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CHAPITRE 1.

APERCU DU SYSTEME
FINANCIER

Dr. MP NDIAYE

UFR SES

COURS DE FINANCE ET DEVELOPPEMENT


Master 1 Banque et Finance
Université de THIES

2 août 2023

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Attention ! ! !

Ce document est destiné à faciliter la prise de notes. Il n’est pas exhaustif et ne doit pas être
considéré comme un polycopié. Plusieurs points développés en cours ne sont que brièvement
mentionnés ici. Ainsi, il ne peut aucunement remplacer les notes prises en cours.

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Plan de l’exposé
1 Objectif général du cours
2 Introduction
3 Le marché financier
Introduction
L’organisation du marché financier de l’UEMOA
Les fonctions du marché financier
La structure du marché financier
Les problèmes liés à l’asymétrie d’information
4 Le marché monétaire
Introduction
Le marché interbancaire
Les intervenants
Les compartiments principaux du marché interbancaire
Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire
Les interventions de la banque centrale
Le marché des titres de créances négociables (TCN)
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Objectif général du cours

Depuis toujours, les pays ont eu des niveaux de développement différents mais les écarts entre
pays riches et pays pauvres n’ont jamais été aussi importants que de nos jours.
La révolution industrielle du 19ème siècle a permis l’accès à la croissance moderne à un certain
nombre de pays en Europe et ses ramifications (USA, Australie, Nouvelle Zélande. . .) et au
Japon. Depuis, seuls quelques pays Asiatiques (Singapour, Hong Kong, Taïwan. . .) ont fait leur
transition vers le développement en rattrapant les pays riches.
En 2010, la plus grande partie de l’humanité vivait encore dans la pauvreté, et plus de 1,2 milliard
d’individus dans le monde vivent en dessous du seuil de pauvreté (appelé extrême pauvreté) avec
moins de 1,25 dollar par jour. Près de la moitié de la population de l’Afrique Subsaharienne vit
en dessous de ce seuil.
La solution à ces problèmes passent par une croissance plus élevée et durable qui nécessite
des investissements dans le secteur productif. D’où l’importance de la finance et du système
financier dont le rôle est justement de faciliter la mobilisation de l’épargne indispensable aux
investissements.

Ce cours de 20 heures va ainsi aborder le rôle que peut jouer la finance et le système financier
dans le développement économique.

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Introduction
Le système financier permet de mettre en relation les agents économiques excédentaires en
ressources avec ceux qui sont déficitaires. Cette mise en relation peut se faire directement ou
indirectement ; on parlera alors de finance directe ou de finance indirecte.

Un système financier se définit par l’ensemble des règles, des pratiques et des institutions
(Bourses de valeurs, banques, etc.) qui permettent de mobiliser des capitaux pour les mettre à
disposition d’agents à besoins de financement. Ces besoins correspondent pour l’essentiel à des
projets d’investissement d’entreprises, d’administrations ou de particuliers. Par conséquent, leur
satisfaction concourt à l’accroissement de la capacité productive de l’économie.

On a d’ailleurs fait valoir depuis longtemps (notamment depuis les contributions de Raymond
Goldsmith [1969] et de John Gurley et Edward Shaw [1955]) qu’il existait une relation entre le
niveau de développement d’une économie et celui de son secteur financier.

Le sens de la causalité reste toutefois difficile à déterminer, car il se peut que ce soit l’évolution
du revenu ou de la richesse qui provoque l’extension des activités financières. Il existe sans doute
une interdépendance entre les deux phénomènes ; la question a donné lieu à une abondante
littérature (notamment Ross Levine, 1997).

Mais, au bout du compte, on peut raisonnablement admettre que le développement du système


financier est un facteur de croissance important, du moins jusqu’à un certain stade car l’histoire
récente des économies avancées montre qu’une expansion excessive de la finance peut être
contre-productive.

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Introduction

Il faut ajouter que le système financier affecte aussi la distribution des revenus et des richesses
au sein de l’économie. On voit bien, en effet, que les conditions d’accès au crédit peuvent influer
sur les inégalités. Selon que l’offre de financement s’adresse à des agents présentant des garanties
(donc déjà riches) ou qu’elle touche une gamme plus large d’emprunteurs, elle est de nature à
faire diverger ou converger les situations individuelles.

Le marché financier désigne le marché des capitaux à long terme. Il est le marché sur lequel
sont émis et négociés des titres financiers dont l’échéance est généralement entre 3 et 30 ans.
Il s’articule principalement autour de deux compartiments : le marché primaire et le marché
secondaire.

L’activité des marchés financiers s’est surtout développée à partir des années 1980. En mettant
fin la seule existence du régime de change fixe issu des accords de Bretton Woods (1944), les
accords de Jamaïque de 1976 ont institués le régime de change flottant et créé ipso facto le
risque de change. Les opérateurs ont alors éprouvés le besoin de se couvrir contre ce risque.
Cette situation a entraîné un développement considérable des marchés à terme et des options.

La modernisation et la croissance des marchés financiers ont été impulsées par la déréglementation
i.e suppression des obstacles qui freinaient le développement avec le décloisonnement des marchés
et la création d’un unique marché des capitaux, la modernisation des réseaux financiers.

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Les intervenants sur le marché financier (UEMOA)

En Afrique de l’Ouest, on assiste à la création de la bourse régionale des valeurs mobilières


(BRVM) le 18 décembre 1996 conformément à une décision du conseil de ministres de l’UEMOA
prise en décembre 1993.

C’est une SA dotée d’une mission de service public communautaire et disposant d’un capital de
2 904 300 000 fCFA. Cette bourse est commune aux 8 pays de la zone. La BRVM est basée
à Abidjan et dispose d’antennes nationales de bourse (ANB) dans chacun des pays. Chaque
ANB est reliée au siège par un relais satellitaire qui assure l’acheminement des ordres et des
informations à tous les investisseurs de la Bourse de façon équitable.

Conseil régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF)


Le CREPMF est un organe de surveillance du marché financier régional. Le marché est placé sous
son autorité. Il est chargé de réglementer et d’organiser l’appel public à l’épargne, d’assurer l’habi-
litation et le contrôle des intervenants mais aussi de veiller à la régularité des opérations de bourse.

Dépositaire Central /Banque de Règlement (DC/BR)


Il est une entité privée dont le capital s’élève à 1.520.390.000 francs CFA. Il est chargé de la
conservation et de la Circulation des valeurs mobilières pour le compte des émetteurs et des
intermédiaires financiers agréés par le CREPMF. Le siège du DC/BR est à Abidjan. Il est représenté
dans chaque État membre par une ANB.

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Les intervenants sur le marché financier (UEMOA)

Les intermédiaires commerciaux


Les activités de la BRVM s’appuient sur un ensemble d’intermédiaires financiers qui ont le mo-
nopole de certaines opérations (introduction en bourse, négociation, ...). Il est possible de les
regrouper en trois (grandes catégories :
les sociétés de gestion et d’intermédiation (SGI) : intermédiaires financiers qui ont le
monopole de la négociation des valeurs mobilières sur le marché. Les négociations peuvent
se faire pour leur propre compte ou pour le compte de leurs clients.
les sociétés de Gestion de Patrimoine (SGP) ;
les Démarcheurs.
Chaque catégorie d’intermédiaire joue un rôle relativement précis dans le fonctionnement du
marché. Pour accéder à l’une de ces catégories, l’opérateur doit disposer d’un agrément du
CREMPF.

Les intermédiaires financiers


Les intermédiaires financiers sont essentiellement constitués d’Organismes de placement Collectif
en valeurs mobilières (OPCVM) qui se trouvent sous deux formes :
les sociétés d’investissement à capital variable (SICAV) ;
les Fonds Communs de Placement (FCP) :

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Les fonctions du marché financier
Le rôle du marché financier est de tout premier ordre. En effet il permet de faciliter d’une part, le
financement de l’économie nationale en permettant aux Etats et certaines entreprises de lever des
fonds dans les places boursières et d’autre part de permettre aux investisseurs de placer leurs fonds.

Les formes de financement de l’économie nationale


Un agent qui ne peut pas financer intégralement ses dépenses à partir de ses ressources propres,
c’est-à-dire par autofinancement (financement interne) doit avoir recours à un financement
externe. Deux possibilités s’offrent alors à lui.
On distingue essentiellement deux formes de financement externe : Le financement direct et le
financement indirect.

La finance directe fait référence aux marchés de capitaux (marché monétaire, obligataire,
d’actions) tandis la finance indirecte passe par les institutions financières.

Le financement direct
Le financement direct survient lorsqu’un agent économique déficitaire vend directement un titre
de créance sur lui-même à un autre agent excédentaire qui mettra ainsi à sa disposition sa
capacité de financement.
Les entreprises éprouvant un besoin de financement émettent 2 catégories de titres principa-
lement : les actions qui sont des titres de propriétés et les obligations qui sont des titres de
reconnaissances de dettes.

Ces titres émis sur le marché primaire sont ensuite négociables sur le marché secondaire.

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Les fonctions du marché financier

Le marché primaire est le marché sur lequel les nouveaux titres financiers sont proposés aux
investisseurs à un « prix d’émission » défini par l’émetteur (une entreprise ou un Etat). C’est sur
ce marché que les entreprises effectuent certaines opérations financières telles que :
leurs introductions en bourse ;
leurs augmentations de capital ;
leurs émissions d’emprunts obligataires.
Le marché secondaire est le marché où s’échangent les titres déjà émis (c’est en quelque sorte
le marché de l’occasion). Il assure la liquidité et la mobilité de l’épargne investie en valeurs
mobilières. Son rôle est de fournir une évaluation permanente des titres cotés et d’effectuer des
transactions.

L’Etat peut lui-même recourir au financement direct en émettant des titres d’emprunt appelés
bons de trésor que le public peut acheter.

Le processus du financement direct peut être alors schématisé de la manière suivante.

Remarque.
Le financement direct est non monétaire parce qu’il y’a pas de création de monnaie.

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Les fonctions du marché financier

Le financement indirect

Il fait intervenir des intermédiaires financiers, il peut être monétaire ou non. Un intermédiaire
financier ne se contente pas de transmettre des fonds collectés aux agents à besoin de finance-
ment, il modifie les caractéristique de ces financements pour satisfaire des besoins différenciés.
Ainsi l’activité d’intermédiation permet de transformer le terme, l’échéance et le risque du
financement.

* Le financement indirect est dit non monétaire lorsqu’il a lieu sans création de monnaie. C’est le
cas des caisses d’épargne et des autres institutions financières qui s’intercalent entre les agents
disposant d’une capacité de financement et les agents éprouvant un besoin de financement.
L’intermédiaire financier collectent une épargne préexistante et la redistribuent. Il cède
des titres de créances aux agents excédentaires qui lui remettent en contrepartie leur épargne.
Il prête ensuite cette épargne aux agents éprouvant un besoin de financement en échange de titres.

* Le financement indirect est dit monétaire lorsqu’il se traduit par une création de monnaie par
le système bancaire à partir des dépôts effectués par les agents à capacités de financement.

Le processus de financement indirect peut être schématisé de la manière suivante :

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La structure du marché financier

Le marché financier repose sur l’activité de deux compartiments dont les fonctions sont différentes
et complémentaires : le marché primaire et le marché secondaire.

- Le marché primaire est le marché du "neuf", celui des émissions de titres.


- Le marché secondaire est le "marché de l’occasion", celui où les transactions s’opèrent entre
ceux qui souhaitent vendre des titres déjà émis et ceux qui désirent les acquérir. C’est sur ce
marché que les titres anciens sont cotés. Les échanges qui s’y déroulent ne concernent pas les
émetteurs de titres et ne contribuent pas directement à leur financement.

Quel est le rôle du marché financier primaire ?


Le marché primaire assure deux fonctions essentielles dans une économie : le financement des
agents économiques et l’allocation des ressources.

Le financement des agents : le marché primaire remplit une fonction de financement de l’économie.
Il permet de concilier les besoins des prêteurs et des emprunteurs. Trois catégories d’émetteurs
de titres (emprunteurs) opèrent sur le marché primaire : les entreprises, l’Etat et les collectivités
locales ainsi que les institutions financières.

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Rôle du marché primaire
Pour les entreprises :
Le marché primaire permet aux entreprises d’obtenir les capitaux qui leur manquent pour financer
un investissement. En contrepartie des capitaux recueillis, les entreprises émettent des titres en
recourant à trois modalités : l’introduction en bourse, l’augmentation du capital et l’émission
d’obligations.
L’introduction en bourse :l’opération consiste, pour une société qui souhaite accéder au
marché boursier, à vendre aux investisseurs une partie des actions composant le capital
social. L’introduction s’effectue par l’intermédiaire d’une offre publique de vente (OPV) et
s’accompagne donc d’une ouverture du capital de la société au public.
L’augmentation du capital est une opération qui consiste pour une société, à accroître le
montant de son capital social par des apports nouveaux. Pour cela, la société émet des
actions nouvelles, vendues à des investisseurs.
L’émission d’obligations : seules les grandes sociétés peuvent émettre des obligations en
bourse. Elles doivent offrir des taux plus élevés que les États. Les taux sont d’autant plus
élevés que la "notation" donnée par les agences de notation est plus basse.

Pour l’Etat et les collectivités locales :


Les États émettent des obligations à long terme (au-delà de 5 ans) pour combler leurs déficits
budgétaires. Ce sont les obligations assimilables du trésor (OAT). De plus, les États émettent des
obligations courtes, les bons du trésor, pour financer leurs besoins de trésorerie dus au décalage
entre leurs recettes et leurs dépenses. Les emprunts des États sont considérés comme les titres
les plus sûrs du marché.

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Rôle du marché primaire

Pour les intermédiaires financiers :

Pour se procurer des ressources, les intermédiaires financiers ont recours aux marchés de capitaux.
Ils peuvent émettre sur le marché financier des obligations, des actions ou des titres hybrides (mé-
lange d’actions et d’obligations). Pour cela, ils recourent aux mêmes modalités que les entreprises.

L’allocation des ressources :

Point de rencontre entre l’offre et la demande de capitaux, le marché primaire permet l’allocation
des ressources entre les activités et entre les espaces régionaux et nationaux. Il permet de mobiliser
plus facilement l’épargne nationale et étrangère des agents à capacité de financement. Il facilite
le financement des investissements et de l’innovation nécessaire à la croissance économique.

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Rôle du marché secondaire
Le marché secondaire assure trois fonctions essentielles : la fixation du cours des titres, la liquidité
des titres et les restructurations du capital des entreprises cotées :

La fixation du cours des titres : Sur le marché secondaire, les transactions s’effectuent
après confrontation des offres et demandes. Si le titre est plus demandé qu’offert, son
cours s’élève ; s’il est plus offert que demandé, son cours régresse. Par la fixation du cours,
le marché financier contribue à déterminer la valeur des entreprises. Si les investisseurs
anticipent une baisse des résultats d’une société, ils procèdent à des ventes de ses actions,
ce qui accroît l’offre et fait baisser le cours. Cependant les anticipations des investisseurs
sont parfois irrationnelles, ce qui engendre des bulles spéculatives et une déconnexion
entre les cours et les résultats des entreprises.
La liquidité des titre : Elle est la caractéristique d’un titre qui peut être acheté et vendu
vite. La possibilité, pour les investisseurs, de vendre facilement leurs titres est un élément
déterminant pour les inciter à souscrire lors des émissions de nouveaux titres. Un marché
est réputé d’autant plus liquide qu’il accueille un grand nombre de transactions et
d’opérateurs.
Les restructurations du capital des entreprises cotées : Le marché secondaire permet la
croissance externe des entreprises par l’acquisition de paquets d’actions, pour prendre des
participations dans d’autres firmes ou fusionner avec elles. Le marché secondaire offre à
tout investisseur qui désire prendre le contrôle d’une société cotée trois instruments : le
ramassage boursier, l’OPA et l’OPE.

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Stabilité et instabilité des marchés financiers

Stabilité et instabilité des marchés financiers

Les marchés financiers sont organisés selon un modèle qui se veut proche de celui de la
concurrence pure et parfaite, ce qui en principe devrait conduire à un équilibre de marché. On
sait cependant qu’ils connaissent des fluctuations permanentes avec parfois de véritables ruptures.

On peut avancer au moins deux explications fondamentales à l’existence de tels déséquilibres :


la condition d’information parfaite ne peut pas être respectée. Il existe toujours une
incertitude intrinsèque sur les conditions économiques futures ;
la marche vers l’équilibre suppose que les acteurs agissent indépendamment les uns des
autres. Or, dans certaines circonstances, les comportements d’imitation prévalent très
largement chez les opérateurs.

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Les problèmes liés à l’asymétrie d’information

Les problèmes liés à l’asymétrie d’information


L’Asymétrie d’information désigne une situation dans laquelle deux agents, dans le cadre d’un
échange, disposent d’une inégalité d’informations. Le plus clair du temps, on constate que sur un
marché, un des deux acteurs dispose d’une meilleure information, il en sait plus que l’autre sur
les conditions de l’échange.

L’un des exemples les plus connus est celui du marché des voitures d’occasion, mis en avant
par Akerlof (1970). Les acheteurs, ne possédant pas les mêmes informations que les vendeurs
sur l’état réel d’une voiture, peuvent en effet être conduits à acheter de véritables tacots («
lemons »). Ce constat va à l’encontre d’un marché où la concurrence serait pure et parfaite,
où acheteurs et vendeurs seraient rationnels et fonderaient leurs choix sur les mêmes informations.

De telles inégalités d’informations peuvent être retrouvées dans une multitude de situations
économiques et notamment sur les marchés financiers.

On peut distinguer deux situations d’information asymétrique : d’une part l’anti sélection, appelée
aussi sélection adverse, où le marché est perturbée par le fait qu’une partie connaît mieux les
caractéristiques du bien échangé au moment de la signature du contrat et d’autre part, l’aléa
moral qui est une situation dans laquelle une des parties (encore appelée principal) ne peut
contrôler l’action de l’autre partie (appelée agent).

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Les problèmes liés à l’asymétrie d’information

L’anti sélection
L’anti sélection est due à un problème d’asymétrie d’information qui se déclare au moment de la
signature du contrat (ex-ante).

Lorsque les acheteurs observent imparfaitement la qualité de biens qu’ils désirent acquérir, les
vendeurs ont intérêt à surestimer la qualité de leurs produits afin de les vendre au prix le plus
élevé possible.

Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance dans les déclarations des vendeurs, ni déduire
qu’un prix élevé signifie une bonne qualité.
Dans un tel cadre, les vendeurs de biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix élevé,
peuvent être dans l’impossibilité de vendre leur produit à leur véritable prix dans la mesure où
les acheteurs doutent de sa qualité.

Le prix n’est plus un parfait signal de la valeur du bien, puisque, pour un même prix, il est
possible d’obtenir des biens de qualités différentes.

Le prix ne peut plus jouer son rôle d’information : dans ces conditions le marché concurrentiel
ne peut plus fonctionner efficacement. L’agent victime d’un manque d’information risque de
sélectionner un produit qui ne correspond pas au prix affiché, ou demande un prix si bas que les
bons produits sont retirés du marché.

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Les problèmes liés à l’asymétrie d’information
L’aléa moral
Il est difficile d’anticiper le comportement de l’acheteur après avoir acheté (ex-post). On
parlera alors de "comportement caché", "d’aléa moral" ou de "hasard moral". Cette absence de
connaissance parfaite du comportement après achat conduit à une situation où le marché ne
peut être traité de façon globale.

Prenons un autre exemple souvent cité en économie de l’assurance, celui de l’assurance contre
l’incendie et le vol. La question qui se pose au nom du "l’aléa moral" est celle de savoir si
l’assuré prendra autant de précautions après s’être assuré qu’il en prenait avant pour éviter vol
et/ou incendie. L’incitation à se protéger ne se trouve-t-elle pas réduite du fait d’être assuré ?
On constate globalement que trop d’assurances favorisent la perte de précautions.

Le développement de l’économie de l’information a conduit à donner une définition plus générale


du risque moral. On distingue deux types de situations.

Dans le premier cas, l’individu non informé (le principal) ne peut apprécier l’action de son
« partenaire » (l’agent). Celui-ci est donc tenté de se comporter dans son propre intérêt
et d’annoncer au principal non informé que les mauvais résultats sont le fait d’événements
indépendants de sa volonté.

Dans le second cas, le principal non informé peut observer l’action, mais ne peut vérifier si elle est
appropriée, car il ne peut apprécier les circonstances dans lesquelles le diagnostic doit être établi
et la décision d’agir effectivement prise.

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Introduction

Dans les lieux de confrontation entre l’offre et de la demande de capitaux, on distingue deux types
de marché, le marché financier et le marché monétaire avec une différence à deux niveau :
d’abord la qualité des acteurs ou intervenants : on dit que sur le marché monétaire
n’interviennent que les acteurs de la monnaie comme les banques, la banque centrale, le
trésor et la poste. Alors que sur le marché financier tout le monde est admis, tout le
monde est autorisé à intervenir sur le marché ;
le 2ème critère c’est celui de timing ou le délai : le marché monétaire est un marché à CT
et le marché financier est un marché généralement à MLT, sur le marché financier, on
finance non pas la trésorerie mais on finance les investissements.
Depuis le début des années quatre-vingt et la déréglementation financière, le marché monétaire
est ouvert aux agents non financiers qui peuvent y intervenir en achetant ou en vendant des
titres de créances négociables (TCN).

Il existe donc désormais deux compartiments du marché monétaire :


le marché monétaire au sens étroit, ou marché interbancaire, sur lequel les banques
échangent des liquidités et la banque centrale exerce sa fonction de régulation monétaire ;
le marché monétaire, au sens large, incluant les transactions sur les TCN avec les agents
non financiers.

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Le marché interbancaire

Le marché interbancaire est le marché où les professionnels du secteur bancaire échangent entre
eux des actifs financiers, empruntent ou prêtent, à court terme ou très court terme même, et où
la banque centrale intervient également pour injecter ou ponctionner de la liquidité.

C’est donc le marché qui, d’une part, permet à la banque centrale d’équilibrer le bilan des
banques de second rang et par ricochet d’ajuster la masse monétaire, et d’autre part, il permet
au banque de second rang d’équilibrer leur trésorerie en effectuant des opération de gré à gré.

Le marché interbancaire a alors trois fonctions :


la régulation de la liquidité bancaire par la banque centrale ;
la redistribution entre les banques elles-mêmes de leurs déficits et excédents de liquidités ;
les ajustements des structures de trésorerie entre les banques.
* A cause de la transformation des dépôts en billets, et en fonction de la situation économique, les
banques peuvent souffrir d’un manque de liquidités. C’est le rôle de la banque centrale de régler
l’alimentation en liquidités du circuit bancaire, en fonction des objectifs de sa politique monétaire
et avec certains instruments. Elle le fait sur le marché monétaire, et plus précisément, compte
tenu des définitions précédentes relatives aux compartiments du marché monétaire, sur le marché
interbancaire.

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Le marché interbancaire

* Le mécanisme de création monétaire et les encaisses monétaires créent des fuites en billets
pour être captées par les autres banques sous forme de nouveaux dépôts. La banque à l’origine
de la création monétaire accroît donc ses besoins de liquidités et allège ceux des autres banques.
Il existe des banques qui éprouvent des besoins de liquidités et des banques qui ont des liquidités
en excédent.

Comme les liquidités déposées à la BC ne rapportent un intérêt faible au cas échéant, les banques
excédentaires préfèrent souvent prêter à celles déficitaires leur excédent contre paiement d’un
intérêt plus intéressant. Le taux de ces intérêts est le taux interbancaire.

* La fonction d’intermédiaire financier expose structurellement les banques à des risques : risque
de taux, de change, de liquidité... Pour limiter ces risques, les banques peuvent, temporairement,
procéder entre elles à des opérations d’échanges d’actifs.

Les banques peuvent annuler réciproquement ce risque en procédant sur le marché monétaire à
un prêt croisé.

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Les intervenants
Le marché monétaire n’a pas de localisation précise, les transactions se font par des moyens de
télécommunications performants.

L’accès au marché monétaire est réglementé par le Comité de la réglementation bancaire. Les
principaux intervenants sont :
les établissements de crédit et particulièrement les banques ;
le Trésor public, un emprunteur structurel en raison des déficits l’État ;
les services financiers de la poste ;
la caisse de dépôt et de consignation ;
la Banque Centrale qui intervient afin de réguler la liquidité bancaire.
Sur le marché interbancaire, deux types d’intermédiaires opèrent l’ajustement des offres aux de-
mandes :
les "agents du marché interbancaire "(AMI). Ils font du courtage, sont rémunérés par des
commissions payées par l’emprunteur et n’assurent aucune garantie de bonne fin des
opérations ;
les organisateurs principaux du marché (OPM). Ils interviennent à leurs risques et périls en
leur nom propre en empruntant à certains établissements (en général à très court terme)
pour prêter à d’autres établissements (en général à plus long terme) et se rémunèrent par
la différence des taux.

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Les compartiments principaux du marché interbancaire

On distingue quatre compartiments principaux du marché monétaire : le marché en blanc, le


marché de la pension, le marché des instruments dérivés, le marché des TCN.
le marché en blanc est un marché d’échange de la liquidité sur lequel les transactions se
font sans garantie. Le marché en blanc est un marché de très court terme (85% des
volumes sont au jour le jour).
Le marché de la pension recouvre les opérations de prêts et emprunts contre remise de
garantie. Il est plus sûr que le marché en blanc mais à cause des formalités qu’il exige, il
est plus coûteux et moins rapide.
Le marché des produits dérivés de taux est un marché d’arbitrage, de couverture et de
spéculation.
Les taux d’intérêt sur le marché interbancaire
Le taux d’intérêt appliqué à chaque transaction interbancaire sur des liquidités dépend des titres
qui servent de support à l’opération et de la durée du prêt de liquidité correspondant. Il y a donc
autant de taux d’intérêt que de types de transactions bilatérales.
Néanmoins, sont calculés par les autorités monétaires et les organismes performants des taux
d’intérêt interbancaires globaux à partir de ces taux microéconomiques individuels afin d’évaluer
et de suivre l’état de tension du marché de la liquidité bancaire.

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Les interventions de la banque centrale

La politique monétaire est l’action par laquelle l’autorité monétaire, la banque centrale, agit sur
l’offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de triple stabilité, à savoir la stabilité des
taux d’intérêts, la stabilité des taux de change et la stabilité des prix. Pour ce faire, elle utilise
des instruments de la politique monétaire que sont principalement l’open market, la politique des
réserves obligatoires et les facilités permanentes.

Par l’open market, l’institut d’émission vend et achète des titres sur le marché monétaire à sa
propres initiative. La BC interviendra sur le marché chaque qu’elle estimera qu’il y’a insuffisance
ou excès de liquidité.
Lorsqu’elle estime qu’il y’a insuffisance de liquidité, la BC achètera des titres contre de la monnaie
légale. La quantité de billets à la disposition des bc va ainsi s’accroitre.
Si elle estime le contraire, la BC vendra des titres, la quantité de billets disponible pour la banque
commerciale est réduite.

La politique des RO consiste à modifier le TRO pour créer un besoin de liquidité net supplé-
mentaire et changer les données du marché monétaire. Pour analyser les effets de la politique
des RO on peut parler de la relation suivante ∆M = m∆RE avec m le multiplicateur de crédit.
∆RE représente la position de liquidité des banques aussi bien les liquidités disponibles que celles
obtenues par le financement. Une modification du TRO affecte à la fois la variation des réserves
excédentaires et le multiplicateur.

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Les interventions de la banque centrale

Les facilités permanentes

Les facilités permanentes permettent à l’autorité monétaire de fournir ou de retirer des liquidités
au jour le jour. Les banques de second rang peuvent y recourir à leur propre initiative.

la facilité de prêt marginal peut être utilisée par les contreparties pour obtenir contre
actifs éligibles, sans limites et sans restrictions, des liquidités au jour le jour. Le taux
d’intérêt de la facilité de prêt marginal est évidemment normalement un plafond pour le
taux d’intérêt du marché au jour le jour ;
La facilité de dépôt permet aux contreparties d’effectuer des dépôts au jour le jour auprès
de la BC, sans limites et sans restrictions. Le taux d’intérêt de la facilité de dépôt est un
taux plancher pour le taux d’intérêt du marché au jour le jour.

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Le marché des titres de créances négociables

Le marché des titres de créance est comme le marché interbancaire une composante du marché
monétaire.
Le marché des titres négociables de créances permet un accès facile des opérateurs aux marchés
financiers. Il est ouvert à tous les opérateurs économiques.
Les TCN sont des titres émis au gré des émetteurs, négociables, représentant un droit de créance
pour une durée déterminée. Les TCN sont dématérialisés et transmissibles. Ils ne st pas cotés. Les
principaux TCN sont :
billets de trésorerie (BT) émis par les entreprises (1 jour à 1 an)
certificat dépôt négociable (CDN) émis par les banques (1 jour à 1 an) ;
bon du trésor à taux fixe(BTF) émis par le Trésor, d’une durée inférieure à 1 an ;
bon du Trésor à intérêts annuels (BTAN) émis par le Trésor, d’une durée de 2 ou 5 ;
bon à moyen terme négociables (BMTN) par les entreprises et les banques (>1an) ;
Ce sont les billets de trésorerie qui concernent surtout les grandes entreprises. Il s’agit d’un moyen
de financement et de placement pour les grandes entreprises.
Sur le marché des titres négociables, le Trésor public émet des bons du trésor , à taux fixes, négo-
ciables et leur souscription est également ouverte à tous les agents économiques, contrairement
au marché interbancaire.
Les titres de créances négociables sont de ce fait des produits financiers bien adaptés aux besoins
des émetteurs et des investisseurs. Ils sont émis en continu contrairement aux obligations.

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CHAPITRE 1. APERCU DU SYSTEME
FINANCIER

Dr. MP NDIAYE

UFR SES

COURS DE FINANCE ET DEVELOPPEMENT


Master 1 Banque et Finance
Université de THIES

2 août 2023

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