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COURS D’ECOSYSTEME

INDUSTRIEL

Prof. NSIMANDA IPEY Camille


Docteur en Sciences de l’Environnement /
ECOTOXICOLOGUE
Faculté des Sciences/ Bureau D25
UNIVERSITE DE KINSHASA
PLAN DU COURS
• INTRODUCTION: Objet et but du Cours
• CHAPITRE IEME : L’INDUSTRIALISATION
• CHAPITRE 2EME :GENERALITES SUR L’ECOLOGIE
INDUSTRIELLE
• CHAPITRE 3EME : GESTION DE
L’ENVIRONNEMENT INDUSTRIEL DANS UN
MONDE GLOBALISE
• CHAPITRE 4ÈME : QUELQUES NOTIONS DE BASE
LIEES A L’ECOLOGIE INDUSTRIELLE ET A
L’ECONOMIE VERTE
INTRODUCTION
• Objet et but du Cours
• Parmi les défis environnementaux majeurs figure la
problématique des industries.
• Celles-ci sont à la base de plusieurs guerres à
travers le monde.
• La R D C n’en est pas épargnée.
• En effet, il est prouvé par divers rapports que les
guerres récurrentes en RDC ont pour principale
cause le contrôle des ressources naturelles
minérales, ligneuses, énergétiques et voire la
biodiversité dans sa globalité.
• Ce pays très nanti en ressources fait la convoitise de
nombreuses multinationales.
• Il est donc très important aux futurs Elites
(environnementalistes) de comprendre les
différents enjeux socio-environnementaux relatifs
aux différents systèmes industriels.
• Ceci est d’autant important que le métabolisme
mondial actuel reste dominé par les questions
industrielles et développement durable : pollutions,
pauvreté, changement climatique, transition
énergétique, économie verte.
• L’écosystème industriel (l’écologie industrielle)
se focalise sur la structure et le
fonctionnement des industries, leur impact
socio-environnemental et les stratégies de
leur implantation par analogie aux
écosystèmes naturels en optimisant les flux de
matière et d’énergie dans l’optique du
développement durable.

• En d’autres terme L’écologie industrielle (EI) est un
concept de management des ressources et des
déchets sur un territoire déterminé (ville, zone
industrielle…) s’inspirant du fonctionnement des
écosystèmes naturels.
• Elle se matérialise par des échanges de flux (le
déchet de production d’un agent économique
devient un intrant pour le cycle de production d’un
autre), la mutualisation de certaines ressources,
services ou équipements (unités de traitement des
effluents par exemple).
• Logique systémique, elle se base à la fois sur des
innovations techniques et organisationnelles.
• CHAPITRE IEME : L’INDUSTRIALISATION
HISTOIRE DE L’INDUSTRIALISATION
• A. Avant 1850 :
• Sachons que Le XIXème siècle, siècle des révolutions
industrielles ?
• 1. Situation économique de l’Europe vers 1850 ?
• Vers 1850, l’économie européenne est déjà
profondément transformée par la 1ère grande
industrialisation (apparue d’ailleurs dès la fin du 18è s.
en Angleterre).
• Cette industrialisation repose sur :
• - L’utilisation de la machine à vapeur (Watt 1769) dans
l'industrie textile (cotonnière) et pour l'extraction du
charbon.
• - Une nouvelle source d’énergie : le charbon, plus
économique et plus efficace que le bois, il devient
vite la source d’énergie indispensable, « le pain de
l’industrie » (pour les machines à vapeur mais aussi
pour la fonte du minerai de fer).
• Ces transformations bouleversent les techniques de
productions : la mécanisation de l’industrie permet
désormais une production textile et métallurgique
massive à des prix bien plus bas qu'auparavant.
• Ces changements s’accompagnent aussi d’une
révolution des transports dont le chemin de fer et
les bateaux à vapeur deviennent vite les symboles.
• C’est au Royaume-Uni (qui manque de main d’œuvre) que
l’activité industrielle se transforme le plus rapidement, au
point que l’on puisse parler de véritable « révolution
industrielle ».
• Mais dans le reste de l’Europe, le phénomène est moins
rapide, certains préfèrent alors parler d’industrialisation.

• B. A partir de 1870-1880, des nouvelles transformations


industrielles viennent bouleverser l’économie, c’est la
seconde industrialisation. Elle repose sur de nouveaux
progrès :
• - 2 nouvelles sources d’énergie : le pétrole et l’électricité
(thermique ou hydraulique grâce à Bergès, 1897) ;
• - De nouvelles inventions : le moteur à explosion (à essence
de Daimler), l’ampoule électrique, le développement de la
chimie (engrais), la création de nouveaux matériaux :
aluminium, plastiques (bakélite, 1907)
• - Et une nouvelle révolution des transports et des
communications avec le développement de
l’automobile, de l’aviation… mais aussi du
téléphone, bouleversent les transports et le
commerce mondial. Les échanges se multiplient…
• Deux vagues d’industrialisation qui bouleverseront
l’économie mondiale au point que l’on puisse parler
de véritables « révolutions industrielles », avec des
conséquences qui vont bien au-delà de la simple
transformation de l’industrie, les conséquences
sont multiples pour les pays concernés :
géographiques, économiques, sociales et même
artistiques…
• C. 1850-1939 : un siècle de transformations
économiques et sociales
• 1. Une nouvelle géographie industrielle :
• Le charbon devenant la première source d'énergie
pour l'industrie, conditionne de plus en plus la
géographie industrielle de l'Europe : les usines se
localisent dans des bassins industriels situés à
proximité des gisements charbonniers : les « pays
noirs ».

• 2. Vers une urbanisation de plus en plus
croissante de la population :
• Dans les principaux pays industrialisés
d'Europe, la population urbaine est plus
nombreuse que la population rurale.
• Cette urbanisation conquérante se manifeste
par la multiplication de grandes villes : 22
villes de plus de 100 000 habitants en Europe
en 1800, pour 86 en 1910 ; c'est aux États-
Unis que l'on compte le plus de villes de plus
d'un million d'habitants
• Ces grandes villes, qui attirent l'exode
rural ou les immigrants, sont soit les
capitales politiques et administratives,
soit les villes portuaires (Liverpool,
Hambourg, New York ...). Il faut y ajouter
des métropoles économiques situées au
centre des régions industrielles (Chicago,
Birmingham, Lille, Cologne).
• 3. La naissance des villes modernes
• La place ne suffisant plus en centre-ville, les limites
de l'agglomération sont repoussées en banlieue : on
parle alors du « Grand Paris », du « Grand Berlin »
ou du « Grand Londres ».
• Au sein de ces villes, les contrastes sociaux sont de
plus en plus nets : d'un côté, les «beaux quartiers »
et les quartiers d'affaires où vivent et travaillent des
populations aisées, de l'autre, les vieux quartiers
populaires de centre-ville où subsistent l'artisanat
et le petit commerce (en Europe) et où
commencent à s'installer les immigrés récents
(LittleItaly et quartiers noirs à New York).
• Les nouveaux citadins vivent en marge des
villes et à proximité des usines ; ce sont
généralement des ouvriers.
• Une fièvre d'aménagement urbain s'empare
des capitales européennes de 1850 à 1870 :
ce sont les travaux du baron Haussmann à
Paris, sous le Second Empire, l'aménagement
des berges de la Tamise de 1848 à 1865...
• L'équipement en moyens de transport dans
les centres villes (le premier métropolitain
londonien date de 1863, le tramway existe à
Berlin depuis 1881) et vers les banlieues (par
le train) fait appel aux industries
d'équipement mécanique ou électrique.

• Dans les grandes villes, le commerce connaît


ses premiers grands bouleversements, avec
l'apparition dès le milieu du 19èmesiècle des
grands magasins (transparents).
• Au cours des années 1920, la consommation de
masse débute dans les villes nord-américaines. Le
voisinage d'un puissant bassin houiller a développé
à Lyon les industries nouvelles.
• La cité vivait jusque-là uniquement par la soierie et
la banque ; elle est devenue une gigantesque usine
où toutes les productions se rencontrent.
• Depuis quarante ans, un flot continu de Savoyards,
de Dauphinois, d'Auvergnats, de Suisses et
d'Italiens se porte sur Lyon.
• Et l'accroissement se poursuit d'une façon
régulière.
• II. Des transformations économiques :
• Le développement du capitalisme :
• - L’industrialisation implique des besoins financiers
énormes. Pour construire des usines, installer des
machines ou moderniser, il faut beaucoup d'argent.
• - Pour constituer ce capital important, les
entrepreneurs font appel aux banques qui peuvent
prêter l'argent nécessaire, d'autres s'associent.
• C’est au 19ème que se créent les banques de dépôt
ou d’affaires
• - On voit aussi se créer des sociétés par actions ou
société anonyme (S.A.) : le capital de l'entreprise est
divisé en actions qui sont vendues à la bourse.
• Les bénéfices sont partagés ensuite entre les
actionnaires (c'est le dividende).
• Ce système économique fonctionne librement,
chacun est libre de créer son entreprise : c'est le
libéralisme on parle aussi d’économie de marché.
• Les entreprises les plus fortes absorbent les plus
petites : elles forment des concentrations
(horizontales ou verticales) et évitent ainsi la
concurrence.
• De nouvelles méthodes de travail se développent :
• - L'ouvrier se voit confier des tâches de plus en plus
spécialisées : la mécanisation du travail lui impose
des machines-outils automatiques, pour une
production en série et à la chaîne.
• - Les normes et la vitesse d'usinage
(chronométrées) évoluent, sous l'impulsion de
Taylor qui préconise l'organisation scientifique du
travail (1906).
• Le fonctionnement rationnel de l'atelier et le
contrôle du travail ouvrier nécessitent bientôt un
encadrement plus nombreux (agents de maîtrise,
contremaîtres, chefs de fabrication, ingénieurs).
• Principalement aux Etats-Unis.
• Résultat : une croissance économique sans
précédent, une tendance d'ensemble...
• - Entre 1850 et 1939, les pays touchés par
l'industrialisation ont connu un développement
économique caractérisé par une augmentation des
quantités produites (textiles, métallurgie…) et des
gains de productivité.
• Une augmentation de la production qui a créé
richesses et emplois.
• Il s'ensuit un accroissement de la demande, la
consommation, qui conforte à son tour la nécessité
de produire plus, d'accroître l'offre.
• - Pourtant des crises viennent secouer le monde
capitaliste : De 1875 à 1895 et dans les années
1930, l'Allemagne, les États-Unis, la Grande-
Bretagne et la France connaissent la dépression,
période de croissance ralentie où l'effondrement de
la production se conjugue à une brutale chute des
prix.
• Le marché du travail fléchit (23 millions de
chômeurs aux Etats- Unis en 1932) et les échanges
commerciaux diminuent.
• - La nouveauté est dans le fait que les grandes crises
économiques ne sont plus causées par les difficultés
agricoles mais par des crises financières.
• Après une période de spéculation boursière, les
cours des actions, qui ont monté excessivement,
s'effondrent, « jeudi noir » à Wall Street le 24
octobre 1929).
• Les banques suspendent alors leurs prêts aux
entreprises, exigent le remboursement des crédits
aux particuliers et aux entreprises, rapatrient leurs
capitaux. Privées de trésorerie, les entreprises
entrent alors elles-mêmes en crise et débauchent.
• Les révolutions industrielles ne transforment pas
seulement les paysages urbains, l’économie mais
aussi la société.
• III. L’industrialisation transforme aussi la société
• 1. De nouvelles couches sociales apparaissent :
• Deux grandes catégories sociales, que Marx appelle
« classes », se développent avec l’industrialisation :
• La bourgeoisie
• Les ouvriers
• 1. La bourgeoisie
• C’est le développement de l’industrie et du
commerce qui a permis l’enrichissement (parfois
rapide) de quelques grands patrons.
• Ils s’organisent en véritables dynasties (Rothschild,
Krupp, Schneider, Rockefeller…) ont un mode de vie
à part : loisirs, éducation des enfants, épargne… Ils
ont des revenus suffisamment élevés pour vivre
dans l'aisance ou dans le luxe.
• Ils accumulent vite toutes les formes de pouvoirs
tels le cas des 200 familles en France
• 2. Les ouvriers
• Ils sont de loin les plus nombreux mais aussi très
variés (ouvriers qualifiés, manœuvres…).
• Ils sont les plus défavorisés, leurs conditions de
travail sont peu enviables : longues journées de
travail,
• le progrès n’est pas toujours synonyme
d’amélioration (gaz d’éclairage, travail à la chaîne…),
précarité de l’emploi, absence d’assurance maladie
ou chômage…
• La faiblesse des salaires (ils gagnent juste de quoi
vivre et forment le Prolétariat) rend indispensable le
travail de toute la famille, y compris les enfants et
ce dès l’âge de 7 ans.
• Les conditions de vie sont difficiles : logement
misérable, nourriture à peine suffisante, pas de
protection sociale.
• A partir de 1850, les ouvriers s’organisent peu à peu
en syndicat (reconnus en 1884 en France), malgré
les interdictions, leur principal moyen d’action est la
grève, ils obtiennent ainsi des améliorations de
leurs conditions de travail : diminution des horaires
de travail, hausse de salaire…
• D’autres solutions améliorent aussi leurs conditions
:
• - certains patrons mènent une politique paternaliste
et cherchent à améliorer les conditions de vie de
leurs ouvriers : à Guise , Godin crée le Familistère.
Ford augmente les salaires.
• - L’Etat accélère certaines améliorations par des lois
sociales : 1892, journée de travail limitée à 10 h
pour les enfants (60h/ semaine), 1936 : semaine de
40 h…
• 3. On peut distinguer une 3ème catégorie située
entre bourgeoisie et monde ouvrier : les classes
moyennes, artisans, petits commerçants,
employés, fonctionnaires... (qui n’exercent pas un
travail manuel),
• ils espèrent améliorer leur condition de vie par le
travail et l'épargne et cherchent à imiter la grande
bourgeoisie dans leur mode de vie et attache
beaucoup d’importance à l’instruction, facteur de
promotion sociale.
• LES SECTEURS ECONOMIQUES
• Les trois grands secteurs économiques

• C'est l'économiste écossais Colin Clark qui a eu


l'idée de définir trois secteurs économiques
principaux, selon la nature de l'industrie :

• LE SECTEUR PRIMAIRE ;
• LE SECTEUR SECONDAIRE ;
• LE SECTEUR TERTIAIRE.
• • le secteur primaire concerne la collecte et
l'exploitation directe de ressources naturelles
(matériaux, énergie, et certains aliments),
• • le secteur secondaire concerne les industries de
transformation (agissant sur une matière)
• • le secteur tertiaire regroupe les industries du
service (essentiellement immatériel : assurances,
intermédiation, formation, études et recherche,
administration, services à la personne, sécurité,
nettoyage, etc.).
• A. Secteur primaire
• Le secteur primaire comprend l'agriculture, la
pêche, l'exploitation forestière et l'exploitation
minière.
• On désigne parfois les trois dernières industries par
« autres industries primaires ».
• Les industries primaires sont liées à l'extraction des
ressources de la terre et à l'agriculture.
• B. Secteur secondaire
• Le secteur secondaire regroupe les activités liées à
la transformation des matières premières issues du
secteur primaire.
• Il comprend des activités aussi variées que
l’industrie du bois, l’aéronautique et l’électronique…
• Ce secteur, même s’il représente une part
relativement modeste du PIB des pays développés
(par exemple 20,6 % en France en 2006), est
considéré comme stratégique ;
• il fournit des emplois d’ingénieur et fournit du
travail de recherche et développement à des
entreprises du secteur tertiaire.

• Les Composantes du Secteur Secondaire
• • Aéronautique
• • Agroalimentaire
• • Automobile
• • Astronautique
• • Bâtiments et travaux publics (BTP)
• • Construction électrotechnique
• • Construction ferroviaire
• • Construction mécanique
• • Construction navale
• • Industrie chimique
• • Industrie pharmaceutique
• • Industrie spatiale
• • Électronique
• • Électroménager
• • Énergétique
• • Industrie textile
• • Industrie papetière
• • Industrie du bois
• • Production d'énergie (EDF, centrale électrique, GDF etc.).
• • Artisanat d'art
• C. Secteur tertiaire
• Le secteur tertiaire regroupe toutes les activités
économiques qui ne font pas partie des deux
autres.
• Par exemple, l’assurance, l'enseignement, la grande
distribution, les associations, le tourisme font partie
du secteur tertiaire. Il s’agit du secteur qui produit
des services.
• Dans les pays développés, c’est de loin le secteur le
plus important en nombre d'actifs occupés.
• On distingue le secteur tertiaire marchand du
secteur tertiaire non marchand, ce dernier
comprenant la production de services non
échangeables comme la justice, la sécurité, etc.
Les Branches du Secteur Tertiaires
• Assurance
• Audit
• Banque
• Commerce
• Communication
• Conseil
• Électricité
• Éducation, Formation
• Entretien
• Finance
• Horeca (Hôtellerie, Restauration, Café)
• Industrie des loisirs
• Informatique
• Réparation
• Recherche
• Santé, Médecine
• Sécurité
• Services à la personne
• Services juridiques
• Services publics
• Télécommunications
• Tourisme
• Transport, Logistique
• Des nouvelles idéologies en rapport avec la
société industrielle ?
• a. Le libéralisme
• Il est né du principe de Liberté et de la philosophie
des Lumières, le libéralisme est d’abord défini par
Adam Smith (1753-1790).
• Leur devise : « laisser faire, laisser passer »
• Pour les libéraux, l'État doit laisser les patrons gérer
librement leur entreprise.
• Ces derniers produiront ainsi davantage de
richesses et toute la société en bénéficiera. L'État
ne doit pas intervenir pour réglementer les salaires,
les emplois, la durée du travail, qui doivent évoluer
en fonction de la loi de l'offre et la demande.
• Ils sont favorables au libre-échange. Pour eux, l'État
doit se contenter de défendre le pays et d'assurer la
sécurité des biens et des personnes.
• Dans la réalité, chaque crise secoue le libéralisme
qui évolue vers le protectionnisme (limitation des
importations), la crise de 1929 voit la mise en
application des théories de Keynes aux États-Unis et
l’interventionnisme de l’Etat : c’est l’Etat
Providence.
• b. Le socialisme contre le capitalisme
• Au contraire des libéraux, les socialistes dénoncent
les inégalités entre les ouvriers misérables et les
bourgeois fortunés, et ils proposent différentes
solutions pour réduire ou supprimer ces inégalités
:
• L'Allemand Karl Marx (1818-1883) est un des grands
théoriciens du socialisme (avec Engels).
• Il dénonce l’opposition entre les prolétaires (qui
vivent de leur travail) et les capitalistes (qui vivent
du travail des autres), « l’exploitation de l’Homme
par l’Homme », ce qui provoque la « lutte des
classes ».
• Pour lui, seule une révolution ouvrière pourra faire naître une
société sans classes : la société communiste.
• Pour les anarchistes, comme Proudhon en France, il faut aussi
supprimer l’Etat. Tous les moyens sont bons pour y parvenir
comme les attentats.
• Les réformistes (tel Jean Jaurès) comptent à l’inverse sur l’Etat
pour imposer des lois pour améliorer le sort des ouvriers.
• A partir de 1860, ces idées nouvelles s’expriment à travers la
création de nombreux partis socialistes en Europe :
• 1875 : le PSD en Allemagne ;
• En 1905, sous l'impulsion de Jean Jaurès. les socialistes
français s'unifient dans un parti unique, la SFIO ;
• En 1906 : le Labour party en Grande Bretagne.
• A partir de 1889, malgré leurs divergences, les socialistes du
monde s'associent dans la IIème internationale.

• IV. Des mentalités qui évoluent
• 1. La religion face au monde moderne
• Au 19ème siècle, la société européenne est restée
profondément croyante et la religion marque
encore tous les évènements de la vie :
• les fêtes religieuses rythment les jours de repos
• le clocher rythme les moments de la journée
• Trois grandes religions dominent l’Europe :
catholiques, protestants et orthodoxes. Des
religions qui continuent de s’étendre dans le monde
grâce à la colonisation et l’installation de
missionnaires.
• Pourtant les Eglises perdent peu à peu de leur
influence, la pratique religieuse diminue avec
l’urbanisation.
• En effet, avec l’exode rural, on quitte le cadre
paroissial et on échappe à l’encadrement religieux.
• Ce recul de la foi se traduit par le développement
d’une religion «des 4 saisons» (baptême,
communion, mariage et enterrement).
• L’Eglise est remise en cause par le progrès et elle a
du mal à s’adapter à la modernité :
• Les théories de Darwin sur l’origine des espèces
remettent en cause l’Ancien Testament.
• On découvre que l’Afrique est le berceau de
l’Humanité…
• Le philosophe Auguste Comte annonce le triomphe
de la science, c’est la religion de l’avenir, on croit
désormais dans le rationnel, ce que la science peut
prouver, c’est la naissance du positivisme.
• Dans un premier temps l’Eglise condamne les
progrès : Pie IX rejette les idées modernes dans le
Syllabus. Mais à la fin du 19ème siècle, l’Encyclique
(lettre envoyée à tous les évêques) Rerum Novarum
de 1891 de Léon XIII prend en compte les
problèmes ouvriers et même s’il condamne le
socialisme, il prépare une Eglise plus sociale, telle
que la défend à Hazebrouck l’abbé Lemire, créateur
des jardins ouvriers.
• En même temps l’Église cherche à reconquérir ses
fidèles en multipliant les missions, les pèlerinages
(comme celui de Lourdes) les mouvements
catholiques…
• 2. Vers une culture de masse et de nouvelles
pratiques culturelles
• Au 19ème siècle le poids de la culture populaire
reste important, il se base sur la tradition orale
(chansons, dictons…) qu’on retrouve dans les fêtes
villageoises, cérémonies…
• Mais la généralisation de l’enseignement primaire
(lois J Ferry 1881-82), les progrès techniques et
l’amélioration des conditions de vie vont favoriser
de nouvelles pratiques culturelles.
• D’abord la presse
• Elle se développe considérablement, des progrès
comme la rotative, les pubs et les annonces
abaissent les prix… C’est l’époque des grands
quotidiens tirés à des milliers d’exemplaires. (ex : le
Parisien tirait à 2,5 millions d’exemplaires contre
300000 aujourd’hui !).
• Des journaux qui véhiculent aussi une littérature
pour tous : les romans feuilletons font leur
apparition, Sherlock Holmes (C Doyle), Hercule
Poirot (A Christie) ou Arsène Lupin (M Leblanc) en
sont les vedettes…
• A partir de 1900, l’utilisation massive de la photo
(noir et blanc) dans la presse les cartes postales…
on veut tout voir !
• Apparition de la BD : Félix le chat, Tintin, Popeye,
Bécassine, Tarzan…
• L’invention de la TSF de Marconi en 1896 donne
naissance à la radio qui s’impose dans les années
20-30 comme le complément du journal, elle
permet de diffuser instantanément les infos du
monde entier, mais aussi de nouvelles formes de
musiques comme le jazz, le blues… venus des États-
Unis (louis Armstrong) et des musiques plus
populaires comme Tino Rossi, Maurice Chevalier.
• Dans le domaine de la musique encore, l’invention
du phonographe par Edison permet à un large
public d’accéder à la musique réserver jusque là à
l’élite.
• L’invention du cinéma par les frères Lumière en
1895 reste l’innovation la plus spectaculaire,
d’abord muet puis parlant à partir de 1927, il
deviendra le grand distributeur de rêve dans tous
les quartiers populaires et concurrence le théâtre.
Très vite Hollywood affirme sa supériorité avec la
Mayer, la 20th Century, Universal, Paramount.
• - Mais très vite ces nouveaux médias, qui touchent et
fascinent beaucoup de monde, sont utilisés pour faire passer
des idées :
• Le cinéma s’engage et témoigne ou montre certaines réalités
sociales ou la crise comme dans les raisins de la colère de J
Ford ou encore les Temps modernes de Charlie Chaplin.
• Très vite les hommes politiques comprennent l’intérêt de ces
nouveaux médias pour faire passer leurs idées : la
propagande est née !
• F Roosevelt utilise la radio pour ses discours politiques tout
comme Hitler et Goebbels en Allemagne
• Mussolini déclare le cinéma « comme l’arme la plus forte » et
il crée Cinecitta.
• Eisenstein sert le régime soviétique par ses films (Octobre 17,
le cuirassé Potemkine…) ;
• Dernier aspect du renouveau de la culture : le développement
des loisirs et du sport :
• Football, Rugby sont nés dans les écoles anglaises et
se développent à la fin du 19ème siècle
• Naissance des jeux olympiques modernes grâce à
pierre de Coubertin en 1896
• Le tour de France fait son apparition en 1903
• Les matchs de boxe…
• Les sports deviennent des spectacles de masse et
sont suivis par les médias, ils seront aussi très tôt
l’expression de « l’affrontement » des Nations
comme aux JO de 1936 à Berlin !

• QUELQUES GRANDES DECOUVERTES
• a. LA MACHINE à VAPEUR
• Elle est mise au point par James Watt en 1763,elle
fonctionne avec de l’eau et du charbon.
• Elle est utilisée dans un grand nombre de domaines
industriels.
• Elle devient la source d’énergie d’usines de plus en
plus grosses, notamment dans le textile et la
métallurgie.
• Peu à peu perfectionnée, la machine à vapeur
entraîne les locomotives, les bateaux et les
machines agricoles.
• XIXème siècle
• C’est le siècle des progrès scientifiques
• Le Télégraphe et Phonographe
• b. Le Télégraphe
• Appareil permettant de transmettre des informations à
distance par une ligne électrique.
• Les progrès sont également très importants dans les
domaines scientifiques : le courant électrique est
découvert par André Marie Ampère en 1820.
• Dans le domaine de la biologie, Louis Pasteur met au
point des vaccins pour lutter contre certaines maladies
comme la rage et la pasteurisation pour conserver les
aliments.
• En 1898 Marie Curie découvre le radium, métal qui
émet de la radioactivité.
• Le XIXème siècle est aussi le siècle des progrès
dans les télécommunications
• Les télécommunications permettent la
communication de la parole et du son à longue
distance.
• Les principales inventions sont le télégraphe de
Morse, le téléphone de Graham Bell, le
phonographe d’Edison et la TSF (télégraphie sans
fil) de Marconi et Branly.
• Toutes ces inventions prennent un rapide essor.
Elles sont appelées à se perfectionner et à se
répandre au XXème siècle.


PHONOGRAPHE TELEGRAPHE
• Ce XIXème est aussi celui de L’industrialisation
• Les innovations techniques et scientifiques sont en
partie à l’origine de l’essor industriel européen du
XIXème siècle appelé « révolution industrielle ».
• Dès la fin du XVIIIème siècle, la machine à vapeur
permet à l’Angleterre de produire très rapidement
de grandes quantités de textiles et de machines.
• Le développement des usines : Ces machines sont
très encombrantes et réclament beaucoup de main-
d’œuvre. On construit donc près des villes où des
mines de grands bâtiments où les ouvriers et les
machines sont rassemblés, ce sont les premières
usines. Avec le temps, elles deviennent très grandes
et produisent de plus en plus.
• Il s’observe aussi la transformation de la société
avec la révolution industrielle, la société se
transforme : la bourgeoisie s’enrichit et crée des
industries.
• Ce sont les banques qui fournissent aux industriels
les capitaux nécessaires.
• Des actions peuvent être achetées en bourse.
• L’essor des villes
• Le nombre et la taille des villes augmente
considérablement grâce à l’accroissement naturel
de la population, à l’exode rural (départ massif des
ruraux vers les villes),à la révolution des transport
et à l’industrialisation.
• Les villes se modernisent, des immeubles sont
construits, l’hygiène (eau potable, égouts) et le
confort (gaz puis électricité) s’améliorent ainsi que
les transports (métro, tramways…).
• Les populations aisées vivent à l’intérieur des villes
alors que les populations les plus pauvres sont
rejetées en périphérie où les loyers sont bons pour
la révolution des Transports.
• LA NAISSANCE DU CHEMIN DE FER
• En 1817, l’Anglais Stephenson construit des
locomotives à vapeur.
• Au XIXème siècle, les lignes de chemin de fer se
répandent rapidement dans toute l’Europe.
• La France dispose de 21 300 km de voies ferrées.
Pour faire circuler les trains, il a fallu aménager les
voies ferrées, creuser des tunnels, construire des
ponts et installer des gares.
• Cela a stimulé l’industrie, a permis de relier les villes
entre elles et de transporter plus rapidement les
individus et les marchandises produites par les
usines.
• L’essor de la navigation MARITIME
• A partir de 1850, des bateaux à vapeur appelés«
steamers » sont construits.
• Ils peuvent transporter beaucoup de marchandises
et de passagers.
• Le commerce maritime se développe et des canaux
transocéaniques sont construits pour accélérer les
traversées : le canal de Suez et le canal de Panama.
• La naissance de l’AUTOMOBILE et de l’AVION
• L’automobile à essence naît en 1886. A ses débuts,
elle coûte très cher et les fabricants n’en produisent
parfois que quelques exemplaires.
• En 1914, seules les usines de l’Américain Henri Ford
fabriquent des automobiles en série (en grand
nombre).
• L’aviation est à ses débuts : 1890, premier vol de
Clément Ader
• Le chemin de fer et la navigation maritime
multiplient les possibilités de déplacement des
idées et des marchandises.
• Les matières premières et les produits industriels
sont transportés sur de grandes distances. Des
régions autrefois isolées s’ouvrent au monde
moderne.
• CATEGORISATION DES INDUSTRIES
• CLASSIFICATION DES INDUSTRIES
• INTRODUCTION
• Aujourd'hui les industries interviennent dans de si
nombreux domaines qu'il est difficile d'en faire un
classement.
• Il existe cependant de nombreuses classifications
industrielles.
• Et les critères retenus sont variés : On peut classer
les industries par types de produits (ou type de
fabrication); par tonnages élaborés.
• La classification peut aussi se fonder sur la
destination du produit ou sur les techniques
employées.
• A. LES INDUSTRIES PAR TYPES DE PRODUITS
• Ce critère permet d’avoir les industries suivantes :
• 1. L’agroalimentaire
• Qui transforme les produits végétaux et animaux
pour notre alimentation); c’est une variante de
l’agro-industrie.
• 2. La métallurgie
• C’est la science des matériaux qui étudie les
métaux, leurs élaborations, leurs propriétés, leurs
traitements.
• Par extension, on désigne ainsi l’industrie de la
fabrication des métaux et des alliages, qui repose
sur la maîtrise de cette science.
• 3. L’industrie chimique
• La chimie est la science qui étudie la matière et ses
transformations. L’industrie chimique a pour objet
la transformation de composés en produits
chimiques qui répondent à un besoin.
• Elle comporte deux volets :
• La chimie lourde
• Qui fabrique tous les produits de base de la chimie ;
et
• La chimie fine
• Qui utilise les produits de la chimie lourde pour
synthétiser les produits finis utilisés par l’homme.
• 4. Industrie pharmaceutique
• Secteur industriel chargé de la conception, de la
fabrication, du conditionnement et de la
commercialisation de spécialités pharmaceutiques,
pour la prévention et le traitement des maladies.
• Les industries du vêtement (Industrie textile,
habillement et du bois,) ;
• Les industries mécaniques (machines et véhicules) ;
• Les industries électroniques (appareils de
l'audiovisuel) ; et enfin,
• L’industrie informatique (ordinateurs) ;
• Energie et environnement (production et distribution
d'électricité, de gaz et d'eau.

• B. CLASSIFICATION DES INDUSTRIES EN FONCTION DE
L’IMPORTANCE DES TONNAGES ELABORES.
• Ce critère permet de distinguer d’une part les
industries lourdes, d’autre part les industries légères.
• 1. L'industrie lourde
• Elle désigne en général les activités nécessitant, pour
exister, l'emploi d'outils et de capitaux très importants.
• On peut cependant considérer les secteurs liés à la
production ou la transformation de matières premières
comme les mines, la métallurgie, la papeterie et la
chimie de première transformation comme étant des
exemples de ce que l'on classe couramment dans
l'industrie lourde.
• Certaines activités à dominante mécanique ou
électrique comme la construction navale ou la
production d'électricité sont également de bons
exemples.
• En ce qui les concerne, les capitaux très importants
sont utilisés et résultent du fait que les outils étant
dimensionnés pour produire, au moindre coût, de
grandes quantités de produits, l'achat des matières
premières devient un enjeu essentiel de la
performance économique.
• On peut constater que le prix d'achat du baril de
pétrole représente la moitié du prix du fioul lourd
sur le marché domestique européen.
• La faible valeur ajoutée est donc une caractéristique
essentielle de l'industrie lourde, qui privilégie alors
la quantité pour trouver des marges acceptables.

2. L’industrie légère

• Celle-ci présente les caractéristiques différentes de


celles évoquées ci-haut pour l’industrie lourde.

• A. LES INDUSTRIES EN FONCTION DE LA
DESTINATION DU PRODUIT
• On distinguera : les industries de base,
d’équipements (ou de production) et de
consommation.
• C1. Les industries de base
• Elles correspondent au premier stade de la
transformation industrielle et fournissent des
produits semi-finis en principe destinés aux autres
activités industrielles situées en aval.
• La métallurgie et la pétrochimie sont des industries
de base. Elles englobent les industries de l’énergie,
de la chimie et de la sidérurgie.
• C2. Les industries d’équipement
• Correspondent aux industries qui fabriquent des biens
destinés à l'équipement des entreprises comme les
machines-outils… C’est par exemple le cas des
industries métallurgiques, mécaniques, du matériel de
transport, de construction électrique et électronique,
du bâtiment…

• C3. Les industries des biens de consommation
• Pour les produits destinés à la consommation des
particuliers.
• C’est le cas de l’industrie automobile, textile,
alimentaire, des meubles et articles ménagers, de
l’appareillage électrique, du livre, photo, cinéma…
• Industries d’équipement et de consommation sont des
industries de transformation, différentes des industries
de base.
• B. LES INDUSTRIES EN FONCTION DES TECHNIQUES
EMPLOYEES
• On parlera d’une part des industries classiques et
d’autre part des industries de pointe.
• Les «industries de pointe», comme l'aérospatiale,
l’informatique, l’électronique, les biotechnologies,
la robotique, etc., emploient quantité de savants,
d'ingénieurs, d'ouvriers très qualifiés et surtout des
techniques sophistiquées. Mais les industries
anciennes elles-mêmes ont recours aujourd'hui à
des techniques de plus en plus sophistiquées : dans
l'industrie du vêtement, on utilise le rayon laser
pour couper le tissu.
• C. LES INDUSTRIES EN FONCTION DU TYPE
D’ACTIVITE
• Il s’agit de l'industrie manufacturière ou du secteur
secondaire (mécanique, textile, etc.) opposée aux
industries d'extraction ou du secteur primaire
(mines, pétrole, etc.).
• a. Les industries du secteur primaire
• Sont synonymes industries extractives. Elles
extraient des matières premières de
l’environnement naturel
• Exemple : agriculture, exploitation minière, etc.
• b. Les industries du secteur secondaire
• Synonyme d’industrie de fabrication, regroupent les
activités de transformation des produits du secteur
primaire en biens finis.
• Souvent, la transformation se fait plus d’une fois à
ce stage. Les industries de fabrication se situent
surtout dans les régions populeuses pour que ce
soit plus économique.
• CHAPITRE 2EME : GENERALITES SUR L’ECOLOGIE
INDUSTRIELLE
• « Ecologie industrielle » ?

• Ces deux termes ont ici un sens bien précis :


• • « Ecologie » réfère à l’écologie scientifique, qui
étudie les différents milieux où vivent les
organismes vivants.
• • « Industriel » désigne, au sens large, l’ensemble
des activités économiques dans la société
technologique moderne.
• L’écologie industrielle a pour objectif de faire
évoluer le système industriel, non durable dans sa
forme actuelle, vers un système viable à long terme
et compatible avec le fonctionnement des
écosystèmes naturels.
• A ce titre, l’écologie industrielle préconise un usage
plus efficace des ressources naturelles, en
privilégiant les ressources disponibles localement et
la réutilisation des déchets.
• Elle offre par ailleurs des solutions pour produire
plus avec moins de matière, tout en réduisant la
dépendance aux combustibles fossiles.
• Une première approche consiste à réduire la
production de déchets à la source en concevant des
produits aux impacts environnementaux réduits.
• Ensuite, il appartient aux entreprises d’améliorer
leurs procédés de production afin de diminuer leur
consommation de ressources et leurs coûts.
• Cependant, il restera toujours des matières à
valoriser. Le domaine des symbioses industrielles
propose la réutilisation des déchets des uns comme
matières premières dites secondaires pour d’autres
activités.
• Définition des concepts
• L’écologie industrielle est l’étude des systèmes
industriels dans leur anatomie et physiologie ainsi
que leur écosystème porteur.
• Il s’agit en d’autres termes d’interactions entre
l’industrie et son environnement biophysique et
socio-humain.
• En effet, l’industrie exerce une influence évidente
sur l’environnement dans lequel elle est implantée
et en dépend.
• 1.Structure du système industriel
1.1. Anatomie industrielle.
• Tout système industriel comprend 3 parties
interdépendantes.
• Il s’agit de :
• Matières premières et énergie
• Aucune industrie ne peut exister sans matières
premières. Ce sont ces ressources brutes qu’on
introduit dans le système industriel pour produire
des biens ou services.
• Suivant le type d’industrie, on a :
• les ressources naturelles minérales (minerais)
destinées aux grandes industries lourdes ;
• les ressources naturelles biologiques ou
biodiversité (bois d’œuvre, espèces végétales,
espèces animales) ; ressources énergétiques ;
ressources agricoles ; ressources foncières ;
ressources hydriques.
• Malheureusement, les ressources ne sont pas
distribuées de façon égale sur la Terre.
• Il y a des régions ou pays pourvus et d’autres qui en
manquent…
• Quand on considère la carte mondiale, on constate
que la plupart des ressources stratégiques sont
présentes dans des régions ou pays non
industrialisés.
• Cette situation a favorisé la bipolarisation mondiale :
pays industrialisés (consommateurs des matières
premières) et pays pauvrement industrialisés
(fournisseurs des matières premières) avec des rôles
diamétralement opposés.
• Toute la géopolitique actuelle est basée sur cet
équilibre fragile qu’il faut maintenir à tout prix.
• Comme les pays industrialisés sont les plus riches en
biens et services qu’ils produisent et les fournisseurs
des matières premières truffés d’ateliers extractifs sont
les plus pauvres, il faut à tout prix maintenir
durablement cette relation. Des stratégies diverses ont
été inventées pour maintenir les uns dans l’opulence et
les autres dans l’indigence.
Ressources finies → Extracteurs/ Transformateurs / Optimisation de la
gestion des flux de
producteurs de MP ↔ fabricants de
produits matière et d’énergie
Recyclage, valorisation, réemploi

↕ ↕
Quantité de
déchets limitée

Gestion des déchets Consommateurs

Ce schéma montre que les ressources finies sont


soumises à l’extraction ou production des matières
premières ; ces dernières sont transformées en
produits finis destinés aux consommateurs ou marché
avec optimisation des flux de matière et d’énergie.
Des déchets produits à tous les niveaux sont recyclés,
valorisés ou réutilisés. ’
• Deux notions-clés peuvent être ainsi définies :
• Le métabolisme industriel est le bilan comptable
des flux de matière et d’énergie ainsi que des stocks
d’une activité économique.
Flux sortants
Flux entrants
Activité économique : exploitation
agricole, collectivité, artisanat
Stocks

Ainsi, l’écologie industrielle, éclairée par


l’étude du métabolisme industriel, vise à
connecter les activités économiques entre elles
par des échanges de flux, appelés synergies.
• Les objectifs sont :

- augmenter l’efficacité des ressources, dans une


situation « gagnant –gagnant »entre l’économie et
l’environnement.

- Minimiser touts les possibilités d’atteinte à


l’environnement ;

- garantir la sécurité sociale des personnes


• Quatre grands principes permettent de répondre
aux enjeux économiques et environnementaux :
1) Valoriser systématiquement les déchets ;
2) Minimiser les pertes par dissipation ;
3) Dématérialiser l’économie, et enfin
4) Décarboniser l’énergie.
• Ainsi, l’écologie industrielle qui est une démarche
d’aménagement du territoire passe par 2 phases :
a) L’écologie industrielle doit optimiser l’utilisation des
flux de matières et d’énergie, ainsi que les stocks des
activités économiques existantes ;
b) Elle doit permettre d’implanter des activités dont
l’association permet de mieux remplir les 4 principes sus-
décrits.
• Pourquoi l’implication des entreprises est-elle si
cruciale ?
• Les entreprises sont au cœur de la révolution
culturelle nécessaire à la démarche de
développement durable qui repose sur :
• La participation directe des territoires au
développement économique durable ;
• La diffusion des valeurs aux sous-traitants,
fournisseurs et clients ;
• La consommation des ressources naturelles et
énergétiques;
• La production de déchets et de pollutions/
nuisances ;
• Le rôle de prescripteur/ vision (donneur d’ordre).
• D’où l’importance de la responsabilité sociétale et
environnementale des entreprises.
• Ainsi, adopter une stratégie de développement
durable, c’est avant tout pérenniser son activité et
sa compétitivité.
• L’écologie industrielle aussi appelée économie
circulaire est de ce fait une stratégie d’entreprise
basée sur l’innovation, l’ouverture vers l’extérieur et
sur la stratégie de développement durable.
• LA NOTION DE VILLAGE PLANETAIRE : UNE ILLUSION
• La notion consistant à considérer le monde comme un
village et ainsi un lieu où les échanges peuvent se faire
plus facilement n’est qu’une plus pure illusion au profit
des ceux qui ont plus de moyens que les autres.
• Parmi les stratégies du village planétaire illusoire,
nous citons :
1) la télé-gouvernance.
• Elle consiste à placer au sommet des Etats pourvoyeurs
des matières premières des dirigeants incapables, peu
instruits et recyclés dans l’armée. Ces robots ainsi
placés sont commandés de l’étranger. Protégés par
leurs maîtres, ces faux leaders sont en réalité des
mercenaires qui doivent tout aux maîtres ;
2) la corruption
• Celle-ci gangrène les pays pauvres est utilisée comme
stratégie de gouvernance dans les républiques
bananières ou Etats squelettes. Bien que présente dans
les pays industrialisés, elle y est traquée, contrairement
à nos pays où tout sent de la corruption, du vote au
salaire ;
3) le mensonge et la démagogie.
• On flatte, on ment comme on respire sans en avoir la
honte. C’est l’animalisation de la société.
4) La terreur et le culte de la peur.
• Toutes les politiques répressives créent la peur et la
population ne sait pas revendiquer ses droits. L’armée,
la police et les forces de sécurité ainsi que la Justice
restent au service du chef. Tout y est aux pas.
5) La pollution spirituelle avec émergence de
plusieurs cultes et philosophies de vie aux valeurs
considérées suprêmes
• Dieu, Allah, Jéovah, Yawhé, Boudha pour les uns,
Argent/Pouvoir, Franc-maçonnerie, Rose-Croix,
Mahikhari, Message de Graal, Eckankar, Sorcellerie
pour les autres. Malheureusement, l’amoralité et
l’immoralité sont intégrées dans la gouvernance et
la grande mafia politico-militaro-financière qui
commande le monde et s’appuie sur tous ces
amoraux et immoraux hissés au pouvoir afin de
continuer à piller et détruire leurs pays. La dictature
des réseaux obscurantistes avilit l’homme par
l’ascension de la médiocrité. On est promu parce
que l’on appartient à un réseau (ou une loge).
6) Le complexe d’infériorité dans les uns (dominés) et
le complexe de supériorité pour les autres
(dominants).
• Le complexe d’infériorité infantilise les élites
corrompues des pays riches en matières premières.
Ce qui crée le manque de confiance clinique.
7) La faim.
• Affamer un grand nombre réduit tout le monde à la
survie. On ne réfléchit plus que sur la
consommation et l’autoconservation.
• C’est l’instinct de survie qui commande.
• c). L’énergie : Aucune industrie ne peut fonctionner
sans énergie. Le recours aux énergies fossiles
(pétrole, gaz naturel, charbon) pose le problème de
réchauffement de la Terre et des changements
climatiques.
• D’où le recours exigé aux énergies vertes (hydro-
énergie, l’éolienne, la solaire, la géothermie, la
biomasse, la marémotrice).
• Un bon système industriel doit recourir aux
énergies vertes.
1.2. L’usine et procédés industriels
• Le niveau pilier du système industriel est l’usine.
Elle est composé de la partie dure, bâtie (bâtiments,
machines) et la partie molle (procédé industriel ou
intelligence industrielle) qui constitue le secret de
production propre à chaque industrie.
• L’intelligence industrielle est le fruit de l’innovation
ou de l’invention.
• C’est ici que l’université joue un rôle clé.
Malheureusement, nos universités restent encore à
la traîne.
• D’où l’urgente nécessité de les transformer pour les
adapter aux besoins réels de la société.
• L’usine transforme les matières premières en biens
consommables grâce à l’énergie et suivant le
procédé industriel idoine.
• L’usine produit des biens consommables et les
déchets à gérer.
1.3. Le marché ou consommation.
• Aucune industrie ne peut exister sans marché ou
consommateurs.
• Imaginons un investisseur dans l’industrie porcine qui
irait s’installer dans un pays musulman ou encore, une
industrie automobile qui s’installerait dans un pays sans
classe moyenne. Cela serait inconcevable.
• Les consommateurs doivent avoir une capacité ou
sûreté financière ou pouvoir d’achat.
• Aucun industriel ne viendra investir dans la production
automobile en RDC au stade de régression actuelle ou
marasme intégral.
• Ainsi, le produit doit être accepté par la population ; qui
du reste doit avoir un pouvoir d’achat.
• Le produit devra être aussi disponible sur le marché.
• 2. Le métabolisme industriel
• Comme dit dans l’introduction, tout système industriel
fonctionnel n’est possible que si les trois parties sus-
décrites fonctionnent en synergie et de façon
complémentaire.
• La RDC, depuis 1885 lors de la Conférence de Berlin,
avec la création de l’Etat Indépendant du Congo,
continue son rôle de pays fournisseur des matières
premières (PFMP).

• Le contexte de la mondialisation est venu confiner
davantage les économies des PFMP comme la R D C
dans une grosse illusion, selon laquelle, il faut
beaucoup livrer les matières premières pour s’enrichir :
une escroquerie qui a généré le concept d’industrie
extractive au lieu d’atelier extractif.
• .Il y a mondialisation quand on veut obtenir à vils
prix une ressource stratégique dans un pays tiers,
pauvre ; jamais dans la redistribution des richesses
réelles.
• Ce modèle a généré deux classes sociales
diamétralement opposées : l’infime portion des
richissimes et l’océan d’indigents très endettés.
• Les premiers devenant de plus en plus riches et les
seconds, de plus en plus indigents jusqu’à faire de la
nourriture un luxe.
• C’est la dérive de la géopolitique qui fragilise le
monde.
• La RDC offre un paradoxe ahurissant : opulence
naturelle et indigence humaine.
• Fournisseur des matières premières, la RDC est
devenue simple consommatrice de tout, y compris
des déchets de consommation (déchets d’abats,
véhicules usés, friperies, cure-dents, etc.).
• La gouvernance très chaotique est caractérisée par
une cohorte de flatteurs qui entourent le chef
suprême qui inspirerait tout, même s’il est très
limité.
• On a l’impression qu’en Afrique, le Chef reste un
homme providentiel qui sait tout, qui inspire tout et
gouverne avec compétence… Ce sont des flatteries
qui enfoncent le chef dans le gouffre de l’histoire.
• En considérant notre expérience sur le terrain et la
documentation appropriée, il ressort que le
paradoxe congolais est basé sur la qualité du
leadership des élites à tous les niveaux.
• Elles ont les cœurs fermés à l’amour, mais remplis
de mensonges, méchanceté, haine et égoïsme.
• Dans ces conditions, on devient aveugle et on ne
peut pas voir autour de soi des gens capables de
nous aider.
• Ces universitaires sclérosés sont animés par un seul
souci : comment accéder au cercle du pouvoir ? Les
questions sociétales ne les intéressent pas.
• Mercenaires, corruptibles, égoïstes et obscurantistes,
bon nombre d’intellectuels africains restent prisonniers
des réseaux ésotériques soumis au culte de silence,
discrétion et soumission au Maître ou Grand-Maître.
C’est la sorcellerie moderne.
• Là où la science et la rationalité sont nécessaires,
l’Afrique croit à la métaphysique jusqu’à imaginer la
4ème progéniture d’une mère âgée de 9 ans ou encore à
considérer des illettrés comme des hommes
providentiels.
• Il est inimaginable et même impossible d’espérer en un
développement durable et à l’industrialisation sensée
booster le pays au développement sans un leadership
réellement intellectuel et convainquant à tous les
niveaux
• CHAPITRE 3EME : GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
INDUSTRIEL DANS UN MONDE GLOBALISE

• Quand on considère les différentes parties du


système industriel, on s’aperçoit qu’à tous les
niveaux, il y a production des déchets et donc de la
pollution.
• Les ateliers extractifs qui extraient la matière
première ne sont pas des industries, mais bien le 1er
niveau du système industriel.
• Les défis environnementaux à ce niveau
sont :
• La diminution des ressources extraites. En effet, la
course aux capitaux favorise la surexploitation surtout
quand la demande est importante.
• L’atelier pollue surtout l’air avec les gaz d’engins et les
particules issues des sols et des engins diesels.
• L’utilisation des énergies fossiles contribue au
changement climatique à cause d’émissions de G.E.S.
dont le dioxyde de carbone et les peroxydes d’azote.
• L’érosion de la biodiversité.
• Les travailleurs des ateliers extractifs (AE) se
transforment souvent en braconniers ou en marchands
illicites des espèces à grande valeur écologique.
Certains deviennent des chasseurs illégaux, d’autres des
exportateurs de la biodiversité vers les parcs zoologiques
étrangers.
• Les catastrophes humaines avec, les conflits armés
pour le contrôle des ressources ou catastrophes
naturelles avec le glissement des terrains, les érosions,
les inondations, etc.
• La pauvreté absolue dans les communautés riveraines.
En effet, l’arrivée d’un atelier extractif transforme
l’économie locale. Le niveau de vie et le pouvoir d’achat
étant plus élevés chez les employés que chez les locaux
provoquent la hausse des prix des denrées primaires ;
ce qui favorise la pauvreté absolue.
• La modification du paysage en l’enlaidissant.
• A ce niveau, il est recommandé de
veiller à la durabilité des ressources
exploitées :
a) Ressources naturelles renouvelables : tenir compte
de l’équilibre entre le rythme de régénération (R) et le
taux de prélèvement (P).
• Ainsi, si P inférieur à R, la durabilité est bel et bien
garantie ;
• si P supérieur à R, la ressource va disparaître ; mais
si P = R, il y a un équilibre fragile. On est donc
proche de la vulnérabilité.
b) Ressources naturelles non- renouvelables : P doit
tenir compte du rythme de création d’alternatives (A).
• Par exemple, l’exploitation minière n’est durable
que si le bénéfice tirée de cette activité est en
partie investi dans l’éducation, l’agriculture,
l’écotourisme et l’artisanat.
• Mais si P supérieur à A, il y aura épuisement de la
ressource ainsi extraite.
• Si P = A, équilibre précaire.

c) Les déchets produits devraient être recyclés si


possible, sinon les gérer de manière à réduire leur
degré de nuisance ou toxicité.
• La gestion de l’environnement au niveau de l’usine
constitue la partie la plus polluante.
• En effet, la transformation des matières premières
en biens requiert des intrants chimiques dangereux
dont les résidus polluent l’environnement.
• Quand ils ne sont pas biodégradables, ils
s’accumulent dans les chaînes trophiques grâce à la
bioaccumulation.
• Les déchets solides, gazeux et liquides détruisent
ainsi l’environnement.
• Le personnel y exposé reste vulnérable aux
maladies professionnelles.
• Au niveau de la consommation, les produits doivent
répondre à la qualité et à la conformité.
• Le marché n’accepte pas des produits non
standardisés. D’où l’importance de ‘management
qualité’.
• L’usine produit donc les biens de qualité.
• Trois types de déchets sont produits :
d’emballages, déchets de reste de produit non
consommé et déchets métaboliques (fèces et
urines).
• L’écologie industrielle est bâtie sur un principe
inspiré des écosystèmes naturels. En effet, l’écologie
industrielle s’inspire du fonctionnement des
écosystèmes naturels pour tendre vers un nouvel
écosystème industriel et territorial caractérisé par
une gestion optimale des ressources et un grand
taux de recyclage de la matière et d’énergie avec
bouclage des flux, des circuits courts et zéro
émission de carbone.
• La stratégie opérationnelle consiste à réaliser des
synergies entre acteurs économiques à l’échelle
d’un territoire, d’une filière, d’une zone d’activités,
d’un micro-bassin/bassin versant valorisant les
déchets, mutualisant de services, équipements,
logistique, mobilité des personnes, etc.
• L’étude du métabolisme industriel consiste à
quantifier et à qualifier les flux et stocks de matière
et d’énergie qui caractérisent les entreprises et le
territoire afin d’identifier les potentialités de
coopération.
• Cette approche technique s’appuie néanmoins sur
une forte mobilisation des acteurs économiques
autour d’une démarche permettant l l’échange et la
mise en relation.
• La coopération crée ainsi le système qui va de la
synergie à la symbiose industrielle.
Chapitre 4ème : QUELQUES NOTIONS DE BASE LIEES A
L’ECOLOGIE INDUSTRIELLE ET A L’ECONOMIE VERTE

• L’ECOLOGIE INDUSTRIELLE ET LES SYMBIOSES


INDUSTRIELLES : DE QUOI S’AGIT-IL ?
• « Ecologie industrielle », l’expression peut
surprendre car elle est synonyme d’économie
circulaire…
• « Symbiose industrielle », une stratégie pour un
système économique organisé de manière efficace.
• Emprunté à la terminologie de la biologie, le mot «
symbiose » décrit des interactions étroites entre
des espèces vivantes différentes.
• Il reprend le concept des chaînes alimentaires dans les
écosystèmes naturels pour favoriser la réutilisation des
rejets de certaines activités économiques comme
matières premières pour les autres.
• Les symbioses industrielles engagent les entreprises
d’un territoire dans une recherche collective de
compétitivité et d’éco-efficacité.
• En favorisant un contexte de collaboration et de
partage d’expériences,
• elles ont pour objectif la création de réseaux
d’échanges et de gestion commune des
ressources naturelles et des déchets (matières,
eau, énergie).
• Ecologie Industrielle : symbioses industrielles sur les
zones d’aménagement (ex. Kingabwa, Maluku, Inga,
etc.).
• Elles regroupent quatre types d’action :
1) L’échange d’informations et d’expériences sur les
bonnes pratiques
2) La création de réseaux d’échanges de matières
premières secondaires (matières, eau, énergie)
3) La mutualisation de services comme
l’approvisionnement en matières premières, produits
manufacturés et la collecte des déchets
4) Le partage d’infrastructures pour l’exploitation de
certaines ressources ou la gestion / transformation
partagée de certains flux de matière et d’énergie, comme
la production de chaleur de certains flux de matière et
d’énergie, comme la production de chaleur.
• L’essor des technologies de recyclage permet
désormais de transformer certains déchets en
produits de consommation.
• Dans certains cas, il est également possible de
réutiliser tels quels des matériaux.
• Ces déchets sont alors considérés comme des
matières premières secondaires, réutilisables par
d’autres entreprises. C’est ce que proposent les
symbioses industrielles.
• En intégrant l’entreprise dans son environnement
direct, les symbioses constituent une opportunité
pour les entreprises comme pour les territoires :
-1) Favoriser une évolution de la structure et de la
stratégie des entreprises en les incitant à s’intégrer
dans leur environnement direct et leur voisinage
économique
2) Intégrer la gestion des ressources dans les
relations entre les entreprises et leurs sous-traitants
•3) Diminuer la dépendance des entreprises aux
importations de ressources non renouvelables, et
augmenter, par ce biais, leur résistance aux variations
économiques
4) Permettre au territoire de se préparer à la
raréfaction de certaines ressources et devancer les
changements économiques et sociaux qu’elle
implique.

• L’expertise en écologie industrielle montre que


cette étape de collecte individuelle d’informations
n’est pas suffisante.
• La création d’un contexte de collaboration entre
entreprises réside aussi (et surtout) dans la possibilité
d’échanger verbalement à propos de bonnes pratiques,
de retours d’expériences et d’éventuels projets de
symbioses.
• Ces procédures de terrain auprès d’acteurs
économiques tels que des PME, impliquent une étape
préalable destinée à mieux connaître le contexte
économique et à rechercher des structures d’appui, qui
pourront user de leur influence pour motiver les
entreprises à s’investir dans le projet. Car dans ce
contexte économique difficile, les PME ont moins de
disponibilité et de ressources à disposition, malgré les
possibilités d’optimisations et d’économie financière
offertes par le biais des symbioses.
• Cas de l’estuaire de Lisieux (pays d’Auge en Suisse) :
symbioses industrielles sur les ZA de Lisieux
• Pour se faire l’idée, nous présentons ci-dessous
l’exemple des symbioses industrielles sur les zones
d’aménagement de Lisieux en Suisse.
• La démarche d’écologie industrielle sur les zones
d’activités de Lisieux Pays d’Auge participe à soutenir
les entreprises dans la recherche de nouvelles
optimisations.
• Les incertitudes économiques, en particulier celles
relatives à l’approvisionnement en ressources, incitent
les entreprises à réfléchir à la pérennisation de leur
activité et à se soucier d’une consommation optimisée.
• Ceci est d’autant plus vrai pour des activités de PME
pour lesquelles les notions de compétitivité et
d’innovation sont primordiales.
• Cette mission avait pour objectif de détecter des
potentiels d’optimisations inter-entreprises. Leur
concrétisation implique de poursuivre les efforts
consentis et de renforcer la mobilisation, qui, dans
le contexte économique actuel, n’a pas permis de
mener une démarche de terrain approfondie auprès
d’un plus grand nombre d’acteurs économiques.
• Plus qu’un partage d’informations, l’aboutissement
de ces symbioses requiert une véritable approche
appliquée et orientée projet. Celle-ci vise à assister
le dimensionnement technique des installations ou
de la logistique, à réaliser des tests in-situ en cas de
besoin, à développer un modèle financier de mise
en œuvre et à faciliter la gestion des risques.
• D’autres opportunités sont à approfondir, avec
l’implication de nouvelles entreprises d’une part et
l’intégration des potentiels dans des perspectives
de promotion économique d’autre part.
• Il est important de préciser que les symbioses
industrielles ne constituent pas une fin en soi.
• Elles participent à un ensemble de méthodologies
et de procédures dont l’objectif est de rapprocher le
système industriel du fonctionnement des
écosystèmes naturels, dans le but de le rendre
viable à long terme.
• Cette prise en compte des considérations liées à la
gestion des ressources par les acteurs locaux
participe au développement éco-industriel perçu
comme une nouvelle forme de développement
économique respectueux de l’environnement.
• Tout se résume sur l’imitation des transferts
d’énergie et de matière dans les écosystèmes
naturels où les déchets se recyclent tel qu’illustré
ci-dessous :
• Energie→Energie (soleil) entre dans le système
naturel↓
Energie→Energie (soleil) entre dans le système naturel↓

Système naturel: Plantes, animaux et


microorganismes

Système linéaire : approche « bout de tuyau »

Ressources Extracteurs, Transformateurs/ Consommateurs → Quantité de


infinies → producteurs de fabricants de déchets
matières Produits → illimitée
premières→
• L’écosystème industriel est donc un système inspiré
des écosystèmes naturels dans une approche
territoriale.
• La première phase de travail à Lisieux par exemple a
donc été consacrée à informer les structures en
présence (communauté de communes, chambre de
commerce et d’industrie, agence de promotion
économique, agence de l’environnement) de la
démarche Estuaire et à cadrer les actions sur les
zones de Lisieux Pays d’Auge grâce à leur
connaissance du contexte.
• Les entreprises sont contactées individuellement
afin de les faire adhérer à la démarche. Celles qui
répondent positivement font l’objet d’un audit.
• Plus précisément, une visite de la chaîne de
production et un entretien avec le chef d’entreprise
ou le responsable qualité - environnement du site
ont permis de recenser les principaux flux.
• Ces rencontres individuelles participent également
à une meilleure compréhension de la stratégie de
l’entreprise, de ses projets et de ses réalisations.
• Une fois les informations collectées, des
correspondances entre les principaux flux entrants
et sortants des entreprises auditées sont
recherchées.
• QUELLES OPPORTUNITÉS POUR LE DÉVELOPPEMENT
DE NOUVELLES COLLABORATIONS ?
• A l’heure actuelle, beaucoup d’opportunités révélées
par le biais des audits ne sont pas facilement réalisables
techniquement, ni intéressantes économiquement
pour les entreprises.
• La principale barrière réside dans la dispersion
géographique des entreprises alors que la faisabilité
des symbioses est fortement dépendante de la
proximité des partenaires potentiels.
• Les paragraphes suivants synthétisent les principaux
projets dans le cadre d l’écologie industrielle. Ils sont
classés par thématique.
• QUELQUES EXEMPLES DE MUTUALISATION
• L’ENERGIE
• Réduire la consommation d’énergie et utiliser les
sources disponibles de manière efficace relèvent
aujourd’hui d’une préoccupation majeure pour les
acteurs économiques et les pouvoirs publics.
• Le coût élevé de l’approvisionnement, la pénurie
annoncée des combustibles fossiles et les
nombreuses taxes destinées à lutter contre le
changement climatique incitent les entités
économiques à rationnaliser leur consommation et
à investir dans des systèmes de production et de
transformation plus performants.
• ÉCHANGES D’EAU CHAUDE RESIDUELLE
• Une opportunité intéressante et, complémentaire aux
optimisations énergétiques internes, concerne la
création de réseaux d’échanges de chaleur résiduelle.
• Elle permet de transférer un flux, sous forme de vapeur
ou d’eau chaude, dont la qualité ne convient plus aux
procédés d’une entité vers une autre qui pourra en
faire usage, soit en l’état, soit après transformation.
• L’identification de secteurs d’activités, comme
l’entreposage en milieu froid, à proximité des sources
émettrices laisse supposer un potentiel de valorisation,
qui n’a pu être confirmé par l’absence de mobilisation
de certaines entreprises.
• La géographie du site, en particulier le vallonnement et
la traversée de voie, constitue une barrière à la mise en
œuvre de tels échanges.
• En outre, les flux d’eau chaude, lorsqu’ils sont considérés
séparément, sont parfois insuffisants pour faire l’objet d’une
valorisation individuelle.
• Une opportunité consiste alors à regrouper ces rejets afin de
créer un flux de qualité suffisante pour être utilisé pour le
chauffage des bâtiments.
• MUTUALISATION DE LA PRODUCTION DE CHALEUR
• Une autre opportunité concerne la production mutualisée de
chaleur qui s’affiche comme une réponse au manque
d’efficacité des équipements installés au sein de chaque
entreprise.
• LES DÉCHETS DE CONDITIONNEMENT
• ECHANGES DE BIG BAGS
• Les big bags sont de grands sacs en polypropylène utilisés, par
des fournisseurs, pour le conditionnement de matières
premières et qui, une fois vidés, partent au rebut. La faible
valeur ajoutée des big bags implique souvent la nécessité
qu’ils soient non souillés pour envisager une réutilisation.
• Aussi la solution qui consiste à réutiliser les big bags
pour le conditionnement et le transport de déchets
est souvent plus favorable car moins sensible au
risque sanitaire. Seule une partie de ces big bags est
propre après utilisation.
• Tous les contenants sont actuellement repris par un
prestataire mais leur devenir n’a pas été confirmé.
Une valorisation totale ou partielle de ces big bags
est envisageable dans la mesure où certaines
entreprises pourront utiliser ce type de
conditionnement pour acheminer ses déchets à
l’installation de traitement.
• MUTUALISATION DE LA GESTION DES CARTONS À DES
FINS DE RÉUTILISATION LOCALE
• Le carton est un sous-produit identifié auprès de
certaines industries pour le conditionnement de
matières premières et de produits auxiliaires. Ils sont
généralement pris en charge par un tiers, souvent un
prestataire, dont les devenirs n’ont pas été renseignés.
• Etant donnés les produits transportés, ces cartons ne
sont a priori pas souillés permettant d’envisager une
réutilisation pour prolonger la durée de vie du produit.
• Les cartons déballés sont souvent peu réutilisables
dans leur fonction originelle, par contre un potentiel
existe pour la protection des véhicules lors de travaux
d’entretien.
• LES DÉCHETS INDUSTRIELS BANALS
• La gestion des déchets représente un poste de coût,
qui, du fait d’exigences environnementales de plus en
plus contraignantes, s’accroît.
• Les grandes entreprises disposent en général d’une
organisation interne indépendante, tenue par des
contrats de prestation avec des partenaires attitrés.
• Les volumes étant importants, un tri et un
conditionnement adéquats sont en général de mise
aujourd’hui.
• Les entreprises de taille moyenne pratiquent également
le tri à l’interne, mais des petits volumes de déchets
spécifiques peuvent poser problème, aboutissant à la
multiplication de prestataires externes.
• Les petites entreprises ne pratiquent pas
systématiquement un tri à l’interne car elles ne
disposent pas de l’espace ni des infrastructures
nécessaires.
• Elles ont alors recours aux centres de collecte
municipaux.
• Pour les PME, une gestion mutualisée des déchets
permet, à partir d’une quantité suffisante de déchets,
de réduire les coûts et les impacts sur l’environnement
puisque cette solution permet de valoriser les déchets
banals, qui, pris séparément, sont trop faibles et donc
trop coûteux à valoriser.
• Les entreprises intéressées à mutualiser la gestion de
ce type de DIB peuvent alors décider d’un appel
d’offres commun intégrant des critères tels que la
valorisation énergétique et le traitement de proximité.
• LES PRODUITS CHIMIQUES
• MUTUALISATION D’ACHAT DE SOUDE
• L’hydroxyde de sodium, plus communément appelé
soude, est une solution chimique couramment
utilisée pour ses propriétés basiques.
• Pour les entreprises consommatrices, ce produit
chimique est de plus en plus coûteux en
approvisionnement en raison d’une demande
élevée.
• Certaines industries utilisent un coproduit de
soude, qui serait rejeté par l’un de ses voisins..
• Ce coproduit n’est pas rejeté par les cinq autres
audités dans cette première phase, une
investigation complémentaire pourrait être menée
en mobilisant d’autres entreprises
• Une autre piste d’optimisation consiste à mettre en
commun l’achat de soude, permettant des
retombées économiques par le biais des gros
volumes et des gains environnementaux en termes
de transport.
• La disparité des quantités employées peut
cependant être une barrière à la mise en œuvre de
ces symbioses entre ces acteurs.
• Dans ce cas, l’élargissement de la démarche à d’autres
entreprises permettrait d’intégrer d’autres
consommateurs potentiels.
• SUBSTITUTION D’UN ACIDE NEUF PAR UN CO-PRODUIT
• La substitution de produits chimiques neufs par des
produits usagés présente plusieurs opportunités
intéressantes, en particulier dans le domaine du
traitement des eaux usées.
• LES MATERIAUX INERTES
• ÉCHANGE DE SABLES DE DECANTATION
• Le sable de décantation est un produit résiduel issu du
procédé de dessablage des installations de traitement
des eaux. La station d’épuration urbaine de en rejettent
plusieurs centaines de tonnes par année.
• Une partie est recyclée mais la majorité est dirigée
vers un centre d’enfouissement technique de classe
2 en raison du taux d’impuretés, en particulier de
matière organique.
• Pour les professionnels des produits minéraux, il ne
doit pas non plus contenir d’impuretés de grande
taille (mégots, limailles,…) qui puissent nuire à
l’aspect esthétique du matériau final.
• Enfin, il doit avoir une teneur en eau faible. Un
traitement complémentaire pourrait être étudié
même si le potentiel reste faible en raison des
quantités engagées.
• L’EAU
• MUTUALISATION DE LA PRODUCTION D’EAU
DÉMINÉRALISÉE
• Les activités de production disposent généralement
de leur propre installation de traitement d’eau,
permettant d’atteindre les niveaux de qualité
nécessaires pour une utilisation dans les procédés
ou pour éviter l’usure des équipements.
• La mutualisation de cette production est une piste
potentielle, mais qui reste soumise à de multiples
interrogations, notamment en termes de rentabilité
économique, notamment du fait de la distance
entre les entreprises, et de partage des coûts.
• Ces éléments révèlent l’intérêt de réussir à
mobiliser plus largement les entreprises dans cette
démarche, et ce dans l’objectif plus large de mettre
en valeur le territoire.
• D’ailleurs les procédures de terrain telles qu‘elles
ont été décrites ici peuvent être destinées à
d’autres enjeux de la gestion du territoire car elles
se trouvent à l’interface entre les sciences de
l’ingénieur, l’aménagement du territoire et son
développement économique.
• Connaître les ressources consommées,
mettre en évidence les ressources
disponibles et démontrer leur bon usage
par la communication de bonnes
pratiques entre acteurs du secteur privé
augmentent l’attractivité du territoire et
la promotion économique peut alors
s’appuyer sur ces éléments pour motiver
de nouvelles entités économiques à
s’implanter.
• De manière globale, les recommandations traitant
de certains potentiels de symbioses industrielles
pourraient être introduits dans la planification
territoriale et les choix liés à l’aménagement du
territoire, à l’image d’un concept de zone. Celui-ci a
pour objectif de présenter les possibilités de
mutation du territoire, en cohérence avec les plans
d'aménagement, d'urbanisme et de promotion du
territoire.
• Il sert de schéma d'action à long terme. Son
élaboration implique de considérer l'ensemble des
dimensions de la zone industrielle, afin d'intégrer
des propositions de développement cohérentes et
intégrées.
• L’ECONOMIE CIRCULAIRE
• 1. Eléments de contexte et fondements de l’économie
circulaire

• On ne saurait définir une stratégie régionale d’économie


circulaire, sans la penser dans le contexte international dans
laquelle elle s’inscrit.
• Le développement économique de ces dernières décennies se
caractérise à la fois par une utilisation intensive de ressources
renouvelables et non renouvelables et par la globalisation des
échanges commerciaux.
• Tirée par l'émergence de nouvelles économies et par
l'augmentation de la population, la dynamique de croissance
a progressivement conduit à une concurrence de plus en plus
forte sur les ressources et à une détérioration de leurs
conditions d’accès (quantité, qualité, prix).
• Il est devenu de plus en plus stratégique, pour
l'ensemble des acteurs économiques, d’améliorer la
gestion et l’efficience des ressources et de sécuriser
l'approvisionnement sur le plus long terme.
• C’est dans ce contexte, que le concept d’économie
circulaire a émergé.
• Il s’inspire des principes de fonctionnement des
écosystèmes naturels où « Rien ne se perd, tout se
transforme ».
• Pour le système économique, il s’agit de permettre
une croissance économique et la couverture des
besoins que cela suppose, sans augmenter la
consommation de ressources.
• Nous verrons que cette amélioration significative
dans la productivité des ressources implique
nécessairement de transformer en profondeur non
seulement les processus de production mais aussi
nos pratiques de consommation pour passer d’une
économie de production et de consommation de
masse à une économie sobre et économe.
• 1.1. La consommation de ressources pèse sur la
dynamique de croissance
• Entre quantités disponibles et besoins à couvrir, une
adéquation problématique.
• Le fonctionnement du modèle économique actuel est
pour l’essentiel l’héritage de l’industrialisation.
• Il suppose, pour soutenir la dynamique de croissance,
l’augmentation de la production et de la consommation
(dite de masse).
• La consommation de ressources s’organise et traverse
la chaine de valeur sur un modèle linéaire : Les
ressources sont extraites pour la fabrication de
produits, vendus à un utilisateur final, qui se défait du
bien lorsqu’il ne remplit plus sa fonction ou qu’un autre
modèle le remplace sur le marché.
• Cette dynamique de croissance est pour certains
économistes, insoutenable, compte tenu de la
croissance de la population mondiale et du
développement économique des pays émergents et
en voie de développement. Cette alerte sur la non-
soutenabilité du système a été posée, dès 1972,
pendant le choc pétrolier, par le Club de Rome.
• Ces économistes y affirmaient, dans un ouvrage
intitulé « Limits to Growth », que si les tendances
économiques et environnementales se
perpétuaient, beaucoup de ressources naturelles
seraient épuisées ce qui limiterait, voire
empêcherait toute croissance future.
• Quarante ans plus tard, le débat se poursuit sur le
modèle économique soutenable, capable de
résoudre l’adéquation entre ressources disponibles
et couverture des besoins des générations
présentes et surtout futures.
• La mise en place d’une économie sobre en
ressources est ainsi devenue un enjeu majeur à la
fois pour la préservation de notre environnement
mais aussi pour le développement économique
• Cette dynamique de croissance vertueuse est d’autant
plus difficile à trouver qu’elle s’inscrit dans un
environnement de plus en plus contraint.
• Les conditions d’accès et la disponibilité de la
ressource se détériorent, et les besoins à couvrir
augmentent avec l’émergence d’une classe moyenne
dans les pays émergents et plus globalement, avec la
croissance de la population mondiale.
• Au cours du 20ème siècle, le monde a multiplié sa
consommation de combustibles fossiles par 12. En 25
ans, le volume des ressources extraites a augmenté de
65 %. Selon l’OCDE, il était de 60 milliards de tonnes en
2007 et pourrait atteindre les 100 milliards en 2030, si
les tendances actuelles se poursuivent.
• Même si l’alimentation et l’agriculture pèsent
encore pour beaucoup dans l’extraction de matières
à l’échelle globale (40 %, en 2007), la part des
minéraux de construction (30 %), des combustibles
fossiles (20 %) et des métaux et minerais
métalliques (8 %) ne cesse d’augmenter.
• Les ressources non renouvelables comptent ainsi
pour 60 % dans le volume des matières extraites.
• Sur le marché des matières premières, cette tension
entre une offre contrainte et une demande de plus
en plus importante, est visible. Le marché est
tendu, spéculatif et les prix de toutes les matières
premières, depuis 1990, évoluent à la hausse, de
manière très volatile.
• 1 - Dans 10 ans, la classe moyenne (dépense par
jour et par tête comprise entre 10 et 100 USD)
comptera entre 3 à 4 milliards de personnes contre
2,1 aujourd’hui et 1,2, il y a 10 ans en France. En
RDC, par contre, la classe moyenne n’existe pas :
soit on est attaché à la minorité des richissimes au
pouvoir par clientélisme (biologique, sociologique
ou politique), soit que l’on vit dans la masse des
pauvres vivant au jour le jour.
• Toutes ces ressources sont pompées par les
multinationales à travers la minorité corrompue au
pouvoir en Afrique.
• Des progrès techniques sont encore insuffisants pour
stabiliser la consommation de ressources.
• La soutenabilité du modèle économique actuel,
suppose que le progrès technique peut permettre de
découpler la croissance et la consommation de
ressources et d’améliorer la productivité de matière
première à la condition d’affecter un juste prix aux
biens environnementaux.
• Et effectivement, la tertiarisation de l’économie mais
aussi, l’amélioration des procédés industriels, ont
permis une amélioration significative de la productivité
des ressources. Depuis une quarantaine d’années, les
pays de l’OCDE ont réduit ainsi de 42 % la quantité de
ressources mobilisées par unité de PIB.
• Les enjeux en matière de ressources, ne doivent pas
seulement être regardés du point de vue des
volumes.
• L’accès à des matières premières minérales vendues
à des prix abordables est indispensable au bon
fonctionnement de l’économie.
• Des secteurs tels que la construction, l’industrie
chimique, l’automobile ou l’aérospatial, ou encore
l’industrie des machines et équipements, sont tous
tributaires de l’accès aux matières premières.
• Certaines ressources, bien que marginales en
quantité, sont considérées comme « critiques » car
elles cumulent à la fois un risque de pénurie dans
les dix prochaines années, un rôle important dans la
chaîne de valeur et un nombre restreint de
producteurs dans le monde.
• L’UE en a recensé 145, des métaux rares pour
l’essentiel.

• Ces ressources sont non seulement essentielles au


développement de certaines filières industrielles «
d’avenir » mais elles sont aussi peu substituables et
peu recyclées.
• L’exemple le plus fréquemment cité, dans ce
domaine, est celui des terres rares, essentielles
notamment à la fabrication des turbines pour
éoliennes, des ampoules basse consommation, des
véhicules hybrides, et des fibres optiques.
• La production est concentrée à 97 % en Chine et il
n’existe actuellement aucun procédé de recyclage
ou de substitution commercialement viable pour les
terres rares.
• 1.2. Le recyclage, un enjeu stratégique
• Dans ce contexte de contrainte d’accès aux ressources,
le développement du recyclage permet de sécuriser un
approvisionnement en ressources, à proximité. Car si
l’accès à la majorité des ressources diminue, le volume
des déchets lui augmente, de manière constante.
• Les analyses statistiques montrent en effet que la
quantité de déchets évolue avec le niveau de vie des
populations.
• Des gisements de déchets qui augmentent avec la
croissance Même si des efforts importants ont été faits
pour réduire la production de déchets, (notamment des
ménages dans les pays de l’UE), le volume total n’a pas
cessé d’augmenter.
• La production mondiale de déchets était estimée à
12 milliards de tonnes, en 2087.
• Cela équivaut à 20 % du volume de ressources
extrait la même année. Un tiers de ces déchets
étaient produits par les pays OCDE.
• Cette corrélation entre le niveau de vie et la
quantité de déchets est le fait à la fois de
l’augmentation de la consommation de biens avec
celle du revenu mais aussi la conséquence d’une
amélioration du suivi de ces flux avec le
développement économique des pays.
• Une filière de production de matières en plein
développement Le recyclage connait depuis 1990
un développement sans précédent.
• Plusieurs facteurs expliquent ce développement.
• D’une part, la production de déchets augmente en
aval de l’écosystème économique et les dispositifs
mis en place, au fil des années, en augmentent la
capacité de collecte et de tri.
• D’autre part, les innovations technologiques, ainsi
que la rareté des ressources, rendent de plus en plus
rentable le recyclage des matières.
• Enfin, ce secteur d’activité a été fortement
accompagné cette dernière décennie par les
politiques européennes et nationales, notamment
quand le recyclage s’avérait une opération non
rentable..
• Les déchets sont essentiellement valorisés via 2
principaux procédés.
• Ils sont d’une part transformés en électricité ou en
chaleur via l’incinération, le stockage ou la
méthanisation (valorisation énergétique).

• Et ils sont d’autre part transformés en matières


premières de recyclage, notamment pour les
métaux ferreux et non ferreux, plastiques, bois,
déchets d’équipements électriques et
électroniques, papier,… (valorisation matière).
• Ces secteurs dédiés au recyclage sont également, en
plein développement, à la fois :
• dans l’évolution du volume produit
En 2011, la production française de matières premières
recyclées a progressé de 7,8 % par rapport à 2010 ;
• Dans la progression constante du chiffre d’affaires
• A l’exception de 2009, il n’a pas cessé de progresser sur
ces 20 dernières années (en 2010, un chiffre d’affaires
de 12 Mds €) ;
• Dans l’augmentation des échanges commerciaux
• Le secteur est l’un des principaux postes d’exportation
en France. La vente de matière recyclée a ainsi dégagé
en 2010, un excédent de 3 milliards d’euros dans la
balance commerciale. Mais pour l’essentiel des
échanges se font à l’échelle nationale et européenne
(avec principalement l’Allemagne, la Belgique, l’Italie,
l’Espagne) ;
• Dans la diversification des activités des entreprises du
recyclage : Alors qu’en 1999, 52 % des entreprises de
recyclage étaient mono-activité ; seulement 16 % d’entre elles
le sont en 2011 ;

• Dans l’augmentation quasi-constante des investissements:


Au cours des treize dernières années, la progression moyenne
annuelle des investissements est de 6,5 % (5 % du CA total) ;

• Enfin dans la création d’emplois : Depuis 1999, les effectifs de


l’industrie du recyclage ont progressé de 20 %. Selon Federec,
le secteur employait en 2011, 130 000 personnes. C’est
surtout l’augmentation de la production des matières
premières recyclées qui a conduit les filières à recruter. Selon
une étude de l’UE, le recyclage de 10 000 tonnes de déchets
induirait ainsi jusqu’à 250 emplois,
• Le dynamisme du secteur s’est également traduit
par une demande de plus en plus forte des
industriels pour ces matières.
• Les matières premières de recyclage sont
actuellement, au même titre que les ressources
primaires, un enjeu industriel majeur.
• Avec l’augmentation du prix des matières
premières, et les tensions entre l’offre et la
demande de ressources, le recyclage apparait de
plus en plus comme une alternative de plus en plus
rentable qui minimise les risques de rupture
d’approvisionnement, en sécurisant un gisement à
proximité.
• Pour développer ces filières de recyclage, les
pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments
économiques.
• Ils peuvent agir via la règlementation (en fixant des
objectifs, des seuils réglementaires, en légiférant
sur le principe pollueur payeur, en rendant
obligatoire l’application de normes de valorisation)
ou via une approche « prix » (mise en place de
taxes, subventions, redevances,…) pour privilégier
sur le marché des activités au détriment d’autres.
• 1.3. Au-delà du recyclage, tendre vers une
économie circulaire

• Cette dynamique de valorisation de nos déchets ne


peut néanmoins, à elle seule, suffire à découpler la
croissance et la consommation de matières.
• Tout d’abord, parce qu’on ne peut pas recycler à
l’infini et que la qualité des matières se détériore au
fil des traitements.
• Ensuite parce que les flux entrants et sortants de
l’économie n’ont pas le même poids.
• Enfin, parce que les contraintes qui pèsent sur
l’offre et la demande mondiale sont de plus en plus
fortes.
• Les besoins augmentent avec la croissance de la
population (et l’émergence d’une importante classe
moyenne) et la disponibilité des ressources se
détériore.
• Ce sont ces limites, en amont et en bout de chaine,
qui ont conduit certains économistes à appeler à la
refonte du modèle économique en place.
• Pour ces économistes, la « crise de l’environnement
» ne peut pas être résolue à elle seule par
l’innovation technique et l’attribution d’un juste prix
aux biens environnementaux.
• Cette crise est le symptôme d’un seuil franchi, d’une
nouvelle époque de rareté qui oblige à repenser
l’organisation et le fonctionnement linéaire de notre
modèle économique.
• L’économie circulaire s’inspire des principes de
fonctionnement des écosystèmes naturels qui
fonctionnent en boucle fermée, en minimisant les
pertes d’énergie et de matières.
• En d’autres termes, ce nouvel « écosystème
économique » se fixerait comme priorité de
minimiser la dispersion de substances nocives pour
l’environnement, pour devenir étanche et moins
polluant.
• La priorité du système en place est d’augmenter la
productivité des ressources.
• Quels sont les principes de fonctionnement de ce
nouveau modèle économique ? Appliquée au
modèle économique, cela suppose de faire de
chacun de nos déchets, une ressource mais aussi
d’économiser la matière dans les processus de
production et de consommation.
• L’objectif n’est pas seulement d’augmenter la
valorisation de nos déchets mais de stabiliser, voire
réduire la quantité de matière en circulation en
couvrant les besoins.
• Pour arriver à cet objectif, quatre grands principes
doivent être appliqués :
• 1. Les entreprises doivent appliquer des principes
d’écoconception pour tous leurs produits. Cette
nouvelle forme de conception prend en compte
l’impact environnemental du produit tout le long de
son cycle de vie (de l’extraction de matières qu’il
requiert, à la consommation d’énergie nécessaire à
sa production, jusqu’à à sa mise au rebus).
• Cela implique de recourir aussi peu que possible
aux ressources non renouvelables, d’utiliser des
ressources renouvelables (en respectant leur taux
de renouvellement), d’augmenter la durée de vie
des produits, de minimiser les transformations
possibles du bien dans les phases de remise en état
ou de réemploi, de multiplier le potentiel
d’utilisation en fin de vie, et en toute fin, de faciliter
dès la conception du produit, son tri, et sa
valorisation finale.
• 2. L’économie circulaire requiert également une
organisation d’acteurs tout le long du cycle de vie
du produit.
• Pour optimiser la durée de vie des matières dans le
circuit et les réintégrer dans le système, les produits
doivent être en ordre de priorité réparés,
réemployés ou à défaut recyclés.
• Cette organisation autour du cycle de vie du
produit, doit permettre le développement de
secteurs d’activités, mais requiert, pour être
optimale, une approche transversale des secteurs et
de nouvelles coopérations entre acteurs (par
exemple entre ceux qui conçoivent les produits et
ceux qui les recycleront).
• 3. Pour diminuer la quantité de produits en stock
dans l’économie, les modèles de consommation
doivent également changer et passer d’une logique
d’acheteur à une logique d’utilisateur.
• L’idée centrale de l’économie de la fonctionnalité
est que la valeur d'un produit pour le
consommateur réside dans les bénéfices qu'il retire
de son utilisation, et non dans la possession du
produit en question.
• Dans ce modèle, les consommateurs achètent de la
mobilité plutôt qu’un véhicule, un confort
climatique plutôt que du gaz ou de l’électricité, un
service de nettoyage plutôt qu'un lave-linge.
• Lorsque la vente est nécessaire, des mesures
incitatives ou des accords contractuels sont établis
avec le consommateur afin d’assurer le retour du
produit pour son réemploi ou le recyclage de ces
composants.

• 4. Enfin, l’économie circulaire se pense également à


l’échelle des territoires autour des principes de
l’écologie industrielle.
• La ville pionnière de Kalundborg au Danemark en a
donné le premier exemple dans les années 1970 en
mettant en réseau les entreprises du port.
• L’idée est de créer des synergies entre entreprises
au travers l’échange de matières (premières ou de
recyclages) et d’énergie et/ou la mutualisation de
services « support » comme la logistique, le
transport, les services aux salariés.
• Ces coopérations permettent de réduire les
intermédiaires, de faire des économies d’échelle et
a minima de diminuer le transport induit dans les
processus de production.
• Les bénéfices économiques pour les entreprises
consistant à préserver l’environnement, optimiser
les flux de matières et d’énergie est une façon à la
fois de diminuer les risques de rupture
d’approvisionnement, de diminuer les coûts de
revient des produits mais aussi de se démarquer sur
des marchés de plus en plus exigeants en matière
de normes environnementales.
• Le fait que de nombreux secteurs d’activités se
soient penchés, ces dernières années, sur
l’écoconception de leurs produits, en est la preuve.
• D’autres industriels, notamment ceux de la chimie,
travaillent à diminuer leur risque
d’approvisionnement et développent cette
compétence en interne.
• C’est le cas de Rhodia qui fait face depuis plusieurs
années à une demande croissante de terres rares.
• Le groupe a lancé, en 2007, une stratégie sur la
sécurisation de ses approvisionnements en
matières premières, qui se décline autour du
développement de partenariats avec des
producteurs étrangers, l’innovation dans la
conception des produits et l’efficacité des processus
de production en matière de consommation de
ressources et le développement du recyclage.
• Enfin, Michelin qui consomme chaque année 1
million de tonnes de caoutchouc naturel et 1 million
de tonnes de caoutchouc synthétique estime qu’il
sera possible d’ici 10 ou 15 ans, grâce à des
innovations technologiques, d’utiliser du
caoutchouc recyclé pour fabriquer des pneus.
• L’entreprise se démarque également par un modèle
d’affaires innovant en matière d’économie de la
fonctionnalité.
• Ils ne vendent plus les pneus, mais prennent en
charge le cycle de vie du pneu chez le client.
• Ils ajustent le gonflage, ils conseillent les chauffeurs en
conduite, ils réparent les pneus.
• Le client n’achète plus les pneus mais paie au kilomètre
parcouru.
• L’entreprise a ainsi remplacé la vente du bien par son
usage.
• Ces stratégies de développement d’entreprises sont
une façon d’être en conformité avec la règlementation
mais les bénéfices sont aussi économiques.
• Car les principes de l’économie circulaire permettent à
terme de réduire le coût des ressources (matières,
énergie) dans les processus de production et de
diminuer l’exposition au risque d’approvisionnement.
• En plus des économies de ressources, le rapport
pointe plusieurs autres sources de bénéfices
«secondaires» dans l’innovation, la création
d’emplois à l’échelle locale et la préservation du «
capital » de ressources (notamment les terres
agricoles).
• Le rôle central des pouvoirs publics si important,
l’économie circulaire suppose des innovations
technologiques dans les chaines de production, des
changements dans les modèles d’affaires et les
pratiques de consommation, elle suppose
également des politiques publiques dédiées et de
nouvelles formes de coopération, entre entreprises
et acteurs publics
• Tout d’abord parce que transformer le
fonctionnement du modèle économique suppose
une démarche de long terme.
• Certains Etats ont déjà pris le parti d’inscrire
l’économie circulaire dans leur stratégie de
développement.
• C’est le cas de l’Allemagne (1994), du Japon (2000),
de la Chine (2008), des Pays Bas (2009) et plus
récemment de l’Union Européenne (2011) dans sa
stratégie 2020.
• Les incitations législatives, l’appui à l’innovation et
au développement de filière de valorisation sont les
leviers les plus fréquemment utilisés par les
pouvoirs publics.
• Ensuite, la mise en place de ce modèle circulaire
implique une approche systémique.
• A la fois, parce qu’elle suppose la promotion de ses
principes tout le long du cycle de vie du produit et
dans l’ensemble des secteurs d’activités.
• Mais aussi parce que l’articulation entre les
différentes échelles géographiques est importante.
• L’économie circulaire peut se décliner à la fois
comme stratégie nationale, à une échelle
macroéconomique.
• Elle peut également être le fait des collectivités
territoriales.
• Pour Vincent Aurez, économiste à Sciences Po (France),
il s’agirait à l’échelle des territoires d’aider à la mise en
place d’activités économiques aux procédés
complémentaires pour optimiser l’autosuffisance des
ressources (énergétique ou matière) tout en couvrant
les besoins à l’échelle locale ou à minima d’appliquer
l’écologie industrielle en partant des activités
économiques existantes.
• Enfin parce que la mise en place de cette démarche
complexe nécessite de nouvelles infrastructures
logistiques et informationnelles.
• Le fonctionnement d’une économie circulaire implique
le croisement d’une grande quantité de données
complexes.
• L’objectif est que partout les acteurs économiques
puissent être à même d’évaluer leurs procédés de
production, et d’en connaitre l’impact
environnemental aux différentes échelles.
• A l’échelle du territoire, cette infrastructure
informationnelle devrait permettre d’évaluer
l’évolution des équilibres du territoire, d’identifier
les enjeux en matière de soutenabilité de la
dynamique de croissance mais aussi faciliter la
fluidité des circuits de matière et d’énergie entre les
acteurs du territoire.
• Des informations continues devraient être ainsi
disponibles pour mesurer l’offre et la demande en
énergie, et la quantité de matière pouvant être
réintroduite dans les circuits économiques.
• Deux principales méthodologies sont aujourd’hui
disponibles pour appréhender ces enjeux :
• 1) Le métabolisme industriel (ou comptes de flux de
matières CFM) qui analyse à l’échelle d’un périmètre
géographique défini, les flux et les stocks de matières et
d’énergie mobilisées par les activités économiques ;
• 2) Et l’analyse du cycle de vie du produit à l’échelle de
l’entreprise (ACV).
• L'ACV permet à l’entreprise de connaitre les impacts
associés aux produits et de hiérarchiser les priorités
d'amélioration dans une démarche d'écoconception.
• Quant aux comptes de flux de matières, ils
permettent aux pouvoirs publics d’appréhender les
enjeux économiques au regard des flux de
ressources mobilisées en amont et en aval.
• Cette nouvelle comptabilité permet de cerner les
dépendances, les consommations de ressources
essentielles, d’identifier les partenariats possibles
avec des territoires d’approvisionnements et plus
globalement de mieux appréhender les enjeux de
soutenabilité de la dynamique de croissance.
• Bien que stratégique, la connaissance de ces flux de
matières est assez récente.
• 2. Métabolisme économique francilien : quels
potentiels d’économie circulaire ?

• La mise en place d’une stratégie d’économie


circulaire suppose en tout premier lieu
l’identification des enjeux et des potentiels de
l’écosystème économique régional tant au regard
de ses interactions aux différentes échelles qu’au
regard de la diversité des champs sectoriels
sollicités, en amont comme à l’aval de la chaine de
valeur.
• Cela implique une analyse systémique complexe, au
croisement de considérations environnementales et
économiques et donc de champs d’expertise
cloisonnés.
• 2.1. Les flux de matières mobilisées par les activités
économiques
• Une comptabilité de flux de matières en
développement à l’échelle régionale La comptabilité de
flux de matières s’est installée progressivement ces 10
dernières années au niveau mondial, communautaire à
l’initiative de l’OCDE et d’Eurostat.
• Des séries statistiques, sur 20 ans, renseignent
aujourd’hui sur la dynamique de consommation de
ressources.
• Au niveau régional, cette comptabilité de flux
physique n’est pas encore mise en place.
• Les indicateurs généralement utilisés pour décrire
et quantifier les activités économiques, sont ceux
de la comptabilité nationale classique (PIB, valeur
ajoutée, taux de croissance, taux d’emploi,…).
• Au niveau régional, cette comptabilité de flux
physique n’est pas encore mise en place.
• Les indicateurs généralement utilisés pour décrire
et quantifier les activités économiques, sont ceux
de la comptabilité nationale classique (PIB, valeur
ajoutée, taux de croissance, taux d’emploi,…).
• Même si de nombreuses données existent à la fois
en amont (sur le prélèvement des ressources) et en
aval (sur les émissions de gaz, les pollutions, les
déchets), elles sont bien souvent traitées et
analysées de manière sectorielle.
• De la même manière, l’analyse sur la productivité
matière, les cycles de vie des produits, les risques
d’approvisionnement sont analysés à l’échelle de
l’entreprise et rarement à l’échelle territoriale.
• Il est donc difficile, à ce stade, d’identifier
précisément les enjeux et potentiels des territoires
en matière d’économie circulaire.
• Pourtant, les métropoles concentrent les activités
économiques, consomment de grandes quantités
d’énergie et de matières premières.
• En aval, les villes produisent de grandes quantités de
déchets dont beaucoup sont précieux et contenus dans
les infrastructures et biens d’équipement des villes.
• Enfin, l’espace disponible pour produire se raréfie et
crée de fait, des dépendances plus fortes entre les
territoires en matière d’approvisionnement.
• Il est donc aujourd’hui important dans
l’accompagnement de la dynamique de développement
économique de connaitre plus précisément ces flux de
matières mobilisées par les activités économiques,
d’identifier les potentiels en matière d’efficacité de
consommation de ressources et d’avoir une approche
globale et coordonnée avec les aires
d’approvisionnement.
• En d’autres termes, l’écosystème économique
francilien importe pour sa consommation
intérieure, transforme certaines ressources
importées et joue également un rôle de
redistributeur de flux principalement au sein du
territoire national (73 %) mais aussi à l’étranger (27
%).
• Cette organisation des flux est à mettre en
corrélation à la fois avec la tertiarisation progressive
de l’économie francilienne mais aussi avec le type
d’infrastructures de transports qui irriguent le
territoire national et international.
• Ce fonctionnement ouvert explique, en partie, les
bonnes performances en matière de productivité.
• Néanmoins, si l’on considérait dans le besoin total de
ressources contenues dans les importations, les
pressions indirectes induites dans les pays producteurs
(les flux indirects), le volume de ressources extraites
serait 3 fois plus important.
• Des dépendances structurelles vis-à-vis de certaines
matières
• La dépendance aux importations est très variable selon
les catégories de marchandises. Elle est liée au niveau
de consommation de ressources pour les minéraux de
construction alors qu’elle est structurelle pour les
minerais métalliques et les combustibles fossiles.
• Pour les matières métallurgiques, l’économie
francilienne est totalement dépendante des
importations.
• La provenance de ces matières est assez équilibrée
entre le territoire national et l’étranger.
• Elle exporte également des quantités équivalentes
de produits métallurgiques.
• Quant aux produits agricoles et alimentaires, ils
comptent pour 11 % dans les flux entrants dans
l’économie francilienne.
• EN RÉSUMÉ
• Au moment où les ressources naturelles ou matières
premières brutes sont de plus en plus limitées à la suite
la forte demande industrielle, l’économie circulaire ou
l’écologie industrielle devrait guider toutes les
politiques de développement durable et
d’aménagement territorial.
• Si l’écosystème économique francilien est par nature un
système ouvert et fortement dépendant de l’extérieur,
il ressort néanmoins que l’Ile-de-France comporte de
nombreux atouts qui en font, notamment de par son
tissu économique, un terrain particulièrement
favorable pour la mise en place d’un modèle
d’économie circulaire.
• Toutefois, l’économie circulaire va bien au-delà du
recyclage des déchets et de la mise en place de
nouvelles filières de valorisation.
• Ce modèle, comme nous avons pu le voir, suppose
une refonte en profondeur des modes de
production, de consommation et de distribution.
• Il suppose de nouvelles logiques organisationnelles
dans le monde économique et se doit de se
positionner en étroite adéquation avec les
ressources et spécificités territoriales.
• En conséquence, ce changement nécessite un
temps d’acculturation certain et ne peut s’opérer
sans impliquer l’ensemble des acteurs de la société.
• Mettre en place de nouvelles méthodologies et de
nouveaux outils de connaissance
• La connaissance des flux à l’échelle régionale est un
enjeu prioritaire et de taille puisqu’il se situe à
l’amont de toute stratégie et constitue ainsi la
première étape de la définition et la mise en place
d’une stratégie d’économie circulaire.
• Enfin, ces nouveaux objectifs et indicateurs de suivi
devraient être intégrés dans la prochaine stratégie
de développement économique régionale.
• Continuer à encourager les performances et le
développement de nouvelles filières de valorisation
Positionné à la fin du cycle de vie des produits, il
s’agit là d’un axe de recommandation qui relève de
l’approche économique « classique » actuelle.
• Améliorer les performances des filières de recyclage
et mettre en place de nouvelles filières de
valorisation reste néanmoins essentiel pour
renforcer la récupération des ressources.
• Améliorer ces performances suppose ici également
en tout premier lieu d’approfondir la connaissance
sur les filières de valorisation existantes.
• Le panorama d’une filière est bien souvent très
complexe à élaborer, compte tenu de la multiplicité
des étapes et des acteurs impliqués.
• L’amélioration des performances passe également
par l’encouragement des innovations
technologiques et le développement de nouveaux
procédés permettant d’optimiser la valorisation des
matières.
• La Région doit donc poursuivre son appui à
l’innovation dans ce domaine pour lever les verrous
technologiques.
• Ces performances restent néanmoins conditionnées
par la présence d’un gisement de matières
suffisamment conséquent.
• Il s’agit donc également d’améliorer les
performances des systèmes de collecte pour rendre
possible la rentabilité de ces nouvelles filières.
• Il s’agirait également d’encourager le
développement de certaines filières émergentes
comme pour les métaux rares et stratégiques.
• Inciter les acteurs économiques à des changements
dans leurs pratiques et leurs manières de faire
Contrairement à l’axe de recommandation
précédent, il s’agit ici d’un enjeu plus transversal,
concernant tous les secteurs d’activités et
l’ensemble des agents économiques.
• Il s’agit d’encourager les acteurs économiques à des
changements dans leurs pratiques de production,
pour préserver le plus longtemps possible le produit
dans le circuit, concevoir des produits qui soient
facilement réutilisables, réparables et in fine
diminuer la quantité de produits en circulation.
• Développer et encourager l’écoconception des
produits peut passer par de multiples canaux :
- faciliter l’accès à une information lisible et uniforme
sur le sujet (outils, acteurs, financements possibles) ;
- l’organisation d’ateliers d’animation par secteur
d’activité pour sensibiliser les industriels;
- le développement de dispositifs individuels pour
les entreprises désireuses de mettre en place une
démarche d’écoconception;
- enfin, la mise en place d’une veille stratégique sur
les évolutions en cours dans les différents secteurs
d’activité en la matière.
• Ici de nouveau, le levier de la commande publique
n’est pas à négliger.
• Les marchés publics et politiques d’achats au sein
des collectivités pourraient se positionner en faveur
de la durée de vie des produits et encourager les
acteurs économiques faisant l’effort d’incorporer
des matières premières recyclées.
• Encourager l’innovation organisationnelle et la
logique servicielle.
• Les enjeux en matière de rareté des ressources ne
doivent pas seulement être analysés en termes
environnementaux et technologiques, ils sont
également culturels et organisationnels.
• En matière de gouvernance, l’intégration de la logique
de soutenabilité des flux de matières dans la stratégie
de développement économique suppose ainsi de
s’organiser avec les aires d’approvisionnement et donc
d’organiser et de penser la stratégie de répartition des
ressources entre territoires sur le long terme.
• Cela suppose aussi, dans le secteur privé, de nouvelles
alliances entre acteurs en amont et en aval de la chaine
pour favoriser le réemploi et la réutilisation et faire
évoluer en conséquence l’ensemble des modes de
production et de consommation.
• Enfin, les innovations sont sociales et culturelles car la
mise en place de ce modèle économique suppose des
changements de comportement et de représentations
sociales.
• Car en bout de chaine la mise en place d’une
économie circulaire suppose des changements de
pratiques de consommation.
• Réduire la quantité de matières en circulation,
suppose, d’une part, de sortir de la logique de
consommation de masse et de passer quand cela
est pertinent à une consommation centrée sur
l’usage, selon les principes de l’économie de la
fonctionnalité.
• Au-delà des changements de modèles d’affaires que
cela suppose pour les entreprises, cela implique un
changement de culture pour les consommateurs
habitués à posséder leurs biens.
• D’autre part, la mise en place d’une économie
circulaire suppose de changer l’image du déchet et
les représentations sociales qui lui sont encore
fortement négativement associées.
• Pour pouvoir mettre en place ce changement, il faut
non seulement pouvoir sensibiliser à la collecte et
au tri mais également pouvoir valoriser l’impact
positif du recyclage sur l’économie de ressources,
les émissions de GES, les emplois…
• Il s’agit donc d’encourager également l’innovation
créative pour faire évoluer en profondeur les
valeurs et les normes de notre société, au service
de l’économie circulaire.
• Poursuivre les incitations aux synergies-
mutualisations entre acteurs économiques d’une
même zone d’activité et favoriser la pérennité des
projets d’écologie industrielle territoriale
• Au cœur de ces innovations organisationnelles, le
territoire peut être un socle et un support.
• La création de synergies entre acteurs économiques
d’une même zone d’activité économique constitue
déjà une orientation formulée dans le cadre du
volet économique.
• Dans le cadre de la SRDEI (stratégie régionale de
développement d’écologie industrielle), la Région a
également affirmé sa volonté de développer
l’écologie industrielle pour favoriser l’implantation
de sites « éco-industriels ».
• La rénovation ou la création de parcs industriels
devra ainsi notamment veiller à valoriser les
déchets d’une filière comme ressource, pour cette
même filière ou pour une autre, de façon à limiter
la production de déchets ultimes.
• Le Conseil Régional a ainsi un rôle majeur à jouer,
notamment dans l’organisation des appels à projets
pour la réalisation d’études préalables ou encore
pour la diffusion des bonnes pratiques de projets
pilotes exemplaires.
• Aussi, les acteurs régionaux devront poursuivre
leurs efforts pour favoriser les rencontres entre les
industriels et sensibiliser aux démarches d’écologie
industrielle au sein des zones d’activité.
• La Région se doit également de veiller à ce que ces
réflexions soient intégrées dans les principes
d’aménagement des nouvelles zones d’activités
économiques.
• Des financements régionaux doivent être dégagés
pour soutenir les démarches d’écologie industrielle
non seulement dans leur mise en place mais
également pour assurer leur pérennisation.
• Conséquences pour les entreprises
• Les entreprises vont-elles mettre en pratique les
idées de l’écologie industrielle?
• Si oui, comment?
• Il serait certainement prématuré de prétendre
répondre à ces questions, à l’heure où l’écologie
industrielle commence à peine à sortir du cercle
restreint de ses initiateurs.
• Mais on peut déjà faire quelques observations
d’ordre général.
• – L’idée que le système industriel peut être
considéré comme un type particulier d’écosystème
n’est pas pour déplaire aux milieux de l’économie.

• Ils y voient une possibilité de sortir du vieux débat


stérile « écologie contre économie », ce qui
présente naturellement aussi des risques de
récupération: certaines entreprises ne manqueront
pas, un jour ou l’autre, d’invoquer l’écologie
industrielle pour tenter de justifier des pratiques
peu défendables…
• – Les milieux d’affaires, inondés par une pléthore de
discours plus ou moins éthérés sur le
développement durable, et submergés par un
déluge de théories (et de consultants) sur le
management environnemental, l’analyse du cycle
de vie (LCA), les normes ISO et autres écolabels,
apprécient dans l’écologie industrielle son côté
intellectuellement rigoureux (l’écologie
scientifique), mais aussi et surtout son aspect
opérationnel.
• – Dans le domaine du management,
l’écologie industrielle entraîne deux
conséquences majeures :
• D’une part, elle remet en cause la focalisation quasi
obsessionnelle sur le produit. Traditionnellement,
toutes les forces des entreprises se concentrent sur
la vente de produits, alors que la gestion des
déchets et des questions d’environnement est
abandonnée à un département plus ou moins
marginal. Il s’agit maintenant de donner autant
d’importance à la valorisation des déchets, et en
fait à l’optimisation de tous les flux de matière et
d’énergie mobilisés par l’entreprise, qu’à la vente
des produits.
• D’autre part, le management traditionnel a érigé en
dogme la notion de « c o m p é t i t i v i t é » dans un
contexte de concurrence acharnée entre
entreprises.
• Or, l’écologie industrielle rappelle la nécessité de
pratiquer, en plus des relations concurrentielles,
une forme de management o v e r- t h e - f e n c e,
une collaboration entre entreprises pour assurer
une gestion optimale des ressources.
• – Le fait d’optimiser l’ensemble des flux de matière
et d’énergie devrait se traduire tôt ou tard par une
performance et une compétitivité accrue.

• C’est pour cette raison que les petites et moyennes


entreprises ont une chance de mettre en pratique
l’écologie industrielle, et pas seulement un petit
nombre de grandes sociétés qui peuvent s’offrir le
luxe de s’y intéresser sans en retirer des bénéfices
immédiats.
• La performance accrue constitue du reste
l’argument central de «l’éco-efficacité» (eco-
efficiency), un terme proposé en 1992 par Frank
Bosshardt, l’un des responsables de Anova.
• l’éco-efficacité propose une approche très
semblable à l’écologie industrielle, exprimée dans le
langage des milieux d’affaires (compétitivité,
innovation, etc.).
• La principale différence réside dans le fait que l’éco-
efficacité demeure centrée sur la stratégie de
l’entreprise individuelle, alors que l’écologie
industrielle vise une optimisation à l’échelle de
groupes d’entreprises, de régions, et même du
système industriel dans son ensemble.
• LA MATURATION DU SYSTÈME INDUSTRIEL
• Si l’on veut formuler de manière très générale
l’objectif de l’écologie industrielle dans les
termes de l’écologie scientifique, on peut dire
qu’il s’agit de faire passer le système industriel
actuel, considéré comme «juvénile», au stade
d’un écosystème « mature». Ce vocabulaire
fait référence à l’une des théories de base en
écologie décrivant l’évolution des
écosystèmes, la « théorie du climax ».
• Les écosystèmes juvéniles se caractérisent par
des flux d’énergie et de matière rapides ainsi que
par un faible taux de recyclage de la matière; ils ont
des réseaux trophiques simples et linéaires; les
espèces interagissent peu entre elles, hormis la
compétition directe pour les ressources.
• À l’inverse, les écosystèmes matures se
caractérisent par des flux de matière et d’énergie
proportionnellement plus faibles ; un taux élevé de
recyclage de la matière ; des réseaux trophiques
variés et très spécifiques; des interaction complexes
entre un nombre élevé d’espèces, telles que la
symbiose et le parasitisme.
• L’analogie avec le système industriel est frappante
puisque ce dernier présente les traits essentiels
d’un écosystème juvénile.
• L’agriculture intensive moderne, notamment, offre
de spectaculaires exemples d’écosystèmes naturels
ayant régressé au stade juvénile sous l’action
humaine, et demeurant artificiellement dans cet
état par des apports massifs d’énergie, d’engrais et
de pesticides.
• La stratégie qui vise à favoriser la maturation du
système industriel, couramment nommée
«restructuration écologique» ou «
écorestructuration », comporte quatre grands axes
:
1) valoriser les déchets comme des ressources ;
2) boucler les cycles de matière et minimiser les
émissions dissipatives;
3) dématérialiser les produits et les activités
économiques ;
4) décarboniser l’énergie.
• Avant d’examiner en détail ces quatre principes, il
convient de préciser que l’écorestructuration peut
s’appliquer à plusieurs échelles : macro-, méso- et
microscopique :
– à l’échelle macroscopique, il s’agit d’améliorer
l’efficacité matérielle et énergétique dans l’ensemble
de l’économie. C’est la perspective globale de
l’écologie industrielle ;

– à l’échelle mésoscopique, celle des usines et des


unités de production, il s’agit principalement de
repenser les produits et les processus de fabrication,
notamment pour réduire les déchets ;
– à l’échelle microscopique, enfin, il s’agit
d’optimiser les processus au niveau moléculaire, pour
améliorer le rendement des réactions, élaborer des
voies de synthèse chimique comportant le moins
d’étapes possible, etc.

• À des degrés divers, les quatre principes de


l’écorestructuration s’appliquent à ces trois échelles

1) Les déchets comme ressources


• L’idée de valoriser systématiquement les déchets
comme des ressources se trouve en fait à l’origine
du mouvement récent de l’écologie industrielle.
• Cette idée veut que:

• « La consommation d’énergie et de matériaux doit


être optimisée, on doit minimiser les déchets, et
les rejets de chaque transformation – les
catalyseurs usés de l’industrie pétrolière, les rejets
gazeux ou solides des centrales thermiques, ou les
emballages à base de polymères des biens de
grande consommation – doivent servir de matière
première à d’autres industries. ».
• L’idée peut paraître triviale, mais il semble qu’elle
ne le soit pas du tout dans les milieux économiques,
où l’on continue encore largement à encourager, et
même à imposer, l’usage de produits neufs et de
substances vierges.

• Peu d’entreprises considèrent leurs déchets comme


des richesses gaspillées. Pourtant, les effluents
liquides, surtout ceux des petites et moyennes
entreprises qui n’ont pas les moyens d’investir dans
des dispositifs de dépollution performants,
renferment souvent une concentration en métaux
bien supérieure à la teneur du minerai naturel !
• Les entreprises et les pouvoirs publics devraient
donc commencer à considérer d’un autre oeil les
montagnes de déchets qui s’accumulent dans les
décharges : non plus comme des immondices à faire
disparaître, mais comme de véritables gisements de
matières premières qu’il sera possible d’exploiter un
jour.
• Dans l’optique de l’écologie industrielle, les
décharges ne sont rien d’autre que des mines
artificielles !
2) Fermer les cycles matériels et minimiser les
usages dissipatifs
Depuis quelques années, le recyclage est à la
mode, au point qu’on le présente souvent
comme une panacée (une solution).

Certes, le recyclage constitue le fondement de


toute politique visant à fermer les flux de
matière, mais il faut garder à l’esprit deux faits :
– Premièrement, le recyclage peut certes
contribuer à stabiliser, voire à diminuer les flux
de matière, mais il ne fait pas nécessairement
décroître leur vitesse.
Au contraire même, le recyclage a tendance à
accroître la circulation de la matière (le turn
over), ce qui peut induire des effets pernicieux
(nuisibles).
Par exemple, la campagne de publicité réalisée par plusieurs
constructeurs automobiles mettant en avant le fait que leurs
véhicules sont recyclables à près de 90 % (ce qui, soit dit en
passant, ne signifie pas qu’ils sont effectivement recyclés ! ) ,
avait pour but de déculpabiliser les conducteurs et les inciter
à changer plus souvent de voiture.
• Résultat : à supposer que le recyclage des véhicules
soit réalisé de manière efficace (ce qui est loin
d’être encore le cas), la vitesse et même l’ampleur.

– Deuxièmement, le recyclage sous sa forme


actuelle est une activité souvent relativement
polluante, qui consomme de l’énergie, et surtout qui
dissipe diverses substances dans l’environnement.

Prenons le cas des plastiques : les colorants,


stabilisants et autres additifs sont en général
purement et simplement dissipés lors des opérations
de recyclage.
• Un défi majeur posé aux ingénieurs consistera
donc à fermer également les boucles de
recyclage elles-mêmes, autrement dit à
rendre les activités de recyclage
matériellement « é t a n c h e s ».
• Idéalement, bien que cela semble
techniquement difficile à imaginer pour
l’instant, le recyclage industriel devrait
posséder une propriété essentielle des cycles
naturels : l’auto-entretien énergétique.
• Les cycles biogéochimiques, en effet, fonctionnent
grâce à l’apport de l’énergie solaire, contrairement
au recyclage dans nos sociétés, qui consomme de
l’énergie fossile pour le réseau de rétrodistribution
(collecte), ainsi que de l’électricité, de l’eau et
divers produits pour les opérations de traitement.

• En attendant d’éventuels progrès dans cette


direction, l’approche préventive devrait prévaloir:
la priorité devrait aller au design de produits
conçus dès le départ pour être intégralement
recyclés, de préférence à l’approche end of pipe,
qui chercherait à résoudre ce problème après
coup en perfectionnant les seules techniques de
recyclage.
• Défis techniques du recyclage
• Naturellement, la teneur en substance à
recycler dans une matière première ou un
déchet constitue un facteur crucial, car la
valeur d’une ressource recyclable est
proportionnelle à son taux de dilution.
• Les ressources présentes à très basse
concentration entraînent des coûts élevés
pour leur récupération, alors que les
ressources présentes à haute concentration
peuvent être recyclées de manière rentable.
• En se basant sur les prix courants des substances,
on peut estimer la concentration minimale à
laquelle les matériaux peuvent être recyclés.
• On peut ainsi déterminer, par exemple, la fraction
de métaux, dans les déchets, qui peut être recyclée.
• Comme l’a bien montré David Allen, les métaux
restent aujourd’hui largement sous-recyclés par
rapport au maximum théorique.
• Indépendamment des progrès techniques, des
mesures économiques, législatives et logistiques
suffiraient déjà à accroître fortement la proportion
de matériaux recyclés, par exemple en levant
l’obligation d’utiliser des matières vierges.
• Toutefois, la fermeture des cycles de matière dans la
société industrielle nécessitera d’importantes
innovations technologiques avant d’approcher la
spécificité et l’efficacité des processus biologiques de
recyclage.

• Ces technologies devront résoudre au moins deux


grands problèmes.

• 1. Le tri et la séparation
• Le tri des ferrailles mélangées, des plastiques et des
déchets en général reste encore trop coûteux,
notamment en raison des frais de rétrodistribution
(collecte et transport).
• Le tri et, le cas échéant, le démontage, devraient
être automatisés, ce qui implique un marquage des
objets au moment de la fabrication ainsi qu’un
design facilitant leur démontage.
• La séparation pose des difficultés plus coriaces, car
les nouveaux matériaux n’ont absolument pas été
conçus dans l’optique du recyclage : certains
alliages métalliques, comme l’aluminium-lithium,
les alliages de titane, et surtout les composites
(comprenant des fibres de bore, de germanium, de
carbone, etc.), sont aujourd’hui pratiquement
impossibles à r e c y c l e r, faute de pouvoir séparer
leurs composants.
• Même les métaux posent des difficultés croissantes, car
ils se rencontrent dans une grande variété d’objets sous
forme complexe: couche mince par déposition
physique ou chimique en phase vapeur, alliages
magnétiques et électroniques divers, semi-
conducteurs, supraconducteurs.
• 2. La dégradation
• Contrairement au recyclage dans les organismes et les
écosystèmes, le recyclage industriel dégrade les
matières. Même l’acier des vieilles voitures, par
exemple, ne sert pas à construire de nouveaux
véhicules, mais à produire du fer à béton.
• Par conséquent, les boucles de recyclage industriel sont
en fait des spirales de performance décroissante, des
cascades d’usages de moins en moins « nobles ».
• La situation est particulièrement préoccupante pour
les polymères plastiques, qui représentent un
volume de déchets en pleine croissance.
• Le recyclage des plastiques nécessite de les broyer,
puis de les chauffer lors du moulage, ce qui entraîne
une dégradation inévitable de leurs propriétés
mécaniques.
• À partir des plastiques automobiles, par exemple,
on ne peut guère faire mieux que des piquets de
vigne ou des canalisations, ce qui ne représente pas
des débouchés illimités… Après trois ou quatre
cycles seulement, ces polymères ne peuvent plus
être valorisés que comme source d’énergie dans des
incinérateurs adéquats.
• Certes, on peut envisager de retourner aux
constituants élémentaires des matériaux, aux
monomères de base, comme le fait le recyclage
biologique.
• Il existe quelques installations expérimentales qui
explorent cette voie, principalement en recourant à
la technique de la pyrolyse (la pyrolyse est une
décomposition chimique sous l’action de la
chaleur), mais cette approche reste complexe et
coûteuse.
• Pour corser le tout, le recyclage des plastiques
pourrait accroître la consommation d’additifs. Ces
substances, parfois toxiques, confèrent à chaque
plastique ses caractéristiques: couleur, résistance à
l’oxydation, à la lumière, à la poussière, etc.

• Ces additifs sont en général dissipés lors du


recyclage, de sorte qu’il faut en rajouter de plus en
plus, à chaque cycle, pour compenser la baisse de
qualité du recyclat.
• Par conséquent, on voit qu’il ne suffit pas de viser
simplement la récupération de matériaux, mais
aussi la conservation de leurs propriétés durant le
recyclage, car les débouchés dégradés ne
constituent pas une vraie solution.

• Il faut donc développer des matériaux et des


technologies permettant l’immobilisation des
substances qui doivent en rester prisonnières,
même lors des opérations de recyclage.
FREINER LA DISSIPATION (Eparpillement)
• Au cours des dernières décennies, les
environnementalistes et les autorités régulatrices se
sont intéressés de manière presque exclusive au
contrôle des polluants émis lors des processus de
fabrication. Il importe aujourd’hui d’élargir cette
perspective.
• D’une manière générale, on peut dire que l’ampleur
de la pollution dissipative est largement sous-
estimée dans le grand public, mais aussi dans les
milieux politiques, administratifs et même
économiques.
• L’approche du métabolisme industriel fait clairement
ressortir le fait que de très nombreux produits sont
utilisés de manière
• d i s s i p a t i v e : les matériaux d’emballage, les
lubrifiants, les solvants, les floculants, les antigels, les
détergents, les savons, les agents blanchissants et
nettoyants, les colorants, les peintures et les pigments,
la majeure partie du papier, les cosmétiques, les
médicaments, les engrais, les pesticides, les herbicides
et les germicides.
• La plupart des métaux lourds toxiques, tels que
l’arsenic, le cadmium, le chrome, le cuivre, le plomb, le
mercure, l’argent et le zinc, inclus dans différents
produits, sont également dissipés durant l’usage ou le
vieillissement normal.
• Certains usages dissipatifs se révèlent insidieux, car
ils se déroulent très lentement. C’est le cas
notamment des peintures, qui contiennent souvent
du plomb, du zinc ou du chrome, et qui se
dégradent progressivement.
• L’usure des pneus, et surtout la corrosion
constituent également des sources importantes de
dissipation progressive de matériaux.
• Parfois, la dissipation est inhérente au produit, et
s’effectue entièrement lors d’un unique usage: c’est
naturellement le cas de la nourriture et des additifs
qu’elle contient (conservateurs, colorants, etc.),
ainsi que des carburants et des combustibles
fossiles.
• Ces derniers constituent même l’exemple par
excellence d’une consommation dissipative, non
seulement au sens énergétiste traditionnel de la
thermodynamique (entropie), mais aussi du point
de vue matériel (dissipation irréversible du charbon,
du pétrole, du gaz naturel).
• Mais, contrairement à la nourriture, aux
combustibles et aux carburants, de nombreux
usages dissipatifs ne sont pas inhérents au produit.

• On dispose en théorie des technologies qui


permettraient d’éviter ces contaminations de la
Biosphère : par exemple, la culture hydroponique
dans des serres à atmosphère contrôlée, avec des
agents antiparasitaires et des substances stimulant
la croissance provenant de la biotechnologie,
préviendrait toute perte d’engrais et de pesticides
dans les eaux, le sol et l’atmosphère.
• Dans ce concept des serres contrôlées, on reconnaît
une idée de base de l’écologie industrielle : il peut
s’avérer, dans certains cas, bénéfique d’isoler autant
que possible un écosystème industriel, pour
minimiser ses impacts sur les autres écosystèmes
naturels.
• On trouve en fait ce principe dans la Biosphère elle-
même, où de nombreux écosystèmes évoluent en
étant strictement isolés les uns des autres (c’est du
reste l’un des éléments du processus de formation
des espèces).
• L’incinération des déchets, ainsi que les boues des
stations d’épuration sont également responsables
d’émissions de métaux lourds.
• Mais il s’agit d’un transfert, non d’une véritable
source de métaux polluants.

• Tous les métaux émis par les incinérateurs se


trouvaient originellement inclus dans des objets de
consommation rejetés comme des déchets.

• En revanche, les engrais et les cendres de la


combustion du charbon, qui renferment toujours
des métaux lourds comme impuretés, constituent
de véritables sources primaires de pollution
dissipative.
• Étant donné l’ampleur, encore largement méconnue, du
phénomène des émissions dissipatives, la stratégie
principale devrait résider dans la prévention.
• Une prévention basée sur une conception nouvelle,
non seulement des produits eux mêmes, mais aussi des
modalités de leur utilisation.
• Concrètement, on peut envisager trois types de
solutions :

1. Améliorer les matériaux.


Il s’agit de mettre au point des matériaux capables de
prévenir et de minimiser la dissipation de substances
diverses lors de l’utilisation des produits de
consommation courants.
• On peut inclure dans cette stratégie la lutte contre
la corrosion des métaux.
• Concernant les composés organiques, comme les
additifs, on peut espérer beaucoup des techniques
d’immobilisation des substances dangereuses au
sein des produits.
• Dans ce contexte, on peut se demander quel serait
l’équivalent industriel des procédés biologiques de
détoxication, qui permettent de neutraliser des
substances dangereuses diffuses dans
l’environnement.
• Certains organismes incorporent les métaux lourds
dans des molécules stables telles que des
métalloprotéines.
• Le métal n’est libéré qu’à la mort de l’organisme, lors de
la décomposition de sa matière organique.
• D’autres organismes font carrément sortir des
substances toxiques de l’écosystème.

• On peut citer l’exemple des cétacés. Le mercure


s’associe au sélénium dans leur foie, formant des
calculs de séléniure mercurique.
• Après la mort de l’animal, ces concrétions se fossilisent
dans les sédiments. L’écosystème marin se détoxique
ainsi du mercure, grâce au foie des cétacés.
• Dans un but similaire, des chimistes organiciens
développent actuellement plusieurs familles de
molécules susceptibles de piéger sélectivement et
de manière stable des substances dangereuses.
• 2. Le recyclage, lorsque l’usage le permet.
• Par exemple, Dow, le géant américain de la chimie,
a récemment développé le concept « Rent a
Molecule » pour les solvants chlorés.
• Les clients de Dow n’achètent plus la molécule elle-
même, mais sa fonction. Ils retournent donc le
solvant après usage à Dow, qui se charge de le
régénérer.
• 3. La substitution des substances dangereuses
par des composés inoffensifs, voire le bannissement
pur et simple, lorsque la substance dissipée est
considérée comme trop dangereuse et qu’aucune
autre solution n’apparaît satisfaisante.
• Il est ainsi de plus en plus question de supprimer
totalement l’usage du chlore, ce qui supposerait une
restructuration majeure du système industriel, car cet
élément intervient dans de très nombreux procédés
de fabrication.
• Dématérialiser les produits et les
services
• Si l’on veut atteindre un niveau de vie élevé pour
une population mondiale en augmentation, tout en
minimisant les impacts sur l’environnement, il
faudra obtenir plus de services et de biens à partir
d’une quantité de matière identique, voire moindre.

• Telle est l’idée de base de la dématérialisation, qui


consiste, en d’autres termes, à accroître la
productivité des ressources.
• Les analyses historiques font apparaître que
l’économie industrielle, depuis plus d’un siècle, suit
la bonne pente: pour produire des biens, on utilise
proportionnellement de moins en moins de matière
et d’énergie.
• Cette diminution provient en premier lieu des
progrès technologiques.
• Les nouveaux matériaux deviennent à la fois plus
résistants et plus légers.
• C’est ainsi que le poids moyen de la carcasse
métallique des voitures a fortement diminué, grâce
à différents polymères plastiques qui remplacent
l’acier.
• L’industrie des télécommunications offre un autre
exemple spectaculaire de substitution
technologique :
• 25 kg de fibre de verre suffisent pour fournir des
services équivalents à une tonne de fil de cuivre.
• Mieux encore: pour produire la fibre de verre, il faut
seulement 5 % de l’énergie nécessaire à l’obtention
du cuivre.

• En termes techniques, on nomme


«transmatérialisation » ce phénomène de
substitution de matériau.
• Pour donner une idée du potentiel de dématérialisation
des
• objets usuels, on peut considérer, par exemple, les
petites boîtes cylindriques en plastique qui contiennent
les films 35 mm.
• Les boîtes de Kodak, noires avec un couvercle gris,
pèsent 7,2 grammes chacune. Or, les boîtes de Fuji
(transparentes) ne pèsent, elles, que 5,5 grammes, soit
25 % de moins.
• Avec la même quantité de matière, Fuji fabrique donc
cinq boîtes là où Kodak n’en produit que quatre. La
différence peut sembler minime, mais elle vaut son
pesant de polymère: aux États-Unis,
• 7 0 0 millions de ces boîtes sont fabriquées chaque
année.
• Si toutes les boîtes pesaient 5,5 grammes, on
réaliserait une économie de plusieurs centaines de
tonnes de matière première par an!
• Kodak n’a pas fourni d’explication à ce gaspillage,
mais on peut penser qu’il s’agit d’une question
d’image de marque.
• En effet, l’excès de poids des boîtes de Kodak
provient du mécanisme de fermeture du couvercle,
qui donne aux consommateurs une impression de
solidité et de sécurité.
• Dans ce cas, l’obstacle à la dématérialisation n’est
pas de nature technologique, mais uniquement
socio-économique.
• Un important facteur de dématérialisation est ce
que l’on peut appeler la substitution
informationnelle.
• En agriculture, par exemple, les différents pesticides
sont souvent répandus en quantités importantes,
de manière préventive, avec une bonne marge de
sécurité.
• Un système informatique combinant l’observation
en temps réel des populations de prédateurs et un
dispositif d’alerte permettrait aux agriculteurs de
n’utiliser, au moment adéquat, que les quantités de
pesticides strictement nécessaires.
• LES LIMITES DE LA DÉMATÉRIALISATION
• Toutefois, ce dernier exemple montre bien les
limites de la dématérialisation, dans la mesure où
les flux de matière associés à la production de
papier ont littéralement explosé.
• La même remarque vaut pour le développement de
l’informatique.
• Selon les prédictions des prophètes de la soi-disant
société «post industrielle», les ordinateurs étaient
censés reléguer le papier au rang de curiosité
historique.
• C’est exactement l’inverse qui s’est produit: aux
États-Unis, la consommation annuelle de papier à
• écrire et à imprimer est passée de 7 à 22 millions de
tonnes entre 1956 et 1986.
• De plus, le phénomène s’accélère: pour la seule
période 1981-1984, la consommation de papier des
entreprises américaines est passée de 850 milliards
à 1400 milliards de pages par année.
• Quant au fulgurant succès du fax au cours des
quinze dernières années, il s’accompagne d’une non
moins phénoménale augmentation de la
consommation de papier…
• C’est un exemple caractéristique de «l’effet de
revanche technologique », où une innovation
technique (en l’occurrence l’informatique, censée
faire diminuer la consommation de papier) génère
de manière inattendue un résultat opposé.
• Dans le domaine de l’électronique, la
miniaturisation, si souvent vantée comme parangon
de «l’âge de l’information», peut également être
considérée comme responsable, en réalité, d’un
accroissement des flux de matière.
• Certes, les fonctions informatiques sont aujourd’hui
effectuées à des coûts de plus en plus bas, par des
puces toujours plus petites.
• Mais on omet généralement de préciser que la
consommation en matériaux et en énergie exigée
par les processus de fabrication a crû de manière
inversement proportionnelle.
• Il en va de même pour la taille de l’infrastructure de
fabrication, surtout les gigantesques installations de
ventilation et de purification de l’air, grosses
consommatrices d’énergie.
• C’est ainsi que le coût des unités de production de
microprocesseurs et de mémoires micro-
électroniques est devenu prohibitif, même si le coût
relatif de la capacité de calcul a beaucoup baissé.
• Ce genre d’exemples apporte de l’eau au moulin de
ceux qui doutent de la réalité de la
dématérialisation.
• Ainsi, Cesare Marchetti, de l’IIASA, rappelle que
cette notion signifie simplement que la valeur
ajoutée par unité de poids va en augmentant.
• Autrement dit, il serait plus juste de parler de
«dématérialisation de la valeur ajoutée».
• À vrai dire, il règne une certaine confusion autour
de la notion de dématérialisation.
• Il convient en premier lieu de préciser que l’on parle
généralement de dématérialisation des produits:
considérés individuellement, de nombreux objets
nécessitent aujourd’hui moins de matière.
• Mais cela ne signifie pas nécessairement que les
procédés de production sont devenus plus
économes en matière, ni qu’il en résulte une
dématérialisation de la consommation, au sujet de
laquelle force est de reconnaître que l’on ne connaît
pas grand-chose.
• la dématérialisation de la production peut fort bien
conduire à une matérialisation de la consommation.
• Cette observation contredit des slogans simplistes,
comme celui affirmant qu’il suffit de « produire plus
avec moins» (doing more with less), adoptés par
certaines entreprises en quête de respectabilité
environnementale.
• Car, comme le font pertinemment remarquer Jesse
Ausubel et ses collègues, «moins ne signifie pas
nécessairement moins du point de vue de
l’environnement ».
• En réalité, les flux totaux de matière et d’énergie (en
chiffres absolus) ont considérablement augmenté au
cours des dernières décennies, et la tendance à
l’accroissement se poursuit.
• Les facteurs favorisant la matérialisation de l’économie
abondent.
• La quasi-totalité des efforts de marketing et de
publicité vise à augmenter les achats de produits neufs
à courte durée de vie, ce qui constitue une incitation
permanente à accroître les flux de matière et d’énergie.
• L’habitat en banlieue, de même que l’atomisation
de la cellule familiale, sont de forts « matérialiseurs
».
• La voiture privée est peut-être le plus puissant de
tous les matérialiseurs, de par le style de vie et de
consommation qu’elle induit.
• En elles-mêmes, les infrastructures routières, mais
également les biens immobiliers, sont des
matérialiseurs de première importance.

• Il existe un énorme potentiel de dématérialisation


dans le secteur des infrastructures liées aux
transports et dans le domaine de l’immobilier.
• Il existe un énorme potentiel de dématérialisation
dans le secteur des infrastructures liées aux
transports et dans le domaine de l’immobilier.
• Mais, bien plus qu’une adaptation du système de
production industriel, une telle dématérialisation
supposerait une transformation en profondeur du
tissu urbain, et donc de l’organisation de la société.
• Il faut insister sur le fait que la dématérialisation ne
concerne pas que les produits, mais aussi les
services.
• Le tourisme, les loisirs, la santé, l’enseignement, les
télécommunications induisent des flux de matière
et d’énergie de plus en plus importants.
• Par exemple, on constate que les voyages
(notamment d’affaires) augmentent parallèlement
au trafic des télécommunications, alors que ces
dernières sont censées se substituer aux
déplacements.
• On peut même soupçonner que le développement
de l’offre en télécommunications, en multipliant les
occasions de contacts entre individus, provoque en
réalité une augmentation des voyages.
• Par conséquent, la stratégie de la dématérialisation
implique également une réflexion sur les moyens de
rendre les services plus frugaux (modérés) en
matière et en énergie.
• Trois conclusions sur la dématérialisation
• On peut provisoirement tirer trois conclusions de
ces considérations sur la dématérialisation :

1. Comme les exemples ci-dessus le font apparaître, la


notion de dématérialisation, telle qu’elle est
couramment utilisée, est ambiguë.
En effet, la dématérialisation d’un produit peut très
bien entraîner la matérialisation de sa consommation
: on achète plus de produits plus fragiles, ou
difficilement réparables.
2. Il existe incontestablement une tendance à la
dématérialisation des produits et des procédés de
fabrication, qui devrait s’accélérer avec le
développement de nouveaux matériaux, le
perfectionnement du recyclage, le Design for
Environment, etc.
• Sur ce plan, la nanotechnologie représente un
dématérialiseur potentiel extrêmement puissant :
le contrôle à l’échelle atomique et moléculaire de la
fabrication des objets permettrait de réaliser des
matériaux avec des propriétés (résistance, légèreté,
• etc.) à peine imaginables aujourd’hui.
• Surtout, en théorie, cette maîtrise supprimerait tout
déchet de production, puisque l’on n’utilise que les
atomes ou les molécules dont on a besoin.

• 3. Il apparaît clairement que la dématérialisation


envisagée uniquement dans la perspective des
objets de consommation ne suffit pas.
• Il s’agit de sortir du paradigme productiviste pour
adopter une perspective systémique.
• Concrètement, cela signifie qu’il faut commencer
par déterminer la fonction dont on a besoin (par
exemple : la production de froid) et
concevoir le produit (un réfrigérateur) en s’efforçant
de minimiser la consommation de matériaux et
d’énergie durant la production, l’utilisation,
l’entretien, les réparations, le recyclage et
l’entreposage final
• Décarboniser la diète énergétique
• La littérature dans le domaine énergétique est si
abondante qu’il ne semble pas nécessaire de traiter ici
ce sujet en détail. Il suffira de faire ressortir l’apport de
l’écologie industrielle à la problématique de l’énergie,
que l’on peut résumer en quatre points :
• 1. À chaque flux de matière est associé un flux
d’énergie.
• Or, dans le système industriel, une majeure partie des
flux d’énergie résulte des activités de transformation et
de transport de matière.
• Par conséquent, l’une des manières les plus efficaces de
modérer la consommation d’énergie réside
précisément dans la stratégie de dématérialisation
décrite plus haut.
• 2. Les flux d’énergie reflètent la structure des flux
de matière.
• Il ne suffit donc pas de fabriquer des objets plus
légers (dématérialisation simple).
• Il s’agit de réorganiser la circulation de la matière
(processus de fabrication, gestion des
infrastructures, agriculture, etc.), pour rendre le
système industriel énergétiquement plus frugal.

• 3. Les centrales électriques au charbon, au mazout,


au gaz pourraient être conçues dès le départ
comme des écosystèmes industriels en eux-mêmes,
optimisant tous leurs flux de matière, y compris les
résidus de combustion.
• L’idée dépasse la simple valorisation des cendres
volantes et du gypse produit par les unités de
désulfuration ; comme déjà indiqué propos des
biocénoses industrielles, on pourrait réaliser des
«parcs énergético-éco-industriels», où l’un des
partenaires principaux de l’écosystème industriel
serait une installation de production d’énergie.

• En fait, ce cas de figure existe déjà à Kalundborg,


structuré originellement autour d’une centrale
électrique au charbon et d’une raffinerie de pétrole.
• 4. Il semble raisonnable d’admettre que le carbone
continuera encore longtemps à jouer un rôle
primordial dans le métabolisme industriel.
• La démarche la plus réaliste consiste à admettre ce
fait, et à opter pour une stratégie de
«décarbonisation ».
• On entend par là qu’il faut passer progressivement
à des hydrocarbures contenant
proportionnellement moins de carbone.
• Depuis les débuts de la révolution industrielle, le
carbone sous forme d’hydrocarbures d’origine
fossile représente l’élément principal, la substance
vitale irriguant toutes les économies qui se
développent sur le mode occidental.
• Les hydrocarbures (charbon, pétrole, gaz)
représentent plus de 70 % des matériaux que nous
extrayons de la Terre.
• Or, ce carbone fossile se trouve à la source de
nombreux problèmes: effet de serre, smog, marées
noires, pluies acides.
• La consommation de carbone provenant de
gisements fossiles a considérablement augmenté au
cours des dernières décennies, et continuera à
suivre une courbe ascendante, principalement dans
les pays en développement, du fait de la croissance
économique et démographique.
• Des auteurs comme Jesse Ausubel et Cesare
Marchetti avancent que durant le siècle prochain,
nous consommerons environ 500 milliards de
tonnes de carbone, soit plus du double de la
quantité utilisée depuis le début de la Révolution
industrielle.
• On estime que 100 milliards de tonnes de pétrole
ont été extraites depuis le début de ce siècle, et l’on
prédit que 300 milliards de tonnes supplémentaires
seront pompées d’ici 2100.
• Certes, les énergies renouvelables vont se
développer.
• Mais, selon toute vraisemblance, elles continueront
à jouer un rôle relativement marginal et resteront
cantonnées dans des marchés particuliers, pour des
raisons techniques, économiques, mais aussi
structurelles.
• En effet, les centres urbains exigent des densités
énergétiques élevées, de sorte que la taille des
installations de production d’énergie semble
augmenter avec la taille des villes, un facteur en
défaveur d’une énergie diffuse comme le solaire.
• Quoi que l’on fasse, il semble bien que les
hydrocarbures joueront pendant longtemps encore
un rôle largement prédominant dans la
consommation énergétique mondiale.
• La stratégie de la décarbonisation constitue donc
une politique du moindre mal. Concrètement, cela
revient à favoriser la substitution du charbon par le
pétrole, puis la substitution du pétrole par le gaz
naturel.
• On peut également pratiquer une décarbonisation
relative, en extrayant plus d’énergie par unité de
combustible, par exemple en augmentant le
rendement des turbines.
• La meilleure manière de décarboniser l’énergie est
évidemment de l’économiser. Malheureusement,
les politiques visant à promouvoir l’efficacité
énergétique se concrétisent bien moins rapidement
que l’augmentation de la consommation des
énergies fossiles.
• On peut enfin, par divers procédés, transformer les
combustibles fossiles en séparant le carbone
(destiné à un stockage souterrain ou sous-marin à
long terme) et l’hydrogène, utilisé comme vecteur
énergétique.
• Cette évolution du système industriel vers une diète
énergétique proportionnellement moins riche en
carbone fossile entraînera des conséquences pour
les infrastructures.
• Notamment pour le gaz naturel, dont la
consommation devrait augmenter d’un facteur dix
d’ici une cinquantaine d’années, ce qui nécessitera
la construction d’un réseau de pipe-lines d’une
capacité considérablement accrue.
• Le gaz naturel, outre sa faible teneur en carbone,
présente l’avantage d’être extrêmement abondant:
les gisements exploitables connus s’élèvent à
environ un trillion de mètres cubes, soit l’équivalent
de six fois les réserves de pétrole.
• Pour le long terme, les opinions convergent pour
dire qu’il faudra passer à l’hydrogène, vecteur
énergétique idéal, virtuellement inoffensif d’un
point de vue environnemental.
• Les conséquences de son utilisation sont certes
faibles, mais pas entièrement nulles: la combustion
de l’hydrogène génère de la vapeur d’eau.
• Produite en grande quantité, cette vapeur d’eau
pourrait devenir problématique dans certaines
conditions climatiques et géographiques.
• À haute température, la combustion de l’hydrogène
produit également, en petites quantités, des oxydes
d’azote.
• De plus, les problèmes technologiques liés à
l’hydrogène sont encore loin d’être résolus:
notamment la fragilisation des métaux, la sécurité
du transport et du stockage.
• Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que
l’hydrogène n’est pas lui-même une source
d’énergie, mais simplement un vecteur.
• Le problème de la source de chaleur ou d’électricité
nécessaire à l’hydrolyse demeure entier.
• Les meilleures sources seraient évidemment le
solaire, suivi par l’hydroélectrique et le nucléaire.
• L’utilisation de l’hydrogène à grande échelle
entraînera donc des conséquences non négligeables
en termes de matérialisation, car il faudra
construire un réseau de pipe-lines international,
voire intercontinental.
• Concernant les énergies fossiles, rappelons qu’il ne
faut pas perdre de vue leur aspect matériel.
• Les produits énergétiques sont les principales
matières que l’homme transporte à la surface de la
terre.
• Ils occupent une position dominante dans le
commerce mondial de produits en vrac, de même
que dans les transports nationaux.
• Il serait donc souhaitable de réduire les distances de
transport des agents énergétiques.
• Il faudrait s’efforcer de dématérialiser l’énergie, en
ayant recours à des agents offrant un bon rapport
masse/capacité énergétique, et en minimisant les
infrastructures nécessaires à leur transport.

• Précisons enfin un point important, mais


généralement mal compris tant la problématique
énergétique reste dominée par la rhétorique de la
pénurie.
• Le principal problème, concernant l’énergie, ne
réside pas dans une éventuelle disette, présente ou
à venir, mais dans les impacts environnementaux
qu’entraîne sa consommation immodérée, facilitée
par l’abondance et le bas prix des agents
énergétiques.
• Imaginons en effet que nous disposions soudain
d’une hypothétique nouvelle source d’énergie, non
seulement propre lors de sa production et de sa
distribution, mais encore abondante, illimitée et
bon marché.
• Ce serait tout sauf une bonne nouvelle ; ce serait
même l’une des plus grandes tragédies de
l’humanité, car les consommateurs ne connaîtraient plus de
frein à l’abondance matérielle. Les conséquences pour la
Biosphère seraient véritablement dramatiques.

L’alternative des hydrates de carbone


• Il existe une alternative à la décarbonisation des
hydrocarbures:
• utiliser des hydrates de carbone, autrement dit de la
biomasse.
• Un certain nombre de spécialistes restent convaincus que les
sucres et d’autres matières d’origine végétale offrent un
potentiel important comme agents énergétiques à grande
échelle.
• Bien que les hydrates de carbone ne soient pas
«décarbonisés », ils présentent, outre leur toxicité
environnementale généralement moindre,
l’avantage d’être neutres à l’égard de l’effet de serre
puisqu’ils ne proviennent pas de gisements fossiles.
• À l’échelle industrielle, l’énergie à base de biomasse
nécessite des cultures intensives, d’où une
polémique récurrente sur leur impact écologique,
notamment sur le plan de la biodiversité.
• Pour l’instant, les «carburants verts» restent
largement subventionnés, avec des coûts de
production bien supérieurs aux prix des énergies
fossiles.
Les nouveaux métiers de l’éco-restructuration
• Valoriser les déchets, rendre cycliques et étanches
les flux de matière, dématérialiser les produits et les
services, décarboniser l’énergie : ces défis
concernent l’ensemble des acteurs de la société.
• Enfin, rappelons que, selon la théorie du climax, les
écosystèmes matures finissent un jour par devenir
sénescents, avant de disparaître et laisser le terrain
à de nouveaux venus.
• Pour les écosystèmes industriels de demain, la
métaphore de la maturité serait ainsi une manière
élégante de reconnaître qu’ils se savent mortels…
• STRATÉGIES TECHNOLOGIQUES

• Dans l’approche traditionnelle des problèmes


d’environnement, on oppose les technologies «polluantes»
aux technologies «propres» ou «vertes».
• Les discussions sur les stratégies de recherche et
développement portent, dans ce contexte, sur la manière
de favoriser l’émergence et la diffusion de technologies
réputées « respectueuses de l’environnement ».

• L’écologie industrielle renverse totalement cette


perspective, et conduit à trois assertions principales
concernant les questions technologiques :
• 1. La distinction entre les technologies
environnementales et les autres disparaît, car ce
sont toutes les technologies qui doivent tendre à
devenir de plus en plus «propres» en optimisant les
flux de matière et d’énergie.
• Il ne s’agit donc plus de développer des
technologies «vertes», par opposition à d’autres qui
resteraient plus ou moins « sales ».
• Il en découle une conséquence importante pour la
formation, notamment pour les écoles d’ingénieurs
: un enseignement sur les principes de l’écologie
(biologique et industrielle) devrait être intégré à
l’ensemble des cours et des filières, au lieu de
• rester cantonné, comme c’est généralement le cas
aujourd’hui, à des cursus spécialisés dans
l’environnement.
• 2. Les choix technologiques doivent se faire dans
une perspective systémique. Il ne suffit pas que les
entreprises, chacune de leur côté, adoptent des
techniques optimales, aussi propres soient-elles:
l’infrastructure du système industriel dans son
ensemble doit également évoluer dans la direction
d’un écosystème mature.
• Autrement dit, les choix stratégiques ne portent pas
simplement sur des technologies considérées
isolément, mais ils interviennent à l’échelle
• des grands systèmes technologiques (modes de
transports, réseaux de distribution d’énergie,
urbanisme, réseau routier, aménagement du
territoire).
• 3. Le débat sur les choix technologiques par rapport
aux questions d’environnement porte sur
l’ensemble des technologies.
• Cette réflexion concerne donc la politique de la
recherche en général, y compris la problématique
des technologies «critiques » dans le contexte de la
compétition économique internationale
• Cas II- RDC

• En RDC, cette démarche est encore au niveau des


intentions bien que quelques cas méritent d’être
cités à titre exemplatif :
• 1) Fonderies Ledya ou des Chinois à Limete
recyclent les métaux ;
• 2) PEGAL-Kingabwa recycle le papier Carton.
• 3 ) Congo Salubrité recycle du plastique, de même
que All CLEAN-AVED-ERGS qui fabrique des pavés à
partir du plastique ;
4 ) VLICO–ERGS recycle les déchets biodégradables
pour en produire du compost utilisé en maraîchage
urbain à Kinshasa. Ce sont-là quelques cas
d’économie circulaire ou d’écologie industrielle. Le
champ reste encore vierge avec beaucoup
d’opportunités.

5) STL à Lubumbashi recycle les scories (déchets) de la


Gécamines pour en retirer le cobalt, le cuivre surtout.
Un couplage entre Gécamines et STL réduirait la
pression sur les minerais bruts et optimiserait
l’énergie.
• Malheureusement, à ce stade, STL recycle les
anciens déchets de la Gécamines (ressources
secondaires) en important le charbon d’Afrique du
Sud et du Zimbabwe ; pourtant, le charbon de
LWENA ferait une bonne affaire.
• Ceci montre qu’il est possible de créer des
symbioses industrielles en RDC, à condition d’y
réfléchir.

• Il y a donc une urgente nécessité de développer


des stratégies pour la promotion d’éco-industries en
RDC.
• La zone industrielle de Kingabwa à Kinshasa-Limete
est un héritage colonial qui fonctionne sur modèle
francilien ; ce système ne repose ni sur la synergie,
ni sur la symbiose industrielle à quelques rares
exceptions.
• La BRALIMA, par exemple qui a besoin de bouteilles
et bouchons, dispose d’une unité appelée BOUKIN
(bouteillerie de Kinshasa).
• Malheureusement, cette unité bien que
complémentaire de BRALIMA, fonctionnait de façon
autonome sans soucis d’optimisation des flux de
matières et énergie.
• En outre, les céréales utilisées ne provenaient pas
des champs locaux, mais de l’importation.
• Ce qui constitue le gaspillage des ressources sans
développement des synergies, ni symbiose
industrielles.
• Enfin, les déchets n’étaient pas recyclés.
• Tous ces éléments indiquent que l’écologie industrielle
ou économie circulaire ne sont que des rêves lointains.
• Rappelons cependant les quatre principes qui
caractérisent l’écologie industrielle :
1) Valorisation des déchets pour en faire de nouvelles
matières premières.
2) Minimisation des émissions dissipatives (pertes ou
fuites) surtout d’énergie.
3) Dématérialisation des produits et activités
économiques.
4) Diminution des émissions de CO2. Il s’agit d’optimiser
les gains économiques tout en minimisant les impacts
environnementaux délétères dans la vision du
développement durable.
FIN DU COURS
MERCI POUR VOTRE
ATTENTION

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