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Guelmim.
2021-2121
Prof BABA EL KHOURCHI
PARTIE 1 : APPROCHE THEORIQUE .
!Les pouvoirs publics ont pendant tres longtemps essayé de fixer la « valeur » de la monnaie
notamment par préférence à un poids de métal précieux, mais ceci ne constitue pas réellement
une définition de la valeur de la monnaie puisque la valeur du métal lui-même peut varier
selon la loi de l’offre et de la demande (notamment en raison de découverte de nouvelles
mines ou de procédés d’extraction plus efficaces).
En réalité, à l’heure actuelle, quelle que soit sa définition « officielle », une unité monétaire
(dirham, euro, dollar…) n’a pas de valeur intrinsèque car la valeur de la monnaie s’exprime
par son pouvoir d’achat, c’est -à –dire par la faculté qu’elle offre à ses détenteurs d’acquérir
une certaine quantité de marchandises ou de services en échange d’un certain nombre d’unités
monétaires.
Le pouvoir d’achat de la monnaie varie donc en sens inverse des prix. De ce fait, il ne
correspond pas à une définition immuable. Les statistiques montrent en effet que les prix
varient sensiblement dans le temps. Ces variations sont souvent particulières à tel ou tel
produit. Dans ce cas, elles n’affectent que tres légèrement le pouvoir d’achat de la monnaie et
s’expliquent par le jeu de la loi de l’offre et la demande. C’est ainsi qu’à la suite de la
mauvaise récolte le prix du blé s’élève ou que sous l’influence du progrès technique les
produits manufacturés voient leur prix s’abaisser.
Pour rendre compte de ces mouvements, une première théorie à été émise : c’est la théorie
quantitative de la monnaie ; elle prétend démontrer que la quantité de monnaie en
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circulation exerce une influence dominante sur le niveau général des prix sans influencer le
volume de la production ou des transactions.
Ensuite et notamment depuis la grave crise des années trente et sous l’influence des
Keynésiens opposés à l’école classique tenante de la théorie quantitative, celle-ci à été
fortement critiquée surtout en ce qui concerne ses conclusions quant à la « neutralité »
économique de la monnaie.
Enfin, les « monétaristes » qui ont amorcé un retour à la théorie quantitative sans pour autant
en tirer les mêmes conclusions quant à l’influence- ou plutôt l’absence d’influence- de la
monnaie sur le volume de la production et des transactions et sur la croissance économique.
Ce sont ces trois étapes successives de la pensée économique sur la « valeur » de la monnaie
et son influence sur l’économie que nous analyserons ci-après.
Pour les économistes classiques, les phénomènes monétaires n'ont pas d'incidence sur les
conditions de l'échange. La monnaie est un « voile » derrière lequel « les biens s'échangent
contre des biens » (loi de Say) 1
En effet, au cours du XVIe siècle et lorsque l’afflux des métaux précieux d’Amérique latine
provoqua en Europe de très fortes augmentations des prix. La hausse des prix fut alors
expliquée par l’augmentation du stock de monnaie en circulation.
Cette formulation devait être formalisée par Irving Fisher, au début du XXe siècle, dans sa
fameuse théorie quantitative de la monnaie, au terme de laquelle le niveau général des prix
est déterminé par le stock de la monnaie : la masse monétaire (M) multipliée par sa vitesse de
circulation (V)2 est égale au volume de production (T) multiplié par le niveau général des prix
(P).
Soit : M V = P T.
Cette théorie suppose que V est stable et que T, déterminé par les facteurs de production
disponibles et la productivité de ces facteurs, constitue également une variable exogène 3. En
conséquence, toute variation de M se traduit directement par une variation de P.
Dès lors, toute augmentation de la masse monétaire que n'accompagne pas une hausse de la
production, se traduit essentiellement par l'inflation et, réciproquement, il est possible de
1
Jean-Baptiste Say (1767-1832) est le principal économiste classique français
2
Pour comprendre la notion de vitesse de circulation, on peut imaginer une situation où les prix et la quantité
de monnaie sont constants : si la vitesse de circulation de la monnaie est multiplié par deux, les billets, par
exemple, circulent deux fois plus vite et permettant d’acheter deux fois plus de biens.
3
La production ne dépend que de facteurs réels (non-monétaires) dans ce paradigme.
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lutter contre l'inflation en restreignant la quantité de la monnaie en circulation, sans
conséquence sur le niveau réel de la production (neutralité de la monnaie).
En réaction aux politiques de restriction monétaire mises en œuvre lors de la crise de 1929,
dont il jugeait les conséquences catastrophiques, Keynes allait s'inscrire en faux contre la
théorie classique, estimant notamment que :
Taux d’intérêt
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Demande de
Figure 1 : Demande de la monnaie pour motif spéculation.
Nous constatons que la demande de monnaie pour motif de spéculation est fonction
décroissante du taux d’intérêt.
En effet, Les agents ont tendance à détenir plus de liquidités lorsque les taux sont bas et moins
lorsque les taux sont élevés. Le taux d’intérêt représente donc le coût d’opportunité de la
détention d’avoirs monétaires non porteurs d’intérêt. La hausse des taux réduit la quantité
demandée de monnaie, d’où la pente négative de cette courbe. Plus le taux d’intérêt est élevé,
plus la demande de monnaie baisse.
Si on suppose que les caractéristiques d’une obligation acquise pour la première fois par un agent
économique X :
L’agent économique X veut vendre avant l’échéance l’obligation, mais les taux d’intérêts sont de
12%. Quelle est sa nouvelle valeur nominale ?
Le problème est le suivant : quelle est la nouvelle valeur nominale placée à 12 % permettant un gain
de 100 ?
VN1 = c / i
= 100/12%
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=833,3
Inversement que les taux d’intérêt sont bas et qu’on anticipe une hausse des taux d’intérêt l’agent
économique n’a pas intérêt à Achter l’obligation, il est intéressant de garder de la monnaie pour être
prêt à toute opportunité d’achat, c’est la préférence pour la liquidité. Si tous les agents économiques
adoptent le même comportement, personne ne veut Achter des titres, la demande de monnaie est
infinie, la préférence pour la liquidité est absolue.
Pour conclure,
M = M1 + M2
- l'offre ne crée pas sa propre demande mais dépend de la demande anticipée par les
entrepreneurs (concept de « demande effective »).
Le taux d’intérêt est défini comme le prix du loyer de l’argent, il résulte de l’offre disponible
sur le marché et la demande des agents économiques. Keynes considère que l’offre de la
monnaie est exogène, c’est une donnée, déterminée par les autorités monétaires. A l’équilibre
du marché on aura : M = L1(R) + L2 (i).
Dans une situation de sous-emploi, il convient d'accroitre la quantité de monnaie pour que les
taux d'intérêt baissent et que, par conséquent, l'investissement augmente, jusqu'à ce que le
plein emploi soit réalisé. Cet enchainement n'est pas préjudiciable à l'épargne, celle-ci ne
dépendant pas des taux d'intérêt, mais du revenu.
Toutefois, il arrive que la politique monétaire soit inefficace. Dès lors que le taux d'intérêt a
diminué jusqu'à un certain seuil, la « préférence pour la liquidité » devient absolue et
l'augmentation de la quantité de monnaie ne se traduit plus par une baisse des taux d'intérêt.
Cette situation est connue dans la théorie keynésienne sous la désignation de « trappe à
liquidités »4.
Chapitre 3 : Le monétarisme.
4
Menace qui, d'ailleurs, conduit Keynes à accorder plutôt sa préférence à la politique
budgétaire.
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masse monétaire afin que celle-ci ne progresse pas plus rapidement que le taux de croissance
de l’économie (certains monétaristes proposent même d’inscrire cette règle dans la
constitution).
L’idée centrale des thèses monétaristes est que la politique monétaire n’a, à long terme, aucun
effet réel sur l’activité économique. Elle ne peut influencer, avec l’inflation, que les grandeurs
nominales de l’économie.
Comme les classiques, les monétaristes considèrent que la monnaie est neutre.
La première génération (Milton Friedman) : la monnaie est neutre à long terme et active
à court terme.
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Explication :
à court terme :
à long terme :
Selon la deuxième génération des monétaristes, les agents économiques font des anticipations
rationnelles c'est-à-dire, étant informés, ils connaissent à l’avance les conséquences des
décisions économiques.
Ainsi, quand les autorités monétaires décident d’une augmentation de la masse monétaire, les
agents économiques, sachent que celle-ci va se traduire par une tension inflationniste, vont
immédiatement revendiquer une amélioration équivalente des salaires. Dès le départ l’effet
stimulant des prix sur la production est annulé par l’augmentation des coûts de production..
Ce débat monétariste a des conséquences pratiques en matière de lutte contre l’inflation. Pour
la première génération, la lutte anti-inflationniste nécessite une baisse graduelle de la masse
monétaire, afin d’éviter l’aggravation du chômage à court terme. Pour la deuxième
génération, on peut mener une lutte radicale contre l’inflation sans aucune crainte sur
l’emploi.
Dans ce qui précède, nous avons vu qu’on ne peut plus nier de nos jours que l’adaptation
de la monnaie aux besoins des affaires est une des nécessités les plus impérieuses à la
quelle doit se plier l’organisation des systèmes monétaires et s’attacher la politique qui les
anime.
Nous pouvons en comprendre facilement les raisons si l’on se rappelle que la monnaie est
composée d’instruments de paiement dont le pouvoir d’achat peut être utilisé à tout moment
pour acquérir des biens et des services, et si l’on conçoit qu’au regard de ce pouvoir d’achat
servant de support à la demande globale, il n’existe qu’une offre limitée de biens et de
services.
Il est périlleux que les moyens de paiement soient émis en surabondance par rapport aux
ressources économiques. La demande deviendrait supérieure à l’offre : l’économie connaîtrait
l’inflation.
En d’autres termes il faut dans la pratique veiller à ce que la demande ne se contracte pas par
suite d’une pénurie de monnaie et qu’elle ne se développe pas d’une façon exagérée par
rapport à la production par suite d’un excès de monnaie. Dans cette adaptation de la
monnaie aux besoins de l’économie, les autorités monétaires interviennent dans le cadre
de la politique monétaire.