins : Des plus simples à air, à eau ou en mousse, aux plus
complexes, produits à forte viscosité (Gel) ou cellules pneumatiques, ils
seront recouverts d’une housse ou d’une alèse.
 Les talonnières : à réserver aux patients spastiques ou agités (pour éviter
le frottement).
~ 31 ~

 La mousse : pour garnir les points d’appui du matériel (caisse anti-équin,


attaches).
 Les arceaux : suppriment le poids des couvertures.

LES ACCESSOIRES

Talonnière cale de décubitus latérale coussin


en Alova

Les arceaux

Figure n°10: accessoire de la prise en charge des escarres source (Bouiche


bessma, 2012)

Les positionnements réguliers doivent permettre d'éviter les zones d'appui


prolongé et les changes réguliers empêchent la macération. Les compléments
nutritionnels à forte teneur en protéines doivent être proposés au patient [11,13].

1.2.5.7.2. Les matelas ou sur matelas anti escarres :


Ils peuvent se distinguer selon les matériaux employés : les mousses, l’eau, le
gel, l’air Ou autre produit.

Les sur matelas de fibres synthétiques, siliconées, sont légers, confortables et


lavables En machine, mais d’efficacité limitée.
~ 32 ~

Figure n°11 : matelas adapté pour revenir les escarres source (Bouiche
bessma, 2012)

1.2.4.8. Prévention des troubles psychologiques


La prévention repose sur la mobilisation et la mise au fauteuil précoce
mais aussi sur la planification du devenir permettant au sujet de se projeter dans
l'avenir (Blanchon MA. 2006). Le soutien d'une psychologue est souvent très
utile.
Les proches et les soignants doivent concourir à une bonne
afforestation du malade, en améliorant son orientation temporo-spatiale
(calendrier, horloge, télévision, positionnement en regard d'une fenêtre etc…)
(Blanchon MA. 2006). L'autonomie pour la toilette, les repas doit être
encouragée ; les patients doivent être le plus souvent possible levés, habillés et
coiffés (Collège des enseignants de gériatrie 2000 p101-8).
La participation des patients à leur projet d'avenir est la seule manière
de diminuer le risque de régression psychomotrice (Rainfray M, 2007).
Dans les cas de troubles anxieux et dépressifs avérés, les traitements
psychotropes sont d'une aide importante (Blanchon MA. 2006).

Changement de position :

Définition : en fonction de l’évacuation des risques d’escarres du


patient, des changements de position plus ou moins fréquente doivent être
réalisé afin de diminuer le temps de pression par zone cutanée, dans le cas de
patients à risques, le changement de position se fera toutes les trois heures.
Le décubitus dorsal :

L’installation du patient demi-assis, avec surélévation du dossier de


l’ordre de 20 à 30°, les hanches fléchies à 30° et une cassure de 10 à 20° au
niveau des genoux est idéale pour la répartition des pressions. Une légère
position déclive du lit, décrite ci-dessous, évite tout glissement du patient,
éliminant les forces de cisaillement.
~ 33 ~

Figure n°12 : mobilisation du patient en décubitus dorsal source (Bouiche


bessma, 2012)
Le décubitus latéral à 30° :

Le plan dorsal du patient fait un angle de 30° par rapport au plan du


lit. Il est nécessaire de caler la tête, le dos et la jambe supérieure avec des
coussins ou oreillers. L’inclinaison du corps de 30° dégage parfaitement l’épaule
sur laquelle repose le patient.
Le membre inférieur infra latéral (sur lequel repose le patient) est
placé en avant, la hanche à 20-25° de flexion et 20° de rotation externe, le genou
fléchi à 60°, la cheville en position indifférente.
Le membre inférieur supra latéral, reposant sur un oreiller est situé en
arrière du membre sous-jacent : hanche à 20° de flexion, rotation interne à 10°,
genou à 20° de flexion et cheville sans particularité

Figure n°13 : mobilisation de patient en décubitus latéral source (Bouiche


bessma, 2012)
~ 34 ~

Le décubitus ventral :

Le décubitus ventral constitue parfois une solution de rechange la pression subie


en décubitus ventral, et peu élevée et a peu près égale à la pression en semi –
Fowler

Afin de prévenir des pressions au niveau des orteils, on peut soit, détacher le
pied du lit et placer le patient antérieur un peu plus vers le bas de sorte que
ses pied dépassant le bord de matelas, soit placer un coussin sous la partie des
jambes ; les deux méthodes permettent d’éliminer tout pression sur les orteils et
éviter ainsi apparition d’escarre.

D’autres points du corps sont exposes a des pressions : les épaules le thorax les
bassins les genoux et éventuellement les orteils et les oreilles.

Figure n°14 : mobilisation du patient en décubitus ventral source (Bouiche


bessma, 2012)
La posture assise :

Elle se fait dans un fauteuil et non dans le lit. Le rachis est en rectitude, les
cuisses sont horizontales à 90° par rapport au rachis pour éviter l’hyper appui
sacro-coccygien, et les pieds doivent reposer sur un support (sol ou cale-pieds).

Figure n°15 : mobilisation du patient en décubitus assise source (Bouiche


bessma, 2012)
~ 35 ~

1.3. Schéma conceptuel


Age du malade
Figure n°16 schéma conceptuel Sexe
Occupation professionnelle
Facteurs État matrimonial
Durée d’hospitalisation
sociodémographiques
Service d’hospitalisation
Fré
Niveau d’instruction

.
Présence d’une cardiopathie
Biens électroménagers
Trouble du rythme cardiaque
(pouvoir d’achats)
Existence d’une mobilisation précoce
Exercice de contraction régulière
u Risques cardio-vasculaires Port de bas ou bandage élastique
Syndrome d’alitement
prolongé Existence de grosse jambe
Bilan cardiaque et TA
Utilisation des anticoagulants et digestives
.Niveau de revenu
Valeur d’oxygène
Type de mouvement respiratoire
Existence des infections respiratoire et de refus gastro-
Risques respiratoires et
œsophagien
digestives Type d’aliment et régime alimentaire conseiller
Dyspnée d’effort
Etat d’hydratation
Types d’escarres
Existence de fente musculaire
Risques cutanéo- Type de lit utiliser et surveillance de literie
musculaires
Education de membre de la famille
Existence de changement de position
Application de vaseline et massage musculaire
~ 36 ~

1.3.1. Explication du schéma conceptuelle


Le schéma conceptuel ci-haut renseigne que le syndrome de
l’alitement prolongé est sous influence des facteurs de risque démographique,
cardio-vasculaire et cutanéo-musculaire. En effet les patients suivis en
hospitalisation dans un état d’alitement prolongé courent des emboles, des
thromboses, la fatigue musculaire conduisant à l’atteinte du système cardio-
vasculaire digestif et locomotif. C’est pourquoi les variables présentées dans ce
schéma conceptuel seront exploite dans le chapitre suivant afin d’identifier les
facteurs de risque du syndrome d’alitement prolongé à l’hôpital général de
référence de Kinshasa
Conclusion partielle
L’alitement prolongé est à l’origine de nombreuses complications, qui
s’ajoutent aux conséquences des maladies responsables de l’immobilisation et
peuvent précipiter une cascade des complications. Certaines populations sont
particulièrement vulnérables face à ce risque, comme les personnes âgées poly
pathologiques et ceux qui sont dénutris.
C’est pourquoi, les acteurs impliqués dans la prévention et les soins
des malades alités préconisent l’emploi important de ressources en termes de
matériels, de pansements et de moyens humains. Ajoutez à cela les techniques
de prévention qui doivent être disponibles et des meilleures qualités pour des
résultats souhaités.
Le choix de cette étude, émane de l’une des recommandations de notre
travail de fin de cycle sur la prise en charge des escarres, lesquels proviennent
d’un alitement prolongé. Nous avons souhaité élargir les différentes maladies
liées à une immobilisation prolongée, connues sous le nom de syndrome
d’alitement prolongé dans l’objectif de proposer un protocole de surveillance
des entités.
D’où la particularité de cette étude de rechercher les différents
facteurs de risque associés à un alitement prolongé à l’hôpital général de
référence de Kinshasa afin d’aboutir à un protocole de la surveillance de ces
facteurs dans notre milieu.
~ 37 ~

CHAPITRE DEUXIEME : MATERIELS ET METHODE

2.1. Description du milieu d’étude

2.1.1. Situation géographique de l’HGRPK

L’Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa (HPGRK) est implanté


au Centre-ville de Kinshasa dans la Commune de la Gombe et est délimité :

 Au nord par l’avenue Colonel Ebeya ;


 Au sud par le Jardin Zoologique de Kinshasa ;
 A l’est par l’avenue de l’Hôpital ;
 A l’ouest par l’avenue Wangata.
Sa superficie est 99, 342,79 m2 dont 80.565 m2 pour les pavillons ;
3.873,27 m2 pour la nouvelle morgue ; 4.952,00 m2 pour le terrain de football
devant servir d’extension ultérieure.
2.1.2. Historique de l’HGRPK
D’après les archives à notre possession, le début de l’actuel Hôpital
Provincial Général de Référence de Kinshasa remonte vers les années 1912,
époque où ce ne fut qu’un simple dispensaire recevant la population indigène en
soins ambulatoires.
A la longue, l’accroissement de la population de la Ville de Kinshasa,
l’expansion des industries Chanic, Utexaf et Huileries du Congo-Belge ainsi que
la construction du chemin de fer Matadi-Léopoldville entrainèrent une forte
migration et une fréquentation importante, à tel point que son extension s’avère
nécessaire.
En 1925, ce dispensaire général fut transformé en un centre hospitalier
avec quatre services de base : médecine interne, chirurgie, maternité et soins
communautaires. La capacité d’accueil de ce centre fut de 80 lits, réservés aux
indigènes, d’où l’appellation « l’Hôpital des congolais ».
En 1930, la capacité de l’hôpital passe à 150 lits avec la construction
de nouveaux pavillons (5,6 et 9).
~ 38 ~

En 1941, la capacité d’accueil ayant été dépassée, les autorités


congolaises résolurent d’accroître le nombre de pavillons pour les services
suivants :
 Hospitalisation des malades opérés ;
 Hospitalisation des fracturés et accidentées divers ;
 Hospitalisation des évolués ;
 Médecine générale ;
 Pédiatrie ;
 Maternité ;
 Logement du personnel religieux
En 1949, malgré divers bouleversements causés par la deuxième
guerre mondiale et l’enrôlement dans les services militaires de nombreux
congolais, la population de Léopoldville s’accroissait du jour au jour, incitant
ainsi les responsables de l’hôpital à renforcer ses services par la construction de
quatre pavillons (8, 10, 12 et 14).
En 1953, sur la demande du docteur Perin, furent construit deux
nouveaux pavillons (16 et 17) et l’hôpital comptait 1250 lits avec quatre
disciples différentes : médecine interne, chirurgie, gynéco-obstétricale, pédiatrie
ainsi que plusieurs services spéciaux.
En 1958, le médecin provincial supprime l’appellation « Hôpital des
congolais » par sa lettre n°700/A/6834 du 06 novembre 1958 pour adopter celui
de « l’Hôpital de Léopoldville Est ».
En 1960, les évènements de l’Indépendance provoquèrent beaucoup
de départ massif des médecins expatriés. Ce fait entrainera un mauvais
fonctionnement de l’hôpital et une dépréciation de la qualité de soins accordés
aux malades. C’est ainsi que les organismes internationaux vont assurer
rapidement la relève en fournissant un personnel qualifié.
En 1970, l’Hôpital de Léopoldville a pris le nom de l’Hôpital général
de Léopoldville » et sa gestion est confié à une ASBL dénommée « Fonds
Médical et Coordination », FOMECO en sigle.

L’Hôpital connaîtra une grande expansion avec la construction des pavillons :

- P10 : soins respiratoires


- P21 garage
- P24 : Médecine légale
~ 39 ~

- P30 : Service de pharmacie, achat et atelier


- P31 : Radiologie

En 1972, suite à la politique de recours à l’authenticité et suppression


de noms chrétiens, l’hôpital s’appellera « l’Hôpital Mama Yemo ».
En 1977, les activités de FOMECO connurent un coup dur à la suite
de la crise monétaire qui affecte notre pays : il y a eu un nouveau départ au sein
de cet organisme. Malgré ces innombrables difficultés, l’Hôpital Mama Yemo
reste la plus grande formation.
En 1987, par sa décision n°BUR/CE/29874/S/87 du 28 novembre
1987, le Commissaire d’Etat de la Santé Publique retira la gestion de l’Hôpital
Mama Yemo du FOMECO et devient « l’Hôpital Général Mama Yemo ».
En 1989, par Ordonnance présidentielle n°89/169 du 07 août 1989, il
fut créé en lieu et place de l’Hôpital Général Mama Yemo ue entreprise publique
à caractère social dénommée « Hôpital Mama Yemo » et sa capacité a atteint
plus de 2000 lits.
En 1992, par sa lettre n°CAB/MIN/SP/0284/92 du 19 février 1992, le
Ministre de la Santé a décidé d’instituer à l’hôpital un mode de gestion basée sur
la décentralisation.
En 1996, par Décret du Premier Ministre n°954 du 27 décembre 1996,
l’entreprise publique dotée d’une personnalité juridique fut remplacée par un
établissement public doté d’une autonomie administrative et financière
dénommée Hôpital Mama Yemo.
En 1997, dans le contexte du nouveau régime issu des mouvements
insurrectionnels de l’AFDL et établi depuis le 17 mai 1997, l’Hôpital Mama
Yemo a repris le nom d’ « Hôpital Général de Kinshasa », HCK en sigle.
En 2000, par Décrets présidentiels n°082 et 083 du 13 juin 2000
portant respectivement nomination des membres du Comité de gestion et de
Conseil d’administration de l’HGK ; il est devenu une entreprise publique à
caractère social.
Le nouveau comité de gestion n’ayant pas satisfait à l’entente du
personnel et du pouvoir public, a été suspendu pour être enfin remplacé suivant
l’arrêté ministériel 007/ADM/Prés/REP/2001 du 28 août 2001 par un comité de
gestionnaire.
~ 40 ~

En 2002, le statut d’entreprise publique est dissout par le Décret


n°075/2002 du 27 juin 2002. Par ce Décret, le personnel et le patrimoine de
l’hôpital sont affectées au Ministère de la Santé Publique pour le service
dénommé « Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa », HPGRK,
en sigle.
En 2005, par arrêté ministériel
n°1250/CAB/MIN/S/BYY/043/MC/2005 du 31 octobre, nomination de l’équipe
du Comité de gestion de l’HGRPK.
2.1.3. Capacité d’accueil de l’HGRPK
L’Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa est la plus
grande formation hospitalière de la Capitale et de la RDC au regard de sa
capacité d’accueil de 2000 lits, a actuellement suite à la dégradation de son
infrastructure, une capacité de 1065 lits budgétaires et 955 lits réels répartis de la
manière suivante :

Tableau n° 1 : Répartition de lits


Département Lits Lits Taux %
budgétaires réels d’occupation
Dépt. de Chirurgie 325 301 92.6
Dépt. de Médecine interne 155 147 94,8
Dépt. de pédiatrie 250 215 86
Dépt. de gynéco-obstétrique 273 239 87,5
Dépt. des soins 23 23 100
Dépt. Des soins 09 06 66,6
communautaires
TOTAL 1065 955 89,6

Source : Archives HGRPK

2.1.4. Structures organisationnelles et fonctionnement administratif


2.1.5. Structures organisationnelles
L’Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa malgré le
changement de son statut garde encore la structure définie par l’arrêté
ministériel n°007/CAB/NIMBEP/2001 du 28 août 2001 portant nomination des
membres du comité de gestion provisoire, ainsi sa structure actuelle est la
suivante :
~ 41 ~

 Organe de tutelle

L’Hôpital est conduit par un comité de gestion organe de la conception de sa


politique générale et des initiatives de son développement.

 Organe de gestion

Ce comité de gestion se réunit en session ordinaire une fois par semaine. Il est
constitué des cinq membres suivants :

- Président de comité de gestion qui est le médecin-directeur ;


- Directeur administratif et financier ;
- Directeur de staff médical ;
- Directeur de nursing ;
- Directeur technique.

- Président du comité directeur

Il représente l’autorité publique dans l’hôpital. Il en est la première


personnalité et exerce son autorité sur la structure de l’hôpital, convoque et
préside les réunions du comité de gestion, veille à la bonne marche de l’hôpital.

- Directeur administratif et financier

Il est responsable de la gestion des ressources humaines et financières


de tout l’hôpital. Il rend compte de la situation financière et administrative de
l’hôpital au Médecin Directeur chargé des ressources humaines et sous-directeur
chargé de la finance et comptabilité.

- Directeur du staff médical

Le médecin chef du staff médical est le premier responsable de


médecin à l’hôpital. Il s’occupe de leur gestion de point de vue technique et
supervise toutes les activités des médecins en ce qui concerne le domaine
médical. Il rend compte au Médecin-Directeur.

- Directeur de nursing

Il est responsable numéro un des infirmiers dans cette direction. Il


exerce son autorité sur tous les infirmiers engagés dans cet hôpital Il est secondé
par trois sous-directeurs. Il s’agit de :
~ 42 ~

- Sous-directeur chargé des soins et planification ;


- Sous-directeur chargé de l’administration infirmière ;
- Sous-directeur chargé de la formation et encadrement des
stagiaires. Il dirige et supervise toutes les activités infirmières.

- Directeur technique

Il est chargé des services techniques de l’hôpital Il s’agit notamment de :

- La pharmacie ;
- Le laboratoire ;
- La radiologie ;
- La kinésithérapie ;
- L’orthopédie.

2.1.6. Fonctionnement administratif

L’Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa est composée


de 31 pavillons qui abritent les différents services hospitaliers administratifs et
techniques. Les services hospitaliers sont regroupés en département, à savoir :
 Département de la médecine interne ;
 Département de chirurgie ;
 Département de la pédiatrie ;
 Département de l’anesthésie et réanimation ;
 Département de biologie, chimie ;
 Département de l’imagerie médicale ;
 Département de spécialiste ;
 Département de médecine légale ;
 Département de la pharmacie ;
 Département de soins communautaires ;
 Département de la formation et recherche.

Représentation du personnel

Il est à noter que dans chaque département de l’hôpital, on retrouve un


représentant du personnel qui a été élu par la délégation syndicale. Il représente
les employées et est chargé de protéger leurs intérêts.
~ 43 ~

1.1. Effectifs du Personnel

L’hôpital emploie 2291 agents parmi lesquels nous avons :

Figure n°17 : Organigramme de l’HGRPK


L’organigramme de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa se présente
comme suit :
Comité de gestion

Direction générale

Secrétariat DG

Bureau d’étude et
planification

Relation publique
protocole

Sécurité

Direction Direction
Direction staff Direction de
technique financière
nursing
médical administrative

Coordination de
nursing LABO
Départements
médicaux S/DA S/DF

Service KINE

Service Equipe Division


RX

Exécution
Service
Source : Archives l’HGRPK2020

sections
~ 44 ~

2.2. Population de l’étude


Pour Okenge (2019), la population cible est celle sur laquelle
l’investigateur aimerait extrapoler ses conclusions.
Dans le cadre de cette étude, notre population est représentée par les
patients sous l’alitement prolongé présentant une ou plusieurs maladies ou
syndromes d’immobilisation à l’Hôpital Général de Référence provincial de
Kinshasa, Ex. Mama Yemo

2.3. Taille de l’échantillon et échantillonnage


L’échantillonnage choisi est non probabiliste de type circonstanciel, à partir
duquel nous pensons atteindre une taille de l’échantillon 100 patients en
alitement prolongé

2.4. Critères d’inclusion et d’exclusion


Les critères suivants étaient rigoureusement observés

 Être patient sous alitement prolongé.


 Présenter une ou plusieurs maladies du syndrome d’alitement prolongé
 Consentir librement à l’étude

2.5. Méthode d’analyse

2.5.1. Outils d’analyse


Le logiciel Epidata 3.3 a servi pour la codification et la saisie des
données, alors que le logiciel SPSS 21, a permis d’effectuer les analyses
statistiques et le logiciel Microsoft Excel 2013 était utile pour la présentation de
données sous forme des graphiques et des tableaux.

2.5.2. Techniques d’analyse


Cette étude a recouru à l’analyse descriptive et inférentielles : la
première a consisté à la présentation les données sous formes des graphiques et
tableaux montrant les pourcentages et les effectifs observés.
Au niveau inférentiel, il était question de rechercher les liens entre la survenue
d’une maladie du syndrome d’alitement prolongé et les différents facteurs de
risque.
~ 45 ~

2.6. Critère de validité de l’étude


Pour l’analyse descriptive était considérée comme syndrome d’alitement
prolongé de malade présentant l’une des entités du syndrome d’alitement
prolongé

 Présenter une maladie du syndrome d’alitement prolongé

Pour le niveau inférentiel, nous nous sommes appuyés sur le test d’hypothèse de
Khi² pour établir l’association entre la présence d’une maladie du syndrome
d’alitement prolongé et les différents facteurs de risque

2.6.1. Etude des variables

2.6.2. Variable dépendante


La variable dépendante est l’existence d’une maladie faisant partie du syndrome
d’alitement avec trois modalités, 1.des escarres. 2. thrombose veineuse
profonde.3. Amyotrophie

Les Variables indépendantes sont regroupées en fonction du schéma conceptuel.

2..6.3. Variables indépendantes


En rapport avec les caractéristiques sociodémographiques, il s’agit de :

 Age du malade
 Sexe
 Occupation professionnelle
 État matrimonial
 Durée d’hospitalisation
 Service d’hospitalisation
 Niveau d’instruction

En rapport avec les facteurs de risque cardiovasculaires, il s’agit de :

 Présence d’une cardiopathie


 Trouble du rythme cardiaque
 Existence d’une mobilisation précoce
 Exercice de contraction régulière
 Port de bas ou bandage élastique
 Existence de grosse jambe
 Bilan cardiaque et TA
~ 46 ~

 Utilisation des anticoagulants

En rapport avec les facteurs de risque respiratoire et digestive, il s’agit de :

 Valeur d’oxygène
 Type de mouvement respiratoire
 Existence des infections respiratoire et de refus gastro-œsophagien
 Type d’aliment et régime alimentaire conseiller
 Dyspnée d’effort

En rapport avec les facteurs de risque cutanéo-musculaire, il s’agit de :

 Etat d’hydratation
 Types d’escarres
 Existence de fente musculaire
 Type de lit utiliser et surveillance de literie
 Education de membre de la famille
 Existence de changement de position
 Application de vaseline et massage musculaire
 Perte de marche et station debout

2.7. Matériel de l’étude

2.7.1. Outil de collecte


Nous avons utilisé un questionnaire de type semi-fermé composé de 4 rubriques
notamment :

1. Les caractéristiques sociodémographiques des patients sous alitement


prolongé
2. Les risques cardio-vasculaires du syndrome d’alitement prolongé
3. Les risques respiratoires et digestifs du syndrome d’alitement prolongé
4. Les risques cutanéo-musculaires du syndrome d’alitement prolongé

2.7.2. Déroulement de l’étude

2.7.2.1. Phase préliminaire


Avant le début de notre enquêté nous avons obtenu la lettre de
recherche auprès des autorités académiques que nous avons présentées aux
autorités de l’HPGR pour une autorisation d’enquêter.
~ 47 ~

2.7.2.2. Déroulement proprement dit de l’enquête


Il s’agissait d’une étude rétrospective et prospective. Elle consistait
d’une part à consulter les dossiers des malades suivis pour syndrome d’alitement
et y compris les dossiers afférant au suivie médical. Les malades hospitalisés ont
chacun un dossier dans lequel sont portés toutes les données administratives,
cliniques, para cliniques, le diagnostic et les traitements.
Nos renseignements ont été recueillis dans ces dossiers et souvent par
l’interrogation directe réalisée auprès des patients encore internés ;

2.7.3. Difficultés rencontrées


Notre recherche s’est déroulée pendant la période réfection de
l’hôpital ce qui a entrainé une diminution des cas fréquentant l’hôpital, situation
ayant perturbé le bon déroulement de l’enquête.

2.7.4. Considérations d’ordre éthique


Nous avons respecté les normes en rapport avec la recherche,
notamment le consentement des enquêtés et l’obtention de l’autorisation des
autorités sanitaires locales. Nous avons respecté de la confidentialité dans la
collecte de donnée.
~ 48 ~

CHAPITRE TROISIEME. PRESENTATION, INTERPRETATION ET


DISCUSSION DES RESULTATS

Ce troisième chapitre présente les résultats auxquels nous sommes


parvenus. Il répond également à la question de recherche sur les « facteurs
de risques de l’alitement prolongé »

3.1. Résultats des analyses descriptives

3.1.1. Caractéristiques sociodémographique

Graphique n°1 : tranche d’Age


45 42 45.0
40 42.0
40 40.0 40.0
35 35.0
30 30.0
25 25.0
20 17 20.0
17.0
15 15.0
10 10.0
5 5.0
1
0 1.0 0.0
6 à 27 28 à 49 50 à 71 plus de 71 ans

Fréquence Pourcentage

Descriptive Statistics
N Minimum Maximum Moyenne Ecart type
Q101: âge du 100 6 85 63,31 16,495
patient
total 100

Il ressort de ce graphique que la tranche d’âge majoritaire est celle


de plus de 72 ans, suivi de celle de 50 à 71 ans. Les restes des tranches d’âge
étaient minoritaires. L’âge moyen est de 63,31 ans, les extrêmes sont
représentés par l’âge de 6 ans et 85 ans.
~ 49 ~

Graphique n°2 : sexe du patient

36

64

Masculin feminin

Ce graphique montre que 36% des enquêtés était de sexe féminin contre
64% de sexe masculin.

Graphique n°3 : Statut matrimonial

20.0
veuve ou veuf
20

marié 16.0
coumièrement 16

18.0
marié légalement
18

35.0
Marié avec enfant
35

11.0
Celibataire
11

0 5 10 15 20 25 30 35 40

pourcentage frequence

Il ressort de ce graphique que 11% des patients étaient des célibataires,


35% mariés avec enfant. Ceux qui étaient mariés légalement représentaient
18%, à l’opposé de 16% qui étaient marié coutumièrement.
~ 50 ~

Graphique n°4 : niveau d’instruction

11.0
universitaire 11

46.0
diplomé d'etat 46

36.0
limité aux humanité 36

2.0
limité au primaire 2

5.0
Aucun 5

0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

pourcentage frequence

L’observation de ce graphique établi que 46% des enquêtés étaient de


diplômés d’état, suivi de 36% se sont limités aux humanités et 2% au
niveau primaire.

Graphique n°5 : occupation professionnel

60.0 52.0

50.0

40.0

30.0
16.0
20.0
10.0 10.0
10.0 4.0 3.0 4.0
1.0
0.0
s t l nt nt
oi ta ivé cia ia i re nt
é
na
pl l' e pr er ud ta sa
m un ili i g
e de m ét m de se
ns ire hez com ou el ne
l en
sa na rc é e nn so
n ye vit èv rs
o r
cti
o o ti él pe pe
on pl ac
F em

De ce graphique nous remarquons que 52% des patients n’avaient pas


d’emplois, 10% exerçaient comme fonctionnaire de l’état ou employé chez
un privé. 16% avaient une activité lucrative.
~ 51 ~

Graphique n° 6 : type de maladie du syndrome d'alitement


80 74
74
70
60
50
40
30
20 15
15
10 7
7 4
4
0
Thrombose veineuse Escarre amyotrophie du perte de la mobilité,
membre inferieure hemiplégie

frequence pourcentage

Ce graphique indique que 74% des enquêtés ont développé les escarres,
15% la perte de la mobilité et de la marche et 4% l’amyotrophie du membre
inferieure ainsi que 7% de thrombose veineuse.

Graphique n°7 : service d’hospitalisation


40 38
38.0
35
30
25
25 22 25.0
22.0
20
15
10 9
6 9.0
5 6.0

0
Chirurgie Medecine interne soins intensifs diabetologie Réanimation

frequence pourcentage

Ce graphique montre que 38% des patients étaient en chirurgie, suivi de


25% en diabétologie et de 22% aux soins intensifs. La minorité, 6% et 9%
étaient hospitalisé respectivement en médecine interne et diabétologie.
~ 52 ~

Graphique n°8 : durée d’hospitalisation


11 1.0

9 mois 3.0

8 mois 10.0

7 mois 9.0

6 mois 13.0

5 mois 6.0

4 mois 5.0

3 mois 5.0

2 mois 11.0

1 mois 37.0
0.0 5.0 10.0 15.0 20.0 25.0 30.0 35.0 40.0

Ce graphique montre que la majorité des enquêtés sont hospitalisés depuis


1 mois (37%), suivi de 13% dont la durée était de 13% mais la minorité
était suivi depuis 9 mois.

3.1.2. Éléments de prise en charge et surveillance cardiovasculaire

Tableau n°2 : Prise en charge cardiovasculaire


variable modalité FO %
Assistance respiratoire oui 42 42
non
Patient sous monitorage oui 43 43
non 57 57
existence de trouble de rythme cardiaque oui 41 41
non 59 59
Présence de grosse jambe ou œdème oui 50 50
non 50 50
Patient sous aspirine junior oui 9 9
non 91 91
existence d'une mobilisation oui 8 8
non 92 92
port de bas ou bandage oui 54 54
non 46 46
De ce tableau, nous tirons les renseignements suivants :
 42% des patients étaient sous assistance
 43% ont bénéficié d’un suivi en monitorage
~ 53 ~

 41% des patients avec des troubles du rythme cardio-vasculaire et


50% avec grosse jambe ont été traité avec aspirine junior (9%)
 Les autres mesures de la prise en charge appliquée dans le cadre de
la prise en charge cardiovasculaire sont la mobilisation (8%) et le
port de bas ou bandage (54%).
Tableau n° 3: éléments de la surveillance respiratoire et digestif du
syndrome d’alitement
Variable modalité FO %
Malade sous oxygène oui 44 44
non 54 54
Existence de refus gastro-œsophagien oui 1 1
non 99 99
Type d'alimentation voix orale 54 54
Voix parentérale 3 3
gavage 43 43
type de lit utilisé lit normal 97 97
lit mobilisable 3 3

Il ressort de ce tableau que la surveillance respiratoire et digestive à


consister à :
 L’oxygénothérapie (40%)
 Lit mobilisable (3%)
 Gavage (43%).
~ 54 ~

Tableau n°4 : les éléments de prise en charge des escarres


Variable Modalité FO %
Existence de lit adapté pour la prise en charge Oui 2 2
des escarres
Non 98 98
pratique de changement de position par le Oui 98 98
personnel soignant
Non 1 1
état de literie du patient sans pli 97 97
avec pli 3 3
Type de matelas utilisé matelas adapté 5 5
aux escarres
matelas avec 95 95
capos
éducation d membre de la famille sur la prise en Oui 99 99
charge du patient avec les escarres
Non 1 1
application de la vaseline Oui 99 99
Non 1 1
existence de perte de la marche ou station debout Oui 100 100
Non 0 0
L’observation de ce tableau établit que :
 L’existence de seulement 2% de lit adapté pour la prise en charge des
escarres,
 Le changement de position par le personnel soignant était pratiqué à
98%,
 95% matelas était couvert en capos,
 99% de membre de famille des patients ont bénéficié de l’éducation
sur la prise en charge du patient avec escarres,
 99% des patients de la réalisation de l’application de la vaseline.
~ 55 ~

3.2 Résultats des analyses inférentielles


Tableau n°5 : profil du syndrome d’alitement prolongé
Type de syndrome d’alitement prolongé
Variable Modalité escarre thrombose et X P
s amyotrophie
Sexe Masculin 39 25
Féminin 26 10
Total 65 35 41,290a ,018
Durée durée courte < à 3 mois 53 0
d’hospitalisation durée longue entre 3 à 7 mois 11 22
durée très longue 1 13
Total 65 35 63,684a ,000
Service Chirurgie 38 0
d’hospitalisation
Médecine interne 6 0
soins intensifs 21 1
diabétologie 0 9
Réanimation 0 25
Total 65 35 95,804a ,000
Tranche d’âge 6 à 27 1 0
28 à 49 14 3
50 à 71 ans 28 12
71 ou plus 22 20
Total 65 35 16,168a ,010

Il ressort de ce tableau plusieurs relations significativement associées au profil


thérapeutique de l’infertilité masculine. Etant donné que le x² calculés (41,290,
63,684, 95,804,16,168) sont supérieurs au x² de la table. Ceci permet de dire que
le profil du syndrome d’alitement prolongé est marqué par :
 Une prédominance féminine de 64% (P : 0,018)
 Un alitement prolongé avec une durée d’hospitalisation minimum de
moins de 3 mois (P : 0.000)
 Un taux élevé de cas de syndrome d’alitement prolongé au service de
chirurgie (35%) et en réanimation (24%)
 Une prédominance de (40%) de cas de syndrome d’alitement dans la
tranche d’âge de 50 à 71 ans
~ 56 ~

Tableau n°6 : facteurs de risques cardio-vasculaires du syndrome


d’alitement prolongé
type de syndrome d'alitement
Variable Modalité escarres thrombose et X P
amyotrophie
patient sous monitorage oui 24 19
non 41 16
total 65 35 42,798a 0,052
grosse jambe et obésité oui 31 19
non 34 16
total 65 35 35,396a 0,034
chiffre tensionnel HTA légère 40 0
HTA sévère 25 17
HTA maligne 0 18
total 65 35 55,521a ,000
prévention des emboles prophylaxie 45 29
antithrombolytique
pas de prophylaxie 20 6
antithrombolytique
total 65 35 52,196a 0,011
médicament aucun 46 11
antithrombolytique aspirine junior 4 0
lovenox 15 19
héparine 0 5
total 65 35 24,134a 0,000
Mobilisation précoce mobilisé 7 1
non mobilisé 58 34
total 65 35 51,935a 0,016
Ce tableau révèle l’existence des plusieurs liens significatifs entre l’apparition
du syndrome d’alitement prolongé et les facteurs de risques cardiovasculaires,
puisque les Khi carré calculés (42,798 ; 35,396 ; 55,521 ; 52,196 ; 24,134 et
51,935) sont supérieurs à ceux de la table. Voilà pourquoi nous pouvons dire
que les facteurs de risques cardiovasculaires du syndrome d’alitement prolongé
sont :
 L’alitement prolongé sous monitorage (P : 0,052) ;
 L’association chez les patients d’une grosse jambe et obésité (P : 0,034)
 L’existence de l’hypertension artérielle (P : 000)
 Le recours à la prophylaxie antithrombolytique, notamment le lovenox et
l’aspirine junior (P : 0,000)
 La pratique d’une mobilisation précoce du malade (P : 0,016)
~ 57 ~

Tableau n°7 : facteurs de risques respiratoire et digestive du syndrome


d’alitement prolongé
type de syndrome d'alitement
Variable Modalité escarre thrombose et X P
s amyotrophie
assistance malade 9 0
respiratoire sous
respirateu
r
malade 56 35
non
assisté
total 65 35 5,325a 0,01
7
Type d’alimentation malade 40 14
gavé
malade 25 21
non gavé
total 65 35 62,096 0,03
a
5
Ce tableau montre l’existence des plusieurs relations significatives entre
l’apparition du syndrome d’alitement prolongé et les facteurs de risques
respiratoire et digestive, puisque les Khi carré calculés (5,325 et 62,096) sont
supérieurs à ceux de la table. Voilà pourquoi nous pouvons dire que les facteurs
de risques respiratoires et digestives du syndrome d’alitement prolongé sont :
L’alitement prolongé sous assistance respiratoire (P : 0,017) et le patient
grabataire nourris par gavage (P : 0,035)
~ 58 ~

Tableau n°8 : facteurs de risques cutanéo-musculaires du syndrome


d’alitement prolongé
type de syndrome d'alitement
Variable Modalit escarre thrombose et X P
é s amyotrophie
lit mobilisable oui 2 0
non 63 35
total 65 35 71,099 ,04
a
2
changement de position oui 47 0
non 18 35
total 65 35 47,750 ,00
a
0
état de la literie sans pli 62 35
avec pli 3 0
total 65 35 31,665 ,02
a
7
application de la vaseline oui 64 35
non 1 0
total 65 35 28,544 ,05
a
0
coussin de surélevèrent des oui 38 0
jambe
non 27 35
total 65 35 33,002 ,00
a
0
Ce tableau révèle l’existence des plusieurs liens significatifs entre
l’apparition du syndrome d’alitement prolongé et les facteurs de risques
cutanéo-musculaires, puisque les Khi carré calculés (42,798 ; 35,396 ; 55,521 ;
52,196 ; 24,134 et 51,935) sont supérieurs à ceux de la table. Voilà pourquoi
nous pouvons dire que les facteurs de risques cutanéo-musculaires du syndrome
d’alitement prolongé sont :
 L’absence d’un lit mobilisable (P : 0,052) ;
 Le non changement de position du malade (P : 0,034)
 Le mauvais de la literie avec de pli (P : 000)
 La non application de la vaseline (P : 0,000)
 Le manque d’utilisation des coussins pour surélever les jambes (P : 0,016)
~ 59 ~

3.3. Discussion
Dans cette section, les résultats de l’étude seront mis en perspective
avec les connaissances relevées dans la problématique et les auteurs présentés
dans la revue de la littérature. Toutefois, il est difficile de comparer nos résultats
avec les autres études. Point par point, car la plupart des études n’ont pas les
mêmes objectifs que les nôtres, et l’effectif de notre population d’étude est
limité par rapport aux autres séries.

3.3.1. Caractéristiques sociodémographiques


Age
Notre étude avait retrouvé la tranche d’âge majoritaire est celle de
plus de 72 ans, suivi de celle de 50 à 71 ans. L’âge moyen est de 63,31 ans, les
extrêmes sont représentés par l’âge de 6 ans et 85 ans. Ce qui se rapproche de
celui retrouvé dans la majorité des études publiées et confirme que l’âge
représente un facteur de risque important comme c’est mentionné dans l’étude
de Anne Myrieux ; d’autre part on a retrouvé un pic de fréquence entre 45 ans et
74 ans ceci pourrait s’expliquer par le fait que cette tranche d’âge est beaucoup
plus exposée aux facteurs de risque cardiovasculaire dans notre population qui
représentent un point de départ pour les maladies cardiaques chroniques telles
que les syndromes d’alitement prolongé et l’insuffisance cardiaque chronique
Sexe 36% des enquêtés était de sexe féminin contre 64% de sexe masculin. Ce
résultat est semblable à l’étude de Tarik.Tsidi (2020) porté sur 64 cas de
thrombose veineuse profonde, a montré une prédominance masculine. Le sexe
ratio Homme/Femme est de 1,28 se répartie en 28 femmes (43,7 %) et 36
hommes (56,2%). Et de l’étude de Razaf.Imane (2019) porté sur 32 cas de
thrombose veineuse profonde, a montré une prédominance masculine. Le sexe
ratio Homme/Femme est de 1,33 se répartie en 11 femmes (34,4%) et 21
hommes (65,6%).

3.3.2. Situation du syndrome d’alitement prolongé


Type de syndrome d’alitement prolongé
Nos résultats indiquent que 74% des enquêtés ont développé les
escarres, 15% la perte de la mobilité et de la marche et 4% l’amyotrophie du
membre inferieure ainsi que 7% de thrombose veineuse. Il est bien connu que le
syndrome d’alitement prolongé est une pathologie complexe et multifactorielle.
~ 60 ~

L'alitement strict est un facteur de risque reconnu d'accident


thromboembolique veineux. Il est retrouvé dans 12.5%, ce qui concorde avec les
études menées par Pottier (2014) et Ben Salah (2001)
L’étude Ferrando et al. (2009) montre qu’un groupe au bénéfice d’une EAA
maintient ses facultés fonctionnelles d’une meilleure façon qu’un groupe
bénéficiant d’une prise en charge standard.
L’analyse quantitative a été mise en parallèle avec le taux
d’occupation mensuel (74,5 %), la durée moyenne de séjour (7,7 jours) et le
pourcentage de ventilés (48,5 %) pendant ces trois mois d’enquête. En ce qui
concerne les soignants (34 observations), l’analyse préliminaire semblait
indiquer que l’équipe estimait mobiliser suffisamment les patients (82 %).
Pour 91 % des soignants, la douleur lors des mobilisations était prise
en charge. Une méconnaissance du syndrome d’immobilité concernait 48 % du
personnel. Par ailleurs, les différents freins possibles à la mobilisation du patient
ont été évalués et représentaient essentiellement le surpoids
3.3.3. Facteurs cardiovasculaires du syndrome d’alitement prolongé
Il ressort de nos analyses que L’association chez les patients d’une
grosse jambe et obésité (P : 0,034). L’obésité (IMC>29kg/m²) a été retrouvé
chez 5% des malades inclus dans notre travail, et 6% des malades inclus dans
l’étude d’Y.Esaadi (2013) présente une obésité.
L’existence de l’hypertension artérielle (P : 000)
Le recours à la prophylaxie antithrombolytique, notamment le lovenox
et l’aspirine junior (P : 0,000). Ce constat a été fait par Bellabaci Donia Djebbari
Aicha (2021) où tous les patients ont reçu un traitement anticoagulant dont le
type et la durée de traitement se différencient en fonction des circonstances de
survenue de la 100 thrombose veineuse. HBPM constituait le traitement initial
pour tous les patients avec variation dans le type de molécule utilisée selon la
disponibilité. Chez la majorité de patients le traitement a été relayé par les AVK
soit 26 patients.

3.3.4. Facteurs cutanéo-musculaire du syndrome d’alitement prolongé


Le non changement de position du malade (P : 0,034). 20% de port de
bas sont les moindres précautions prises chez les patients observés. Cette
attitude est conforme aux recommandations de la littérature. La démarche
thérapeutique n’a pas négligé également les moyens thérapeutiques non
~ 61 ~

médicamenteux : le lever précoce et la contention élastique ont été préconisés


chez les patients avec TVP des membres inférieurs.
Dans l’étude de Padula, Hughes et Baumhover (2009), il ressort que
les patients au bénéfice d’une mobilisation active de la part du personnel
soignant obtiennent des résultats fonctionnels encourageants. Dans notre étude,
La pratique d’une mobilisation précoce du malade était très significative (P :
0,016).
Les auteurs Lafranière et Dupras (2008) présentent le programme
d’optimisation des soins aux personnes âgées à l’hôpital (OPTIMAH),
consistant en des interventions préventives afin de diminuer les risques liés à
une hospitalisation en soins aigus et afin de favoriser le maintien d’un statut
fonctionnel le plus proche de celui à l’entrée. Dans le programme, on retrouve,
entre autres, la mobilisation précoce de la personne âgée.
L’évaluation clinique de l’infirmière permet souvent de faire
intervenir des physiothérapeutes quand cela est nécessaire. L’intervention du
physiothérapeute peut être motivée grâce à une évaluation de la mobilité de la
personne. Celle-ci peut se faire à travers l’observation de la posture du patient
ainsi qu’au regard de sa capacité à marcher seule, avec un moyen auxiliaire ou
une aide permanente.
Pour les familles, seulement un tiers d’entre elles connaissait la
nécessité de mobiliser leurs proches, et paradoxalement deux tiers connaissaient
les dangers et risques liés à l’alitement prolongé. Le ressenti des familles sur la
mise au fauteuil et la prise en charge de la douleur de leurs proches ont été
évalués : deux tiers d’entre elles étaient incapables d’estimer si leur proche était
douloureux ou non.

Conclusion partielle
Le chapitre que nous menons à terme à concerner la présentation,
l’analyse, l’interprétation et la discussion des résultats de notre enquête dont
l’objet était d’identifier les facteurs de risques de facteurs du syndrome
d’alitement chez les patients en décubitus prolongé à l’hôpital général de
Kinshasa.
Cette étude a recouru à l’analyse descriptive et inférentielle. La
première a consisté à présenter les données sous formes des graphiques et
tableaux montrant les pourcentages et les effectifs observées et en second lieu au
~ 62 ~

niveau inférentiel, il était question de rechercher les liens entre la survenue


d’une maladie du syndrome d’alitement prolongé et les différents facteurs.
Les traitements de données collectées nous ont permis d’atteindre les résultats
principaux suivants :
Le profil du syndrome d’alitement prolongé est marqué par :
 Une prédominance féminine de 64% (P : 0,018)
 Un alitement prolongé avec une durée d’hospitalisation minimum de
moins de 3 mois (P : 0.000)
 Un taux élevé de cas de syndrome d’alitement prolongé au service de
chirurgie (35%) et en réanimation (24%)
 Une prédominance de (40%) de cas de syndrome d’alitement dans la
tranche d’âge de 50 à 71 ans
Les facteurs de risques cardiovasculaires du syndrome d’alitement prolongé
sont :
 L’alitement prolongé sous monitorage (P : 0,052) ;
 L’association chez les patients d’une grosse jambe et obésité (P : 0,034)
 L’existence de l’hypertension artérielle (P : 000)
 Le recours à la prophylaxie antithrombolytique, notamment le lovenox et
l’aspirine junior (P : 0,000)
 La pratique d’une mobilisation précoce du malade (P : 0,016)
Les facteurs de risques respiratoires et digestives du syndrome d’alitement
prolongé sont :
L’alitement prolongé sous assistance respiratoire (P : 0,017) et le patient
grabataire nourris par gavage (P : 0,035)
Les facteurs de risques cutanéo-musculaires du syndrome d’alitement prolongé
sont :
 L’absence d’un lit mobilisable (P : 0,052) ;
 Le non changement de position du malade (P : 0,034)
 Le mauvais de la literie avec de pli (P : 000)
 La non application de la vaseline (P : 0,000)
 Le manque d’utilisation des coussins pour surélever les jambes (P : 0,016)
~ 63 ~

Validation de l’’hypothèse
Pour l’analyse des données, les statistiques descriptives usuelles ont
été utilisées ainsi qu’une mesure d’association (test de chi-carré) entre les types
de syndrome d’alitement prolongé observés comme variable dépendante et les
variables indépendantes représentées par les facteurs identifiés dans le schéma
conceptuel.
Les facteurs atteignant un degré de signification de (p < 0,05) ont été
retenus comme prédictifs du syndrome d’alitement prolongé. Le seuil de
signification était fixé à 5% et les intervalles de confiance à 95% (IC = 95%).
Au regard de dégrée de signification de p-value fixé à 0, 05, nous
confirmons notre hypothèse selon laquelle le syndrome d’alitement prolongé
sont liés aux facteurs de risque démographique, cardiovasculaires et cutanéo-
musculaire.
~ 64 ~

CHAPITRE QUATRIEME. DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT

4.1. Résumé du projet


Notre projet consiste à renforcer les capacités d’accueil des agents de
l’hôpital Général de Kinshasa à travers des équipements médicaux dans le souci
d’assurer la protection des patients en alitement prolongé,

4.1.1. Description contextuelle


a. Situation géographique

L’Hôpital Provincial Général de Référence de Kinshasa (HPGRK) est implanté


au Centre-ville de Kinshasa dans la Commune de la Gombe et est délimité :

- Au nord par l’avenue Colonel Ebeya ;


- Au sud par le Jardin Zoologique de Kinshasa ;
- A l’est par l’avenue de l’Hôpital ;
- A l’ouest par l’avenue Wangata.

Sa superficie est 99, 342,79 m2 dont 80.565 m2 pour les pavillons ; 3.873,27 m2
pour la nouvelle morgue ; 4.952,00 m2 pour le terrain de football devant servir
d’extension ultérieure.

b. Problèmes
- Faible capacité d’accueil des agents de l’Hôpital Général de Kinshasa
- Insuffisance des matériels pour assurer la garde des patients en alitement
prolongé.

C. problème Prioritaire

Faible capacité d’accueil des corps soignants de l’Hôpital Général de Kinshasa


D. Variables

- Présence des organismes des santés;


- Disponibilité des autorités de l’hôpital;
- Présence des autorités sanitaire.
~ 65 ~

E. Contraintes

- Faibles organisation interne


- Désintéressement des organismes;
- Faible implication des autorités de l’hôpital;
F. Alternatives

- Assurer la prise en charge des patients en alitement prolongé;


- Organiser les séances formations de renforcement des capacités d’accueil
des corps soignants de l’hôpital Général de Kinshasa
- Sensibiliser les patients en alitement prolongé;

Tableau n°9. Analyse des alternatives


Critères Alternative 1 Alternative2 Alternative
3
Faisabilité X X X
Validité X X -
Viabilité - X -
Total 3/2 3/3 1/3
Source : nous-même
Décision : après avoir analysé scrupuleusement les alternatives précitées, nous
présumons que la deuxième est la meilleure des alternatives celle qui consiste à
Organiser les séances formations de renforcement des capacités d’accueil des
corps soignants de l’hôpital Général de Kinshasa, car elle est faisable, valide et
viable. Alors que s’appuyés sur les autres alternatives ne pouvaient que donner
des solutions de manière superficielle.

G. Titre du projet

Projet d’appui à l’Organisation des séances formations de renforcement des


capacités d’accueil des corps soignants de l’hôpital Général de Kinshasa

4.3. Justification du projet


Etant donné que les patients en alitement prolongé de l’Hôpital
Général de Kinshasa ne sont bien accueillis, et que nous observons la
persistance voir même la gravité des cas du aux faibles capacités d’accueil des
préstateurs des services. Il est obligatoire que les capacités des corps médical
faisant service dans cet hôpital soient renforcées. Raison pour laquelle une
~ 66 ~

formation sur le renforcement des capacités d’accueil s’avère indispensable dans


le but d’aider l’hôpital à bien accueillir ces patients.

4.4. Hiérarchie des objectifs du projet

4.4.1. Objectif général


Promouvoir la prestation des services des corps soignants des hôpitaux de la
République Démocratique du Congo.

4.4.2. Objectif spécifique

- Former 30 Corps médicaux de l’hôpital général de Kinshasa sur


l’organisation d’accueil des patients endéans 6 mois.
- Octroyer des matériels médicaux en faveur des 100 patients en alitement
prolongé endéans 6 mois.

4.4.3. Résultats attendus (au bout de 12 mois)

- 30 Corps médicaux de l’hôpital général de Kinshasa sont sur l’organisation


d’accueil des patients;
- Matériels médicaux en faveur des 100 patients en alitement prolongé.
- Les capacités d’accueil des patients de l’hôpital général de Kinshasa sont
renforcées ;
- La prise en charge des patients est assurée.

4.4.4. Activités
- Accréditer le projet auprès des parties prenantes ;
- Mobiliser les fonds ;
- Acquérir les matériels ;
- Prépare la formation ;
- Former les corps soignants ;
- Distribuer les matériels médicaux ;
- Suivre et contrôler ;
- Evaluer.
4.5. Indicateur de suivi

- Nombres des corps soignants formés ;


- Qualité de formation donnée ;
- Nombres des matériels dotés ;
- Nombre des corps soignants ayant renforcé des capacités
- Nombre des patients prise en charge.
~ 67 ~
~ 67 ~

4.6. Stratégie du projet

Tableau n° 10 : stratégie du projet


Stratégies Résultats Activités indicateurs Moyens de Responsab
vérification le
30 Corps médicaux de R1.A1. identifier -Qualité de -Rapport de la Equipe du
 Former 30 Corps l’hôpital général de les corps formation formation projet
médicaux de Kinshasa sont sur soignants -nombre de -Liste des
l’hôpital général de l’organisation d’accueil R1.A2. préparer participants ; personnes
Kinshasa sur des patients; la formation - Nombre des formées
l’organisation Les capacités d’accueil des R1.A3. former la corps médicaux -Rapport
d’accueil des patients patients de l’hôpital population ; ayant renforcés d’activité du
endéans 6 mois. général de Kinshasa sont R1.A4. suivre et des capacités projet
renforcées contrôler;
R1.A5.Suivre et
contrôler.
Equipe du
 Octroyer des matériels médicaux en R1.A1. -Nombre des - Bon de projet
matériels médicaux faveur des 100 patients en Acquisition des matériels réception, bon
en faveur des 100 alitement prolongé matériels procuré d’achat
patients en alitement médicaux ; -Nombre des -Rapport de
prolongé endéans 6 La prise en charge des
R1.A2. matériels l’activité du
mois. patients est assurée
distribution des distribués projet
matériels Qualité des
. médicaux. matériels
R1.A3. Suivi et distribués
~ 68 ~

contrôle ;
R1.4. Evaluation
~ 68 ~

4.7. Organisation structurelle de projet


Organe de gestion du projet
a) Assemblée générale : est l’organe suprême du projet ou émane tout pouvoir.
Son rôle est de :

- Veiller au respect du statut et règlement intérieur ;


- Déterminer les stratégies de collecte des fonds localement ;
- Définir les objectifs à poursuivre.

b) Conseil d’administration : c’est un organe de conception. Il est invisible du


pouvoir le plus étendu pour agir au nom de la structure dans le cadre des
orientations définies par l’assemblée générale ? il a pour rôle de préparer les
travaux de l’AG et faire ce qui assure la gestion courante et de faire exécuter
les décisions de celle-ci.

c) Conseil exécutif : c’est un organe qui s’occupe de la gestion courante des


affaires. Il est dirigé par un coordonnateur qui travaille en collaboration avec
l’assistant administratif et financier. Tous sont nommés par le conseil
d’administration.

d) Gestion de projet : il pilote tous les travaux d’exécution du projet, jour après
jour, il est responsable des ressources mise à la disposition ? il est appelé à
faire le diagnostic global du projet et d’en proposer des solutions.
~ 69 ~

4.7.1. Organigramme du projet

Assemblée générale

Conseil d’administration

Secrétariat exécutif

Coordination du projet

Comptabilité Caisse Huissier

Figure n° 18 : Organigramme du projet


~ 70 ~

4.7. Diagramme de GANTT


Tableau n° 11 : Diagramme de GANTT

Activités Responsables DUREE MENSUELLE


1er 2eme 3eme 4 eme 5 eme 6 eme
Accréditer le projet X
Mobilisation des fonds X
Acquérir les matériels X
Préparer la formation X
Former les corps soignants X
Distribuer les matériels X
Suivre et contrôler X
Evaluer X
~ 71 ~

4.9. Budgétisation du projet

4.9.1. Analyse des besoins

Tableau n°12 Besoins en ressources humaines


N° Activités Unité Nombres Norme Total des
comptable des jours s jours du
T
01 Accréditer le projet Jour 6 1J=1JT 6
02 Mobiliser les fonds Jour 18 1J=1JT 18
03 Acquérir les matériels Jour 6 1J=1JT 6
04 Préparer la formation Jour 6 1J=1JT 6
05 Former les corps soignants Jour 78 1J=1JT 78
06 Distribuer les matériels Jour 26 1J=1JT 26
07 Suivre et contrôler Jour 154 1J=1JT 154
08 Evaluer Jour 12 1J=1JT 12
Source : nous même

Tableau n°13 Besoin en rémunération ($)


N° Désignation Nombr Unité Salaire Total du
e comptable mensuel salaire
01 Coordonnateur 1 Personne 500 3000

02 Secrétaire comptable 1 Personne 400 2400

03 Informaticien chargé 1 Personne 300 1800


de logistique
Total 3 Personne 1200 7200

Source : nous même


~ 72 ~

Tableau n°14 Besoin en matériels du bureau


N° Désignation Nombre Unité Cout Cout total
comptable unitaire
01 Ordinateur 3 Kit 400 1200
02 Imprimantes 2 Kit 350 700
03 Stabilisateur 3 Pièce 50 150
04 Armoire 4 Pièce 80 320
05 Groupe électrogène 1 Pièce 1000 1000
Total 3370.00
Source : nous même

Tableau n°15 Besoin en formation et suivi


N° Désignation Nombre Unité Cout Cout total
comptable unitaire
01 Formation Forfait Forfait 2500 2500.00
Matériels Forfait Forfait 6000 6000.00
Total 8500.00 8500.00
Source : nous même
Tableau n°16 Besoins en Frais généraux
N° Désignation Nombre Unité CU CT
comptable
01 Carburant 2 Fus 350 700
02 Consommables du Forfait Mois 20 100
bureau
03 Eau et Electricité 6 Mois 10 60
04 Crédit Forfait Mois 30 180
05 Internet Forfait Mois 20 120
06 Location bureau 6 Mois 200 1200
Total 2360
Source : nous même
~ 73 ~

Tableau n°17 Besoins en Evaluation


N° Désignation Nombre Unité comptable CU CT

01 Evaluation 1 Personne 1500 1500


Total 1500 1500
Source : nous même

4.9.2. Budget récapitulatif

Tableau n° 18 : budget récapitulatif


Recettes ($) Dépenses ($)
Investissement
Apport local (20%) : 5296,83 Matériels : 3370.00
Sous total 1 : 1926,83

Apport extérieur (80%) : 21187,32 Salaire : 7200,00


Formation et Matériels médicaux :
8500,00
Frais généraux : 2360,00
Evaluation : 1500
Sous total 2 : 3554,15
Imprévus (5%) :2293
Frais bancaires (5%) : 1261,15
Total : 26484,15 Total : 26484,15
~ 74 ~

4.10. Plan de trésorerie

Tableau 19 : Plan de trésorerie


Libellé Budget 1 mois 2 mois 3 mois 4mois 5 mois 6 mois
Recette reportée 3104,205 3777,12 3864,06 8951 3475,5
Apport local 5296,83 2648,415 2648,415
Apport extérieur 21187,32 7062,44 7062,44 7062,44
Total 26484,15 9710,855 5752,62 10839,56 10926,5 8951 3475,5
Dépenses
Salaire 7200 1200 1200 1200 1200 1200 1200
Matériel 3370 3370
Frais généraux 2360 393,33 393,33 393,33 393,33 393,33 393,33

Formation et matériels 8500 5000 3500


médicaux
Evaluation 1500 1500
Imprévue 2293 382,16 382,16 382,16 382,16 382,16 382,166
Frais bancaire 1261,15 1261,15
Total 26484,15 6606,65 1975,5 6975,5 1975,5 5475,5 3475,5
Solde à reporter 0 3104,205 3777,12 3864,06 8951 3475,5 0
Source : nous-mêmes
~ 75 ~

4.11. Viabilité

4.11.1. Viabilité du projet


Le présent projet est viable puisque l’accent mis sur la résolution des
problèmes liés à faible capacité d’accueil cause de déficiente prise en charge des
patients en alitement prolongé de l’hôpital général de Kinshasa est une remise en
niveau des conditions de départ. Certes, la formation des corps médicaux sur
l’organisation d’accueil est un moyen essentiel pour l’amélioration des
conditions de vie socio-sanitaire de ces patients. Pour y parvenir tous les
éléments sont à prendre en compte pour assurer la durabilité et la pérennité de
notre projet.

4.11.2. Appropriation
Partant du problème soulevé dans les pages précédentes, à savoir :
«faible capacité d’accueil des corps soignants» Cas des agents de l’hôpital
général de Kinshasa» notre projet vise la transformation de cette situation mal
vécue. Voilà pourquoi le projet nécessite la participation et l’intégration des
toutes les parties prenantes. Les corps médicaux et les patients s’approprient le
projet, car il vient résoudre le vrai problème qui freine leur épanouissement.

4.11.3. Caution politique


Elle est garantie car les démarches sont accompagnées et soutenues
par les autorités locales lesquelles s’inscrits dans la politique d’améliorer les
conditions de travail des corps médicaux.

4.11.4. Technologie adaptée


Les matériels et fournitures prévus pour la réalisation de ce projet
attestent que la technologie choisie par le projet est adaptée : par exemple :
ordinateur etc.

4.11.5. Validité
L’importance de ce projet est plus valide car, il est en harmonie avec
le but poursuivi celui de d’améliorer les conditions de travail des corps
médicaux.
~ 76 ~

4.11.6. Respect de l’environnement


L’écologie nous recommande tous de ne pas perturber la nature et de
respecter notre environnement. Le présent projet n’a aucun effet néfaste,
désastreux et même préjudiciables sur l’environnement.
~ 77 ~

4.12. Plan de suivi et évaluation

Tableau n° 20 : Plan de suivi et évaluation


Types des Métrologie
Objectifs
Indicateurs Période données de collecte Outils d'enquêtes
Questionnair
Projecti 2 3 4 5 e d'enquête Interview
Former 30 Corps médicaux base line on Questionnaire
de l’hôpital général de 3 mois 6mois M1 M2 M3 M4 Entretien Interview d'enquête
Kinshasa sur l’organisation 30 corps 30 corps avec les
d’accueil des patients médicau médicau bénéficiaire Observation RAS
endéans 6 mois. x formés x formés s et le directe
gestionnaire
du projet Questionnair Interview
Des Des e d'enquête
Octroyer des matériels matériel matériel Questionnaire
médicaux en faveur des 100 s s Interview d'enquête
patients en alitement médicau médicau
prolongé endéans 6 mois. x x Observation RAS
distribué distribué directe
s s
~ 78 ~

4.13. Gestion des risques

Tableau n° 21 : Gestion des risques


Impact négatif Niveau de Mesure Responsabl Observatio
N° Risques possible risque d'atténuation e Durée n
Refus du projet
par les
membres du Non pérennisation des Elevé Conscientiser les Equipe du
conseil acquis des projets membres du conseil projet 1
d’administratio d’administration semaine RAS
n

Mise en place d’un Secrétaire


Megestion de Elevé organe de suivi et Exécutif 1
RAS
fonds alloué au Projet non exécuté contrôle semaine
projet
~ 79 ~

4.13. Cadre logique

Tableau n° 22 : cadre logique


Logique d’intervention Indicateur Source des Hypothèses
objectivement vérifications
vérifiable

Objectif Promouvoir la bonne prestation des Nombre des corps Ministères de la


global services des corps soignants des soignants ayant santé publique
hôpitaux de la République amélioré leur
Démocratique du Congo. prestation

Objectifs  Former 30 Corps médicaux de


spécifique l’hôpital général de Kinshasa sur Nombre des corps Rapport d’activités La sécurité et la
s l’organisation d’accueil des patients médicaux formés du projet stabilité assurées dans
endéans 6 mois. la zone d’intervention
Nombre des Rapport d’activités
 Octroyer des matériels médicaux en matériels médicaux du projet
faveur des 100 patients en alitement distribués ;
prolongé endéans 6 mois.

Résultats Capacité pratique


attendus  30 Corps médicaux de l’hôpital des corps médicaux Rapport d’activités Les membres du
général de Kinshasa sont sur formés du projet conseil
~ 80 ~

l’organisation d’accueil des d’administration


patients; Rapport d’activités s’impliquent dans le
Nombre des du projet projet
 Matériels médicaux en faveur des patients prise en
100 patients en alitement prolongé. charge
Rapport d’activités
 Les capacités d’accueil des patients du projet
de l’hôpital général de Kinshasa
sont renforcées ; Rapport d’activités
du projet
 La prise en charge des patients est Rapport
assurée.

Activités  Accréditer le projet auprès des parties Moyen Coût Les corps soignants de
prenantes ; 279759,375 l’hôpital général de
Mobiliser les fonds ; Matériels Kinshasa acceptent le
Acquérir les matériels ; Financier projet
Prépare la formation ; Humain
Former les Corps soignants ;
Distribuer les matériels médicaux ;
Suivre et contrôler ;
Evaluer.
Les fonds disponibles
~ 81 ~

CONCLUSION GENERALE

Nous voici atterrir dans notre recherche intitulé « facteurs de risques


du syndrome d’alitement chez les patients en décubitus prolongé à l’hôpital
général de Kinshasa »
L’alitement prolongé est à l’origine de nombreuses complications, qui
s’ajoutent aux conséquences des maladies responsables de l’immobilisation et
peuvent précipiter une cascade des complications. Certaines populations sont
particulièrement vulnérables face à ce risque, comme les personnes âgées poly
pathologiques et ceux qui sont dénutris.
Pourtant dans le cadre des soins de longue durée, la surveillance des
facteurs de risque devrait se faire lors de l'admission, au moins une fois par
semaine au cours du premier mois et ensuite, à tous les trois mois. Leurs causes
étant multifactorielles, les facteurs de risque de l’alitement prolongé doivent être
traités en interdisciplinarité et selon une approche holistique qui tient compte
des priorités de la personne.
Le choix de cette étude, émane de l’une des recommandations de notre
travail de fin de cycle sur la prise en charge des escarres, lesquels proviennent
d’un alitement prolongé. Nous avons souhaité élargir les différentes maladies
liées à un alitement prolongé, connues sous le nom de syndrome
d’immobilisation, dans l’objectif de proposer un protocole de surveillance de ces
entités.
D’où la particularité de cette étude de rechercher les différents
facteurs de risque du syndrome d’alitement chez les patients en décubitus
prolongé à l’hôpital général de référence provincial de Kinshasa afin d’aboutir à
un protocole de la surveillance de ces facteurs dans notre milieu.
Nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle, le syndrome
d’alitement prolongé seraitlié aux facteurs de risque démographique,
cardiovasculaires et cutanéo-musculaire.
La matérialisation de cette étude a fait appel à la méthode d’enquête et
le recourt à la technique de l’observation directe. Lesquelles ont permis de
suivre le dossier de 100 patients à l’hôpital général de référence provincial de
Kinshasa choisi d’une manière non aléatoire. Les données étaient dépouillées,
enregistré, analysé en utilisant les logiciels adaptés.
~ 82 ~

Pour l’analyse des données, les statistiques descriptives usuelles ont


été utilisées ainsi qu’une mesure d’association (test de chi-carré) entre les types
de syndrome d’alitement prolongé observés comme variable dépendante et les
variables indépendantes représentées par les facteurs identifiés dans le schéma
conceptuel.
Les facteurs atteignant un degré de signification de (p < 0,05) ont été
retenus comme prédictifs du syndrome d’alitement prolongé. Le seuil de
signification était fixé à 5% et les intervalles de confiance à 95% (IC = 95%).
Nos résultats principaux sont les suivants :
Le profil du syndrome d’alitement prolongé est marqué par :
 Une prédominance féminine de 64% (P : 0,018)
 Un alitement prolongé avec une durée d’hospitalisation minimum de
moins de 3 mois (P : 0.000)
 Un taux élevé de cas de syndrome d’alitement prolongé au service de
chirurgie (35%) et en réanimation (24%)
 Une prédominance de (40%) de cas de syndrome d’alitement dans la
tranche d’âge de 50 à 71 ans
Les facteurs de risques cardiovasculaires du syndrome d’alitement prolongé
sont :
 L’alitement prolongé sous monitorage (P : 0,052) ;
 L’association chez les patients d’une grosse jambe et obésité (P : 0,034)
 L’existence de l’hypertension artérielle (P : 000)
 Le recours à la prophylaxie antithrombolytique, notamment le lovenox et
l’aspirine junior (P : 0,000)
 La pratique d’une mobilisation précoce du malade (P : 0,016)
Les facteurs de risques respiratoires et digestives du syndrome d’alitement
prolongé sont :
L’alitement prolongé sous assistance respiratoire (P : 0,017) et le patient
grabataire nourris par gavage (P : 0,035)
Les facteurs de risques cutanéo-musculaires du syndrome d’alitement prolongé
sont :
 L’absence d’un lit mobilisable (P : 0,052) ;
 Le non changement de position du malade (P : 0,034)
 Le mauvais de la literie avec de pli (P : 000)
 La non application de la vaseline (P : 0,000)
 Le manque d’utilisation des coussins pour surélever les jambes (P : 0,016)
~ 83 ~

Au regard de dégrée de signification de p-value fixé à 0, 05, nous confirmons


notre hypothèse selon laquelle le syndrome d’alitement prolongé est liés aux
facteurs de risque démographique, cardiovasculaires et cutanéo-musculaire.
Au terme de notre étude nous formulons les suggestions suivantes :
Au Ministère de la santé :
 La formation de spécialistes suivi et prévention du syndrome d’alitement,
pour une prise en charge prompt des patients.
 Une mise à niveau des personnels soignants sur la nécessité du respect des
règles de surveillance du syndrome d’alitement prolongé surtout chez un
sous monitorage et assistance respiratoire.
A la Direction de l’hôpital général de Kinshasa :
 Outiller les services d’un plateau conforme pour la prévention du
syndrome d’alitement prolongé. Notamment des lits mobilisables, des
oreillers, vaselines, matelas en adaptés et non en capot ainsi que les
antithrombolytique.
 La formation continue du personnel pour un meilleur suivi des patients.
 Suivre un protocole pour la surveillance du syndrome d’alitement
prolongé surtout chez un sous monitorage et assistance respiratoire Au
personnel soignant :
 Remplir correctement les dossiers médicaux des patients pour une
meilleure exploitation dans le service et surtout les travaux de recherche.
Aux malades et aux accompagnants :
 La consultation précoce devant tout signe récemment ou tardivement
apparu en rapport avec le syndrome d’alitement prolongé.
 Le suivi correct du traitement et le respect rigoureux des conseils
prodigués pour la mobilisation précoce.
 Respecter les règles d’hygiène corporelle.
Immobilisation a le potentiel d’une bombe à retardement sur
l’autonomie des clientèles fragiles.
~ 84 ~

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Y.ES-Saadi. Evaluation prospective de l'utilisation de la thromboprophylaxie en
mileu medical. thése en médecine à RABAT. RABAT. 2013

3. DOCUMENTS INEDITS
BENDHIAB Med Nadjib et LACHLAG El Hadj. Surveillance des
complications chez les patients en décubitus prolongé. Mémoire professionnel
de fin d'études en sciences infirmières. Institut de formation supérieure
paramédicale de BISKRA 2008. p 45.
~ 87 ~

Chekal Asma. Prévention des escarres chez les personnes âgées. Mémoire
professionnel de fin d'études en sciences infirmières. Institut de formation
supérieure paramédicale de BISKRA. (2013).
Danaia Zineb et Meddouri Maroi . L’impact de la dépendance sur l’image de soi
chez le malade alité. Mémoire professionnel de fin d'études en sciences
infirmières. Institut de formation supérieure paramédicale de BISKRA 2013. p
60.
Morgane BAUBE. Apport d’un protocole de mobilisation précoce dans
l’alitement prolongé pour cause de spondylodiscite infectieuse. Master
Ingénierie de la Rééducation, du Handicap, et de la Performance Motrice.
Institut d’Ingénierie de la Santé. Faculté de Médecine. 2018.
N. Dousse. Mobilisation précoce du patient. Les différentes techniques de
mobilisation passive et active aux soins intensifs. Réanimation (2011) 20:S698-
S701.
Talhaoui Nabil. Rôle de l'infirmier diplômé d’état devant les complications du
décubitus chez un malade sous traction continue. Mémoire professionnel de fin
d'études en sciences infirmières. Institut de formation supérieure paramédicale
de BISKRA. (2011)

4. WEBOGRAPHIE
Conférence de consensus: Prévention et Traitement des Escarres de l'Adulte et
du Sujet Agé. Recommandations de l'HAS, novembre 2001. Disponible sur :
http://www.has- sante.fr
~ 88 ~

TABLE DES MATIERES


Épigraphie..............................................................................................................i
Epigraphe...............................................................................................................i
DEDICACE..........................................................................................................ii
REMERCIEMENTS............................................................................................iii
LISTE DES FIGURES..........................................................................................v
LISTE DES TABLEAUX....................................................................................vi
LISTE DES GRAPHIQUES...............................................................................vii
INTRODUCTION GENERALE...........................................................................1
0.1. Présentation, Motivation et intérêts de l’étude...............................................1
0.2. Etat de la question..........................................................................................2
0.3. Problématique.................................................................................................7
0.4 Hypothèse de recherche.................................................................................12
0.5 Objectifs de l’étude.......................................................................................12
0.5.2 Objectifs spécifiques..................................................................................12
0.6 Méthode et techniques...................................................................................13
0 .7 délimitation de l’étude..................................................................................13
0.8 Subdivision du travail....................................................................................13
CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE..............................................14
I.1. Définition des concepts clés..........................................................................14
1.2. Généralités sur l’alitement prolongé et ses facteurs de risque.....................17
1.2.1. Indication de l’alitement prolongé............................................................17
1.2.3. contre- indication de l’alitement prolongé................................................18
1.2.4. Etiopathogénie du syndrome d’immobilisation ou d’alitement prolongé. 18
1.2.4.1. Retentissement sur l'appareil cardiovasculaire.......................................18
1.2.4.2. Retentissement sur l'appareil respiratoire...............................................19
1.2.4.3. Manifestations thromboemboliques.......................................................19
1.2.4.4. Retentissement musculaire et ostéo articulaire......................................21
~ 89 ~

1.2.4.5. Retentissement digestif..........................................................................22


1.2.4.6. Retentissement urinaire et sphinctérien..................................................22
1.2.2.7. Les escarres............................................................................................23
1.2.4.8. Retentissement psycho-comportemental................................................24
1.2.5. Prévention du syndrome d’immobilisation ou d’alitement prolongé........25
1.2.5.1. Prévention de la diminution des capacités fonctionnelles......................25
1.2.5.2. Prévention de l'encombrement bronchique et des infections respiratoires
.............................................................................................................................25
1.2.5.3. Prévention des rétractions musculo-tendineuses....................................26
1.2.5.4. Prévention de la maladie thromboembolique.........................................26
1.2.5.5. Prévention des troubles digestifs............................................................28
1.2.5.6. Prévention des troubles urinaires...........................................................28
1.2.5.7. Prévention des escarres..........................................................................29
1.2.5.7.1. Matériel d’aide de la prévention :........................................................30
1.2.5.7.2. Les matelas ou sur matelas anti escarres :...........................................31
1.2.4.8. Prévention des troubles psychologiques................................................32
1.3. Schéma conceptuel.......................................................................................35
1.3.1. Explication du schéma conceptuelle.........................................................36
Conclusion partielle.............................................................................................36
CHAPITRE DEUXIEME : MATERIELS ET METHODE................................37
2.1. Description du milieu d’étude......................................................................37
2.1.1. Situation géographique de l’HGRPK........................................................37
2.1.3. Capacité d’accueil de l’HGRPK................................................................40
2.1.4. Structures organisationnelles et fonctionnement administratif.................40
2.1.6. Fonctionnement administratif................................................................42
1.1. Effectifs du Personnel................................................................................43
L’hôpital emploie 2291 agents parmi lesquels nous avons :...............................43
L’organigramme de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa se présente
comme suit :........................................................................................................43
2.2. Population de l’étude....................................................................................44
2.3. Taille de l’échantillon et échantillonnage....................................................44
2.4. Critères d’inclusion et d’exclusion...............................................................44
~ 90 ~

2.5. Méthode d’analyse.......................................................................................44


2.5.1. Outils d’analyse.........................................................................................44
2.5.2. Techniques d’analyse................................................................................44
2.6. Critère de validité de l’étude........................................................................45
2.6.1. Etude des variables....................................................................................45
2.6.2. Variable dépendante..................................................................................45
2..6.3. Variables indépendantes...........................................................................45
2.7. Matériel de l’étude.......................................................................................46
2.7.1. Outil de collecte........................................................................................46
2.7.2. Déroulement de l’étude.............................................................................46
2.7.2.1. Phase préliminaire..................................................................................46
2.7.2.2. Déroulement proprement dit de l’enquête..............................................47
2.7.3. Difficultés rencontrées..............................................................................47
2.7.4. Considérations d’ordre éthique.................................................................47
CHAPITRE III. PRESENTATIONS, INTERPRETATIONS ET DISCUTIONS
DES RESULTATS..............................................................................................48
3.1. Résultats des analyses descriptives..............................................................48
3.1.1. Caractéristiques sociodémographique.......................................................48
3.1.2. Éléments de prise en charge et surveillance cardiovasculaire...................52
3.3. Discussion....................................................................................................59
3.3.1. Caractéristiques sociodémographiques.....................................................59
3.3.2. Situation du syndrome d’alitement prolongé............................................59
3.3.4. Facteurs cutanéo-musculaire du syndrome d’alitement prolongé.............60
Conclusion partielle.............................................................................................61
Validation de l’’hypothèse..................................................................................62
CHAPITRE IV: DOSSIER PROJET DE DEVELOPPEMENT.........................64
4.1. Résumé du projet..........................................................................................64
4.1.1. Description contextuelle............................................................................64
G. Titre du projet.................................................................................................65
4.3. Justification du projet...................................................................................65
4.4. Hiérarchie des objectifs du projet.................................................................66
~ 91 ~

4.4.1. Objectif général.........................................................................................66


4.4.2. Objectif spécifique....................................................................................66
4.4.3. Résultats attendus (au bout de 12 mois)....................................................66
4.4.4. Activités....................................................................................................66
4.6. Stratégie du projet........................................................................................67
4.7. Organisation structurelle de projet...............................................................68
4.7.1. Organigramme du projet...........................................................................69
4.7. Diagramme de GANTT................................................................................70
4.9. Budgétisation du projet................................................................................71
4.9.1. Analyse des besoins..................................................................................71
4.9.2. Budget récapitulatif...................................................................................73
4.10. Plan de trésorerie........................................................................................74
Source : nous-mêmes..........................................................................................74
4.11. Viabilité......................................................................................................75
4.11.1. Viabilité du projet....................................................................................75
4.11.2. Appropriation..........................................................................................75
4.11.3. Caution politique.....................................................................................75
4.11.4. Technologie adaptée................................................................................75
4.11.5. Validité....................................................................................................75
4.11.6. Respect de l’environnement....................................................................76
4.12. Plan de suivi et évaluation..........................................................................77
4.13. Gestion des risques.....................................................................................78
4.13. Cadre logique.............................................................................................79
CONCLUSION GENERALE.............................................................................81
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................84
~ 92 ~

Annexes

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