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Université du Québec

École de technologie supérieure


Département de génie de la construction

FONDATIONS
CTN-510

COMPLÉMENT DE NOTES DE COURS


Version préliminaire

par

Denis LeBoeuf, ing., Ph.D Martin Tremblay, ing., M.Sc.A.


École de technologie Ville de Montréal
supérieure

Mai 1996
CTN-510 FONDATIONS
TABLE DE MATIÈRES

1.0 INTRODUCTION

2.0 ÉLÉMENTS DE MÉCANIQUE DES SOLS

3.0 CONTRÔLE DE L’EAU SOUTERRAINE

4.0 CONSOLIDATION ET TASSEMENTS

5.0 STABILITÉ DES PENTES

6.0 OUVRAGES DE SOUTÈNEMENT

7.0 FONDATIONS SUPERFICIELLES

8.0 FONDATIONS PROFONDES

9.0 ACTION DU GEL SUR LES FONDATIONS


CHAPITRE 1
INTRODUCTION
1.0 INTRODUCTION

1.1 DÉFINITIONS ET GÉNÉRALITÉS

FONDATIONS - La fondation est l'élément assurant la liaison entre la superstructure de


l'ouvrage et le sol sur lequel il repose.

EXEMPLES: semelle, radier, pieu, caisson.

FONCTION D'UNE FONDATION - Transmettre et distribuer de façon convenable les


charges mortes et vives de la superstructure au sol de support. Pour l'ingénieur, le problème de
la conception d'une fondation comporte deux volets: 1. le choix du type de fondation; 2. la
prévision du comportement de cette fondation.

FONDATIONS SUPERFICIELLES - Fondations établies à faible profondeur dans le sol.

EXEMPLES:

D/B ≤ 1 a. Semelles: plaques de béton armé de faible épaisseur supportant une


colonne (semelle isolée), plusieurs colonnes (semelle combinée), ou un
mur continu (semelle filante).

D/B ≥ 4 b. Radier: dalle inversée, supporte l'ensemble de la structure + présente


une rigidité suffisante pour répartir "uniformément" sur le sol les
charges de structure qui lui sont transmises.

FONDATIONS PROFONDES - Fondations transférant les charges de la structure à grande


profondeur au roc ou sur une couche de sol plus compétente.

EXEMPLES: a. Pieux: pièces de bois, d'acier ou de béton armé de grande longueur et


de faible diamètre. Utilisés isolément ou en groupe.

b. Piles: éléments de b.a. de longueur variable et de diamètre important.


Coulés en place dans des excavations. Peuvent être inspectés
visuellement.
c. Caissons: extrapolation de la pile, à la dimension de l'ouvrage à
construire.

1.2 QUALITÉS D'UNE BONNE FONDATION

(1) N'induit pas des contraintes excessives dans le so l.

(2) À l'abri des agents de perturbation extérieurs.

EXEMPLES: - gel,
- affouillement,
- glissements de terrain,
- végétation.

1.3 DÉMARCHE À SUIVRE POUR LA CONCEPTION D'UNE FONDATION

(1) Obtenir des informations sur la superstructure, les charges à transmettre, les agents
extérieurs;

(2) Déterminer les caractéristiques physiques et mécaniques;

(3) Étudier et sélectionner les différents systèmes de fondation possibles;

(4) Pour chaque système de fondation retenu, en évaluer les avantages et les inconvénients
(ce qui revient, pratiquement, à faire un design complet basé sur chaque solution);

(5) Faire intervenir les facteurs économiques et adapter la solution présentant le meilleur
compromis entre la sécurité, le fonctionnement et l'économie.
CHAPITRE 2
ÉLÉMENTS DE MÉCANIQUE DES SOLS

2.0 ÉLÉMENTS DE MÉCANIQUE DES SOLS

2.1 GÉNÉRALITÉS

Les ouvrages de génie civil liés au sol sont étudiés en tenant compte des paramètres
physiques et mécaniques du sol. Ces paramètres sont généralement regroupés en 3
grandes familles.

a) Nature du sol: dimensions des grains - forme - granulométrie - minéralogie -


matières organiques.

b) État du sol: poids et masse volumique du sol - degré de saturation - plasticité -


compacité relative - indice des vides - porosité - indice de densité relative (I D) -
indice de liquidité (IL).

c) Comportement du sol: coefficient de consolidation (c v) - indice de compressibilité


(cc) - pression de préconsolidation ( σp′ ) - angle de friction interne ( φ′) - cohésion
(c′). Ensemble de paramètres intéressant les phénomènes de
consolidation/compressibilité, mécaniques et hydrauliques.

Les paramètres physiques (section 2.2) décrivent la nature et l'état du sol. Les
paramètres mécaniques visent à représenter le comportement en résistance et en
contrainte-déformation du sol et sont discutés de façon détaillée à la section 2.5.

2.2 PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DES SOLS

Le tableau 2.1 résume la terminologie recommandée par la Société Canadienne de


Géotechnique pour la description des propriétés physiques des sols. Les principales
relations entre les masses et les volumes dans un sol (" relations de phase") sont présentées
au tableau 2.2. Les principaux éléments requis pour l'identification des sols au chantier et
au laboratoire sont regroupés au tableau 2.3. La figure 2.1 présente la classification
unifiée des sols (en anglais:"Universal Soil Classification System" ou U.S.C.S.).

Les prochains paragraphes présentent les définitions des paramètres physiques employés
en mécanique des sols et de nombreux exemples illustrant leur utilisation.

2.5
Tableau 2.1
Terminologie recommandée - propriétés physiques

DÉFINITION SYMBOLE UNITÉS


A. DONNÉES VOLUMÉTRIQUES / GRAVIMÉTRIQUES

. Masse volumique ("Density") ρ kg/m3


. Poids volumique ("Unit weight") γ kN/m3
. Masse volumique des grains solides ("Density of solid particles") ρs kg/m3
. Poids volumique des grains solides ("Unit weight of solid particles") γs kN/m3
. Masse volumique du solsaturé ("Saturated density") ρsat kg/m3
. Poids volumique du sol saturé ("Saturated unit weight") γsat kN/m3
. Poids volumique du sol sec ("Dry unit weight") γd kN/m3
. Poids volumique de l'eau ("Unit weight of water") γw kN/m3
. Poids volumique du sol humide ("Wet unit weight") γhum kN/m3
. Volume d'air ("Volume of air") Va m3
. Volume des grains solides ("Volume of solids") Vs m3
. Volume total ("Total volume") Vt m3
. Volume des vides ("Volume of soil voids") Vv m3
. Porosité ("Porosity") n m3
. Indice des vides ("Void ratio") e --
. Teneur en eau ("Water content") w (%)
. Teneur en eau du sol saturé ("Saturated water content") wsat (%)

2.6
Tableau 2.1 (suite)
Terminologie recommandée - propriétés physiques

DÉFINITION SYMBOLE UNITÉS


B. CONSISTANCE

. Limite de liquidité ("Liquid limit") wL (%)


. Limite de plasticité ("Plastic limit") wP (%)
. Limite de retrait ("Shrinkage limit") wS (%)
. Indice de plasticité ("Plasticity index") IP (%)
. Indice de liquidité ("Liqui
dity index") IL (%)
. Indice des vides correspondant à l'état le moins compact ("Void ratio in loosest state") emax --
. Indice des vides correspondant à l'état le plus compact ("Void ratio in densest state") emin --
. Indice de densité relative ("Density index") ID (%)

C. GRANULOMÉTRIE

. Diamètre des grains ("Grain diameter") D (m, mm)


. Diamètre des grains à 30% passant ("30% grain diameter") D30 (m, mm)
. Coefficient d'uniformité ("Uniformity coefficient") Cu --
. Coefficient de courbure ("Curvature coefficient") Cc --

2.7
Tableau 2.2
Relations volume - masse dans les sols

MASSE VOLUME

Ma ≈ 0 AIR Va
EAU
Vv
Mw Vw
Vt
Mt
SOLIDE
Ms Vs

DIAGRAMME DES PHASES

DÉFINITIONS

. e = indice des vides = Vv / Vs

. n = porosité = Vv / Vt

. Sr = degré de saturation = Vw / Vv

. w = teneur en eau = Mw / Ms

. ρhum = masse volumique du sol humide = (Mw + Ms) / Vt

. ρw = masse volumique de l'eau = Mw / Vw

. ρd = masse volumique du sol sec = Ms / Vt

. ρsat = masse volumique du sol saturé (Sr = 100%) = (Mw + Ms) / Vt

. ρ' = masse volumique du sol déjaugé = ρsat - ρw

RELATIONS PHYSIQUES

n = e/1+e

ρ hum  ρs 
ρd = e =   -1
1+ w  ρd 

2.8
Tableau 2.3
Identification des sols

A. TESTS D'IDENTIFICATION AU CHANTIER:

1. POUR TOUS LES SOLS:

. Couleur
. Homogénéité / stratification

2. SOLS PULVÉRULENTS:

. Dimensions des grains


. Forme des grains
. Granularité
. Présence d'éléments fins
. Compacité

3. SOLS COHÉRENTS:

. Degré de plasticité
. Consistance dans l'état non remanié
. Changement de consistance par suite de remaniement
. Quantité de grains grossiers (D > 0,075 mm)
. Teneur en eau naturelle

B. TESTS D'IDENTIFICATION AU LABORATOIRE:

1. POUR TOUS LES SOLS:

. Analyse granulométrique
. Classification unifiée

2. SOLS PULVÉRULENTS:

. Indice de densité relative, DI

3. SOLS COHÉRENTS:

. Limites d'Atterberg
. Résistance au cisaillement non drainée
. Sensibilité

2.9
(Le tableau de la classification unifée sera distribuée en classe)

Figure 2.1 - Classification unifiée des sols

2.10
2.2.1 Généralités

Un sol est constitué de 3 phases distinctes:

phase solide (l’assemblage de grains minéraux)


phase liquide (normalement de l’eau)
phase gazeuse (air)

Les proportions relatives de chacun de ces contraintes (solide, liquide, gazeux) sont
généralement définies avec de l’aide de 3 types de rapports:

a) rapports gravimétriques (ou de poids):


Exemple: teneur en eau (Mw / Ms)

b) rapports volumétriques:
Exemple: porosité (Vv / Vt)

c) rapports mixtes entre la masse ( le poids) et le volume:


exemple: masse volumique sèche ρ(d = Ms / Vs)

Les propriétés physiques d’un sol sont définies à partir des rapports volume/poids et
servent à définir l’ÉTAT du sol.

2.2.2 Définitions

MASSE VOLUMIQUE - [ ρ ] : La masse volumique est définie comme étant la masse de


solides divisée par son volume.

Les unités utilisées sont kg/m3, g/cm3, Mg/cm3


La masse volumique de l’eau ρ(w) est toujours 1000 kg/m3

Mw 1000 kg
ρw = = 3
= 1000 kg/ m3
Vw 1 m

Exemple 1 : Quel est le poids de 10 cm3 d’eau ?

Mw
Solution : ρw =
Vw

g
Mw = ρw ⋅ Vw = 1 3
× 10 cm3
cm

Mw = 10 g

2.11
MASSE VOLUMIQUE DES GRAINS DE SOL - [ ρ S ] : Les grains constituant le sol
sont composés de minéraux tels que le quartz, feldspath, etc. La masse volumique du
quartz est environ 2700 kg/m 3. Pour une espèce minéralogique donnée, comme pour
l’eau, cette valeur est une constante. Donc, pour le quartz,ρs = 2700 kg/m3 = Ms / Vs .

Exemple 2 : Quel est le volume d’un bloc de quartz, dont la masse est de 34 kg ?

Ms Ms
Solution : ρs = et Vs =
Vs ρs
34 kg
Vs = = 0,0126 m3 ( 12 600 cm3)
2700 kg / m3

TENEUR EN EAU - [ w ] : En géotechnique, la teneur en eau (w) est toujours définie


comme la masse de l’eau (M w) divisée par la masse des solides (M s) et exprimée en
pourcentage:
Mw
w = x 100 (2.1)
Ms

Exemple 3 : La masse humide d’un échantillon du sol est 36 g. Après séchage au four
à 110 oC + 5 oC, la masse n’est plus que de 29 g. Quel était la teneur en eau du sol
humide ?

Solution : Mt = 36 g et Ms = 29 g

La masse de l’eau est : Mw = 36 g - 29 g = 7 g


Mw 7
w = x 100 = x 100 = 24,1 %
Ms 29

Exemple 4: La teneur en eau d’un sol est de 30,0 %. La masse humide de sol est de
30,0 g. Quel était la masse de l’eau ?

Mw
Solution : w = x 100 Mw = w (Mt - Mw ) = w Mt - w Mw
Ms
Mw + w Mw = w Mt ⇒ 1,30 Mw = w Mt
Mw 30,0 × 0,3
Mw = = = 6,92 g
Ms 1,30

Le sol comprend 6,92 g d’eau et 23,08 g de solides. La masse humide du sol n’est donc
pas la masse des solides.

2.12
DIAGRAMME DES PHASES : Le sol est constitué de solides et de vides. Deux blocs-
diagrammes illustrant un cas de sable sec et l’autre cas où les vides sont remplis d’eau,
sont montrés ci-dessous.

MASSE VOLUME MASSE VOLUME

VIDE EAU
Vv 3 Vv
0 Mw ρw = 1 g/cm

Mt Vt Mt SOLIDE
Vt
SOLIDE 3
Ms Vs Ms ρs = 2,7 g/cm Vs

Mt = MS = ρ s ⋅ Vs
Cas 1 : Sable sec Cas 2 : Vides remplis d’eau

Figure 2.2

Les sols ne sont, évidemment, pas toujours sec ou saturé. Dans les cas de sols
partiellement saturés, les vides consistent en air et en eau. Le bloc-diagramme montré au
tableau 2.2 illustre cette condition.

INDICE DES VIDES - [ e ] : De façon analogue à la teneur en eau qui définit la


proportion relative entre les masses de solides et de fluides, l’indice des vides définit la
proportion de vides (pores) relativement aux solides.
V
e = v (2.2)
Vs

Il faut noter que pour un spécimen donné le volume des solides est une constante
(Vs = constante). Un changement de l’indice des vides est donc seulement fonction d’un
arrangement du volume des vides.
∆ Vv
∆e = (2.3)
Vs

Vw
POROSITÉ - [ n ] : n = (2.4)
Vv

DEGRÉ DE SATURATION - [ Sr ] : Un sol est considéré comme totalement saturé si


tous ses pores sont remplis d’eau
V
Sr = w (2.5)
Vv

Les exemples 5 et 6 présentent quelques applications de calcul.

2.13
Exemple 5 : La teneur en eau d’un sol est de 30,0 %. Le sol constitué de quartz est
saturé d’eau. Après séchage à 110 oC , la masse de sol est de 23,08 g.
Trouver le volume des vides (Vv) et le volume total (Vt) du sol et tracer
le diagramme des phases.

Solution : 1) Volume des vides et le volume total ?

Mw
sachant que w = x 100
Ms
Ms Mw
ρs = et ρw = = 1 g/cm3
Vs Vw

Mw = w ⋅ M s = 0,30 x 23,08 g = 6,92 g


Mw 6,92g
Vv = Vw = =
ρw 1g / cm3
Vv = 6,92 cm3

Ms 23,08g
Vs = = = 8,55 cm3
ρs 2,7g / cm3
Vt = Vs + Vw = 8,55 + 6,92
Vt = 15,47 cm3

2) Diagramme des phases est présenté ci-dessous

MASSE (g) VOLUME (cm3)

.
EAU Vw = 6,92
Mw = w Ms = 6,92 ρw = 1

Vt = 15,47
Mt
SOLIDE
Ms = 23,08 Vs = 8,55
ρ s = 2,7

Figure 2.3

2.14
Exemple 6 : Un échantillon d’argile saturée pèse 1545 g à l’état naturel et 1077 g
après séchage. En supposant que la masse volumique des grains solides
(ρs) est de 2640 kg/m3, calculer l’indice des vides de ce sol, son poids
volumique total et sa masse volumique lorsqu’il est sec. Tracer le
diagramme des phases de ce sol.

Solution : sachant que l’argile est saturée, alors Sr = 100 % et Vv = Vw

Mt = 1,545 kg Vw = Mw / ρw = 4,68 x 10-4 m3


Ms = 1,077 kg Vs = Ms/ ρs = 4,0795 x 10-4 m3
Mw = 0,468 kg Vt = Vw + Vs = 8,76 x 10-4 m3
w = Mw / Ms = 0,468 / 1,077 = 0,4345

Vv 4,68 × 10− 4 m3
3 = 1,147 ou (e = w ρs / ρw)
.
a) e = = −4
Vs 4,0795 × 10 m

Ms ⋅ g 1,545 kg × 9,81 kN / m3
b) γ t = = −4
= 17,3 kN/m3
Vt 8,76 × 10 m 3

ou
(1 + w ) 2640 kg / m3 × 1,4345 × 9,81 kN / m3
γ t = ρs ⋅ ⋅g =
(1 + e) 2,147
γt = 17,3 kN/ m3

Ms 1,077 kg
c) ρd = = = 1229,5 kg/ m3
Vt 8,76 × 10− 4 m3
ou
γt
γ d = ρs ⋅ g = = 12,06 kN/ m3 et ρd = 1229,5 kg/ m3
(1 + w )

d) Le diagramme des phases de ce sol est montré ci-dessous.

Mw = 0,468 EAU Vw = 4,68x10-4

Mt = 1,545 Vt = 8,76x10-4
SOL
Ms = 1,077 Vs = 4,08x10-4

MASSE (kg) VOLUME (m3)

Figure 2.4

2.15
2.3 PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DES SOLS

Un programme de reconnaissance géotechnique doit être réalisé au site de la future


construction afin d’obtenir les données requises pour l’analyse de la capacité portante.
Les méthodes d’analyse de la capacité portante des fondations superficielles ou profondes
et des ouvrages de soutènement font l’objet des chapitres 6 à 8. Les paramètres
caractéristiques des propriétés mécaniques des sols sont présentés et discutés dans cette
section-ci (2.3).

2.3.1 Analyse des contraintes - Cercle de Mohr

Une discussion détaillée des concepts relatifs au cercle de Mohr sont présentés à
l’annexe 1.

2.3.2 Cheminement des contraintes

Utilité : sert à représenter plusieurs états de contraintes pour un même élément de sol.

L’état de contraintes est représenté pour unpoint dont les coordonnées sont:

σ1 + σ3 σ1' + σ3'
p= ; p' =
2 2

σ1 + σ 3 σ1' + σ '3
q= ± =±
2 2

Des représentations graphiques du point (p,q) sont montrées à la figure 2.5.

Aux exemples 7 et 8, des cheminements de contraintes sont tracés à partir de données


d’essais triaxiaux.

2.3.3 Principes de contraintes effectives

La contrainte effective ou intergranulaire est donnée par l’équation suivante:

σ’ = σ - u (2. 6)

où σ = contrainte normale totale (F / L2 )


σ’ = contrainte normale effective (F / L2
)
u = pression interstitielle (F / L2 )

Les exemples 9 et 10 présentent des cas d’application du principe des contraintes


effectives.

2.16
σ 1'

τ (ou q) σ'3
x
(p,q)
q
σ'3 σ 1'
σ’ (ou p’)

p’

a) σ1' est vertical (compression)

σ'3
τ (ou q)
σ1'
x

σ'3 σ1'
σ’ (ou p’)
-q

(p’,-q)
p’

b) σ1' est horizontal (extension)

Figure 2.5 - Représentation graphique du point (p,q) ,


cheminement des containtes

2.17
Exemple 7 : Tracer le cheminement de contraintes pour un essai en
compression triaxiale d’après les données suivantes:

a) Etat initial : σ1' = σ'3 = 20 kPa


b) Premier chargement vertical, ∆ σ'v = +5 kPa
c) Deuxième chargement vertical, ∆ σ'v = +5 kPa
.
(σ1' + σ3' ) (σ1' − σ3' )
Solution: sachant que p' = et q = ±
2 2

a) p' = 20 kPa et q=0

(20 + 5) + 20 (20 + 5) − 20
b) p' = = 22,5 kPa q= = 2,5 kPa
2 2

(20 + 10) + 20 (20 + 10) − 20


c) p' = = 25 kPa q= = 5 kPa
2 2

Le cheminement de contraintes est présenté à la figure ci-dessous.

+5

20 +5 +5
20 20
20 20 20 20
20 20
20 25 30
(a) (b) (c)

(c) (25 , 5)

(b) (22,5 , 2,5)


o
(20 , 0) (a) 45
p'
20 25 30

Figure 2.6 - Chargement vertical ∆


( σ v positif)

2.18
Exemple 8: Tracer le cheminement de contraintes pour un essai en extension
triaxiale d’après les données suivantes:

a) Etat initial : σ1' = σ'3 = 20 kPa


b) Premier déchargement vertical, ∆ σ'v = -5 kPa
c) Deuxième déchargement vertical, ∆ σ'v = -5 kPa

(σ1' + σ'3 ) (σ1' − σ'3 )


Solution: sachant que p' = et q = ±
2 2

a) p' = 20 kPa et q= 0

( 20 − 5) + 20
b) p' = = 17,5 kPa
2
− (20 − 15)
et q= = -2,5 kPa
2

(20 − 10) + 20 − (20 − 10)


c) p' = = 15 kPa q= = - 5 kPa
2 2

Le cheminement de contraintes est présenté à la figure ci-dessous.


Note: q est négatif parce queσ1 est horizontal
-5

20 -5 -5
20
20
20 20
20 20
20 20
20 15 10
(a) (b) (c)

(20 , 0)
(a) p'
10 15 45
o
20
(b) (17,5 , - 2,5)

(c) (15 , -5)

Figure 2.7 - Déchargement vertical ∆


( σ v négatif)

2.19
Exemple 9: Soit le profil de sol montré or le figure ci-dessous, calculer la contrainte
effective du sol au point A pour les trois conditions suivantes :

a) s’il n’y a pas de nappe phréatique


b) si la nappe est à 5 m de profondeur
c) si la nappe phréatique est en surface

SURFACE

Sable
5m γ t = 20,0 kN / m3

H =10 m
hp

Figure 2.8

Solution: a) s’il n’y a pas de nappe, la contrainte effective sera égale à la


contrainte totale.

σ'vA = σvA = γ tot ⋅ H = 20 kN/m3 x 10 m = 200 kPa

b) si la nappe phréatique est à 5 m de profondeur

hp = 10 - 5 = 5 m
u = γ w ⋅ h p = 10 kN/m3 x 5 m = 50 kPa
σ'vA = σvA - u = 200 kPa - 50 kPa = 150 kPa

c) si la nappe phréatique est en surface

hp = 10 m
u = γ w ⋅ h p = 10 kN/m3 x 10 m = 100 kPa
σ'vA = σvA - u = 200 kPa - 100 kPa = 100 kPa

Note : σ'vA = ( γ ⋅ H) − ( γ w ⋅ H) = γ ' ⋅ H


où γ’ est le poids volumique déjaugé du sol

2.20
Exemple 10: Pour le profil de sol présenté à la figure 2.9a, mettre en graphique les
contraintes verticales totale ( σvo ) et effective (σ'vo ) en fonction de la
profondeur.

. .. .
. .. ......... .. SABLE γ hum = 19 kN / m3 1m
. ..
. γ sat = 21 kN / m 3
h p= 1 m 1m
1m
ARGILE γ sat = 16,7 kN / m3

h p = 10 m
10 m

ROC

Figure 2.9 (a) - Profil de sol et propriétés

Solution: Le graphique de σvo et σ'vo en fonction de la profondeur est montrée à la


figure 2.9b.
Contraintes (

σ' et σ , kPa)
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
0 exemple :

2 à 2 m de :
σvo = σvo − u
'

[(19x 1)+ (21x 1)]− [10x 1]


4
σvo =
'

σvo = 40 − 10 = 30 kPa
6 '

8
σ'
10
Profondeur (m) σ '
vo
12 exemple :
à 14 m de profondeur:
14 σ' = σ - u
vo vo

σvo = [(19 x 1) + (21 x 1) + (16,7 x 11)] - [10 x 10]


'

σvo = (19 + 21 + 183,7) + (100) = 123,7 kPa


'

Figure 2.9 (b) - σ vo et σ'vo en fonction de la profondeur

2.21
2.3.4 Critères de rupture pour les sols et résistance au cisaillement

EQUATION DE COULOMB : Se référer aux figures 2.10 à 2.14. L’équation générale


de Coulomb s’écrit comme suit:

S= τ f = c' + σ'N tan φ ' (2.7)

où S = résistance au cisaillement
τf = contrainte de cisaillement à la rupture
c’ = cohésion
σ'N = contrainte normale au plan de rupture
φ’ = angle de friction interne

Représentation graphique du critère de Mohr-Coulomb (figure 2.14).

φ’ ] définit
Le point de tangence du cercle de Mohr avec l’enveloppe [c’,
les conditions de contrainte à la rupture.

Il est possible de distinguer une enveloppe de rupture en termes de


contraintes totales ( φ tot o u φ c u ) (figure 2.15).

RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT DES SABLES

1. Critère de rupture:

τf = σ'N tan φ’ (2.8)

2. Principaux facteurs intervenant dans la résistance au cisaillement des sables:

Indice des vides / compacité relative

Forme des particules / rugosité

Degré de surconsolidation

Conditions de déformation

Cheminements de contraintes

3. On peut avoir une résistance non-drainée dans un sable (voir figure 2.15).

2.22
N
Surface = A F

R N r
φ φ σN

F τ
Forces Contraintes

Figure 2.10 - Frottement sur un plan horizontal

σN = N/A

τ = F/A

Echantillon
de sol

Figure 2.11 - Essai de cisaillement direct

2.23
τ σ'N = cte
kPa

τmax (ou τff )

γ (%)
0

∆V (%)
Contractance
V

Figure 2.12 - Relation contrainte - déformation pour un sable


de faible compacité

τ
φ '= angle de friction
interne du sol

τ max (ou τ rupture )

σ'ff (ou σ'N à la rupture)


σ' , σ

Figure 2.13 - Enveloppe de rupture ou ligne intrinsèque du sol


(sol pulvérulent, c’ = 0)

2.24
τ
Enveloppe de Mohr-Coulomb

τα φ'

c'
σ1f
'
'
σ3f
σ, σ'
'
σNα

Figure 2.14 - Enveloppe de rupture et contraintes principales


(sol cohésif, c’ > 0)

τ
φ’

φ tot (ou φ cu )

σ, σ’
σ'3f σff σ1f σff
σ1f
'
'
σ3f
∆u f

Figure 2.15

2.25
RÉSISTANCE AU CISAILLEMENT DES ARGILES

1. Critère de rupture:

τf = c’ + σ’N tan φ’ contraintes effectives (2.9)

τf = ccu + σN tan φcu contraintes totales (2.10)

2. Principaux facteurs intervenant dans la résistance au cisaillement des argiles:

Minéralogie / forme des particules

Histoire des contraintes (σ’p )


⇒ argile normalement consolidéevs argile surconsolidée

Taux de déformation

Un graphique montrant la relation entre φ’ et les contraintes principales à la rupture est


présenté à la figure 2.16. Les équations reliées à ces relations sont:

 1 + sin φ '  ' 1 + sin φ


'

σ1' f = σ'3f   + 2 c
 1 − sin φ  1 − sin φ '
'

 1 − sin φ '  ' 1 − sin φ


'

σ = σ 
' '
'  − 2c
 1 + sin φ  1 + sin φ '
3f 1f

L’exemple 11 explique de façon détaillée l’exploitation des résultats d’un essai triaxial
CIU effectuée sur une argile normalement consolidée afin d’obtenir les paramètres de
résistance (φ’).

2.26
 o φ'  θ
α =  45 +  = f
σ1f'  2 2
Plan de rupture
τ
σ'3f σ'3f

φ'
σ1f'

(σ′1 − σ′3 )
qf =
2
τ 'ff

φ' 2θf = 90o + φ′

φ ' c' α s

σ3f σ'ff σ1f'


'
σ′
c' cot φ '
(σ′1 + σ′3 ) f
2

Figure 2.16
Exemple 11 : Les résultats d’un essai triaxial effectué sur une argile normalement
consolidée sont présentés sur la figure ci-dessous.
Déterminer a) Cheminements en contraintes totales et effectives
b) Paramètres de Mohr-Coulomb
c) Rapport cu /σ’vo

(σ1 − σ3) 120

kPa u
100

80
(σ1 − σ3)

60

40
σ'3c = 150kPa
20 σ1' c = 150kPa

0
0 1 2 3 4 5
ε (%)

Figure 2.17

Solution : Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous


.

Tableau 2.4

σ1 + σ3 σ1 − σ3 σ1' + σ'3 σ1' − σ'3


p= q= p' = q' =
σ1 − σ3 σ3 u ε σ1 σ1’ σ3’ 2 2 2 2

0 150 0 0,0 150 150 150 150,0 0 ,0 150,0 0


49 150 35 0,25 199 164 115 174,5 24,5 139,5 24,5
60 150 45 0,35 210 165 105 180,0 30 ,0 135,0 30,0
73 150 57 0,50 223 166 93 186,5 36,5 129,5 36,5
86 150 72 0,75 236 164 78 193,0 43,0 121,0 43,0
94 150 80 1,0 244 164 70 197,0 47,0 117,0 47,0
98 150 88 1,25 248 160 62 199,0 49,0 111,0 49,0
96 150 92 1,50 246 154 58 198,0 48,0 106,0 48,0
89 150 97 2,0 239 142 53 194,5 44,5 97,5 44,5
85 150 99 2,50 235 136 51 192,5 42,5 93,5 42,5
80 150 100,5 3,0 230 129,5 49,5 190,0 40,0 89,5 40,0
79,5 150 101 3,50 229,5 128,5 49 189,75 39,75 88,75 39,75

2. 28
Exemple 11 (suite)
a) Les cheminements de contraintes effective (trait plein) et totale (trait
pointillé) sont tracés sur la figure ci-dessous.

100

q contraintes contraintes
effectives totales
50

0
0 50 100 150 200
p'

Figure 2.18

b) Les paramètres de Mohr-Coulomb sont les suivants:

q 'f 49
tan β ' = ' = = 0,44 ⇒ β ' = 23,82 o
pf 111

qf 49
tan β cu = = = 0,246 ⇒ β cu = 13,82 o
pf 199

tan β' = sin φ ' = 0,44 ⇒ φ' = 26,1o

tan β cu = sin φ cu = 0,246 ⇒ φ cu = 14,24 o

2. 29
Exemple 11 (suite)

Les paramètres sont montrés sur la figure ci-dessous. Dans ce cas-ci, on


fait l’hypothèse que c’ = 0 kPa..

100

q
Ligne Kf β ' = 23,82 o

50
β ' = 13,82 o

0
0 50 100 150 200
p'

Figure 2.18

c) Le rapport entre cu / σ’vc est de 0,33.

(σ1 − σ3 ) f
cu = = q f = 49 kPa
2

cu 49
= = 0,33
σ'vc 150

2. 30
2.4 RECONNAISSANCE DES SOLS ET MESURE DES PARAMÈTRES

2.4.1 Introduction

La reconnaissance des sols joue un rôle critique dans la planification des projets de génie
civil et la sélection et le dimensionnement des systèmes de fondations. Elle fournit
également des données essentielles sur la prévision des conditions d'exécution des travaux
ainsi que sur l'identification et la solution des problèmes environnementaux potentiels.

Les données obtenues lors de la campagne de reconnaissance des sols sont généralement
présentées et analysées dans le "rapport d'étude géotechnique". Ce rapport contient
également les recommandations formulées pour le choix du système de fondation et les
capacités portantes à utiliser pour les calculs.

L'objectif général de la campagne de reconnaissance des sols est la caractérisation du site


en termes géologiques, hydrogéologiques et géotechniques. Plus spécifiquement, cette
campagne devra permettre de:

a. définir de façon convenable la stratigraphie des dépôts (i.e. nature, épaisseur et


distribution latérale des couches de sol et roche à l'intérieur de la zone d'influence
de la construction),

b. définir lerégime d'écoulementde l'eau souterraine:

profondeur de la nappe phréatique,


fluctuations saisonnières de la nappe,
direction de l'écoulement.

c. prélever des échantillons de sol et de roche:

identification (chantier, labo.),


classification (ASTM, unifiée, etc.),
mesure de certains paramètres physiques et mécaniques.

d. réaliser des essais in-situ: profilage vertical et longitudinal de certaines propriétés


physiques (densité, etc.) et mécaniques (c u, etc).

2.4.2 Méthodologie

On peut définir 2 grandes étapes dans la reconnaissance d'un site:

a. Reconnaissance de base ou préliminaire

b. Exploration principale

2. 31
L'ampleur et l'importance des moyens d'investigations mis en oeuvre dépendent
évidemment de l'ouvrage à construire.

a. Reconnaissance de base

Étude des éléments du projet:


- type de structure (acier/béton),
- importance des charges (transitoires/mortes),
- utilisation du bâtiment fini, etc.

Étude visuelle du site et des ouvrages voisins:


- photographies du site et des bâtiments voisins,
- comportement et plans des autres bâtiments,
- influence de la construction sur les autres bâtiments.

Cartes topographiques

Cartes géologiques

Cartes des dépôts superficiels; cartes géotechniques

Photographies aériennes

Banque de données géotechniques du ministère des Transports du


Québec (M.T.Q. - Service sols et chaussées).

Notes:

1. Pour des projets d'envergure, il peut être utile de rassembler et de


synthétiser l'information géologique et géotechnique sous forme de "carte
géotechnique" ou "plan géologique des conditions de surface".

2. Les cartes géologiques ne donnent que peu d'information sur les dépôts de
surface; elles donnent généralement la position des affleurements rocheux
ainsi qu'une interprétation structurale du massif rocheux.

3. Des cartes géotechniques ont été préparées pour quelques régions du


Québec: ==> consulter le Ministère Énergie et Ressources du Québec.

b. Exploration principale

Elle doit être organisée de façon à fournir toutes les informations requises sur la
nature et les propriétés des sols du site final retenu par le propriétaire. Les moyens
techniques disponibles pour l'ingénieur du projet se divisent en 3 grandes
catégories:

2. 32
1. Le forage;

2. Le prélèvement d'échantillons parcarottage;

3. La mesure de certaines propriétés du sol parsondage.

Les méthodes de forage, carottage et sondage dans les sols seront brièvement
revues dans les pages qui suivent.

Les moyens actuels d'étude sont très variés, de sorte que l'absence de
reconnaissance géotechnique n'est plus acceptable de nos jours. D'ailleurs, le Code
National du Bâtiment impose l'exécution d'une telle étude.

L'étendue de la reconnaissance dépendra de la difficulté et de l'hétérogénéité du


site, de la nature de l'ouvrage à construire et de son importance.

Les contraintes économiques ne permettent pas toujours un grand nombre de


sondages. Cependant, il ne faut jamais se contenter d'un sondage isolé, et risquer
de projeter la construction sur la base d'une anomalie. En règle générale, 3
sondages constituent un minimum.

Le tableau 2.5 qui suit est donné à titre indicatif.

Tableau 2.5
Nombre de sondages souhaitables
(Sowers & Sowers 1970)

Distance entre les sondages (m)


Projet Stratification Nombre minimum de
forages/structure
Uniforme Moyenne Erratique
Édifice à plusieurs étages 45 30 15

Immeuble de 1 ou 2 étages 60 30 15

Piliers de pont, culées, tours de 1 - 2 par unité de fondation


transmission

Autoroute 250 150 30

Bancs d'emprunt 250-150 150-60 30-15

2. 33
La profondeur des sondages doit être telle que toutes les couches qui peuvent être
influencées par la mise en charge du terrain puissent être étudiées. En règle
générale, la profondeur minimale des sondages sera:

- une profondeur équivalente à 4 fois la largeur probable des fondations


avec un minimum de 6 m;

- pour un radier ou un ensemble de fondations dont les effets se


superposent, 1,5 fois la largeur de la construction;

- le socle rocheux sera foré sur au moins 3 m.

Il y a évidemment des cas particuliers, par exemple:

- on traversera toujours complètement une couche de remblai pour détecter


la présence possible de matériaux impropres;

- lorsque l'on rencontre une couche de sol argileux comp ressible, il faut
souvent la traverser complètement pour pouvoir effectuer convenablement
les calculs des tassements.

2.4.3 Méthodes de forage dans les sols

Les principales méthodes de forage utilisées en exploration géotechnique sont:

puits,
tranchées,
tarières manuelles et mécanisées,
forage par battage et lavage,
forage par percussion,
forage par rotation,
forage par échantillonnage continu (discuté à la section 2.4.5).

a. Puits / tranchées:

- excavé à la pelle mécanique,

- profondeur limitée par la capacité de l'excavatrice,

- sert surtout à l'observation visuelle des terrains: nature des sols,


stratification, etc.,

2. 34
- applicable dans tous les sols, sauf les sols pulvérulents sous la nappe
phréatique,

- très utilisé pour la caractérisation géoenvironnementale d'un site.

b. Tarière manuelle ou mécanisée:(figure 2.20)

- diamètre variable,

- profondeur max. = 6-8 m, (manuelle),

- permet de prélever des échantillons remaniés,

- rapide et économique,

- peut être installée sur une machine de forage, ce qui assure les fonctions
de rotation, avance et guidage,

- tarière continue (jusqu'à une prof. = 100 m),

- tarière creuse.

c. Forage par battage et lavage: (figure 2.21)

C'est le moyen usuel de forage dans les sols. Un forage est un trou cylindrique de
faible diamètre (< 6 po.), vertical ou incliné pratiqué dans le sol depuis la surface.
Cette méthode de forage consiste à enfoncer un tubage dans le sol par battage et
lavage. Le tubage sert à maintenir le forage ouvert sur toute sa hauteur. La
technique par battage et lavage comprend les étapes suivantes:

- battage du tubage sur une longueur variable (2,5 pieds, jusqu'à une
profondeur de 15-20 pieds; aux 5 pieds par la suite),

- lavage du matériau à l'intérieur du tubage (on peut tenter une identification


des sédiments transportés par l'eau de lavage),

- prélèvement d'un échantillon (carottage) ou exécution d'un essai en place


(sondage).

2. 35
Figure 2.20 - Méthode de forage par tarière (ASTM D 4700-91 : Standard guide for
sampling from the vadose zone)

Figure 2 .21 - Méthode de forage par battage et lavage

Figure 2.22 - Méthode de forage aux diamants

Figure 2.23 - Équipement de battage à la cuillère fendue

Figure 2.24 - Tube à paroi mince (échantillonnage dans l’argile)

Figure 2.25 - Carottier à piston stationnaire

Figure 2.26 - Carottier fendu utilisé pour l’essai de pénétration standard

Figure 2.27 - Essai de pénétration dynamique

Figure 2.28 - Pénétromètre statique

Figure 2.29 - Essai pressiométrique

Figure 2.30 - Essai au scissomètre (Vane shear test)

Figure 2.34 - Forage géotechnique

Note: Ces figures vous seront distribuées en classe

2. 36
d. Forage par percussion:

Un forage par percussion et rotation est semblable au forage par battage sauf que
le sol ou le roc est brisé par martelage pneumatique rapide. Les débris en fonds de
forage sont remontés par air comprimé, eau ou boue. Différents types de trépan
sont utilisés.

e. Forage par rotation: (figure 2.22)

- 2 méthodes pour broyer la roche:


. broyage: "tricone bit"
. usure: couronne aux diamants

- Un forage au diamant permet le carottage et consiste à enfoncer, par


rotation, une couronne au diamant. La force verticale au carottier est
transmise par le train de tiges. Un carottier au diamant se compose de 2
parties principales: le tube qui reçoit la carotte et l'outil diamanté qui taille
la roche.

2.4.4 Méthodes de carottage (prélèvement d'échantillons)

a. Carottier fendu (figure 2.23)

Le carottier le plus fréquemment utilisé est le carottier fendu ("split spoon"). Cet
outil permet non seulement de prélever une carotte de sol, mais fournit également,
par sa résistance à la pénétration, un indice sur la compacité du sol. Cet essai de
pénétration a été normalisé par l'ASTM; on parle de l'essai de pénétration standard
(SPT) et l'indice fourni est désigné par N.

À cause de l'épaisseur de sa paroi, le carottier fendu provoque un remaniement


important de la structure du sol prélevé, rendant impossible la détermination de ses
propriétés mécaniques en laboratoire. Cependant, comme il est très difficile et
onéreux de prélever des échantillons relativement intacts de matériaux granulaires,
on a conservé jusqu'à ce jour l'utilisation du carottier fendu dans ces dépôts. Par
conséquent, de façon courante, un estimé de la résistance des matériaux
granulaires se fait à partir de l'indice de pénétration standard, N. Note: tel
qu'indiqué à la figure 2.23, un facteur de correction pour les contraintes
effectives doit être appliqué à l'indice N.

b. Tube à paroi mince ("Shelby tube")(figure 2.24)

Pour récupérer des échantillons aussi peu remaniés que possible, on utilise des
tubes d'acier à paroi mince ("tubes Shelby") munis d'une trousse coupante, dont
l'ouverture est légèrement plus petite que le diamètre du fut. Le diamètre le plus

2. 37
courant est 73 mm (2 7/8"). Le tube est simplement fixé à une tête munie d'une
soupape à bille.

c. Carottier à piston stationnaire (voir figure 2.25)

2.4.5 Sondages dans les sols

a. Carottier fendu (figure 2.26)

Cet essai est sujet à des limitations importantes, par exemple:


- remaniement du sol et état de boulance au fond du forage;
- présence de graviers ou de cailloux qui gênent l'avancement ⇒
surestimation de l'indice de pénétration standard (indice N).
- ne pas utiliser l'indice "N" pour estimer la résistance au cisaillement non
drainé Cu de l'argile; les corrélations publiées ne sont en général pas
valables dans les argiles sensibles très répandues au Québec.

b. Pénétromètre dynamique (figure 2.27)

Cet essai est similaire au SPT quant à la méthode d'enfoncement, sauf que l'on
enfonce une pointe conique fixée à l'extrémité du train de tige.

Avantage: permet une mesure continue, rapide, économique.

Désavantage: ne permet pas de récupérer des échantillons, il doit donc être


effectué en parallèle avec au moins un forage avec échantillonnage.

Des corrélations ont été développées pour convertir l'indice de pénétration


dynamique au cône en indice de pénétration standard. Celles-ci sont cependant
hasardeuses.Il est donc difficile d'estimer les propriétés mécaniques du sol à partir
de cet essai, à moins de faire un nombre important de sondages, et de les comparer
avec les indices de pénétration standard obtenus dans les mêmes couches.

c. Pénétromètre statique (figure 2.28)

d. Pressiomètre (figure 2.29)

Cet essai consiste à imposer au sol une déformation latérale au moyen d'une sonde
enfoncée dans une carotte cylindrique, soit le trou de forage. Cette sonde munie
d'une gaine en caoutchouc sera dilatée graduellement par l'application d'une
pression d'air et de liquide. On mesure ainsi:
- le module de déformation ou module pressiométrique pE,
- la pression limite Pl correspond à un état de rupture du sol,

2. 38
- la pression limite servira à évaluer la capacité portante à la rupture du sol
ou du roc de fondation,
- le module pressiométrique permettra de faire le calcul de la déformation
ou du tassement des fondations,
- cet essai permet entre autres, l'évaluation des capacités portantes élevées
dans les sols très denses ou consolidés, alors que l'essai de pénétration
standard n'est pas applicable.

Cet essai très répandu en Europe est peu utilisé au Québec et en Amérique. Il est
quand même très utile dans des applications particulières (ex: roches tendres, pour
mesurer la résistance des pieux aux efforts latéraux). La principale difficulté est de
réaliser un avant-trou de bonne qualité.

e. Scissomètre (figure 2.30)

Scissomètre de terrain ("in-situ"): Cet appareil développé dans les pays


scandinaves est constitué de 4 plaques soudées en croix enfoncées dans le sol
intact, puis soumis à un moment de torsion jusqu'à ce que le sol cisaille suivant un
cylindre. Cet essai permet une mesure en place de la résistance au cisaillement non
chaîné. Il devrait toujours être réalisé pour une reconnaissance lorsque l'on est en
présence d'argile faiblement surconsolidée.

f. Essais hydrauliques

Essai de perméabilité dans un forage: Ces essais permettent de mesurer la


perméabilité "k" in-situ, à différents niveaux, dans les couches de sol traversé par le
forage. On distingue trois types d'essais:

1) Essai en bout de tubage:

Détermination de la perméabilité "k" du matériau situé immédiatement sous


le "sabot de battage" (l'extrémité inférieure du tubage) une fois que le
tubage a été bien nettoyé.

2) Essai LEFRANC:

Cet essai consiste à déterminer le coefficient "k" de perméabilité du


matériau autour d'une poche perméable (la "lanterne") de dimensions
connues qui a été formée sous le sabot de battage.

3) Essai dans un piézomètre:

Le principe de cet essai est le même que l'essai Lefranc. La lanterne est
remplacée par le filtre de sable entourant un piézomètre installé dans le
forage.

2. 39
∆h ∆h
Surface du sol

hw hw

D D
Tubage Tubage

Lanterne

Roc Roc

1) Essai en bout de tubage 2) Essai Lefranc

Figure 2.31

Pour la procédure de réalisation de ces essais, voir le manuel de


l'inspecteur d'Hydro-Québec.

4) Essais d'eau sous pression dans le roc (essai Lugeon)

Permet de mesurer l'absorption d'eau par les fissures du massif rocheux.


On injecte de l'eau sous pression dans un forage, dans une tranche
délimitée par 1 ou 2 obturateurs. Ce dernier est un cylindre de
caoutchouc gonflé contre les parois du forage.

C'est une mesure qualitative que l'on ne peut pas utiliser au même titre
qu'un essai de perméabilité.

5) Détermination du niveau de la nappe phréatique

En cours de forage, certaines observations peuvent donner des indications


sur les niveaux de l'eau souterraine.

Ex.: perte ou remontée soudaine d'eau dans le forage. Niveau d'eau


mesuré dans le tubage après stabilisation (généralement le matin
avant le début des opérations).
près l'exécution du forage, on laisse en place un tube d'observation pour
mesurer le niveau de la nappe phréatique. On peut aussi installer un
piézomètre.

Tube d'observation: laisse pénétrer l'eau sur toute sa longueur (se


stabilise rapidement):

Surface du sol

Bouchon en surface

Tube percé, PVC, φ ≅ 15 cm

Remplissage

Trou de forage
(souvent laissé ouvert)

Figure 2.32

Piézomètre: Constitué d'une partie crépinée assez courte ( ≈ 1 m) isolée


par un bouchon en haut et en bas. C'est une mesure "ponctuelle" du
niveau piézométrique qui correspond au centre de la crépine.

Surface du sol
Bouchon en surface

Remplissage

Bouchon d'argile
Pierre poreuseou tube crépinée

Filtre

Figure 2.33

2.41
2.5 INTERPRÉTATION DES RAPPORTS D'ÉTUDES GÉOTECHNIQUES
(selon Canadian Foundation Engineering Manual)
Texte:

références concernant la demande de reconnaissance,


buts de la reconnaissance,
méthodes utilisées,
structure(s) envisagée(s) sur le site,
description géologique,
topographie des lieux, végétation et autres caractéristiques de la surface du terrain,
profil du sol et propriétés,
observation de l'eau souterraine,
structures voisines existantes,
études de fondations et variantes,
recommandations concernant l'instrumentation sur le site et son suivi,
recommandations concernant les méthodes de construction, si nécessaire,
recommandations concernant l'organi sation du chantier,
conclusions et recommandations,
limitations de la reconnaissance.

Préparations graphiques:

carte indiquant l'emplacement du site,


plan détaillé du site montrant les limites et les élévations, la position des structures
proposées, les forages, les structures adjacentes et les éléments importants,
journal des forages, incluant les renseignements pertinents sur le sol, le roc et l'eau
souterraine,
profils statigraphiques et géotechniques,
profils de l'eau souterraine,
résultats de laboratoire et
présentations graphiques spéciales.

Les termes standardisés sont utilisés pour la description des échantillons.

Description

Une description du sol est donnée dans cette colonne, en utilisant les termes
géotechniques standards. La consistance des sols cohérents et la densité relative des sols
granulaires sont données dans les termes suivants:

2.42
Résistance au Résistance à la Pénétration
Cisaillement non Standard
Drainée
Consistance kPa lbs/pi2 Densité relative Coups/0.30 m ou
Coups/pied
Très molle 0 à 12 0 à 250 Très lâche 0à4
Molle 12 à 25 250 à 500 Lâche 4 à 10
Moyenne 25 à 50 500 à 1000 Compact 10 à 30
Raide 50 à 100 1000 à 2000 Dense 30 à 50
Très raide 100 à 200 2000 à 4000 Très dense plus de 50
Dure plus de 200 plus de 4000

La terminologie utilisée pour la description des couches de sols est basée sur les
proportions des différentes particules comme suite:

Traces ou quelques moins de 10%


Un peu 10 à 20%
Adjectif (par exemple silteux ou sableux) 20 à 35%
Et (par exemple sableet gravier) 35 à 50%

La classification des couches de sols est basée sur la répartition de la taille des particules
donnée ci-dessous: *

Argile inférieur à 0.002 mm ---


Silt de 0.002 à 0.075 mm (0.002 mm au tamis #200)
Sable de 0.075 à 4.75 mm (du tamis #200 au tamis #4)
Gravier de 4.75 à 75 mm (du tamis #4 au tamis 3 po)
Cailloux de 75 à 200 mm (3 po à 8 po)
Blocs supérieur à 200 mm (plus de 8 po)

2.43
CHAPITRE 3
CONTRÔLE DE L’EAU SOUTERRAINE

3.0 CONTRÔLE DE L’EAU SOUTERRAINE

3.1 PROBLÉMATIQUES ET OBJECTIFS SPÉCIFIQUES

Les dépôts naturels de sol, tels qu'ils existent naturellement, incluent non seulement les
grains minéraux mais également de l'eau interstitielle;

Lorsque tous les pores du sol sont saturés et que les forces de gravité s'exercent de
façon prépondérante, nous nous trouvons dans la nappe d'eau souterraine ou nappe
phréatique;

On sait par la mécanique des fluides ou par intuition, que l'écoulement de l'eau prend
place chaque fois que la hauteur d'eau varie d'un endroit à l'autre de la substance. Or,
ce mouvement de l'eau souterraine affecte les propriétés et le comportement du sol de
même que les opérations de construction ou de réalisation sur le chantier;

Comme la nappe phréatique se rencontre sur pratiquement tous les chantiers de


construction au Québec et en Amérique du Nord, les gens de l'industrie ont jugé qu'une
bonne compréhension des principes et des effets de l'eau souterraine est essentielle;

À la fin de ce chapitre, l'étudiant devra:

comprendre les principales notions de base en hydrogéologie;

être capable de calculer les pressions hydrauliques et les débits d'infiltration;

être capable d'analyser l'impact de l'écoulement de l'eau souterraine sur les contraintes
effectives;

être capable d'évaluer et de prévoir les instabilités dues aux forces d'écoulement
(boulance, soulèvement en masse, "piping" (érosion interne));

connaître les méthodes de drainage et d'assèchement d'une excavation.

3. 1
3.2 NOTIONS D’HYDROGÉOLOGIE - L’EAU DANS LE SOL

3.2.1 Types d'eau dans le sol

EAU DE CONSTITUTION - Eau qui fait partie de la composition chimique des minéraux
(ex: micas).

EAU DE RÉTENTION - Eau maintenue dans les vides d'un milieu poreux saturé ou non-
saturé par des liaisons physiques et qui n'est pas mobilisable par gravité. On distingue:

⇒ l'eau adsorbée: couche très mince (0,1 µ) attirée par attraction moléculaire.
Elle se retrouve dans les argiles et les silts fins.

⇒ l'eau pelliculaire: eau qui forme une pellicule à la surface des grains d'un milieu
poreux (1 µ). Éventuellement mobilisable par les plantes:

- argiles = 40-45%
- sables fins = 15-18%
- sables moyens = 0,5-3%

⇒ l'eau capillaire: dans les pores d'une roche - ou d’un sol. Phénomène de tension
superficielle. Elle peut être suspendue à partir de la surface du
sol ou supportée par la nappe phréatique. On l’appelle alors
frange capillaire.

EAU GRAVITAIRE - Eau souterraine sur laquelle s'exerce les forces de gravité de façon
prépondérante. C’est le domaine de la nappe phréatique.

La figure 3.1 présente de façon schématique les principaux types d’eau souterraine dans un
profil de sol.

Surface du sol
"Soil water" = 1 - 3 m Zone d'évapo-
transpiration
Zone non- Zone de
Zone Eau + air
saturée transmission
vadose

Frange capillaire Surface libre

Eau gravitaire Nappe phréatique


Zone Eau
saturée

Figure 3.1 Eau souterraine dans un profil de sol

3. 2
3.2.2 Définitions - terminologie

NAPPE D'EAU SOUTERRAINE - Ensemble des eaux comprises dans la zone saturée d'un
aquifère dont toutes les parties sont en liaison hydraulique.

SURFACE LIBRE - ("WATER TABLE") - Surface isobare = lien des points d'une nappe
où la pression de l'eau est égale à la pression atmosphérique.

SURFACE PIÉZOMÉTRIQUE - Lieu des niveaux piézométriques.


- Surface idéale qui représente la distribution des charges
hydrauliques d'une nappe. Ex.: la surface
piézométrique = surface libre

NAPPE LIBRE ("UNCONFINED AQUIFER") - Nappe à surface libre comprise dans un


aquifère qui comporte une zone non-saturée, de caractéristiques semblables à celles de la zone
non-saturée, et une zone de fluctuations.

Exemple:

Sable, k 1
k1 = k2
Sable, k2

Figure 3.2 - Exemple d’une nappe libre

NAPPE CAPTIVE ("CONFINED AQUIFER") - Nappe ou partie de la nappe soumise en


tous points à une pression d'eau est supérieure à la pression atmosphérique, dont la surface
piézométrique d’une nappe captive est plus élevée que le toit de l'aquifère qui possède une
couverture moins perméable.

Exemple:

Sable / Gravier
( k↑)
Silt / Argile ( k↓)

Sable / Gravier
Nappe captive ( k↑)

Figure 3.3 - Exemple d’une nappe captive

3. 3
Exemple:

Nappe libre

Surface libre

Perméable
Surface libre
Imperméable

Perméable Surface Surface Surface libre


captive libre
Imperméable

Perméable Surface Surface


captive libre
Imperméable
Surface piézométrique

Figure 3.4 - Exemple de nappes captives dans un talus stratifié

Tableau 3.1
Différences de comportement entre
une nappe libre et une nappe captive

NAPPE LIBRE NAPPE CAPTIVE


1. Régime d'écoulement 2D/3D 1D/2D

2. Recharge à la grandeur de la aux points d'affleurements de la


nappe nappe

3. Hauteur saturée fluctue avec les toujours saturée + hauteur saturée


saisons reste la même

4. Vulnérabilité à la pollution très grande assez faible

3. 4
Tableau 3.2
Définitions des termes reliés à la porosité

Vv
Porosité totale (n) : n =
Vt

Veff
Porosité efficace (neff) : neff = (en anglais "specific yield")
Vt

Veff = volume d’eau (Vw ) mobilisable par gravité (< ou = Vw)

Vr
Capacité de rétention: n r =
Vt

où Vr = Vw non-mobilisable par gravité (= V w - Veff)


n = neff + nr

DESSIN FAIT EN CLASSE

. Sable uniforme . Sable non-uniforme


. Porosité élevée . n↓
. Porosité primaire . n primaire

. Grès . Roche consolidée


. n↓ . Porosité moyenne à faible
. n primaire . Porosité secondaire de
diactases et fractures

Note: Dans les calcaires, on peut avoir une porosité secondaire accrue par solution (karstification).

Figure 3.5 - Types de porosité - influence de la granulométrie

Tableau 3.3

3. 5
Valeurs représentatives de n, n eff, nr

MATÉRIAU n neff nr
(%) (%) (%)

. GRAVIER GROSSIER 20-25 17-22 3

. SABLE MOYEN 38-42 26-28 10-16

. SABLE SILTEUX 35-45 11-17 24-28

. ARGILE 30-70 0-3 27-70

. CALCAIRE 1-10 0,5-5 0,5-5

AQUIFÈRE - massif de roches/sols, saturé et perméable, comportant une zone saturée qui
est suffisamment conductrice pour permettre l'écoulement et le captage de l'eau souterraine.
(Ex: sédiments meubles grossiers, sable fin - moyen) ⇒ k > 10-3 cm/s et n grand

AQUICLUDE - massif de roches/sols, saturé et peu perméable, conducteur d'eau souterraine


mais dans lequel le captage de l'eau souterraine dans des conditions économiques n'est pas
appréciable. (Ex. : shales, silts argileux) ⇒ k petit (< 10-6 cm/sec)
et n variable (peut être grand comme dans les
sols argileux)

AQUIFUGE - massif de roches/sols à faible perméabilité qui délimite un aquifère et qui est
improductif en eau. ⇒ k ≈ 0 et porosité (n) très faible

AQUITARD - massif de roches/sols de faible perméabilité (k ≅ 10-5 cm/sec) où le captage de


quantités d'eau appréciable n'est pas possible mais à travers lequel des transferts d'eau
significatifs sont possibles. (Ex.: Mélanges de sédiments meubles - Tills - sable silteux/argileux)

Semi - imperméable

Aquitard

Aquifère

Aquifuge (Roc)

Figure 3.6

3.3 ANALYSE DE L’ÉCOULEMENT

3. 6
3.3.1 Potentiel et charge hydraulique

∆u)
L’écoulement de l’eau souterraine se fait en réponse à un changement de pression ( ou
à une différence d’élévation.

Le mouvement de l’eau souterraine prend la place chaque fois que l’énergie (E) varie dans
le fluide interstitiel.

Ces variations d’énergie donnent naissance à un flux d’énergie, donc à un écoulement


interstitiel.

Chaque élément d’aquifère (figure 3.2) possède un niveau d’énergie qui lui est propre.
Cette énergie se divise en deux composantes:

E = Ep + Ec (3. 1)

où E = Energie totale
Ep = Energie potentielle
Ec = Energie cinétique (≈ 0 dans les sols)

(h - z)
h (élément Sol (aquifère)
d'aquifère) . .
.. .. ... . .
z . . . ..... ......... . ... . .
. .
.

z ré f = 0 . . . . . . . .. . .
Roc

Figure 3.7

L’énergie potentielle se décompose elle-même en énergie de position ou d’élévationpos(E


)
et énergie de compression (E
compr). Ainsi,

E = Epos + Ecompr (3.2)

L’énergie potentielle totale de l’élément d’eau souterraine par unité de poids du fluide est
appelée charge hydraulique (h). Donc, l’équation (3.2) devient

3.7
m ⋅ g ⋅ ( z − zré f) u
E= + (3.3)
mw ⋅ g γw

ou E= h= (z− zré f) +
u
γw
(3.4)

La façon habituelle d’utiliser l’équation (3.4) est :

h = hz + hp (3.5)

où h = charge hydraulique totale (m)


hz = charge d’élévation (m)
hp = charge de pression (= u /γω)

La figure 3.8 illustre l’application de l’équation 3.5 (appelée souvent équation de


Bernoulli) à un fluide hydrostatique.

h p1

1
Elévation

h p2

h
h z1
hp
z
h

2
hz2
Elévation = 0
Z ré f =
Datum Charge

Point Charge Charge Charge


d’élévation de pression totale
1 hz1 hp1 hz1 + hp1 = h
2 hz2 hp2 hz2 + hp2 = h

Figure 3.8 - Application de la loi de Bernoulli à


un fluide hydrostatique
3.3.2 Vitesse d’écoulement et débit de pe rcolation

3.8
En raison de la complexité du milieu poreux, il est nécessaire d’utiliser la méthode
expérimentale pour pouvoir déduire les relations quantitatives gouvernant l’écoulement de
l’eau dans le sol. Le premier à étudier ce problème fut Darcy, en 1855. Un schéma-type
de Darcy est montré à la figure 3.9.

Q in

v é ch A

va ∆h
vd

A'

A - A'

Surface
d'écoulement (A)

Figure 3.9 - Schéma de Darcy

Darcy proposa l’équation suivante:

Q = k⋅i⋅A (3.6)

∆h
ou Q = k⋅ ⋅A (3.7)
L

et Q = débit (L3 / T),


∆h
i = = gradient hydraulique,
L
A = section droite (L2),
k = conductivité hydraulique (L / T)
Une autre forme utile de la loi de Darcy est:

3.9
v = k⋅i = Q/A (3.8)

ou q = k⋅i (3.9)

et q = débit spécifique (L3 / T / L2) = débit total de l’écoulement pour unité de


section droite totale (A)
v = vitesse de Darcy ou vitesse d’écoulement

Les points importants à réaliser sont:

1. La formule de Darcy dépend de 3 catégories de pa


ramètres:

a) paramètres géométriques (A,h,L)


b) paramètres relatifs au fluide (viscosité, etc.)
c) paramètres relatifs au sol

2. Pour l’ingénieur, la loi de Darcy est un outil puissant qui permet le calcul des
quantités suivantes:

a) les quantités d’eau ou débit (si k et i sont connus)


b) la conductivité hydraulique (si v et i sont connus)
c) les charges hydrauliques (si v et k sont connus)

L’exemple 1 présente une application de calcul lors d’un écoulement de l’eau dans le sol.

Comment évaluer k à partir de la courbe granulométrique ?

Une approche possible est laformule de Hazen

k = c ⋅ D10
2
(m / jour) (3.10)

où k = perméabilité du sol (m / jour),


D10 = diamètre des grains de sol correspondant à 10 % passant
(lu sur la courbe granulométrique) (mm),
c = constante empirique
pour le sable propre ⇒ c = 700 - 1000
pour le sable moins propre ⇒ c = 500 - 700

Limites de validité : - 0,1 mm < D10 < 3 mm


D60
- Cu = ≤ 5
D10

3.10
Exemple 1: Pour l’écoulement dans la colonne de sol (a):

a) Tracez les diagrammes de h, hp, et hz en fonction de l’élévation


b) Calculez le débit de Darcy
c) Déterminez les niveaux piézométriques pour chacun des
piézomètres (1), (2) et (3)

Solution:

16

14 14
4m
hp
12 12 hz
piézomètres hp (1)
Elévation (m)

10 (1) 10
Sol h p (1)
8 n = 33 8
(2) h
6 k=0,1 H 6
m/min hp = h− hz
4 (3) 4
hp
2 2
grille -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
0 hz = 0 Charge (m)

(a) (b)
Figure 3.10

a) Les diagrammes de h, hp, et hz en fonction de l’élévation sont montrés à la


figure (b).

On applique l’équation de Bernoulli. Par exemple à z = 12 m , on a :

hz = 12 m
hp = 4 m
h = hz + hp = 16 m

le gradient hydraulique pour la colonne de sol est:

∆h (16 − 0)
i = = = 1,6 (vers le bas)
L (12 − 2)

3.11
Exemple 1 (suite)

b) Débit de Darcy :

Q = k⋅i⋅A
Q = (0,1 m/min) x (1,6) x (4 m x 4 m)
Q = 2,56 m3 / min

Q est le débit total pour une section droite de 4 m x 4 m

c) Utilisons le piézomètre No 3 :

1. La charge d’élévation, hz(3) = z(3) = 4,0 m


2. La charge hydraulique totale, h(3) = i (z - 2) = 1,6 (4 - 2) = 3,2 m
3. La charge de pression, hp(3) : hp(3) = h - hz = 3,2 - 4,0 = - 0,8 m
Le niveau piézométrique est donc de - 0,8 m à une élévation z de 4 m.

3.12
3.3.3 Ecoulement dans un système à n couches superposées

L’exemple 2 illustre l’application de la loi de Darcy à un écoulement vertical dans un système


multi-couches.

3.4 RÉSEAUX D’ÉCOULEMENT

La construction d’un simple réseau d’écoulement pour un système horizontal est montré à la
figure 3.12.

La technique graphique de construction d’un réseau d’écoulement en 2-D est montrée à la


figure 3.13.

L’exemple 3 illustre l’exploitation pratique des résultats provenant d’un réseau d’écoulement.

3.13
Exemple 2 : Soit le profil stratigraphique montré à la figure ci-dessous. Déterminer la
valeur de la contrainte effective verticale (σv' ) aux points A, B, C et D.

24

20
Eau libre A
18
Couche No 1 γ tot (1) = 19 ,0 kN / m3
B k 1 = 1 m / jour
15
Couche No 2 γ tot ( 2 ) = 18,0 kN / m 3

k 2 = 0,33 m / jour

C 10
Couche No 3 γ tot ( 3) = 22 ,0 kN / m3

k 3 = 2 ,0 m / jour

Piézomètre
D (zré f = 0 m)
0
Till

Figure 3.11

Solution : On calcule le rapport L / k pour chacune des couches.

L1 / k1 = 3
L2 / k2 = 15
L3 / k3 = 5
n= 3

et ∑(L / k )
i i = 23
i= 1

3.14
Exemple 2 (suite)

∆htotal = 24 - 20 = 4,0 m
∆h1 = ∆h dans la couche de sol

 L1 / k1   3,0 
∆h1 = ∆ h total ⋅   = 4,0 x  23,0  = 0,52 m
 ∑ ( Li / k i ) 

 L2 / k 2   15,0 
∆h2 = ∆ h total ⋅   = 4,0 x  23,0  = 2,61 m
 ∑ ( Li / k i ) 

 L3 / k 3   5,0 
∆h3 = ∆ h total ⋅   = 4,0 x  23,0  = 0,87 m
 ∑ ( Li / k i ) 

Vérification : ∆htotal = ∆h1 + ∆h2 + ∆h3 = 0,52 + 2,61 + 0,87


= 4,0 m

Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3.4

Point Prof. Elév. hz h hp u σv σ'v


(m) (m) (m) (m) (m) (kPa) (kPa) (kPa)
A 2 18 18 20,0 2,0 20,0 20,0 0
B 5 15 15 20,52 5,52 55,2 77,0 21,8
C 10 10 10 23,13 13,13 131,3 167,0 35,7
D 20 0 0 24,0 24,0 240,3 387,0 147,0

Exemple de calcul au point B :

h = hA + ∆h1 = 20 m + 0,52 m = 20,52 m


hpB = h - hz = 20,52 m - 15 m = 5,52 m
u = γ w ⋅ hp ≈ 10 kN/m3 x 5,52 m = 55,2 kPa
σv = ( γ w ⋅ 2) + ( γ t ⋅ 3) = 77,0 kPa
σ'v = σv − u = 77,0 kPa - 55,2 kPa = 21,8 kPa

3.15
h
Réservoir Ligne de
courant
Déversoir

Réservoir

Filtre-écran Sable Filtre-écran

a) Lignes de courant

Ligne équipotentielle

Réservoir

he = 0
1 2 3 Filtre-écran
Filtre-écran

b) Lignes équipotentielles 1,2 et 3

∆h

h = nd ∆h
Réservoir

n d = nombre de chutes
d'équipotentielle = 9
90 o n f = nombre de canaux
d'écoulement = 4
Ligne Filtre-écran
Filtre-écran
d'équipression

c) Réseau d’écoulement

Figure 3.12 - Exemple de réseau d’écoulement pour


un système unidimensionnel et homogène

3.16
Figure 3.13 - Technique graphique de construction
de réseau d’écoulement

3.17
Exemple 3 : La figure 4 montre un réseau d’écoulement obtenu pour une fondation
homogène et isotrope d’un barrage en béton. Le poids volumique total
du sol de fondation est 22,0 kN/m3 et sa perméabilité est de 0,1 m/jour.
Déterminer:

a) Le débit de percolation par unité de largeur du barrage.


b) La charge de pression au point A
c) La contrainte verticale effective au point B.

Figure 3.14

20 m
Solution: nf = 5; nd = 15; ∆hd = = 1,33 m (par équipotentielle)
15
et H = 20 m (perte de charge totale entre l’aval et l’amont)

nf 5
a) Qw = k ⋅ H ⋅ = 0,1 m/j x 20 m x
nd 15
3
= 0,67 m /jour (par mètre linéaire de barrage)

b) hp--A = ?
 H
hA = 60 -  5 ⋅  = 53,33 m
 nd 
hz-A = 36,0 m
hp-A = hA - hz-A = 53,33 - 36,0 = 17,33 m

c) σ'v − B = ?
 H
hB = 60 -  2 ⋅  = 57,33 m
 nd 
hp-B = hB - hz-B = 57,33 m - 0 = 57,33 m
σ'v − B = σB - u = (22 x 38) + (9,81 x 22) - (9,81 x 57,33)
= 489 kPa

3.18
3.5 BOULANCE ET SOULEVEMENT DE FOND DE FOUILLE

La boulance survient uniquement dans les sols pulvérulents. Les problèmes de soulèvement de
fond de fouille surviennent dans les sols argileux surmontant une couche aquifère en charge
(artésienne).

Le critère de boulance est :


σ’ = 0

Le critère de soulèvement de fond de fouille est :

γ t ⋅ H sol = u

ou σv = u

où Hsol = épaisseur d’argile (au fond de l’excavation)


γt = poids volumique total de l’argile
u = pression interstitielle dans la couche artésienne

L’application de ces 2 critères est illustrée aux exemples 4 et 5.

3.19
Exemple 4 : Soit le profil stratigraphique montré à la figure ci-dessous. Quelle pression
interstitielle faudrait-il mesurer au point A pour qu’il y ait boulance dans la
couche de remblai?

Surface libre
0
Remblai GW γ tot = 22,0 kN / m3 ; k = 4 m / jour
2
A
Silt sableux ML γ tot = 18,0 kN / m3
4
k = 0,4 m / jour
Profondeur (m)

8
B
10
Till SM γ tot = 22,0 kN / m3; k = 1,0 m / jour
12
Roc

Figure 3.15

Solution : La contrainte verticale au point A est :

σvA = γ t ⋅ z = 22 kN/m3 x 2 m = 44 kPa

Le critère de boulance implique σ’ = 0


donc σ - u = 0 ou σ = u

σ = σvA = 44 kPa = uA

uA = 44 kPa est la pression interstitielle requise pour annuler les contraintes


effectives, si u < 44 kPa, il n’y aura pas de boulance.

3.20
Exemple 5 : Une excavation dans l’argile est dessinée de façon schématique sur la figure
ci-dessous, vérifier la stabilité du fond de fouille contre un soulèvement
causé par des surpressions hydrauliques.

24

21
20

Argile H eau

γ t = 17 kN /m 3 2,6 m 17
15
Sable Piézomètre dans la
couche artésienne
D = 15 m de sable

Figure 3.16

a) Le coefficient de sécurité contre le soulèvement est:

γ t ⋅ H sol 17 kN / m3 x 2 m 34
F.S. = = = = 0,68
γ w ⋅ H eau 10 kN / m3 x 5 m 50

∴ Un F.S. < 1,3 implique un fond instable.

b) Le niveau (Heau) requis pour éviter le soulèvement du fond de la fouille


est:

γ t ⋅ H sol
F.S. = 1,30 =
γ w ⋅ H eau

γ t ⋅ H eau 34
∴ Heau = = = 2,6 m (= hp)
(1,3) ⋅ γ w 13

3.21
3.6 CONTROLE DE L’EAU SOUTERRAINE

3.6.1 Méthodes de drainage

Plusieurs systèmes de drainage peuvent être considérés pour drainer une excavation (voir
figure 3.17) :

puits verticaux avec une purge submersible;

drains horizontaux;

fossés, tranchées;

galeries

Les formules de tranchées, de fossés et les puits sont présentées dans les prochaines sections.

Figure 3.17 - Méthode de drainage d’un talus

3.22
3.6.2 Formules de puits

A) Ecoulement artésien vers un puits (cas de nappe captive)

Qw

rw R

dh

Hw

H
h
hw Puits
D

r dr

Figure 3.18

Le puits est alimenté par une source circulaire

a) Débit du puits :

2π k ⋅ D ⋅ ( H − h w )
Qw = (3.11)
ln( R / rw )

b) Charge (h) à une distance r du puits :

Qw r 
h= ⋅ ln   + hw (3.12)
2π k ⋅ D  rw 

c) Rabattement de la surface piézométrique à une distance r du puits :

Qw
( H − h) = ⋅ ln( R / r ) (3.13)
2π k ⋅ D

3.23
B) Ecoulement gravitaire vers un puits (cas de nappe libre)

Nappe phréatique
initiale

Nappe phréatique en
Qw
cours de pompage R

dh

h H

hw
Puits

rw

r dr

Figure 3.19

Le puits gravitaire est alimenté par une source circulaire.

a) Débit du puits :

π k ⋅ ( H 2 − h2w ) π k ⋅ ( h12 − h22 )


Qw = = (3.14)
ln ( R / rw ) ln( R1 / R 2 )

b) Charge h à une distance r du puits :

Qw r
h2 = ⋅ ln   + h2w (3.15)
πk  rw 

c) Rabattement (H-h) à une distance r du puits :

Qw
( H 2 − h2 ) = ⋅ ln( R / r ) (3.16)
πk

L’exemple 6 montre un cas d’assèchement d’un fond d’une fouille par pompage.

3.24
Exemple 6 : Soit l’excavation montrée à la figure ci-dessous.

a) quel débit faut-il pomper (avec un seul puits) pour assécher


l’excavation et quel serait le niveau hw dans le puits ?
b) quel débit faut-il pomper dans un puits si on utilise 2 puits et quel
serait le niveau hw dans chaque puits ?

Puits
10 m
A
3m
11,2 m
A
10 m Puits H = 19 m
17 m
Nappe libre
hw R inf = 50 m
k = 1 m/jour

vue en plan de vue en coupe


l’excavation

Figure 3.20 (a)

Solution :
a) Débit avec un seul puits?

Il faut assurer un rabattement de 2 m (19 m - 17 m) à une distance de


11,2 m du puits
Q
(192 - 172) = 72 = w ⋅ ln( R / rA )
πk

πk 226
Qw = 72 ⋅ =
ln (50 / 11,2) 1,5
Qw = 151 m3/jour

Niveau hw dans le puits?

Qw r
h2w = hA2 − ⋅ ln  
πk  rw 
151  11,2 
h2w = 172 − ⋅ ln  
π (1)  0,1 
hw = 7,9 m

3.25
Exemple 6 (suite)

b) Si on utilise 2 puits:

5m
B

7,1
m
5m

m
7,1
Puits Puits

Figure 3.20 (b) - Vue en plan

Le principe de superposition s’applique. Au point B, il faut rabattre la nappe


de 2 m.
⇒ s = 1 m par puits à une distance r de 7,1 m

Débit par puits ?

Qw
( H 2 − h2B ) = ⋅ ln ( R / rB )
πk

( H 2 − h2B ) (19 2 − 182 )


Qw = π k ⋅ = π (1) ⋅
ln ( R / rB ) ln (50 / 7,1)
37
Qw = π (1) ⋅
1,95
3
Qw = 60 m /jour (par puits)

Niveau hw -1 dans chaque puits?

Qw r 
h2w (1) = h2B − ⋅ ln  B 
πk  rw 
60  7,1
h2w(1) = 182 − ⋅ ln  
π (1)  0,1
hw = 15,6 m

3.26
3.6.3 Formules de tranchées

A) Ecoulement artésien vers une tranchée

Surface piézométrique initiale


(aucun écoulement)
Surface piézométrique
au cours du pompage

Ligne de Ligne Imperméable


tranchée dh source
G
E
H

h
he
Q D Perméable
F H
Imperméable
y dy

Figure 3.21 - Ecoulement artésien (Réf. Léonards, 1968)

a) Débit d’infiltration (Qw) :

k ⋅ D⋅ x
Qw = ⋅ ( H − he ) (3.17)
L

b) Rabattement à une distance y de la tranchée:

Qw
H− h= ⋅ ( L − y) (3.18)
k ⋅ D⋅ x

3.27
B) Ecoulement gravitaire - tranchée

Position initiale de la nappe Niveau idéal de l'eau


phréatique (aucun écoulement) au cours du pompage

Ligne de Couche
tranchée perméable
dh G Ligne
E source
H

h Q
he
F H
Imperméable
y dy
L

Figure 3.22 - Ecoulement gravitaire (Réf. Léonards, 1968)

a) Débit d’infiltration (Qw) :

k⋅x
Qw = ⋅ ( H 2 − h2e ) (3.19)
2L

B. Rabattement à une distance y de la tranchée:

2Q w L− y
H 2 − h2 = ⋅ ( L − y) = ⋅ ( H 2 − h2e ) (3.20)
k⋅x L
et

y
h2 = ⋅ ( H 2 − he2 ) + he2 (3.21)
L

3.28
C) Ecoulement mixte (artésien - gravitaire)

Surface piézométrique initiale


(aucun écoulement) Surface piézométrique
au cours du pompage

Couche
LG imperméable

Ligne
Ligne de source
tranchée H Couche
h D perméable
Q
he

Imperméable
y
L

Figure 3.23 - Ecoulement mixte artésien gravitaire (Réf. Léonards, 1968)

Soit LG , la distance de la tranchée au point de changement d’écoulement (i.e.


surface libre touche au sommet de la couche perméable).

( H − D)
Q1 = Débit artésien = k ⋅ D ⋅ x ⋅ (3.22)
( L − LG )

k⋅x
Q2 = Débit gravitaire = ⋅ ( D2 − he2 ) (3.23)
2LG

(2 DH − D2 − h2e )
Qw = k ⋅ x ⋅ (3. 24)
2L

L( D2 − he2 )
avec LG =
2DH − D2 − he2

y
pour y < LG , h = ⋅ ( D2 − he2 ) + he2
L

 H− D 
pour y ≥ LG , h =   ⋅ ( y − LG ) + D
 L − LG 

3.29
D) Tranchée traversant partiellement la couche perméable

1. Nappe captive

Qp
0
x
1,3 D * 1,3 D *
0,2
b
Ligne Ligne
source source 0,4

W/D
he H
h 0,6

W D 0,8

1,0
y 0 0,5 1,0 1,5 2,0
L L
λ
* à l’intérieur d’une distance de (1,3D), la surface piézométrique est non linéaire due à l’écoulement
convergent. On assume que la longueur b de la tranchée est égale à 0.

Figure 3.24

a) Débit d’infiltration (Qw) :

2k ⋅ D ⋅ x ⋅ ( H − he )
Qw = (3. 2)
L + λD

b) Rabattement à une distance y (> 1,3D) :

 y + λD 
H − h = H −  he + ( H − he ) ⋅
L + λD 
(3.26)

3.30
D) Tranchée traversant partiellement la couche perméable (suite)

2. Nappe libre

Q p

hhoe

H
ho

L L

Figure 3.25

1. Débit d’infiltration (Qw) :

Qw ≈ [Qw calculé pour une seule source (éq. 3.19)] x 2

2. Rabattement à une distance y :

(H-h) ≈ (H-h) calculé pour une seule source de recharge

3.31
3.6.4 Méthode des images (un seul puits)

A) Situation physique : Pompage près d’une rivière ou d’une limite imperméable

Puits de
pompage Rivière
Surface du sol

Niveau d'eau
avant pompage

Niveau d'eau
au cours du Aquifère
pompage
Aquiclude
a

Limite de la Puits
recharge image
Puits de
effective
pompage
Niveau d'eau
s1 augmentation
avant pompage
sr rabattement

Cône de
dépression
Aquifère

Aquiclude
a a

Figure 3.26 - Représentation de la théorie puits-image


appliquée à une limite de recharge. (D’après
Ferris et al, 1962)

3.32
B) Hypothèse :

Régime permanent (à l’équilibre);


puits pénétrant complètement la nappe;
rivière pénétrant complètement la nappe;
pas de sédiments fins en fond de rivière (pour retarder l’alimentation de la nappe);
niveau piézométrique constant dans la rivière

C) Solution :

Le système puits-rivière est remplacé par le système puits-puits image


(avec Q = - Q);
Le système est équivalent à : 1) un puits de pompage à x = a et y = a dans un
aquifère infini;
avec un débit + Q et, 2) un puits de recharge à x = -a et y = 0 avec un débit - Q

En pratique, on superpose le rabattement (H-h) (= s) causé par le pompage et


l’accroissement de la nappe provenant de la recharge par le puits-image.

Puits Rivière
y
s
Puits Rivière Aquiclude
x
(h = cte) h = cte
a
Aquifère
+Q
x=0 a
x=0

Limite
Rivière imperméable
(h = cte)
Puits réel Puits image
+Q -Q
a a
a a
+Q +Q
r

ri (Puits image)
(x,y)

a) Rivière b) Montagne

Figure 3.27 - Exemple de méthode des images

3.33
Le rabattement au point (x,y) situé à une distance r du puits réel est :

Qw r 
s = (H-h) = ⋅ ln  i (3.27)
2π ⋅ k ⋅ D  r 

2π ⋅ k ⋅ D ⋅ ( H − hw )
et Qw = = débit au puits (3.28)
ln ( 2a / rw )

où ri est la distance du puits-image (- Q) au point (x,y)

D) Nappe libre : (puits-image)

Pour une nappe libre, le rabattement à un point (x,y) situé à une distance r du puits
réel est :

Q r 
(H2 - h2) = ⋅ ln  i  (3.29)
π ⋅k r

π ⋅ k ⋅ (H 2 − h2w )
et Qw = (3.30)
ln (2a / rw )

avec hw = niveau d’eau dans les puits


rw = rayon du puits

3.34
Exemple 7 : D’après les données montrées sur le figure ci-dessous, déterminer le
rabattement avec et sans la présence de la rivière.

Rivière
Puits
rw = 0,1 m
4,52 m
(x,y)
re
riviè
ec 11,3 m
Av re
14 m a ns riviè
S
H
Couche imperméable
. .. .
.....
k = 10 − 4 m / s D=6m . .. ... . ..
. .. .
Roc
a = 75 m
r = 40 m

Figure 3.28

Solution : Le rabattement, s = (H-h), dans les 2 cas est le suivant:

1) Sans la présence de la rivière :

disons, R ≈ 500 m et Q ≈ 0,017 m3/s

Q  R 0,017  500 
(H-h) = ⋅ ln   = ⋅ ln  
2π ⋅ k ⋅ D  r  2π ⋅ (10 ) ⋅ (6)  40 
−4

0,017  500 
(H-h) = ⋅ ln   = 11,3 m
0,0038  40 

2) Puits-image ⇒ en présence de la rivière :

Q = 0,017 m3/s (264 GPM) et ri = (75 + 35) = 110 m; r = 40 m

Q r  0,017  110 
s = (H-h) = ⋅ ln  i  = ⋅ ln  
2π ⋅ k ⋅ D  r  0,0038  40 
s = (H-h) = 4,52 m

3.35
3.6.5 Méthode des images - groupe de puits

A) Situation physique : Pompage près d’une rivière ou d’une limite imperméable


Un ou plusieurs puits (Réf. : NAVFAC; Léonards, 1968)

Figure 3.29

B) Formules

La formule générale s’écrit comme suit pour le rabattement à un point P (tel que
déterminer avec les puits-images):

i= n

∑Q
1 Si F'
(H − hp ) = ln = (3. 31)
2π kD i=1
wi
ri 2π kD

où Si = distance du point P au puits-image i


ri = distance du point P au puits réel i

3.36
a) Nappe captive (artésienne)

Rabattement au point P :
i= n Fp'
∑ Qwi ln
1 Si
(H − hp ) = = (3.32)
2π kD i=1 ri 2π kD

Rabattement au puits 1 :

1  i= n
Si ,1 
∑Q
2 L1
( H − hw1 ) =  Q w1 ln + wi ln  (3.33)
2π kD  rw1 i= 2 ri ,1 

Fw' 1
ou ( H − h w1 ) = (3.34)
2π kD

b) Nappe libre (gravitaire)


Fp'
Rabattement au point P : H − h =
2 2
(3.35)
p
πk

Fw' 1
Charge hw1 au puits 1: H − h =
2 2
(3.36)
w1
πk

Exemple 8 : Si rw1 = 1 pi; Qw1 , Qw2 , Qw3 = 40, 35 et 50 pi3/min, respectivement; et


n = 3. Calculez Fp' et Fw1
'
pour un groupe de puits montré à la figure 3. a).

Solution : Les résultats de ce problème sont montrés au tableau ci-dessous.

Tableau 3.5

Qw1 ln(2L1 /rw1)


i Qwi ri Si Qwi ln(Si /ri) ri,1 Si,1 ou 2L1 ou
(pi) (pi) (pi) (pi) (pi) Qwi ln(Si /ri)
1 40 250 780 45,6 1* 600 256,0
2 35 320 1170 45,5 400 1000 32,1
3 50 190 1060 86,0 425 950 40,2
'
F’ p = 177,0 Fw1 F’w1 = 328,3
* rw1 = 1 pi

3.37

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