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UNIVERSITE OFFICIELLE DE MBUJIMAYI

www.uom.cd

FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE GESTION

SEMINAIRE

Sujet : Analyse de la demande de monnaie en RDC

Présenté par :
- MALEKERA ZIHALIRWA Olivier
- LUKUSA MUKADI Henock
- KAZADI TSHIBANGU Gustave
- KIAMBA KIAMBA Jean
- MIANDABU CILOMBOJI Sarrive

Dirigé par : MUMPAMBALA LUZOLO Didier


Professeur

Assisté par : CT Danny MISAKABU

Promotion : L2 Economie Monétaire

ANNÉE ACADEMIQUE 2024


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INTRODUCTION
La demande de monnaie est un élément clé dans la formulation et la mise en œuvre
de la politique monétaire. En effet, la stabilité ou l'instabilité de cette demande peut avoir des
répercussions significatives sur l'économie d'un pays. La compréhension de la demande de
monnaie demeure un facteur important permettant de mieux cerner les comportements des
agents économiques et évaluer la santé économique d'un pays. (Friedman et Schwartz 2019),

En République Démocratique du Congo (RDC), un pays confronté à des défis


économiques et structurels importants, il est crucial de comprendre les facteurs qui influencent
la demande de monnaie afin de concevoir des politiques monétaires efficaces, adaptées à son
contexte spécifique mais également appréhender les dynamiques économiques et monétaires de
ce grand pays. (Okitundu, E., 2021).

En effet, le pourquoi de la demande de monnaie et le comportement de cette


dernière ont fait l’objet d’un attrait scientifique depuis plus de deux décennies. La littérature
économique à travers des analyses des classiques jusqu’à celles des monétaristes etc., identifie
plusieurs déterminants de la demande de monnaie, partant de la préférence pour la liquidité, du
taux d'intérêt, du revenu (richesse), ou même des anticipations. (Mumpambala L. D., 2023).

Pour étayer le tout, des nombreuses études empiriques révèlent entre outre que,
l’innovation financière, les technologies de paiement, la politique monétaire, la stabilité
économique expliquent également la demande de monnaie. Ball et Mankiw (2020) ; Blinder et
Reis (2021), Etc.

Eu égard à ce qui précède, la préoccupation centrale de cette recherche s’appesanti


sur les questions suivantes :

➢ Quels sont les déterminants de la demande de monnaie en République


Démocratique du Congo (RDC) ?
➢ La stabilité ou instabilité de cette dernière, impacte-t-elle la politique
monétaire ?

Pour répondre à ces questions, cette recherche se propose d’atteindre les objectifs ci – après :

Objectif général :

➢ Identifier les principaux facteurs qui influent sur la demande de monnaie en


RDC, en examinant des variables telles que le revenu national, les taux
d'intérêt, l'inflation et la masse monétaire.
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Objectifs spécifiques

➢ Procéder par une estimation économétrique à travers une régression multiple


afin de vérifier l’effectivité de cette relation
➢ Vérifier la stabilité ou l’instabilité de cette demande sur base d’une étude
existante (Banque centrale du Congo)
➢ Relever les implications de ces résultats pour la politique monétaire.

Pour atteindre ces objectifs, les points structurés ci-dessous seront abordés

Chapitre 1 : Revue de littérature sur la demande de monnaie en général

1.1. Théories de la demande de monnaie et une brève analyse critique des théories de la
demande de monnaie
1.2. Synthèse de facteurs influençant la demande de monnaie
1.3. Spécificité de la demande de monnaie en RDC et mécanismes par lesquels ces
facteurs affectent la demande de monnaie

Chapitre 2 : Méthodologie de recherche et Analyse de des données

2.1. Description des méthodes utilisées pour collecter et analyser les données

2.3. Présentation des données facteurs influençant la demande de monnaie

2.4. Résultat empirique

2.5. Les implications en termes des politiques monétaires

2.6. Références bibliographiques sélectives


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Chapitre 1 : CADRE THEORIQUE SUR LA DEMANDE DE MONNAIE EN


GENERAL

Ce chapitre tente de retracer les principales théories de la demande de monnaie dans


une première section. La deuxième section présente une synthèse de facteurs explicatifs de la
demande de monnaie, Enfin la spécificité de ces facteurs en RDC ainsi que les mécanismes par
lesquels ils affectent cette demande feront l’objet de la section trois.

Section 1 : Théories de la demande de monnaie

La littérature économique nous a permis de retracer ces théories suivant les écoles
et de les présenter sous forme d’une synthèse critique sans recourir aux équations et
démonstrations mathématiques.

1.1.Approche classique (19e-20e siècles) avec : Adam Smith, David Ricardo, John Stuart Mill.

Pour les classiques, la monnaie est vue comme un moyen d'échange.

Sur base de la théorie quantitative de la monnaie, ils affirment qu’il existe une
relation proportionnelle entre la masse monétaire et le niveau général des prix.

En conclusion, la demande de monnaie est déterminée par des facteurs réels tels
que le revenu et les prix relatifs

1.2.Approche néoclassique (milieu du 20e siècle) avec Alfred Marshal etc.

Faisant suite à l’analyse classique, les néoclassiques ont inversé la relation de


l’équation des échanges. Ce qui a conduit à parler d’effet d’encaisses réelles ou effet Pigou qui
explique l’incidence d’un accroissement d’un élément de la richesse sur la demande des biens
de consommation ayant comme conséquence l’inflation.

1.3. Approche keynésienne avec John Maynard Keynes

Sur base de la théorie de la préférence pour la liquidité, la demande de monnaie est


influencée par la préférence pour la liquidité des agents économiques. Autrement, la part de
monnaie liquide (Cash ou billets) dans les dépôts.

Avec trois motifs : transaction, précaution et spéculation.

Il souligne que la demande de monnaie pour motif de transaction et précaution


dépend principalement du revenu. Tandis que la demande pour motif de spéculation dépend du
taux d’intérêt, qui représente en réalité au coût d’opportunité pour les agents économiques.

En somme, la monnaie est détenue pour équilibrer le coût d'opportunité de la


détention de monnaie par rapport à d'autres actifs.
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1.4. Approche néokeynésienne (milieu à fin du 20e siècle) :

En utilisant la théorie de la préférence pour la liquidité revisitée, ils soulignent


l'incertitude et la spéculation comme déterminants de la demande de monnaie en insistant sur
le rôle de la stabilité financière.

Cette approche reconnait également les imperfections des marchés financiers et


asymétries d’information qui peuvent affecter les décisions de la demande de monnaie.

La demande de monnaie est souvent modélisée en tenant compte des anticipations


et des chocs.

Principalement, nous retenons deux analyses :

a) Analyse de Baumol

Met l'accent sur le coût d'opportunité de la détention de monnaie par rapport aux
autres d'actifs, en particulier les actifs liquides.

Son analyse part de l’idée Keynésienne selon laquelle, si la conversion des titres en
monnaie dans le futur engendre la plus-value, alors la demande de monnaie pour motif de
spéculation sera nulle.

Il élargira le raisonnement à la demande pour le motif de transaction, en admettant


que, la demande pour ce motif n’existerait plus si les agents pouvaient transformer à tout
moment leurs titres en revenu fixe ou monnaie.

Il aboutit à la conclusion selon laquelle, la monnaie est demandée pour deux


raisons : le taux d’intérêt et le cout de conversion des obligations

b) Analyse de Tobin

Sur base de la théorie du porte feuille et risque rendement, J. Tobin lève la notion
de l’univers certain qui était au départ une limite à l’analyse de Baumol (Keynes).

Son analyse portant sur les encaisses spéculatives, part de l’idée selon laquelle la
monnaie demeure l’actif la plus liquide même si son rendement nominal est nul c’est-à-dire en
contre parte.

Il découle de son analyse que la détention d’obligations conduit à un risque de plus


ou moins-value, car le taux d’intérêt futur est aléatoire alors que la possession de la monnaie
est supposée présenter aucun risque.

En somme, il avance que la monnaie est demandée pour deux raisons : le rendement
anticipé (placement) et le prix futur de l’actif qui sous-tendent le risque et rendement
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1.5. Approche Monétaristes (milieu à fin du 20e siècle) avec Milton Friedman.

Friedman a abouti à la stabilité de la demande de monnaie à long terme


contrairement aux approches précédentes.

Bien que parti d’un départ identique avec Keynes, l’analyse de Friedman aboutie à
des conclusions opposées.

L’hypothèse de Friedman étant l’absence de l’illusion monétaire et la prise en


compte de l’effet d’encaisses réelles, il abouti à la conclusion selon laquelle est un actif dont le
rendement est négatif qui est la dépréciation du niveau général des prix.

Cette conclusion justifiera la réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie


appelée : Nouvelle théorie quantitative de la monnaie.

En outre, en considérant un large éventail d’actifs, actifs financiers et réels (capital


humain) ; il conclut que la demande de monnaie est fonction de la richesse et du rendement
anticipé de tous les autres actifs patrimoniaux.

1.6. Démarcation entre Friedman et Keynes

Friedman :

✓ Cadre temporel : Long terme


✓ Large éventail d’actifs : financiers (actions et obligations etc.), et réels (capital humain)
✓ Forme de la demande : stable

Keynes

✓ Cadre temporel : court terme


✓ Large éventail d’actifs : financiers seulement
✓ Forme de la demande : instable

1.7. Approche de McCallum

Il part de l’analyse clower qui associe à l’existence de la monnaie, la réduction


appréciée des coûts de prospection d’informations, de négociation et des transactions.

Il considère ainsi qu’on peut introduire la monnaie dans la fonction d’utilité de


l’individu en retenant le fait qu’il apprécie de détenir la monnaie puisque ses encaisses lui
épargnent des efforts pour trouver le partenaire et donc réduit le coût des transactions.

On postule alors que plus ses encaisses sont élevées, plus le coût lié à ses
transactions sont faibles.

Sa variable d’échelle de la demande de monnaie est la consommation et non le


revenu.
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Section 2 : Synthèse de facteurs influençant la demande de monnaie en général

Sur base des études disponibles, nous avons identifié principalement les facteurs ci-
après :

• Revenu : Les variations du revenu ont un impact sur la demande de monnaie, en


particulier dans le motif de transaction.
• Taux d'intérêt : L'influence de la préférence pour la liquidité est liée aux taux
d'intérêt. Des taux plus élevés peuvent encourager la détention d'actifs plus liquides.
Face à l’inflation, cette détention décélère.
• Niveau des prix : La relation avec la théorie quantitative de la monnaie. L'inflation
peut affecter la demande de monnaie.
• Stabilité financière : L'incertitude financière et la stabilité du système financier
peuvent influencer la demande de monnaie, notamment dans le motif de précaution.
• Etc.

1.1. Spécificité de la demande de monnaie en RDC et mécanismes par lesquels ces facteurs
affectent la demande de monnaie

Plusieurs facteurs peuvent influencer la demande de monnaie en RDC. Tout


d'abord, les facteurs traditionnels tels que :

a) Les niveaux de revenu et de richesse de la population joueront un rôle majeur. En


effet, une population avec un revenu et une richesse croissante aura tendance à
demander plus de monnaie pour effectuer des transactions (Okitundu, E. (2021).

De plus, la stabilité financière et économique du pays aura un impact sur la


confiance des agents économiques dans la monnaie locale, ce qui influencera également leur
demande de monnaie. Les taux d'intérêt, tant nominaux que réels, joueront également un rôle
important dans la détermination de la demande de monnaie en influençant le coût d'opportunité
de détenir de la monnaie par rapport à d'autres actifs. (BCC,2014)

Selon Kaze E, (2020), la dépréciation de la monnaie nationale ainsi que la semi


dollarisation de l’économie congolaise peuvent également influencer la demande de la monnaie
en RDC. Lorsque la monnaie nationale se déprécie les agents préfèrent détenir les devises
étrangères plus stables pour se protéger contre la perte de valeur de leur monnaie nationale.
Cela peut réduire la demande de monnaie nationale et accroitre la demande des devises.
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De même lorsqu’une partie importante des transactions économiques s’effectuent


en devises étrangères, cela réduit la demande de monnaie nationale

Enfin, les préférences en matière de liquidité des agents économiques, c'est-à-dire


leur propension à détenir de la monnaie par rapport à d'autres actifs, auront un impact sur la
demande de monnaie en RDC.

En outre, d’autres facteurs peuvent également influencer la demande de monnaie


en RDC selon Massamba Kilolo, J. (2018) Etc. Il s’agit de :

• Structures économiques et financières : Les caractéristiques spécifiques de


l'économie congolaise, telles que le niveau de développement financier, l'inclusion
financière et la prévalence des paiements en espèces, influencent la demande de
monnaie dans le pays.

• Instabilité politique et économique : Les crises politiques et économiques


récurrentes en RDC peuvent avoir un impact sur la confiance dans la monnaie
nationale et influencer les comportements de demande de monnaie des agents
économiques.
• Utilisation de la monnaie étrangère : L'utilisation répandue de devises étrangères,
notamment le dollar américain, dans les transactions commerciales en RDC peut
modifier les motifs de demande de monnaie dans le pays.

• Politiques monétaires et bancaires : Les politiques monétaires et bancaires mises


en œuvre par la Banque Centrale du Congo jouent un rôle crucial dans la formation
de la demande de monnaie en RDC, en influençant les taux d'intérêt, la liquidité du
système financier et la stabilité macroéconomique.
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Chapitre 2 : Méthodologie de recherche et Analyse de des données

2.1. Description des méthodes utilisées pour collecter et analyser les données

Le choix des méthodes et techniques dans une recherche, repose sur leur pertinence
à l’objet de recherche.

• La récolte des données

Pour recueillir les données en rapport avec notre objet de recherche, nous avons
recouru à la méthode documentaire, qui nous a permis de consulter les articles, ouvrages ainsi
que les rapports de la Banque Centrale de la République démocratique du Congo afin d’obtenir
d’une part, les données sur la masse monétaire, le PIB réel, les taux d'intérêt réel, l’inflation et
d’autre part, élaborer le cadre théorique.

• L’analyse des données

Pour analyser les données inhérentes à notre recherche, nous avons recouru à une
analyse graphique pour voir l’évolution des variables et une analyse par régression multiple
pour tester l’effectivité de la relation entre les variables choisies.

2.3. Présentation des données facteurs influençant la demande de monnaie

ANNEES M(%PIB) PIB(%) Taux intérêt réel INF_ANN


2006 5,94140007 5,320979565 29,21733254 13,32522538
2007 7,00076203 6,259477764 22,22435169 20,27146498
2008 8,4825307 6,225894269 18,83434227 20,46531662
2009 9,71150702 2,85506401 24,69477027 32,65792916
2010 10,1163036 7,107976576 29,58282582 20,78632515
2011 10,1065208 6,87467089 26,33035023 13,79166011
2012 10,7499611 7,086898947 21,24473863 5,939992212
2013 11,4492225 8,481956636 16,14723359 2,771291415
2014 11,8740496 9,470288099 17,52473816 0,993630667
2015 12,2903494 6,916167119 20,76675035 -1,155878593
2016 14,0066849 2,399398911 14,08405653 4,349228945
2017 12,6728011 3,726947659 -15,69024723 43,06865976
2018 12,4147527 5,8211211 -4,771255751 30,99861215
2019 12,1567043 4,384528874 19,68020037 5,895405374
2020 11,8986559 1,735422767 21,22869604 3,901549571
Source : Banque mondiale, BCC
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2.4. Résultat empirique

a) Analyse graphique

M PIB TIR INF


50

40

30

20

10

-10

-20
2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022

Source : sur base du tableau I ci-haut

Il est à observer à l’évidence, l’existence d’une relation de long terme stable entre
la demande des encaisses réelles, le revenu réel (PIB) et les autres variables du coût
d’opportunité de la demande de monnaie (le taux d’intérêt réel domestique, l’inflation en
glissement annuel).
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b) Analyse économétrique

Les variables (en échelle logarithmique) pris en compte pour l’estimation sont respectivement :

• M2 (%PIB) : M2 plus les dépôts à terme et les comptes d’épargnes à court terme en %
du PIB
• LPIB : Désigne la croissance du PIB au prix du marché basé sur les devises locales
constantes
• INT_BCMP : Taux d’intérêt réel domestique
• INF_ANN : Taux d’inflation en glissement annuel

RAPPORT DÉTAILLÉ

Statistiques de la régression
Coefficient de détermination multiple 0,78043473
Coefficient de détermination R^2 0,60907836
Coefficient de détermination R^2 0,50246337
Erreur-type 1,56256208
Observations 15

ANALYSE DE VARIANCE

ddl Som des carrés X des carrés F Valeur critique de F


Régression 3 41,84568739 13,9485625 5,71287722 0,013168533
Résidus 11 26,85760278 2,44160025
Total 14 68,70329017

Coefficients Erreur-type Statistique t Pr Li Alpha = 95% Ls alpha = 95%


Constante 16,3684215 1,670401254 9,79909553 9,05173E-07 12,69189309 20,04494984
PIB -0,23261026 0,195420637 -1,19030551 0,258981045 -0,662728185 0,197507661
TX I -0,15262455 0,040105249 -3,80560041 0,002914878 -0,240895608 -0,064353494
INFLA -0,11514998 0,038022751 -3,02844939 0,011481074 -0,198837487 -0,031462466

Source : sur base des données

L’analyse économétrique nous rapporte les résultats suivants :

LM2 = 16,36 - 0,23* LPIB - 0,15*INT_BCMP - 0,11* INF_ANN


[ 0,25898] [0,00291] [ 0,01148 ]
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Interprétation

Au seuil de 0,05, le modèle est globalement significatif avec R2 : 0,78. En effet, ces
résultats, nous renseignent que seuls, le taux d’intérêt réel domestique (INT BCMP) et
l’inflation en glissement annuel (INFL_ANN) expliquent négativement la demande de monnaie
en dehors du revenu désigné par le PIB qui n’explique pas la demande de monnaie.

En outre, ces résultats révèlent qu’une variation du taux d’intérêt réel domestique de
100% entraine une variation négative (diminution) de la demande de monnaie de 15%, mais
également une variation du taux d’intérêt réel de 100% entraine une diminution de monnaie de
11%.

2.5. Stabilité ou instabilité de la demande de monnaie en RDC

L’analyse de la stabilité ou de l’instabilité s’avère très laborieuse. Pour répondre à


notre deuxième question nous avons, nous avons exploité et rapporté les résultats de l’analyse
de la stabilité de la demande effectuée par la Banque centrale du Congo.

Il résulte des tests de stabilité présentés par la BCC ci-dessous que, au cours de la
période analysée, on pouvait observer des cycles d’instabilité ponctuelle allant de janvier 2002
à décembre 2010. A partir de janvier 2010, la situation s’est stabilisée pour revenir à l’équilibre.
Cette situation est due notamment au comportement des principaux facteurs explicatifs de la
demande de monnaie (taux d’intérêt, taux d’inflation, taux de dépréciation de la monnaie
nationale, etc.) qui étaient caractérisés par de fortes instabilités.

En dépit de l’instabilité ponctuelle observée, il conviendrait de noter que la


demande de monnaie était restée structurellement stable pour toute la période sous examen.

Graphique 2. Test de CUSUM-Carré sur la demande de la monnaie


1.2

1.0

0.8

0.6

0.4

0.2

0.0

-0.2
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13

CUSUM of Squares 5% Significance

Source : Construit par l’auteur à partir du logiciel Eviews


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Graphique 3. Test de CUSUM sur la demande de la monnaie


40

30

20

10

-10

-20

-30

-40
01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13

CUSUM 5% Significance

Source : Banque Centrale du Congo

Note : La conclusion de cette étude sur la stabilité de la demande de monnaie pendant la période
d’étude, se justifie. Mais suites aux perturbations récentes du cadre macroéconomique du pays,
qui lui confronte à des défis économiques et structurels importants. Nous pouvons présager une
possible instabilité de cette demande de monnaie pour la période d’après 2010 jusqu’à 2024

2.6. Implications des résultats en termes de politique monétaire

a) Implications pour la politique monétaire en cas d’instabilité ou stabilité de la


demande de monnaie :

La stabilité ou l'instabilité de la demande de monnaie en RDC aura des implications


directes pour la politique monétaire du pays. Si la demande de monnaie est instable, cela peut
rendre difficile pour la banque centrale de mettre en œuvre une politique monétaire efficace,
car elle pourrait avoir du mal à prévoir les besoins en liquidité de l'économie.

De plus, une demande de monnaie instable pourrait entraîner des fluctuations


importantes de la masse monétaire, ce qui pourrait avoir des répercussions sur l'inflation, la
croissance économique et la stabilité financière.
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Conclusion

Nous sommes arrivés au terme de notre travail de séminaire qui porte sur ; l’analyse
de la demande de monnaie en RDC.

La problématique de cette recherche était principalement axée sur les questions


suivantes :

Eu égard à ce qui précède, la préoccupation centrale de cette recherche s’appesanti


sur les questions suivantes :

➢ Quels sont les déterminants de la demande de monnaie en République


Démocratique du Congo (RDC) ?
➢ La stabilité ou instabilité de cette dernière, impacte-t-elle la politique
monétaire ?

Pour répondre à ces questions, cette recherche se propose d’atteindre les objectifs ci – après :

Objectif général :

➢ Identifier les principaux facteurs qui influent sur la demande de monnaie en


RDC, en examinant des variables telles que le revenu, les taux d'intérêt,
l'inflation, la masse monétaire

Objectifs spécifiques

➢ Procéder par une estimation économétrique à travers une régression multiple


afin de vérifier l’effectivité de cette relation
➢ Vérifier la stabilité ou l’instabilité de cette demande sur base d’une étude
existante
➢ Relever les implications de ces résultats pour la politique monétaire

Pour atteindre ces objectifs, nous avons articulé le travail autour de :

Premier chapitre qui nous a permis de recenser une revue théorique, en ressortant
les principales théories expliquant la demande de monnaie, de relever les principaux
déterminants et de présenter les spécificités de la demande de monnaie en Rdc

Deuxième chapitre, nous a servi d’un cadre méthodologique (méthodes et


techniques de récolte et d’analyse des données), de la présentation ainsi que de l’analyse des
données.
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Après analyse des données nous a fourni les résultats suivants :

D’une part, concernant les déterminants de la demande de monnaie, l’analyse


économétrique nous rapporte les résultats suivants :

LM2 = 16,36 - 0,23* LPIB - 0,15*INT_BCMP - 0,11* INF_ANN


[ 0,25898] [0,00291] [ 0,01148 ]

Ces résultats, nous permet de conclure qu’au seuil de 0,05, le modèle est
globalement significatif avec R2 : 0,78.

Autrement dit, qu’au seuil de 0,05, le modèle est globalement significatif avec R2 :
0,78. En effet, ces résultats, nous renseignent que seuls, le taux d’intérêt réel domestique (INT
BCMP) et l’inflation en glissement annuel (INFL_ANN) expliquent négativement la demande
de monnaie en dehors du revenu désigné par le PIB qui n’explique pas la demande de monnaie.

En outre, ces résultats révèlent qu’une variation du taux d’intérêt réel domestique
de 100% entraine une variation négative (diminution) de la demande de monnaie de 15%, mais
également une variation du taux d’intérêt réel de 100% entraine une diminution de monnaie de
11%.

Et d’autre part, concernant la stabilité ou l’instabilité de cette dernière :

Il résulte des tests de stabilité présentés par la BCC qu’au cours de la période
analysée, on pouvait observer des cycles d’instabilité ponctuelle allant de janvier 2002 à
décembre 2010. A partir de janvier 2010, la situation s’est stabilisée pour revenir à l’équilibre.
Cette situation est due notamment au comportement des principaux facteurs explicatifs de la
demande de monnaie (taux d’intérêt, taux d’inflation, taux de dépréciation de la monnaie
nationale, etc.) qui étaient caractérisés par de fortes instabilités.

En conclusion, malgré l’instabilité ponctuelle observée, il conviendrait de noter que


la demande de monnaie était restée structurellement stable pour toute la période sous examen
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2.6. Références bibliographiques sélectives

Banque Mondiale. (2020). Rapport sur le développement économique en République


Démocratique du Congo.

Banque Centrale du Congo. (2020). Rapport annuel sur la politique monétaire.

FMI. (2019). Perspectives économiques pour l'Afrique : République Démocratique du Congo.

Massamba Kilolo, J. (2018). "La demande de monnaie en Rdc : une analyse empirique". Revue
Africaine d'Économie et de Gestion.p

Okitundu, E. (2021). "Politique monétaire et stabilité financière en Rdc : défis et perspectives".


Revue Congolaise d'Économie.

Pierre Maurice, Note sur la théorie monétaire de Milton Friedman et Schwartz (2019). In revue
économique, volume 15, n°5 pp 677-712

Mumpambala L D., Cours des théories monétaires, Université Officielle de Mbujimayi, L2


inédit 2022

Kaze E, (2020), Dollarization and ldepreciation : thé experience of the congolese economy.
Université de Kinshasa

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