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CHAPITRE 2 : Identification et classification des sols

2.1. Description des sols

Les sols de la mécanique des sols sont des milieux formés de particules ou de grains
solides individualisables (chapitre 1, paragraphe 1.3.3) entre lesquels existent des liquides
ou bien des liquides et des gaz (Figure 6 ci-dessous). Ces particules peuvent être plus ou
moins grosses. On ne s’intéresse pas à priori à leur nature ni à leur origine (mais ces
données de la nature interféreront tout de même avec les représentations des sols qui seront
utilisée pour les calculs). La seule condition est que la taille des particules est suffisamment
faible par rapport à celle de l’ouvrage pour qu’on puisse assimiler le volume du sol à un
milieu homogène auquel on appliquera la mécanique des milieux continus. Les sols sont
utilisés :
- soit comme support de constructions : fondations superficielles et fondations profondes
(Figure 1) ;

Figure 1 : sol support de construction

- soit comme supporté par les ouvrages : remblai supporté par un mur de soutènement
(Figure 2) ;

Figure 2 : sol supporté par les ouvrages .

1
- soit comme ouvrages en terre : remblai routier, barrage et digue en terre (Figure 3) :

Figure 3 : barrage en terre.

- soit comme matériaux de construction : granulats pour les bétons hydraulique et


bitumineux et pour les couches de fondation des chaussées (Figure 4) ;

Figure 4 : Gravier et sable.

- soit comme matériau naturel (environnement), en distinguant les milieux


géologiques à risques (glissement de terrains, séismes, excavations
abandonnées, etc.) et les milieux naturels soumis à des pollutions (Figure 5).

Figure 5 : glissement d’un terrain.

2
2.2. Eléments constitutifs d’un sol
Un sol est un mélange d’éléments solides constituant le squelette solide, d’eau et d’air ou
de gaz pouvant circuler ou non entre les particules (Figures 6 et 7). Il est donc constitué de
trois phases :
- Une phase solide (grains) ;
- Une phase gazeuse (air);
- Une phase liquide (eau).

Figure 6: Constituants d’un modèle de sol non saturé.

La phase solide est divisée en particules dont l’assemblage délimite des interstices
(vides ou pores).
La phase liquide et la phase gazeuse occupent les pores (les vides) dans lesquels elles
peuvent se déplacer.
La phase liquide est généralement composée d’eau avec différentes solutés. Lorsque l’eau
remplit tous les vides le sol est dit saturé ; lorsque l’eau ne remplit pas totalement les vides
(existence de trois phases : eau, gains et air) le sol est dit non saturé.
L’eau peut se trouver dans plusieurs états à l’intérieur d’un sol, suivant l’intensité des
forces liant ses molécules aux particules solides. Elle peut se trouver généralement sous
quatre états (Figure 7) :

1) l’eau de constitution rentrant dans la composition chimique des minéraux qui


composent les particules du sol (fraction fine argileuse) ;
2) l’eau liée à la surface des grains contrainte par les forces d’attraction moléculaire et
les forces électrostatiques. Cette eau concerne seulement les sols fins ;
3) l’eau capillaire qui, dans les sols non saturés en présence d’air ou d’autres gaz, est
retenue dans les pores (vides) les plus fins du sol par les forces capillaires. Ces forces,
qui sont des liaisons d’eau avec les particules du sol, dépendent de la nature et de la
dimension des particules ;
4) l’eau libre, circulant dans les pores du sol sous l’effet des forces de la gravité ou de
gradient de pression.
Ces différents états hydriques dans les sols dépendent de la compacité, de la teneur en
eau du sol, de la nature et taille des graines et de leur distribution.

Dans les sols saturés (nappe phréatique), l’eau remplit tous les vides entre les
particules. Si l’on exclut l’eau qui rentre dans la composition des minéraux (eau de
constitution), il est nécessaire de distinguer l’eau liée, qui est attachée à la surface des
particules solides par des forces d’interactions moléculaires de nature essentiellement

3
électrostatiques, et l’eau libre ou gravifique qui peut se déplacer entre les particules
sous l’effet des forces de la pesanteur ou des gradients de pression.

Dans la zone non saturée (au dessus de la nappe), en plus de l’eau liée (définie
précédemment), on trouve l’eau capillaire qui est retenue dans les vides du sol.
- l’eau libre qui peut circuler entre les grains s’évapore à une température égale
à 100 °C. ;
- l’eau liée qui constitue un film autour de chaque grain concerne les sols fins.
Ses propriétés physiques sont différentes de celles de l’eau libre ; par exemple elle ne
s'évapore qu'à des températures élevées (supérieures à 200 °C). Elle est maintenue
immobile par des forces d’attraction moléculaires (forces de van der Waals, par
exemple), elle ne peut donc pas s’écouler sous l’effet de force de gravité, et il est même
impossible de l’évacuer par drainage ou pompage. Ces forces d’attraction varient selon
la nature des sols. Dans le cas des argiles, elles sont très grandes.
La phase gazeuse comprend l’air, la vapeur d’eau et d’autres gaz (méthane dans les sols
organiques).
La phase solide est beaucoup plus diversifiée : les particules du sol sont différentes par
leurs dimensions, leurs formes et leur nature (minérale ou organique).

Figure 7: Différents états hydriques dans un sol.

2.2.1. Définition des classes principales des sols

On distingue classiquement dans un sol trois fractions, suivant la dimension des


particules : grenue, fine et très fine (Tableau 1). La fraction très fine est généralement
dénommée « argile ». Elle est souvent constituée de particules argileuses au sens
minéralogique du terme. Il existe trois grandes familles d’argiles : les kaolinites, les
illites et les montmorillonites. L’arrangement des particules peut être caractérisé par le
degré de serrage des particules ou de compacité et par le volume des vides (indice des
vides) offert aux deux autres phases liquide et gazeuse, ainsi que par l’existence
d’éventuelles directions préférentielles d’orientation de ces particules.

Tableau 1 : Classe du sol suivant la dimension du grain.

Dimension D des particules Fraction du sol Forme des grains Nature des minéraux
D> 80 µm grenue régulière Minéraux d’origine
2µm<D<80 µm fine Plaquette ou disque Minéraux d’origine
D <2µm Très fine ou argileuse Plaquette ou disque Minéraux d’origine ou néo-formés

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Les grains d’un sol ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas du béton,
par exemple, mais ils peuvent être soumis à des forces d’attraction inter-granulaires
diverses : forces électrostatiques, forces de van der Waals, etc... Ces forces sont en
général faibles et diminuent rapidement lorsque les distances entre particules (grains)
augmentent. Ces forces n’influencent que le comportement des sols à dimensions très
faibles (argiles) : Dans ce cas, le sol est doté d’une cohésion.
Cette constatation va amener les géotechniciens à définir deux grandes classes de sol,
comme présentées ci-dessous et qui sont réparties en quatre catégories (Figure 8) :

- Sols à grains fins (sol fins) : sols cohésifs ou cohérents ;


- Sol à grains grossiers (sols grenus) : sols non cohésifs ou pulvérulents.

Sols à grains grossiers


Sols à grains fins
« Sols grenus »
« Sols fins »

Figure 8 : Catégories de sols.

- Les sols fins sont des sols cohérents, ne s’effritent pas et restent sous forme
d’une pâte plastique lors d’une déformation.
- Les sols grenus sont des sols pulvérulents, ils sont non cohérents ; ils se
séparent en grains distincts sous la seule action de la pesanteur.

2.3. Description et identification des sols

Les sols naturels sont rarement des ensembles homogènes d’un seul type de
particules. Pour organiser les connaissances relatives aux différents types de sols, il a
fallu définir les frontières de groupes de sols aux propriétés relativement semblables et
établir une classification. En fait, il existe de nombreuses façons de regrouper les
propriétés essentielles des sols, suivant le type d’utilisation envisagé. Il existe pour cette
raison différents principes de classification compliqués encore par le fait que, pour une
utilisation donnée, des classifications différentes peuvent exister, faute d’accord entre
les spécialistes. Toutefois, avant de classer un sol, il faut disposer d’informations et de
descriptions quantitatives, c'est-à-dire effectuer des essais et des mesures. Nous allons
examiner ces essais avant d’aborder la classification. Donc l’identification d’un sol
comprend la détermination des caractéristiques suivantes :
- granulométrie ;
- limites de consistance (limites d’Atterberg) pour les sols fins;
- teneur en matières organiques ;
- paramètres physique des sols.
L’ensemble de ces caractétestiques constituent en quelque sorte la carte d’identité du
sol qui permettra de le situer dans un système da classification.

2.3.1. Granulométrie

La mesure de la dimension des particules (grains) est la première opération de


classification d’un sol. Les particules peuvent avoir des dimensions extrêmement

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différentes (de quelques micromètres à quelques dizaines de centimètres, soit un rapport
de 105 entre extrêmes) et il est impossible pour cette raison de mesurer de la même
façon les dimensions de toutes ces particules. L’analyse granulométrique est l’une des
caractéristiques d’identification d’un sol qui consiste à déterminer la distribution
dimensionnelle des grains qui le constituent. Cette analyse est traduite par une courbe
granulométrique en vue de plusieurs applications comme par exemple, le drainage, le
compactage et la fabrication des bétons.
Les deux techniques traditionnelles (et normalisées) de cette analyse granulométrique
sont la granulométrie par tamisage pour les particules les plus grosses et la
granulométrie par sédimentométrie pour les particules plus fines. La frontière entre
les deux domaines est généralement placée entre 50 µm et 80 µm (80 µm dans la norme
française pour l’analyse granulométrique des sols).

a) Granulométrie par tamisage pour les sols grenus :

L’analyse granulométrique par tamisage s’effectue au moyen d’une série de tamis


d’ouvertures normalisées mis en place par ordre décroissant (haut vers le bas) de leurs
diamètres (Figure 8.A).

Figure 8.A : Essai granulométrique par tamisage.

On sépare d’abord par lavage les particules du sol à tamiser puis on les
fractionne (après lavage et séchage) au moyen des tamis.
Les particules retenues par chaque tamis appelées refus (R) sont ensuite pesées et le
pourcentage massique cumulé des refus R (%) est déterminé. Ce pourcentage massique
des refus R (%) est le rapport en pourcentage de la masse (M) de matériau retenue par
le tamis à la masse totale initiale (M 0) du matériau sec. C'est-à-dire R (%) = M / M0
(%)).Bien sur, la masse (M0) de sol est la somme des refus (R) de chacun des tamis.
Les particules qui traversent chaque tamis sont appelées tamisat (T). Le tamisat cumulé
en pourcentage (Tcumulé (%)) = 100 % – le refus cumulé en pourcentage (Rcumulé(%)).
On représente ensuite la courbe granulométrique qui donne la variation du pourcentage
massique de tamisat cumulé (Tcumulé (%)) en fonction du logarithme de la dimension de
la maille du tamis (une échelle logarithmique a été retenue vu l’étendue des valeurs
possibles de la dimension des particules). La figure 8.B montre un exemple de courbe
granulométrique déterminée par tamisage.

Remarque : Le Tamisat est appelé aussi Passant.

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Figure 8.B : Courbe granulométrique (analyse par tamisage).

Les courbes granulométriques sont des courbes de répartition cumulée des


dimensions des particules, analogues aux fonctions de répartition statistiques. On peut
les représenter aussi sous la forme équivalente d’histogrammes des effectifs des classes
granulaires (Figure 9) et faire ensuite des études de type statistique sur les lois de
distribution des dimensions des particules.

Figure 9: Répartition des dimensions des particules des sols sous forme d’histogramme.

La figure 10 montre un exemple de courbes granulométriques (fuseaux


granulométriques, qui enveloppent les courbes obtenues sur une même famille de
matériaux).

Figure 10: Fuseaux granulométrique de quatre sols.

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- Description de la courbe granulométrique

La forme de la courbe granulométrique donne des indications détaillées sur la


répartition des dimensions des particules dans le volume de sol analysé. Suivant la
forme de la courbe, on saura par exemple que le sol est formé de particules de
dimensions toutes voisines, ou au contraire contient des particules de dimensions
variant continûment des plus fines aux plus grosses, ou encore comporte plusieurs
groupes de particules de dimensions bien définies.

Sur la courbe granulométrique (Figure 11), on appelle dN la dimension


(diamètre) des particules qui correspond à un pourcentage massique de Tamisat N.

Figure 11: définition des paramètres des courbes granulométriques.

On définit deux coefficients qui caractérisent l’étalement et la courbure de la courbe


granulométrique :
d
Cu  60 : Coefficient d’uniformité ou coefficient de Hazen, qui caractérise
d10
l’étalement de la courbe ;
(d ) 2
C c  30 : Coefficient de courbure. Il permet de décrire la forme de la courbe
d10 .d 60
granulométrique entre les diamètres d10 et d60.

On définit aussi le diamètre d10 , qui donne l’idée de l’ordre de grandeur de la


dimension des particules, appelé diamètre efficace.

Lorsque la courbure granulométrique est voisine de la verticale, tous les grains


ont sensiblement le même diamètre et Cu tends vers 1 (un sol qui n'aurait qu'une seule
dimension de particules aurait un coefficient d'uniformité de 1), on dit que la granulométrie
est uniforme ou serrée (Figure 12). Lorsque la courbure granulométrique est très plate,
cela signifie que tous les diamètres des grains sont représentés dans le sol, ont dit que la
granulométrie est étalée (Figure 12).

En général, lorsque Cu > 2 la granulométrie (la distribution des dimensions des


particules) est dite étalée, si Cu < 2 la granulométrie est dite uniforme ou serrée.

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Pour décrire les courbes granulométrique, on utilise aussi les termes de granularité ou
distribution continue par opposition à discontinue (Figure 13).

Figure 12: Distributions uniforme et étalée.

Figure 13: Distributions continue et discontinue.

Lorsque (1< Cc>3), le sol est dit bien gradué, sa granulométrie est continue,
sans prédominance d’une fraction particulière. Quand sa granulométrie est discontinue
c'est-à-dire que 1 > Cc ou Cc >3, avec prédominance d’une fraction particulière, il est
dit mal gradué (Figure 13 bis à gauche). On rappelle que lorsque Cu < 2 la
granulométrie est dite serré. Elle est dite étalée lorsque Cu > 2 (Figure 13bis à droite).
Lorsque certaines conditions sur Cu et Cc sont satisfaites (Tableau 19), le sol est dit bien
gradué c'est à dire que sa granulométrie est continue, sans prédominance d'une fraction
particulière. Quand sa granulométrie est discontinue, avec prédominance d'une fraction
particulière, le sol est dit mal gradué. Les sols bien gradués constituent des dépôts
naturellement denses avec une capacité portante élevée. Ils peuvent être aisément
compactés en remblais et forment des pentes stables.

Figure 13bis : Interprétation des coefficients Cu et Cc.

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b) Granulométrie par sédimentomètrie pour sols fins:

L’analyse granulométrique par sédimentomètrie s’applique aux particules des sols qui
passent à travers le tamis à maille carrées de 80 μm d’ouverture. Les particules sont mises
en suspension dans l’eau et l’on mesure l’évolution de la densité de la suspension au cours
du temps, qui permet de déterminer la quantité de particules présente dans la suspension à
chaque instant. La loi de Stokes, qui permet de d’évaluer la vitesse de décantation de
particules sphériques en suspension dans un liquide au repos : est utilisée pour estimer le
diamètre équivalent D des particules. (Les particules fines du sol sont souvent argileuses et
ont des formes irrégulières de disques ou de plaquettes). Dans cette formule v désigne la
vitesse de sédimentation, ρs la masse volumique des particules du sol, ρw la masse
volumique de l’eau, g l’accélération de la pesanteur et η la viscosité du liquide (eau). Cette
méthode permet de descendre jusqu’à un diamètre équivalent de 1μm. Les résultats sont
reportés sur le même diagramme que ceux de l’analyse granulométrique par tamisage

2.3.2. Limites de consistance ou limites d’Atterberg

Dans ce qui suit, nous appelons teneur en eau w le rapport de la masse de l’eau
M
présente dans le sol à la masse des particules solides : w  W , avec Mw la masse de
MS
l’eau contenue dans le sol et MS la masse des grains solides, tels que Ms + Mw = M.
M est la masse totale du sol.
Les argiles sont depuis longtemps utilisées pour fabriquer des tuiles, des briques, des
céramiques, etc …, et c’est pour des besoins de cette industrie qu’ont été étudiées en
Suède, au début du vingtième siècle, les relations entre la quantité d’eau présente dans
une argile et ses propriétés de plasticité (pour la mise en place dans les moules), de
retrait (diminution de volume provoquée par la perte d’eau) et de fissuration lors de
cuisson, etc. Les travaux d’Attrberg (1911) décrivent des seuils de comportement qui
vont de la teneur en eau la plus faible à la teneur en eau la plus forte.
La mécanique des sols utilise trois de ces seuils pour caractériser le comportement
mécanique des particules d’argile. Spécifiquement pour les sols argileux on définit,
ainsi, trois teneurs en eau conventionnelles qui définissent une transition de
comportement :

- la limite de retrait wS ;
- la limite de plasticité wP ;
- la limite de liquidité wL.
Chacun de ces paramètres est une teneur en eau et l’ordre de grandeur de chacune de
ces teneurs en eau s’avère caractéristique de telle ou telle famille d’argiles.

- Limite de retrait wS

C’est la teneur en eau à partir de laquelle le sol ne se contracte plus au cours de


la dessiccation. Cela est du au fait que les grains du squelette minéral sont alors
parfaitement en contact. On la détermine comme suit :
Des échantillons de même volume initial Vi, malaxés à la même teneur en eau initiale
wi, sont soumis à un séchage pendant des durées différentes. On note la variation de
volume ΔV de chacun de ces échantillons et on la porte sur un digramme (figure 14) en
fonction de la teneur en eau w. La limite de retrait wS marque la limite d’influence de la

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teneur en eau sur le volume. C'est-à-dire que la limite de retrait wS correspond à la
teneur en eau à partir de laquelle le volume de l’échantillon ne varie plus.

Figure 14: Détermination de la limite de retrait ws.

- Limite de plasticité wP

La limite de plasticité est la teneur en eau au dessous de laquelle le sol perd sa


plasticité et devient friable :
C’est la teneur en eau au dessous de laquelle il devient impossible de confectionner à la
main des bâtonnets de 3 mm de diamètre et de 100 mm de longueur sans qu’ils se
rompent ou s’émiettent (Figure 15). A la teneur en eau recherchée, le rouleau doit
rompre en segments de 3 à 10 mm de longueur.
Si l’on peut réduire le diamètre en dessous de 3 mm, la teneur en eau est trop forte.

Figure 15: Détermination de la limite de plasticité wP.

- Limite de liquidité wL

La limite de liquidité est une teneur en eau au dessus de laquelle le sol se


comporte comme un semi-liquide et s’écoule sous son propre poids. Elle se détermine
au moyen d’un appareil normalisé appelé « appareil de Casagrande » (Figure 16-a, à
gauche), qui est constitué d’une coupelle d’une dizaine de centimètres de diamètre,
d’un socle de rigidité fixé et d’un système permettant de soulever et laisser tomber la
coupelle d’une hauteur constante (10 mm) à raison d’un coup par seconde. Le sol
argileux, préparé à une teneur en eau donnée, est étalé dans la coupelle, puis entaillé
avec une spatule normalisée. On compte le nombre de coup nécessaire pour que les
lèvres inférieures de l’entaille se touchent sur 10 mm de longueur. L’opération est

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répétée pour différentes teneurs en eau et l’on reporte sur un diagramme (16-b, à droite)
les points (N, w) obtenus. Les points sont approximativement alignés en échelle semi-
logarithmique. La limite de liquidité correspond par convention à N = 25 coups.

Figure 16: Détermination de la limite de liquidité wL.

Pour la limite de liquidité wL, on peut aussi utiliser le pénétromètre à cône


(Figure 17). Le cône, de masse totale 80 g avec sa tige est placé au contact de la surface
de l’échantillon de sol, qui a été préparé à une teneur en eau donnée et placé dans la
coupelle, et l’on mesure avec un comparateur son enfoncement dans le sol au bout de 5
secondes. Les enfoncements Δh du cône reportés en fonction de la teneur en eau de
préparation des échantillons sur un graphique à coordonnées linéaires (Figure 17 à
droite). La courbe obtenue est approximativement linéaire et la limite de liquidité
correspond à un enfoncement de 17 mm.

Figure 17: Détermination de la limite de liquidité wL au pénétromètre à cône.

La consistance d’un sol comportant des grains très fins varie selon la teneur en eau w :

Ces limites aussi appelées « limites d’Atterberg », permettent de déterminer


l’indice de plasticité IP par la relation : IP (%) = wL – wP.
Cet indice de plasticité mesure l’étendue de la plage de teneur en eau dans laquelle le
sol se trouve à l’état plastique. Suivant la valeur de leur indice de plasticité, les sols

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peuvent se classer comme indiqué dans le tableau 2. La plasticité est une propriété
caractéristique des éléments fins argileux du sol, en relation avec l’existence de couches
d’eau adsorbée avec ou sans électrolytes dissociés. On conçoit donc que les limites
d’Atterberg et l’indice de plasticité d’un sol varient non seulement avec l’importance de
sa fraction argileuse, mais également avec la nature des minéraux argileux et des
cations adsorbés.
Tableau 2 : Degré de plasticité des sols.

Indice de plasticité (%) Degré de plasticité


0 < IP < 5 Sol non plastique
5 < IP < 30 Sol peu plastique
30 < IP < 50 Sol plastique
IP > 50 Sol très plastique

2.3.3. Teneur en carbonate

La teneur en carbonate de calcium d’un sol est déterminée par attaque par l’acide
chlorhydrique d’une certaine quantité de sol sec. La mesure de la quantité de gaz
carbonique dégagé permet de calculer la masse de carbone de calcium dissoute et donc la
teneur en carbonate de calcium du sol Ccaco3 (pourcentage de la masse totale). Les sols fins
contenant du carbonate de calcium peuvent être désignés comme indiqué dans le tableau 3.

Tableau 3 : Dénomination des sols fins contenant du carbonate.

2.3.4. Teneur en matière organique

La mesure de la « perte au feu » consiste à sécher un échantillon dans une étuve à


105°C puis à le passer au four à 550°C pour bruler toute matière organique. La perte au feu
CPF est le rapport en pourcentage de la variation de la masse du sol à la masse totale initiale
(sèche). La teneur en matière organique C MO et la perte au feu CPF sont liées par la relation
expérimentale : CMO = 100-1,04 (100-CPF). Suivant leur teneur en matières organiques, les
sols peuvent être qualifiés de : Faiblement organiques si CMO < 10% ; moyennement
organiques si 10% < CMO < 30% ; fortement organiques si CMO > 30%. (Les tourbes ont une
teneur en matières organiques comprises entre 50 et 100%).

2.4. Description et identification des sols

La classification la plus généralement utilisée depuis les années 1950 en


mécanique des sols est une classification développée aux Etats-Unis, dite « USCS »
(United sol Classification System) ; c’est une classification à base granulométrique.
Cette classification distingue d’abord les « sols grenus » des « sols fins», d’après le
pourcentage en poids des particules de dimensions inférieures à 0,063 mm. Puis elle
classe les sols grenus en sables et graviers, avec une mention de la régularité de leur
distribution granulaire et de leur partie fine. Elle classe enfin les sols fins d’après

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leur plasticité (limites d’Atterberg). Cette classification a été francisée au début des
années 1960 et est connue en France sous le nom de « classification LCPC ». La
principale différence entre la classification LCPC et la classification USCS réside
dans la limite des particules fines fixée à 0,08 mm au lieu de 0,063 mm. D’autre
part, les noms des sols et leurs symboles ont été francisés. La classification
LCPC/USCS des sols est représentée sur la figure 19.

2.4.1. Classification des sols fins

Si plus de 50% des éléments ont un diamètre inférieur à 0,08 mm (80 µm) ; le
sol est dit fin et dans ce cas, on utilise le diagramme des sols fins : « diagramme de
Casagrande , appelé aussi digramme de plasticité » (Figure 18).

Figure 18 : Classification (USCS/LCPC) des sols fins. Digramme de Casagrande.

2.4.2. Classification des sols grenus

Par contre si plus de 50% des éléments ont un diamètre supérieur à 0,08 mm (80
µm); le sol est dit grenu ; on utilise le diagramme des sols grenus plus éventuellement le
diagramme des sols fins dit « diagramme de Casagrande » (Figure 19).

14
Figure 19 : Classification USCS/LCPC des sols.

2.5. Paramètres d’état des sols

La complexité et la diversité de la structure particulaire des sols ont conduit les


ingénieurs à renoncer à une description détaillée au niveau des particules et leurs
assemblages au profit d’une description macroscopique où l’on a gardé que les
informations minimales permettant de caractériser l’état du sol. Cette description
macroscopique de l’état d’un sol porte sur les proportions des trois phases du sol
(solide, liquide et gazeuse) dans le volume total qui représente le volume occupé par
l’empilement des particules. Elle s’appuie sur un diagramme appelé « diagramme des

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phases » qui porte d’un coté les volumes et de l’autre les masses des trois phases du sol
(Figure 20).

Figure 20 : Diagramme des phases d’un sol (Modèle d’un volume élémentaire).

Les notations utilisées dans le diagramme de la figure 19 sont les suivantes :

V : Volume total du sol ; M : Masse totale du sol ;


Va : Volume de l’air ; Ma : Masse de l’air ;
VW : Volume de l’eau ; MW: Masse de l’eau ;
VS : Volume des particules solides ; MS : Masse des particules solides.
VV : Volume des vides (pores).

Les cinq volumes et quatre masses vérifient les quatre relations suivantes :

V  VV  VS ;
VV  VW  Va ;
V  VW  Va  VS .
M  M S  M W : On néglige la masse de l’air.

Ces masses et volumes permettent de décrire :

a) Les propriétés physiques (masses volumiques) des constituants du sol

On définit ainsi six masses volumiques :


M
ρ : Masse volumique (t/m3) : 
V
M
ρS : Masse volumique des particules ou des grains solides (t/m3) : S  S
VS
M
ρw : Masse volumique de l’eau (t/m3) : w  w
Vw
M
ρd : Masse volumique du sol sec (t/m3) : d  S
V

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M
ρsat : Masse volumique du sol saturé :  sat 
V
(Dans ce cas Va = 0, donc VV = Vw)

ρ’ : Masse volumique du sol saturé (t/m3) :  '   sat  W


Cette masse volumique déjaugée est prise en compte lorsque le sol est entièrement
immergé. Elle tient compte de la présence de l'eau qui remplit tous les vides et de la
poussée d'Archimède.

b) Les paramètres sans dimensions [%] décrivant les propriétés des phases

VV
n: Porosité : n
V
V
e : Indice des vides : e V
VS
V
c : Compacité : c S
V
M
w : Teneur en eau massique : w w
MS
V
θ : Teneur en eau volumique :  w
V
V
Sr : Degré de saturation : Sr  w
VV
Très souvent on prend ρs = 2650 kg/m3 et ρw = 1000 kg/m3.

Notons que si le sol est saturé, le volume de l’air Va = 0 (tous les vides sont remplis d’eau),
V
c’est pourquoi VV = Vw et S r  w  1. C’est à dire le sol est saturé à 100%.
VV
M MS  Mw
Dans ce cas la masse volumique du sol saturé  sat   ( avec Va = 0 et Vw =
V V
Mw
VV ) et la teneur en eau de saturation wsat  ( avec Va = 0 et Vw = VV ).
MS
Le tableau 4 regroupe les relations liant les paramètres ρ, ρd, ρS, w, n et e aux
combinaisons possibles des autres paramètres (deux paramètres parmi les précédents,
plus la masse volumique de l’eau ρw et le degré de saturation Sr pour les sols non
saturés).

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Tableau 4 : Relations entre les paramètres d'état des sols.
[Les lignes en grisé (vert) correspondent aux sols saturés où Sr=1. Chaque colonne contient
l'expression du paramètre indiqué en haut de la colonne en fonction des trois ou quatre variables
indépendantes : celles indiquées en début de ligne, plus la masse volumique de l'eau].

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Les définitions adoptées dans ce cours sont conformes aux directives du système
international « SI » et définissent les masses des matériaux, leurs masses volumiques,
etc. Ces masses doivent être multipliées par l’accélération de la pesanteur pour g = 9,8
m/s2 pour calculer les forces de pesanteur, etc. Toutefois, la plupart des ouvrages
traitant de la mécanique des sols utilisent le système antérieur dans lesquels les
diagrammes des phases sont définis en termes de poids et volume. Ainsi, les masses
volumiques ρ, ρd , ρw , ρS , ρsat , ρ’ sont remplacées par les poids volumiques γ , γd , γw ,
γS , γsat , γ’ qui sont exprimés en N/m3 ou kN/m3. La relation entre les masses
volumiques ρ et les poids volumiques γ est γ = ρ.g. Cette particularité n’est pas gênante
en elle-même, dans la mesure où l’accélération de la pesanteur varie peu et où les sols
sont en général utilisés et étudiés dans la même partie du globe terrestre, sans
déplacement importants, donc sans variation de la pesanteur. Toutefois, les mécaniciens
des sols ont aussi l’habitude « pour simplifier les calcules », de considérer que
l’accélération de la pesanteur g = 10 m/s2.

Nous utiliserons d’autre part dans ce cours la notion G pour les densités qui est
définie comme le rapport d’une masse volumique à celle de l’eau. Cinq densités
correspondent donc aux cinq masses volumiques définies dans ce chapitre :


- densité du sol : G
w

- densité du sol sec (densité sèche) : Gd  d
w

- densité des particules (solides) : GS  S
w

- densité du sol saturé : GSat  Satt
w
'
- densité déjaugée : G' 
w

Les densités sont des paramètres sans unité.

19
2.5.1. Diagramme des phases pour un sol non saturé (03 phases)

2.5.2. Diagramme des phases pour un sol saturé (02 phases : solide et liquide).

20
2.5.3. Paramètres situant l’état du sol

Les paramètres précédents décrivent l’empilement des particules et des phases


liquides et gazeuses du sol, mais sans tenir compte des propriétés liées à la géométrie et
à la nature des particules. Les bornes de variation des paramètres sont seulement de
nature mathématique : la porosité, le degré de saturation et la teneur en eau volumique
varient par définition de 0 à 1. L’indice des vides et la teneur en eau sont des paramètres
positifs bornés.
En réalité, dans la nature, ces paramètres ne peuvent pas prendre n’importe quelle
valeur entre ces bornes théoriques : ils sont bornés par les configurations limites (la plus
dense et la plus lâche) que peut prendre l’empilement des particules dans les sols
grenus et par les valeurs limites de la teneur en eau pour les sols fins. Quatre paramètres
d’état décrivent la position de l’état du sol entre les limites possibles :
- l’indice de densité ID ;
- l’indice de liquidité IL et son complément l’indice de consistance IC ;
- l’indice de compactage IComp.

Indice de densité ID :

L’indice de densité ID (appelé autrefois Dr) est une mesure de la position de la


compacité d’un sol grenu entre les extrêmes permis par la distribution des particules. Il
e e
est par définition égal au rapport sans dimension I D  max ; avec :
emax  emin
- e : indice des vides du sol (en place) ;
- emax : indice des vides dans l’état le plus lâche ;
- emin : indice des vides dans l’état le plus dense.
L’indice de densité ID peut être exprimé soit en nombre décimal (compris entre 0 et 1)
soit en pourcentage (de 0 à 100%).
L’état de compacité d’un sol est décrit suivant la valeur de l’indice de densité I D. Cet indice
de densité est un indicateur précieux du comportement des sols grenus (Tableau 5).

Tableau 5 : Etats de compacité des sols grenus.

Notons que, compte tenu de la relation de l’indice des vides (e) et des masses
volumiques du sol sec ρd et des grains solides ρs pour tous les états du même matériau
1 1

  d min d
( e  S  1 ), l’indice de densité ID a aussi pour expression : I D  ;
d 1 1

 d min  d max
ρd est masse volumique du sol sec à d’indice des vides e ; ρdmin est la masse volumique

21
du sol sec à l’indice des vides emax ; ρdmax est la masse volumique du sol sec à l’indice
des vides emin.

Indice de liquidité IL et indice de consistance IC

Ce sont des paramètres spécifiques aux sols fins, qui décrivent la position de la
teneur en eau par rapport aux limites de plasticité et de liquidité du sol :

w  wP w  wP wL  w wL  w
IL   ; IL   ; I L  IC  1
wL  wP IP wL  wP IP

On observe que, lorsque le sol a une teneur en eau égale à sa limite de plasticité,
IL=0 et IC = 1, tandis que, pour une teneur en eau égale à la limite de liquidité, on a
l’inverse, IC = 0 et IL=1.
Les teneurs en eau des sols ne sont pas limités par les limites de plasticité et de liquidité
de sorte que l’on peut avoir des indices de liquidité et de consistance négatifs ou
supérieurs à 1. Ces deux paramètres donnent une idée de la façon dont pourra se
déformer le massif d’argile. Comme l’indice de densité des sols grenus, on attribue aux
sols fins un qualificatif de consistance en fonction des valeurs de l’indice de liquidité ou
de l’indice de consistance (Tableau 6).

Tableau 6 : Consistance des sols fins

Indice de compactage IComp :

L’indice de compactage Icomp est un paramètre comparable à l’indice de densité


mais qui est adapté aux sols pour lesquels il est difficile de déterminer l’indice des
vides maximal, comme les sols fins ou les sols intermédiaires comportant à la fois des
particules grossières et des particules fines. Ce paramètre d’état est défini comme suit :

d 1  emin
I Comp  
 d max 1 e

Dans la pratique la masse volumique maximale du sol sec, aussi appelée « masse
volumique sèche maximale » est déterminée au moyen d’un essai Proctor, qui est un
essai spécifique aux études de compactage des matériaux de remblai, décrit ci-après.
La recherche de la densité maximale des sols naturels (en vue de leur compactage)
s’effectue par un essai appelé « essai Proctor » ou essai de compactage.

22
Ralph.Roscoe.Proctor est un Ingénieur américain qui a montré au début des
années 1930 que le compactage des sols dépend de quatre facteurs : la masse volumique
sèche du sol ρd, la teneur en eu w, l’effort de compactage et la nature du sol.
Il a proposé un essai qui consiste à compacter dans un moule, couche par couche et
avec la même énergie de battage pour chaque couche, plusieurs échantillons du même
sol préparés avec des teneurs en eau différentes. Pour chaque valeur de la teneur en eau,
on détermine la valeur de la masse volumique sèche ρd et on reporte sur un graphique
de coordonnées w, ρd) les points obtenus par les différentes teneurs en eau testées. La
courbe ρd = f(w) est représentée sur la figure 21.

Figure 21 : Courbe de compactage pour une énergie de compactage donnée.

On observe que cette courbe (Figure 21) a une forme bombée, avec un
maximum pour une certaine valeur ρdmax et pour une certaine valeur de la teneur en
eau appelée teneur en optimale (wopt).
Pour les valeurs plus fortes de la teneur en eau, la courbe expérimentale tend
asymptotiquement vers la courbe représentant la relation théorique entre la masse
volumique du sol sec et la teneur en eau pour un sol saturé (Sr = 1) : cette courbe est
appelée courbe de saturation qui a pour équation :

 S . w
d 
 w   S .w

2.6. Résumé
Les sols et les roches sont les produits de processus géologiques complexes,
influencés notamment par les climats successifs et la topographie de la surface des
continents et du fond des mers lors de leur formation. Les sols et roches sédimentaires

23
se sont déposés par couches et conservent une structure stratifiée, parfois déformée et
fracturée par les phénomènes tectoniques ultérieurs. Les dépôts du quaternaire (période
la plus récente sur l’échelle des temps géologique : Relatif à l’ère géologique actuelle),
qui sont le cadre de beaucoup d’applications de la mécanique des sols, ont été
influencés par les effets des glaciations ( périodes géologiques de la terre durant
lesquelles une partie importante des continents est englacée) successives, qui ont
provoqué un surcreusement des vallées près des côtes et leur remplissage ultérieur par
des sols fins et déformables. La structure interne des terrains est souvent difficile à
deviner d’après les observations de surface et les résultats de quelques sondages.
L’analyse méthodique de l’histoire géologique d’un site permet souvent d’améliorer le
modèle qui sera utilisé pour les études géotechniques.

Les sols sont divisés en deux grands groupes : sols fins et sols grenus. Les sols
fins sont constitués en grande partie de particules argileuses, qui ont une affinité
particulière pour l’eau, tandis que les sols grenus sont formés de fragments de roches
dont les interactions avec l’eau sont faibles.
Les sols comportent trois phases : solide (particules), liquide (eau et électrolytes) et gaz
(air, méthane, etc.). Ils sont dits saturés lorsque la phase gazeuse est absente ou
négligeable ; c'est-à-dire lorsque l’eau rempli tous les vides situés entre les grains.

La composition d’un sol est décrite de façon globale, en termes de masses et de


volumes, sans distinguer la répartition des phases dans l’espace. On définit sept masses
volumiques et quatre paramètres (en plus de la compacité c) sans dimensions (porosité,
indice des vides, teneur en eau massique et degré de saturation), dont seuls trois sont
indépendants dans le cas général (deux pour les sols saturés). Ces paramètres sont reliés
par des relations mathématiques (Tableau 4).

La phase solide est formée de particules dont les dimensions sont décrites par la
courbe granulométrique. L’affinité des particules fines pour l’eau est représentée par les
limites d’Atterberg. Le volume occupé par le sol est imposé par la compacité de
l’arrangement des particules qui est comprise entre deux bornes (densité maximale et
densité minimale). L’indice de densité et l’indice de liquidité sont deux mesures de la
position du sol entre ces bornes. Les mouvements des phases liquide et gazeuse dans le
sol est contrôlé par le volume total des pores (vides) et par leur arrangement dans
l’espace.

La classification des sols utilisée en mécanique des sols repose sur la répartition
des dimensions des particules (courbe granulométrique) et sur les limites d’Atterberg
pour les sols fins. D’autres classifications sont utilisées pour des fins particulières,
comme pour les terrassements routiers.

24
2.7. Structure des sols fins

D'après le chapitre précédent, la distinction entre un sol grenu et un sol fin se


fait à partir de la plus grande dimension des grains qui les constituent. Lorsque cette
dimension est supérieure à 80 μm il s'agit d'un sol grenu, dans le cas contraire il s'agit
d'un sol fin.
Une autre manière de distinguer ces deux catégories de sols consiste à étudier d'une part
la structure de chacun d'eux c'est-à-dire la forme des grains, leur couleur et leur
arrangement ; d'autre part le comportement de chaque sol en présence de l'eau.
En présence d'eau, les propriétés géotechniques d'un sol pulvérulent (grenu) ne varient
pas beaucoup. Par comparaison aux sols fins, il n'existe pas d'eau adsorbée (liée) dans
les sols grenus. Par contre, pour un sol fin on verra que le comportement dépend de sa
composition minéralogique, de sa teneur en eau et de sa structure, notamment la façon
dont les particules sont disposées les unes par rapport aux autres.
On distingue deux familles de sols fins, la première correspond aux sols non organiques
a savoir les argiles et limons (ou silts). La deuxième famille correspond aux sols
organiques tels que les vases et tourbes.

2.7.1. Les argiles

Tout sol est, en première analyse, le produit d’une adaptation constante de la


surface du globe à son environnement. La mise en jeu de phénomènes géochimiques et
cristallochimiques conduit à une nouvelle composition chimique et à une nouvelle
constitution minéralogique des sols. Il s’agit des phénomènes généraux de l’altération
(dissolution, néoformation, microdivision, transformation...) aboutissant, la plupart du
temps, à l’individualisation de nouveaux minéraux qui constituent le plasma du sol et
dont les argiles sont les représentants les plus typiques (avec les constituants humiques
dans les horizons de surface).
En génie civil, l’argile veut souvent dire sol argileux, c'est à dire un sol qui contient
certains minéraux argileux et tout autre minéral ; il est plastique et cohérent. La
moindre trace de minéraux argileux peut modifier considérablement les propriétés et le
comportement de ce matériau. Lorsque le pourcentage d’argile augmente, l’influence de
la portion argileuse sur le comportement du sol augmente proportionnellement. Lorsque
cette proportion excède 50 %, les grains de sable ou de silt, par exemple, flottent
littéralement dans une matrice argileuse et ces particules grossières ont peu d’effet sur
le comportement global du mélange.

Du point de vue du géologue, le terme « argile » désigne un groupe de minéraux


appartenant à la famille des aluminosilicates plus ou moins hydratés, contenant plus de
50 % de particules fines de taille généralement inférieure à 2 μm, avec une texture
phylliteuse ou fibreuse où peuvent s’ajouter d’autres minéraux.

En géotechnique le sol est défini comme un matériau peu compact, composé de


minéraux, de matières organiques et de sédiments que l’on trouve au dessus du substrat
rocheux. Nous retiendrons qu’un sol argileux est un sol contenant plus de 30 % de
particules fines inférieures à 2 μm et qui présente des variations de consistance en
fonction de sa teneur en eau. Les caractéristiques d'une argile peuvent être connues avec
précision par l'intermédiaire d'une analyse minéralogique.

25
2.7.2. Les minéraux argileux

Les minéraux argileux sont caractérisés par leur structure en feuillets


élémentaires superposés qui s’accolent entre eux pour former des éléments dénommés
empilement ou bien cristallites. Ces cristallites se rassemblent pour former une
particule argileuse. Le nombre de feuillets est variable selon le type d’argile considéré
et de son état hydrique. L’espace entre deux feuillets est appelé espace interfoliaire dont
les dimensions peuvent atteindre plusieurs nanomètres. Ces espaces jouent un rôle
important dans le comportement du sol lors de la dessiccation ou de l’humidification.
La structure de base du feuillet est une couche ionique élémentaire qui peut être
constituée (Figure 22) :
- d’atomes d’oxygènes (O2-) et dans ce cas l’organisation des anions est de type
hexagonal ;

- d’atomes d’hydroxyles (OH-) présentés sous forme d’une couche dite compacte
;

- d’assemblage régulier d’oxygène et d’hydroxyles sous formes de couche


compacte.

Figure 22: Couches anioniques élémentaires et structures associées dans les minéraux argileux
(Ferber, 2005).

La superposition d’une couche hexagonale d’oxygènes et d’une couche


compacte d’hydroxyles et oxygènes conduit à une couche dite tétraèdre (Figure 23),
alors que la superposition d’une couche compacte d’hydroxyles et d’oxygènes et une
couche compacte d’hydroxyles conduit à une couche dite octaèdre (Figure 24). Ces
empilements de couches anioniques laissent deux types de vides :
- des vides inter-couches dans les structures tétraédriques ou octaédriques ;
- des vides intra-couches de formes hexagonales et de plus grande dimension dans la
couche d’oxygène des structures tétraédriques.
En fait, à la base il n’existe que deux types de cristaux : les feuillets en tétraèdre de
silice et les feuillets en octaèdre d’alumine. Leur constitution se différencie par le mode
d’empilement de ces feuillets et par les divers liants et ions métalliques contenus dans
le treillis cristallin.

26
Le feuillet en tétraèdre est une combinaison d’unités tétraédriques de silice composées
de quatre atomes d’oxygène entourant un atome unique de silicium. La figure 23
montre un tétraèdre de silice avec une disposition des atomes d’oxygène de chaque
tétraèdre formant la structure en feuillets.

Figure 23 : Représentation schématique d’un tétraèdre et d’une couche tétraédrique.

Le feuillet en octaèdres est une combinaison d’unités octaédriques composées


de six atomes d’oxygène ou d’hydroxyle entourant un atome d’aluminium, de
magnésium, de fer ou d’autres éléments. La figure 24 montre l’agencement des
octaèdres formant la structure en feuillets.

Figure 24 : Représentation schématique de couches octaèdre et octaèdre.

2.7.3. Différentes familles des minéraux argileux

En se basant sur la combinaison des couches d’octaèdres « Oc » et de tétraèdres


« Te » dans un feuillet élémentaire, la charge de la couche et la nature du matériel dans
l’espace interfoliaire, on peut distinguer différentes familles de minéraux argileux
disposant de caractéristiques structurales, morphologiques et microscopiques
spécifiques. Selon la force des liens unissant les feuillets d’argiles, ceux-ci autorisent ou
non l’arrivée d’eau dans l’espace interfoliaire. Pour certaines argiles (kaolinites), l’eau
ne peut s’infiltrer entre les feuillets. Ces argiles sont dites faiblement gonflantes. En
revanche, dans les smectites (montmorillonites), la faible liaison entre les feuillets
permet à chaque espace interfeuillets de s’hydrater. Les smectites font partie des argiles

27
dites gonflantes (l’amplitude du phénomène dépend de l’état initial et des contraintes
appliquées). En fonction du climat et des roches mères, d’autres minéraux
intermédiaires peuvent se former comme les illites et les interstratifiés.
Selon la force des liens unissant les feuillets d’argiles, ceux-ci autorisent ou non
l’arrivée d’eau dans l’espace interfoliaire. Pour certaines argiles (kaolinites), l’eau ne
peut s’infiltrer entre les feuillets. Ces argiles sont dites faiblement gonflantes. En
revanche, dans les smectites (Exemple de la montmorillonite), la faible liaison entre les
feuillets permet à chaque espace interfeuillets de s’hydrater. Les smectites font partie
des argiles dites gonflantes (l’amplitude du phénomène dépend de l’état initial et des
contraintes appliquées). En fonction du climat et des roches mères, d’autres argiles
intermédiaires peuvent se former comme les illites et les interstratifiés.

Famille des smectites (montmorillonites) :

Le feuillet élémentaire type 2/1 ou (Te-Oc-Te) est constitué de deux couches


tétraédriques de silice encadrant une couche octaédrique d’alumine. L’empilement des
feuillets est désordonné : chaque feuillet est tourné dans son plan par rapport au
précédent et a une extension latérale extrêmement importante par rapport à son
épaisseur qui est d’environ 9,6 Ǻ (Figure 25). Les smectites sont très sensibles à l’eau et
un important gonflement de la particule peut se produire par adsorption de molécules
d’eau entre les feuillets. L’épaisseur du feuillet peut alors varier de 9,6 Ǻ à 15 Ǻ, voire
plus, selon la nature du cation compensateur et l’hydratation de l’espace interfoliaire.
Les smectites comportent un empilement de feuillets variant entre 1 à 10 unités ou plus
pour une montmorillonite. Par ailleurs, les feuillets de smectites peuvent s’organiser
régulièrement ou irrégulièrement avec d’autres feuillets argileux, souvent illitiques.
L’ensemble forme alors des interstratifiés.

Figure 25 : Schéma de la particule de montmorillonite.

Famille de l’illite :

La structure de l’illite est de type 2/1 (Te-Oc-Te) est proche de celle des
smectites mais elles possèdent un déficit de charge plus élevée dû aux substitutions

28
ioniques par des cations interfoliaires de potassium K+ (Figure 26). Les cations K+ ont
la particularité de posséder exactement la même dimension que les cavités de surface
où ils sont piégés. Les illites ont des feuillets d’équidistance fixe à 9,6 Ǻ. Ce caractère
leur confère un plus faible potentiel de gonflement que celui des smectites avec une
constitution de particules de grandes tailles.

Figure 26 : Schéma de la particule d’illite.

Famille de la kaolinite :

Les kaolinites sont des argiles de type 1/1 (ou Te-Oc) avec une épaisseur du
feuillet de l’ordre de 7 Å (Figure 27). Par conséquent, les particules sont stables et leur
structure élémentaire n’est pas affectée par l’eau. Les cristallites (association de
plusieurs feuillets) qui résultent de cet empilement sont des plaquettes rigides dont
l’extension latérale est de quelques centaines de nanomètres ne permettent pas la
pénétration de l’eau au sein de l’espace interfoliaire et la substitution entre les feuillets.
La liaison hydrogène forte entre les feuillets explique l’importance du nombre de
feuillets par particule de kaolinite (quelques dizaines à quelques centaines de feuillets
solidement liés l’un à l’autre) et la faible valeur de la surface spécifique qui ne dépasse
pas généralement 45 m²/g.

Figure 27 : Schéma de la particule de kaolinite.

29
2.7.4. Organisation des constituants des sols

La description de la structure des sols est, depuis longtemps, une préoccupation


des chercheurs dans le domaine géotechnique, parce qu’on a rapidement cherché à
expliquer les phénomènes observés à l’échelle macroscopique par des mécanismes qui
se produisent à l’échelle élémentaire (Lambe, 1958a). Connaitre la répartition des
constituants des sols et leurs arrangements dans l’espace aident à la compréhension de
leurs comportements. Trois unités structurales composent la phase solide : le feuillet, la
particule et l’agrégat (Figure 28).

Le feuillet :

Les feuillets sont les unités structurales de base définissant la nature minéralogique,
l’appartenance au type d’argile, les propriétés physico-chimiques ainsi que le comportement
macroscopique. Séparés les uns des autres par une quantité d’eau variable, ils sont
regroupés parallèlement au sein d’édifices que nous appelleronsparticules.

La particule :

Les particules constituent le premier niveau d’organisation. Elles sont caractérisées par
un empilement de feuillets identiques parallèlement à leur plan de base. Les forces de
cohésion entre feuillets sont plus faibles que celles existant au sein du feuillet. La
structure de la particule observée dans un plan perpendiculaire au plan des feuillets
montre qu’elle peut être ordonnée (distance interfeuillets constante) ou désordonnées
avec une distance interfeuillets variable. La particule est aussi appelée cristallite ou
tactoïde. Le nombre de feuillets par particule est variable suivant le type d’argile
considéré et est également fonction de l’état hydrique. L’espace entre deux feuillets est
appelé espace interfoliaire dont les dimensions peuvent atteindre quelques nanomètres.
Lorsque que l’on s’intéresse à des particules argileuses, on peut observer deux types de
porosités : la porosité interfoliaire ou intraparticulaire située entre deux surfaces
internes d’une même particule et la porosité interparticulaire située entre deux surfaces
externes de deux particules.

L’agrégat :

L’agrégat appelé aussi grain est un assemblage de particules dont l’arrangement


est gouverné par le type de forces résultant des interactions entre particules et du degré
de compaction. L’agrégat constitué de plusieurs particules primaires est nommé « unité
morphologique ». La montmorillonite, par exemple, est une argile possédant des unités
morphologiques très déformables. A l’échelle de l’agrégat, trois niveaux structuraux
peuvent être alors distingués : l’infrastructure qui correspond à la particule argileuse, la
macrostructure qui correspond l’assemblage macroscopique des agrégats et la
microstructure qui correspond aux agrégats formés par l’assemblage des particules
argileuses et des autres éléments des sols. Généralement on limite le nombre de
niveaux structuraux à deux, comme montrés à la figure 28. C’est ce qu’on qualifie de
double structure ou double porosité : le niveau microstructural où sont réunis
l’infrastructure et la microstructure correspondant aux agrégats constitués par
l’assemblage des particules argileuses avec d’autres éléments du sol et le niveau
macrostructural définie comme l’assemblage macroscopique des agrégats.

30
Figure 28 : Différents niveaux structuraux de sols argileux (Gens et Alonso, 1992).

L'eau joue un rô1e important par son influence sur les forces qui s'exercent entre
les particules. Et la structure des minéraux peut présenter une très grande variabilité
dans la nature, d’où une très grande variabilité de leurs propriétés. Nous présentons
dans ce paragraphe ces propriétés et leur lien à leurs caractéristiques structurales .

2.7.5. Surface spécifique

La surface spécifique d’un sol notée Ss est le rapport entre l’aire totale des
S 2
particules et sa masse sèche (Equation 2.2). S S  (m / g )
m
(2.2) Avec S l’aire totale des particules du sol en m² et m la masse sèche en
gramme.
Sur la figure 29 qui présente la surface spécifique d’une sphère en fonction de son
diamètre, on constate que des sphères de 1 à 2 micromètres de diamètre, ce qui est la
dimension généralement observée pour les particules argileuses, présentent une surface
spécifique de 1 à 2 m²/g. Les surfaces spécifiques mesurées sur les argiles sont de
l’ordre de plusieurs centaines de mètres carrés par gramme. Cette différence est due au
fait que les argiles ne présentent pas de forme sphérique, mais une structure en feuillets
dont l’extension latérale est d’un ordre de grandeur supérieur à leur épaisseur
élémentaire.

Figure 29 : Influence du diamètre d’une sphère sur sa surface spécifique.

31
Un feuillet de type 2/1 et de masse volumique 2,7 m3/g, de 10Å d’épaisseur et de
1micromètre de coté présente une surface spécifique de 742 m²/g. Si l’espace
interfoliaire est inaccessible, cette surface peut diminuer notablement, dés lors que les
surfaces des feuillets élémentaires ne contribuent plus à la surface totale accessible. Un
empilement de 20 feuillets du même type conduit à une surface spécifique de 38 m²/g
au lieu de 742 m²/g. Les paramètres qui influencent la surface spécifique des matériaux
argileux sont :
- la masse volumique des feuillets ;
- l’accessibilité ou non de l’espace interfoliaire ;
- l’extension latérale des feuillets
- le nombre de feuillets lorsque l’espace interfoliaire n’est pas accessible.
La forme des particules et l’extension des feuillets sont donc à l’origine des
fortes surfaces spécifiques dans les particules argileuses. L’importance de ce paramètre
vient du fait que plus la surface spécifique est grande, plus la quantité d’eau pouvant
être absorbée par les particules est importante. Au fait, la teneur en eau d’un sol est
reliée à sa surface spécifique, même si ce n’est pas le seul paramètre déterminant.

2.7.6. Echange ionique

Dans la nature, les particules argileuses sont presque toujours hydratées. Il se


trouve toujours des couches d’eau autour de chaque cristal d’argile. Cette eau est
appelée l’eau adsorbée. La molécule d’eau subit une attraction électrostatique vers la
surface du cristal d’argile. Cette eau est retenue par un lien d’hydrogène (l’hydrogène
de l’eau est attiré par les atomes d’oxygène ou d’hydroxyle à la surface de l’argile).
L’échange des ions se traduit, à l’échelle macroscopique des sols, par des
déformations. On peut, donc, stabiliser et/ou renforcer un sol en provoquant l’échange
d’ions. L’exemple de la chaux (CaOH) est plus fréquent ; elle stabilise l’argile sodique
en remplaçant les ions de sodium (Na) par le calcium (Ca), sachant que le calcium a un
plus grand pouvoir de remplacement que le sodium. Comme on peut réduire la
sensibilité au gonflement d’une montmorillonite de sodium en y ajoutant de la chaux.
Cette sensibilité au gonflement des argiles dépend des interactions possibles
entre la phase solide et la phase liquide. Ces interactions sont liées essentiellement à la
nature minéralogique de l’argile, à la nature chimique du fluide interstitiel, à la taille
des espaces poreux. Les caractéristiques de ces argiles sont résumées dans le tableau 7.

Tableau 7: Caractéristiques des minéraux argileux (Bultel, 2001).

32
2.7.7. Conclusion

Bien que rassemblées sous le même terme de phyllosilicate, les minéraux


argileux présentent des structures minéralogiques et des compositions chimiques très
variées, qui sont à l’origine d’un large intervalle de valeurs des propriétés physico-
chimiques. Trois familles de minéraux argileux sont prépondérantes dans les sols ; la
kaolinite, l’illite et les smectites dans un ordre d’activité physico-chimique croissant.

Les minéraux argileux sont des particules de tailles micrométriques avec une
surface spécifiques beaucoup plus élevée que les autres particules constitutives du sol,
et qui présentent un déficit de charge qui conduit à la présence de cations adsorbés à
leur surface et à une capacité d’échange cationique. Ce qui leur confère une capacité
d’adsorption en eau et en ions très élevée. Les argiles fixent l’eau par adsorption à leur
surface et augmentent de volume par gonflement. Toutefois, la présence de minéraux
non argileux dans un sol entraine une dilution des minéraux argileux induisant une
surface spécifique inférieure à celle de l’argile pure.

Par ailleurs, il n’existe pas de méthodes permettant de déterminer précisément la


proportion d’argile dans un sol. On estime cette proportion par le taux de particules de
dimensions inférieures à 2 micromètres. Les essais destinés à qualifier la fraction
argileuse (valeur de bleu et limites de consistance) intègrent en fait plusieurs propriétés
telles que la proportion d’argile et la surface spécifique de la fraction argileuse, voire
son activité.

Les essais d’identification courants sont souvent utilisés d’une manière


empirique en raison de manque de relations physiques rationnelles entre les propriétés
intrinsèques du sol et ces essais. Cette imperfection est observée, par exemple, dans la
justification des classements de sols. Toutefois, on peut noter que les essais
d’identification couramment utilisés permettent la caractérisation de l’ensemble des
paramètres intrinsèques du sol. Ils permettent aussi de classer ces sols par catégorie.

33

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