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DR.YASSIR Abouabdeilah
Année universitaire 2021-2022
Remerciement
Tout d’abord je remercie Dieu le tout puissant de m’avoir aidé et donné la santé,
la patience et le courage pour mener à bien ce travail.
Mes chers parents ; qui ont sacrifiés toutes leurs vies pour me voir arriver à cette
étape.
Ma chère Maman d’amour Mon père SIDIBE Fode et qui m’a toujours soutenu,
conseillé, motivé, encouragé pendant tout mon cursus universitaire et toute ma
vie, mes mères SISSOKO KANKOU et NIANG MARIETOU qui m’ont aimé
d’un amour inconditionnel pendant mon enfance et mon soutenu.
Mes remerciements à mes frères, mes sœurs, mes amis particulièrement DIAH
Bouba, MARIKO Tiémoko, DIALLO Youssouf et TOURE Ahmed de m’avoir
aidé avec des conseils durant l’élaboration de ce projet.
A tous ceux dont j’ai l’oubli de la plume n’est pas celui du cœur.
Table des matières
Chapitre1 : Généralités et fondamentaux sur les Banque centrale et le marché des changes ..............6
I-Définition, rôle et objectif des Banque Centrale : ..........................................................................7
II-Conception et fonctionnement Marché des changes ....................................................................9
1-Le Fonctionnement du marché des changes .............................................................................9
2-Quelque caractéristique notable sur le marché de change ..................................................... 10
3-Les principaux intervenants.................................................................................................... 15
III-Evolution du marché des change ............................................................................................... 17
Chapitre2 : Méthodologie d’intervention de la banque centrale sur le marché de change ................. 20
I-COMMENT SE DÉROULE UNE INTERVENTION SUR LE MARCHÉ DES CHANGES ? .......................... 21
II-TYPES D’INTERVENTIONS ........................................................................................................... 21
III-Motivation et diffèrent canaux.................................................................................................. 22
A-Motivation des banques centrales ......................................................................................... 22
B-Canaux utilisés par les banques centrales ............................................................................... 27
1-Equation d’actif domestique et étranger ................................................................................ 27
2-Les marchés des changes dans les économies émergentes : caractéristiques et microstructures
................................................................................................................................................. 34
3-Les interventions de change dans les économies émergentes ................................................ 39
4-Le niveau des réserves de change : les coûts macroéconomiques ........................................... 45
IV-Stratégie de politique monétaire et choix de l’ancre nominale.................................................. 48
ETUDE EMPERIQUE : ......................................................................................................................... 51
Chapitre I : Présentation de Bank Al-Maghreb................................................................................... 52
c-Avant l'indépendance ............................................................................................................. 54
d-Au lendemain de l'indépendance ........................................................................................... 54
e-Après 1975 ............................................................................................................................. 55
f-Les années 2000 ..................................................................................................................... 56
g-Liste des Walis........................................................................................................................ 57
Chapitre II : Banque Al-Maghreb canaux d’intervention .................................................................... 58
I-Canaux d’intervention des banques centrales sur le marché des changes ................................... 60
1-Taux directeur ........................................................................................................................ 61
2-Réserves de devises ............................................................................................................... 61
3- Motivations d’intervention des banques centrales sur le marché des changes ...................... 61
II La BAM et la stabilité financière ................................................................................................. 62
1- Intervention de Bank Al-Maghreb sur le marché des changes ................................................ 62
2-La BAM face à la stabilité financière ....................................................................................... 63
3-La stabilité des prix est la stabilité financière .......................................................................... 64
4-Quelle politique pour une meilleure stabilité financière ......................................................... 66
Chapitre III : Synthèses et conclusion générale .................................................................................. 69
1-Synthèse des travaux ............................................................................................................. 69
2-Conclusion Générale .............................................................................................................. 69
Reference bibliographique : .............................................................................................................. 72
Webographie : .................................................................................................................................. 75
Liste des figures
CB : Banque Centrale
éq. : Équation
EUR : Euro
IB : Transactions interbancaires
1
n'avaient pour but que de maintenir le taux de change à l'intérieur de marges
prédéfinies. ²
Dans le système actuel, les taux de change des principales monnaies, à l'instar du
dollar américain, de l'euro ou encore du yen, fluctuent au gré des forces du
1
marché et donc accusent une certaine volatilité à court terme et,
occasionnellement, des variations prononcées à moyen terme.
Taylor et Sarno (2001) définissent une intervention officielle sur le marché des
changes par l'action de la banque centrale à acheter ou à vendre des devises, en
général contre sa propre monnaie, dans le but d'influencer sur le taux de change.
Pour renverser une tendance baissière prononcée du cours de sa monnaie, la
banque centrale se trouve à acheter sur le marché des changes sa propre monnaie
contre d'autres devis.
1
CATHERINE KARYOTIS, 2009, Les banques centrales face au risque systémique, L'Expansion Management
Review, 132 page, https://www.cairn.info/revue-l-expansion-management-review-2009-1-page-101.htm
2
n'entraîne une réduction de l'offre de monnaie domestique et n'occasionne une
pénurie de devises locales susceptible de faire monter les taux d'intérêt
domestiques, la banque centrale stérilise ses achats en injectant un montant
équivalent de devises locales dans le système financier. Inversement, si elle désire
ralentir la vitesse d'appréciation de sa monnaie, elle vend sa monnaie provenant
de sa propre trésorerie en échange d'autres devises. Elle se trouve ainsi à accroître
l'offre de sa monnaie sur le marché des changes ce qui ralentit l'appréciation.
Pour stériliser l'effet de ces ventes elle retire le même montant de devises locales
du système financier. Ces interventions monétaires sont jugées efficaces si elles
parviennent à modifier la trajectoire du taux de change vers la direction souhaitée
des interventions et à stabiliser le taux de change autour de sa valeur cible.
3
plupart des banques centrales jugent efficaces leurs interventions sur le marché
des changes.
Notre problématique se portera sur la question suivante : dans quelle mesure les
interventions des Banques centrales sont-elles efficaces et si oui dans quel
contexte ?
Les études comme celle de Taylor et Sarno (2001) ou de Rogers et Siklos (2003)
ont le mérite de relever l'impact des interventions des banques centrales sur le taux
4
de change à partir des données à faible fréquence (fréquence mensuelle et
trimestrielle)
5
Chapitre1 : Généralités et fondamentaux sur les
Banque centrale et le marché des changes
6
I-Définition, rôle et objectif des Banque Centrale :
Surnommée banque des banques, une banque centrale est une institution publique
indépendante chargée d’assurer la stabilité monétaire d’un pays. Chaque pays
dispose de sa propre banque centrale, dont l’actionnaire est l’État.
En tant qu'autorité monétaire de l'économie d'un pays, les banques centrales sont
chargées de réguler et de surveiller le système bancaire du pays en question. Elles
sont chargées de formuler la politique monétaire du pays et, bien qu'elles soient
politiquement indépendantes, elles bénéficient d'un statut de monopole légal dans
leur pays, ce qui leur donne le pouvoir et la responsabilité d'émettre de la monnaie.
Décrites comme le "prêteur en dernier ressort", les banques centrales sont
chargées de créer des réserves suffisantes et de gouverner le secteur bancaire en
veillant à ce que les banques commerciales ne soient pas confrontées à une pénurie
d'approvisionnement, comme ce fut le cas lors de la crise financière de 2008. Les
banques centrales interviennent principalement pour influencer la valeur de leur
monnaie soit pour des raisons de politique économique interne, soit pour respecter
des parités fixées dans des engagements.
7
Les banques centrales interviennent afin d’empêcher des mouvements trop
importants et prompts du cours de leurs devises. Elles s’assurent ainsi que leurs
monnaies ne soient pas sous- ou surévaluées sur une période trop longue.
2
Fontaine Patrice professeur de finance université de Grenoble (IAE), 2009, titre : Marchés des changes, France,
page 14, volume : 213page, Maison d’édition Pearson Education
8
II-Conception et fonctionnement Marché des changes
Le marché des changes est le marché des devises, également appelé Forex. C'est
une place de marché permettant d'acheter et de vendre les monnaies du monde
entier. La valeur d'une monnaie est toujours exprimée par rapport à une autre
monnaie. On parle de taux de change. L'évolution de ce taux est fonction du
régime de change. Toutefois, dans la plupart des cas, le régime de change est
variable, c'est à dire soumis à la loi de l'offre et de la demande. L'exemple le plus
connu est l'EUR/USD. Il donne la valeur d'un euro en Dollar Américain. Un taux
de change de 1.05 signifie qu'avec 1€, on peut obtenir $1.05.
Le taux de change d’une devise (appellation d’une monnaie qui est acceptée à
l’étranger) est le cours, c’est-à-dire le prix, de cette devise par rapport à une autre
devise. Il est important de noter que le cours de vente est toujours inférieur au
cours d’achat. En fonction de la commission retenue par l’agent de change, l’écart
entre cours de vente et cours d’achat appelé aussi spread peut-être plus ou moins
grand.
Tableau 1:Le cours des billets le 11 février 2008 (nombre d’unités de devises pour un euro)
9
Le marché des changes est un marché qui n'est pas physique. Il n'y a pas une place
de cotation fixe mais plusieurs qui se relayent à tour de rôle pour assurer une
cotation en continu. Chaque zone géographique, chaque pays permet l'accès au
marché des changes via sa bourse principale (Londres, New York, Paris, Sydney,
Singapour, Tokyo...). Ces bourses se relayent pour assurer une cotation en continu
des différentes paires de devises. Ainsi, lorsque les bourses Européennes ferment,
ce sont les Etats Unis qui prennent le relais puis vient le tour des bourses
asiatiques. Le marché des changes ne ferme pas, il est ouvert en continu.
Chaque place de cotation affiche sa propre cotation, le marché des changes étant
un marché de gré à gré (au contraire du marché actions qui est organisé).
Sur le Forex, on ne traite que de l'argent. On achète et vend des devises mais on
ne possède pas de titres de propriété comme c'est le cas sur les actions ou les
obligations. Il s'agit d'un simple transfert d'argent d'une devise à une autre, comme
quand vous allez dans un bureau de change. La différence, c'est que sur 3le marché
des changes, votre intermédiaire (celui qui vous permet d'acheter/vendre des
devises) est un courtier et non un bureau physique.
3
La Finance Pour Tous, LE 02 MARS 2022, Marché des changes (Forex)
10
avec les autres, sans intermédiaire boursier. Les particuliers comme les entreprises
doivent faire appel à leur banque pour avoir accès au marché des changes. Le
Forex est donc un marché non régulé. Il existe cependant dans le Forex des
compartiments régulés de taille très restreinte qui offrent des produits dérivés (par
exemple des warrants) comme instruments de couverture et de spéculation.
Depuis la libéralisation des échanges dans les années 1990, les intervenants sur le
marché des changes se sont fortement concentrés, notamment au niveau des
banques. Ils mettent à disposition des autres participants du marché des
instruments permettant de se couvrir ou de spéculer sur les variations de cours des
devises. Ils jouent également un rôle dans la fixation d’un taux de change unique
pour chaque couple de devises.
Il est a noté que le dollar américain dominé le marché des change une enquête de
la BRI a montré que sur la totalité des opérations réalisées sur le marché des
changes, 88,3 % portaient sur le dollar américain et 32,3 % sur l’euro.
Par définition, les marchés de changes sont des marchés où des monnaies sont
échangées.
11
En dehors des billets de banques et des chèques de voyages, les supports utilisés
sur les marchés de changes sont les lettres de change et les virements
interbancaires.
Fontaine Patrice professeur de finance université de Grenoble (IAE), 2009, titre : Marchés des changes, volume
: 213page, Maison d’édition Pearson Education France, page 17
13
Les opérations spot : Ce sont les transactions au comptant (incluant les
opérations passées par les particuliers). Cela représente environ 1/3 des
transactions sur le Forex.
5
Fontaine Patrice professeur de finance université de Grenoble (IAE), 2009, titre : Marchés des changes,
volume : 213page, Maison d’édition Pearson Education France, page 17
14
3-Les principaux intervenants
a- Les banques
Le marché des changes est un large marché entre banques. Seules les grandes
banques sont admises à ce club lié par téléphone et télex.
Les spécialistes de ces banques sont appelés les cambistes, parmi lesquels on
distingue :
• les cambistes teneurs de marché (market makers), dont le rôle est de coter les
cours des devises directement sur le marché interbancaire pour le compte de
l’institution qui les emploie ;
• les cambistes clientèle (ou sales), qui sont des vendeurs chargés de répondre
à la demande des clients entreprises. Les banques peuvent donc agir pour leur
compte ou pour celui de leurs clients.
b-Les courtiers
c-Les clients
16
III-Evolution du marché des change
Cette hausse fait plus que compenser la baisse d’activité constatée entre 1988
et 2001 ; est largement due à la disparition des transactions entre les monnaies
ayant fusionné dans l’euro au 1er janvier 1999. Une telle croissance est
nettement plus élevée que celle du commerce mondial en volume (8% sur la
période 2001-2003).
Cet essor des transactions de change recouvre néanmoins des évolutions sous-
jacentes contrastées. La part des opérations interbancaires s’est réduite de 59%
à 53% du volume d’activité globale, en liaison avec la concentration du marché
des changes autour d’un cercle restreint de teneurs de marché et le recours
croissant aux systèmes électroniques. La part de l’activité résultant des
transactions avec la clientèle non financière, reste stable. En revanche, la part
des transactions impliquant les autres institutions financières (organismes de
placement collectif, industrie de la gestion, compagnie d’assurance...) a
vivement progressé et représente désormais les tiers de l’activité globale. Cette
évolution témoigne de l’intérêt grandissant des investisseurs pour les devises
en tant que classe d’actifs à part entière ; elle s’explique également par la
montée en puissance de l’activité de hedge funds sur ce segment. Une autre
17
raison est à l’origine de l’énorme volume observé sur le marché des changes :
c’est bien les ordres passés par le client.
Les prix des actifs financiers fluctuent de manière souvent importante, ce qui
peut contribuer à déstabiliser les économies. On peut alors se demander s’il
serait souhaitable que les banques centrales tiennent compte du prix de ces
actifs dans leurs politiques monétaires. Des travaux récents ont examiné ces
questions mais ils ont été réalisés dans le cadre d’une économie fermée et il
serait souhaitable d’étendre ceux-ci à une économie ouverte.
En fait, il existe dans la littérature d’autres travaux qui examinent, dans le cadre
d’une économie ouverte, la question de savoir si la règle de politique monétaire
doit ou non tenir compte de l’évolution du taux de change, mais sans tenir
compte alors du prix d’autres actifs financiers
18
On essaiera ici d’inclure simultanément les deux aspects évoqués ci-dessus,
c’est-à-dire la réaction au prix des actifs financiers ainsi que celle au taux de
change, dans le cadre d’un modèle d’économie ouverte. Ceci permettra aussi
d’examiner le rôle du système de change et de voir si, conformément à ce qui
semble être le cas dans la réalité, un régime de change fixe peut être néfaste en
cas de crise financière. L’extension de l’analyse au cas de deux pays permettra
en outre d’étudier les conséquences que peuvent avoir la coopération entre
banques centrales en ce qui concerne leur réaction éventuelle au prix des actifs
financiers et au taux de change.
Tableau 2:Le volume quotidien des transactions de change sur plusieurs places (en pourcentage)
Tableau 3: Évolution du volume quotidien des transactions de change sur le marché des changes au comptant (en milliards de
dollars)
19
Chapitre2 : Méthodologie d’intervention de
la banque centrale sur le marché de change
20
I-COMMENT SE DÉROULE UNE INTERVENTION SUR LE MARCHÉ
DES CHANGES ?
Les banques centrales ont le choix entre plusieurs types d’interventions, qui
peuvent être directes ou indirectes. Comme son nom le laisse entendre, une
intervention directe a un effet immédiat sur le marché du Forex, tandis qu’une
intervention indirecte permet à la banque centrale d’atteindre son objectif en
utilisant des moyens moins invasifs. Voici des exemples d’interventions directes
et indirectes :
II-TYPES D’INTERVENTIONS
DIRECTE OU INDIRECTE
Jawboning Indirecte
a-Intervention opérationnelle
Il s’agit généralement de ce à quoi l’on fait référence lorsqu’on parle
d’intervention des banques centrales. La banque centrale achète et vend des
devises étrangères et locales pour entraîner le taux de change vers un niveau
ciblé. C’est simplement la taille de ces opérations qui fait fluctuer le marché.
b-Jawboning
Il s’agit d’une intervention indirecte sur le marché des changes, dans le cadre de
laquelle une banque centrale fait savoir qu’elle pourrait intervenir si le marché de
la devise locale atteint un certain niveau indésirable. Comme son nom le laisse
entendre (en français, le terme « jowbone » signifie « mâchoire »), cette méthode
21
tient davantage du discours que de l’intervention. La banque centrale étant prête
à intervenir, les traders prennent sur eux de ramener ensemble la devise à des
niveaux plus acceptables.
c-Intervention concertée
Il s’agit d’une combinaison de jawboning et d’intervention opérationnelle. Cette
méthode est plus efficace lorsque plusieurs banques centrales expriment les
mêmes préoccupations à l’égard des taux de change. Si un certain nombre de
banques centrales redoublent d’efforts dans leurs dires, il est probable que l’une
d’entre elles procède à une intervention opérationnelle pour diriger le taux de
change vers la direction souhaitée.
d-Intervention stérilisée
Cette méthode implique deux actions de la part de la banque centrale afin
d’influencer le taux de change et, dans le même temps, de laisser la base monétaire
inchangée. La banque centrale procède en deux étapes : la vente ou l’achat de
devises étrangères, et une opération sur le marché libre (achat ou vente de titres
d’État d’une taille similaire à celle de la première opération).
22
Réduire le désalignement du taux de change : cette motivation est cruciale pour
les autorités monétaires non seulement en raison des problèmes financiers causés
par les déséquilibres liés à la volatilité du marché de change mais aussi aux
conséquences macroéconomiques qu'engendre le désalignement des taux de
change.
Les décisions des banques centrales impactent plus ou moins fortement les
marchés. Une baisse du taux principal (taux de refinancement) par la banque
centrale permettra aux banques de diminuer le taux d’intérêt des crédits qu’elles
accordent aux agents économiques (ménages, entreprises et Etats) ce qui stimulera
l’activité économique car les demandes de crédit seront plus nombreuses. Les
6
Boubel Aurélie, Laurent Sébastien, Lecourt Christelle, L'impact des signaux de politique monétaire sur la
volatilité intra journalière du taux de change Deutsche Mark-dollar, in Revue economique, volume de page 52
23
marchés actions accueillent généralement favorablement les baisses de taux des
banques centrales.
A l’inverse, une hausse du taux principal peut obliger les banques à répercuter le
coût sur les crédits qu’elles accordent et de fait générer une demande plus faible
ce qui est moins bon pour l’économie car potentiellement moins de consommation
et d’investissement. Une hausse de taux n’est pas forcément jugée négativement
par les marchés actions si elle se fait dans un contexte de hausse des salaires et
des prix dans un contexte économique dynamique. Si les hausses de taux de la
banque centrale sont jugées trop agressives par rapport à la dynamique
économique, alors les marchés actions ont tendance à réagir négativement.
Sur le marché des changes, des baisses de taux successives ont tendance à affaiblir
la devise du pays et inversement des hausses de taux régulières ont tendance à
soutenir la devise du pays ou de la zone économique concernée.
Les interventions sur le marché des changes ont longtemps été perçues comme
une option de politique controversée pour les banques centrales. D'après les
pessimistes, la politique des interventions est non seulement inefficace pour
influencer le niveau du taux de change mais aussi source de volatilité
supplémentaire pour le taux de change. A l'opposé, les tenants des interventions
soutiennent que les interventions peuvent influencer sur le niveau du taux de
change et peuvent également corriger les déséquilibres ou distorsions du marché
des changes en réduisant ainsi la volatilité. Enfin, d'autres études soutiennent que
les interventions sont sans conséquence, ne touchant ni le niveau, ni la volatilité
des taux de change.
24
Premièrement, les pays ne doivent pas manipuler les taux de change dans le but
de favoriser l'équilibre de la balance des paiements ou pour chercher à tirer
injustement un avantage concurrentiel sur d'autres pays.
Enfin, en intervenant sur un taux de change, un pays doit tenir compte de l'intérêt
et de l'importance de ce taux de change pour ses partenaires. Ces principes
supposent implicitement que la politique d'intervention peut effectivement
influencer les taux de change, et soutiennent explicitement que les pays devraient
se servir de la politique d'intervention pour réduire la volatilité des taux de change
Les banques centrales se sont engagées par moments dans des interventions
fréquentes et, à d'autres moments, ont adopté une approche de laissez-faire du
taux de change. Mais les disparités de politiques entre les banques centrales au
cours des années, peuvent en partie être attribuées à l'absence d'accord sur
l'efficacité des interventions des banques centrales (Kearns et Rigobon, 2005).
Toutefois, on en sait très peu sur les canaux de transmission des interventions
monétaires et sur les mécanismes d'intervention des autorités.
25
Dans un régime de taux de change fixe, la banque centrale s'arroge la prérogative
de fixer la valeur du taux de change tout en ayant la possibilité de changer cette
valeur si elle la souhaite. Par contre si le pays opère dans un régime de change
flexible ou avec une marge de flottaison, il est probable que la banque centrale
intervienne et souvent dans l'optique de corriger les déséquilibres causés par la
volatilité des taux de changes.
Quant aux mécanismes ou styles d'intervention, il résulte dans la plupart des cas
des combinaisons : interventions publiques versus interventions secrètes,
interventions stérilisées versus interventions non stérilisées. Parfois, les banques
centrales révèlent d'avance leur désir d'intervenir dans l'optique d'influencer les
taux de change à suivre une direction spécifique. Ainsi, pour bien comprendre les
raisons qui expliquent les interventions sur le marché des changes et l'efficacité
des interventions, il nous parait judicieux et important de dresser un portrait de la
littérature sur les motivations des interventions d'une banque centrale, les
mécanismes d'intervention mais aussi sur les canaux de transmission de l'effet des
interventions.
Ce qui est moins évident, c’est le rythme auquel ce marché a progressé depuis
quelques années et les raisons pour lesquelles il se développe si rapidement. Selon
26
la plupart des estimations, les volumes de transactions sur le marché des changes
continuent de croître rapidement. Par exemple, d’après des projections récentes
du Tower Group, les volumes quotidiens à l’échelle mondiale pourraient atteindre
5 billions de dollars américains en 2010 (Profit & Loss, 2007). Si ces prévisions
s’avèrent justes, l’activité sur les marchés de devises aura plus que triplé au cours
de cette décennie.
M = N F A + (N DA − N W) = N F A + DC, (1.1)
DC = (N DA − N W),
7
HA DAO NGOC, JUILLET 2005, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL, 75page
27
M représente la base monétaire.
∆N DA = −∆N F A. (1.4)
En effet, selon Egert et Komarek (2006), bien qu'il soit largement admis que les
interventions non stérilisées exercent un impact efficace sur le taux de change via
les changements dans l'offre domestique de monnaie, la preuve empirique est
plutôt mitigée en ce qui concerne l'efficacité des interventions stérilisées dans les
28
pays industrialisés de l'OCDE. En se référant à la littérature, on observe que
l'efficacité des interventions stérilisées est très controversée et remise en cause.
8
Ceci recentre le débat sur l'efficacité des interventions dans le marché des
changes en regard des interventions stérilisées.
8
HA DAO NGOC, JUILLET 2005, UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL, 75page
29
montrer que les interventions de change ont dans l'ensemble des effets faibles
mais persistants sur le taux de change yen-dollar.
Leurs résultats montrent que contrairement aux idées reçues, des interventions
coordonnées c'est-à-dire des interventions communes menées par entente entre les
banques centrales ont une plus grande probabilité de succès sur la volatilité du
taux de change. Park (2008) examine les principales caractéristiques des
interventions de change quotidiennes sur le dollar US par rapport au dollar
australien par la Banque de réserve d'Australie pour la période 1983-1997. Il
trouve une corrélation positive contemporaine entre la direction de l'intervention,
la moyenne et la variance conditionnelle des rendements des taux de change. Ses
résultats suggèrent que des grandes et durables interventions ont une influence
stabilisatrice dans le marché des changes. Sans ces interventions, le marché aurait
été exposé à plus de volatilité
30
des interventions varie à travers le temps. Les interventions sont stabilisatrices
pour une période et déstabilisatrices pour une autre.
9
Chutasripanich et Yetman (2015) ont évalué l'efficacité des interventions
stérilisées des autorités monétaires en se référant à cinq critères :
Intervention non stérilisée sur le marché des changes par la banque centrale. Cela
signifie qu'un gouvernement soutient sa devise ou taux de change en vendant ses
réserves de change afin d'acquérir de la monnaie nationale mais ne stérilise
(annulant) pas l'effet potentiel de contraction de la base monétaire nationale à
travers un achat simultané et d'un montant équivalent de titres en monnaie
nationale.
9
EDEM ABBUY KWAMI , octobre 2016, Octobre 2016, l’efficacité de interventions de banques centrales sur le
marché de change, Nombre de page : 84
31
Lorsque la banque centrale achète ou vend sa propre devise de manière à lisser le
sentier du taux de change sans recourir à des compensations de devises locales sur
le marché domestique. Se faisant, l'intervention non stérilisée affecte directement
l'offre monétaire via des changements dans le stock de la base monétaire qui, à
son tour, induit des changements dans les agrégats monétaires. Ceci peut se
répercuter sur les taux d'intérêt, les anticipations du marché notamment sur le taux
d'inflation et finalement le taux de change (Taylor et Sarno, 2001).
Les moyens d'intervention des banques centrales sur les marchés de change
reposent sur un certain nombre de facteurs et de dimensions. Les interventions
des banques centrales peuvent être basées sur des règles ou elles peuvent être
discrétionnaires. La littérature économique est assez contrastée entre des travaux
qui soutiennent l'efficacité des interventions basées sur des règles et des travaux
qui soutiennent l'efficacité des interventions discrétionnaires. Se faisant, aucun
consensus ne se dégage sur la primauté d'une stratégie sur l'autre. Selon Canales-
Kriljenko (2003), les banques centrales ont besoin d'une certaine marge de
discrétion pour déterminer quand intervenir et le montant des interventions. La
10
discrétion a l'avantage de permettre à la banque centrale de s'adapter aux
conditions du marché et de pouvoir disposer des stratégies.
10
EDEM ABBUY KWAMI , octobre 2016, Octobre 2016, l’efficacité de interventions de banques centrales sur le
marché de change, Nombre de page : 84
32
Selon Basu et Varoudakis (2013), la motivation pour l'accumulation des réserves
de change qui dicte parfois l'intervention des banques centrales sur le marché des
changes peut être évitée si les banques centrales adoptent un plan stratégique pour
leurs interventions.
Sarr et Lybeg (2002) soulignent que le degré de liquidité d’un marché doit être
appréhendé selon quatre critères essentiels :
Les récentes études qui se sont intéressées aux spécificités des marchés des
changes dans les économies émergentes tendent toutes à souligner leur caractère
illiquide et leur manque de profondeur. Selon Ho et McCauley (2003), les
règlementations de change draconiennes qui sont imposées par les autorités
monétaires dans ces pays sont en grande partie la cause des défauts de liquidité,
de profondeur et d’efficience des marchés de change. Ces règlementations
incluent tout d’abord les contrôles sur les mouvements transfrontières des flux de
capitaux qui, en décourageant l’utilisation de la monnaie nationale par les non-
résidents et des devises par les résidents, ont pour principal effet de réduire le
volume des transactions et des flux d’ordre sur le marché des changes. Elles
peuvent au même moment prendre la forme d’une obligation pour les résidents à
céder leurs recettes de change et pour les banques à transférer en fin de journée
les soldes de change ce qui confère aux autorités monétaires le rôle de premier
fournisseur de liquidité et de principal intervenant sur le marché des changes.
35
marché en achetant et en vendant continuellement des devises mais surtout en
fournissant des spreads entre cours acheteurs et vendeurs extrêmement étroits. Ces
pratiques réduisent considérablement le volume des transactions sur le marché des
changes, et limitent significativement l’activité sur le marché interbancaire en
entamant la compétitivité des banques en les empêchant de jouer leur rôle
d’intermédiaire de change.
Pour Duttagupta et al (2004), la rigidité des régimes de change en tant que telle,
représente un déterminant important de l’illiquidité des marchés des changes dans
les économies émergentes. En effet, plus le régime de change est rigide et plus
l’activisme de la banque centrale sur le marché des changes sera accru. Poussé à
l’extrême, cet activisme fera que la banque centrale s’établisse en tant que
principal intermédiaire de change et qu’elle domine le marché interbancaire. Un
tel activisme peut aussi réduire amplement la capacité des autres participants au
marché à maîtriser l’activité de change et de couverture des risques. Ces derniers
ne peuvent de ce fait plus former leurs propres jugements ou anticipations
concernant les tendances des taux de change et ne sont plus incités à prendre de
positions puisque le niveau du taux de change est prédéterminé, ce qui réduit
considérablement l’activité sur les marchés au comptant et à terme. Afin de
déceler un lien éventuel entre liquidité du marché des changes et rigidité du
régime, Duttagupta et al (2004) ont procédé à une analyse très simple de la
corrélation entre les volumes des transactions et les degrés de flexibilité des
régimes de change. Leurs résultats montrent que la liquidité du marché augmentait
substantiellement avec le degré de flexibilité du régime de change dans les
économies industrialisées. Les marchés des changes dans les économies
émergentes sont donc principalement des marchés au comptant avec des marchés
à terme sous-développés à cause d’une réglementation des changes draconienne
et d’un interventionnisme exagéré des autorités monétaires dans la
36
prédétermination du niveau du taux de change ce qui affecte la compétence des
autres participants au marché.
Afin d’éviter de telles entraves, les autorités monétaires doivent en tout premier
lieu surmonter leur peur du flottement et introduire progressivement une plus
grande flexibilité du taux de change. Ceci pourrait se faire par l’adoption de
bandes de fluctuations du taux de change qui seraient élargies au fur et à mesure
de l’amélioration de la microstructure du marché des changes et du
développement de la compétitivité de l’économie. Selon la Banque des règlements
internationaux (BRI), une telle initiative permettrait d’améliorer la perception du
risque de taux de change par les participants au marché et le développement des
instruments de couverture et d’augmenter substantiellement le volume des
transactions sur le marché des changes.
Elle doit aussi lever les éventuelles taxes et autres retenues à la source appliquée
aux opérations de change et éviter la pratique qui consiste à coter les taux de
change de manière quotidienne et à offrir des bid-ask spread étroits. Cela
permettra d’offrir une structure de marché plus compétitive, de réduire les coûts
des transactions et de promouvoir une diffusion plus efficiente de l’information
38
CGFS (1999). le développement d’un système informatif exhaustif incluant une
information sur les indicateurs économiques et financiers, les évènements
politiques, économiques et financiers mais aussi sur les bid-ask spreads et leur
évolution, les volumes des transactions et les flux d’ordres et l’augmentation de
la transparence seront des éléments essentiels afin d’améliorer le fonctionnement
du marché des changes et la capacité des participants au marché à utiliser les
techniques de prévision et à développer leurs propres opinions et anticipations
concernant les niveaux et l’évolution des taux de change.
39
règlementations de change imposées par les banques centrales et l’encadrement
strict de l’activité monétaire et bancaire effectué par les autorités monétaires qui
augmentent considérablement leur pouvoir opérationnel sur le marché. Les
interventions de change dans les économies émergentes doivent enfin leur
efficacité à l’avantage considérable d’information dont jouissent les banques
centrales dans ces pays et qui provient aussi bien des contrôles administratifs et
des règlementations de change que des pouvoirs, des pressions et autres
instruments de dissuasion morale en possession des autorités monétaires.
Les interventions de change, dans les économies émergentes comme dans les pays
industrialisés, peuvent avoir plusieurs justifications. Si la littérature économique
tend à confirmer la relation entre les fondamentaux macroéconomiques et les taux
de change dans le long terme, la dynamique de court terme de ces derniers semble
violer les conditions de la parité des taux d’intérêt et celle des pouvoir d’achats
Sarno et Taylor (2002). Cette déconnexion entre les niveaux des taux de change
et les fondamentaux macroéconomiques dans le court terme appelle donc, dans le
cadre d’un régime de change flexible, à une intervention de la part des banques
centrales sur le marché des changes afin de corriger les désalignements des taux
de change et de calmer les marchés en réduisant la volatilité des cours. Corriger
les éventuels désalignements est généralement une des plus grandes priorités pour
les banques centrales puisque comme on l’a souligné précédemment, un taux de
change réel surévalué peut entamer la compétitivité prix dans le pays alors qu’un
taux de change sous-évalué est une source potentielle de pressions inflationnistes.
Les désalignements des taux de change demeurent cependant difficiles à détecter
et à mesurer. Il n’existe, en effet, pas de consensus concernant la méthodologie à
utiliser pour l’estimation du taux de change d’équilibre. Les banques centrales
attachent aussi une grande importance à calmer l’agitation sur les marchés des
changes qui donne souvent lieu à une disparition de la liquidité et à une volatilité
excessive des taux de change.
40
L’efficacité des interventions de change et leur capacité à venir à bout des
désalignements et à clamer les marchés désordonnés dépendent néanmoins de
l’aptitude des autorités monétaires à appréhender et à cerner les principaux canaux
d’influence de ces interventions. Ces derniers incluent le canal de signalisation
selon lequel l’intervention serait efficace si elle est perçue par les participants au
marché comme un indicateur crédible de l’orientation future de la politique
monétaire et donc des taux de change, le canal de portefeuille où l’efficacité des
interventions de change est conditionnée par leurs capacités à influencer le
comportement des détenteurs de portefeuilles en amenant les agents averses au
risque à modifier la composition de leur portefeuille d’actifs et enfin le canal de
la microstructure qui souligne les effets potentiels des flux d’ordre, de l’asymétrie
de l’information et des fourchettes des prix sur les niveaux des taux de changes.
Il faut toutefois souligner que même si les autorités monétaires arrivent à déceler
les désalignements des taux de changes et à identifier les symptômes d’un marché
désordonné, cela ne constitue pas en soi, un garant suffisant de l’efficacité des
interventions de la banque centrale. En effet, la capacité des interventions
officielles à influencer les taux de change reste contestée empiriquement puisque
les résultats des quelques rares études effectuées pour les pays émergents sont
mitigées.
Les interventions des banques centrales peuvent aussi viser à accumuler des
réserves de change ou à fournir le marché en liquidité. L’accumulation des
réserves de change peut représenter le premier objectif des autorités monétaires
41
lorsque l’économie a été vulnérabilisée par une crise et que les réserves officielles
ont été utilisées ou complètement épuisées dans la défense de la parité du taux de
change ou lorsque le pays convoite une transition sereine vers un régime de
change flexible. L’accumulation d’un niveau suffisant de réserves de change est
essentielle pour ces économies émergentes qui cherchent à se reconstruire une
réputation de solvabilité et à regagner la confiance des investisseurs
internationaux. Ce n’est donc pas un hasard que la plupart des programmes de
stabilisation qui sont effectués sous l’égide du FMI établissent des niveaux cibles
pour les réserves afin d’empêcher leur épuisement.
11
SFIA,MOHAMED DALY, FSEG TUNIS, Juillet 2007, Régime de changes, 87pages, https://mpra.ub.uni-
muenchen.de/4085/1/MPRA_paper_4085.pdf
42
ses interventions, autrement dit, si elles doivent ou non être divulguées. Aussi bien
les opinions que les arguments sur la transparence des interventions demeurent
dans ce cas mitigé. Alors que certaines banques centrales voient en la transparence
un moyen d’améliorer l’efficacité des interventions en augmentant la crédibilité
des autorités monétaires, d’autres la considèrent comme un handicap surtout
lorsque les banques centrales cherchent à minimiser l’impact de leurs
interventions sur les cours des taux de change.
Une chose est sure, les interventions de change ne doivent pas prendre la forme
de règles mécanistes d’abord parce que aussi bien le montant que le moment des
interventions sont appelés à changer avec la nature et l’amplitude des chocs et
donc avec les objectifs recherchés par la banque centrale. Un minimum de
discrétion est ensuite indispensable pour garantir à la banque centrale une
longueur d’avance dans la mise en œuvre de sa politique de change et dans
stratégie de politique monétaire. Les interventions de change basées sur des règles
ont, enfin été prouvées inefficaces dans le long terme puisqu’elles ont souvent été
modifiées ou abandonnées34. Un certain degré de transparence devra cependant,
être assuré pour améliorer la crédibilité des autorités monétaires et afin d’établir
leur réputation. Le degré de transparence des interventions de change peut varier
significativement en fonction des objectifs ciblés par la banque centrale. Cette
dernière peut par exemple, ne pas divulguer sa présence sur le marché lorsqu’elle
cherche à influencer le niveau du taux de change, lorsque les autorités monétaires
sont peu crédibles ou tout simplement de peur de déclencher des attaques
spéculatives. Il importe aussi de souligner, que quel que soit l’objectif à atteindre
par les autorités monétaires, elles ne doivent en aucun cas divulguer toute
l’information concernant la stratégie de leurs interventions. La banque centrale
doit de ce fait laisser planer le doute sur plusieurs éléments cruciaux, incluant le
montant et le moment des interventions ou le choix des contreparties Sarno et
Taylor (2001).
43
La deuxième grande considération devant être prise en compte par les banques
centrales doit concerner le montant de leurs interventions. Comme dans le cas du
degré optimal de transparence, ce montant ne doit en aucun cas être déterminé par
une règle mécaniste mais devrait plutôt être établi en fonction de l’objectif visé.
En pratique, les montants des interventions de change sont généralement
déterminés de manière subjective, ils sont aussi, et dans la plupart des cas déduits
à partir des essais et des erreurs passés. En agissant sur les flux d’ordres, les
primes de risque et les anticipations, l’intervention des banques centrales sur le
marché des changes peut avoir un effet important sur les cours de change, ce
dernier est aussi, en grande partie déterminé par le montant des interventions. La
figure 1 montre la double causalité et les interactions qui existent entre niveau des
taux de change et le montant des interventions.
Anticipations
Prime de risque
Source : Canales-Kriljenko,
Guimarães et Karacadağ
(2003)
44
12
Le montant des interventions peut aussi fortement influencer leur efficacité.
Selon Mihaljek (2005), lorsqu’elles visent l’accumulation de réserves avec un
minimum d’effet sur le niveau du taux de change, les interventions officielles
doivent être séquentielles avec des montants relativement faibles mais à une
fréquence élevée. Par ailleurs, et dans le cas où les autorités monétaires visent à
influencer le niveau du taux de change, il sera plus commode d’intervenir le moins
fréquemment possible avec des montants relativement importants. La
disponibilité d’un niveau de réserves suffisamment élevé est dans ce cas d’une
importance majeure puisque la plupart des économies émergentes sont
caractérisées par de faibles niveaux de réserves. Comme pour le montant des
interventions, la détermination de leur moment reste un exercice largement
subjectif dépendant des opinions et jugements des autorités monétaires. Comme
on l’a souligné précédemment, les interventions dans le cadre d’un régime
flexible, visent en général à réduire le désalignement, à calmer l’agitation sur les
marchés et à réduire la volatilité du taux de change. La prise de décision
concernant le moment des interventions dépendra dans ce cas de la capacité
d’autorités à identifier ces déséquilibres à travers l’analyse des indicateurs du
marché, de l’information disponible et par le recours à des modèles économiques
et économétriques. L’analyse de la tendance globale des taux de change peut ainsi
se révéler particulièrement cruciale pour la détection des désalignements, pour
l’identification de la nature des chocs et donc pour la détermination du moment
des interventions. La distinction entre les chocs monétaires et les chocs réels d’une
part et les chocs permanents et transitoires d’une autre est aussi vitale pour la
banque centrale et pour ses décisions concernant le montant et le moment de
l’intervention.
12
SFIA,MOHAMED DALY, FSEG TUNIS, Juillet 2007, Régime de changes, 87pages, https://mpra.ub.uni-
muenchen.de/4085/1/MPRA_paper_4085.pdf
45
L’adéquation des réserves de change est une composante essentielle de la gestion
macroéconomique. Les réserves de change peuvent servir à atténuer les effets de
chocs aléatoires et temporaires sur la balance des paiements pour maintenir la
parité du taux de change, éviter les coûts macroéconomiques de l’ajustement aux
chocs temporaires et faciliter l’ajustement aux incidences macroéconomiques de
certains chocs permanents. Elles servent par ailleurs à atténuer la volatilité du taux
de change sur des marchés de change illiquides Hvding, Nowak et Ricci (2004)36.
La littérature récente a aussi souligné le rôle de l’adéquation des réserves de
change dans la réduction de la probabilité de l’occurrence de crises de change ou
des arrêts brusques (Sudden stops) des financements extérieurs Caramazza, Ricci
et Salgado (2004).
Un arbitrage subtil existe donc entre les gains et les coûts provenant de la
détention d’un niveau élevé de réserves de change. Ceci a amené plusieurs
chercheurs à vouloir estimer un niveau optimal de réserves. Frenkel et Jovanovic
(1981) ont présenté un modèle stock tampon pour la demande des réserves
46
internationales basé sur cet arbitrage entre coûts d’ajustements
macroéconomiques et coûts d’opportunité. Ce modèle a ensuite été repris par
plusieurs auteurs notamment Flood et Marion (2002) et s’est avéré très efficace
pour décrire la demande de réserves de change par les autorités monétaires dans
les économies émergentes. D’autres recherches se sont employées à estimer le
niveau optimal de réserves de change pour des économies émergentes faisant face
à des risques d’arrêts brusques des financements extérieurs et donc dans un
contexte de turbulences financières.
Aizenman et Lee (2005) ont par exemple présenté un modèle inter temporel du
niveau optimal de réserves internationales inspiré des travaux de Diamond-
Dybvig sur les anticipations auto réalisatrices et les bank runs. De même, Jeanne
et Rancière (2006) ont essayé de modéliser le niveau optimal des réserves de
change pour une économie émergente vulnérable à des arrêts brusques des entrées
de capitaux pour montrer que le niveau optimal des réserves coïncide avec celui
de la règle Greenspan-Guidotti.
Comme le souligne Agénor (2004), il est impératif pour une économie qui
voudrait libéraliser son compte financier et introduire une plus grande flexibilité
du taux de change de détenir un niveau de réserve suffisamment élevé. L’abandon
d’un régime de change plus ou moins fixe pour un régime de flexibilité doit aussi
s’effectuer bien avant que le niveau des réserves ait atteint un seuil critique.
Comme l’a montré la crise asiatique du milieu des années 1990, la seule
anticipation d’un éventuel épuisement des réserves de change peut conduire à une
attaque spéculative et un effondrement du régime de change en place avec des
conséquences désastreuses en termes de coûts économiques, politiques et sociaux.
Il est cependant difficile, en pratique, de déterminer le seuil critique de réserves
de change à partir duquel les autorités monétaires devraient commencer à se
préoccuper pour le régime de change en place.
47
Il importe aussi de souligner que les phases initiales de transition et de passage
vers un régime de change flexible sont souvent accompagnées de fluctuations
excessives du taux de change d’où la nécessité de détenir un niveau suffisant de
réserves afin de lisser ces éventuels mouvements erratiques. Les autorités
monétaires doivent de ce fait accorder une grande importance à l’analyse de
l’évolution des réserves de change, leurs déterminants ainsi que leur volatilité.
Même si cette dernière n’est pas en soi considérée par les autorités monétaires
comme un objectif final, il n’en demeure pas moins qu’elle a reçu un intérêt
particulier aussi bien par la littérature théorique qu’empirique. Cette composante
a en effet souvent été utilisée dans les modèles stock tampon ou encore les
modèles théoriques basés sur la signalisation et les problèmes d’aléa-moral.
Aizerman et Marion (2002), a par exemple montré que la volatilité des réserves
de change peut avoir des effets non linéaires sur l’offre de crédit pour une
économie émergente. D’autres recherches se sont intéressées au critère du
développement financier et au rôle de la volatilité des réserves de change comme
déterminant des crises jumelles Kaminsky et Reinhart (1996). Ces dernières
seraient le résultat d’une interaction entre des chocs internes et externes qui sont
amplifiés et propagés vers le reste de l’économie à travers les intermédiaires
financiers. Ces recherchent montrent aussi la capacité de la variable « volatilité
des réserves de change » à servir dans un système d’alerte sur l’éclatement de ces
crises.
Pour ces pays qui ont opté pour une transition vers un régime de change flexible,
le choix de l’ancre nominale revient à comparer les bienfaits et inconvénients de
stratégies de politique monétaire basées sur un ciblage monétaire ou un ciblage
d’inflation. A compter du milieu des années 70, nombre de pays industrialisés ont
adopté des objectifs de croissance des agrégats monétaires, où le stock monétaire
est défini de plusieurs manières.
Dans une telle stratégie de politique monétaire les banques centrales cherchent à
maîtriser l’inflation, en visant des objectifs intermédiaires du taux de croissance
monétaire qui, pour des hypothèses données concernant la demande de monnaie,
doivent conduire au taux d’inflation souhaité. Bien que cette stratégie ait permis
à certains pays de réduire l’inflation aux niveaux voulus, les échecs répétés et
l’instabilité persistante de la relation entre la croissance monétaire et l’inflation
ont poussé la plupart des pays à cesser de cibler les agrégats monétaires. Bon
nombre de pays, aussi bien industrialisés qu’émergents, ont alors favorisé les
49
stratégies de ciblage d’inflation par rapport au ciblage monétaire, reflétant ainsi
l’efficacité et la viabilité d’une telle ancre nominale Khan (2003). Certains
économistes sont d’avis que le ciblage d’inflation donne d’assez bons résultats
jusque-là et font aussi valoir que les pays qui l’ont adopté enregistrent une
inflation faible sans sacrifier démesurément leur croissance économique ni
déstabiliser leur économie. Les critiques de cette stratégie de politique monétaire
prétendent cependant que le ciblage d’inflation doit faire ses preuves dans un
contexte plus turbulent, vu que la situation économique internationale est non
inflationniste. D’autres ajoutent qu’il n’est pas établi que le ciblage d’inflation
améliore les performances en termes d’inflation, de croissance économique ou de
variabilité de ces deux variables Fraga, Gooldfajn, Minella (2003).
50
ETUDE EMPERIQUE
51
Chapitre I : Présentation de Bank Al-
Maghreb
13
Bank Al-Maghrib (BAM) est la banque centrale du Maroc. Elle se compose de
diverses directions dont Dar As-Sikkah (production de la monnaie marocaine).
Elle a été créée par Dahir no 1-59-233 [archive] du 23 hija 1378 (30 juin 1959),
publié au bulletin officiel no 2436 du 03/07/1959 (3 juillet 1959).
13
BANK AL-MAGHRIB, 2022-07-15, https://www.bkam.ma/Supervision-bancaire/Articles/Presentation
52
les banques offshores, les associations de microcrédit et les établissements de
paiement.
a-Histoire
b-Protectorat
L'activité bancaire n'était pas réglementée en tant que telle, malgré l'afflux
important des banques étrangères vers le Maroc et en particulier, vers les places
de Tanger (alors zone internationale) et de Casablanca.
53
En 1943, une première législation s'inspirant des lois françaises
(de 1940 et 1941 qui régissaient les professions de banque) apparaît.
c-Avant l'indépendance
54
L'État créa les principales institutions financières marocaines et les
transforma en vue de promouvoir le développement économique du pays:
o Caisse de dépôt et de gestion et la caisse d'épargne nationale par 2
dahirs en date du 10 février 1959.
o La Banque du Maroc, le 30 janvier 1959, par substitution à la banque
d'État.
o La Banque nationale pour le développement économique (BNDE)
le 24 juillet 1959.
o La Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE)
le 1er septembre 1959.
o Le Crédit populaire restructuré par le dahir du 2 février 1961.
o Le Crédit immobilier et hôtelier (CIH) par substitution à l'ancienne
Caisse des prêts immobiliers le 19 mai 1967 et son organisation par
le décret royal du 17 décembre 1968 et la loi du 12 octobre 1971.
o La Bourse des valeurs de Casablanca par transformation de l'ancien
Office des Cotations des Valeurs Mobilières, en novembre 1967.
L'État marocain favorisa également la concentration des banques, (ramené
à 26 établissements en 1961 puis à 15 en 1975), tout en encourageant
l'extension de leur réseau de la bancarisation.
e-Après 1975
La crise de 2007 a remis en cause la mission des banques centrales qui était celle
de diriger la politique monétaire vers la stabilité des prix, la stabilité du système
de paiement et finalement la stabilité du secteur bancaire.
Une nouvelle génération de banques centrales est apparue avec la crise des
Surprimes. Et de nouveaux instruments très forts se sont instaurés afin de garantir
la stabilité financière tout en préservant une stabilité monétaire.
14
Wikipédia, 2022-04-03T16, Bank Al-Maghrib, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bank_Al-
Maghrib&oldid=192555726
57
Les banques centrales sont des intervenants majeurs sur le marché des changes,
elles agissent pour écarter les fluctuations des cours de changes qui pourraient
influencer négativement le marché. Et garantissent une stabilité de leurs monnaies
sur le long terme.
Il faut noter que les banques centrales n’ont pas tous les mêmes rôles dans tous
les pays. Prenant le cas de Bank Al-Maghreb qui est la banque centrale du Maroc.
58
Missions de Bank Al-Maghreb
Dans une deuxième phase, la Banque centrale va limiter ses interventions à plus
ou moins une seule adjudication par semaine, selon Razki, et ce dans une seule
devise qui est le Dollar.
15
Finance news, Marché de change : comment BAM intervient, Marché de change, le 24 janvier 2018,
https://fnh.ma/article/actualite-financiere-maroc/marche-de-change-comment-bam-intervient
59
Les banques qui souhaiteront se refinancer auprès de la Banque centrale en dehors
de ces échéances, pour des opérations ponctuelles, pourront le faire, mais à des
prix prohibitifs pour ne pas en faire une habitude.
Les banques centrales interviennent sur le marché des changes à travers deux
canaux : le taux directeur et les réserves de devises.
60
1-Taux directeur
La banque centrale influence sur le taux de change à travers son taux directeur. Si
elle augmente son taux directeur, la monnaie s’apprécie et si elle abaisse son taux
la monnaie se déprécie. La banque centrale étend ses interventions par les
stratégies de Carry Trade. Cela peut entraîner une entrée de capitaux si le
différentiel de taux d’intérêt est positif, et par conséquent exercer.
2-Réserves de devises
Parmi les motivations qui poussent les banques centrales à intervenir sur le
marché des changes on trouve :
61
Réduire le désalignement du taux de change ;
Maintenir la liquidité (Banque des règlements Internationaux 2013), à
savoir que durant la crise financière de 2008, plus de 50% des banques
centrales ont injecté de la liquidité sur le marché des changes appelé les
taux directeurs. Deuxièmement le rôle de gestionnaire des réserves en
devises dont le but est de se protéger contre les sous ou surévaluations de
monnaie. Et finalement le rôle de contrôleur de monnaie en circulation.
62
deux options ; soit par le financement auprès de Bank Al-Maghreb ou par le stock
en devise.
En fait, en adoptant cette technique, la BAM conduit les agents à améliorer leurs
propres moyens. Les banques se prêtent constamment de la liquidité entre elles
afin de se refinancer et rentabiliser leur activité de crédit.
- Le dirham est resté quasi stable face à l’euro et le dollar durant le mois de
septembre dernier.
63
- Bank Al Maghreb a intervenu sur le marché durant le mois de septembre
dernier à travers des avances allant jusqu’à 35.9 MDHS sous forme :
• 16
Avances sur appels d’offres
A travers des études élaborées par des économistes, nous allons dégager
l’importance de la stabilité des prix pour la stabilité financière.
Tableau 4: Etudes relatives à l’importance de la stabilité des prix pour la stabilité financière
16
LAMRANI Karima, Doctorante Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Kenitra Université Ibn Tofail -
Maroc, page 147, Revue Française d’Economie et de Gestion, 24/02/2022, volume 157
64
Bean 2003
• Gorton Les crises ont toujours lieu Les causes des crises
1988 pendant les périodes bancaires sont dues
•
d’Inflation élevée chose qui également aux variations
Calomiris
certifie l’importance de la sur les dépôts et flux de
1991
stabilité des prix pour la capitaux
stabilité financière
• Borio et La stabilité financière est Les déséquilibres
Lowe 2002 favorisée à financiers pendant les
•
crises sont dû
17
Filardo 85% par la stabilité des prix
• principalement aux
2003
mouvements des prix
Blinder
1999
17
LAMRANI Karima, Doctorante Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Kenitra Université Ibn Tofail -
Maroc, page 148, Revue Française d’Economie et de Gestion, 24/02/2022, volume 157
65
4-Quelle politique pour une meilleure stabilité financière
66
Fondements La stabilité des prix n’est Risque de conflits d’objectifs
macro- pas une condition (stabilité des prix / stabilité
économiques suffisante de la stabilité financière)
financière
Horizons temporels différents
Interdépendance des deux pour la stabilité des prix et la
politiques stabilité financière
67
Instrument Instrument insuffisant Première ligne de défense centre
macro- pour assurer à lui seul la l’instabilité financière
prudentiel stabilité financière
Peu de limites, efficace
Effet moins rapides que
ceux du taux d’intérêt
Les deux Complémentaires Conduite séparée
instruments
Interdépendant Indépendant
Affectation des Utiliser tous les Plus simple, plus transparente
instruments instruments possibles que l’approche intégrée
contre l’instabilité
financière
Règle de Augmentée Standard
Taylor
Références Mishkin 2011 Svensson 2012
68
Chapitre III : Synthèses et conclusion
générale
La première est que les interventions des banques centrales sur le marché des
changes ne conduisent pas toutes aux mêmes résultats, et que les banques
centrales doivent tirer des leçons de ces crises financières passées.
La deuxième est que Bank Al-Maghreb (BAM) s’est montrée résiliente face à la
crise du Covid19, et elle a pu résister en termes de stabilité financière, grâce au
renforcement des exercices de macro stress et des suivis hebdomadaire du comité
de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS).
La quatrième est qu’afin que les banques centrales contribuent à une meilleure
stabilité financière, il faudra créer une combinaison entre la politique monétaire
et la politique macro prudentielle.
2-Conclusion Générale
Les banques centrales jouent un rôle très important sur le marché des changes.
Toutes partagent un objectif commun qui est la stabilité des prix. Et pour atteindre
cet objectif, elles interviennent selon différentes formes. Ces interventions sur le
marché des changes ne conduisent pas toutes aux mêmes résultats.
69
Mais avec les crises économiques et financières, leurs fonctions et les objectifs
des banques centrales n’ont cessé d’évoluer, dont nous pouvons retenir ce qui suit
:
En matière de coût, utiliser une politique monétaire afin de garantir une stabilité
financière semble plus coûteux que d’utiliser une politique macroprudentielle.
Afin que les banques centrales contribuent à une meilleure stabilité financière, il
faudra créer une combinaison entre la politique monétaire et la politique macro
prudentielle.
70
Mais tant que la crise est présente, la question se posera toujours sur la possibilité
d’entamer une nouvelle génération de banques centrales avec de nouveaux
objectifs et défis.
71
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intervient.
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72
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73
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74
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