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Séance 3 : Luttes sociales et progression des droits sociaux

(1850-1950)

I/ Travail pénible et salaires de misère : les causes des revendications


sociales

1) La misère au quotidien : le budget d’une famille ouvrière en 1848 (p 18)

Pour une famille de 6 personnes, dont le père est chevilleur de soie, à Lyon, les dépenses pour une
semaine sont de 12,75 Francs. Cela parait peu mais quand on sait que le père gagne 2 Fr par jour et
la mère 10 à 15 centimes, sur 6 jours, on comprend qu’ils gagnent tout juste de quoi payer leurs
dépenses de base (sans les vêtements) ! Et c’est la nourriture qui coûte le plus cher avec 8,80Fr,
soit ... 3/4 du budget. Et pourtant, ils ne mangent pas de viande mais surtout du pain, des
pommes de terre et des haricots. Si c’est si cher c’est parce que les rendements ne sont pas aussi
importants qu’aujourd’hui, que les récoltes peuvent être détruites par les intempéries et que les
transports coûtent cher. On voit aussi qu’ils logent dans une cave. Tout cela montre que les
conditions de vie des ouvriers sont très précaires (fragiles et dures).

2) Un travail harassant (p 18)


Si on prend l’exemple des mineurs, à Saint-Étienne, en 1865, on peut dire que leurs conditions de
travail sont « excessivement pénibles » car ils travaillent dès 4h du matin, 14 à 15 par jour et ils
n’ont même pas le droit à un temps de pause repas. Donc, ils sont épuisés, vieillis prématurément
et plus exposés aux accidents de travail.

II/ Luttes sociales : les premières grèves

1) Les premières contestations ouvrières (p 19)

La Révolution française avait interdit le droit de grève, mais, en 1864, Napoléon III l’autorise à 2
conditions : ils ne doivent pas empêcher les non-grévistes de travailler et à ne pas être
violents.
Mais, faire la grève c’est ne pas gagner ce qu’il faut pour faire manger sa famille ce jour-là. Donc,
c’est très dur ! Des pétitions sont aussi faites auprès des préfets, mais, pendant longtemps, l’État
soutient plus les patrons que les ouvriers.

2) 1892 : le tournant de la grève de Carmaux (p 19)


En mai 1892, à Carmaux (Sud-Ouest), les mineurs se mettent presque tous en grève pour protester
contre le renvoi de l’un d’entre eux : Jean Baptiste Calvignac, un bon ouvrier, apprécié, mais élu
maire de la ville ! Le patron de la mine est furieux qu’il ait battu le candidat qu’il soutenait. Donc,
il lui a demandé de choisir entre son métier et son mandat de maire, mais Calvignac a refusé.
Jean Jaurès, journaliste à La Dépêche, voit tout de suite que les ouvriers ont raison de faire grève
car ils défendent leur « liberté de vote » ce qui montre qu’ils ont attachés à la République. A force
d’en parler dans les journaux, Jaurès réussi à pousser l’État à soutenir les grévistes !
Il pousse aussi les ouvriers de toute la France à être solidaire avec eux, en donnant de l’argent pour
qu’ils ne meurent pas de faim. Après cette victoire des mineurs de Carmaux, le nombre de
travailleurs syndiqués va augmenter et un parti socialiste va être crée, en 1905, par Jaurès pour
défendre les droits des travailleurs à la Chambre de Députés. Le mouvement ouvrier a pris
conscience de sa force à Carmaux.

III/ L’État fait progresser les droits sociaux

1) 1884 : Droit de se réunir en syndicat (p 24)

Malgré les interdictions, des organisations syndicales illégales se sont créées pour dénoncer les
abus de pouvoir des patrons. Donc, en 1884, le ministre de l’Intérieur, Pierre Waldeck-Rousseau,
fait voter une loi les autorisant, même dans les colonies.
Un syndicat est un groupement de gens qui ont la même profession pour étudier et défendre
les intérêts communs des salariés. En 1901, la loi autorise tout type association, dans un but non
lucratif : cela complète les droits des travailleurs. C’est une avancée majeure car ça donne plus de
forces aux ouvriers et plus de libertés (grâce aux finances du syndicat).

2) 1898 : L’indemnisation des accidents du travail (p 24)

En cas d’accident du travail, la victime ou sa famille reçoit une indemnité de la part du chef
d’entreprise, s’il y a plus de 4 jours d’arrêt de travail :
_ 2/3 du salaire en incapacité totale
_ la moitié de la perte du salaire estimée en incapacité partielle
_ la moitié du salaire en incapacité temporaire

3) 1928 : Création des assurances vieillesses, chômages et maladies (p 25)

4) 1936 : Les accords de Matignon : premiers congés payés (p 25)

En 1936, les Français élisent une majorité de députés de gauche favorables aux intérêts des
travailleurs. Pour tirer parti de la situation, les travailleurs se mettent en grève massivement, dans
tout le pays. Soutenus par le gouvernement de Léon Blum, les travailleurs obtiennent beaucoup
d’avancées sociales :
- augmentation de salaires de 7 à 15%
- institution de délégués du personnel dans les entreprises de plus de 10 ouvriers
- semaine de 40h au lieu de 48h
- Mise en place des congés payés (15 jours)

IV/ Les grandes avancées des conditions de travail des plus vulnérables

1) Les enfants sortis du travail par l’école obligatoire (p 26-27)

En 1881-1882, l’État républicain impose l’école laïque, gratuite et obligatoire pour les garçons et
filles de 6 à 13 ans, avec un certificat d’études primaires à passer à la fin. Du coup, les familles ne
peuvent plus envoyer leurs enfants au travail avant 14 ans, ce qui est un grand progrès, car les
enfants étaient eux aussi mineurs, ouvriers ou paysans entre 8 et 12h par jour, maltraités et abrutis
comme Victor Hugo l’avait dénoncé dans son poème « Melancholia ».
Puis, en 1919, on rallonge le temps scolaire avec l’enseignement technique (= pro) jusqu’à 18 ans
pour les employés de commerce et d’industrie : 4h par semaine, sur les horaires de travail, en vue
d’obtenir un CAP en 3 ans.
Enfin, entre 1936 et 1939, Jean Zay, ministre de l’EN, développe la pratique sportive et culturelle
(scolaire et de loisir), tout en assouplissant les manière d’enseigner. Il fonde aussi le CNRS pour
encourager la recherche scientifique.
2) Les femmes, un peu plus prises en compte dans leur féminité (p 22-23)

En 1896, les femmes représentent .../... des actifs dans 5 professions principales : production
textile, service ............................, agriculture, ............................. et enseignement. Mais, du fait de
leur maternité, il y a des variations d’activité en fonction de leur situation de vie : avant leur
mariage ou leur maternité, elles travaillent .................................................. et après,
elles ............................... pour ..........................................................................mais tout en trouvant
le moyen de gagner quand même un peu d’argent pour faire vivre la famille.
Peu à peu, les lois les protègent particulièrement, en limitant à ...h par jour le temps de travail des
plus de 18 ans, en interdisant les métiers dangereux (mineur) et surtout en les protégeant pendant
leur grossesse (interdiction de les licencier) et après l’accouchement (.... semaines
de ............................................ non obligatoire, en 1909, puis obligatoire mais non rémunéré, en
1913, et enfin obligatoire et indemnisé, en 19........).
Pendant la 1ère GM, les femmes sont sollicitées pour remplacer aux usines et aux champs les
hommes partis comme soldats au front, afin d’assurer le ravitaillement de tous. Elles assurent cette
tâche courageusement, mais les conditions de travail restent dures. Puis, de plus en plus, les
femmes occupent des métiers ..............................., comme celui de dactylographe. Ces emplois
sont moins salissants, mais quand même pénibles car les espaces de travail sont réduits et les
locaux bruyants.

3) Les indigènes coloniaux sortis tardivement du travail forcé (p 28-29)

Dans les colonies, l’État français distribue gratuitement les terres à des colons venus chercher du
travail ou une nouvelle vie. C’est une manière d’inciter les les Français à venir occuper le terrain
conquis. En Algérie, par exemple, l’État .................. les gens à leur arrivée, puis leur donne
une .............................. et des ..................................................., tirées au sort, avec ....................... et
de quoi labourer et semer. Les colons viennent donc pour être agriculteurs. Mais, souvent, on leur a
« vendu du rêve » et les conditions sur place ne sont pas si bonnes que ce qu’ils espéraient.
Beaucoup de colons pauvres vivotent ou sont obligés de quitter leurs terres et de travailler pour des
colons gros propriétaires qui ont acheté les meilleures terres. La situation est, en effet, plus facile
pour les colons riches qui exploitent les ouvriers agricoles, colons ou indigènes (habitants d’origine
des colonies).
L’industrie est aussi développée dans les colonies, surtout pour transformer les produits agricoles.
En Guadeloupe, par exemple, les colons ................................................................................... de
canne à sucre, emploient des dizaines d’ouvriers locaux dans leurs usines de fabrication
de ...................... Ces descendants des esclaves sont libres, mais mal payés.
De même, pour construire dans les colonies des routes, des ports et
des .............................................., comme de « Congo-Océan », entre 1921 et 1934, on exploite les
travailleurs locaux, africains ou indochinois. A cause du travail forcé, dans des conditions
climatiques très dures, sans protection et avec des maltraitances, les ouvriers ........................... par
milliers, comme l’a dénoncé Albert Londres. Ce n’est qu’en ............. que Félix Houphouet-Boigny
(qui a bénéficié de l’école de la République), député de Côte d’Ivoire, obtient la vote d’une loi
interdisant le .................................................................................................................................

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