Cours - Economie Monétaire I - Fichier Etudiant-1

02/10/2019
Licence Fondamentale:
Filière: SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION
Niveau: 2e année / S3
Module :
Economie monétaire et financière -I-
Prof. Abdelhakim QACHAR
Année universitaire: 2019 - 2020
DEVISES
" La différence entre une personne qui réussit et les autres, ce n'est pas un manque de force,
ni de connaissance, c'est plutôt un manque de volonté. " Earl Joseph Wilson
" Celui qui veut réussir trouve un moyen. Celui qui ne veut rien faire trouve une excuse."
Pierre Bellemar
" Tenez-vous à l’écart des gens qui freinent vos ambitions. Les petits esprits font toujours
cela. Les plus grands esprits seuls vous font sentir que vous aussi, vous pouvez devenir
grand. " Léon Trotsky
" La persévérance, c’est ce qui rend l’impossible possible et le possible réalisé. "
Mark Twain
CONSIGNES
 Participation active au dispositif interactif de la formation : Cours & TD ;

 Assiduité et respect de l’autre quelque soit son rang (étudiant ou professeur) ;
 Le polycopié ne remplace pas le cours car ce n’est qu'une matière première,
il faut savoir l’exploiter!!
 Les exemples et les illustrations traités lors des séances de cours contribuent
à mieux maîtriser le contenu de la matière;
 Examen final au terme du semestre.
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Objectif du cours:
 Appréhender la définition de la monnaie, ses formes et ses fonctions;
 Analyser les causes et les conséquences de l’inflation;
 Présenter les agrégats de monnaie et saisir leur importance et leur

évolution;
 Analyser la masse monétaire et ses contreparties;
 Montrer le mécanisme de création monétaire via le multiplicateur et le
diviseur des crédits;
 Présenter le rôle et la structure du système financier
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 1
Sommaire
Introduction La création monétaire

01 04
La monnaie : Le système financier I

02 Histoire et formes
05
La monnaie en circulation : Conclusion

03 les différents agrégats de
06
monnaie et de placements
liquides
Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR
1
Introduction
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Pourquoi étudier l’économie monétaire et financière?

 Apporter les connaissances et le vocabulaire économique de base
concernant la monnaie et la finance - la monnaie semble avoir une
influence importante sur l’inflation, sur les fluctuations
économiques, et sur les taux d’intérêt;
 Fournir aux étudiants de la licence en sciences économiques et
gestion un premier aperçu sur le rôle important de la monnaie, du
système bancaire et de la politique monétaire dans l’économie
nationale et internationale;
 Permettre aux étudiants de suivre l’actualité en la matière surtout
avec la crise économique qu’a traversé l’économie internationale.
Prérequis
 L’étude du module de l’économie monétaire et financière
se base en partie sur celles :
 Du cours d’introduction à l’économie (S1) ;
 Du cours de la macroéconomie (S2).
Problématiques
 Qu’est-ce que la monnaie? Quelles sont ses formes anciennes et

contemporaines?
 Comment peut-on mesurer la quantité de monnaie en circulation
(masse monétaire et ses contreparties)?
 Comment peut-on mesurer l’inflation, analyser ses causes et ses
conséquences
 Quels sont les principaux marchés de capitaux susceptibles de
financer l’économie?
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Bibliographie
 Frederic MISHKIN : « Monnaie, banque et marchés financiers »,

Nouveaux Horizons , 9e édition;
 Kamal Tazi, la monnaie : une approche actuelle de l’économie
monétaire, Editions 1997;
 Jean François Goux, Economie monétaire et financière . 3ème Edition
édition Economica 1998;
 La monnaie & ses mécanismes, D.Plihon, Repères, 2008;
 Gregory Mankiw Macroéconomie, Nouveaux Horizons, 2009.
Webographie
• Banque AL-Maghrib: www.bkam.ma
• Haut -Commissariat au Plan : www.hcp.ma
• Fonds monétaire international : www.imf.org
• fr.wikipedia.org/wiki/Économie_monétaire
FONCTIONS ET FORMES
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DE LA MONNAIE
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I. LA MONNAIE: ESSAI DE DÉFINITION
 Le mot monnaie a des usages variés, mais il se distingue

du numéraire,
 Les économistes définissent la monnaie (également

appelée l’offre de monnaie) comme tout ce qui est
généralement accepté en paiement de biens ou de
services ou pour le remboursement de dettes.

 Le numéraire (ce qu’on appelle communément l’argent liquide)
formé de pièces et billets ne représente qu’une petite partie de la
monnaie.
 La monnaie est donc plus large que le numéraire, mais plus
restreinte que le patrimoine, et différente du revenu :
 Le patrimoine = la monnaie possédée + les autres actifs que sont les
biens mobiliers (voitures, meubles, titres comme les actions ou les
obligations) et les biens immobiliers (terres et immeubles),
 Le revenu correspond à un flux de gains monétaires mesurés par
unité de temps

 D’où , la monnaie = stock et revenu = flux
 le stock d’actifs immédiatement disponible pour acheter

des biens ou des services,
 Deux approches ont tenté d’expliquer les fonction de la

monnaie: la conception fonctionnelle et celle essentialiste
de la monnaie.
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II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

2.1. Approche classique
 Cette approche considère que la monnaie est une marchandise comme
les autres, dont l’intérêt se résume à ses fonctions ou qualités,
 Ainsi les supports monétaires ont en commun:
 Leur validité :
 Leur divisibilité :
 Leur durabilité :

 F.PERROUX donne une excellente définition à la monnaie :
 “La monnaie est un instrument de paiement indéterminé, général et
immédiat”.
 Indéterminé, parce qu’il doit permettre de payer n’importe quelle
dette et d’acquérir n’importe quel bien ou service,
 Général, parce qu’il doit être admis en tout lieu à tout moment par
tout le monde,
 Immédiat,

 Dans cette définition on trouve les trois fonctions
traditionnelles de la monnaie :
 Intermédiaire des échanges ;
 Unité de compte ;
 Réserve de valeur.
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2.1.1. Intermédiaire des échanges :
 C’est la première et la plus importante fonction de la
monnaie, elle évite par son existence les nombreux
inconvénients du troc (voir 5.1).
 La monnaie permet ainsi de fractionner l’échange en deux
temps :
 On cède l’objet à vendre contre de la monnaie ;
 On acquiert le bien désiré grâce à la monnaie.

2.1.2. Unité de compte:
 La monnaie est un moyen permettant :
 D’exprimer la valeur de chaque bien par rapport à une
référence unique, (comme le mètre pour mesurer une
superficie),
 De faire des comparaisons dans l’espace (prix d’un même
bien sur deux marchés différents) et dans le temps
(anticipation des prix).

2.1.3. Réserve de valeur:
 La monnaie est enfin, un instrument d’épargne, ce qui
permet de différer l’utilisation d’un revenu.
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 Cependant, il faut signaler que cette fonction n’est

qu’imparfaitement assurée aujourd’hui en raison de la hausse
des prix (l’inflation) : une même quantité de monnaie n’a pas la
même valeur d’usage à des moments différents.

 À travers la fonction de réserve de valeur:

 La monnaie est considérée comme un actif de patrimoine
et devient une forme que peut prendre la richesse,


 Sous l’angle de leur liquidité, l’analyse économique
distingue trois niveaux d’actifs :
 Les actifs parfaitement liquides, c’est-à-dire ceux qui
permettent d’effectuer des paiements immédiats.

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 Sous l’angle de leur liquidité, l’analyse économique distingue
trois niveaux d’actifs :
 Les actifs non immédiatement liquides, mais transformables
rapidement en monnaie sans risque de perte en capital.
 Ces actifs sont appelés des « liquidités secondaires » :
dépôts à terme, avoirs financiers à court terme tels que les
bons de trésor, …

 Sous l’angle de leur liquidité, l’analyse économique
distingue trois niveaux d’actifs :
 Les actifs les moins liquides, dits « liquidités tertiaires »,
ce sont ceux qui ne sont monétisables qu’avec un risque
de perte de valeur lors de leurs ventes,


2.2. Limites de la conception fonctionnelle
 De nos jours, la monnaie a tendance à perdre sa valeur
dans le temps:
 Sa valeur est fonction du niveau général des prix mais
aussi de la quantité de monnaie en circulation.
 Comment se dégrade notre pouvoir d’achat ?
 Si P désigne le niveau de prix général (prix pondéré de
tous les biens sur le marché),
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 Le prix de la monnaie dépend également de la masse monétaire.
 Explication:
 Une offre excessive de monnaie dans le cas où la capacité de
production est épuisée, signifie qu’on accroît la demande des biens
et services sans accroître en même temps la production.
 Les entreprises pourront alors facilement augmenter les prix et la
valeur de la monnaie baissera.

 Il existe donc une relation inverse entre la valeur de la
monnaie et le prix moyen pondéré de tous les autres
biens.
 L’approche fonctionnelle, ne permet pas ainsi de
répondre à la question fondamentale sur l’origine de la
monnaie dans la société .

 Pourquoi les agents économiques ont utilisé la monnaie
(moyen de paiement, unité de compte et réserve de
valeur) ?
 Une approche complémentaire appelée «approche
essentialiste» tente d’apporter des éléments de réponse
à cette question fondamentale.
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III. LA CONCEPTION ESSENTIALSTE DE LA MONNAIE

3.1. La monnaie : instrument de lien social et symbole d’unité politique
 La monnaie est un fondement du lien social qui est
régulateur des conflits sociaux,
 Mourgues avance ainsi que « la monnaie est un
phénomène social, car elle repose sur la confiance des
agents dans le système qui la produit »,
 La monnaie est actuellement utilisée par les
gouvernements pour atténuer les conflits sociaux.

3.2. La monnaie : source de puissance
 La monnaie est aussi une source de pouvoir économique
et social puisqu’elle permet à ceux qui la détiennent de
s’assurer un niveau de vie élevé,
 Les individus vont désormais se positionner dans
l’espace social en fonction de la quantité de monnaie
qu’ils détiennent ou peuvent se procurer.

3.2. La monnaie est une source de puissance:
 Karl Marx (1818-1883) considère :
 Qu’au début, l'argent n'est qu'un moyen d'échange de
marchandises. Mais, dans le système capitaliste, il va devenir un
objet de valeur qu'il faut acquérir et accumuler en tant que tel,
 Que la monnaie est un rapport social, c’est-à-dire un rapport
d’appartenance des membres d’une collectivité (une nation par
exemple) à cette collectivité dans son ensemble.
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IV. AUTRES FONCTIONS DE LA MONNAIE

3.3. La monnaie : un instrument de la politique économique :
 Actuellement la monnaie constitue un levier

indispensable à la croissance économique,
 Elle est utilisée par les autorités monétaires comme
outil puissant pour soutenir la production, la stabilité
des prix et pour réaliser le plein emploi.

 Ces effets dépendent de chaque situation économique :
 Une politique monétaire restrictive en période de
hausse des prix est susceptible de ralentir l’inflation et
de provoquer, si la contraction de la masse monétaire
est forte, un ralentissement de l’activité économique
(baisse de la production).


 Constat:
 Tout le problème consiste à déterminer l’offre de

monnaie optimale qui correspond aux flux de
production de telle sorte qu’il n’y aura:
 Ni excès de la monnaie (inflation),

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V. LES FORMES DE LA MONNAIE: Approche historique

 Pour comprendre l’évolution de la monnaie et les différentes
formes qu’elle a pu revêtir à travers l’histoire, nous allons émettre
l’hypothèse selon laquelle l’histoire de la monnaie a évolué de
manière linéaire.
 Plusieurs questions peuvent être posées dans ce sens:
 Quelles sont les premières formes de la monnaie ?
 Quelles sont les formes actuelles de la monnaie ?
 Du troc aux formes actuelles de la monnaie,
 Les formes actuelles de la monnaie.

5.1. Du troc aux formes actuelles de la monnaie
 Dans une économie de troc les marchandises s’échangent
directement les unes contre les autres. (Echange direct)
M1 M2
 Dans ce type d’économie de subsistance, chacun doit satisfaire ses
besoins lui-même, tout le monde vit dans une certaine autarcie
(autonomie),
 Quand la société se développe, les besoins et les désirs se
développent,
 Or, on ne peut pas tout faire soi-même. D’où la nécessité de
l’échange.

5.1. Du troc au formes actuelles de la monnaie
 Imaginons qu’Ahmed, un jeune homme dans une société
primitive, pratique l’agriculture comme seule activité,
 Il est assez clair qu’il ne peut pas satisfaire tous ses besoins en
consommant que des légumes/fruits. Supposons qu’il a besoin de
bois:
 Comment peut-il se procurer du bois en échange des
légumes/fruits?
 Ahmed doit trouver quelqu’un qui a un excédent de bois et qui
cherche à avoir des légumes/fruits : l’échange direct (le troc),
 Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 35
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 Ahmed doit aussi évaluer les valeurs des deux biens pour trouver
le prix relatif de ses fruits par rapport au bois .
Autrement dit, combien vaut une branche de bois ? Quelle est la quantité
des fruits qu’Ahmed doit offrir contre un seul morceau de bois ?
Remarque :
La réponse à ces questions peut devenir plus compliquée avec l’augmentation des
acteurs et des biens. Cela peut être illustré davantage avec le problème des prix
relatifs. Le tableau ci-dessous montre ainsi la formule pour calculer le nombre des prix
relatifs par rapport au nombre des biens qui circulent dans une économie.
Formule de calcul des prix

Nombre des biens dans l’économie relatifs Nombre des prix relatifs
(n) 𝒏 × (𝒏 − 𝟏) dans une économie de troc
𝟐
𝟑 × (𝟑 − 𝟏)
3
𝟐
𝟒 × (𝟒 − 𝟏)
4
𝟐
𝟓 × (𝟓 − 𝟏)
5
𝟐
𝟔 × (𝟔 − 𝟏)
6
𝟐
𝟏𝟎 × (𝟏𝟎 − 𝟏)
10
𝟐
100 ?
37

 Les inconvénients du troc découlent du fait qu’il nécessite la
réunion de conditions hautement restrictives telles que :
 La détermination et la connaissance d’un grand nombre de
rapports de prix (Voir exemple précédent)
 La double coïncidence des désirs (coéchangiste) : organisation
régulière de foires, souks, … ; un problème qui a été résolu, dans
un premier temps, par l’adoption d’un bien qui joue le rôle
d’intermédiaire des échanges (par exemple le sel, le fer…).
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 Les coûts élevés du fait que dans l'attente de procéder à
l'échange, les individus doivent stocker leurs
marchandises respectives,
 Cela génère des coûts :

5.2. La monnaie marchandise
 Tous ces inconvénients ont fait que le bien le plus divisible
et le moins altérable (fragile) a été appelé à jouer un rôle
autre que le sien et à s’imposer comme intermédiaire
unique de l’échange : c’est la monnaie marchandise,


 C'est un bien qui présente des qualités reconnues par tous
les individus d'une communauté de sorte qu'ils l'acceptent
comme contrepartie dans tous les échanges,
 Grâce à cette monnaie marchandise la double coïncidence
des désirs d'échange n'est plus nécessaire.
 Ce type de monnaie présente aussi un avantage
supplémentaire en simplifiant le système des prix en
remplissant le rôle d'un étalon de valeurs.
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 Ainsi dans une économie sans monnaie, pour que les
échanges se déroulent, il convient de définir les prix
relatifs de chaque bien par rapport aux autres biens de
sorte que dans une économie à n bien, il faut déterminer:
Voir exemple (tableau précédent)


 L’avantage principale de l’utilisation de la monnaie est de réduire
le nombre des prix relatifs dans l’économie. En étant une unité de
compte, les biens ne sont plus valorisés par rapport aux autres
biens mais par rapport au bien utilisé comme monnaie.
 Par conséquent, le nombre des prix dans l’économie passe de
𝒏×(𝒏−𝟏)
à (n-1). Si on reprend l’illustration donné au début on
𝟐
obtient le tableau suivant :


Nombre des biens Formule de calcul des prix Nombre des prix Nombre des prix relatifs
dans l’économie relatifs relatifs dans une dans une économie
𝒏 × (𝒏 − 𝟏)
(n) économie du troc monétaire
𝟐
𝟑 × (𝟑 − 𝟏)
3 𝟐
3
𝟒 × (𝟒 − 𝟏)
4 𝟐
6
𝟓 × (𝟓 − 𝟏)
5 𝟐
10
𝟔 × (𝟔 − 𝟏)
6 𝟐
15
𝟏𝟎 × (𝟏𝟎 − 𝟏)
10 𝟐
45
𝟏𝟎𝟎 × (𝟏𝟎𝟎 − 𝟏)
100 𝟐
4950
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 Les marchandises choisies pour remplir cette fonction devaient
donc être appréciées par l'ensemble de la communauté,
 Différents types de marchandises ont pu jouer ce rôle,
notamment des marchandises:
 permettant de satisfaire un besoin essentiel pour l'ensemble de la
communauté (bétail, le sel, le blé, les forures, les tabacs, …)
 ayant une valeur ornementale* (coquillage, les plûmes, les pierres
précieuses…)
* Décorative ,symbolique

 Malgré les progrès qu'elle a permis de réaliser dans

l'organisation des échanges, la monnaie – marchandise
présente néanmoins un certain nombre d'inconvénients :
 indivisibilité, altérabilité, de même qu'un bien n'est
 jamais de composition identique.


Schéma. 1
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5.3. La monnaie métallique
 Il s’agit des premières pièces métalliques qui furent frappées, au

Ve siècle avant Jésus-Christ, sur le territoire français,
 La création de la monnaie métallique va permettre en grande
partie de remédier aux insuffisances de la monnaie marchandise.

5.3.1. Avantages de la monnaie métallique
 Divisibilité : les métaux précieux sont divisibles en
éléments de petites dimensions dont la valeur est
proportionnelle au poids et qui sont donc faciles à
transporter et à manipuler. (pièces ou lingots d'or).
 Inaltérabilité :
NB: Un lingot d'or est un bloc d'or métallique raffiné de n'importe quelle forme
(pièce de monnaie, barre)

5.3.1. Avantages de la monnaie métallique
 Malléabilité : facile à travailler pour obtenir un poids précis ou

faire figurer un signe attestant leur poids et leur origine,
 Facilement reconnaissable : grâce à l'effigie ou aux signes
authentifiant leur origine, permet de limiter leur contrefaçon,
 Relative rareté :
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5.3.2. Du bimétallisme au monométallisme
 À l’origine, les systèmes monétaires mis en place étaient basés

sur le bimétallisme (18e / début 19e siècle) : pièces d’or et
d’argent circulent librement et en même temps avec un
pouvoir libératoire illimité (capacité à se libérer d’une dette).


 Par exemple : un gramme d’or permet d’obtenir 15,5 grammes

d’argent , donc : 1 gramme d’or = 15,5 grammes d’argent,
 Le rapport légal cesse progressivement de coïncider avec le cours
commercial qui s’établit de 1 à 16.
 l’argent est en réalité déprécié par rapport à l’or qui apparaît
comme « la bonne monnaie ».
 Cours commercial :

 Cela peut présenter un inconvénient majeur : décalage avec le

temps entre le cours légal et le cours commercial d’une monnaie
en fonction du rythme de découverte des mines d’or ou d’argent,
 Plus, il y a de découvertes de gisement d’argent, plus les

individus anticipent, une baisse de la valeur marchande de
l’argent par rapport à celle de l’or et vice versa,
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 Il devient avantageux d’acheter ou de garder de l’or dans le but de

le revendre plus tard, lorsque sa valeur augmentera et de réaliser
ainsi des bénéfices,
 L’or disparait de la circulation, il est thésaurisé,
 On parle également dans cette situation de démonétisation de

l’or et de monétisation de l’argent.

 Cela donne lieu à un phénomène appelé « Loi de Gresham*» ‘‘La
mauvaise monnaie chasse la bonne » pour au moins trois raisons :
 Epargner la bonne monnaie : qui s’est appréciée et utiliser la
mauvaise,
 Garder la bonne monnaie pour effectuer les paiements avec
l’Etranger.
* (Gresham Thomas :financier anglais). Selon certains auteurs, l’origine de cette
loi relève à Maknizie.

 Utiliser la bonne monnaie pour spéculer : avec la bonne
monnaie on achète à l’étranger de la mauvaise monnaie qui
s’est dépréciée sur la base de son cours commercial; on
l’échange ensuite à l’intérieur du pays contre la bonne monnaie
sur la base du cours légal auprès de l’institut d’émission (l’Hôtel
des monnaies*)
* L’atelier dans lequel la monnaie métallique était frappée : lieu où les barres et les
lingots de métaux précieux étaient transformés en pièces de monnaie
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ILLUSTRATION:
 T0 cours légal = cours commercial 1g d’or = 10g
d’argent 1g d’argent = 1/10g d’or
 T1 Après la découverte de nouvelle mines d’argent, le
cours commercial de l’argent va se déprécier par rapport
au cours légal.

 Cours légal 1g d’or = 10g d’argent

1g d’argent = 1/10g d’or
 Cours commercial 1g d’or = 15g d’argent
1g d’argent = 1/15g d’or
 Un spéculateur disposant de 10 kg d’or va les échanger à l’étranger
sur la base du cours commercial contre 150 kg d’argent (10 × 15) qu’il
va ensuite échanger auprès de l’institut d’émission sur la base du
cours légal contre 15 kg d’or (150/10),
 Gain spéculatif de 5 kg d’or.

 Le spéculateur va continuer ce genre d’opération

gagnante jusqu’à la dévaluation de la mauvaise monnaie
pour ramener son cours légal au niveau de son cours
commercial.
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 Du fait de cet inconvénient majeur, la plupart des pays

ont abandonné progressivement le bimétallisme pour
le remplacer par le monométallisme (fin 19e - début 20e
siècle) en or ou en argent avec une préférence pour de
l’or.

5.4. La monnaie fiduciaire
Il s’agit des pièces métalliques

et des billets bancaires :

 Le billet de banque est un instrument monétaire dont la

valeur faciale est dissociée de sa valeur intrinsèque,
 Il est accepté en vertu de la confiance accordée de son
émetteur d’où le nom de monnaie fiduciaire.
 À l’origine, le billet de banque n’est qu’un simple
certificat de dépôt à la banque.
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 Le billet est doté du cours légal et du cours forcé

 Le cours légal : le créancier a l’obligation légale
d’accepter le billet en paiement de sa dette ;
 Le cours forcé :
 La convertibilité est passée elle même par plusieurs
étapes :

5.4.1. La convertibilité totale :
 Lors de cette 1ère étape les pièces en métal précieux
circulaient encore malgré l’apparition de billets de
banque*,
 La convertibilité se faisait sous forme de billets contre
pièces, Il y avait une couverture totale des certificats en
circulation par le stock de métaux précieux.

Le billet de banque n’était rien d’autre qu’un certificat de
dépôt ou un reçu attestant le dépôt d’une quantité de
métaux précieux dans des banques, ou dans des maisons
spécialisées ou chez des orfèvre
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La couverture métallique a divisé les économistes au 19e
siècle en deux écoles:
 Une école de pensée animée par Ricardo, (Lurrency
school) suggérait l’assujettissement de la création
monétaire au stock d’or disponible, la raison étant
d’éviter l’inflation.

La couverture métallique a divisé les économistes au 19e
siècle en deux écoles:
 Une autre école de pensée animée par Toock (Banking
school), suggérait une création de monnaie, en fonction
des besoins d’une économie, pour éviter le blocage de
l’activité économique.

5.4.2. La convertibilité partielle :
 Avec les années, les banques ont crée une quantité de
billets, dont la valeur globale est supérieure au stock
d’or disponible,
 On ne pouvait donc maintenir la convertibilité billets
contre pièces, on est ainsi passé à la convertibilité
partielle.
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5.4.3. La non convertibilité :
 Le début du 20e siècle a été caractérisé par des guerres, des
crises économiques, l’apparition d’un régime socialiste…
 Les principaux pays de cette époque (Angleterre, France, USA)
ont décidé après la crise de 1929 de suspendre définitivement
la convertibilité interne de leurs monnaies en or :

5.5. La monnaie scripturale
Exemple 1
 M. Rachid achète un réfrigérateur, auprès d’une
entreprise. Il règle par chèque la somme due (8 000 Dh),
 Le client et le fournisseur ont tous les deux leurs
comptes dans la même banque,


Exemple 1
Les conséquences de l’opération sur les deux comptes chez la banque
Cpte Client Ahmed Cpte de l’entreprise
Débit Crédit Débit Crédit
Il s’agit d’un transfert d’un compte bancaire à un autre par simple jeu
d’écriture comptable.
70
25
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Exemple 1
 Il s’agit de l’ensemble des dépôts à vue monétaire (DVM)
effectués par les agents économiques auprès des banques,
 ils sont dits ‘‘ à vue ’’ car ces dépôts sont disponibles
immédiatement sans aucun coût et sans aucun délai ;


Exemple 2
Chez la banque Chez Alami
Créance sur Alami Compte client Alami Banque Emprunt auprès des EC
Contrepartie Monnaie scripturale créée
72

Exemple 3
Alami achète des marchandises à Badri (client de la même
banque); il lui remet un chèque pour le montant de
80 000 dh
Écritures Comptables :
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Exemple 3
Chez la banque Chez Alami

Compte client Alami Compte client Badri Banque Achat de marchandises
Virement: écriture
74

Exemple 3
Écritures Comptables :
Chez Badri
Banque Vente de marchandises
75

Cas ou les deux personnes ne sont pas clients de la même banque
: Le principe de la compensation
Si Alami est client de la BP et Badri est client de la BMCE
 Comme la banque centrale (BC) est la banque des banques,
toutes les banques détiennent un compte auprès de cette
dernière,
 A travers les opérations de compensation le compte de la
banque débitrice (BP) sera débité chez la BC et le compte de la
banque créditrice (BMCE) sera crédité chez la BC;

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Cas ou les deux personnes ne sont pas clients de la même
banque : Le principe de la compensation
Si Alami est client de la BP et Badri est client de la BMCE
 La BP paie le chèque à la BMCE et débite le compte de Alami
 La BMCE reçoit le montant du chèque et le passe en écriture au
compte de Badri.


La création monétaire dans une économie ne comportant
qu'une seule banque
 Lorsqu’une banque accorde à un ANF un crédit, elle met
à la disposition de ce dernier un pouvoir d’achat
additionnel, créant de ce fait, de la monnaie scripturale.
En effet l’opération donne lieu à un double
enregistrement au niveau du bilan de la banque :

qu'une seule banque
 A l’actif matérialisant sa créance sur l’emprunteur.
 Au passif, puisque en contrepartie du crédit, la banque
alimente sous forme de dépôts à vue sur le compte de
son client.
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qu'une seule banque
 A l’échéance, lorsque le crédit sera totalement
remboursé il y aura destruction monétaire d’un montant
équivalent
 t0 la banque accorde un crédit au client X de 100 000
DH

qu'une seule banque
 A l’échéance, lorsque le crédit sera totalement
remboursé il y aura destruction monétaire d’un montant
équivalent
 tn Remboursement de la dette

 Le triomphe de cette forme de monnaie s’explique par :
 La sécurité:
 La commodité : Les règlements sont effectués par

écritures comptables sans exiger le déplacement ni du
débiteur ni du créancier.
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 Cinq instruments permettent la circulation de la monnaie
scripturale :
 Le chèque ;
 Le virement ;
 La carte bancaire;
 La lettre de change (Effets de commerce) ;
 L’avis de prélèvement.

 Le chèque : ordre adressé par le titulaire d’un compte à la
banque (tiré), de payer au bénéficiaire la somme inscrite sur le
papier, sous réserve d’un approvisionnement du compte du
tireur,
 Le virement : ordre d’effectuer un transfert de fond sur le
compte d’un bénéficiaire (à la différence du chèque, le
virement nécessite de connaître les coordonnées bancaires du
bénéficiaire),
 La carte bancaire :

 Escompte: Opération de crédit par laquelle une banque
achète un effet de commerce* contre une remise de
liquidités à son client pour un montant équivalent à
celui de l'effet, déduction faite des agios qui
rémunèrent son service.
 L’avis de prélèvement :
* Titre de créance reposant sur une opération commerciale (lettre d’échange , le

billet à ordre).
30
02/10/2019

Attention
Les moyens de paiement

( Les chèques, les cartes de crédit , les ordres de
virement…) ne constituent pas de monnaie. En effet, si les
comptes des agents ne sont pas suffisamment
approvisionnés, ou si leurs titulaires n’ont pu obtenir une
ouverture d’un crédit par leur banque, le chèque ou la carte
de crédit ne peuvent pas effectuer un paiement.

5.6. La monnaie immatérielle : La monnaie électronique
 La monnaie électronique est une valeur monétaire de
nature électronique sous forme d’unités monétaires
stockées sur un support : Carte multi-prestataire à puce
ou à piste, la fonction intégrée à un téléphone portable
ou à un compte sur internet.
 Remarques:

5.6. La monnaie immatérielle : La monnaie électronique
 De ce fait, les cartes de paiements, les cartes de crédit et
même les cartes à puce ne constituent que des supports
électroniques de circulation de la monnaie scripturale.
 La monnaie électronique se rapproche donc plus, dans son
usage, de la monnaie « Fiduciaire » (Les pièces métalliques
et les billets) que de la monnaie « Scripturale » (Les
sommes détenues sur les comptes bancaires, qui
nécessitent de donner des instructions à son banquer pour
pouvoir les transférer).
31

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02/10/2019

Filière: SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

Economie monétaire et financière -I-

Prof. Abdelhakim QACHAR

Année universitaire: 2019 - 2020

 Participation active au dispositif interactif de la formation : Cours & TD ;

 Présenter les agrégats de monnaie et saisir leur importance et leur

Introduction La création monétaire

La monnaie : Le système financier I

La monnaie en circulation : Conclusion

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR

Pourquoi étudier l’économie monétaire et financière?

 L’étude du module de l’économie monétaire et financière

se base en partie sur celles :

 Du cours d’introduction à l’économie (S1) ;

 Du cours de la macroéconomie (S2).

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 Qu’est-ce que la monnaie? Quelles sont ses formes anciennes et

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 6

 Frederic MISHKIN : « Monnaie, banque et marchés financiers »,

• Banque AL-Maghrib: www.bkam.ma

• Haut -Commissariat au Plan : www.hcp.ma

• Fonds monétaire international : www.imf.org

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I. LA MONNAIE: ESSAI DE DÉFINITION

 Le mot monnaie a des usages variés, mais il se distingue

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Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 11

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 12

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 13

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

 Intermédiaire des échanges ;

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 14

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

 La monnaie est enfin, un instrument d’épargne, ce qui

permet de différer l’utilisation d’un revenu.

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 17

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

 Cependant, il faut signaler que cette fonction n’est

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 18

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

 À travers la fonction de réserve de valeur:

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 19

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 20

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

Economie monétaire et financière –I-- Prof. Abdelhakim QACHAR 23

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

II. LA CONCEPTION FONCTIONNELLE DE LA MONNAIE

III. LA CONCEPTION ESSENTIALSTE DE LA MONNAIE

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III. LA CONCEPTION ESSENTIALSTE DE LA MONNAIE