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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah  

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion- Fès

COURS :

Economie monétaire
et Techniques bancaires

Présenté par Pr. Mustapha BOUACHOUCH

1
Chapitre 1. Monnaie : Définition, nature et mesure

La monnaie : «est un instrument de paiement indéterminé, général et immédiat ».


 Indéterminée:
Indéterminée elle permet de payer n’importe quelle achat (bien ou service);
 Général:
Général elle est accepté en tout lieu, par tout le monde et en tout temps pour le
règlement des achats et les dettes;
 Immédiat:
Immédiat elle permet de régler instantanément et de manière définitive les achats et les
dettes.

2
 Fonction de compte
 Fonction de paiement
 Fonction de réserve de valeur

1- La monnaie est une unité de compte


 La monnaie est une unité de mesure qui permet d’exprimer la valeur des différents biens
en une seule unité.
 Dans une économie de troc : La valeur d’un bien est exprimée par rapport aux autres
biens, on parle de prix relatifs, ainsi si on a n biens, on a :
rapports d’échange (prix relatifs).
Dans l’échange monétaire: Si parmi ces n biens un va jouer le rôle de la monnaie, c-à-d la
valeur de tous les biens va être exprimée par rapport à ce numéraire, on a:
n-1 prix absolus.

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Exemple1: Calculez le nombre des prix relatifs et les prix absolus ?

Pour acheter… (en ligne) A B C D


 il faut… (en colonne)
A x 46,01 17,79 4901
B 0,021 x 0,38 106
C 0,056 2,58 x 275,5
D 0,0002 0,009 0,003 x

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Exemple 2:
Si vous avez 100 biens, calculez le nombre des prix relatifs et les prix absolus ?

Prix relatifs

Prix absolus

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2- La monnaie est un moyen de paiement

La monnaie est un bien intermédiaire qui permet de dissocier les opérations d’achat et de
vente.
 Dans un système de troc les opérations d’achat et de vente sont confondues et l’échange
ne peut avoir lieu que s’il y a double coïncidence des besoins: L’agent doit trouver
quelqu’un qui soit prêt à lui vendre les biens et qui accepte en échange les biens dont l’agent
dispose. Cette double coïncidence risque d’être exceptionnelle: risque de blocage dans
l’échange.
 La monnaie: l’équivalent générale= tous les biens s’échangent contre la monnaie qui, à
son tour, s’échange contre des biens.  cette échange est assuré par le cours légal: la
monnaie ne peut être refusée dans les paiements.

 Ainsi l’introduction
l de la monnaie comme un intermédiaire dans les échanges permet de =
Scinder l’opération de troc en deux + Disparition du problème de la double coïncidence.
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3- La monnaie est une réserve de valeur
C’est la capacité de transférer le pouvoir d’achat dans le temps. La monnaie représente un lien
entre le présent et le futur, c’est un instrument d’épargne:
• Epargne monétaire: non-rémunéré (garder l’argent en dehors du circuit économique)
• Epargne financier: rémunéré (actions, obligations…)

Selon Keynes, trois motifs poussent les agents économiques à détenir de la monnaie :
•Motif de transaction: détention dans un délai bref pour payer les achats courants ;
•Motif de précaution: détention pour faire face à d’éventuelles grosses dépenses ultérieures
que le revenu courant ne serait pas capable de financier ;
•Motif de spéculation: détention placées sur des actifs dont on attend une appréciation de la
valeur ou mises en réserve en attente de conditions de placement favorables.

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Il est à noter que certains biens ou actifs (terrains, actions, obligations, etc.) peuvent remplir la
fonction de réserve de valeur.

Exemple: Un bien immobilier constitue une réserve de valeur puisqu'il peut être acheté
aujourd'hui et revendu dans le futur en procurant un pouvoir d'achat à son détenteur

L’avantage de la monnaie/ Actifs ? Liquidité


 Seule la monnaie est parfaitement liquide, les autres actifs sont plus ou moins négociables et
leur liquidité est donc conditionnelle et exposée à des variations de valeurs en fonction de
l'équilibre du marché tandis que la monnaie conserve sa valeur nominale.
Toutefois, en cas d’inflation et de crise économique la monnaie ne conserve sa valeur réelle
(pouvoir d'achat) que si les prix sont stables.

Comment calculer la valeur réelle de la monnaie ?

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• La valeur nominale d’une monnaie ne change jamais. 1 DH vaut toujours 1 DH. En revanche, sa
valeur réelle,
réelle c’est à dire son pouvoir d’achat (quantité de biens et services qu’elle permet de se
procurer) varie avec le temps  il est impossible de comparer deux sommes exprimées en DHS à
Valeur deux
no min
datesale
différentes.
Valeur réelle 
coefficient multiplicateur des prix

Exemple

Si entre 2010 et 2018 l’ensemble des prix des biens et service est multiplié par 2, la valeur de DH
est divisée par 2. Un DH de 2010 a donc une valeur deux fois plus élevée qu’un DH de 2018.
Pour convertir les DHS de 2018 en DH de 2010, il suffit donc de diviser les DHS de 2018 par deux.
La valeur réelle d’un DH de 2018 est donc égale à ½ DH de 2010
Valeur no min ale
 si l’on dispose de l’indice des prix :
Valeur réelle   100
indice des prix

On peut utiliser l’indice des prix à la consommation (IPC) : L’IPC est la mesure du coût du
panier des biens et services achetés. Il nous indique l’évolution de coût de la vie: Si l’IPC
augmente le coût de la vie aura augmenté.
9
Exemple

Pour mesurer l’inflation, l’HCP utilise IPC


10
 La monnaie abstraite
 La monnaie marchandise
La monnaie métallique
La monnaie fiduciaire
La monnaie scripturale
La monnaie électronique

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La monnaie abstraite
Dans les sociétés primitives (où l’homme s’adonnait à des activités destinées à satisfaire la quasi
totalité de ses besoins) la seule forme d’échange était = le troc. C’est l’opération élémentaire
d’échange d’une marchandise contre une autre.
Dans ces sociétés : l’échange n’était pas une nécessité. Il ne concernait que le surplus.
Avec l’augmentation du nombre de biens, le troc devient une opération difficile :
• Il faut que les désirs des uns et des autres coïncident.
• L’indivisibilité de certains biens.
• Le problème de la détermination des termes de l’échange.
 Nécessité de trouver un bien qui peut jouer un rôle d’un intermédiaire unique de l’échange :
c’est la monnaie marchandise.

La monnaie marchandise

La monnaie sous son aspect primitif a pris la forme d’une marchandise: pièces de tissus,
coquillages, bétail, moutons, sel, thé…
Ce type de monnaie a fini par révéler ses limites : elle est pondéreuse, périssable et non homogène.
 La découverte des métaux a permis le passage à une autre forme de monnaie : la monnaie
métallique : les marchandises sont remplacées par le fer, cuivre, le bronze, l’or, l’argent. 12
La monnaie métallique

650 av. J.C: la monnaie métallique a été fabriqué sous forme de petits lingots de métaux
précieux de même poids, même forme et une marque identique:
 Au début:
début les principaux métaux utilisés étaient le bronze et le cuivre.
 Ensuite:
Ensuite un système bimétallique= les principaux métaux utilisés étaient l’or et l’argent
Avantages : la monnaie métallique est durable, divisible et de faible encombrement.
Inconvénients :
 Hétérogénéité de la monnaie métallique : les métaux étaient transformés en pièces
librement: il n’y a pas de monopole dans leur fonte et leur frappe  composée de pièces et
de lingots de provenance diverse  qualité et valeur de la monnaie inégales  les agents
économiques gardent la bonne monnaie et utilisent la mauvaise dans les paiements = la loi
de Gresham, « la mauvaise monnaie chasse la bonne ».
 Pillage liés au transport de l’or.
l’or

 La monnaie métallique devient insuffisante pour les besoins de l’économie  Création de


billets de banque. 13
La monnaie fiduciaire: billets de banque et monnaies divisionnaires
L’acceptation de ces monnaies repose sur la confiance (du latin fiducia : confiance).

Les billets de banque

Les billets de banque sont des coupures émises par la banque centrale
Avant 1914:
1914 tous les billets sont convertibles en or. Les monnaies sont définies par un poids d’or.
Après 1914,
1914 les Etats abandonnent progressivement le régime de l’étalon or. Le stock d’or
détenu par les banques est insuffisant pour faire face aux demandes de conversion. Les billets sont
devenus inconvertibles en or.
 Le billet de banque est doté du cours légal et du cours forcé :
• Cours légal: le créancier a l’obligation légale d’accepter le billet en paiement de sa dette;
• Cours forcé: inconvertible en or.

Les monnaies divisionnaires

Les monnaies divisionnaires sont des pièces métalliques généralement émises par le trésor,
jouant le rôle d’appoint dans les transactions. Elles représentent un faible pourcentage de la
masse monétaire. 14
La monnaie scripturale

La monnaie scripturale: la monnaie ne circule pas matériellement. Elle est transférée par
écritures d’un compte à un autre. Autrement dit, c’est l’ensemble des comptes à vue gérés par les
institutions financières (banques, postaux, …).
 «à vue»: les avoirs sont disponibles à tout moment pour un retrait de billet.
Les principaux instruments de la monnaie scripturale sont:
 Le chèque:
Le chèque est un ordre de paiement: le titulaire d’un compte bancaire donne l’ordre à son
banquier de payer sans délai une somme déterminée au bénéficiaire.
Le chèque est un ordre de virement: le bénéficiaire est lui-même tireur,
 Le virement: Ordre donné par le titulaire d’un compte à son banquier de transférer à une date
déterminée une somme déterminée de son compte à celui du bénéficiaire.
 La carte bancaire: elle permet de faire des retraits de billets auprès des distributeurs
automatiques + l’ordre de virement entre le titulaire du compte et celui du commerçant dans une
opération d’achat.
 Les effets de commerce : titres de crédit.
 Les prélèvements 15
La monnaie électronique

La monnaie électronique : une valeur monétaire de nature électronique et stockée sur un


support, que ce soit un objet à ranger dans sa poche (par exemple carte à puce, fonction
intégrée à un téléphone portable, etc.) ou un compte sur internet.
La monnaie électronique = pièces + billets de la monnaie fiduciaire, sous forme
électronique. Donc, elle doit être utilisable directement, sans avoir besoin de donner des
instructions à son banquier et sans avoir besoin de prélever les sommes sur un compte
bancaire : les unités de monnaie électronique sont transférées directement du porte-
monnaie électronique du client à la caisse du commerçant - à condition d'avoir les
équipements nécessaires pour cela.
La monnaie électronique se rapproche donc plus, dans son usage, de la monnaie "fiduciaire"
(les pièces métalliques et les billets) que de la monnaie "scripturale" (les sommes détenues
sur les comptes bancaires, qui nécessitent de donner des instructions à son banquier pour
pouvoir les transférer).
16
Chapitre 2: LA CREATION MONETAIRE

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Introduction

 La création monétaire est la mise en circulation d’une nouvelle quantité de monnaie dans
le circuit des échanges économique et non la substitution d’une forme de monnaie à une autre.
Elle augmente la monnaie en circulation dans l’économie (masse monétaire).
 La création monétaire est l’apanage des banques commerciales, de la banque centrale et
du Trésor public
 Les contreparties de la création monétaire:

La monnaie est représentative de l'ensemble des biens économiques qui circulent dans
l'économie: il y a inflation (excès de monnaie) ou déflation (moins de monnaie que de biens).
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Section 1 Les agrégats monétaires

Les agrégats monétaires (AM) sont des indicateurs qui mesure la quantité de monnaie en
circulation dans une économie. ∑ Monnaie en circulation=la masse monétaire.

On peut distinguer 3 agrégats de monnaie (M) et 3 agrégats de placements liquides (PL).

La liquidité de l’économie = M3+ ∑PL

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Les agrégats de monnaie (M) : ils sont les avoirs ayant une caractéristiques émis (système
bancaire, Trésor, services des chèques postaux) + les actifs aisément substituables à la
monnaie émis par les banques et la Caisse d’Epargne Nationale,
L’agrégat M1: regroupe les moyens de paiements utilisables dans le règlement des
transactions. Il s’agit des :
 Monnaies divisionnaires
 Billets émis et mis en circulation par la BAM;
 Comptes créditeurs à vue ouverts auprès les banques, le Trésor et le service des
chèques postaux.
L’agrégat M2 : regroupe M1+ les avoirs à vue qui ne peuvent être mobilisés par émission de
chèques. Il s’agit des :
 Avoirs en comptes sur carnets auprès des banques ;
 Avoirs en comptes sur livrets chez la Caisse d’Epargne Nationale (CEN)..
L’agrégat M3 : regroupe M2 + les placements, auprès des banques, ayant une échéance
fixe mais pouvant donner lieu, sans risque de perte en capital, à la création d’instruments de
paiement. Il s’agit des :
 Comptes à terme
 Bons de caisse
 Certificats de dépôt. 20
Les agrégats de placements liquides (PL) : les PL constituent une réserve de pouvoir d’achat
rapidement mobilisable en instruments monétaires.
L’agrégat PL1 : comprend tous les actifs constitués par auprès d’entités autres que les banques (État,
sociétés de financement et entreprises non financières) et pouvant être aisément transformés en
instruments monétaires. Il est composé des:
 Bons du Trésor négociables
 Billets de trésorerie
 Bons émis par les sociétés de financement
 Titres émis par les OPCVM contractuels (Organisme de Placement Collectif en Valeurs
Mobilières)
L’agrégat PL2 : Il est constitué des titres émis par les OPCVM monétaires. Il est composé
essentiellement de titres du marché monétaire, à durée de vie très courte (moins d'un an) :
Dans la majorité des cas sont des dettes émises par :
 L'Etat,
 Les sociétés de financement
 Les grandes sociétés
Les agrégats PL3 et PL4: Ils sont constitué des titres émis, respectivement, par:
 Les OPCVM obligations (court, moyen et long terme)
 Les OPCVM actions et diversifiés,
21
Section 2 Les mécanismes de la création
monétaire
Introduction

Il y a création de monnaie  lorsque les agents financiers (banques, Banque Centrale,


Trésor) transforment les créances en moyens de paiement:
« Les crédits font les dépôts »  les crédits consentis par les banques leur reviennent
sous forme de dépôts.

Exemple: Un client (X) demande un crédit de sa banque (B) d’un montant de 10 000 DHS
pour consommer ou investir.
En créditant son compte de la somme demandée, la banque crée de la monnaie  Le
client reçoit donc de la monnaie et la banque disposera d’une créance

La création monétaire se produit donc lorsqu’une banque monétise une créance.


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Le mécanisme de la création monétaire met en œuvre deux documents comptables : le
compte client et le bilan de la banque.

Bilan de la banque est un document qui établit l’équilibre entre:


L’Actif : ce qu’elle a
Le Passif : ce qu’elle s’est engagée à financer

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Compte client établi par la banque (nous ne parlons pas ici du compte que le client tient
chez lui) est un document qui présente l’équilibre des :
Débits : ce que le client doit à d’autres agents économiques
Crédits: ce que le client reçoit

 L’entreprise « X » utilisera les 10 000 DH pour effectuer des règlements.


 Le remboursement du crédit entraîne une destruction de la monnaie.

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La création monétaire fait intervenir trois principaux acteurs:
 Par la banque: nous allons analyser la création monétaire à l’échelle
d’une seule banque
de deux ou plusieurs banques
d’un système bancaire hiérarchisé

 Par la banque centrale: Elle détient le monopole de l'émission de la monnaie de base


(les billets de banque).
 Par l’Etat :
Il assure la valeur de la monnaie de base en acceptant (voire en exigeant) qu'on
l'utilise pour payer ce qu'on lui doit (impôts, etc.) ou ce qu'on doit à autrui (cours légal
voire cours forcé).
Il assure indirectement la valeur de la monnaie créée par les banques.
Il assure la confiance générale en s'abstenant d'abuser de ses pouvoirs (forcer la
banque centrale ou les banques à lui verser de la monnaie qu'elles émettent) 25
A- La création monétaire à l’échelle d’une seule banque

Deux types d’opérations sont envisagées:


les opérations donnant lieu à une création monétaire définitive
les opérations donnant lieu à une création monétaire provisoire

1.Les opérations donnant lieu à une création monétaire définitive


Il y a création monétaire définitive (variation positive de masse monétaire) lorsqu’une banque
effectue avec un agent non financier: a) l’achat d’un actif réel ou b) l’acquisition de devises:
a- L’achat d’un actif réel
Une banque achète un bien immeuble à un particulier X et le régler en créditant son compte.
Supposant que la valeur de l’immeuble = 100.
TAF: Etablir les documents comptables?

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b- L’acquisition de devises
La même banque peut procéder à l’acquisition de devises chez un autre particulier du même
montant.
TAF: Etablir les documents comptables?

 Dans les deux cas, il ya création monétaire définitive car elle sera suivie ni de remboursement,
ni de destruction de la monnaie mise en circulation.
 On dit qu’il y a création monétaire: monétisation d’un actif non monétaire (devises ou
immeuble) = La banque a acheté quelque chose qui n’était pas monétaire et il l’a transformé en
quelque chose de monétaire. C’est l’acquisition qui fait le dépôt.

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2. les opérations donnant lieu à une création monétaire provisoire
Il y a création monétaire provisoire lorsqu’une banque effectue avec un agent non
financier l’une des opérations suivantes: a) l’accord de crédit b) l’achat d’un titre financier
c) l’escompte d’un effet
a- l’accord de crédit (ou découvert)
Supposons qu'une entreprise demande un prêt de 100 à la banque.
TAF: Etablir les documents comptables?

 Cette opération représente à la fois:


Une dette pour l’entreprise (inscrite au passif)
Une créance pour la banque (inscrite à l’actif).
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b- L’accord d’une avance
Le client X ait reçu une avance de 10 000 dirhams sur son compte courant de sa banque B.
Il utilise en partie cette somme pour payer un fournisseur (Y) à qui il doit 8000 dirhams.
TAF : établir les écritures comptables de la banque et du client X

c- L’achat d’un titre financier ou l’escompte d’un effet


Une entreprise escompte sa traite auprès de sa banque en la lui vendant à 100 avant l’échéance.
TAF : établir les écritures comptables de la banque et du client X

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REMARQUES :
1- La monnaie reste dans le même circuit bancaire alors il n’y a pas de fuite: la monnaie créée
circulera d’un compte à un autre dans la même banque par des simples virements
2- A l’échéance le souscripteur de l’effet rembourse la banque,  la monnaie émise auparavant est
alors détruite :  Ceci ne signifie pas que la monnaie créée disparait de la circulation car les
opérations bancaires donnent lieu à un flux discontinu de prêts et de remboursements.
3- L’absence de fuites vers d’autres circuits bancaires rend  la création monétaire illimitée.
4- La création monétaire implique aussi bien le passif que l’actif des banques:
 Le passif retrace la monnaie créée
 L’actif retrace les causes de sa création

5- Les banques ne créent que de la monnaie scripturale, appelée monnaie bancaire: Elles créent de la
monnaie ex nihilo par simple jeu d’écriture 30
4- La banque crée de la monnaie chaque fois qu’elle monétise un actif. Cependant, on dit que la
banque détruit de la monnaie quand elle procède :
 A la vente d’un actif réel ou des devises,
Au remboursement d’une avance, un effet de commerce ou un crédit par le débiteur.
A la différence de la création monétaire, la destruction monétaire est toujours définitive

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B- La création monétaire à l’échelle de deux ou plusieurs banques

A l’inverse du cas de l’existence d’une seule banque où la création monétaire est illimitée  le
système bancaire est généralement composé de plusieurs banques : la création monétaire se trouve
face au risque de fuite entre les différents circuits bancaires : une monnaie créée par une banque
peut se retrouver dans les comptes des autres banques.
Exemple : Un client X achète à un fournisseur Y un produit. Pour payer son fournisseur, le client
X demande à sa banque de lui faire un virement:
 Si X et Y sont des clients de la même banque: l’ordre de virement est matérialisé par un simple
jeu d’écriture qui crédite le compte de Y et débite celui du X  Le circuit de ladite banque ne subit
alors aucune fuite.
fuite
 Si non: le virement donnera lieu à une fuite de la banque de X vers la banque de Y.
 La multiplication des fuites pose à la banque un problème de trésorerie: contrainte d’équilibre du
bilan.  il faut organiser des séances quotidiennes de compensation entre eux pour le règlement
de leurs dettes respectives.
 La monnaie que gardé par la banque après avoir compensée toutes ses fuites constitue sa part de
marché: Plus cette part est grande, plus ses marges de manœuvre à l’égard des autres établissements
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sont larges.
C- La création monétaire à l’échelle d’un système bancaire hiérarchisé

 Au sommet d’un système hiérarchisé, on trouve une banque centrale qui a pour fonctions :
 Contrôler l’activité des banques afin d’assurer l’application de la politique monétaire ;
 L’émission de la monnaie centrale
 Cette monnaie est parfaitement substituable avec les dépôts bancaires: Lorsque les clients
convertissent leurs dépôts chez la banque en billets,  il se produit une fuite qui affecte les
circuits bancaires. Ces fuites pèsent sur la trésorerie bancaire et le besoin de refinancement qui
en résulte  Enfin: réduction des marges de manœuvre des banques et de leurs parts dans le
marché.
 En plus de la monnaie interne (émise en contrepartie de l’endettement des agents non
financiers)  nous trouvons la monnaie externe qui résulte des :
 Avances accordées par la banque centrale au Trésor
 La conversion des devises étrangères en monnaie nationale.
Ces deux dernières formes de la création monétaire constituent une richesse nette pour une nation
car elles accroissent les moyens de paiement des entreprises et des ménages. 33
D- La création monétaire par le Trésor

Le trésor est une institution financière qui remplit les fonctions financières de l’Etat. Il contribue à
deux forme de création monétaire:
 La création directe de la monnaie
 La création indirecte de la monnaie
1- La création directe de la monnaie par le Trésor
A l’instar des banques, le Trésor émet la monnaie scripturale et gère un ensemble de dépôts:
 Avoirs des entreprises non financières et des ménages auprès du Trésor ;
 Les fonds des entreprises et des particuliers auprès des comptables publics ;
 Les dépôts dans les CCP (compte chèque postal), à l’exclusion des avoirs des
intermédiaires financiers.
 Le Trésor crée de la monnaie chaque fois que l’Etat paie ses dettes envers les agents non
financiers détenteurs de comptes à vue auprès des CCP ou du Trésor.  La conversion de ces
avoirs en monnaie fiduciaire ou en dépôts bancaires aboutit à des fuites en dehors du circuit du
Trésor  ce qui l’oblige à chercher la liquidité pour rééquilibrer sa trésorerie.
 Le règlement des opérations avec les établissements bancaires se réalise par le crédit ou le débit
34
de compte courant à la banque centrale.
2- La création indirecte de la monnaie par le Trésor
Pour financer le déficit budgétaire, le Trésor peut soit demander une avance à la BC, soit
émettre des titres publics.
Ces avances de la BC peuvent prendre la forme de :
 Facilités de caisse ;
 Avances conventionnelles ou extraordinaires ;
 Mobilisation des traites douanières et des obligations cautionnées.

35
E- La création monétaire par la Banque Centrale

 L’ensemble de la monnaie émise par la BC s’appelle la base monétaire.


monétaire Elle est constituée
de deux composantes :
 Les billets et la monnaie divisionnaire
 Les réserves monétaires (de la banque + du trésor chez la BC)

Ces réserves ne circulent pas et ne font pas partie de la masse monétaire. Dans ce cas, il y a
seulement augmentation de la liquidité bancaire et non émission de la monnaie directement.
L’émission est une création avec mise en circulation dans le public.

EMISSION= CREATION + CIRCULATION

 La base monétaire est approximativement équivalente  au passif de la BC.


 La base monétaire est un concept très important en matière de toute politique visant à
contrôler l’expansion de la création monétaire et par la relation de proportionnalité qui le
lie avec la masse monétaire dans son ensemble.
36
 La BC crée de la monnaie lorsque:
 Elle procède à l’achat des devises et au refinancement des banques
 Le Trésor recourt à l’institut d’émission pour le financer.

 A l’image des banques, le bilan de la BC est comme suite:


 PASSIF: retrace la monnaie créée
 ACTIF: retrace les causes de sa création

ACTIF PASSIF

- Réserves de change (or + devises) - Monnaie en circulation :billets


- Refinancement - Réserves des banques: RO+ RE

37
Section 3 Multiplicateur et Diviseur de crédit

1. Multiplicateur de
crédit
 Le multiplicateur de crédit est un outil d’analyse qui permet à partir des réserves
excédentaires dont dispose une banque de calculer le montant global des crédits
pouvant être distribué.
 Selon la théorie du multiplicateur de crédit, chaque fois que le système bancaire dispose
de réserves excédentaires, il doit les distribuer sous formes de crédits jusqu’à leur
épuisement total.  « Les crédits font les dépôts qui font les crédits»

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La multiplication de crédit est un processus qui composé de plusieurs vagues de crédits
successifs :
Etape 1:
1 Un AE dispose dans une banque 1000 dhs (billets). À partir de ce dépôt, la banque
peut créer une grand quantité de monnaie scripturale (MS) :
 Le total de la MS créée est : 1000

Etape 2: La banque gèle 20% de réserves obligatoires et elle octroie un crédit de 800 à une
entreprise.
*La BC impose aux banques de déposer chez elle dans un C.C. non rémunéré une fraction des
dépôts restant en monnaie centrale  r = Réserves Obligatoires/Dépôts
Le total de la MS créée est : 1000+1000* (1-20%)=1800

Etape 3 : L’entreprise paye par chèque son fournisseur, qui par la suite dépose son chèque à la
banque, celle-ci retient 20% de réserves et prête le reste à un client = 640 (=800*80%)
 Le total de la MS créée est: 1000 + (1000 x 80%) + 1000 x (80%)2 =1800+640=2440
39
Etape n : Le total de la MS créée à l’étape « n » est :
1000 + 80%(1000) +………+ (80%)n(1000) = 1000 [1/(1-80%)] = 1000 x 5 = 5000
 1/(1-80%) : le multiplicateur (K)
 (1-80%) : la réserve (r)
 K = 1/r =1/5 : la MS a été dans la proportion de 5 contre 1

 Le total de la MS créée est :


M= k RE (M: monnaie crée; RE = dépôt initial)

Si r (tend vers 0), le multiplicateur (tend vers l’infini)  la banque aurait un pouvoir
illimité de création monétaire (en MS).
Le multiplicateur indique le maximum potentiel de création de monnaie qui n’est pas
nécessairement atteint.

40
Les fuites de la conversion des dépôts en billets

En plus de la fraction «r», chaque montant de crédit alloués est amputé d’un pourcentage de
billets «b»: taux de préférence pour la liquidité (ou taux de fuite en billets)  b = billets /M1 :
M1 = Billets+ monnaie scripturale (billets en circulation + dépôts à vue).

Ce qui se traduira comme suit :


 Une première vague de crédits donnera : (1-r)(1-b)
 Une 2ème vague de crédits : (1-r)²(1-b)²
 Une 3ème vague de crédits : (1-r)3(1-b)3

Si les fuites (r et b) sont importantes  plus le coefficient du multiplicateur sera réduit. Ainsi
le coefficient multiplicateur des crédits est:

Alors la nouvelle monnaie créée sera de: M= k RE avec K =1/ (b+r-rb)

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 D’après cette équation le sens de causalité : va de la base monétaire vers  la masse
monétaire : Si la base monétaire augmente d’une unité  la masse monétaire augmente de
K unités:  Ainsi la BC peut contrôler la croissance de la masse monétaire en contrôlant la
base monétaire.  l’offre de monnaie est exogène : la BC contrôle la Masse Monétaire.
 Le multiplicateur de crédit exige des réserves excédentaires préalables des banques  c’est
la condition et la cause de l’expansion du crédit : les banques redistribuent les réserves
excédentaires sous formes de crédits.

 La réalité: Même si la banque ne dispose d’aucune réserve excédentaire elle doit


distribuer les crédits: Grâce à la disposition des actifs mobilisables la banque peut se procurer
de la monnaie centrale qui lui est nécessaire après l’expansion de crédit,
crédit

42
Exemple

43
Réponse

44
2. Diviseur de crédit

Dans l’hypothèse du diviseur la banque, qui est directement responsable de création monétaire,
constitue des réserves ex post pour pouvoir distribuer de nouveaux crédits. Elle doit disposer
d’une quantité de monnaie centrale, calculée en fonction des fuites
Soit en billets à hauteur de = b. M,
Soit en réserves obligatoires,

Autrement dit:
dit Après avoir créer une quantité supplémentaire M de monnaie en accordant
des crédits, les banques devront se procurer une fraction H de monnaie centrale (Billets+
réserve) pour se financer, la base monétaire devient une division de la quantité de monnaie
mise ne circulation par les banques H = M/D. Sachant que b + r - rb = 1/D

 Le nouveau crédit nécessite ainsi un nouveau refinancement à la banque centrale qui est
évalué à :H
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Exemple :

Réponse:
1-RO=?
RO= DAV*r= 20000*0,05= 10000
RE= R-RO= 1000-1000=0
2- D=? D= 1/(b+r-br)
b=5000/5000+20000=0,2
(b+r-br)= 0,2+0,5-(0,2*0,05)=  D= 1/0,24=4,16
Les banques ont besoin de 4,16 unité pour crée une unité supplémentaire de crédit
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La banque peut accorder des crédits sans avoir la quantité de monnaie centrale (MC)
nécessaire  Mais, il faut qu’elle soit certaine d’obtenir la monnaie centrale dont elle a besoin
et au moment où le besoin se fera sentir.
Le sens de la causalité est ainsi inversé ; c’est la MS qui entraîne la création de la MC.
MC
 C’est la masse monétaire qui détermine la base monétaire  l’offre de monnaie est
endogène:
endogène la BC ne peut pas contrôler la masse monétaire.

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