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UP3
"Moyens d'Investigations"
Aide-mémoire
Mécanique des sols
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Frédéric PORTET
0ctobre 2003
TABLE DES MATIERES
MOTS-CLES
II.4.2 Granulométrie
II.4.5 Compactage
IV.1 Nappes
IV.4 Perméabilité
IV.7.1 En laboratoire
IV.7.2 In-situ
VI.2.1 Hypothèses
VII.1 Généralité
VII.5 Applications
VIII.1 Généralités
VIII.5 Applications
Bibliographie
MOTS-CLES
Figure 1
Constituants d'un sol.
Phase gazeuse :
En pratique, dans nos régions tempérées, la plupart des sols sont saturés à quelques mètres de
profondeur. On étudiera uniquement le comportement de ces derniers en raison de l'extrême
complexité des sols triphasiques.
eau absorbée : constitue un film entre les grains jouant ainsi un rôle de lubrifiant.
Ne s'écoule pas, s'élimine par chauffage très intense (>300°).
Figure 2
argile
Ä les sols cohérents ou sols fins d < 20mm avec cohésion (argile, limon) ;
Ä les sols grenus d > 20mm sans cohésion (sable, gravier, etc.).
Dans la réalité, les sols sont constitués d'un mélange de particules de différentes dimensions,
soit un état intermédiaire entre les sols grenus et purement cohérents.
Poids Volumes
Poids et volumes des constituants d'un sol.
W = Ww + Ws V= Vv + Vs = Va + Vw + Vs
Caractérisent l'état dans lequel se trouve le sol c'est à dire l'état de compressibilité (lâche ou
serré) du squelette solide ainsi que les quantités d'eau et d'air renfermées.
Porosité : (6)
Figure 4
Poids Volumes
ainsi
donc (13)
Autres relations :
Tableau 2
Exemple de valeurs.
Sols gs e w g
Sable de Fontainebleau (grenu) 27 kN/m³ 0,86 10 % 16 kN/m³
Argile verte du Sannoisien (fin) 26,7 kN/m³ 0,77 30 % 19.7 kN/m³
Limon d'Orly (fin) 26,2 kN/m³ 0,49 16 % 18 kN/m³
Tourbe (organique) 200 % 13,5 kN/m³
Vase de Martrou (organique) 18 kN/m³ 1,22 82 % 15 kN/m³
Les vides intergranulaires sont de grande dimension. L'eau libre y circule très facilement et
l'eau absorbée est inexistante.
Ce sont les paramètres caractérisant le squelette solide qui défissent le comportement du sol.
Ainsi un sable sec, humide ou saturé ont le même comportement.
Dans l'étude des sols grenus, on ne tiendra pas compte de la présence (ou pas) d'eau.
L'eau joue un rôle très important sur le comportement des sols fins. Les propriétés
mécaniques évoluent sensiblement entre l'état solide (teneur en eau w faible) et l'état liquide
(w élevée). Entre les deux, l'état plastique caractérise un sol capable de se déformer
rapidement et considérablement sans se fendiller ou se casser.
On définit arbitrairement des limites appelées Limites d'Atterberg qui donnent les teneurs en
eau lors des changements d'états du sol fin (solide, plastique ou liquide) :
wP : limite de plasticité ;
wL : limite de liquidité ;
wS : sépare l'état solide en 2 états : avec retrait (eau absorbée encore présente) et sans retrait
(sans eau absorbée).
Remarque :
Tableau 3
Tableau de valeurs d'indice de plasticité
Sols wL wP IP
Argile verte du Sannoisien (fin) 67 30 37
Limon d'Orly (fin) 36 24 12
Tourbe de Bourgoin (organique) 66 37 29
Vase de Martrou (organique) 83 38 45
II.4 Essais d'identification
Simples et peu coûteux, il faut multiplier les essais d'identification sur chantier ou en
laboratoire afin d'obtenir le maximum d'informations sur l'état du sol. L'interprétation des
résultats permettra de classer le sol et d'avoir une bonne idée de son comportement.
- essai Proctor.
Toutefois, la prise d'échantillons pour les essais de laboratoire remanie plus ou moins
fortement le sol ce qui n'est pas toujours compatible pour l'étude d'un sol en place. D'où la
nécessité d'autres essais in-situ.
Ä l'indicedes vides : e ;
Ä la teneur en eau : w ;
Ä un poids volumique : g, gs ou gd.
II.4.2 Granulométrie
L'analyse granulométrique consiste à déterminer la répartition des grains de sol suivant leur
dimension dans un échantillon. Un exemple est présenté sur la Figure 5.
Figure 5
Courbes granulométriques.
Remarques :
Pour les sols fins (d<80mm), l'analyse se fait par densimétrie (précipitation des grains) ;
Pour les sols grenus, l'analyse se fait par passage dans une série de tamis.
Les résultats sont traduits sous forme de courbes granulométriques (Figure 5 & Figure 6).
Permet de déterminer dans un sol la proportion de sol fin et de sol grenu (Figure 7).
Figure 7
Donne une idée de l'état de densité dans lequel se trouve un sol. Dans l'exemple de la Figure
8 les deux arrangements (état 1 & état 2) donnent deux indices des vides différents.
Figure 8
emin et emax sont déterminés par des essais de laboratoire bien définis. Pour un sable : 0,4 < e <
1.
Les seuils d'Atterberg sont définis de manière conventionnelle avec un échantillon de sol
préalablement desséché en faisant croître la teneur en eau de façon homogène.
wP : teneur en eau au-dessous de laquelle il n'est plus possible de confectionner des boudins
de 3 mm de diamètre sans qu'ils se rompent.
wL : le sol est placé dans une coupelle et est séparé en deux parties par une saignée. wL est la
teneur en eau au-dessous de laquelle la saignée ne se referme plus sur 1 cm après 25 coups de
coupelle.
II.4.5 Compactage
Définition compactage
Figure 9
Essai Proctor normal et modifié.
L'essai Proctor, présenté sur la Figure 9, permet de tracer la courbe de densité sèche en
fonction de la teneur en eau pour une énergie de compactage donnée.
Sur le chantier, il faudra trouver la corrélation entre les efforts de compactage des engins avec
l'essai de laboratoire pour obtenir gd OPT et wOPT.
Pour les chaussées, on se réfère plutôt à l'essai Proctor modifié réalisé avec une énergie
supérieure (pour les remblais, on utilise l'essai Proctor normal).
Sur chantier :
Le cahier des charges impose que la densité sèche obtenue sur chantier soit au moins égale à
95% de gdOPT (Proctor) et teneur en eau w égal à 2% de wOPT (Proctor).
II.4.6 Exemple d'utilisation de sols pour les ouvrages
Sol fin plus sensible à l'eau qu'un sable grossier (mise en oeuvre)
Donne les conditions de filtre entre 2 zones successives (remblai et matériau drainant).
Non-entraînement des fines 5d85 > D15 Soit 5d85 > D15 >5d15
Perméabilité D15>5d15
Si le matériau grossier présente une granulométrie étroite : 10d50 > D50 >5d50
Figure 10
Essai scissométrique.
Pénétromètre statique/dynamique : mesure la résistance du sol pour fondations (pieux)
Pour ces derniers, différents capteurs mesurent l'effort total, la résistance de pointe et
éventuellement le frottement latéral en fonction de la profondeur. Les résultats se présentent
graphiquement sur un "pénétrogramme" dont un exemple est donné en Figure 12. Ce dernier,
fournit de précieux renseignements sur les particularités du sol mais ne peut se substituer à
une reconnaissance géologique soignée.
Pressiomètre.
Figure 13
Essai pressiomètrique.
Le procédé consiste à introduire dans le forage une sonde de mesure équipée d'une membrane
en caoutchouc dilatable radialement par injection de fluide sous pression.
Figure 14
courbe pressionmétrique type
courbe de fluage.
ü La courbe
préssiométrique avec en
abscisses les pressions et en
ordonnées les déformations
volumétriques en fin de palier.
ü une courbe dite de
"fluage" avec en abscisse les
pression et en ordonnées les
déformations de fluage
correspondantes
Une nouvelle norme (NF P 11 300) détaille la classification des sols. Toutefois, l'ancienne
norme RTR (Recommandations pour les Terrassements Routiers) du Tableau 4, réalisée par le
LCPC reste toujours très utilisée.
Tableau 4
Vecteur contrainte :
contrainte en P sur
la facette orientée par
(Figure 15) avec :
ü s
dans ( ) avec
Contraintes principales
Pour un état de contrainte donné, il existe 3 facettes perpendiculaires dont la contrainte est
uniquement normale (t=0). L'état de contrainte sur ces facettes s'appelle les contraintes
principales.
Figure 16
On choisira confondus avec les directions
principales (Figure 17), ainsi
Figure 17
En mécanique des sols, s2 et s3 jouent le même rôle (s2=s3). Dans la majorité des cas, on peut
donc ramener la solution à un problème plan.
sV=g z (=s1)
Figure 18
K0 coefficient de poussée des terres au repos
sV=
sH=K0 sV
Figure 19
III.3 Diagramme de Mohr (rappel MMC)
Il s'agit d'une représentation graphique du vecteur contrainte dans un système d'axe
(s,t).
On montre que lorsque le plan de la facette tourne autour d'une direction principale,
l'extrémité du vecteur de contrainte décrit dans le plan de Mohr (s,t) un cercle appelé cercle
de Mohr.
et
s , t : contrainte totale, s'applique à l'ensemble des deux phases (squelette solide + eau)
s = s' + u
Relation de Terzaghi
IV.1 Nappes
IV.1.1 Nappe à surface libre
Cas le plus courant le niveau supérieur de la nappe est appelé niveau piézométrique.
Nappe limitée vers le haut par une couche imperméable (argile) ou semi perméable. Le niveau
piézométrique, différent de celui de la surface de la nappe, est donné par la cote de l'eau dans
un forage traversant le toit de la nappe.
Un tel forage est appelé forage artésien et si l'eau remonte jusqu'à la surface (niveau
piézométrique au-dessus de la surface du sol) on l'appellera forage artésien jaillissant.
d'écoulement dans les sols (quelques cm/s) soit pour V=10 cm/s, = 0,5mm ;
ü rg = poids volumique de l'eau = gw (=10 kN/m³) ;
ü p= pression du fluide = u (=0 si sol non saturé) ;
ü ZM cote prise depuis la surface de référence.
En M, la charge hydraulique, définie à une constante près, devient :
représente la direction et l'intensité de l'écoulement (l'eau s'écoule des charges les plus
élevées vers les charges les moins élevées).
Si est constant, l'écoulement est dit uniforme. (hypothèse très fréquente en mécanique des
sols)
Figure 22
IV.4 Perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau sous l’effet d’un
gradient hydraulique.
Darcy propose une loi expérimentale à la suite d'observations d'écoulements d'eau sous
pression dans une conduite verticale remplie de sable. La vitesse d'écoulement de l'eau (débit
par unité de surface) est proportionnelle à la perte de charge et inversement proportionnelle à
la hauteur de la conduite.
Tableau 5
k en m/s 10 1 10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6 10-7 10-8 10-9 10-10 10-11
granulométrie
homogène gravier pur sable pur sable très fin limons argile
granulométrie gravier
variée gros&moy gravier et sable sable et limons argileux
degrés de NULLE
perméabilité TRES BONNE - BONNE MAUVAISE
type de IMPER-
formation PERMEABLE SEMI-PERMEABLE MEABLE
Sols Remarque :
On mesure le volume
d'eau (Vol) traversant
l'échantillon de sol
pendant le temps t.
Q = V.S
donc
La perméabilité du sol
Figure 23 vaut :
Les équipotentielles sont les lignes où la charge h=cte. Elles sont orthogonales aux lignes de
courant.
Figure 24
Figure 25
h = z à la surface de l'eau ;
h = cte le long de AB ;
h = z dans le drain.
Remarque :
Le drainage en pied de l'ouvrage est indispensable pour éviter les affouillements de l'ouvrage
par entraînement des fines avec le débit de fuite.
F
i
g
u
r
e
2
6
dl
ds
Mailles carrées : dl = ds
IV.4.4 Exemple de calcul : écoulement autour d'une palplanche
Figure 27
Conditions aux limites (en régime permanent) :
h = H à la surface de l'eau ;
hS = h en S ;
Pour un carré :
débit : dq ;
Nc = nb de tubes de courant
IV.5 Force d'écoulement
La circulation d'eau dans le sol applique sur les grains des forces dirigées dans le sens de
l'écoulement. Il s'agit de forces volumiques analogues aux forces de pesanteur.
La force de pesanteur qui s'exerce sur un élément du squelette de volume unité se représente
par le vecteur (module g'=g - gw , direction verticale descendante).
Figure 28
La force d'écoulement qui s'exerce sur un volume unitaire de squelette solide se représente par
le vecteur (module igw , direction et sens de l'écoulement).
Ecoulement descendant Ecoulement
ascendant
Figure 29
Bilan : i<
Gradient critique
Le gradient critique est très voisin de 1 pour les sables et les graviers.
Le risque de Renard est très important en pied de barrage et en fond de fouille en terrain
saturé (construction de station de métro ou de parking souterrain).
Les éléments fins sont entraînés en premier d'où une baisse de la densité, une augmentation de
la perméabilité donc une érosion galopante et irréversible : c'est le Renard.
et emoy
pour sable et gravier =
0,7 ð Ic » 1
Si la longueur de la
Figure 30 fiche est imposée : L/2
(L longueur de cheminement)
Q.dt=-a.dh
avec
Figure 31
donc
en intégrant :
IV.7.2 In-situ
On pompe à régime constant dans un forage (de rayon r) jusqu'à atteindre le régime
permanent. Avec un piézométre, situé à une distance R connue du forage, on mesure la
hauteur de la nappe puis on applique la formule de DUPUIT :
Formule de DUPUIT :
Figure 32
A l'aide d'un obturateur (double ou simple), on crée une chambre sous pression (0,1 à 1 Mpa)
et on mesure la perte d'eau en fonction du
temps.
Figure 33
La perméabilité s'exprime en unité Lugeon. Très utile pour apprécier sur chantier l'efficacité
d'un traitement de terrain (injections).
V. Plasticité, résistance au cisaillement
V.1 Déformation réversible, déformation irréversible
Le sol à un comportement élastique pour les
faibles contraintes. Au-delà, il subit des
déformations irréversibles et on entre dans le
domaine de la plasticité. On dit qu'il y a
rupture.
Figure 34
Figure 35
Figure 36
On reproduit l'opération pour d'autres facettes et on remarque que les extrémités P des
vecteurs de contraintes de rupture décrivent une droite.
Figure 37
C'est la droite intrinsèque de Cacquot qui sépare la zone de contrainte possible de la zone de
contrainte impossible (il y a rupture avant).
Ainsi, on définit :
Les sols grenus comme le sable et le gravier sont également appelés sols pulvérulents car de
cohésion nulle (c=0).
De part leur forte perméabilité, l'eau migrera instantanément au moment de l'application des
charges. Le comportement des sols n'est régi que par le comportement du squelette
solide.
Les sols fins sont dits sols non pulvérulents car ils présentent une cohésion entre grains
(colle).
De l'eau
sous
pression
introduite
dans la
cellule va
exercer une
contrainte
isotrope
(s3) sur
Figure 39
l'éprouvette.
D'autre part, un piston applique une contrainte verticale variable (s1) sur l'éprouvette.
L'opération consiste, pour une valeur de s3 donnée, à faire croître s1 jusqu'à la rupture.
Figure 40
L'échantillon de sol (d'épaisseur quelques cm) est placé entre deux demi-boites qui peuvent se
déplacer horizontalement l'une par rapport à l'autre.
L'échantillon subit donc un cisaillement direct et rectiligne suivant un plan imposé sur lequel
on exerce une contrainte normale déterminée.
On obtient ainsi les coordonnées de cisaillement à la rupture s et t, correspondant à un point
de la courbe intrinsèque.
V.6 Modèle simplifié du comportement des sols en
cisaillement
V.6.1 Sols pulvérulents - c=0 ; u=0 (sables, graviers)
j angle de frottement interne peut être représenté par la pente du tas de sable. Valeur
identique en présence ou absence d'eau en raison de la grande perméabilité (j' = j).
Phénomène de dilatance
Lors du cisaillement, un
sable lâche se contracte
alors qu'un sable dense
se dilate (dilatance).
L'état intermédiaire
(aucune variation de
volume) est caractérisé
par une densité critique.
Figure 41
V.6.2 Sols fins saturés c¹0 ; u¹0 (sols non pulvérulents)
Un sol fin a, en général, une densité inférieure à la densité critique d'où une tendance à une
diminution de volume et donc à l'augmentation des pressions interstitielles au cours du
cisaillement. La résistance au cisaillement des sols fins saturés dépend du rôle que joue l'eau
interstitielle (comportement à long ou à court terme).
A ces deux comportements correspondent deux types d'essais pour déterminer les paramètres
de la courbe intrinsèque : les essais drainés et les essais non drainés.
Permet de déterminer :
Tableau 7
Valeurs de quelques caractéristiques de sols.
Sols j' c' [kPa] Cu [kPa]
Argile verte du Sannoisien (fin) 20° 0 120
Limon d'Orly (fin) 39° 19 50
Vase de Martrou 26° 13 18
Tourbe de Bourgoin (organique) 39° 5 14
Sable fin argileux 25-30 1-5 -
Sable (grenu) 30-45° 0 -
Gravier (grenu) 35-40° 0 -
Les sols grenus sont, de part leur nature, très peu compressibles d'où une limitation des
tassements aux :
Ä réarrangement des grains pour les matériaux lâches aux faibles contraintes ;
Ä compression des grains pour les matériaux dense aux contraintes importantes ;
Ä écrasement des grains pour les matériaux serrés aux contraintes très élevées.
Le phénomène de tassement des sols grenus reste toutefois très limité, surtout pour un
matériau dense avec des grains bien arrangés, et ne dépend pas de la teneur en eau.
ü
ü
temps t=0- t=0+ t tµ
relation linéaire entre " e " et " s' " : coefficient de compressibilité
d'où une relation linéaire entre " s' " et déformation : , E' module œdométrique.
Coefficient de compressibilité d'où une relation linéaire entre " s' " et
déformation
L'évolution des surpressions interstitielles dans la couche d'argile peut-être tracée en fonction
de Tv (couche d'épaisseur 2h car drainée sur ses 2 faces (t=0, Du=Ds et t¥, Du=0)
Remarque déterminer Cv d'un sol multicouches:
Absi propose de calculer la valeur de Cv équivalent par :
Ä
Remarque : les codes de calcul aux éléments finis combinés aux outils informatiques
permettent d'obtenir directement le résultat des champs de contraintes et les déformations en
tout point d'un massif de sol soumis à un chargement. Toutefois, les méthodes empiriques
détaillées ci-après restent parfaitement valables pour une bonne approche du problème.
Sous l'application d'une surcharge en surface, la contrainte verticale effective sv'(M) sur une
facette horizontale en M augment de Dsv
(Boussinesq)
R²=r²+z² ;
Un échantillon de sol, drainé sur ses deux faces est soumis à une contrainte verticale sv ; les
déformations latérales sont nulles.
L'échantillon étant saturé, on lui applique une contrainte sv1 (=Q/S) puis on attend la fin de la
consolidation (tassement stabilisé : environ 24h) On note pendant l'essai l'évolution des
tassements en fonction du temps. On recommence ensuite avec une contrainte double sv2 = sv1
+ Dsv = 2 x sv1 et ainsi de suite avec un accroissement des charges suivant une suite
géométrique de raison 2. Ainsi, la gamme de contraintes appliquées varie de 25kPa à 800kPa
(25-50-100-200-400-800).
Figure 44
Courbe de tassement déduite de l'essai œdométrique : tassement en fonction de Log t sur 1
palier de chargement à sv
Pour chaque chargement, on calcule l'indice des vides correspondant au tassement total Dhtot
(primaire + secondaire). La représentation de " e " en fonction de " Log s' " donne :
Cette courbe est composée de 2 parties sensiblement linéaires de pentes différentes. On peut
définir à l'intersection de ces courbes, un point appelé contrainte de préconsolidation noté
s'c.
si contrainte effective verticale s'v < s'c : le sol est surconsolidé (ex : sols
anciens érodés) ;
domaine caractérisé par l'indice de compression Cc
L'indice Cc permet de calculer le tassement total à long terme sous un état de charge donné.
Le coefficient Cv permet de connaître l'évolution du tassement au cours du temps. Pour cela
on définit le degrés de consolidation U, on calcule le facteur temps.
Si cette couche est soumise à une surcharge uniforme q=Ds, on a après consolidation
(d'où e1)
et
avec et contraintes exprimées au centre de la couche
sV'=g' z
Tableau 8
Valeurs de coefficient KO
Sols KO
Sable lâche 0,45 à 0,50
Sable compact 0,40 à 0,45
Sable de fontainebleau (grenu) 0,48
Argile 0,5
Argile verte du Sannoisien (fin) 0,61
Limon d'Orly (fin) 0,45
Tourbe de Bourgoin (organique) 0,45
Lorsque le sol pousse "sol actif", il se déploie horizontalement. La contrainte latérale sHo
diminue sans conséquence sur la contrainte verticale sV jusqu'à atteindre l'état de rupture. Le
cercle de Mohr va devenir tangent à la courbe intrinsèque.
Figure 47
Lorsque le sol résiste en butée "sol passif", il subit une compression horizontale. La contrainte
latérale sHo augmente donc sans conséquence sur la contrainte verticale sV jusqu'à atteindre
l'état de rupture. Le cercle de Mohr va devenir tangent à la courbe intrinsèque.
L'angle de rupture est alors de
Figure 48
Conclusion
Les contraintes latérales sH qui se développent dans un sol sont comprises entre 2 valeurs
extrêmes correspondant aux 2 états de rupture :
La théorie de Rankine permet de déterminer l'état des contraintes dans un sol en butée ou en
poussée derrière un mur de soutènement, donc de calculer les forces s'exerçant sur l'écran.
Pour les sols fins, l'équilibre à court terme est en général plus favorable que l'équilibre à long
terme. Il suffit donc de vérifier la stabilité à long terme.
Figure 49
Ä renversement ;
Ä
Ä
Ä poinçonnement.
Ä
Ä
Condition de stabilité
VII.5 Applications
VII.5.1 mur de soutènement
Figure 50
Dans les 2 cas (avec ou sans nappe phréatique), déterminez le diagramme de contrainte qui
s'applique sur le mur. En déduire l'intensité de la poussée totale et son point d'application.
Réponses
Figure 51
Méthode de la butée simple
On admet que la poussée et la butée limite s'exercent de part et d'autre du rideau avec un
coefficient 0,5 pour la butée (effort de butée divisé par 2).
(f est donnée par la somme des moments des forces de butée et de poussée par rapport au
point d'ancrage du tirant).
Réponses
Réponses
Ä les écroulements (ou éboulements) : affectent les masses rocheuses ou les blocs stratifiés
;
Ä les glissements de terrain : affectent les sols meubles.
Dans la construction des remblais, il est impératif d'assurer la stabilité des pentes et des talus
non soutenus. Problèmes courants dans les aménagements génie civils (routes, canaux, digues,
barrages) et également pour certaines pentes naturelles. Une instabilité conduit à un
glissement de terrain qui dans certain cas s'avère catastrophique avec des pertes humaines.
Glissements circulaires
Les matériaux en mouvement basculent le long d'une surface courbe qui peut s'apparenter à
une surface cylindrique (glissement circulaire). Les lois reposent sur des hypothèses
simplistes
Figure 52
Glissements plans
Les matériaux glissent en s'appuyant sur une surface de rupture assimilable à un plan.
Figure 53
Figure 55
Soit une pente de longueur infinie avec une inclinaison b. Un massif de sol est soumis :
Ä au poids , composantes WN et WT ;
Ä aux réactions latérales supposées égales ;
s = g h cos²b ;
z = g h cosb sinb ;
u = gw mh cos²b.
d'où
On prend Cu et ju = 0
A long terme pour un matériau pulvérulent
sol saturé :
Figure 57
Coefficient de sécurité :
Dans les cas simples (formes géométriques, homogénéité du sol) on peut obtenir une solution
approchée en utilisant des abaques.
Figure 58
BIAREZ propose, pour les sols homogènes non saturés, un abaque basé sur le cercle de
rupture pied de talus.
A partir de : des caractéristiques du sol c', j' et g ;
de la hauteur du talus.
Sols grenus :
Calcul à long terme uniquement avec les caractéristiques du squelette solide (c' , j' = j).
Sols fins :
Après travaux (après dissipation des pressions interstitielles), calcul à long terme en
contraintes effectives.
Remarque
La circulation d'eau dans un talus crée une force déstabilisatrice supplémentaire entraînant
une diminution de moitié de la pente critique.
VIII.3 Application à la stabilité des fouilles non soutenues
On observe lors des travaux de fouilles en site urbain (fondations d'ouvrages ou de parking,
tranchées, etc.) que certaines d'entre elles, non soutenues, sont exécutées avec des talus
verticaux ou faiblement inclinés sur la verticale.
De telles fouilles ne peuvent se réaliser qu'en sols cohérents et pendant un temps très
limité.
Hauteur critique
théorique
D'après l'équilibre
plastique de RANKINE
en poussée à court terme:
Figure 60
avec
Soit :
Hauteur critique :
Figure 62
VIII.4.2 Soutènements
Figure 63
Figure 64
Figure 65
VIII.5 Applications
Déterminez la stabilité du talus en utilisant les abaques.
Réponse
b = 70°
Bibliographie
CASSAN Maurice. Les essais d'eau dans la reconnaissance des sols. Paris : Eyrolles, 1980.
275p.
CASSAN Maurice. Les essais in-situ en mécanique des sols .Tome 1 : réalisation et
interprétation. Paris : Eyrolles, 1988. 587p.
CORDARY Daniel. Mécanique des sols. Lavoisier TEC & DOC, 1994. 380p.
COSTE J. et SANGLERAT G.. Cours pratique de mécanique des sols. Dunod Technique - 2
tomes
SCHLOSSER François. Eléments de mécanique des Sols. Cours de l'Ecole Nationale des
Ponts & Chaussées. Paris : Presse des Ponts & Chaussées, 1997. 276p.
Sites Internet
Entreprises
SOLETANCHE-BACHY : http://www.soletanche-bachy.com/
TERRASSOL : http://www.terrasol.com/
Publications en ligne
Cours en ligne