Chapitre 1

Classification des sols selon le GTR

 Chapitre 1 : Classification des sols selon le GTR

I-1- Introduction
I-1-1- Définition

La géotechnique routière est définie comme étant une science qui étudie les sols sur lesquels
reposent les chaussées ainsi les matériaux qui constituent les différentes couches de ces
chaussées sans autant oublier la fiabilité des ouvrages construits.

Elle concerne :

Les travaux de terrassement (utilisation du sol comme matériaux de construction en

déblai/remblai);
Les soutènements et stabilisation de talus;
Les fondations des ouvrages d'art.

I-1-2- Déroulement d’un projet

Un projet géotechnique se déroule de la façon suivante :

- Les reconnaissances géotechniques;

- La reconnaissance des sols;

- Les diverses études;

- La fixation des conditions de mise en place des matériaux ;

- Le contrôle qualité et la réception de la plate-forme sur chantier.

I-2- Présentation du GTR (Guide Technique Routier)

Ce guide en 1992, réédité en 2000, couramment appelé « guide technique routier », définit les
conditions d’emploi des matériaux en remblais et en couches en forme. Il se présente en deux
fascicules.

Le premier fascicule « Principe généraux » s’articule autour de quatre chapitres :

- Classification des matériaux utilisés (sols, matériaux rocheux, sous-produits

industriels)
- Condition d’utilisation en remblai (extraction, action sur la granularité, action sur la
teneur en eau, traitement, réglage, compactage, hauteur des remblais).

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- Condition d’utilisation en couche de forme (conception, matériaux, dimensionnement,

classement des plates-formes pour le dimensionnement des structures de chaussée).
- Compactage des remblais et des couches de forme (prescription, matériaux,
compacteurs, règle de compactage)
Une bibliographie complète ce premier fascicule.

Le deuxième fascicule « annexes techniques », partie véritablement opérationnelle, est

constitué de quatre annexes :

Tableaux de la classification des matériaux utilisés pour la construction.

Tableaux des conditions d'utilisation des matériaux en remblai
Tableaux des conditions d'utilisation des matériaux en couche de forme
Les modalités de compactage des remblais et des couches de forme.

Ce guide remplace la (Recommandation pour les terrassements routiers : RTR) parue en 1976.

I-3- Classification géotechnique des sols

La connaissance du sol et de ses caractéristiques géotechniques et morphologiques, est une

étape primordiale dans le choix d’une structure de chaussée. En effet, la connaissance du sol,
associée à une bonne approche du trafic supporté et des matériaux de chaussée utilisés, permet
d’optimiser les épaisseurs des couches de chaussées.

Pour le cas d’un projet routier, la classification des sols aura deux principaux objectifs :

Approcher la portance du sol support afin de dimensionner les corps de chaussée.

Cette classification et d’autant plus importante qu’elle conditionne le choix
d’investissement et d’entretien.
Estimer la possibilité de l’utilisation du sol en remblai ou en couche de forme.

Les différents systèmes de classifications géotechniques des sols et des matériaux rocheux
proposés jusqu’à présent ont été établis avec le souci de servir l’ingénieur dans l’ensemble des
différents domaines du Génie civil où ces matériaux sont concernés (ouvrages en terre,
fondations, stabilité des pentes, assises de chaussée ou élaboration des granulats...).

Plusieurs classifications dans différent pays :

• Classification LCPC (laboratoire central des ponts et chaussées)

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• Classification USCS (Unified soil classification system) établie par Casagrande : identique à
la classification LCPC

• Classification GTR (Guide des terrassements routiers)

• Classification AASHO (American Association State Highways Officials)

I-3-1- Classification GTR

Cette classification présente un réel intérêt pratique, utilisé dans les travaux de terrassement.

Elle identifie les sols en 6 classes : A, B, C, D, R et F. Le tableau 1 de fascicule 1 du GTR

représente la classification des matériaux selon leur nature.

Tableau 1 : Classes principales du sol selon GTR

Classe Définition caractérisation Sous classe

A Sols fins Dmax≤ 50mm /Passant à 80µm> 35% A1 a A4 selon IP ou

VBS

B Sols sableux et graveleux Dmax≤ 50mm /Passant à 80µm< 35% B1 a B6 selon VBS
avec fines ou IP et tamisât

C sols comportant des fines et Dmax> 50mm /Passant à 80µm>12% 2 Sous classes selon
des gros éléments VBS ou IP et tamisât
Ou Passant à 80µm<12%+VBS>0.1 a 50 mm

D sols insensibles à l’eau VBS≤ 0.1 /Passant à 80µm≤ 12% D1 a D2

R Matériaux rocheux Nature pétrographique

(Norme NFP 11-300)

F Sols organiques et sous- Teneur en éléments chimiques

produits industriels
(Norme NFP 11-300)

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Se forme des Abaques (Tableau synoptique):

Figure 1 : Classification française des sols de D max ≤ 50 mm

Figure 2 : Classification française des sols de D max > 50 mm

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Figure 3 : Classification française des sols rocheux et organiques

Les caractéristiques permettant la classification sont regroupées selon trois catégories : Les
paramètres de nature, les paramètres de comportement mécanique, et les paramètres d'état.
Tous les essais permettant d'obtenir ces caractéristiques sont représentés ci-après.

I-3-1-1- Les paramètres de nature

Les paramètres de nature ce sont des caractéristiques intrinsèques qui ne varient pas ou peu
dans le temps.

Les principaux paramètres retenus pour la classification sont :

1. L’analyse granulométrique
2. Les limites d’Atterberg
3. La valeur au bleu de méthylène
4. L’équivalent de sable
L’analyse granulométrique (normes NF P 94-056 et NF P 94-057)

L’essai consiste à fractionner au moyen d’une série de tamis un matériau en plusieurs classes
granulaires de tailles décroissantes.

Les masses des différents refus et tamisâts sont rapportées à la masse initiale du matériau. Les
pourcentages ainsi obtenus sont exploités sous forme graphique.

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Figure 4 : Courbe granulométrique

Tracé de la courbe granulométrique : Il suffit de porter les divers pourcentages des tamisâts
cumulés sur une feuille semi-logarithmique :

En abscisse : les dimensions des mailles, échelle logarithmique

En ordonnée : les pourcentages sur une échelle arithmétique.

La courbe doit être tracée de manière continue.

La forme de la courbe granulométrique obtenue apporte les renseignements suivants :

Les dimensions d et D du granulat,

La plus ou moins grande proportion d'éléments fins,
La continuité ou la discontinuité de la granularité.

Coefficient d’uniformité :

∶ Est par définition le diamètre du tamis dont le tamisât cumulé est égal à %

Coefficient de courbure :

=
×

On considère que lorsque est supérieur à 4 pour les graviers, et supérieur à 6 pour les
sables, alors 1 < < 3 donne une granulométrie bien étalée (faible porosité).

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Les Limites d’Atterberg (norme NF P 94-051) :

Les limites d’Atterberg sont déterminées uniquement pour les éléments fins d’un sol
(<400µm), car ce sont les seuls éléments sur lesquels l’eau agit en modifiant la consistance du
sol.

L’essai consiste donc à faire varier la teneur en eau de cette fraction de sol et à en observer la
consistance. Selon la teneur en eau, le sol se comportera comme un solide, un matériau
plastique (capable de se déformer beaucoup sans casser) ou un liquide.

Figure 5: Etats de sol.

- Limite de liquidité Wℓ : Teneur en eau d’un sol remanié au point de transition entre les états
liquide et plastique.

- Limite de plasticité W : Teneur en eau d’un sol remanié au point de transition entre les états
plastique et solide.

- Teneur en eau W : Rapport de la masse d’eau dans un échantillon à la masse de particules

solides.

L'indice de plasticité I : I = Wℓ – W

Tableau 2 : Type de sol en fonction de la valeur de , Seuil retenu (par le GTR):

L'indice de plasticité Type du sol

I ˂ 12 Sol faiblement argileux

12 < I < 25 Sol moyennement argileux

25 < I <40 Sol Argileux

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La valeur au bleu de méthylène VBS (norme P 94-068) :

Représentant l’absorption de la surface spécifique du sol. La VBS s'exprime en g de

bleu absorbé pour 100 g de sol. La surface spécifique du sol est déterminée par la
surface des particules de la fraction argileuse, une évaluation indirecte de la quantité et
de la nature de l’argile contenue dans le sol.

La VBS est donnée par formule : = . . 100 / "# (en grammes de bleu
méthylène pour 100g de matériau sec)

: Masse de bleu méthylène introduite (solution à 10g/l).

: Proportion du 0/5 mm (soumis à l’essai) dans la fraction 0/50 mm du matériau sec.

"# : Masse sèche de la prise d’essai.

Tableau 3 : Type de sol en fonction de la valeur de VBS, Seuil retenu (par le GTR):

VBS Type de sol

0,1 sol insensible à l'eau

0,2 apparition d’une légère sensibilité à l'eau (sols sableux)

1,5 distinction sols sablo limoneux et sols sablo argileux

2,5 distinction sols limoneux peu plastiques à plasticité moyenne

6 distinction sols limoneux et sols argileux

8 distinction sols argileux et sols très argileux

III-1-1-4- Equivalent de sable ES :

Cet essai caractérise la pollution d’un sable par de l’argile ou du limon en mesurant la
quantité des particules colloïdales que l’on fait floculer. L’essai permet de déterminer dans un
sol la proportion relative de sol fin et de sol grenu. L’équivalent de sable s’exprime en
pourcentage, cela correspond à la proportion du floculant de sol fin (ℎ ) par rapport au dépôt
solide (ℎ ), les deux étant mesurés sur éprouvette contenant l’échantillon de sol et une
solution normalisée pour disperser les particules de sol.

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&'
% = × 100
&(

-% = 0 Argile pure
-% = 20 Sol plastique
-% = 40 Sol non plastique
-% = 100 Sable pur et propre

III-1-2- Les paramètres de comportement mécanique

Ces paramètres sont pris en compte pour déterminer l’Arase (AR) et la Partie supérieure des
Terrassements (PST), mais également dès lors que l’on veut juger de l’utilisation possible du
sol naturel en place en couche de forme.

Les paramètres suivants sont retenus pour la classification des matériaux granulaire.

Coefficient de Los Angeles LA (norme P 18-573)

Coefficient micro Deval en présence d’eau MDE (norme P 18-572)

LA et MDE concernent les roches dures comme le granit, le gneiss, le calcaire et le grès et
leur possibilité de réemploi en CDF ou couche de chaussée.

Coefficient de friabilité des sables FS (norme P 18-576)

Seuils retenus par le GTR pour la classification géotechnique des sols :

- Pour LA et MDE < 45

- Pour FS < 60

III-1-2- Les paramètres d’état

Ils sont fonction de l’environnement.

L'état hydrique est particulièrement important pour les sols meubles sensibles à l’eau.
On distingue 5 états hydriques différents :

- Etat très humide th : sol impropre à l’utilisation

- Etat humide h : humidité élevée permettant la réutilisation du sol moyennant des traitements
particuliers (aération, ……)
- Etat humidité moyenne hm : état d’humidité optimum pour la mise en œuvre

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- sec s : humidité faible, permettant des mises en œuvre en prenant des dispositions
particulières (arrosage, sur compactage …)
- très sec ts : sol trop sec pour envisager une réutilisation dans des conditions économiques
satisfaisantes.
Il y a des paramètres pour caractériser l'état hydrique.

La teneur en eau naturelle (norme NF P 94-050) par rapport à l’Optimum Proctor

+,-.
Normal 1+
/ 0

L'indice de consistance 2 : comparaison de la teneur en eau naturelle + d’un sol et

des limites d’Atterberg; cela permet de se faire une idée de l’état d’une argile.
+ℓ − +,-. L'indice de Consistance du sol
= consistance

I4 ≤ 0 Liquide

0 ≤ I4 ≤ 15 Plastique

I4 = 1 Solide plastique

I4 > 1 Solide ou semi-solide

IPI (Indice Portant Immédiat) : il exprime l’indice CBR immédiat mesuré sans
charges et sans imbibition sur un sol compacté à OPN à la teneur en eau naturelle.

Ces indice permet de caractériser la traficabilité des engins de chantier dans les états h et
th.

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