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Chapitre I: Propriétés physiques des sols

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Chapitre I: Propriétés physiques des sols

• 1- Eléments constitutifs d’un sol


• 2- Paramètres de définition d’un sol
• 3- Identification des sols
• 4- Classification des sols
• Exercices d’application

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1- Eléments constitutifs du sol

Il est composé de trois phases :


- Grains solides: proviennent de désagrégation mécanique ou chimique de la roche mère.
- Eau : Existe sous plusieurs formes (de constitution, liée (adsorbé) et libre).
- Gaz: Air ou/et vapeur d’eau

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2- Paramètres de définition des sols

Poids Volumes

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 Paramètres dimensionnels : Poids volumiques

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 Paramètres adimensionnels : paramètres d’état

Les paramètres physiques définissent l'état d'un sol:


- état de compressibilité → poids volumique γs ≈ constant (26,5 kN/m3)
- quantité d'eau → w ou Sr
- quantité de vides → e ou n
La caractérisation nécessite 3 paramètres indépendants
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Relations entre les paramètres

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3- Paramètres de définition des sols
L’identification des sols consistes à déterminer ses paramètres de nature et
ses paramètres d’état.
 Les paramètres de nature: propriétés intrinsèques du sol, qui ne
dépendent pas du temps (poids volumique des grains solides, granularité,
argilosité, limites d’Atterberg, teneur en matières organiques,…).
 Les paramètres d’état: dépendent de de l’état du sol et caractérisent son
comportement (teneur en eau, indice des vides, porosité, équivalent de
sable,...).

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3-1 Paramètres d’identification

Masse volumique:
On utilise la méthode du pycnomètre, dont le principe de mesure est le suivant:

Ordre de grandeur: entre 26 et 28 KN/m3:

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3-1 Paramètres d’identification

Teneur en eau & Poids volumique:

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3-2 Caractéristiques dimensionnelles

A) Forme: Roulés Alluvionnaire

Les granulats

Anguleux Concassage

B) Dimensions:

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12
3-2 Caractéristiques dimensionnelles

C) Granulométrie: distribution massique des grains suivant leur dimension

- Sol grenue: tamisage par tamis carrés :


(≥ 80 μm)
- Sol fin: sédimentométrie ou granulométrie laser
(≤ 80 μm)

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3-3 Essais sur sols grenus

A) ES (équivalent de sable de la fraction < 5 mm): caractérise la propreté du sable et le type de sol analysé

Eau

Floculat

Sable

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3-3 Essais sur sols grenus

B) Indice de densité (ID) : caractérise la compacité et l’aptitude à supporter des charges

Avec :
- e : indice des vides du sol en place .
- emax : indice des vides du sol à l’état le plus lâche (.92)
- emin : indice des vides du sol à l’état le plus dense (0.35).

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3-4 Essais sur sols fins

A) Limite de liquidité: caractérise le passage de l’état plastique à l’état liquide

- Méthode de Casagrande: Teneur en eau pour laquelle une entaille


est refermée sur 10mm après 25 chocs

- Méthode du cône de pénétration;

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3-4 Essais sur sols fins

B) Limite de plasticité: caractérise le passage de l’état semi-solide à l’état liquide

Cylindre de 3mm de diamètre se brisant en tronçons de 10 à 20mm

C) Limite de retrait: caractérise le passage de l’état solide sans retrait à l’état solide avec retrait

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Récapitulation

On définit les indices de plasticité IP et de consistance IC:

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D) Valeur au bleu de méthylène (VBS): La valeur VBS s’exprime en masse de bleu pour 100g de sol, elle caractérise les
quantités adsorbés par les particules

C) Teneur en carbonate: % CaCO3: l ’objectif est de déterminer le pourcentage massique (essai chimique);

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E) Teneur en masse organique MO: Il s’agit de déterminer le pourcentage massique de la matière organique (les vases et les
tourbes).

Tourbes Vases
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4- Classification des sols
Il s’agit de regrouper les sols qui ont une nature, un état et un comportement similaires
Une classification selon les dimensions:

Il existe plusieurs classifications:


- USCS (Unified Soil Classification System);
- AASHTO (American Association of State Highway and Transportation Officials);
- LCPC (Laboratoire Central des Ponts Et Chaussées);
- GTR (Guide des Travaux Routiers);

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5- Classification LCPC
- Les sols grenus (plus de 50% des éléments solides ont un diamètre > 80 μm);
- Les sols fins (moins de 50% des éléments solides ont un diamètre >80 μm);
- Les sols organiques (MO> 3%).

 A partir des résultats fournis par l’identification des sols (Granulométrie;


plasticité et la teneur en MO), on applique les limites suivantes:

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A- Sols grenus

<

23
B- Sols fins

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C- Sols organiques ( MO> 3%)

- Sol « fo » pour 3% < MO < 10 % ;


- Sol « mo » pour 10% < MO < 30 %;
- Sol « to » pour MO > 30% ;
 Les limites d’Atterberg pour les sols « fo » (en utilisant le diagramme de
Casagrande: rajouter le terme « fo »).
 Les résultats du test d’humification Von Post pour les sols « mo » et « to ». On
• obtient 10 classes de sols organiques de H1 à H10 .

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Applications:

Exercice 1:
Un échantillon d’argile saturée pesait 35.4 g à l’état naturel et 24.2g après séchage à l’étuve.
Si le poids volumique des grains solides vaut 26,2 KN/m3. Déterminer :
1) La teneur en eau;
2) L’indice des vides, la porosité,
3) Le poids volumique total, le poids volumique sec et le poids volumique déjaugé.

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Exercice 2:
Les échantillons provenant d’un sondage carotté dans un projet routier, nous ont fournis les
résultats suivants :
γ = 19.1 kN/m3 ; w = 33.56% ; γs=26.8KN/m3 ; wL= 42.2 % wp= 18.3 %
1) Déterminer le poids volumique sec, l’indice des vides et le degré de saturation
du sol.
2) Calculer les indices : de plasticité, de liquidité et de consistance. En déduire
l’état de consistance du sol.
3) Classer ce sol d’après la classification LCPC.

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Exercice 3:

L’identification de 4 échantillons de sols donnent les résultats suivants :

Donner les classifications de ces sols selon LCPC

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Exercice 4:
Des essais réalisés sur un échantillon de sol remanié ayant une teneur en eau à l’état naturel de 21.5%, ont donné
les résultats suivants : Analyse granulométrique ( AG et sédimentométrie);
Limites d’Atterberg : Limite de liquidité = 31.00 % et Limité de plasticité = 24.80 %.
1) Tracer la courbe granulométrique;
2) Calculer les coefficients d’uniformité et de courbure. Commenter;
3) Déterminer les indices de plasticité, de liquidité et consistance. Commenter
4) Classer ce sol d’après la classification LCPC. Tamis (mm) Module Tamisat (%)
Tamisat (%)
2,5 35 100,00
100,00
1,25 32 99,90
90,00
0,63 29 99,80
80,00
0,315 26 99,30
70,00
0,16 23 98,90
0,08
60,00 20 98,60
0,05
50,00 18 85,30
0,02
40,00 14 65,30
0,005
30,00 8 43,50

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Chapitre II: Hydrauliques des sols

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Chapitre II: Hydrauliques des sols

• 1- Ecoulement linéaire
• 2- Ecoulements plans
• Exercices d’application

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1- Introduction

Il s’agit d’étudier l’écoulement des eaux dans les sols saturés (Sr = 1) et en régime permanent et
laminaire. Cette étude vient pour anticiper le comportement des sols en présence d’eau et vis-à-vis
des ouvrages de génie civil (mur de soutènement, barrages….). Les principales anomalies observées
dans ce cas:
- Gonflement et retrait des sols argileux;
- Percolation à travers les barrages;
- Poinçonnement des ouvrages (tassement);
- Instabilités des talus;

Phénomène de Renard
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Gonflement et retrait des sols argileux Percolation à travers les barrages

Poinçonnement des ouvrages Instabilités des talus 33


2- Éléments d'hydraulique souterraine

Différents états de l'eau dans les sols


• -Eau de constitution;
• Eau liée ou adsorbée;
• Eau interstitielle : eau capillaire
• Eau libre;

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2.1- Vitesse et débit d’écoulement

- On appelle ligne de courant le trajectoire d’une de molécule dans le sol. La vitesse à chaque point
de trajet est le vecteur tangent.
- On appelle un tube de courant, l’ensemble de lignes de courant s’appuyant sur le contour fermé.
- Il est limité par des surfaces d’entrée de sortie.
Ainsi le débit « Q » en m3/s, pour une vitesse « V » moyenne:

Q = S*V

Lignes de courants
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2.2- Charge hydraulique

Par sa position, chaque point du sol est doté d’une énergie (charge hydraulique). Cette énergie est fournie par
l’équation de Bernoulli:

zM : cote du point M par rapport à un plan horizontal de référence;


uM : pression de l'eau interstitielle en M;
V M : vitesse de l'eau (très faible < 10 cm/s);

Donc:

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• La charge hydraulique est mesurée en un point donné par l’altitude du niveau atteint par l’eau dans
un tube piézométrique placé au point considéré par rapport au plan de référence.

Lignes de courant orthogonales aux lignes équipotentielles.


Piézomètre
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2.3- Perte de charge

L’écoulement de A vers B, donne lieu à des pertes d’énergie à cause:


- Viscosité de l’eau (entre les particules d’eau);
- Interaction (frottement) de l'eau avec les grains du sol;
Δh: la variation de la charge hydraulique entre A et B. C’est une perte d’énergie (perte de charge).
Ainsi, la perte de charge est donnée par:

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2.4- Gradient hydraulique

C’est la perte de charge par unité de longueur en un point donné:

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2.5- Loi de Darcy
Loi de Darcy : Pour un sol donné, la vitesse « v » reste proportionnelle au gradient hydraulique i:

k : Coefficient de perméabilité du sol qui dépend de la nature du sol et déterminé au laboratoire (m/s).

Le débit d’écoulement:

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Loi de Darcy pour des couches de sols stratifiées.

 Écoulement parallèle au plan de stratification

 Écoulement perpendiculaire au plan de stratification

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2.6- Gradient hydraulique critique

Le gradient hydraulique critique (ic), est celui qui va provoquer un état de boulance appelé phénomène de
renard.

Gs: la gravité spécifique;

Phénomène de renard (boulance): érosion de l’amont vers l’aval Barrage


d’un ouvrage due un gradient hydraulique critique . C’est
l’entrainement des particules et engendre avec le temps des
conséquences catastrophiques. Érosion

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3- Écoulement bidimensionnel(2D)
Il s’agit de résoudre un problème d’écoulement plan dans un sol saturé, pour un sol saturé, homogène
et isotrope. L’écoulement se fait selon la loi de Laplace:

Barrage en terre Mur palplancher

La résolution de cette équation se fait analytiquement (cas simple) ou par méthode numérique (cas
complexe). Pour l’unicité de solution, il faut arrêter les conditions aux limites.
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Conditions aux limites
- Trait continu: ligne de courant;
- Trait discontinu: ligne équipotentielle;
- AB : ligne équipotentielle hA = hB = h
- CD : ligne équipotentielle hC = hD = 0
 Pour résoudre ce problème:
- Connaitre les conditions aux limites.
- Choix des lignes de courant de telle manière à avoir
un même débit et même perte de charge entre deux
lignes de courant:
Q1 = Q2 = Q3 = Q4
ΔhI = ΔhII = ΔhIII =…= ΔhVIII

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Calcul de débit:
𝑎
Le débit traversant un quadrilatère est donné par : 𝑞 = 𝐾 ∗ ∆ℎ ∗
𝑏

nh : nombre d’intervalles entre les lignes équipotentielles;


nc : nombre de tubes d’écoulement (de canaux)

Le débit total:

La perte de charges totale entre la 1ére et la dernière ligne équipotentielle est :

∆𝐻 = 𝑛 ∗ ∆ℎ
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Le débit total de fuites du coté amont vers le coté aval est donné par la relation :

Dans le cas d’un réseau à mailles carrées (a/b =1)

nh = 8 ; nc= 4 et ΔH= hA – hD = h ;

Le débit total de fuite est: Q = 1/2 * K * h

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Calcul des charges hydrauliques et des pressions :

Pour le point « M » représenté sur l’exemple

Calcul de la force d’écoulement


La force de l’écoulement est F = γw i. Elle est tangente a la ligne de courant.
Coefficient de sécurité

Ks = ic / i

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Applications:
Exercice 1:
Un barrage doit être fondé sur une couche de sol perméables limité à 20 m de profondeur . La largeur de ce barrage est
de 25m. La différence du niveau d’eau entre l’amont et l’aval est de 7.50m.
Le réseau d’écoulement à mailles carrées (a =b) est donné comme suit :

1) Calculer la pression interstitielle au point C situé à mi-distance


du parement amont et du pied aval du barrage.
2) Evaluer le gradient hydraulique de sortie au contact du pied aval
du barrage entre les points D et E (DE=2m). En déduire le
coefficient de sécurité vis-à-vis Fs = icr/i ;
3) Calculer le débit traversant le sol

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Chapitre III: Contraintes dans les sols

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Chapitre 3: Contraintes dans les sols

• 1- Notions de contraintes
• 2- Cercle de Mohr
• 3- Les contraintes dues au poids propre des sols
• 4- Les contraintes dues aux surcharges
• Exercices d’application

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1- Notions de contraintes

L’état de contraintes autour d’un point « M » dans le sol, est défini par une matrice symétrique
appelée tenseur de contraintes en 2D :

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On peut déterminer les contraintes sur n’importe qu’elle autre facette inclinée d’un angle « θ » en
fonction des contraintes normales ox et oz.

C’est l’équation d’un cercle (cercle de Mohr):


- De centre:
- De rayon :

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Il existe donc deux plans principaux pour lesquels : (τθ = 0). Les contraintes principales majeure et
mineure (σ1 > σ3) sont déterminées à partir de l’équation du cercle.

Cercle de Mohr

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Pour déterminer l’état de contraintes sur le plan incliné d’un angle θ et dont les valeurs des
contraintes principales σ1 et σ3 sont connues:
• Du point P, tracer la parallèle à la facette sur laquelle on veut trouver l’état de contraintes (σθ et τθ )
• L’intersection de cette droite avec le cercle donne (σθ et τθ )

N.B:
- Si σ > 0 en compression
- Si σ < 0 en traction

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2- Contraintes dans le sol
1er cas :poids du sol

Le poids de sol sec donne lieu à une pression ponctuelle, qui augmente avec la profondeur, et donnée par:

Sol homogène à surface Sol homogène incliné


horizontale
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- Dans le cas d’un sol stratifié en plusieurs couches:

- Dans le cas d’un sol saturé, et d’après la loi de Terzaghi:

Et

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- 2ème cas : contraintes dues aux surcharges

L’application d’une charge uniforme q0 sur une surface circulaire donne lieu à une contrainte
supplémentaire Δσz:

𝐼∗𝑞
∆𝜎 =
100 I: facteur d’influence en fonction de r/R et z/R

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- 2ème cas : contraintes dues aux surcharges

L’application d’une charge concentrée Q donne lieu à une contrainte supplémentaire Δσz. D’après
Boussinesq:

3𝑄 𝑧
∆𝜎 = .
2𝜋 (𝑟 + 𝑧 )

Distributions des contraintes sur plan horizontal

Bulbes de contraintes
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L’application d’une charge uniforme q sur
une surface rectangulaire donne lieu à
Abaque
une contrainte supplémentaire Δσz: Steinbrenner

∆𝜎 = 𝐼 ∗ 𝑞
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60
Charge triangulaire de longueur b:

Abaque
Fadum

n = a/z et m = b/z

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Pour un remblai de hauteur Hr et de poids volumique γr , la contrainte verticale est :
Δσ = Iz * q
Avec : q = γr . Hr
Iz : facteur d’influence en fonction de a/z et b/z.

Valeurs de Iz pour un remblai semi-infini


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Abaque d’Österberg
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1- Adopter l’échelle de Newmark :
Z --- profondeur
2- Changer les dimensions en plan de
zone de chargement
3- Placer la zone de chargement et le
point concerné dans le centre de
l’abaque;
4- Compter le nombre de mailles

Abaque de Newmark (coefficient d’influence n = 0, 005)


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Applications:
Exercice 1:
Déterminer analytiquement et graphiquement les contraintes qui se développent sur le plan incliné de 60°:

Exercice 2:
On donne l’état de contraintes illustré sur la figure ci-dessous.
On demande de déterminer :
1) Les contraintes principales et leurs directions;
2) L’état de contraintes sur les plans horizontaux et verticaux;
3) La contrainte de cisaillement maximale positive et le plan sur lequel elle est appliquée.

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Exercice 3:
Tracer les diagrammes de variation des contraintes totales et effectives et des pressions interstitielles, en fonction de la
profondeur pour les deux cas suivants :
a) Le niveau de la nappe est à 1m au-dessous du terrain naturel.
b) On rabat la nappe jusqu’à une profondeur de 5m à partir du terrain naturel. Entre 1 et 5m, le sol à un degré de
saturation de 50%.

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Exercice 4:
Une semelle carrée 4m * 4m porte une charge totale de1520 KN. Déterminer
l’accroissement de la contrainte à 4m et à 8m de profondeur :
1) Sous un coin de la semelle.
2) Sous le centre de la semelle.
3) Sous les points milieux des côtés de la semelle.

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Chapitre IV: Résistance au cisaillement des sols

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Chapitre IV: Résistance au cisaillement des sols

• 1- Comportement élasto-plastique des sols


• 2- Comportement à cours et à long terme des sols
• 3- Détermination des paramètres de cisaillement des sols au laboratoire
• Exercices d’application

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1- Comportement élasto-plastique des sols

- Loi élastique linéaire (loi de Hook): Sous l’action de faibles chargement, le sol a un
comportement réversible linéaire;
- Cas de grand déformations, le comportement se transforme en:
Critère d’écoulement plastique qui représente la frontière du domaine d’élasticité.
Critère de rupture représenté par la courbe intrinsèque qui est l’enveloppe des cercles de Mohr
correspondant à la rupture.

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Lorsque la contraintes appliquée dans le sol dépasse la résistance au cisaillement, on aura:
- Rupture  un glissement entre les particules solides;
- Création des surfaces de glissement;

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2- Cercle de Mohr-colomb
A- Rappel d’état de contraintes

L’état de contraintes autour d’un point M, est représentées par le cercle de Mohr.

Si T1 la force et β1 l’angle que fait par rapport à n1


Et si on fait rotation de la facette de +α rotation sur le plan physique;
alors la force correspondante T2 fait une rotation de –2α dans le plan de Mohr
β2 l’angle que fait T2 par rapport à n2.

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B- Courbe intrinsèque d’un sol

C’est une courbe qui sépare entre la zone de stabilité et de résistance de sol et la zone de
rupture (écoulement).
D’après Coulomb, la courbe intrinsèque est formée par deux semi-droites symétrique par
rapport à l’axe X.

Sol fin ( Cohésion C ≠ 0; Angle de


Sol grenu ( Cohésion C = 0; Angle de
frottement interne ϕ ≠ 0 )
frottement interne ϕ ≠ 0 ) 73
Par conséquent:
 Les cercles de Mohr sont tangent à la courbe intrinsèque du sol;
 Le glissement du sol se fait selon la direction qui correspond au point de contact entre le
cercle et la courbe;

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C- Application de stabilité d’un talus naturel (grenu)
Pour un talus formant un angle α. Un point situé à une profondeur h est objet des contraintes données par :

Pour un équilibre limite (limite de glissement):

Donc la condition stabilité:

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C- Lignes de glissement

Soit l’angle de rupture α que fait la ligne passant par la tangente au cercle de Mohr et son
𝝋 𝝅
pole, alors on démontre: On démontre que:
𝟐 𝟒
𝝉𝒓𝒖𝒑𝒕𝒖𝒓𝒆
 𝝉𝒂𝒑𝒑𝒍𝒊𝒒𝒖é𝒆

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Plan de Mohr Plan physique
D- Relations entre contraintes principales au moment de la rupture

𝜋 𝜑′ 𝜋 𝜑′
𝜎 = 𝜎 ∗ 𝑡𝑎𝑛 + + 2c ∗ tan( + )
4 2 4 2

𝜋 𝜑′ 𝜋 𝜑′
𝜎 = 𝜎 ∗ 𝑡𝑎𝑛 − + 2c ∗ tan( − )
4 2 4 2

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Par conséquent:
- Cas d’un sol fin (cohérent: c ≠ 0 et φ ≠ 0), l’état de sol peut être en équilibre limite C1 ou surabondant C2.

- Cas d’un sol pulvérulent (grenu: c = 0 et φ ≠ 0), l’état de sol peut être en équilibre limite ou
surabondant.

78
Un milieu cohérent peut être transformé en milieu pulvérulent de même angle de frottement interne,
en appliquant autour du massif une pression hydrostatique d'intensité égale à (c /tan φ).

Sol fin

c/tg(ϕ)

Sol grenu

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3- Essais de laboratoire sur le sol
A- Essai de compression simple

On applique une charge axiale sur un échantillon de sol de forme cylindrique et on fait augmenter cette charge
jusqu’à la rupture. L’essai étant rapide, les résultats sont comme suit:

Avec:
- Orientation du plan de rupture : a =p/4
- La cohésion non drainée est : cu = s1 / 2
80
3- Essais de laboratoire sur le sol
B- Essai de cisaillement direct (boite de casagrande)

Le sol, placé dans deux demi-boites (possibilité de mouvement horizontal), est soumis sur l’élément
supérieur à une contrainte normale.

L’essai permet de déterminer les coefficients de


la loi de Coulomb.

σrup : Contrainte normale de rupture (Mpa);


τrup : Contrainte de cisaillement de rupture (MPa); Essai de cisaillement direct
C : La cohésion (MPa);
φ : Angle de frottement interne;

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Résultat d’essai Loi de Coulomb

- Cas d’un sol grenus: sa perméabilité est élevée, donc l’écoulement d’eau est très rapide. Le comportement de ce sol, de
même que sa résistance, ne sont régis que par celui du squelette solide.
- Cas d’un sol fin: sa perméabilité est très faible, l’écoulement d’eau est très lent et le changement de volume se traduit
par un export ou apport d’eau, d’ou une dépression ou surpression interstitielle.c

82
3- Essais de laboratoire sur le sol
C- Essai triaxial : Mode opératoire:
- Eprouvette cylindrique de sol dans une gaine élastique étanche et déformable;
- Pierre poreuse;
- Communication avec burette graduée et capteur de pression interstitielle;
- Robinet R : assurer ou non le drainage de l'échantillon;

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• Remplie d'eau mise sous pression (σ3) : toutes les directions sont principales
• Piston pour comprimer verticalement l'éprouvette (pression constante dans la cellule) contrainte
supplémentaire appliquée (contrainte déviatorique) σ1 - σ3;
• Comparateur pour la mesure des déplacements Δh.
On distingue :
- Essai non consolidé non drainé (UU).
- Essai consolidé non drainé (CU).
- Essai consolidé drainé (CD).

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Les trois essais reproduisent les situations critiques rencontrées dans les analyses de stabilité des ouvrages :

Comportement de sol

Non drainé Drainé


- Pas d'évacuation d'eau; - L'eau interstitielle est partie;
- Contraintes totales; - Le squelette granulaire reprend la totalité des charges;
- L'eau reprend une partie des contraintes; - Contraintes effectives
- Comportement peu de temps après - Comportement longtemps après l'application des charges
l'application des charges

Court terme Long terme


85
Essai consolidé drainé (CD)  essai lent

86
Essai consolidé drainé (CD)  essai lent

- Contraintes totales de ruptures σ’1r et σ’3r

- c’ : cohésion effective (N.m-2)


- ϕ' : angle de frottement interne effectif
(°)
 Essai permet de déterminer les
caractéristique la courbe de Coulomb
87
Essai CD sur le cercle de Mohr

88
Essai non consolidé non drainé (UU)  essai rapide

- Contraintes totales de ruptures σ1r et σ3r

- cu : cohésion non drainé (N.m-2)


- Φu : angle de frottement interne non
drainé (°) 89
• Essai UU sur le cercle de Mohr

Phase 1 Phase 2

N.B: cet essai ne permet de déterminer les caractéristiques de sol (c’ et ϕ’). 90
Cet essai ne permet pas de déterminer les caractéristiques intrinsèques du sol, mais de la cohésion
non drainée. Cette dernière dépend de l’état de compacité de sol et on a:

Essai 1 Essai 2 Essai 3


91
Essai consolidé non drainé (CU)  essai rapide

Phase 1 (consolidation): robinet ouvert, une application radiale de


contrainte  les grains solides supportent une partie.
Phase 2 (cisaillement): le robinet est fermé et le déviateur applique
un chargement sur l’échantillon, tout en mesurant la pression
interstitielle u.

92
Essai CU sur le cercle de Mohr
A la fin de l’essai:

- Contraintes totales de ruptures σ1r et σ3r

- Contraintes effectives σ’1r et σ’3r

 Répétition de l’essai permet de mesurer:


- c’ : cohésion effective (N.m-2)
- Φ’ : angle de frottement interne effectif (°)

N.B: cet essai permet de déterminer les caractéristiques Essai 1 Essai 2 93


de sol (c’ et ϕ’) indirectement.
Cohésion non drainé cu

L’expérience montre que la variation de cu en


fonction de la contrainte effective de
consolidation est linéaire:

 Par conséquent, on pourra connaitre la cohésion non drainé pour différentes valeurs de consolidation.
 Tan(λ): facteur d’augmentation de la cohésion drainé;

Cu n’est pas une propriété intrinsèque du sol mais une propriété mécanique.
94
En résumé:

95
Applications:
Exercice 1:
Les résultats des essais de cisaillement direct sur un sable moyen sont comme suit :

Exercice 2:
Les résultats de 2 essais triaxiaux consolidés non drainés (CU) avec mesure de la pression interstitielle sur matériau de
remblai, sont les suivants :

Déterminer les caractéristiques de résistance à long terme et les


paramètres de résistance consolidés non drainés.

96
Exercice 3:
Un sondage carotté de sol vaseux à une profondeur de 11 m donne:
- Essai de compression simple : Rc = 100kPa.
- Essai triaxial UU. σ1 = 248 kPa ; σ3 = 140 kPa

 Essai de cisaillement direct drainé:

 Essai triaxial CU

1) Déterminer la cohésion non drainée de la vase.


2) Déterminer Les paramètres de résistance effectifs déterminés à partir des essais de cisaillement direct et des essais CU.
3) Calculer Les paramètres de résistance consolidés non drainés ainsi que la variation de la cohésion non drainée en
fonction de la pression de consolidation (σ’c)
4) Déterminer l’inclinaison des plans de rupture dans les éprouvettes :
a) de l’essai de cisaillement direct.( Essai 1)
b) de l’essai tiaxial CU (Essai 2) 97
Exercice 4:

Soit un sable lâche testé en cisaillement à la boîte de Casagrande. Le tableau donne trois couples de valeurs en
contraintes normales et tangentielles.

1) Représenter dans le plan de Mohr les résultats de l’essai.


2) Déterminer la cohésion c et l’angle de frottement ϕ.

Exercice 5:
Soit une couche d’argile limoneuse de 10 m d’épaisseur, saturée et normalement consolidée, et de poids volumique
γsat = 19 kN.m-3. Deux échantillons A et B peu remaniés, situés respectivement à zA = 2 m et zB = 8 m de
profondeur, ont été testés à l’appareil triaxial en condition non consolidé-non drainé (UU). La contrainte isotrope
initiale est identique pour les deux essais et vaut σ0 = 150 kPa. Les contraintes axiales à la rupture sont égales à
σ1,A = 320 kPa et σ1,B = 360 kPa.

1) Déterminer la cohésion non drainée cu des deux échantillons.


2) Les échantillons proviennent de la même couche d’argile, pourquoi les valeurs de cu sont-elles différentes ?
98
Exercice 6:
Soit une argile sableuse, saturée testée à l’appareil triaxial en condition consolidé-non drainé (CU) avec mesure de
pression interstitielle La contrainte de pré-consolidation du sol à la profondeur de prélèvement est égale à σ = 150 kPa.
Le tableau 4.6 donne les résultats des essais.

(1) Tracer les cercles de Mohr en contrainte totale et effective;


(2) Déterminer l’angle de frottement φ’;
(3) Déterminer les valeurs de la cohésion non drainée cu et celle du coefficient d’accroissement λcu.

99
Éléments de réponse:

Exercice 2:

Contraintes totales

Contraintes effectives

100
Exercice 4:

101
Exercice 6:

102
Chapitre V: Tassement et consolidation des sols

103
Chapitre V: Tassement et consolidation des sols

• 1- Notions de déformations
• 2- Relation contraintes – déformations
• 3- Tassements des sols- consolidation
• 3- Evolution du tassement en cours du temps
• Exercices d’application

104
1- Notions de déformations

D’après le cours de la MMC (mécanique des milieux continues): les déformations autour d’un point
M sont définit par le tenseur de déformations:

Les déformations angulaires (distorsions) sont données par:

105
2- Relation contraintes – déformations (MMC)

La relation entre les contraintes et les déformations est donnée par la loi de Hook:

- E : module d’élasticité longitudinal.


- ν : coefficient de Poisson.
- G : module de cisaillement transversal (E/[2(1+ν)]

106
3- Tassements des sols- consolidation

En mécanique des sols, les surcharges appliquées sont verticales; ainsi les déformations seront
horizontales et verticales. Les déplacement verticales sont appelés tassement.
Le dit tassement résulte de la compressibilité de sol:
- Déformation des grains de sol  négligeable.
- Compression de l'air contenu dans les vides  instantanée.
- Compression de l'eau contenues dans les vides  négligeable.
- Expulsion de l'eau contenue dans les vides  tassement (consolidation primaire).
- Compression du squelette solide  réarrangement des particules (consolidation secondaire).

107
Composantes du tassement :
S t = Si + S p + S s
Si : tassement immédiat.
Sp : tassement primaire.
Ss : tassement secondaire.

 Sol grenu (grande perméabilité), donc un tassement


immédiat Si.
 Sol fin (perméabilité faible), on aura les 3 types de
tassement;

108
Loi de Terzagui:
σ‘: contrainte effective;
σ : contrainte totale;
u: pression interstitielle;

Pour une couche de sol de hauteur h et d’indice des vides initial e0. En cas de chargement du sol, on a:

Δh et e sont le tassement et l’indice des vides à l’instant « t »;

109
4- Etude expérimentale de la compressibilité

Pour étudier la consolidation, on utilise l’essai d’oédomètre.

- On placer un échantillon de sol saturé dans un moule cylindrique et on le charge verticalement (charge
constante) jusqu’à dissipation des surpressions interstitielles, tout en mesurant les tassements.

110
Appareillage d’oédomètre
L'essai oedométrique fournit deux types de courbes :
 Courbe de consolidation = tassement de l'échantillon en fonction du temps pour une surcharge constante.
 Courbe de compressibilité: essai répété pour plusieurs surcharges croissantes sur le même échantillon;

Courbe de
consolidation

Courbe de
compressibilité

111
A- courbe de compressibilité

Entre A et B (pré-consolidation σ’ ≤ σ’p) :


- Faible tassement
- Le sol a déjà été soumis de son histoire géologique, à une pression
≤ σ'p (exemple : poids des terres).

Entre B et C (pré-consolidation σ’ ≤ σ’p) :


- Tassement important
- Le sol n’a jamais été soumis de son histoire géologique, à une D
pression supérieure à σ'p.
 Le sol a une mémoire

(Décompression)
Cs et Cc sont positifs et sans dimension 112
B- Module œdométrique

Le module oedométrique tangent, Eoed , pour une contrainte effective σ’v2 est le quotient de la variation de cette
contrainte effective par la variation volumique.

Dans le domaine normalement consolidé en fonction de Cc (ou dans le domaine sur-consolidé en fonction de Cs):

113
On définit le rapport sur-consolidation (Roc), qui permet de connaître l’état de consolidation du sol.
Laboratoire

Contrainte effective
du sol en place

Si Roc = 1, le sol est normalement consolidé:  Ces sols sont sujettis à développer des grands tassements,
puisque toute surcharge peut augmenter la contrainte effective à un niveau que le sol n’a jamais atteint.
Si Roc > 1, le sol est sur-consolidé.  les tassements seront très faibles tant que la contrainte
effective finale est inférieure à la pression de pré-consolidation.
Si Roc < 1 , le sol est sous-consolidé. C’est le cas des sols en cours de formation;

114
5- Evaluation des tassements;
A- Tassement unidirectionnel de consolidation

Pour une couche de hauteur « h », d’indice de compression « Cc », d’indice de gonflement «Cs » si la contrainte
verticale initiale due aux poids propres du sol est « σ ’ », et si le chargement provoque un supplément de
0

contrainte Δσ, alors:

le sol est normalement ou sous consolidé (Roc ≤ 1):

115
le sol est sur-consolidé (Roc > 1):

 Si le sol est composé de plusieurs couches , le tassement total sera la somme des tassements de chaque
couche.
116
B- Tassement à un instant « t »

le tassement à un temps donné Δhc(t) est calculé en fonction du tassement final Δhc, à partir de la formule
suivante: ∆ℎ𝑐 𝑡 = 𝑈 ∗ ∆ℎ𝑐 (Théorie Terzagui et Frolich)

U est le degré de consolidation, donné par:

Δu(t) : surpression interstitielle à l’instant t.


Δu(0) : surpression interstitielle à l’instant initiale (Δσ = 0).

- à l'instant initial (t=0) Δu (t=0) = Δu(0) → U = 0


- à la fin de la consolidation Δu = 0 → U = 1

117
On définit le facteur de consolidation Tv par:
𝐶 ∗𝑡
𝑇 =
𝐻′

Cv = Coefficient de consolidation verticale;


H’ : représente le chemin de drainage. Pour une couche de hauteur h :
H’ = h/2 si la couche est doublement drainée.
H’ = h si couche est simplement drainée.

118
Les valeurs de U en fonction de Tv sont données dans le tableau suivant:

119
Détermination de cv à l'oedomètre, méthode de Casagrande
À partir de la courbe de consolidation:

→ application de la relation pour un degré de consolidation U de 50%

cv = Tv . d2 / t et Tv = 0.2 (pour U=50%).


• d = distance de drainage (demi épaisseur de l'échantillon dans l'oedomètre.
• t = t50 = temps nécessaire pour atteindre 50% de la consolidation primaire.

120
B- Contrainte effective et pression interstitielle au cours de temps

A une profondeur « z » et a un instant « t » donnés, le degré de consolidation Uz est calculé à partir


de la relation:

Uz est déterminé en fonction de Tv et Z/H’.

La pression interstitielle : u(z,t)=(1-Uz)*Δσ(z).


La contrainte effective : σ’(z,t) = Uz * Δσ(z), puisque u(z,0)= Δσ(z).

121
Applications:
Exercice 1:
Estimer le temps nécessaire pour qu’un dépôt argileux de 6m de hauteur situé entre deux couches de sables perméable
atteigne 95% de son tassement de consolidation.
• L’essai de consolidation a fourni un coefficient de consolidation de 0.5 10-3 cm2/s.

Exercice 2:
Un dépôt d’argile de 3.5m d’épaisseur repose sur une marne imperméable très compacte.
Si le coefficient de consolidation est de 0.625 10-3 cm2/s, quel sera le degré de consolidation du dépôt sous la pression
provoquant le tassement :
1) Après six mois;
2) Après un an;

122
Exercice 3:

Les résultats d’essais oedométriques réalisés sur des eprouvettes de la


couche d’argile raide sont :
e0= 0.8; Cc= 0.26; σ’p=70kPa et Cv=2.10-7m2/s
1) Pour une largeur de la fondation B=3m, calculer le tassement final de
consolidation primaire dû au remblai et à la pression « q » appliquée par la
semelle.
On prendra : q= ((Q/B) + 20x2.5) en kPa, et on la suppose uniformément
répartie sur une bande infinie. Q = 1000 KN/ml.
2) Combien de temps après l’application des charges obtient-t-on
30%,50% et 100% de consolidation.
3) Calculer, lorsque U=50%, les valeurs du tassement et de l’indice des
vides.

123
Exercice 4:
Soit le massif ci après:

Deux échantillons de sol de 7 cm de diamètre, ont été


prélevés au centre de chaque couche puis ont été soumis
à un essai de compressibilité à l’appareil oedométrique.
Les résultats sont présentés en tableau.
le poids sec a été déterminé. Ws = 92 g (sable argileux) et
Ws = 72 g (argile limsoneuse). Ils ont le poids
spécifiques γs = 26.5 KN/m3.

1) Tracer les courbes de compressibilité des deux sols et déterminer les


paramètres Cc, Cs et σp.
2) Les couches sont-elles normalement consolidées ?
Un remblai, de poids volumique γR = 20 kN.m-3 et de hauteur HR = 3, 5
m, est ensuite déposé sur une grande étendue en surface du massif.
3) Évaluer le tassement du massif après consolidation.
124
Éléments de réponse:

Exercice 3:

125
Chapitre VII: Poussée et butée des terres

126
Chapitre VII: Poussée et butée des terres

• 1- Introduction
• 2- La théorie de Rankine
• 3- Calcul des forces de poussée et de butée
• 5- Stabilité des murs de soutènement
• 6- Les rideaux de palplanches
• Exercices d’application

127
1-introduction

Un sol exerce des pressions:


- Verticales sur les couches sous-jacentes « Poids propre ».
- Pressions horizontales « pousseé des terres ».
 Un ouvrage de soutènement doit être alors conçu de manière à résister à cette poussée.

128
Selon le théorie de Rankine, On distingue trois états d’équilibre:
- Etat au repos: Etat initial sans déplacement; cercle 1;
- Etat de poussée (actif): Poussée de sol sur un mur de soutènement (pression);  cercle 2;
- Etat de butée (passif): Poussée passive du sol (en relâchement); cercle 3;

129
Selon le théorie de Rankine:
Cercle 1: La contrainte de cisaillement appliquée sur le mur est inférieure à la résistance au cisaillement du sol  pas
de risque de rupture.
Cercle 2: la contrainte horizontale diminue σ3i (σ1i reste constante), le cercle1 augmente de rayon jusqu’à ce qu’il
touche l’enveloppe de rupture. Dans ce cas la contrainte de cisaillement augmente et entraînera une rupture de sol.
Cercle 3: la contrainte horizontale augmente σ3i (σ1i reste constante), le cercle1 augmente de rayon jusqu’à ce qu’il
touche l’enveloppe de rupture. Dans ce cas la contrainte de cisaillement augmente et entraînera une rupture de sol;

130
A-Equilibre en poussée

Le sol est à l’état de poussée ; la contrainte de poussée est reliée à la contrainte verticale σ’V, dans le cas d’un
écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de poussée Ka (a: actif).

131
B-Equilibre en butée

Le sol est à l’état de butée la contrainte de butée est reliée à la contrainte verticale σ’v, dans le cas
d’un écran vertical sans frottement sol-écran, par le coefficient de butée Kp (p: passif).

On a:

132
C-Equilibre au repos

- Si les déplacements relatifs du terrain sont faibles, le sol est considéré en état de contraintes au repos.
- Pour un le terrain est incliné avec un angle β < φ’ par rapport à l’horizontale, le coefficient de pression des
terres au repos K0 s’exprime :

Avec:

- Roc : rapport de sur-consolidation =


- φ’ : Angle de frottement interne de frottement du sol;
- λ : inclinaison du terrain par rapport à l’horizontal

133
2- Massif à surface horizontal (Méthode de Rankine)
a) Cas d’un sol grenu ( c’ = 0)

En cas d’un écran vertical, surface libre horizontale. Et sous les hypothèses de Rankine:

- λ = β = 0 et δa = 0 ( pas de frottement sol-écran);


- ϕ ‘≠ 0 et c’ = 0

En poussée :

En butée:

Et

134
2- Massif à surface horizontal
b) Cas d’un sol fin
- A court terme:

- A long terme:

135
En résumé:
Sous les hypothèses de Rankine λ = β = δa = 0 :

136
3- Massif à surface incliné
Cas d’un écran vertical à surface libre inclinée (λ = δ = 0 et β ≠ 0)

 Les contraintes de poussée et de butée se calculent de l les coefficients suivants:

137
4- Cas général de calcul des coefficients de poussée et de butée
Sous les hypothèses : λ ≠ 0; δ ≠ 0 et β ≠ 0. Selon la méthode de Rankine.

Avec :
β : inclinaison de massif par rapport au plan horizontal;
λ : inclinaison de l’écran par rapport à l’axe vertical;
δ : Angle de frottement entre le mur et le sol;

Avec :

Et
138
5- Calcul des efforts de poussée et de butée
A) Massif à surface horizontal
 Sol pulvérulent (c’ = 0):

Poussée:

située à h/3 par rapport à la base

Butée:

située à h’/3 par rapport à la base

139
En cas d’application d’une surcharge q uniforme (semi-infini)

La contrainte verticale à une profondeur z devient:


𝜎 = γ.z + q

la répartition de q le long du mur est un rectangle de surface (q.h)

La contrainte de poussée:

Et sa résultante: 

La contrainte de butée:
Et sa résultante: 

N.B: Si le sol est saturé, il faut tenir de la poussée hydrostatique (profil linéaire); 140
 Sol cohérent et frottant

D’après ce qui précède: Et

La contrainte de poussée:

Et sa résultante: 

La contrainte de butée:

Et sa résultante: 

141
5- Calcul des efforts de poussée et de butée
B) Massif à surface incliné
 Sol pulvérulent:

Résultante de Poussée:

Et elle a 2 composantes:

Résultante de Butée:

Et elle a 2 composantes:

142
 Sol cohérent et frottant:

Les résultantes de poussée et de butée:

C) Massif en multicouches hétérogènes

On se ramènera aux cas précédents: les couches supérieures sont considérées comme des surcharges:

 Il faut noter les discontinuités à chaque interface.

143
6- Calcul des efforts de poussée et de butée
On distingue deux grands types de murs de soutènement :
- Les murs poids en maçonnerie ou en béton.
- Les murs cantilevers en béton armé dont la semelle arrière est chargée par une partie de remblai.

Mur en béton
Mur en poids Mur cantilever préfabriqué
144
- Rideau de palplanches ancré: L’ouvrage est constitué d’un assemblage de palplanches métallique qui
constitue un rideau souple. Ils sont battus ou vibro-foncés dans le sol.
 Pour augmenter la stabilité du rideau, On pourra utiliser un tirant d’ancrage.

145
- Mur à contreforts: il fait partie de la famille des murs à cantilever, dans lequel on place des contreforts à
distance constante (mi-hauteur). L’épaisseur est réduite et la stabilité est assuré par le poids de sol sur la
semelle et le poids de mur lui-même.

- Mur à caissons: constitué d’un ensemble de boites alignés. Chaque boite est remplie de sol, de pierre ou autre
matériau de poids volumique élevé. La stabilité est assurée par la largeur de caisson et par le poids de
remplissage.

146
La stabilité d’un mur de soutènement est conditionnée par:

1- Résistance au glissement (stabilité au glissement). 2- Résistance au renversement (stabilité au renversement);

3- Résistance du sol de fondation au poinçonnement


(vérification de la portance du sol); 4- Résistance au non écrasement du matériau
147
A) Stabilité au glissement

Le coefficient de sécurité:

- Fs > 1.5 si on néglige la butée.


- Fs > 2 si on tient compte de la butée

148
B) Stabilité au renversement

Il faut que le moments stabilisateur (résistant) Ms empêche le basculement de l’ouvrage autour de point de rotation
O à cause du moment de renversement Mr (moteur):

Le coefficient de sécurité:

- Fs > 1.5 si on néglige la butée.


- Fs > 2 si on tient compte de la butée

149
C) Vérification de non écrasement du matériau

La condition du non-écrasement des matériaux s’écrit :

𝒎𝒂𝒙.𝒄 ≤ ̅
𝒄

𝒎𝒂𝒙.𝒕 ≤ 𝒕̅

𝛔̅𝒄 : Résistance caractéristique du matériau à la compression (MPa);


𝛔̅t : Résistance caractéristique du matériau à traction (MPa);
𝛔̅max.c : Contrainte maximale de compression dans le mur (MPa);
𝛔̅max.t : Contrainte maximale de traction dans le mur (MPa);

150
D) Vérification de non écrasement du matériau (suite)

Avec:

Base de mur Ω

151
D) Vérification de résistance de sol

Le mur ne devra pas s’enfonce pas dans le sol porteur sous l’effet des charges  (Résistance du sol) .

1ère Méthode:

152
D) Vérification de résistance de sol

2ème Méthode:
Les contraintes en amont et en aval de la semelles devront vérifier:

L’éxcentricité de la force par rapport au centre de la semelle est :

L’éxcentricité de la force par rapport au point O est :

153
E) Sécurité au grand glissement (instabilité générale de site)

Ce genre de problème se pose lorsque, le remblai derrière le mur n’est pas homogène.
 Il faut s’assurer qu’il y a pas de risque de rupture selon une face située sous le mur.

154
Applications:
Exercice 1:

On se propose de calculer les poussées appliquées sur l’cran vertical schématisé sur la figure ci-dessous :

Calculer les 4 poussées suivantes:


a) Poussée des terres marneuses;
b) Poussée des terres argileuses;
c) Poussée engendrée par le poids surfacique de la terre 1 sur la terre 02;
d) Poussée hydrostatique; 155
Exercice 2:

On se propose de vérifier le non-écrasement des matériaux qui composent le mur de soutènement représenté sur la
figure suivante. La maçonnerie a les résistances caractéristiques suivantes :
✓ Résistance à la compression : 𝛔̅𝒄= 𝟓 𝐛𝐚𝐫𝐬;
✓ Résistance à la traction : 𝛔̅𝒕 = 3 bars;
La maçonnerie a un poids volumique égal à : 1800 Kg/m3;

La surface portante sera notée : Oméga : Ω 156


Exercice 3:

un mur de soutènement en béton de 5 m de hauteur soutient un remblai en sable de poids.


- Avec: γ =18kN/m3 et φ = 30°.

1) Calculer la poussée active selon la théorie de Rankine;


2) Calculer la poussée active de la surcharge;
3) Vérifier la stabilité du mur au glissement et au renversement,
lorsqu’il supporte le remblai et la surcharge. Le poids
volumique du béton est de 25kN/m3;
4) Vérifier uniquement le renversement si en plus la hauteur
d’eau à l’amont est de 5 m.

157

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