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Identification physique des sols

Cours d’Identification physique des sols

Dr Adama Dione

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Identification physique des sols

Introduction générale
La Géotechnique est le domaine d’étude des propriétés physiques, mécaniques et
hydrauliques des sols et des roches et de leur application en construction civile. Bien que
reposant sur une base théorique commune à d’autres champs d’application du Génie Civil
comme la résistance des matériaux, la géotechnique est aussi une science empirique qui se
fonde en partie sur les données recueillies lors des essais de laboratoire et sur le terrain. En
pratique, la Géotechnique est étroitement associée à la Géologie, science qui décrit les
matériaux de l’écorce terrestre et en étudie les mécanismes de transformation interne et
externe. Cependant, les différentes applications de la Géotechnique sont entre autres relatives
aux :

 Travaux de fondation (bâtiment, routes, barrages, ponts…),


 Travaux hydrauliques (barrages, aménagements, adduction d’eau …) ;
 Terrassements et infrastructures des voies de circulation ;
 Tunnels et travaux souterrains ;
 Les ouvrages en terre (digues…).

Par ailleurs, la Géotechnique est divisée en trois branches :

 La mécanique des sols,


 La mécanique des roches ;
 L’ingénierie des fondations.

Seule une partie de la mécanique des sols est étudiée dans ce cours.

La Mécanique des sols quant’ à elle décrit le sol comme la couche des matériaux meubles
d’origine minérale et organique qui repose sur le socle rocheux. Les sols pouvant servir
comme matériaux de construction ou de fondation d’ouvrages de Génie Civil. Elle étudie les
propriétés physiques, mécaniques et hydrauliques des sols afin de les classifier et d’en
connaitre leur comportement.

Un sol, au sens mécanique des sols est un ensemble d’éléments solides, d’eau et parfois de
gaz dans lequel les éléments solides sont des grains faiblement liés les uns des autres. Il
recouvre une couche rocheuse située à une plus ou moins grande profondeur.

Ce cours est consacré essentiellement à la description, l’identification et la classification des


sols, qui présentent des techniques de caractérisation des sols en laboratoire. Au sortir de ce
cours, l’étudiant devra être de capable de caractériser les sols et de les classifier.

Cependant ce cours est divisé en trois chapitres :

Le chapitre premier traite le sol, son origine et sa composition. Le chapitre 2 étudie les essais
de laboratoire pour identifier un sol et le chapitre 3 termine ce cours par la classification des
sols.

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Chapitre 1. – Sols : origine et éléments constitutifs


1. - Généralités
Le terme de sol correspond à une notion première, intuitive. Mais si l’on se penche de plus
près sur le problème de la définition du matériau sol on constate qu’il en existe plusieurs
suivant que l’on s’intéresse à un problème géologique, pédologique (étude des sols en
agronomie) ou de l’ingénieur géotechnicien.

Pour le géologue, le sol est une partie superficielle résultant de l’altération des roches de
l’écorce terrestre. Les sols entrent en général dans la catégorie des roches sédimentaires à
l’exception des cendres ou projection volcaniques. La difficulté essentielle d’une telle
définition réside dans le fait qu’elle n’établit aucune distinction très nette entre un sol et une
roche, et qu’il existe certains matériaux tels que les marnes compactes, que l’on peut classer
soit parmi les roches, soit parmi les sols.

Du point de vue pédologique, le sol est la couche externe de la croûte terrestre, caractérisée
par la présence de nombreux êtres vivants et utilisée par les racines des plantes.

Pour le géotechnicien, il y a une grande différence entre sol et roche.

 Les roches (granite, basalte, calcaire …) sont des agrégats de matériaux durs qui ne
peuvent être fragmentés qu’aux prix de gros efforts mécaniques.
 Les sols (argile, sable, limon …), au contraire, sont des agrégats de minéraux qui
peuvent se désagréger en éléments de dimensions plus ou moins grandes sans
nécessiter un effort considérable. Ils résultent de l’altération chimique (oxydation, …),
physique (variation de température, gel, …) ou mécanique (érosion, vagues, …) des
roches.

2. - Processus pédogénétique
Les sols ont principalement deux origines :
La désagrégation des roches par altération mécanique ou physico-chimique sous l’effet des
agents naturels :

 fissuration consécutive à la décompression, aux effets des chocs thermiques ou du gel


ou aux contraintes tectoniques,
 attaque mécanique (chocs et frottements) dans un processus naturel de transport :
gravitaire, glaciaire, fluvial, marin, éolien,
 attaque chimique sous l’effet de circulations d’eaux ;

La décomposition d’organismes vivants : végétaux (tourbes) ou animaux (craies).

On distingue également :

Les sols résiduels, provenant de l’altération sur place des roches exemple : latérite ;
Les sols transportés, provenant du dépôt des produits d’altération, préalablement repris par
un agent physique de transport. Ce sont les sols transportés qui posent à l’ingénieur les
problèmes les plus délicats exemple : argile ;

3. - Eléments constitutifs d’un sol

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Un sol a une structure multiphasique constitué d’un mélange :

 D’éléments solide : particules minérales provenant de la désagrégation mécanique et


ou chimique d’une roche mère. Elles sont de formes et dimensions variables
s’appuyant les unes sur les autres et formant un squelette minéral plus ou moins
fragile.
 D’eau : sous plusieurs formes (eau de constitution, eau lié ou adsorbé et eau
interstitielle)
 De gaz : contenu dans les vides, c’est de l’air pour un sol sec ou un mélange d’air et
de vapeur d’eau pour un sol humide.

4. – Paramètres de définition des sols


4.1. – Modèle élémentaire d’un sol
Un sol étant composé de grains solides, d’eau et d’air, on peut rassembler les phases et les
représenter par le modèle suivant appelé diagramme des phases d’un sol :

Figure 1. – Diagramme des phases d’un sol

Phase Volume Masse Poids


Air Va 0 0
Eau Vw Mw Ww ou Pw
Solide Vs Ms Ws ou Ps

W  Ws  Ww Vv  Va  Vw V  Vs  Va  Vw
4.2. – Paramètres dimensionnels
Ce sont relations entre poids et volume et s’expriment en kN/m3.

4.2.1. – Poids volumique apparent humide


C’est le poids par unité de volume d’un sol (solide, eau et gaz) non remanié (sol dont la
structure n’a pas quasiment été modifiée par l’opération de prélèvement). Il est noté γ et
s’exprime par :

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W M g
   g Sable : 17 à 20 kN/m3 Argile : 16 à 22 kN/m3
V V

*Essai au laboratoire

 Peser l’échantillon non remanié pour déterminer son poids


 Peser l’échantillon paraffiné dans l’eau pour déterminer le volume

*Essai sur le chantier


Le poids volumique apparent humide est déterminé sur le chantier dans 2 cas :

 Lorsqu’il est impossible de prélever un échantillon non remanié


 Lors du contrôle du compactage

Il existe trois méthodes pour déterminer le poids volumique apparent humide in – situ : le
densitomètre à membrane, le cône de sable et le nucléodensitomètre.

4.2.2. – Poids volumique d’un sol sec


C’est le poids par unité de volume d’un échantillon de sol sec, il est noté γd .

Ws
d  Sable : 14 à 18 kN / m3 Argile : 10 à 20 kN / m3
V

4.2.3. – Poids volumique (poids spécifique) des particules solides


C’est le poids par unité de volume des particules solides d’un échantillon de sol, il est noté γs
et s’exprime par :

Ws
s  Sable et argile : 26 à 27 kN/m3
Vs
Au laboratoire, γs se détermine par la méthode du pycnomètre pour les particules < 5 mm et
par pesée hydrostatique pour les particules > 5 mm.

Lorsqu’un sol est composé à la fois de particules > 5 mm et de particules < 5 mm, on
détermine γs par pondération du pourcentage de chaque portion granulométrique.

a. - Méthode au pycnomètre
La masse des particules solides est obtenue par pesage, le volume est mesuré au pycnomètre.
En fonction de Dmax, on utilise :

 Le voluménomètre si Dmax ≤ 1 mm,


 Le pycnomètre de 500 ml si 1 mm < Dmax ≤ 6,3 mm ;
 Le pycnomètre de 2000 ml si Dmax > 6,3 mm.

Pour réaliser l’essai il faut :


Prélever une masse représentative du matériau M ≥ 200 Dmax,
Dessécher totalement l’échantillon à 105 °C, les agglomérats de particules sont séparés par
pilonnage ;
Quarter l’échantillon, la masse soumise à l’essai ne doit pas être inférieure à 30 Dmax.

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Figure 2. - Détermination de γs par la méthode au pycnomètre

b. - Méthode par pesée hydrostatique


Cette méthode est également utilisée pour déterminer des volumes apparents après paraffinage
du matériau (échantillon de sol, …) ou par graissage (éprouvette de béton, bitume, …).

Figure 3. - Détermination de γs par pesée hydrostatique

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4.2.4. – Poids volumique de l’eau


γw = 9,81 kN / m3 à 20 °C
Dans la pratique, on prend γw = 10 kN / m3 (erreur < 2 % )

4.2.5. – Poids volumique d’un sol saturé γsat


C’est le poids par unité de volume d’un sol saturé (vides remplis d’eau).

Wsat
 sat 
V

4.2.6. – Poids volumique déjaugé


C’est le poids par unité de volume d’un sol non remanié, saturé et immergé (soumis à la
poussée d’Archiméde).

Enoncé de la poussé d’Archimède


Tout corps plongé dans un fluide reçoit de la part de ce fluide une force (poussée) verticale,
vers le haut dont l'intensité est égale au poids du volume de fluide déplacé (ce volume est
donc égal au volume immergé du corps).

Poids du sol saturéimmergé


 '
Volume du sol

Ps  Pw  0 s w  '  '   sat   w   s   w 1  n 

4.3. - Paramètres sans dimensions


Ces paramètres caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Ce sont : la teneur en eau,
l’indice des vides et le degré de saturation.

4.3.1. - La porosité
La porosité noté n met en évidence la proportion du volume de sol constitué de vides
susceptibles de se remplir d’eau à de degrés divers : elle désigne le rapport entre le volume
des vides et le volume total du sol.

Vv
n n 
V

La porosité n’est pas une caractéristique invariable des sols. En effet, le compactage contribue
à réduire à la fois le volume des vides et le volume total du sol.

4.3.2. - L’indice des vides

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L’indice des vides (e) permet, tout comme la porosité, de quantifier la part des vides à
l’intérieur d’un échantillon de sol : il représente le volume des vides par rapport au volume
occupé par les particules solides du sol et s’exprime par :

Vv
e e 
Vs
L’indice des vides est plus pratique que la porosité pour traiter les résultats d’essais de
laboratoire visant à évaluer les réductions de volume lors du tassement des sols argileux.

Si on considère un volume unité, les grains solides occupent un volume (1-n) qui est appelé
compacité. On définit alors :

Vv n e
e  et n
Vs 1  n 1 e

4.3.3. - La teneur en eau


La teneur en eau (w) d’un sol est le rapport entre la masse de l’eau et la masse des grains
solides contenues dans un certains volume de sol. Elle est exprimée en pourcentage par la
formule :

mw
w 100
ms

La détermination de la teneur en eau est probablement l’essai le plus fréquemment exécuté en


mécanique des sols. Parmi ces essais, figurent la détermination des limites de consistance des
sols fins, l’analyse granulométrique par sédimentométrie, la mesure de la masse volumique
d’un sol en place et l’essai de compactage.

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4.3.4. - La teneur en eau volumique : rapport du volume d’eau au volume total du sol.

Vw
  100
V

4.3.5. - Le degré de saturation


Le degré de saturation Sr indique la proportion du volume des vides qui est occupée par l’eau.

Vw
Sr 
Vv

Lorsqu’un sol est sec alors le degré de saturation Sr = 0 %


Lorsqu’un sol est saturé alors le degré de saturation Sr = 100 %

5. – Relation entre les paramètres

Applicaion
Un échantillon d’argile saturée a une masse de 1,526 kg après étuvage, sa masse n’est plus
que 1,053 kg. Le constituant solide a une densité de 2,7. On demande :
La teneur en eau w,
L’indice des vides e ;
La porosité n ;

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Le poids volumique humide h

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Chapitre 2. – Les différents types de sols et essais d’identification


Introduction
Pour caractériser un sol, il faut déterminer les paramètres de nature et les paramètres d’état.
Les paramètres de nature indiquent les caractéristiques intrinsèques du sol. IIs ne varient pas
au cours du temps (poids volumique des grains solides, granularité, argilosité, teneur en
matières organiques,…).
Les paramètres d’état sont fonction de l’état du sol et caractérisent le comportement du sol
sous l’effet d’un chargement donné (teneur en eau, indice des vides, porosité,...). Ce chapitre
traite les différents types de sols et les essais permettant de les identifier.

1. - Les types de sol


Les grains d’un sol ne sont ne sont pas liés par un ciment comme c’est le cas du béton, mais
ils peuvent être soumis à des forces d’attraction intergranulaires diverses : des forces
électriques, des forces de Van der Waals,... Ces forces sont en général faibles et diminuent
rapidement lorsque la distance entre les grains augmente. Celles-ci peuvent influencer le
comportement des sols à dimensions très faibles. Cette constatation permet au géotechnicien
de définir deux grands types de sols :
 Les sols grenus ou pulvérulents
 Les sols fins ou cohérents

1.1. - Les sols grenus


Les sols grenus comportent les sols dont les particules sont visibles à l’œil nu. Ils sont
constitués de particules indépendantes et ne manifestent aucune cohésion. On distingue les
cailloux, les blocs, les graviers et les sables.

1.1.1. - Les cailloux et les blocs


Ils ont un diamètre équivalent supérieur à 80 mm et se caractérisent par leur grande
perméabilité. Ces fragments de roche sont difficiles à manipuler à cause de leur taille et de
leur poids. On les utilise surtout pour les grands travaux de génie civil, comme les barrages en
terre ou les aménagements portuaires. On s’en sert alors comme matériaux de masse pour
augmenter la stabilité des ouvrages et pour prévenir l’érosion.

1.1.2. - Les graviers et sables


Ils sont constitués de particules de roche dont le diamètre équivalent varie de 0,08 mm à 80
mm. De façon générale, ils présentent une bonne perméabilité. Ce sont des sols qui se
compactent assez facilement et qui restent stables une fois compactés, ils peuvent alors
supporter de lourdes charges sans se tasser. Ils sont utilisés comme matériaux de fondation
dans un nombre important d’ouvrages de génie civil, tels que les routes, viaducs, voies
ferrées, pistes d’atterrissage et bâtiments. On les emploie aussi dans les barrages en terre, les
fondations de bâtiment et les usines de filtration, comme matériaux de drainage. Ils entrent
même dans la composition du béton de ciment et du béton bitumineux.

1.2. - Les sols fins


Les sols à grains fins regroupent tous les sols dont les particules sont invisibles à l’œil nu. Ils
comprennent :

1.2.1. - Les silts ou limons

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Ils sont composés de fines particules de roche dont le diamètre équivalent varie de 0,002 mm
à 0,08 mm et dont on peut observer la forme à la loupe ou au microscope optique.
Habituellement, même dans les conditions similaires de compacité, les limons ne peuvent
supporter des charges aussi importantes que les graviers et les sables. Sa compressibilité est
d’ailleurs plus grande que celle de ces deux sols, ce qui occasionne des tassements accrus.
Quant’ à sa perméabilité, elle est très faible.

1.2.2. - Les argiles


Elles sont des sols constitués de très petites particules minérales (d < 2 μm). Les argiles sont
des sols très sensibles à la présence d’eau. Elles sont à l’origine de nombreux problèmes dans
les constructions géotechniques. Les minéraux argileux sont des silicates d’aluminium
hydratés dans lesquels on distingue deux minéraux de base :
 La silice tétraédrique (SiO4)4−,
 L’hydroxyde d’aluminium octaédrique Al (OH)3.
Les feuillets de base sont composés d’un feuillet octaédrique et d’un feuillet tétraédrique
reliés entre eux par des liaisons covalentes. Ils forment des ensembles cristallins plans. Les
feuillets ne sont pas neutres électriquement ce qui explique les interactions avec les solutions
salines. La structure du feuillet tétraédrique est donnée sur la figure 1.

Figure 1. – Structure de base de la silice

Il existe de nombreuses argiles parmi lesquelles on recense la kaolinite, les smectites et


l’illite.

a. - La kaolinite
La formule chimique de la kaolinite est Si2Al2 O5 (OH)4.
Le feuillet de base résulte de la liaison d’un feuillet tétraédrique et d’un feuillet octaédrique,
la liaison se faisant par les atomes d’oxygène. La particule de kaolinite est formée d’un
empilement de ces feuillets de base, les liaisons entre les feuillets étant du type liaison
hydrogène, donc des liaisons faibles (Figure. 2). Aux extrémités, la particule est chargée
électriquement car les feuillets ne sont pas tous identiques. La surface spécifique ne dépasse
pas 20 à 30 m2g−1.

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Figure 2. – Particule de Kaolinite


b. - La smectite
La montmorillonite et la bentonite appartiennent à la famille des smectites. Elles résultent de
l’empilement des feuillets de base constitués d’un feuillet Al et de deux feuillets Si (Figure 3).
La liaison entre deux feuillets de base est une liaison hydrogène très faible de sorte que
jusqu’à cinq à six couches de molécules d’eau (avec des ions) peuvent s’intercaler facilement
entre les feuillets. Ceci explique que ces particules sont sujettes à d’importants gonflements
ou retraits en fonction de la teneur en eau. Ces particules sont également chargées
électriquement aux extrémités. La surface spécifique peut atteindre 150 m2 g−1 pour certaines
smectites.

Figure 3. - Particule de montmorillonite

c. - L’illite
L’illite a une structure analogue à la montmorillonite, mais des ions potassium sont intercalés
entre les feuillets tétraédriques (Figure 4.). De ce fait les liaisons deviennent assez fortes et les
molécules d’eau ne peuvent pratiquement plus s’intercaler. Ce minéral est trés courant dans
les sols.

Figure 4. - Particule l’illite

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Structure des argiles

Fig. Différentes structures d’argiles, d’après Terzaghi (1951)

Tableau Différents types de sols en fonction du diamètre moyen de leurs particules

2. - Essais d’identification
2.1. - Echantillonnage
L’échantillonnage est la première étape à effectuer dans une étude géotechnique. Au
laboratoire, il se fait par quartage ou à l’aide d’un échantillonneur. Il permet d’avoir un
échantillon représentatif d’un sol donné.

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Echantillonneur Quartage

2.1. - Analyse granulométrique


L’analyse granulométrique permet d’obtenir la répartition en pourcentage des grains solides
selon leurs dimensions. Deux types d’essais sont envisageables selon le sol à tester :

 Par tamisage (par voie humide ou sèche) pour les éléments de diamètre > 80mm, à
l’aide de tamis dont les dimensions des mailles croissent en progression géométrique
de raison 10 10 .
 Par sédimentométrie pour les éléments de diamètre < 80 mm. La méthode est basée
sur la loi de Stokes, applicable aux suspensions de faible concentration, qui donne la
valeur limite de la vitesse de décantation de particules sphériques en suspension dans
un liquide visqueux au repos, en fonction de leur diamètre :

 s  w
v  D2
18

η viscosité du fluide,
D diamètre de la sphère,
s : masse volumique des particules du sol,
w masse volumique de l’eau

En fait les vitesses obtenues sont très faibles. On procède de la manière suivante : après avoir
dispersé par agitation les particules de sol dans l’eau, on obtient une solution homogène qu’on
laisse décanter. On mesure la variation de densité de la solution, à différents niveaux, en
fonction du temps, avec un hydromètre (densimètre).

Les résultats de l’analyse granulométriques sont représentés sous la forme d’une courbe
granulométrique avec :

 En ordonnée, à l’échelle arithmétique les pourcentages des passants,


 En abscisse, à l’échelle logarithmique, les diamètres des particules.

Cette courbe permet de définir 3 diamètres et 2 coefficients pour caractériser la courbe


granulométrique :

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Figure 5. – Courbe granulométrique d’un sol

La forme de la courbe granulométrique permet de préciser le degré d’étalement de la


granulométrie ou encore son uniformité. Cette uniformité est exprimée par le Coefficient
d’uniformité ou coefficient de Hazen défini par le rapport :

D60
Cu 
D10

D10 : dimension du tamis correspondant à 10 % de passants


D30 : dimension du tamis correspondant à 30 % de passants
D60 : dimension du tamis correspondant à 60 % de passants

Ce coefficient permet de savoir si la granulométrie est étalée ou serrée.

On définit également le coefficient de courbure qui vient en complément de Cu dans la


classification des sols, afin de déterminer si la granulométrie est bien graduée ou mal graduée
(un sol est mal gradué si une fraction de grains prédomine) :

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Cc 
D30 2
D10  D60

La granulométrie doit être déterminée pour

 La classification
 Définir les matériaux à utiliser comme filtres pour protéger contre l’érosion
 Corriger sa granulométrie afin de le rendre compactable
 Savoir en première approximation, s’il est stabilisable au ciment, à la chaux ou au
bitume
 Permet de définir de comportement ultérieur du sol étudié

2.2. - Essais propres aux sols grenus


2.2.1. - Equivalent de sable
Si le sol grenu est pollué par des particules d'argile ou de limon on pourra déterminer la
proportion relative de sol fin et de sol grenu par l'essai d'équivalent de sable.
L’essai s’effectue sur la fraction du sol inférieure à 5 mm. Il consiste à laver énergiquement
(avec agitation) le sol dans une solution floculante normalisée à base de Cl2Ca. Les éléments
fins ou très fins, séparés des grains plus gros par agitation mécanique, entrent en suspension et
floculent dans la solution chargée en électrolyte. Après un léger repos (20 min), on mesure les
niveaux supérieurs h1 du sédiment et h2 du floculat (figure 6).

Figure 6. – Détermination de ES

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Tableau 1. - Caractérisation des sols à partir de la valeur de ES

ESv ESp Nature et qualité d’usage du sol


ESv ≤ 65 Esp ≤ 60 Sable argileux, il y a risque de retrait et de
gonflement
65 ≤ ESv < 75 60 ≤ ESp < 70 Sable légèrement argileux de propreté admissible
pour les bétons hydrauliques
75 ≤ ESv < 85 70 ≤ ESp < 80 Sable propre à faible pourcentage de fines
argileuses convenable pour les bétons de qualité
ESv ≥ 85 ESp ≥ 80 Sable très propre : l’absence de fines argileuses
risque d’entrainer un défaut de plasticité

2.2.2. - Densité relative (ou indice de densité)


Il permet de caractériser la compacité d’un sol grenu et son aptitude à supporter des charges.
Il se détermine à partir des masses volumiques minimale et maximale des sols non cohérents
selon la norme (NF P94-059) :

 La masse volumique minimale (état lâche) ρmin est obtenue en mettant en place le sol
sec dans un moule approprié sous une hauteur de chute nulle.
 La masse volumique maximale (état très compact) ρd max est obtenue en mettant en
place le sol sec dans un moule approprié muni d'une surcharge et placé sur une table
vibrante.
e e
I D  max
emax  emin

Avec :
e : indice des vides du sol en place.
emax : indice des vides du sol à l’état le plus lâche.
emin : indice des vides du sol à l’état le plus dense.

Tableau 2. - Compacité d’un sol en fonction de l’indice de densité

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2.2.3. - Détermination de la masse volumique des particules ρs


La détermination de la masse volumique des particules ρs (NF P 94-054) se fait dans un
appareil appelé pycnomètre. Une masse connue de sol séché à l'étuve ms est introduite dans
un petit ballon appelé pycnomètre contenant de l'eau distillée. On mesure le volume d'eau
déplacé par les grains vs après avoir supprimé toutes les bulles d'air. La masse volumique des
particules ρs est donnée par la formule :

s 
m2  m1   w
m4  m2  m1  m3 
m1 : masse du pycnomètre vide
m2 : masse du pycnomètre contenant la prise d’essai
m3 : masse du pycnomètre, du sol et de l’eau
m4 : masse du pycnomètre contenant de l’eau

2.3. - Les essais propres aux sols fins


Les essais généralement effectués sur les sols fins sont la détermination des limites
d’Atterberg, la valeur au bleu de méthylène et la teneur en matière organique.

2.3.1 - Les limites d’Atterberg


a. - Notion de consistance
Lorsque l’on fait décroître progressivement la teneur en eau d’un échantillon de sol, on
constate qu’il passe successivement par plusieurs états, dont la description a été proposée par
l’agronome suédois Atterberg :

Etat solide : lorsque le sol est à l’état solide, ses particules sont en contact les unes avec les
autres, et les films d’eau adsorbée sont très minces et se touchent : il n’a pas d’eau libre entre
les particules. L’assèchement du sol ne produit aucun retrait. Le sol présente une très grande
résistance au cisaillement et, sous l’effet d’une charge, les déformations son faibles avant la
rupture. On dit alors que le sol a un comportement fragile, similaire à celui de la brique.

Etat semi solide : un sol à l’état semi solide a une faible teneur en eau, la cohésion entre ses
particules est très forte. Les films d’eau adsorbée encore minces, séparent légèrement les
particules, de telle sorte qu’un assèchement du sol causerait un retrait. Il s’en suit que les
déformations du sol provoquées par des charges sont toujours accompagnées de fissures.

Etat plastique : lorsque le sol est à l’état plastique, sa teneur en eau est plus grande et ses
particules sont plus éloignées les unes des autres. Les films d’eau adsorbée sont beaucoup
plus épais, mais ils se touchent encore ; la cohésion du sol est plus faible qu’à l’état semi
solide. Sous de petites charges, le sol se déforme sans fissures.

Etat liquide : lorsque le sol est à l’état liquide, sa teneur en eau est si élevée qu’il existe
pratiquement plus aucune cohésion entre les particules, qui sont entourées de leur film d’eau
adsorbée et isolées les unes des autres par l’eau libre. Le sol peut alors se comporter comme
un liquide visqueux.

b. - Etats de consistances ou limites d’Atterberg


Les limites d’Atterberg sont déterminées uniquement pour les éléments fins d’un sol (fraction
passant au tamis de 0,42 mm), car se sont les seuls éléments sur lesquels l’eau agit en
modifiant la consistance du sol.

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L’essai consiste donc à faire varier la teneur en eau de cette fraction de sol et en observer sa
consistance. Selon la teneur en eau, le sol se comportera comme un solide, un matériau
plastique (capable de se déformer beaucoup sans casser) ou un liquide. On distingue :
 limite de liquidité wL (limite entre l’état liquide et l’état plastique) ;
 limite de plasticité wp (limite entre l’état liquide et l’état solide) ;
 limite de retrait ws (limite entre l’état solide avec retrait et l’état solide sans retrait).

La limite de liquidité se détermine au moyen d’un appareil normalisé, appelé « coupelle de


Casagrande » (figure 7), qui est constitué d’une coupelle d’une dizaine de centimètres de
diamètre, d’un socle de rigidité fixée et d’un système cranté permettant de soulever et de
laisser retomber la coupelle d’une hauteur constante (10 mm) à raison d’un coup par seconde.
Le sol argileux, préparé à une teneur en eau fixée, est étalé dans la coupelle puis entaillé avec
une spatule normalisée. On compte le nombre N des coups nécessaires pour que les lèvres de
l’entaille se rapprochent sur 10 mm de longueur. L’opération est renouvelée pour différentes
teneurs en eau. La limite de liquidité correspond par convention à N = 25 coups.

La limite de liquidité peut aussi être déterminée d’après l’enfoncement d’un cône normalisé
de 30° d’ouverture et de masse 80 g (avec sa tige), qui est placé au contact de la surface de
l’échantillon de sol de teneur en eau fixée (figure 9). La profondeur d’enfoncement h du
cône sous son propre poids en 5 s est notée. On renouvelle l’opération pour différentes valeurs
de la teneur en eau, puis on détermine par interpolation la limite de liquidité, qui correspond à
un enfoncement de 17 mm.

La limite de plasticité est par convention la teneur en eau au-dessous de laquelle il devient
impossible de confectionner des bâtonnets de 3 mm de diamètre et de 100 mm de longueur
sans qu’ils se rompent ou s’émiettent. L’essai s’effectue à la main, comme montré sur la
figure 8 suivante :

Figure 7. - Appareil de Casagrande

20
Identification physique des sols

Figure 8. – Détermination de Wp

Figure 9. – Pénétromètre à Cône tombant

Pour déterminer la limite de retrait, on fabrique plusieurs échantillons de sol de même


volume initial V0 et de même teneur en eau initiale wi . On les sèche pendant des durées
différentes et l’on trace la courbe de variation relative du volume de l’échantillon en fonction
de sa teneur en eau finale (figure 10). La limite de retrait marque la limite d’influence de la
teneur en eau sur le volume du sol.
La précision de ces essais est de l’ordre d’un point (1 %) de teneur en eau. Sauf pour les sols
de formation récente, où elle est proche de la limite de liquidité, la teneur en eau des sols en
place est en général voisine de la limite de plasticité.

Figure 10. – Détermination de la limite de retrait

21
Identification physique des sols

L’indice de plasticité Ip : C’est la différence entre la limite de liquidité et la limite de


plasticité. L’indice de plasticité mesure l’étendue du domaine de plasticité du sol. Il s’exprime
donc par la relation :

I P  wL  wp
L’indice de plasticité caractérise la largeur de la zone où le sol étudié a un comportement
plastique.

Ip Etat du sol
Minéraux argileux Ip 0-5 Non plastique
Kaolinite 11 à 23 5-15 Peu plastique
Illite 49 à 67 15-40 Plastique
Montmorillonite 215 à 656 >40 Très plastique

Indice de consistance
La comparaison de la teneur en eau naturelle d’un sol et des limites d’Atterberg permet de se
faire une idée de l’état d’une argile qu’on peut caractériser par son indice de consistance.

Wl  W Wl  W
Ic  
Wl  W p Ip
L’indice de consistance croit en même temps que la consistance du sol. A partir de 1, le sol
peut être éventuellement réutilisé en remblai.

Ic Etat du sol
Ic > 1 Solide
0 < Ic <1 Plastique
Ic < 0 Liquide

Indice de liquidité permet de savoir rapidement si un sol est à l’état liquide, plastique semi-
solide ou solide.

W  Wp
I l   1 Ic
Ip

2.3.2 - Essai VBS


La valeur de bleu de méthylène VBS représente la quantité de bleu de méthylène pouvant
s'adsorber sur les surfaces externes et internes des particules de sol. Etant donné que dans un
sol c'est avant tout, la surface spécifique des particules argileuses qui détermine sa surface
spécifique totale, on peut considérer que la VBS exprime globalement la quantité et l'activité
de l'argile contenue dans ce sol.

22
Identification physique des sols

La VBS se détermine à partir de l'essai au bleu de méthylène à la tâche sur la fraction 0/2 mm.
Le dosage s'effectue en ajoutant successivement différentes quantités de bleu de méthylène. A
chaque ajout on contrôle l'adsorption en prélevant une goutte de la suspension que l'on dépose
sur un papier filtre normalisé pour faire une tâche. L'adsorption maximale est atteinte quand
une auréole bleu clair se produit à la périphérie de la tâche.

Tableau 3. - Type de sol en fonction de la valeur «VBS »

2.3.3 - Teneur en matière organique


C’est le quotient de la masse de matières organiques contenues dans un échantillon de sol par
la masse totale des particules solides minérales et organiques. Sa détermination se fait soit :

 Par calcination : cette méthode consiste à sécher un échantillon de sol dans une étuve à
105°C puis à le passer au four à 550°C pour brûler la matière organique. La perte au
feu est le rapport de la masse de matière organique brûlée sur la masse totale sèche des
particules minérales et organiques.
 Par une méthode chimique (NF P 94-055) qui consiste à doser le carbone organique en
oxydant les matières organiques. C désignant la teneur massique en carbone organique
on en déduit la masse totale des matières organiques MO = 1,7C en supposant qu’en
moyenne les matières organiques contiennent 58,8% de carbone organique.

Teneur en matière organique (MO %) Type de sol


MO < 3 Non organique
3 < MO < 10 Faiblement organique
10 < MO < 30 Moyennement organique
> 30 Très organique

Tableau 4. - Type de sol en fonction du % en MO

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Identification physique des sols

Chapitre 3. - Classification des sols


Introduction
Pour étudier les propriétés d’un sol, il est nécessaire de l’identifier et de le classer. Classer un
sol consiste à l’identifier grâce à des mesures quantitatives et à lui donner un nom afin de le
rattacher à un groupe de sols de caractéristiques semblables. La classification d’un sol repose
sur la détermination des caractéristiques granulométriques, des limites d’Atterberg et de la
teneur en matière organique. Ces caractéristiques constituent la carte d’identité du sol étudié
qui permettra de le situer suivant un système de classification et de lui donner un nom.

I. – Classification Unifiée pour les sols


Ce système de classification a été suggéré par A. Casagrande. Il est appliqué non seulement
aux sols d’aéroports mais aussi aux sols de routes. Du fait que cette classification contient
plus de groupes que les autres systèmes, il est plus simple à employer et son usage est de plus
en plus courant.
Le système de classification unifiée se base sur l’analyse granulométrique, la limite de
liquidité et l’indice de plasticité.
Le principe de cette classification consiste à décrire les sols par des lettres représentant
certaines de leurs caractéristiques.
Tout d’abord les sols sont divisés en deux principaux groupes :

 Les sols à gros grains


 Les sols à particules fines

Les sols à gros grains sont divisés en sous groupes :

 Graviers et sols graveleux


 Sables et sols sableux

Les graviers et les sables sont divisés en quatre groupes suivant leur granulométrie :

 Granulométrie variée, sans particules fines : symbole W.


 Granulométrie variée, avec un bon liant argileux : symbole C.
 Granulométrie plutôt uniforme, sans particules fines : symbole P
 Matériaux à gros grains contenant des particules fines et ne pouvant pas être inclus
dans les groupes précédents : symbole F.

Les sols à particules fines sont divisés en trois sous groupes :


Silt inorganique et sable très fin : symbole M.
Argile inorganiques : symbole C.
Silts et argiles inorganiques : symbole O.

Ces sous groupes sont ensuite subdivisés suivant leur limite de liquidité :

Sols fins ayant une limite de liquidité inférieure à 50 %, ce qui implique une compressibilité
faible (low) ou moyenne : symbole L.
Sols fins ayant une limite de liquidité supérieure à 50 %, ce qui implique une compressibilité
élevée (high) ou moyenne : symbole H.

24
Identification physique des sols

Les sols ayant une teneur en matière organique très élevée, tels les terres noires, les tourbes,
les terrains marécageux, forment un groupe séparé qui est désigné par le symbole Pt, venant
du nom anglais «peat».
Les caractéristiques des sols appartenant aux différents groupes peuvent être résumées
brièvement comme suit :

Pour les sols à gros grains : moins de 50 % passant le tamis N° 200 (tamis 75 ou 80 μm).
GW-SW : sols graveleux ou sableux à granulométrie variée et contenant très peu ou pas de
particules fines : ce sont d’excellents sols pour les fondations,
GC-SC : sols graveleux ou sableux à granulométrie variée avec un bon liant argileux ou autre
agent naturel de cimentation : qu’ils soient secs ou humides, ces sols sont, en général très
stables et peu sujets au gonflement ou au retrait. Ils peuvent cependant être susceptibles aux
effets du gel.
GP-SP : sols graveleux ou sableux à granulométrie uniforme ou présentant des lacunes, et ne
contenant pas de particules fines.
GP-SP : Tout sol à gros grains contenant des sols fins nuisibles et ayant une granulométrie
défectueuse. Ce groupe inclut les graviers, sables silteux et les mélanges d’argile et de sables
à mauvaise granulométrie.

Pour les sols à particules fines : plus de 50 % passant le tamis N° 200 (tamis 75ou 80
μm).
Sols de compressibilité faible ou moyenne (WL < 50 %)

 ML : silts inorganiques et sables très fins, poussières de roche, sables fins silteux ou
argileux de faible plasticité.
 CL : argiles inorganiques de plasticité faible ou moyenne, argiles graveleuse,
sableuses, silteuses.
 OL : silts organiques et mélange silt argile organique de plasticité faible ou moyenne.

Sols de grande compressibilité (WL >50 %)

 MH : silts inorganiques, sols fins sableux ou silteux contenant du mica ou des


diatomacées (algues microscopiques généralement brunes)
 CH : argiles inorganiques de plasticité élevée, argiles silteuses.
 OH : argiles organiques de plasticité élevée, silt organique.

Pour les sols organiques fibreux à compressibilité très grande


Pt : terre noire et les autres sols marécageux ayant une teneur en matière organique très
élevée.

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Identification physique des sols

Tableau 1. - Classification USCS : Identification des sols grossiers

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Identification physique des sols

Tableau 2. - Classification USCS : Identification des sols fins

Figure 1. - Diagramme de plasticité (Casagrande 1948 et Howard 1977)

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Identification physique des sols

Figure 2. - Diagramme de plasticité (Casagrande 1948 et Howard 1977)

II. - Classification LCPC des sols


La classification LCPC des sols est basée sur l’analyse granulométrique et les limites
d’Atterberg. Elle permet de fournir une définition rapide d’un sol, mais ne donne qu’une idée
globale de son comportement mécanique. En France, on utilise la classification du
Laboratoire des Ponts et Chaussées. Cette classification est proche de celle utilisée aux USA
classification USCS (Unified Soil Classification System).
La coupure granulométrique à 80 μm permet de séparer les sols grenus des sols fins :

Un sol grenu est constitué de plus de 50 % de grains ayant un diamètre supérieur à 80 μm.
Un sol fin est constitué de plus de 50 % de grains ayant un diamètre inférieur à 80 μm.

On définit un sol par deux symboles. Le premier symbole tient compte de la nature des
éléments constituant le sol :

G pour Grave, quand la grave constitue la fraction principale du sol,


S pour Sable, quand le sable constitue la fraction principale du sol,
L pour Limon, quand le limon constitue la fraction principale du sol,
A pour Argile, quand l’argile constitue la fraction principale du sol,
T pour Tourbe, quand la tourbe constitue la fraction principale du sol,
O pour Organique, quand l’échantillon contient des éléments organiques, même en faible
quantité.

Le deuxième symbole tient compte de la granulométrie :


b : pour bien graduée, c'est-à-dire une granulométrie bien étalée, sans prédominance d’une
fraction particulière,

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Identification physique des sols

m : pour mal graduée, c'est-à-dire pour une granulométrie discontinue avec prédominance
d’une fraction particulière.

II.1. - Classification des sols grenus


La procédure de classification est résumée dans le tableau 3 suivant :

Tableau 3. Classification LCPC des sols grenus

II.2. - Classification des sols fins


Elle est basée sur les limites d’Atterberg (voir le diagramme de plasticité suivant).

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Identification physique des sols

Figure 3. – Diagramme de Casagrande pour la classification LCPC des sols fins

III. - Classification AASHTO des sols


Le système de classification AASHTO s’applique particulièrement aux sols utilisés en
construction routière. Il est développé en 1929 par Terzaghi et Hogentogler à partir de l’étude
des performanes de différents sols d’infrastructure de chaussées et révisé à plusieurs reprises
par la suite, ce système fait l’objet de la norme ASTM D 3282.

AASHTO est le sigle de l’American Association for State Highway and Transportation
Officials, et le système est utilisé presque exclusivement par les départements américains des
transports et des autoroutes. C’est un système de classification relativement facile à utiliser.

Les gropues de sols


Le système AASHTO comporte huit groupes principaux numérotés de A-1 (excellents sols) à
A-8 (sols de mauvaise qualité) dont certains sont subdivisés en sous groupes.
Le système AASHTO utilise les définitions et les tamis suivants :

 Bloc : fragment de roc retenu sur le tamis de 75 mm,


 Gravier : particule de sol ou de roc passant le tamis 75 mm et retenue sur le tamis 2
mm (tamis N° 10),
 Sable grossier : particule de sol ou de roc passant le tamis 2 mm et retenue sur le tamis
425 μm (tamis N° 40), .
 Sable fin : particule de sol ou de roc passant le tamis de 425 μm et retenue sur le tamis
75 μm (tamis N° 200),
 Silt ou argile : particule de sol passant le tamis 75 μm.

De plus, la fraction fine passant le tamis 75 μm est considérée comme silteuse si son indice de
plasticité (Ip) est inférieur ou égal à 10 et argileuse s’il est supérieure à 11.

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Identification physique des sols

III.1. - Les sols à gros grains


Les groupes A-1, A-2 et A-3 comprennent les sols plutôt pulvérulents dont moins de 35 %
des particules passent le tamis de 75 μm. On peut constater au tableau qu’il s’agit des classes
de sols ayant le meilleur comportement comme matériaux d’infrastructure routière.
Le groupe A-1 comprend les mélanges bien ou mal gradués de gravier, sable grossier, sable
fin et de particules fines (peu ou non plastiques) considérées comme silteuses.
Le sous groupe A-1-a inclut les sols à prédominance de gravier bien ou mal gradué alors que
le sous groupe A-1-b désigne surtout les sables grossiers bien ou mal gradués.

Dans le groupe A-3 se trouvent surtout les sables fins sans particules fines ou avec un peu de
silt, ainsi que des dépôts alluvionnaires de sable fin mal gradué avec une petite fraction de
sable grossier et de gravier.

Le groupe A-2 comprend les graviers et les sables silteux se divisent en deux sous groupes
A-2-4 et A-2-5 selon que la limte de liquidité du tamisât au tamis de 425 µm est inférieure ou
supérieure à 40 %.
De la même manière, les sables et graviers argileux se subdivisent pour donner les groupes
A-2-6 et A-2-7.

III.2. - Les sols à grains fins


Les groupes A-4, A-5, A-6 et A-7 comprennent les sols dont le comportement comme
matériaux d’infrastrucure routière est fortement influencé par une proportion de particules
fines qui dépasse 35 %. Leur performance (comportement varie de passable à pauvre.

Les mélanges de sols fins silteux peu ou pas plastiques dont la limite de liquidité est inférieure
ou égale à 40 %, se retrouvent dans le groupe A-4 et ceux dont la limite de liquidité est
supérieure à 40 % appartiennent au groupe A-5.

Le groupe A-6 contient les mélanges de sols fins argileux dont la limite de liquidité est
inférieure à 40 % et les groupes A-7-5 et A-7-6 ceux dont la limite de liquidité est supérieure
à 40 %.

Les sols de ces deux sous derniers groupes sont souvent sujets à de fortes variations de
volume (gonflements ou retraits) provoquées par des fluctuations de la teneur en eau et ils se
différencient par la valeur de leur limite de plasticité (Wp) selon qu’ellle est supérieure ou
inférieure à 30 %.

III. 3. - Les sols organiques


Tous les sols contenant des matières organiques dont la présence peut être détectée à cause de
leur copuleur foncée ou de leur odeur terreuse appartiennent au groupe A-6. En raison de leur
grande compressibilité, ces sols sont automatiquement rejetées à l’extérieur des infrastructures
routières.

III.4. - La procédure de classification


Le système AASHTO, tout comme le système unifié, se fonde sur les résultats de l’analyse
granulométrique par tamisage et sur la détermination des limites de liquidité et de plasticité
des sols fins. L’échantillon de sol utilisé pour l’analyse granulométrique passe entièrement au
tamis de 75 mm alors que la détermination des limites de consistance s’effectue sur la fraction
de sol passant un tamis de 425 µm.

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Identification physique des sols

A partir du tableau , il est relativement facile de classer un sol à l’aide des résultats de ces
deux essais.

Les sols y sont divisés en deux branches principales :

 à gauche les groupes de sols plutôt pulvérulents ;


 àdroite les groupes de sols silteux et argileux.
 Quand au groupe A-8, il est complétement détaché du reste des groupes, n’étant pas
identifié par les mêmes essais.

La classification, surtout celle des sols silteux et argileux, n’est pas complète que si on ajoute
au numéro du groupe de sol un indice de groupe. Cet indice, placé entre parenthèses à la suite
du numéro de groupe, fournit des précisions supplémentaires sur la performance du sol
comme matériau d’infrastructure routière. Il se calcule comme suit :

Indice de groupe = (F – 35) [0,2 + 0,005(WL – 40] + 0,01(F – 15)(Ip – 10)

F : nombre entier exprimant le pourcentage passant le tamis 75 µm.


WL : limite de liquidité
Ip : indice de plasticité

Pour les sols classés A-2-6 et A-2-7, on n’utilise que le second terme de la formule.
La valeur de l’indice de groupe doit être arrondie à l’unité près.
Si la formule donne une valeur négative ou si la limite de liquidité est déterminable, l’indice
de groupe est pris égal à zéro.
Dans des conditions normales de chargement, et en supposant un bon drainage et un
compactage adéquat, la performance des sols comme matériau d’infrastructure routière est
inversement proportionnelle à la valeur de l’indice de groupe : un indice de 0 équivaut à une
bonne performance et un indice de 20 ou plus à une performance très mauvaise.

Cependant, il est important de retenir que l’indice de groupe n’a de valeur comparative qu’au
sein d’un même groupe de sols et ainsi, il ne peut pas utilisé pour comparer la performance
potentielle de sols de groupes différents.

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Identification physique des sols

Tableau 4. - Classification AASHTO : Procédure d’identification

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Identification physique des sols

IV. - La classification GTR


Cette classification présente un grand intérêt pratique, elle est utilisée dans les travaux de
terrassement. Son utilisation est détaillée dans le Guide technique pour la réalisation des
remblais et couches de forme ; C’est pour cette raison qu’elle est désignée par classification
GTR.
Les grandes familles de matériaux de cette classification sont présentées dans le tableau 4.

Tableau 4. – Classification GTR

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