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CHAPITRE I : LE MODELE DU

MULTIPLICATEUR SIMPLE
Introduction
❑ Les relations afférentes aux principales composantes de la
demande, la consommation et l’investissement, servent de
pilier à la détermination de l’équilibre sur le marché des
biens et services, par un modèle simple d’inspiration
keynésienne, le modèle dit « revenu – dépense ».
❑ Ce modèle simplifié a pour objet d’expliquer la relation
entre la demande effective et le niveau de production. Pour
ce faire, il est nécessaire d’éliminer l’effet du taux d’intérêt
en isolant la sphère réelle de la sphère monétaire.
I. Le modèle fondamental du multiplicateur
❑ Le nom multiplicateur vient de la découverte que chaque
variation d’une unité de certaines dépenses telle que
l’investissement conduit à la variation de plus d’une unité
c’est-à-dire à une variation plus que proportionnelle.
❑ Le modèle du multiplicateur explique comment les chocs
sur l’investissement ou sur les dépenses publiques et
politiques d’importations peuvent avoir des conséquences
sur la production et l’emploi dans une économie dont les
ressources sont sous-utilisées.
❑ Nous introduirons dans une première section le modèle du
multiplicateur le plus simple où il n’y a ni Etat, ni
commerce extérieur.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ Le cours de macroéconomie 1 donne une analyse des
fonctions de consommation et d’investissement.
❑ Celles-ci sont fondées sur la connaissance des budgets dans
les différentes familles et leurs richesses. En supposant que
le revenu est le revenu disponible (PIB).
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ Le graphique suivant représente les fonctions de
consommation et d’épargne nationales.

C = cYd + C0

S = (1 − c)Yd − C0

200
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ Chaque point de la courbe de consommation représente la
consommation désirée ou planifiée à ce niveau du revenu
disponible.
❑ Les deux courbes (C et S) sont étroitement liées et C+S est
toujours égal Yd. Elles représentent des quantités dont la
somme est toujours égale à la première bissectrice, la droite
de 45°.
❑ Pour simplifier, considérons l’investissement comme une
variable externe ou autonome dont le niveau est déterminé à
l’extérieur du modèle soit 200 milliards FCFA par an par
exemple quel que soit le niveau du PIB.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ Cela signifie que la courbe d’investissement en fonction du
revenu est une droite horizontale. Les courbes S et I se
coupent au point E.
❑ Ce point correspond au niveau du revenu OM et représente
le niveau d’équilibre de la production dans le modèle du
multiplicateur.
❑ Il s’agit du niveau d’équilibre du PIB vers lequel tend la
production.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ La signification économique du point E est qu’il est le point
d’équilibre du revenu pour lequel l’épargne désirée des
ménages est égale à l’investissement désiré des entreprises.
❑ Quand l’épargne et l’investissement désiré ne sont pas
égaux la production tend à s’adapter à la hausse ou à la
baisse.
❑ Les entreprises désirent donc qu’au niveau de production
M, leur investissement soit égal à la distance verticale ME.
❑ Les ménages désirent également épargner le montant ME.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
❑ Mais dans la réalité, il n’y a aucune nécessité logique pour
que l’épargne ou l’investissement effectif soit égal à
l’épargne ou l’investissement projeté.
❑ Les agents économiques peuvent commettre des erreurs ou
se tromper dans leurs prévisions des évènements. Dans ces
conditions l’épargne et l’investissement peuvent diverger
des niveaux projetés.
❑ Trois cas de figures permettent de voir comment la
production s’adapte jusqu’à ce que l’épargne et
l’investissement soient égaux.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
➢ Dans le 1er cas : le système est en E où la courbe décrivant ce
que les entreprises veulent investir coupe la courbe d’épargne
décrivant ce que les ménages veulent épargner. Dans ce cas les
deux parties sont satisfaites et le PIB reste au point E
représentant l’équilibre.
➢ Dans le 2nd cas : le PIB est supérieur à celui du niveau E (par
exemple au niveau M’>M). A ce niveau de Y où la courbe
d’épargne est au-dessus de la courbe d’investissement le
système n’est pas en équilibre parce que les ménages
épargnent plus que les entreprises ne sont disponibles à
investir. Pour sortir de cette situation les entreprises vont
diminuer leur production et licencier les travailleurs. Cette
réaction entraîne donc un recul de graduel du PIB c’est-à-dire
le déplacement à gauche jusqu’à l’établissement de l’équilibre
en E.
I.1. La détermination de la production par l’épargne et
l’investissement
➢ Dans le 3ème cas : si le PIB est en dessous de son niveau
d’équilibre c’est-à-dire en M’’ par exemple, de puissantes
forces apparaissent pour le ramener vers la droite jusqu’au
point E.
➢ On constate que les 3 cas mènent à la même conclusion : la
seule condition d’équilibre se situe en E ou se rencontrent les
courbes d’investissement et d’épargne. En tout autre point
l’épargne désirée des ménages ne coïncide pas avec
l’investissement désiré des entreprises.
I.2.La détermination de la production par la consommation
et l’investissement
➢ Hormis l’équilibre entre l’épargne et l’investissement il y a
une seconde manière de déterminer la production. L’équilibre
est le même mais la compréhension de la détermination de la
production est plus profonde dans cette 2ème approche. Le
graphique ci-dessus représente la courbe de demande totale en
fonction du PIB.
I.2.La détermination de la production par la consommation
et l’investissement

C, I Y = C+I
C+I
C
E

0 45
° D B M Y
I.2.La détermination de la production par la consommation
et l’investissement
❑ En fonction du PIB, le niveau de la dépense totale désirée
est C + I. La droite à 45° sert à identifier l’équilibre. En tout
point de cette droite le niveau total de la dépense de
consommation et d’investissement (mesurée verticalement)
est rigoureusement égal au niveau de la production totale
(mesurée horizontalement).
❑ L’économie est en équilibre au point où le montant de la
dépense désirée représentée par C + I est égal à la
production totale.
❑ L’équilibre se situe donc au point E parce qu’à ce niveau la
dépense désirée de consommation et d’investissement est
égale au niveau de la production totale.
I.2.La détermination de la production par la consommation
et l’investissement
❑ Il est essentiel de comprendre pourquoi le point E constitue
un point d’équilibre. Si le système doit s’écarter de
l’équilibre par exemple au niveau de la production D la
droite de dépense C + I s’établira au-dessus de la droite de
45° si bien que la dépense projetée est plus grande que la
production projetée.
❑ Cela signifie en termes de mécanisme d’ajustement que les
consommateurs sont disposés à acheter plus de biens que
les entreprises n’en produisent. Face à cette situation de
déséquilibre les entreprises réagissent en augmentant leur
commande.
❑ Elles réembauchent des travailleurs précédemment licenciés
et renouvellent leur gamme de production.
I.2.La détermination de la production par la consommation
et l’investissement
❑ En suivant ce type de raisonnement on voit donc que ce
n’est que lorsque les entreprises produisent ce que les
ménages et les entreprises projettent de dépenser en
consommation et en investissement ; précisément au point
E que l’économie est en équilibre.
❑ Le processus inverse s’enclenche si la production est au-
dessus de l’équilibre. En effet, lorsque les entreprises dans
leur ensemble produisent momentanément plus que ce
qu’elles peuvent vendre, elles ont tendance à diminuer leurs
activités faisant ainsi baisser le PIB.
I.3. Les effets multiplicateurs

❑ Dans ce modèle simple, la dynamique de court terme du


système économique, consécutive à l’impulsion donnée à
un élément de la demande globale, résulte du jeu du
multiplicateur.
❑ Dans un premier temps, une variation de la demande
entraîne un accroissement équivalent du revenu, car la
production répond à l’augmentation de la demande. Le
mécanisme ne s’arrête pourtant pas là, car l’augmentation
de la production contribue à la distribution de revenus
supplémentaires, d’un montant identique.
I.3. Les effets multiplicateurs

❑ Ces nouveaux revenus influencent d’autres composantes de


la demande globale : la consommation (à travers la Pmc),
l’investissement (effet d’accélérateur), les importations si
l’on se situe en économie ouverte (en fonction de la
propension marginale à importer).
❑ L’augmentation induite de la demande provoque à son tour
une nouvelle hausse de la production, une nouvelle
distribution de revenus, et ainsi de suite.
I.3. Les effets multiplicateurs

❑ Parce que la totalité des revenus créés n’est pas


intégralement dépensée, les vagues successives de dépenses
et de revenus sont décroissants, et le processus de
multiplication n’est pas infini.
❑ A terme, l’augmentation initiale de la demande globale
d’une unité aura provoqué une augmentation du revenu bien
supérieure à l’impulsion initiale.
❑ L’ampleur de la hausse du revenu est égale à la valeur du
multiplicateur. Prenons le cas d’une économie très
simplifiée pour déterminer celle-ci.
I.3. Les effets multiplicateurs
❑ Analyse algébrique

 Soit une économie fermée dont la demande globale est composée


des dépenses de consommation des ménages (C) avec 𝐶 =
𝑐𝑌 + 𝐶0 et des dépenses d’investissements (I0), également
supposées exogènes. L’équilibre sur le marché des biens est égal
à:
 𝑌 = 𝐶+𝐼

 𝑌 = 𝑐𝑌 + 𝐶0 + 𝐼0

1 1
 𝑌= 𝐶0 + 𝐼0 = 𝐴
1−𝑐 1−𝑐
1
 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐴 = 𝐶0 + 𝐼0 , la demande autonome et , la valeur du
1−𝑐
multiplicateur.
I.3. Les effets multiplicateurs
❑ Analyse algébrique

➢ On suppose les entreprises augmentent leurs investissements d’un

montant ∆I. le nouveau montant de l’investissement est donc égal à :

I’ = I0 + ∆I

➢ Le revenu d’équilibre devient :

 𝑌′ = 𝐶 + 𝐼′

 𝑌 ′ = 𝑐𝑌 ′ + 𝐶0 + 𝐼0 + ∆𝐼

1
 𝑌′ = 𝐶0 + 𝐼0 + ∆𝐼
1−𝑐
I.3. Les effets multiplicateurs
❑ Analyse algébrique

 Le revenu d’équilibre a donc augmenté de ∆Y avec :

1 1 1
 ∆𝑌 = 𝑌 ′ − 𝑌 = 𝐶0 + 𝐼0 + ∆𝐼 − 𝐶0 + 𝐼0 = ∆𝐼
1−𝑐 1−𝑐 1−𝑐

 Si l’investissement a augmenté de ∆I, l’augmentation totale du

revenu d’équilibre est donc égale à :


1
 ∆𝑌 = ∆𝐼
1−𝑐
I.3. Les effets multiplicateurs
Analyse algébrique

❑ Le multiplicateur est le nombre par lequel la variation


d’investissement doit être multipliée afin de déterminer la variation
de la production totale qui en résulte.
1
❑ La demande autonome étant par hypothèse constante, est ici
1−𝑐

appelé le multiplicateur d’investissement (kI)


II. La politique budgétaire et fiscale dans le modèle du
multiplicateur
❑ L’une des premières armes à laquelle recourt l’Etat pour tempérer

les cycles économiques est la politique budgétaire et fiscale qui est


constituée des dépenses publiques en biens et services (G), des
impôts (T) et des transferts (R).

❑ Nous montrerons dans cette section comment aussi longtemps qu’il

y a des ressources sous employées, des variations de G, T et R


peuvent influencer le niveau du Produit Intérieur Brut.
II.1. Impact des politiques budgétaires et fiscales sur la
production
❑ La politique budgétaire volontariste, agissant notamment par le biais

d’un déficit dit « structurel », a pour but de conduire à une plus forte
croissance de la production nationale.

❑ Les dépenses publiques peuvent en effet provoquer un mécanisme

de multiplication en chaine dont les effets positifs sur l’emploi ont


été dégagés par J.-M. Keynes.
II.1. Impact des politiques budgétaires et fiscales sur la
production
❑ Pour comprendre le rôle de l’Etat dans l’activité économique, il nous

faut nous pencher sur les effets de la dépense publique et de


l’imposition. Soit la figure suivante :

C, I, G C+I+G
E’
C+ I

45°
YE YE’ Y
II.1. Impact des politiques budgétaires et fiscales sur la
production
❑ Soit la figure ci-dessus représentant l’effet de G (dépenses publiques

en Biens et service) c’est-à-dire la distance verticale entre la droite


C+I et la droite C+I+G.

❑ La prise en compte de G se traduit par un déplacement vers le haut

de la demande globale parce que la dépense publique G exerce le


même impact macroéconomique que la dépense privée I.

❑ Le niveau d’équilibre passe donc de E à E’ pour que la dépense

projetée totale soit égale à la production projetée totale.

❑ Le point E’ est ainsi le niveau de production d’équilibre quand nous

ajoutons les achats publics au modèle du multiplicateur.


II.1. Impact des politiques budgétaires et fiscales sur la
production
❑ Les impôts supplémentaires diminuent le revenu disponible et ont

tendance à réduire la dépense de consommation.

❑ Si l’investissement et la dépense publique ne varient pas, cette

baisse de la consommation réduit alors le revenu et l’emploi.

❑ Ainsi dans le modèle du multiplicateur, des impôts plus élevés sans

augmentation des dépenses publiques ont tendance à réduire le


revenu réel.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ La théorie keynésienne de la détermination du revenu national

permet de définir deux situations bien contrastées : l’écart


inflationniste et l’écart déflationniste.

❑ Dans les deux cas l’Etat doit intervenir en régulant la conjoncture de

la demande globale par une politique budgétaire appropriée.

❖ Dans la logique keynésienne de la demande effective, il n’existe

aucun mécanisme économique qui garantit que le revenu d’équilibre


soit en même temps le revenu de plein emploi.

❑ Si l’investissement privé est faible, le revenu d’équilibre engendre

un chômage important et un gaspillage de ressources nationales.


II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ Supposons que l’équilibre spontané de l’économie noté Y
correspond à Y = 1500 et qu’il soit assez éloigné du niveau de
revenu de plein emploi YPE = 1900.

❑ Pour ce revenu de plein emploi, le total des dépenses projeté soit de

1820. La production globale serait alors supérieure à la demande


globale. Ce déséquilibre est d’un montant égal à 1900 – 1820 = 80.
Cet écart de 80 est appelé écart déflationniste.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ Il représente la quantité qu’il faudrait ajouter à la demande globale

pour obtenir le plein emploi.

❑ Un écart déflationniste est donc l’écart qui sépare le PIB potentiel et

le niveau d’équilibre du PIB réel dans le cas où ce dernier est


inférieur au premier.

❑ L’offre globale étant supérieure à la demande globale (C+I), les prix

devront baisser ; ce qui décourage les entrepreneurs. La production


va donc baisser et le chômage s’accentuera.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire

C, I

1900
C+ I

1820

45°
YE = 1500 YPE = 1900 Y
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ L’économie peut aussi se trouver en présence d’une situation d’écart

inflationniste.

❑ Supposons pour cela que la demande globale (C+I) détermine un

revenu national YE.

❑ Ce niveau de revenu YE est purement virtuel parce que par nature la

production et le revenu réel ne peuvent être supérieurs au revenu de


plein emploi des facteurs de production.

❑ Il apparait donc un écart inflationniste matérialisé par la distance GP

qui représente la différence entre les dépenses projetées et l’offre


maximale disponible.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ Un écart inflationniste est donc l’écart qui sépare le PIB potentiel et

le niveau d’équilibre du PIB réel dans le cas où ce dernier est


supérieur au premier.

❑ L’offre globale étant inférieure à la demande globale (C+I), les prix

devront augmenter ; ce qui encourage les entreprises à produire


davantage et à créer de nouveaux emplois (baisse du chômage).
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire

C, I

C+ I

45°
YPE YE Y
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ Dans la logique keynésienne les mesures fiscales et les dépenses

publiques peuvent modifier le niveau d’équilibre du revenu national.

❑ En effet, dans le processus du multiplicateur d’investissement

l’essentiel n’est pas de réaliser un investissement privé mais qu’il y


ait une dépense, une augmentation de la demande et une distribution
du revenu.

❑ Les dépenses publiques ont aussi un effet multiplicateur identique à

celui des investissements privés.


II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ La hausse des dépenses publiques constitue un moyen privilégié

pour combler un écart déflationniste et symétriquement les coupes


dans les dépenses budgétaires réduisent plus que
proportionnellement un écart inflationniste.

❑ En ce qui concerne les prélèvements, il est commode de construire

une fonction d’impôt sous la forme 𝑇 = 𝑇0 + 𝑡𝑌, avec T0 = impôt


autonome, tY= impôt induit, t = taux d’imposition.

❑ Ces impôts diminuent le revenu disponible des ménages ce qui les

oblige à comprimer leurs dépenses de consommation.


II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ La propension à consommer des ménages ne dépend plus alors des

revenus distribués par les entreprises mais du revenu disponible


𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇. La fonction de consommation keynésienne devient
alors :

 𝐶 = 𝐶0 + 𝑐𝑌𝑑 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇 = 𝐶0 + 𝑐 𝑌 − 𝑇0 − 𝑡𝑌 = 𝐶0 +

𝑐 1 − 𝑡 𝑌 − 𝑐𝑇0

 Inversement les allègements fiscaux peuvent contribuer à relancer

l’économie.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❑ La régulation budgétaire conjoncturelle n’est pas la seule
intervention ponctuelle de l’Etat.

❑ Il doit également s’impliquer dans la vie économique par exemple

concernant l’investissement, l’Etat doit poursuivre une politique


expansive par des taux d’intérêts faible et par la mise en place d’une
planification indicative.
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Le multiplicateur des dépenses publiques

❑ Le multiplicateur de la dépense est l’accroissement du revenu

résultant d’une augmentation d’une unité des dépenses de biens et


services.

❑ L’effet final sur le revenu d’une unité supplémentaire de G est le

même que celui d’une unité supplémentaire de I.


∆𝑌 1
 𝑘𝐺 = = = 𝑘𝐼
∆𝐺 1−𝑐
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Le multiplicateur fiscal

❑ Les impôts exercent aussi une influence sur l’équilibre de Y bien

que la valeur du multiplicateur soit plus petite que celle de la


dépense.
∆𝑌 −𝑐
❑ 𝑘𝐹 = =
∆𝑇 1−𝑐

❑ Le revenu varie en sens opposé à la variation du prélèvement : une

baisse des impôts entraine une augmentation du niveau de revenu ;


une augmentation des impôts entraine une baisse du niveau de
revenu
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Le multiplicateur fiscal

❑ On observe que la valeur absolue du multiplicateur fiscal kF est


𝑐
supérieure à 1 : 𝑘𝐹 = .
1−𝑐

❑ Toutefois, elle est inférieure au multiplicateur de dépenses publiques

(puisque c est inférieur à 1) et à celle du multiplicateur


d’investissement. On a donc : 𝑘𝐹 < 𝑘𝐺
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Le multiplicateur du budget équilibré

❑ Une augmentation égale et simultanée des dépenses et des impôts

autonomes se traduit par un accroissement ∆Y du revenu.

❑ Le multiplicateur auquel cela donne lieu est appelé multiplicateur du

budget équilibré et est égal à la somme des multiplicateurs des


dépenses publiques et des impôts.

❑ Il est connu sous le nom de théorème de HAAVELMO.

❑ 𝑘𝐵𝐸 = 𝑘𝐺 + 𝑘𝐹
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Le multiplicateur des transferts

❑ Le cadre d’analyse précédent est maintenu mais, cette fois, on étudie

l’incidence d’une augmentation autonome des transferts en direction


des ménages : ∆R0. On a alors le revenu disponible pour la
consommation qui devient : 𝑌𝑑 = 𝑌 − 𝑇 + 𝑅, avec 𝑅 = 𝑅0 − 𝑟𝑌

❑ ∆𝑌 = 𝑐∆𝑅0 Τ1 − 𝑐

∆𝑌 𝑐
❑ 𝑘𝑅 = =
∆𝑅 1−𝑐

❑ En conclusion on a la hiérarchie suivante : 𝑘𝐹 = 𝑘𝑅 < 𝑘𝐺 =

𝑘𝐼
II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
➢ Les freins au jeu du multiplicateur

❑ Pour que le multiplicateur puisse jouer, il faut qu’on soit dans une

situation de sous-emploi généralisé ce qui signifie qu’il existe dans


l’économie des capacités de production inutilisées.

❑ Dans le cas où cette condition ne serait pas remplie le multiplicateur

de revenu risque de se transformer en un multiplicateur de prix.

❑ Aussi une partie de la demande supplémentaire risque de se porter

sur les biens d’équipement et de consommation étrangers.

❑ L’impact du multiplicateur est alors limité par une fuite partielle de

la dépense des entreprises.


II.2. Les multiplicateurs de la politique budgétaire
❖ Les freins au jeu du multiplicateur

❑ La valeur du multiplicateur sera d’autant faible que le degré

d’ouverture au commerce extérieur est élevé. En d’autres termes, un


pays qui importe beaucoup verra son multiplicateur s’affaiblir.

❑ Ce multiplicateur peut même devenir inférieur à 1, c’est le cas des

petits pays comme le Burkina Faso.

❑ Enfin, du point de vue pratique, le multiplicateur ou le processus de

multiplication n’est pas un miracle.

❑ Pour que le revenu national augmente effectivement, il est important

que le supplément d’investissement soit reconduit à chaque période.


Conclusion

❑ L’étude de l’équilibre du marché des biens en situation de sous-

emploi montre que le revenu global peut rester durablement à un


niveau inférieur à son niveau de plein emploi.

❑ Une augmentation des dépenses publiques peut alors augmenter la

demande donc la production.

❑ L’effet de cette augmentation sera amplifié par le mécanisme du

multiplicateur.

❑ Le théorème de Haavelmo montre de plus que la politique

budgétaire reste efficace, même quand le budget est équilibré.


Conclusion

❑ Pourtant toutes ces conclusions sont fragiles parce qu’elles ne

reposent que sur un raisonnement d’équilibre partiel.

❑ D’autres marchés importants sont négligés alors qu’ils pourraient

être affectés par la politique budgétaire et affecter en retour le


marché des biens.

❑ Nous avons par exemple vu que l’investissement dépendait du taux

d’intérêt.

❑ Or le taux d’intérêt est déterminé sur les marchés financiers.

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