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ENCG

KENITRA

LE SYSTÈME DE CHANGE
AU MAROC

MASTER SPÉCIALISÉ :
MANAGEMENT DES ORGANISATIONS FINANCIÈRES ET
BANCAIRES

E N C A D R É PA R : R É A L I S É PA R :

MME,LAILABENNIS ●TALBIHOUDA
● SELLAMISIHAM
● ELHOUSNIHAFSA
● ELYAHYAOUIABDSAMMAD
2019/2020

LE PLAN DU RAPPORT

INTRODUCTION

I. TYPOLOGIE DES SYSTEMES DE CHANGES


1- Le régime de change fixe
2- Le régime de change flottant
3- Le régime de change intermédiaire

II. LE SYSTEME DE CHANGE AU MAROC : QUEL


REGIME A ADOPTER ?
1- Historique et évolution du régime de change
marocain
2- Présentation des régimes de change au Maroc
3- Les risques liés au système de change marocain

CONCLUSION

INTRODUCTION

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Dans un contexte national caractérisé par l’ouverture croissante de l’économie
marocaine sur l’extérieur. Le Maroc veut accompagner le processus d’ouverture en
changeant son régime de change. Les autorités chargées de cette réforme présentent
comme argument que le système actuel n’est plus adapté au contexte national actuel.

Il faut savoir que le choix du régime de change revêt une grande importance. Il
doit s’engager sur des règles de politique économique et être cohérent avec les
politiques monétaire et budgétaire. Il met en cause la politique économique d’un pays,
ses marges de manœuvre et son mode d’ajustement macroéconomique. Il implique,
également, les partenaires du pays qui sont sensibles aux conséquences d’un régime de
change sur leur compétitivité relative.

En effet le Maroc est un exemple très concret des avantages et des inconvénients
des deux régimes de change dominants ces dernières décennies/change fixe et change
flottant /.

Ceci nous conduit à poser la problématique suivante :

Quelle sera l’incidence de transition du Maroc vers un régime de change flexible ?


L’objet de ce travail est de rappeler, tout d'abord, les fondamentaux économiques des
deux systèmes ainsi que les régimes intermédiaires entre eux.

Ensuite, à la lumière de ces fondamentaux, Nous allons préciser les différents


régimes de change qu'a connus le Dirham marocain entre sa création, le 17 octobre
1957, et janvier 2018, date de la mise en place de son dernier régime de change. Enfin,
nous analyserons les raisons qui ont poussé les autorités marocaines à privilégier un
régime de change plus flexible, précisant ce qui le différencie de ceux utilisés au cours
des décennies précédentes.

I. LES TYPOLOGIES DES SYSTÉMES DE CHANGE

Le système monétaire international a profondément évolué au cours des années


quatre-vingt-dix : alors que les pays européens réalisaient une union monétaire, et que
certains pays émergents tentaient, avec un succès contrasté, de mettre en place des
régimes de change extrêmement rigides (Argentine, Estonie par exemple), de
nombreux pays devaient abandonner, en catastrophe (crises mexicaine, asiatique,
brésilienne…), l'ancrage qu'ils étaient parvenus à établir, généralement sur le dollar,
pour retourner, au moins temporairement, au flottement.

Le choix d'un régime de change revêt une grande importance. Il met en cause la
politique économique d'un pays, ses marges de manœuvre et son mode d'ajustement
macro-économique. Il implique également les partenaires du pays considéré, qui sont
sensibles aux conséquences d'un régime de change sur leur compétitivité relative, ou
qui peuvent être amenés à soutenir une monnaie liée à la leur par un système de parité
fixe.

Les régimes de change déterminent ainsi les conditions de l'insertion


internationale des économies.

Un régime de change est l’ensemble des règles qui déterminent l’intervention des
autorités monétaires sur le marché des changes, et donc le comportement du taux de
change. Il existe une très grande variété de régimes de change, qui se distribuent entre
deux extrêmes : changes fixes et changes flottant et une troisième catégorie : les
régimes de change intermédiaires.

1. LE RÉGIME DE CHANGE FIXE :

Un régime de change fixe suppose la définition d'une parité de référence entre la


monnaie du pays considéré et une devise ou un panier de devises, à laquelle la banque
centrale s'engage à échanger sa monnaie.

Lorsque le marché des changes est libéralisé, le respect de cet engagement lui
impose d'intervenir sur le marché des changes dès que le taux de change s'éloigne de
la parité établie, par l'achat de la monnaie nationale si la monnaie tend à se déprécier
sur le marché des changes, par sa vente dans le cas contraire. Lorsque le marché des
changes est contrôlé, la monnaie est inconvertible, la parité est définie arbitrairement
et soutenue artificiellement.

Le respect de cet engagement peut être assuré par l’une des deux optons suivantes :

- la banque centrale s’engage à assurer la conversion en devise de manière


illimitée au taux fixé par son intervention sur le marché des changes dès que le taux de
change s'éloigne de la parité établie (par l'achat de la monnaie nationale si la monnaie
tend à se déprécier sur le marché des changes, par sa vente dans le cas contraire). La
crédibilité de cet engagement dépend essentiellement du niveau des réserves en
devises de la banque centrale. Dans le cas où cet engagement ne s’accompagne pas de
contraintes sur la politique monétaire, il est vulnérable à une attaque spéculative qui
épuise les réserves en devises.

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C’est ce qui s’est passé en Asie en 1997/98. Mais en principe, l’engagement est
parfaitement crédible dès lors que la banque centrale n’a pas le droit d’émettre la
monnaie nationale au-delà du niveau des réserves en devises : on parle alors de «
caisse d’émission » ou Currency board. C’est le cas de Hong Kong (contre dollar), de
l’Estonie (contre euro) ou de la Lituanie (Contre euro à partir de 2002) ;

- la monnaie nationale est supprimée. On distingue alors l’adoption de la


monnaie d’un autre pays (dollarisation, euroïsation) ou la fusion des monnaies en une
monnaie unique (Union monétaire). La différence principale entre ces deux cas est le
mode de décision de la politique monétaire commune.

2. LE RÉGIME DE CHANGE FLOTTANT

Le régime des changes flexibles renvoie au marché des changes la détermination


de la valeur des monnaies par le jeu de l’offre et de la demande des devises. Une
devise s’apprécie quand elle prend de la valeur, et se déprécie quand elle en perd.
Dans un régime de flottement pur, les autorités monétaires s’interdisent d’intervenir.

Ce modèle, qui n’existe qu’en théorie, correspond à une conception ultralibérale


dans lequel l’État ne doit pas troubler le jeu du marché par des opérations d’achat ou
de vente de devises. En théorie, la Banque centrale n’intervient pas ; elle laisse
fluctuer librement son cours de change. Dans la réalité, les banques centrales
interviennent pour éviter des variations trop brutales des cours des monnaies. Le
flottement devient alors un flottement impur (dirty floating).

Dans un régime de change flexible, aucun engagement n'est pris au sujet du taux
de change, qui flotte librement (flottement pur), en fonction de l'offre et de la
demande sur le marché des changes. La politique monétaire retrouve alors son
autonomie, mais la banque centrale abandonne le contrôle du taux de change nominal,
qui est déterminé sur le marché des changes. Le flottement s'applique donc, en
principe, à un marché des changes libéralisé, même si l'on peut imaginer un régime de
flottement impur encadré par un contrôle des changes.

3. LES RÉGIMES DE CHANGE INTERMÉDIAIRE

Entre ces deux extrêmes, on trouve des régimes intermédiaires, qui se distinguent
selon les fluctuations que la banque centrale autorise autour de la parité de référence,
et selon la fréquence des réalignements de cette parité.

• Parité glissante (ou crawling peg) : le taux de change est en principe fixe, mais
la parité de référence est régulièrement modifiée selon des paramètres prédéterminés
(crawling peg au sens propre) ou de manière plus discrétionnaire (adjustable peg) dans
le but de compenser partiellement au moins les écarts d'inflation avec le pays
d'ancrage.
• Les régimes du taux de change contrôlés (pegged exchange rate regimes)
impliquent un engagement explicite par les autorités monétaire à mettre en place une
limite aux fluctuations du taux de change à un degré permettant un ancrage nominal
pour les prévisions privées du comportement du taux de change et de la politique
monétaire.

• Le "crawling band" est un régime selon lequel la monnaie est maintenue dans
une certaine marge de fluctuation par rapport à un taux central ajusté périodiquement
à un taux fixé au préalable.

La distinction entre un régime de change contrôlé (Peg) et une bande de change,


c’est que la bande de fluctuation du premier régime est moins importante que les
autres régimes. Lorsque le taux d’inflation d’un pays est largement supérieur à celui
de la majorité des pays industrialisés et qu’un effort immédiat de baisser cette
inflation est resté sans résultat, un régime de taux de change à bandes contrôlées
devient le régime le plus approprié pour ce pays. L’inconvénient de ce régime, c’est
que malgré le fait qu’il arrive à stabiliser à court terme le comportement du taux de
change, il n’apporte pas à moyen terme un ancrage nominal.

• Flottement administré "managed floating" : les taux de change sont flottants,


mais des interventions ponctuelles et/ou coordonnées des banques centrales informent
les marchés sur la parité considérée comme souhaitable. Il s'agit d'un flottement
impur.

II. LE SYSTÈME DE CHANGE AU MAROC : QUEL RÉGIME


À ADOPTER ?

Le Maroc a décidé de passer d'un régime de change fixe où ce sont les autorités
qui déterminent la parité et qui fixent le cours de change, à un régime flexible où la
valeur de la monnaie (cours de change) est le résultat de l’offre et de la demande. Une
réforme structurelle, nécessaire et obligatoire, à en croire les autorités en charge de ce
dossier à leur tête le ministre de l’Économie et des Finances, Jusque-là, les
informations relatives à cette réforme filtraient au compte-goutte sur fond
d'appréhension de la part des opérateurs économiques. Les autorités de tutelle ont
décidé de communiquer pour expliquer, sensibiliser et surtout rassurer.

1. L’HISTORIQUE ET ÉVOLUTION DU RÉGIME DE CHANGE MAROCAIN


Avant d’examiner les motivations et les raisons de cette réforme, il nécessaire de
jeter un coup d’ouille sur les dates marquant l’évolution du régime de change au
Maroc.

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Le Maroc s’est engagé, depuis le début des années 80, dans un large processus de
libéralisation de son économie qui a touché quasiment tous les secteurs. Ces mutations
se sont suivies d'ajustements croissants des stratégies de change qui visent à remédier
au souci majeur qui est l’arbitrage entre une monnaie faiblement volatile et des
désalignements limités.

Durant cette dernière décennie, en se référant à la typologie établie par le FMI dans
son rapport annuel « Exchange Arrangements and Exchange Restrictions », le Maroc
a et adopte encore, sous une forme ou une autre, un système d’arrimage, par rapport à
une seule monnaie ou un panier de monnaies, même si les pratiques réelles mettent en
évidence un effort et une volonté particulière de la part des autorités pour transiter
vers des régimes plus souples.

a. Le Dirham rattaché à un portefeuille de 9 devises : 1973-1999

En 1973, les 9 devises constituant ce portefeuille sont, entre


parenthèse, la pondération de chacune d’entre elles : Franc français (38%),
Dollar américain (15%), Pesete espagnole (15%), Lire italienne (8%),
Livre anglaise (8%), Deutsche Mark (7%), Franc suisse (4%), Franc belge
(3%) et Florin hollandais (2%).

En élargissant ce portefeuille de devises à celles des pays avec lesquels


les échanges commerciaux sont les plus importants, en tenant compte de
l’importance de ces échanges et de leur répartition géographique dans la
pondération, on minimise l’incidence des changements de parité de ces
devises sur le cours du Dirham, ces changements donnant lieu à des
fluctuations dans des sens différents.

En 1980 et en 1985, les pondérations sont revues, diminuant la


pondération du Franc français et augmentant celle du Dollar américain
pour l’essentiel.

En 1990, ce sont la composition du panier de devises et les


pondérations qui seront modifiées.

b. L’Euro remplace les monnaies européennes dans le portefeuille / Dirham à partir


de 1999

Le portefeuille de devises se compose, alors, de l’Euro et du Dollar


américain, avec une pondération 20% Dollar et 80% Euro Avec deux
devises qui évoluent régulièrement en sens inverse, on minimise encore
davantage l’incidence de l’évolution de leurs cours respectifs sur celui du
Dirham. La formule alors utilisée pour la cotation est la suivante :

Un DH= (20% cours de référence $ +80 % cours de référence Euro) x


cours Euro /Dollar.
Cette pondération va durer jusqu’en 2015. L’objectif était, alors, de
réduire la fluctuation du Dirham par rapport à l’Euro, monnaie de son
premier partenaire commercial.

Objectif atteint, puisqu’en dehors de la dévaluation du dirham de 5%,


au lendemain de la mise en place de ce système de cotation, en vigueur
depuis le 25 avril 2001, la valeur de l’Euro par rapport au Dirham a crû
seulement de 9,2% entre 2001 et 2007, celle du Dollar par rapport toujours
au Dirham se dépréciant de 52,2%. Cette forte appréciation de la monnaie
marocaine par rapport au Dollar va aussi la conforter par rapport à des
monnaies qui comptent dans le contexte international : Livre sterling, Yen
japonais, Franc suisse. Dans ces résultats, le choix de la pondération a été
déterminant.

c. Nouvelle pondération Euro/Dollar dans le portefeuille /Dirham à partir de 2015

En 2015, la Banque centrale marocaine va modifier la pondération


Dollar/Euro, augmentant celle du Dollar, en la portant à 40 %, et en
réduisant d’autant celle de l’Euro, désormais à 60 %, tenant compte d’une
augmentation des échanges commerciaux hors de l’Union européenne
(UE). Cette pondération ne sera pas modifiée et perdure encore
aujourd’hui.

2. LES RÉGIMES DE CHANGES ACTUELLES AU MAROC

Il n’y a pas plus compliqué pour un pays que de se donner un régime de


change optimal Fixe, flottant ou variante de ces deux régimes, chacun comporte des
avantages et des inconvénients. Pour des pays à revenu intermédiaire comme le
Maroc, le choix ne porte plus sur la fixité ou sur le flottement de la parité de change,
mais sur le degré de fixité ou de flexibilité pouvant favoriser au mieux leur expansion
économique.

Comme cité dans la partie précédente, de 1973 à 2017, le régime de change


marocain a été globalement celui des parités fixes avec, cependant, une très petite
marge de fluctuation de 0,3%, donnant lieu à un corridor de 0,6%, à l’intérieur duquel
la banque centrale peut intervenir pour acheter ou vendre sa devise. Ce régime de
change a permis au Maroc de ne pas être directement impacté par la crise financière
internationale de 2007-2008. En stabilisant le cours du Dirham, il a également
fortement contribué à l’amélioration du climat de confiance des investisseurs
étrangers.

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Enfin, il va jouer un rôle important dans le maintien de la stabilité macro-économique
du pays, facilitant l’ancrage des anticipations du pays. Grâce à la stabilité de la
monnaie, l’épargne a été stimulée et la spéculation enrayée.

Le Maroc a annoncé en Janvier 2018, son passage à un régime de change de


flottement, avec l’élargissement de la bonde de flottement à +/2,5% [14].

Cette flexibilisation du régime de change a pour objectif de renforcer la résilience


de l'économie nationale aux chocs exogènes, de soutenir sa compétitivité et
d'améliorer son niveau de croissance.

a) Les avantages et inconvénients de l’ancien régime (fixe)

Le système des changes fixes présente les avantages suivants :


– il confère une certaine confiance en la devise du pays, dans la mesure où celle-ci est
rattachée à une devise déterminée ou à un panier de devises en garantissant par
avance un taux de change fixe ou peu volatil.

Dans le cas où il existe une marge de fluctuation de part et d’autre d’un cours pivot, le
système permettrait aux opérateurs de s’engager sans risque dans des contrats
commerciaux ou financiers. La réduction de la volatilité des changes réduit
l’incertitude et instaure un climat de confiance,

– une meilleure maîtrise des fondamentaux économiques : la volonté de préserver le


système impose aux pays les moins vertueux de prendre les mesures visant à une
plus grande convergence des principales variables (prix, déficit budgétaire…) avec
celles du (des) pays dont la devise sert de référence (implicite ou explicite),

– il oblige les autorités publiques à s’astreindre à une discipline monétaire et à une


coordination des politiques conjoncturelles, sans lesquelles les parités ne pourraient
être maintenues,

– il encourage la coopération internationale du fait que les changements de parité


nécessitent l’accord des pays participants,

– il procure un ancrage nominal bien défini qui réduit les anticipations inflationnistes
et donc les taux d’intérêt.

Les critiques portées à l’encontre du système de fixité des taux de change sont les
suivantes :

– la perte de l’autonomie de la politique monétaire qui ne peut plus être utilisée en tant
qu’instrument de pilotage de l’économie par le biais des taux d’intérêt, et ce,
conformément aux enseignements de Mundell et du triangle d’incompatibilité, – les
politiques de rééquilibrage des balances des paiements s’appuient sur des pratiques
nationales inflationnistes ou déflationnistes, affectant la politique de tarification
dans ce pays,

– les taux de change peuvent être maintenus à des niveaux incompatibles avec la
situation économique et amener l’État à une crise financière comparable à celle que
les pays asiatiques ont connue en 1997,

– la Banque centrale doit posséder des réserves de change. Cela constitue un montant
de liquidités inutilisables pour le commerce international et sujet à dépréciation (en
cas de dévaluation),

– l’objectif de fixité du taux de change mobilise un instrument de politique


économique qui pourrait être utilisé à d’autres fins. En fixant le prix des monnaies,
on empêche le système d’aller spontanément vers sa position d’équilibre, c’est-à-
dire vers l’optimum. L’inadéquation entre les instruments et les objectifs de
politique économique est une source de déséquilibres. Les pays à régime de taux de
change fixe ne disposent souvent plus que d’un seul instrument, les taux d’intérêt,
dont on peut douter de l’efficacité pour atteindre simultanément plusieurs objectifs
(prix, change, monnaie), ce qui peut s’avérer préjudiciable (Mundell, 1962),

– il facilite la spéculation. Plus la spéculation contre une monnaie participant à un


régime de change est forte, plus la dévaluation devient probable. Il suffit alors aux
opérateurs d’anticiper le bon moment et d’acheter massivement la monnaie forte,
pour la revendre une fois que les autorités monétaires auront été contraintes de
dévaluer leur monnaie.

b) Les avantages et inconvénients du régime flexible

Un régime de changes flexibles présente plusieurs avantages :

– la Banque centrale n’est plus obligée de conserver des stocks d’or et de devises,
d’où une meilleure allocation des ressources financières,

– le système permet de converger vers le cours d’équilibre à long terme,

– le système provoque le rééquilibrage automatique des balances de paiements ; aucun


instrument de politique économique n’est mobilisé pour atteindre l’objectif de
change,

– il garantit l’autonomie de la politique monétaire,

– il décourage la spéculation dans la mesure où il la rend plus hasardeuse,

– il permet à la Banque centrale d’intervenir en PDR afin d’assurer la sauvegarde du


système bancaire, dans le cas de crises de liquidités par exemple.

Les opposants aux changes flexibles soulignent les inconvénients suivants :

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– ils introduisent un facteur d’incertitude dans les transactions internationales, ce qui
est défavorable à l’essor des échanges, entrave une allocation efficace des ressources
et freine donc la croissance mondiale,

– le système accroît le taux d’inflation moyen des pays concernés,

– le système ne fait pas disparaître les réserves de change, car une banque centrale
n’acceptera jamais de voir son taux de change totalement hors de son
contrôle,

– l’ampleur croissante que connaissent les mouvements de capitaux à court terme, et


dont les délais de réaction sont beaucoup plus rapides que ceux des flux
commerciaux, rend inévitables des sur ajustements (under shooting et overshooting)
des taux de change (Dornbush, 1980),

– la devise du pays peut inspirer moins confiance qu’une devise à taux de changes
fixes.

3. LES RISQUES LIÉS AU SYSTÈME DE CHANGE MAROCAIN :


Auparavant, la fixité du dirham contre son panier de devises (pondéré à 60% en
euros et à 40% en dollar) donnait l’impression erronée de l’absence de risque de
change, d’où une sous-utilisation des solutions de couverture contre le risque de
change.

Maintenant que le dirham pourra évoluer plus fortement, cette perception des
risques devrait évoluer, ce qui prévoie une incitation plus forte à utiliser des
instruments de couverture contre le risque de change.

a) DÉFINITION DU RISQUE DE CHANGE

• Une entité est en risque dès qu’elle est en « position » de change présente ou à
venir.

• Une entreprise qui a reçu des devises (compte en devises créditeur) ou qui en
recevra est en position « longue » de devises.

o Une entreprise qui a vendu (compte en devises débiteur) ou qui aura à


en acheter est en position « courte » de devises.

o Il y a risque de change dès lors qu’il y a risque de variation du cours de


la devise par rapport à la devise nationale.
• Une entité qui est « longue » de devises étrangères est en risque à la baisse de
cette devise par rapport à sa devise nationale.

• Une entité qui est « courte » de devises étrangères est en risque à la hausse de
cette devise par rapport à sa devise nationale. o Le risque disparaît dès que la
position est « fermée » ou « square ».

• Pour fermer une position « longue » de devises, l’entité effectuera une


opération de vente au comptant ou à terme.

• Pour fermer une position « courte » de devises, l’entité effectuera une


opération d’achat au comptant ou à terme.

a) CARACTERISTIQUE DU RISQUE DE CHANGE


Le risque de change peut se caractériser pour les entreprises par une :

Dévaluation du montant facturé : Les opérations à l’internationale


(importations et/ou exportations) sont dans la majorité des cas associées à
des délais de paiement. Ces délais de paiement représentent un laps de
temps pendant lequel les fluctuations de change peuvent affecter de
manière plus ou moins prononcée la valeur de factures, une fois converties
en monnaie nationale. Il s’agit d’un risque de transaction.

Une baisse de compétitivité des produits/services : une variation des


taux de change de votre monnaie nationale par rapport à une monnaie
étrangère peut affecter la compétitivité des produits en les rendant plus
chers sur les marchés internationaux selon la variation du taux de change
que cela engendre.

Le risque de change peut donc avoir un impact direct sur vos marges
commerciales et réduire la rentabilité de vos opérations commerciales à
l’international.

b) COMMENT SE COUVRIR DE CE RISQUE


Si la bande de fluctuation actuelle n’est que de 0,6 % (+/- 0,3%), et que les
variations du dirham n’ont pas un impact significatif, avec l’élargissement
de cette bande, la volatilité sera plus importante. Les sociétés marocaines
se préoccupent de plus en plus des risques de variation du dirham et des

12 | P a g e
impacts qu’ils pourraient avoir sur leurs activités. Ils s’impatientent à
découvrir les offres que proposent les banques d’affaires en matière de
couverture de risque de variation de change. Aujourd’hui, seules les
grandes entreprises, et quelques PME recourent à des instruments de
couverture. Sous l’impulsion des autorités, les établissements multiplient
actuellement les efforts de vulgarisation de ces produits. Les sociétés,
notamment les sociétés importatrices et exportatrices, attentives à la
gestion de leur risque de change, devraient avoir recours aux instruments
de couverture afin de consolider leurs besoins de financement, emprunter
au meilleur coût et couvrir leurs dettes. Le but de la couverture est
d’éliminer le risque de variation de change, en fixant un cours convenu à
l’avance pour le jour du règlement. La couverture peut être systématique
ou partielle. La couverture systématique permet de se couvrir
automatiquement dès apparition d’un engagement en devises qui peut
induire une perte importante si on traite avec des clients dont les devises
sont volatiles ou si les montants sont très élevés. La couverture partielle
quant à elle permet à l’entreprise de couvrir une partie du risque selon son
propre seuil de tolérance qu’elle s’est fixé. Elle accepte dans ce cas la perte
potentielle sur la partie non couverte.
CONCLUSION

Nous estimons que le passage à un régime de change flexible servirait de levier pour
rehausser la compétitivité de notre économie. Il viendrait soutenir les politiques
structurelles du Gouvernement ;

À travers ce qui précède nous concluons que les différents régimes de change
s’accompagnent de plusieurs avantages et inconvénients, et qu’aucun régime de
change n’est approprié pour l’ensemble des pays, et que le même régime ne sera
approprié éternellement. Le Maroc a parcouru un long chemin de réformes afin de
chercher la stabilité des fondamentaux macroéconomiques. Le pays a ainsi opté pour
une libéralisation progressive et une flexibilisation de son régime de change afin de
gagner davantage de compétitivité par rapport à ses concurrents.

Ce passage, certes étudié et soutenu par le Fond Monétaire International et les


autorités marocaines sont optimistes quant aux avantages multiples à acquérir. Il
devrait également renforcer la capacité de l’économie marocaine à absorber les chocs
exogènes réels et financiers de plus en plus importants, imprévisibles et complexes
(Crise politique Brexit, Prix des matières premières, Crise des dettes souveraines);

Toutefois, le passage vers plus de flexibilité n’est pas sans risque. La sphère
internationale présente des leçons riches pour le passage au flottement, traçant les
impacts positifs mais aussi négatifs, auxquels le Maroc doit se méfier et mettre les
mesures nécessaires afin de les affronter au bon moment.

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