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Introduction
L’introduction du secteur public et des échanges extérieurs permet d’élargir l’analyse de
l’équilibre sur le marché des biens et services dans le modèle d’inspiration keynésienne. En
effet, dans le modèle simple ou modèle « revenu – dépense », l’analyse de l’équilibre met en
relations les principales composantes de la demande que sont la consommation et
l’investissement.
I. Le secteur public
Le but de l'analyse du secteur public est de se pencher sur les dépenses et recettes de l'Etat, et
de proposer des principes pour l'analyse des impôts. Le secteur public, c'est d'abord le secteur
de l'Etat. Mais, en l'étudiant de plus près, on s'aperçoit que l'Etat est composé d'une multitude
d'administrations très diverses : Etat, collectivités locales, sécurité sociale, … L’Etat agit
économiquement par le biais du budget. Ce dernier est constitué de recettes et de dépenses
correspondant aux ressources et aux emplois publics.
La dépense publique correspond à toutes les formes de dépenses de l'Etat et de ses services
déconcentrés ou décentralisés. Certaines dépenses sont consacrées au fonctionnement des
services (achat de fournitures de bureau ou entretien des routes). D'autres correspondent à des
investissements dans de nouveaux équipements. Une grande partie des dépenses publiques est
destinée aux retraites ou à l'aide sociale.
Nous supposons que ces dépenses publiques (G) sont exogènes (G = G0), indépendantes du
revenu. Elles constituent une injection pour l’équilibre économique au même titre que
l’investissement. Quant aux transferts, ils sont susceptibles de déterminations différenciées.
Généralement, on considère que les transferts obéissent à une détermination principalement
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endogène et secondairement exogène. D’où la relation affine suivante, par exemple s’il s’agit
d’allocations chômage (R) : R = -rY + R0 avec r le coefficient marginal de transfert (0< r <1)
et R0 une composante autonome.
Les recettes fiscales (impôt sur le bénéfice, impôt sur le revenu, la Taxe sur la Valeur Ajoutée,
etc.) sont la principale composante des recettes de l’Etat. Les recettes de porte ou recettes
douanière sont la seconde composante depuis l’adoption des politiques de libéralisation et
l’application du tarif extérieur commun (TEC) au niveau de l’UEMOA.
Quant aux recettes des provinces et des collectivités locales, elles proviennent des impôts
fonciers et des taxes sur la vente. Les services de recettes ou régies (DGI, DGD, DGTCP) sont
des organes du gouvernement chargé de la perception des impôts. Les collectivités locales ont
des bureaux du trésor à cette fin.
Les ressources publiques (T) sont considérées comme une fuite, fonction du niveau de revenu.
Ainsi, les recettes s’exprime comme suit : T = tY + T0, où t est le taux marginal d’imposition
tel que 0 < t <1 et où T0 représente la composante autonome de cette fonction.
Deux groupes de facteurs peuvent être à l’origine d’un déficit budgétaire. Le premier, d’ordre
conjoncturel, englobe notamment l’insuffisance de la croissance économique. Le second,
d’ordre structurel. Il s’agit de causes plus profondes telles que la croissance démographique,
le chômage, l’endettement...
Le déficit public peut être financé par la fiscalité. Mais lorsque cette dernière est déjà trop
élevée, l’Etat peut recourir à l’emprunt, soit interne (épargne des agents économiques), soit
externe (auprès des organismes internationaux ou d’autres Etats).
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Les exportations nettes sont la différence entre les exportations totales et les importations
totales. Cela est égal au commerce extérieur, qui est aussi la balance extérieure des paiements
de marchandises.
Quand les importations excèdent les exportations (et la balance des paiements est négative), le
montant indiqué en tant qu'exportations nettes est aussi négatif. Les exportations, telles que
des matières premières (ressources naturelles) et diverses récoltes, sont tous les articles qui
sont vendus à des étrangers. Les importations, au contraire, sont les articles produits par les
étrangers pour lesquels nous dépensons certains de nos revenus.
Généralement, les exportations sont considérées comme exogène par rapport au revenu donc
on peut écrire : X = X0. Quant aux importations, elles ont deux composantes dont une est
fonction du revenu de l’économie considérée. Par conséquent, les importations (M) :
M = mY + M0, où m est la propension marginale à importer et M0 les importations
autonomes.
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Introduction
Les relations afférentes aux principales composantes de la demande, la consommation et
l’investissement, servent de pilier à la détermination de l’équilibre sur le marché des biens et
services, par un modèle simple d’inspiration keynésienne, le modèle dit « revenu – dépense ».
Ce modèle simplifié a pour objet d’expliquer la relation entre la demande effective et le
niveau de production. Pour ce faire, il est nécessaire d’éliminer l’effet du taux d’intérêt en
isolant la sphère réelle de la sphère monétaire.
Le nom multiplicateur vient de la découverte que chaque variation d’une unité de certaines
dépenses telle que l’investissement conduit à la variation de plus d’une unité c’est-à-dire à
une variation plus que proportionnelle. Le modèle du multiplicateur explique comment les
chocs sur l’investissement ou sur les dépenses publiques et politiques d’importations peuvent
avoir des conséquences sur la production et l’emploi dans une économie dont les ressources
sont sous-utilisées. Nous introduirons dans une première section le modèle du multiplicateur
le plus simple ou il n’y a ni Etat, ni commerce extérieur.
C,
S
200 E I0
45°
Yd
M’’ M M’
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La signification économique du point E est qu’il le point d’équilibre du revenu pour lequel
l’épargne désirée des ménages est égal à l’investissement désiré des entreprises. Quant
l’épargne et l’investissement désiré ne sont pas égaux la production tend à s’adapter à la
hausse ou à la baisse. Les entreprises désirent donc qu’au niveau de production M, leur
investissement soit égal à la distance verticale ME. Les ménages désirent également épargner
le montant ME. Mais dans la réalité, il n’y a aucune nécessité logique pour que l’épargne ou
l’investissement effectif soit égal à l’épargne ou l’investissement projeté. Les agents
économiques peuvent commettre des erreurs ou se tromper dans leurs prévisions des
évènements. Dans ces conditions l’épargne et l’investissement peuvent diverger des niveaux
projetés. Trois cas de figures permettent de voir comment la production s’adapte jusqu’à ce
que l’épargne et l’investissement soient égaux.
Dans le 1er cas : le système est en E où la courbe décrivant ce que les entreprises
veulent investir coupe la courbe d’épargne décrivant ce que les ménages veulent épargner.
Dans ce cas les deux parties sont satisfaites et le PIB reste au point E représentant l’équilibre.
Dans le 2nd cas : le PIB est supérieur à celui du niveau E (par exemple au niveau
M’>M). A ce niveau de Y où la courbe d’épargne est au-dessus de la courbe d’investissement
le système n’est pas en équilibre parce que les ménages épargnent plus que les entreprises ne
sont disponibles à investir. Pour sortir de cette situation les entreprises vont diminuer leur
production et licencier les travailleurs. Cette réaction entraîne donc un recul de graduel du
PIB c’est-à-dire le déplacement à gauche jusqu’à l’établissement de l’équilibre en E.
Dans le 3ème cas : si le PIB est en dessous de son niveau d’équilibre c’est-à-dire en M’’
par exemple, de puissantes forces apparaissent pour le ramener vers la droite jusqu’au point E.
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On constate que les 3 cas mènent à la même conclusion : la seule condition d’équilibre se
situe en E ou se rencontrent les courbes d’investissement et d’épargne. En tout autre point
l’épargne désirée des ménages ne coïncide pas avec l’investissement désiré des entreprises.
Y = C+I
C, I
C+I
C
E
45°
0
D B Y
M
En fonction du PIB, le niveau de la dépense totale désirée est C + I. La droite à 45° sert à
identifiée l’équilibre. En tout point de cette droite le niveau total de la dépense de
consommation et d’investissement (mesurée verticalement) est rigoureusement égale au
niveau de la production totale (mesurée horizontalement). L’économie est en équilibre au
point où le montant de la dépense désirée représentée par C + I est égal à la production totale.
L’équilibre se situe donc au point E parce qu’à ce niveau la dépense désirée de consommation
et d’investissement est égale au niveau de la production totale.
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1 1
= + =
1− 1−
= + , la demande autonome et , la valeur du multiplicateur.
On suppose les entreprises augmentent leurs investissements d’un montant ∆I. le nouveau
montant de l’investissement est donc égal à :
I’ = I0 + ∆I
Le revenu d’équilibre devient :
= +
= + + +∆
1
′ = + +∆
1−
Le revenu d’équilibre a donc augmenté de ∆Y avec :
1 1 1
∆ = − = + + ∆ − + = ∆
1− 1− 1−
Si l’investissement a augmenté de ∆I, l’augmentation totale du revenu d’équilibre est donc
égale à :
1
∆ = ∆
1−
Le multiplicateur est le nombre par lequel la variation d’investissement doit être multipliée
afin de déterminer la variation de la production totale qui en résulte. La demande autonome
étant par hypothèse constante, est ici appelé le multiplicateur d’investissement (kI)
I, S S
E’
I’
∆I
E
I
YE YE’ Y
∆Y
Y
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Il s’agit d’obtenir le même résultat que précédemment en utilisant les courbes d’épargne et
d’investissement. Si la Pms est et qu’un flux d’investissement additionnel s’établit ∆I, le
L’une des premières armes à laquelle recourt l’Etat pour tempérer les cycles économiques est
la politique budgétaire et fiscale qui est constituée des dépenses publiques en biens et services
(G), des impôts (T) et des transferts (R). Nous montrerons dans cette section comment aussi
longtemps qu’il y a des ressources sous employées, des variations de G, T et R peuvent
influencer le niveau du Produit Intérieur Brut.
C, I, G
C+I+G
E’
C+ I
45°
YE YE’ Y
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Naturellement cette droite CC est irréaliste parce que les consommateurs doivent toujours
s’acquitter des impôts sur leur revenu. Supposons que les consommateurs versent T unités
monétaires d’impôts. Le revenu disponible Yd sera juste inférieur de T unités monétaires au
revenu Y à chaque niveau de production. Ce niveau impôt peut-être représenté par un
déplacement vers la droite de la fonction de consommation de T unités monétaires. Ce
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déplacement apparait ainsi comme un déplacement vers le bas. Si la Pmc est toujours de ,
Quand les impôts augmentent I et G ne varient pas le revenu disponible Yd baisse ce qui fait
déplacer vers le bas la courbe de consommation CC. La courbe C+I+G devra donc se déplacer
vers le bas aussi. La nouvelle intersection avec la droite de 45° correspond donc à un niveau
d’équilibre inférieur du PIB. L’investissement, les impôts, les dépenses publiques représentent
les flux de dépense autonome qui interagissent avec la dépense de consommation pour
déterminer le niveau d’équilibre de la production nationale.
C, I
1900
C+ I
1820
45°
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Il représente la quantité qu’il faudrait ajouter à la demande globale pour obtenir le plein
emploi. Un écart déflationniste est donc l’écart qui sépare le PIB potentiel et le niveau
d’équilibre du PIB réel dans le cas où ce dernier est inférieur au premier. L’offre globale étant
supérieure à la demande globale (C+I), les prix devront baisser ; ce qui décourage les
entrepreneurs. La production va donc baisser et le chômage s’accentuera.
C, I
C+ I
45°
YPE YE Y
Dans la logique keynésienne les mesures fiscales et les dépenses publiques peuvent
modifier le niveau d’équilibre du revenu national. En effet, dans le processus du
multiplicateur d’investissement l’essentiel n’est pas de réaliser un investissement privé mais
qu’il y ait une dépense, une augmentation de la demande et une distribution du revenu. Les
dépenses publiques ont aussi un effet multiplicateur identique à celui des investissements
privés. La hausse des dépenses publiques constitue un moyen privilégié pour combler un écart
déflationniste et symétriquement les coupes dans les dépenses budgétaires réduisent plus que
proportionnellement un écart inflationniste. En ce qui concerne les prélèvements, il est
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Conclusion
L’étude de l’équilibre du marché des biens en situation de sous-emploi montre que le revenu
global peut rester durablement à un niveau inférieur à son niveau de plein emploi. Une
augmentation des dépenses publiques peut alors augmenter la demande donc la production.
L’effet de cette augmentation sera amplifié par le mécanisme du multiplicateur. Le théorème
de Haavelmo montre de plus que la politique budgétaire reste efficace, même quand le budget
est équilibré.
Pourtant toutes ces conclusions sont fragiles parce qu’elles ne reposent que sur un
raisonnement d’équilibre partiel. D’autres marchés importants sont négligés alors qu’ils
pourraient être affectés par la politique budgétaire et affecter en retour le marché des biens.
Nous avons par exemple vu que l’investissement dépendait du taux d’intérêt. Or le taux
d’intérêt est déterminé sur les marchés financiers.
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Introduction
Le modèle keynésien à prix fixe et en économie fermée est très connu sous le nom de modèle
IS-LM. Le modèle IS-LM a été proposé en 1937 par John Hicks (Prix Nobel 1972). Ce
dernier l’a construit pour formaliser ce qu’il considérait être le principal apport de Keynes,
c’est-à-dire l’analyse de l’interdépendance des marchés des biens et de la monnaie. Il a été
développé par la suite par Alvin Hansen. C’est pourquoi on parle aussi du diagramme de
Hicks et Hansen. En effet, Hicks et Hansen se donne pour objectifs d’expliquer
schématiquement la pensée keynésienne. Mais ils se placent dans un cadre sensé permettre de
comparer la théorie générale de Keynes et celle des classiques d’où le qualificatif classico
keynésien donné à la démarche de Hicks et de Hansen. Pour être précis, HH ont voulu
démontrer que la théorie keynésienne est un cas particulier de la théorie classique. Les
néokeynésien tenteront de prouver le contraire.
Par contre l’équilibre du marché du travail est conditionné par l’équilibre macroéconomique
déterminé sur le marché des biens et services et de la monnaie. On peut donc avoir à faire à un
équilibre de sous emploi et par conséquent à un chômage involontaire. C’est en cela que
réside la révolution de la pensée keynésienne. Chez Keynes le niveau de l’emploi est
d’emblée fonction de la demande effective c’est-à- du niveau de la demande qu’anticipent les
entreprises. C’est pour cela que la résorption du chômage passe par l’élévation du niveau de
cette demande anticipée qui est la variable stratégique des entreprises en fonction de laquelle
celles-ci fixent leur niveau d’activité. Par conséquent il ya chômage quand les affaires vont
mal. Pour améliorer les perspectives et activités aux yeux des entreprises, il revient à l’Etat de
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mener des politiques de relance de la demande d’où le fait que l’on assimile souvent le
keynésianisme à l’intervention, à la politique de la relance et à la politique de la demande.
A. La construction de la courbe IS
Les schémas A et C présentent les deux fonctions de comportement qui sont à la base de la
construction de la courbe IS. On a respectivement la représentation de la fonction
d’investissement et la fonction d’épargne. Le schéma B est un graphique de passage pour
traduire l’égalité d’équilibre entre I et S. c’est dans le quadrant D que se construit la courbe
IS. Pour cela il suffit de prendre 2 valeurs différentes de Y sur le schéma C et de passer d’un
schéma à l’autre dans l’ordre des aiguilles d’une montre pour arriver à déterminer le taux
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d’intérêt i, qui pour la valeur choisie de Y crée l’égalité entre I et S. En supposant que la
relation IS que l’on cherche est une droite on obtient donc deux points qui suffisent pour la
déterminer.
0
Il s’agit de l’équation d’une droite de pente
1 21 3
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De manière générale les agents économiques ont une préférence pour la liquidité qui
s’explique par trois motifs qui sont : le motif de transaction, le motif de précaution et le motif
de spéculation.
1. Le motif de transaction. Keynes ne se distingue pas des classiques en considérant que
les agents détiennent de la monnaie parce qu’ils doivent en utiliser pour leurs transactions. Ce
motif de détention de la monnaie s’impose à la fois aux ménages et aux entreprises. Keynes
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parle du motif de revenu pour les premiers et du motif d’entreprise pour les secondes. Ces
deux demandes de liquidité s’additionnent pour former la demande de monnaie à des fins de
transaction. Comme le nombre de transactions augmente avec le volume de production, la
demande de monnaie à des fins de transaction sera une fonction croissante du revenu.
2. Le motif de précaution. Ce motif de détention de monnaie apparaît dès qu’on tient
compte de l’incertitude dans laquelle se tient l’activité économique. Le motif de précaution
fait apparaître une nouvelle variable susceptible d’affecter la demande de monnaie. Il s’agit
du taux d’intérêt nominal.
3. Le motif de spéculation. La spéculation consiste à acheter un actif pour le revendre en
espérant réaliser une plus-value. Un spéculateur cherche donc à acheter des titres au prix le
plus faible pour les revendre au prix le plus élevé. La grande innovation qu’apporte Keynes à
l’analyse de la demande de monnaie est de montrer que la spéculation sur le marché des titres
implique un motif supplémentaire de détenir de la monnaie. Ce motif de spéculation amène à
préciser la relation entre la demande de monnaie et le taux d’intérêt. Pour cela, il faut d’abord
comprendre qu’il existe une relation précise entre le prix des titres et le taux d’intérêt courant.
Elle a été représentée de façon relativement simple par James Tobin. Tout agent économique
disposant d’une quantité de monnaie spéculative Q se fixe un taux critique ie au dessus du
quel il est prêt à passer ses liquidités. Si i > ie il détiendra tous ses avoirs en titres et si i < ie, il
préférera détenir tous ses avoirs en monnaie. Si i = ie, il sera indifférent à la forme de
détention de ses avoirs.
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Avec I0 = quantité de monnaie que les agents économiques souhaitent garder pour maintenir
leur richesse et iL = demande de monnaie proprement spéculative et qui dépend du taux
d’intérêt.
Au total on peut exprimer les fonctions de préférence pour la liquidité par
5=5 + 58 - = + 5 − -5
A partir de ces relations on peut construire la fonction de demande de monnaie
graphiquement :
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La construction de la courbe LM
La relation entre la demande de monnaie et le taux d’intérêt était non linéaire. Plus
précisément, la demande devient infiniment sensible au taux d’intérêt lorsque le taux d’intérêt
est très faible à cause de la trappe à liquidité. Elle y devient insensible lorsque le taux d’intérêt
est très élevé car il ne subsiste plus que la demande de monnaie de transaction. D’après la
relation que nous venons d’analyser entre la pente de la courbe LM et la sensibilité au taux
d’intérêt de la demande de monnaie, cela implique que la pente de la courbe LM ne sera pas
constante.
On voit que la demande passe par trois phases. Lorsque le taux d’intérêt est très faible, on
assiste à une situation de trappe à liquidité. La demande de monnaie est alors infiniment
élastique au taux d’intérêt et le taux d’intérêt atteint une valeur plancher i. Cette situation est
qualifiée de trappe à liquidité parce que les spéculateurs absorbent toute la liquidité qui est
mise sur le marché.
Lorsque le taux d’intérêt est très élevé, la demande de monnaie à des fins de spéculation et la
demande de monnaie de précaution sont presque nulles. La demande de monnaie se résume
alors à la demande de monnaie à des fins de transaction, qui ne dépend que du revenu.
L’élasticité de la demande de monnaie au taux d’intérêt est alors nulle.
Entre ces deux situations, la demande de monnaie est une fonction décroissante du taux
d’intérêt. On peut parler du cas standard.
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4 = 4 ⟺ 4 = + 5 − -5
4 −5 -5
= +
9
Y est l’équation d’une droite croissante de pente .
2
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La figure ci-dessus obtenue n’est rien d’autre que le « diagramme Hicks-Hansen ». On peut
représenter arithmétiquement cet équilibre par IS = LM.
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L’effet de ces diverses variations sur le taux d’intérêt et/ou le revenu va dépendre de l’endroit
ou IS coupe LM. On peut distinguer 3 zones d’intérêt possibles correspondant à des
phénomènes différents :
→ dans la zone [a, b] lorsque IS1, se déplace vers IS1’ on constate que le niveau du taux
d’intérêt reste inchangé pendant que le niveau du revenu augmente de Y1 à Y’1. On peut ainsi
noter le principe du multiplicateur a pleinement joué dans cette zone.
→ dans la zone [b, c] lorsque IS2 se déplace vers IS2’ cela se traduit à la fois par
l’accroissement du taux d’intérêt qui passe de i2 à i2’ et l’augmentation du niveau de revenu.
On remarque aussi que (Y2’- Y2) < (Y1’–Y1). Cela tient au fait que la hausse du taux
d’intérêt incite les agents économiques à faire des placements sur le marché financier plutôt
qu’à investir ou consommer.
→ dans la zone [c, d] le déplacement de IS se traduit par l’élévation du taux d’intérêt et le
niveau du revenu reste inchangé (Y3 ≈ Y’3) car LM est presque verticale. La forte hausse du
taux d’intérêt fait que les agents économiques sont incités à faire le placement sur les marchés
financiers.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
i
LM
LM’
ipe
ie
IS’
IS
Ye Ype Y
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
La hausse des impôts est la seule des 3 solutions à ne pas transformer l’augmentation
des dépenses publiques en déficit budgétaire. Mais elle présente a priori le défaut de
contredire l’effet recherché avec l’augmentation des dépenses publiques ; car elle entraine la
réduction du revenu des agents.
Le financement de dépenses publiques par emprunt pose la question de la dette
publique et de sa soutenabilité. Tout dépend de la relation entre le taux d’intérêt et le taux de
croissance de l’économie. La dette publique n’est soutenable que lorsque le premier est
inferieur au second.
Le financement des dépenses publiques par la voix monétaire (planche à billets)
consiste graphiquement à déplacer non seulement IS mais également LM. On a donc ici une
politique économique de type mixte (policy mix).
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L’effet de la politique est alors transmis au marché des biens (flèche noire) par
l’investissement. La demande globale augmente, ce qui incite les entreprises à produire
davantage. Le revenu augmente, ce qui relance la consommation et enclenche un effet
multiplicateur. C’est donc le taux d’intérêt qui constitue le canal de transmission entre la
sphère monétaire et la sphère réelle. Il s’agit à présent de déterminer ce qui affecte l’efficacité
de ce canal.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
On peut donc conclure que la politique monétaire est d’autant plus efficace que
l’investissement est sensible au taux d’intérêt et la propension marginale à consommer élevée.
Cependant, si on veut déterminer les conditions d’efficacité de la politique monétaire de façon
exhaustive, on doit tenir compte d’une situation particulière que nous avons déjà évoquée : la
trappe à liquidité
Le graphique B montre que dans ces conditions que ces deux effets se complètent et résultent
en une augmentation du revenu, accompagnée d’une hausse limitée du taux d’intérêt. La
politique monétaire stabilise exactement le taux d’intérêt, l’effet d’éviction est ainsi évité et
l’augmentation du revenu correspond exactement à l’effet multiplicateur.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Conclusion
Le diagramme IS-LM décrit une économie où les ajustements se font par les quantités, parce
que les prix sont rigides et qu’il existe un sous-emploi des ressources. On constate alors une
interdépendance des sphères réelle et monétaire.
Dans ce cas, les politiques monétaire et budgétaire peuvent en principe contribuer à amortir
les fluctuations conjoncturelles. Cependant, leur efficacité dépendra d’un certain nombre de
paramètres qui affectent la forme des courbes IS et LM. La question de l’instrument à utiliser
devient alors empirique : il s’agit en particulier de mesurer notamment le multiplicateur des
dépenses, la sensibilité de l’investissement au taux d’intérêt, ou encore la sensibilité de la
demande de monnaie au taux d’intérêt.
Cependant, le modèle IS-LM, même s’il permet d’obtenir certains résultats fondamentaux,
reste très incomplet. D’abord, son application est limitée aux situations de sous emploi. De
plus, il ne permet pas d’étudier l’impact des politiques économiques sur l’inflation, ne serait-
ce que parce qu’il repose sur l’hypothèse de fixité des prix, ce qui restreint son application au
court terme. Par conséquent, pour rendre cette présentation plus complète, il faut introduire
une relation d’échange avec l’extérieur et les conséquences qu’elle peut avoir sur la
détermination de l’équilibre global à l’intérieur d’un pays.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Introduction
Jusqu’à présent, nous avons construit toutes les théories que nous avons passées en revue en
négligeant toutes les relations de l’économie avec l’extérieur. Cette hypothèse est bien sûr une
simplification, aucun pays n’ayant jamais été totalement coupé de l’extérieur. En réalité, la
seule économie réellement fermée sur elle-même est l’économie mondiale. En outre, le
développement de tout pays s’établit par de multiples échanges internationaux qui couvrent
des domaines extrêmement vastes. Ces échanges ne se limitent à des flux de marchandises
(biens et services) mais concernant aussi des activités telles que celles des banques, des
assurances et de manière générale des mouvements de capitaux. Par conséquent, une
compréhension de l’équilibre macroéconomique national exige une intégration des échanges
internationaux dans les champs d’analyse afin de construire une représentation de l’équilibre
macroéconomique dans une économie ouverte.
2
Robert A. Mundell (1961), Prix Nobel 1999 et John M. Fleming (1962)
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
La balance des paiements est le compte qui retrace tous les paiements effectués entre les
agents résidents d’un pays et les non-résidents au cours d’une période donnée. Ces paiements
sont la contrepartie de flux réels ou financiers et donnent lieu à des entrées ou des sorties de
devises.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Les trois dernières rubriques constituent ce qu’on appelle la balance des invisibles. Les
opérations qu’ils enregistrent sont en effet immatérielles, donc invisibles lors de leur passage
à la douane.
B. Le compte de capital
Il enregistre les transferts entre états et les transactions portant sur les brevets. C’est dans ce
compte que sont enregistrés les transferts de capitaux et les acquisitions d’actifs non
financiers. Il ne jouera qu’un rôle secondaire dans nos théories de l’économie ouverte.
C. Le compte financier
Il enregistre toutes les opérations financières, ce qui assez vaste. Une typologie utile consiste
à isoler le compte avoirs de réserves et de regrouper les quatre autres. Les quatre premiers
postes correspondent donc aux flux financiers hors avoirs de réserves. Il s’agit :
• des investissements directs : prises de contrôle d’entreprises à l’étranger,
investissement dans la création ou le développement d’une filiale ;
• des investissements de portefeuille : actions et obligations ;
• des « autres investissements » : prêts, crédits commerciaux ;
• des produits financiers dérivés : primes sur options, intérêts sur swaps.
Le compte avoirs et réserves enregistre les opérations sur les avoirs de réserve. Il s’agit là des
opérations qui portent sur les devises, l’or monétaire et tous les actifs que les banques
centrales peuvent utiliser comme réserve. Ce compte est essentiel parce qu’il nous renseigne
sur l’évolution d’une des composantes de la masse monétaire, comme nous le verrons dans le
chapitre suivant.
Le solde de la balance des paiements est toujours nul. Si l’on désigne par BP la balance des
paiements, BTC, la balance des transactions courantes et BK la balance des capitaux, on a :
FG = FHD + FI = B, JK?C FHD = −FI
Pour saisir les conséquences des échanges internationaux sur l’équilibre intérieur, il nous faut
intégrer l’équilibre de la balance des paiements au modèle IS-LM. Le niveau d’équilibre de la
BTC est fonction du revenu national de sorte que BTC = BTC (Y). Les mouvements de
capitaux sont fonction du niveau du taux d’intérêt de sorte que BK = BK (i).
BTC
BTC 2
BTC 2
A B
BTC 1
BTC 1
Y1 Y2 BK1 BK2 BK
D i2 C
i2
i1 i1
Y1 Y2 BK1 BK2 BK
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Il s’en suit donc que la BP peut s’écrire de la manière suivante : BP (Y, i) = BTC (Y) + BK (i)
= 0 soit BTC (Y) = BK (i). Cependant rien n’indique a priori que les couples (Y, i)
correspondant à l’équilibre de la BP coïncident avec les couples (Y, i) caractérisant l’équilibre
interne. La BP peut se construire à l’aide des 4 schémas précédents.
La balance des paiements est ainsi par construction toujours en équilibre : le montant de la
position monétaire extérieure (variation en avoirs et réserve) est égal en valeur absolue, mais
de signe opposé, au solde de la balance globale aux erreurs et omissions près. De plus, en
économie ouverte, toute modification du cours de la monnaie va entrainer une modification
des coûts qui à leur tour modifieraient le niveau du taux d’intérêt.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
1$ = 1€ A B
T
1$ = 0,85€
C D
1$ =0,77€
60 100 130
Au taux de 1$ = 0,77€ la demande de $ est excédentaire par rapport à l’offre. L’offre s’élève à
60 et la demande est 130. Les échanges d’euros contre des dollars ne peuvent avoir lieu pour
ce niveau de taux de change. L’excédent de la demande de sur l’offre peut être résorbé par
une évaluation du taux de change. Pour un taux de 1$ = 1€ nous avons la situation inverse car
l’offre est supérieure à la demande. Le taux de change aura tendance à baisser pour résorber
l’excédent de l’offre sur la demande. Finalement, le taux de change d’équilibre se fixera au
point T où on a 1$ = 0,85€. Toute modification de l’offre ou de la demande de devises
entraine une modification du taux de change. Or toute modification du taux de change
correspond à une modification de l’équilibre de la BP. Si la BTC est déficitaire, la demande
de devises pour effectuer des règlements extérieurs sera supérieure à l’offre et la monnaie
nationale aura tendance à se déprécier (dévaluation). A l’inverse lorsque la BTC tend à être
excédentaire, la demande de monnaie nationale par les non résidents est plus importante que
la demande de devise exprimée par les nationaux et la monnaie aura tendance à s’apprécier
(réévaluation).
Le régime de change est le système par lequel la valeur de la monnaie nationale par rapport
aux autres devises est déterminée. Il existe schématiquement deux types de régimes de
change : les régimes de changes fixes et les régimes de changes flexibles.
77
Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Dans un régime de taux de change fixe les autorités monétaires définissent un taux de
convertibilité de la monnaie. D’une manière générale le cours de la monnaie nationale peut
varier dans le respect des marges de fluctuation déterminées à l’avance. Dans un tel régime de
taux de change la courbe BP ne peut se déplacer dans le plan (Y, i) car les autorités ont choisi
le taux de change de la monnaie nationale et s’engagent à prendre les mesures nécessaires
pour le défendre. Ainsi, face à une situation de déficit prolongé de la BP, on procédera alors à
une dévaluation.
Cette théorie dit qu’un même bien ne peut être durablement vendu à un prix différent dans
deux pays. En effet si un produit coutait 3$ aux USA il devrait couter aussi 3$ dans n’importe
quel autre pays. En supposant que le taux de change entre $ et € est 1$ = 0 ,85€ ou 1€ = 1,18$.
Dans ce cas le prix du produit devrait être de 3$ aux USA et de 2,25€ dans un pays
quelconque de l’union Européenne. Si pour une raison quelconque le prix du produit passait à
3,5€ en Europe soit donc 3,5×1,18 = 4,13$ la demande de ce produit par les américains
diminuerait. Les exportations européennes seraient donc réduites et les européens auraient un
intérêt à se procurer le produit aux USA. Le résultat final serait que l’Euro se déprécierait en
proportion de l’accroissement du prix du produit. L’on peut donc dire que si le niveau général
des prix s’élève dans pays à un taux supérieur à celui des autre pays alors sa monnaie sera
dépréciée dans les mêmes proportions. Dans un régime de change flexible, toute variation de
taux de change se traduit par un déplacement de la BP dans un plan (Y, i). Une dépréciation
de la monnaie (une augmentation de taux de change) provoque un déplacement de la BP vers
le bas et à droite. La dépréciation doit favoriser les exportations et freiner par contre les
importations. A l’inverse une appréciation de la monnaie se traduira par un déplacement de la
BP vers le haut et à gauche. La conséquence d’une telle appréciation est que les produits
nationaux seront plus chers à l’étranger et les produits étrangers moins chers. On assistera à
une tendance à la baisse des exportations d’un coté et à la hausse des importations de l’autre
coté.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
i BP’
BP
BP’
Y
Nous connaissons les principales caractéristiques de l’équilibre extérieur, il nous faut
maintenant examiner les relations entre les échanges avec l’extérieur et l’activité économique
interne.
Il s’agira de faire ressortir les liens qui s’établissent entre l’équilibre interne et l’équilibre
externe d’une économie.
A. La courbe IS
La définition de la courbe IS dans le modèle de Mundell-Fleming est la même que dans le
modèle IS-LM en économie fermée. Sa construction repose donc également sur l’équilibre du
marché des biens. On obtient ainsi l’équation de la courbe IS en écrivant l’égalité entre l’offre
et la demande de biens :
= + +!+ L−4
= + + − ,- + ! + L − 4 − M
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
@ E
N= DB + :B + PB + QB − >B − ?
@−A+O @−A+O
Le multiplicateur réel est réduit par la propension à importer. Une partie de l’effet de relance
bénéficie à la production étrangère et non à la production nationale. Le multiplicateur en
économie ouverte est une fonction croissante de la propension marginale à consommer et
décroissante de la propension marginale à importer, nous pouvons désormais affirmer que la
courbe IS sera d’autant plus plate que la propension marginale à consommer sera élevée et la
propension marginale à importer sera faible.
B. La courbe LM
Tout comme la courbe IS, la courbe LM ne subit guère de modifications entre le modèle IS-
LM et le modèle Mundell-Fleming. Sa construction repose sur l’équation d’équilibre du
marché de la monnaie. En reprenant les notations du chapitre précédent, l’égalité entre l’offre
et la demande d’encaisses réelles s’écrit :
>⁄G = = ? N
On peut cependant compléter l’équation de la courbe LM en remplaçant la masse monétaire
par ses contreparties. Elle s’écrit alors :
R + S⁄G = = ? N
La pente de la courbe LM va donc dépendre de la sensibilité de la demande de monnaie à des
fins de transaction au revenu et, surtout, au taux d’intérêt. Ce résultat est le même que dans le
modèle IS-LM en économie fermée. On retrouve également le fait que la position de la courbe
LM dépendra de l’offre d’encaisses réelles. Une augmentation de l’offre d’encaisses réelles
provoquera une diminution du taux d’intérêt quel que soit le revenu d’équilibre initial. Elle
déplacera donc la courbe LM vers le bas.
Il apparaît cependant une nouveauté par rapport à la situation d’une économie fermée. En
effet, l’offre d’encaisses réelles peut varier soit parce que les créances au secteur privé (D)
varient, soit parce que les réserves de devises (R) varient. Cette différence aura son
importance au moment où nous étudierons l’équilibre de l’économie en changes fixes.
L’équilibre global de l’économie est atteint quand tous les marchés sont équilibrés
simultanément. Il faut donc que les marchés des biens, de la monnaie et des changes soient
équilibrés. Si c’est le cas, la loi de Walras prévoit que le marché des titres sera aussi équilibré.
80
Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
i LM
BP’
E
ie
IS
Y
Ye
On retrouve dans ce schéma les trois marchés fondamentaux de l’économie que sont : le
marché des biens et services (IS), le marché de la monnaie (LM) et les échanges extérieurs
(BP). L’équilibre est réalisé sur le point E et simultanément pour les trois marchés pour un
couple (Y, i) unique et pour un taux de change donné. Autrement dit, bien qu’il n’apparaisse
pas explicitement dans la représentation le taux de change est un facteur qui participe à la
définition de l’équilibre global. En régime de taux de change flexible, e (taux de change)
intervient comme une variable d’ajustement des flux avec l’extérieur et la courbe BP se
déplacera suivant son évolution. En régime de change fixe, e est a priori indépendant des
échanges avec l’extérieur et donc la BP ne se déplace pas, les ajustements étant réalisés grâce
à des mesures affectant le taux d’intérêt et la quantité de monnaie.
En régime de change fixe, e n’est pas une variable ajustement ; son maintien à la parité se
présente comme une contrainte. La fixité du taux de change (sa faible fluctuation) impose que
toutes les modifications dans l’équilibre, des relations avec l’extérieur soient compensées
d’une manière ou d’une autre au sein de l’économie. L’analyse doit prendre en compte le fait
que la demande qui s’exprime à l’intérieur du pays comprend désormais deux composantes
supplémentaire : les exportations exogènes et les importations qui doivent être soustraites de
la demande globale intérieure puisqu’elle constitue la consommation des produits étrangers de
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
la part des résidents. A cela il faut ajouter les mouvements de capitaux de sort que l’équilibre
externe puisse être écrite de la façon suivante : BP = X - M(Y) + BK(i).
Il s’en suit que l’équilibre macroéconomique en régime de change fixe peut être exprimé par
le système d’équation suivant :
T=U -
54 = V ,-
/W = L − 4 + /X -
L’équilibre étant définie par l’égalité de ces trois fonctions il n’existe qu’un niveau de
revenue d’équilibre avec l’équilibre de la balance des transactions courantes (BTC). Grâce à
ce modèle l’on peut noter que tout accroissement de la demande intérieur ou du revenu ou
tout accroissement de la quantité de monnaie provoque une détérioration de la BTC. En effet,
les exportations étant données et les importations étant fonction croissante du revenu,
l’accroissement des dépenses publiques se traduira par une tendance à la hausse du taux
d’intérêt intérieur. Or cette élévation du taux d’intérêt qui rend les placements financiers plus
attrayants dans le pays favorise l’entrée massive de capitaux spéculatifs ce qui provoque une
augmentation de la liquidité intérieure. La conséquence sera l’établissement d’un équilibre
pour un niveau plus élevé du revenu et du taux d’intérêt.
Lorsque la demande intérieure s’accompagne de la hausse des prix le résultat est sensiblement
différent. Cela est dû au fait que la hausse des prix intérieurs fait augmenter la demande
d’encaisses de transaction tandis que la demande de spéculation tendra à diminuer. Ceci se
traduit par un déplacement de LM qui provoquera une hausse des taux d’intérêt. La
conséquence finale est que bien que favorisant l’afflux des capitaux, la hausse du taux
d’intérêt provoque une baisse de l’investissement. Le revenu d’équilibre aura donc tendance à
baisser.
Une balance déficitaire des BTC entraine la baisse du cours de la monnaie tandis qu’une
balance excédentaire se traduit par une hausse du cours de la monnaie. L’équilibre de la BP de
change flexible devient BP = X(e) - M (Y, e) + BK(i) et l’équilibre macroéconomique sera
représenté par le système d’équation suivant :
T=U -
54 = V ,-
/W = L −4 , + /X -
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Dans le régime de change flexible l’équilibre macroéconomique est atteint sans qu’il ait
besoin de compenser les excédents et les déficits extérieurs en ajustant le niveau ou le taux
d’intérêt. L’économie est équilibrée grâce aux variations du taux de change. Au total, on peut
penser qu’un régime de change flexible présente un avantage certain par rapport à un système
de change fixe en raison de sa plus grande souplesse. Cependant, dans les périodes
d’instabilité ou on assiste à des fluctuations continuelles des taux de change, l’incertitude
dans laquelle se trouve les agents économiques peut avoir des effets néfastes sur le commerce
extérieur. De plus, les marchés intérieurs sont affectés et les économies déstabilisées par des
fluctuations qui peuvent être largement amplifiées par les mouvements spéculatifs des
capitaux privés internationaux. C’est la raison pour laquelle la plupart des pays ne laissent pas
fluctuer librement le cours de leurs monnaies et que les autorités nationales et internationales
interviennent régulièrement pour limiter les marges de fluctuations de la monnaies.
Même si l’on a à la fois un équilibre interne et externe, il se peut que cet équilibre complet
soit un équilibre de sous emploi. Et comme en économie fermée les pouvoirs publics d’une
économie ouverte mettront en œuvre des politiques expansionnistes pour élever le niveau de
l’activité économique de façon à résorber le chômage. Mais en économie ouverte les
interventions de l’Etat n’ont pas le même impact selon le système de change est fixe ou
flottant. Aussi la lutte contre un déséquilibre interne peut résorber l’équilibre externe et
réciproquement d’où conflits qui posent de délicat problème de choix aux responsables
économiques.
A. La politique budgétaire
En économie fermée la politique budgétaire expansive entraine l’accroissement du revenu et
une élévation du taux d’intérêt. Alors qu’en économie ouverte cette même politique entrainera
un e baisse de la BTC et un accroissement de la BK.
Si la dégradation de BTC est plus importante que l’amélioration de la BK, alors la politique
budgétaire en économie ouverte sera moins favorable qu’en économie fermée. Si la
dégradation de la BTC est moins importante que l’amélioration de la BK alors la politique
budgétaire en économie ouverte sera plus favorable qu’en économie fermée. Le résultat
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
i BP’ LM’
LM
E’’
ie E E’
IS’
IS
Y
Ye
Ye est le revenu d’équilibre à la fois interne et externe mais un équilibre de sous emploi. On
cherchera donc à accroitre le revenu Y. Pour se faire une politique budgétaire expansive est
menée ce qui fait glisser graphiquement IS en IS’ vers la droite. Le nouvel équilibre interne en
E’ correspond à un déficit externe car E’ se situe sous BP ou à droite. Etant en change fixe ce
déficit entraine une sortie de devise donc une contraction de la masse monétaire d’où
graphiquement un déplacement de LM vers la gauche en LM’ jusqu’à ce qu’un nouvel
équilibre complet soit atteint comme c’est le cas en E’’. Ce déplacement de LM entraine une
élévation du taux d’intérêt entre E’ et E’’ : l’effet d’éviction joue encore plus fort ; ce qui
explique que le revenu correspond au pt E’’ soit inférieur à celui obtenu en E’.
La mobilité des capitaux est relativement forte ; dans ce cas la BP est plus élastique
que LM au taux d’intérêt ; sa pente est donc moins forte.
La politique budgétaire expansive pousse graphiquement IS vers la droite jusqu’à IS’ par
exemple. E’ est le nouvel équilibre interne mais il correspond à un excédent externe (E’ est
au-dessus de la BP) lequel va donner lieu à une entrée de devise d’où le déplacement vers la
droite de LM jusqu’à ce que l’équilibre complet soit atteint comme c’est le cas en E’’.
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
L’accroissement du revenu d’équilibre est d’autant plus fort que l’effet d’éviction se trouve
ici réduit par une progression très mesurée du taux d’intérêt.
i LM
LM’
E’
BP
E
ie
E’’
IS’
IS
NB : En économie ouverte et en change fixe la politique budgétaire est d’autant plus efficace
que efficace que la mobilité internationale des capitaux est grande.
B. La politique monétaire
Une politique monétaire expansive faisant déplacer LM vers LM’ entraine le déplacement de
l’équilibre de E vers E’. Cette situation correspond à un déficit extérieur (E’ est sous BP) ce
qui engendre des sorties de devises et une contraction de la masse monétaire. Ce qui fait
déplacer à nouveau LM’ vers LM et l’équilibre E’ vers E revenant au point d’équilibre initial.
Cela indique qu’il n’y a aucune progression du revenu.
i LM
LM’
BP
E
ie
E’
IS’
IS
Y
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Le résultat est le même que la pente de BP soit plus forte ou moins que celle de LM.
NB : En économie ouverte et en régime de change fixe la politique monétaire n’est d’aucune
efficacité.
A. La politique budgétaire
Comme dans le cas précédent il convient de prendre en compte le degré de mobilité
internationale des capitaux.
La mobilité de capitaux est relativement faible (la pente de plus forte que celle de
LM). Dans ce cas la politique budgétaire expansionniste pousse graphiquement IS vers la
droite en IS’. Le nouvel équilibre interne E’ correspond à un déficit externe. Il y a par
conséquent dépréciation de la monnaie nationale (baisse du taux de change). Les exportations
sont encouragées et les importations freinées. La BP se déplace donc vers la droite et IS’ se
déplace aussi vers la droite en IS’’. Ce double mouvement se produit jusqu’à ce que
l’équilibre complet soit atteint. On constate que la politique budgétaire entraine un
accroissement substantiel du revenu, même si l’augmentation du taux d’intérêt gène
l’investissement.
BP BP’
i
LM
E’’
E’
ie
E
IS’’
IS’
IS
La mobilité des capitaux est relativement forte (la pente de BP est moins forte que
celle de LM). La politique budgétaire expansive induit un déplacement de IS vers IS’ ce qui
fait passer l’équilibre du point E à E’. Il y a un excédent car E’ est au dessus de BP. Cela se
traduit par une appréciation de la monnaie nationale hausse du taux de change). Les
exportations seront donc découragées et les importations boostées (donner de la vigueur). La
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
balance des paiements se déplacera vers la gauche et le haut et IS’ vers la gauche et le bas
pour aller en IS. L’équilibre complet est atteint quand l’on passe de E’ à E’’. L’augmentation
du revenu s’en trouve globalement contrariée.
i
LM
E’
E’’ BP’
ie BP
E
IS’
IS’’
IS
B. La politique monétaire
i LM
LM’
E
ie E’’
E’
IS’
IS
BP’
BP
Y
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Cours de Macroéconomie - Licence II SEG
Conclusion
Lorsque l’on adapte le modèle IS-LM au contexte d’une petite économie ouverte, on est
amené à nuancer et compléter les résultats obtenus en économie fermée. D’abord, l’efficacité
des politiques économiques dépend du régime de change en vigueur. Une même politique
efficace dans un régime de change donné peut devenir totalement inefficace dans un autre.
La politique budgétaire est ainsi particulièrement efficace en changes fixes mais totalement
inefficace en changes flexibles parce que ses effets sont neutralisés par l’appréciation de la
monnaie nationale. A l’inverse, la politique monétaire est inefficace en changes fixes parce
que l’augmentation des crédits intérieurs est neutralisée par la diminution des réserves de
changes. Elle est en revanche particulièrement efficace en changes flexibles parce qu’elle
provoque une dépréciation de la monnaie nationale qui relance les exportations nettes. La
dévaluation est un troisième instrument de politique économique qui n’est disponible par
définition qu’en changes fixes. Ses effets sont comparables à ceux d’une politique monétaire
pratiquée en changes flexibles. Elle est donc efficace.
Toutes ces conclusions doivent être nuancées parce qu’elles ne sont valables que dans le cas
d’une petite économie ouverte et en présence d’une mobilité parfaite des capitaux. Si
l’économie est suffisamment grande pour influencer le revenu et le taux d’intérêt du reste du
monde, elle retrouvera une certaine efficacité de ses politiques économiques quel que soit le
régime de change en vigueur. En revanche, le régime de change affectera l’efficacité relative
des différentes politiques.
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Références Bibliographiques
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