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RÉALISATION DE REMBLAIS ET

COUCHES DE FORME SELON LE


GUIDE DES TERRASSEMENTS
ROUTIERS PROJET 4 BTP
MARS 2019
Etablissement d’enseignement supérieur technique privé
Sommaire

1. Introduction
2. Classification des matériaux
3. Condition d’utilisation des matériaux en remblais et
en couche de forme
4. Compactage

2 P L A N I F I C A T I O N - M A R S 2 0 1 9
1
Introduction

Mars 2019
Réalisation des remblais et des couches de forme
selon le GTR
Ce chapitre traite de l’application du GTR 92 dans le cadre des travaux de réalisation des remblais et couches de forme pour des travaux de
terrassements.
Le GTR version 2000 est issu d’une expérience de plus de 24 années depuis sa première parution en 1976.
Il intègre la modernisation des engins de chantier très variés et spécialisés, le développement des techniques de traitement aux liants hydrauliques,
une révision de la présentation des conditions d’utilisation en remblai et en couche de forme matériaux et des modalités de compactage .
Il est composé de deux fascicules : Les travaux de terrassements s’appliquent :
•Fascicule I : Principes généraux •aux infrastructures linéaires (route, autoroute, voie ferrée),

•Fascicule II : Annexes Techniques •aux plates-formes industrielles,


•aux plates-formes aéroportuaires,
•aux barrages en terre et aux digues,
•aux comblements des tranchées,
•aux fondations et dallages de bâtiment.

Le Guide technique « Remblayage des tranchées » traite des solutions


techniques liées au remblaiement des tranchées et de leur compactage.

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2
Classification des
matériaux

Mars 2019
Classification des matériaux (norme NF P11-300)

L’utilisation des terres en remblai et/ou en couche de forme est d’abord liée à leur classification et à leur comportement lors de leur
mise en œuvre.
Le GTR et la norme qui en a découlé NF P 11- 300 (septembre 1992) proposent une classification des sols selon la liste suivantes :
Classe A : sols fins
Classe B : sols sableux ou graveleux, avec fines,
Classe C : sols comportant des fines et des gros éléments,
Classe D : sols insensibles à l’eau,
Classe R : matériaux rocheux (évolutifs ou non évolutifs),
Classe F : sols organiques ou sous produits industriels.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

Les sols sont classés au regard de plusieurs paramètres définis ci-après :


1. Paramètre de nature,
2. Paramètre de comportement,
3. Paramètre d’état.
Ces paramètres sont définis sur la fraction 0/50 mm qui est la fraction susceptible d’être identifiée par les essais de laboratoire
usuels.

Paramètres de nature
Ce sont des paramètres qui ne varient pas ou peu ni dans le temps, ni au cours des manipulations :
 La granularité,
 L’indice de plasticité Ip (l - p),
 La valeur au bleu de méthylène (VBS).

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)
LA GRANULARITE (norme P 94-056 et 057)

 Le Dmax : Dimension maximale des plus gros éléments contenus dans le sol.

Seuil retenu : 50 mm. Cette valeur permet de distinguer les sols fins, sableux et graveleux (Dmax ≤ 50 mm), des sols grossiers

Tamisât à 80 µm (ou % de fines) :


Ce paramètre permet de distinguer les sols riches en fines, des sols sableux et graveleux.

Seuil retenu :
35% : au-delà de 35% de tamisât à 80 µm, les sols ont un comportement assimilable à celui de leur fraction de fine.
12% : c’est le seuil conventionnel permettant d’établir une distinction entre les matériaux sableux et graveleux
pauvres ou riche en fines;

Tamisât à 2 mm :

Permet la distinction entre les sols à tendance sableuse et les sols à tendance graveleuse.

Seuil retenu :
70% : au-delà les sols sont à tendance sableuse et en deçà à tendance graveleuse.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

1 – Granulométrie étalée et discontinue (alluvions


de sables et graviers),
2 – Granulométrie étalée et continue (arène
granitique),
3 – Granulométrie serrée (sable de fontainebleau),
4 – Limon argileux,
5 – Argile limoneuse,
6 – Argile pratiquement pure (bentonite) sol
comportant 87 % d’argile inférieur à 2 µm

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

 L’INDICE DE PLASTICITE Ip (norme P 94-051) Seuil retenu :


12 : Limite supérieure des sols faiblement argileux,
Ce paramètre caractérise l’argilosité des sols. 25 : Limite supérieure des sols moyennement argileux,
Il s’effectue sur la fraction 0/400 µm 40 : Limite entre sols argileux et très argileux

 Valeur au bleu de méthylène VBS (norme NF P 94-068)

Cet essai est assez récent. Il permet de caractériser l’argilosité des sols (ou la propreté). L’essai est réalisé sur la fraction 0/2 mm du sol.
La valeur trouvée est rapportée à la fraction 0/50 mm par une règle de proportionnalité.

La VBS s’exprime en grammes de bleu pour 100 g de sol.

Seuil retenu :
0,1 : seuil en dessous duquel on peut considérer que le sol est insensible à l’eau. Ce critère doit être complété par la
vérification du tamisât à 80 µm ≤ 12%,
0,2 : seuil au dessus duquel apparaît à coup sûr la sensibilité à l’eau ,
1,5 : seuil distinguant les sols sablo-limoneux des sols sablo-argileux,
2,5 : seuil distinguant les sols limoneux peu plastique des sols limoneux de plasticité moyenne,
6 : seuil distinguant les sols limoneux des sols argileux,
8 : seuil distinguant les sols argileux des sols très argileux.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)
 Choix entre L’INDICE DE PLASTICITE Ip (norme P 94-051) et la VBS

Les 2 paramètres déterminent l’argilosité des sols :


La VBS d’un sol est un paramètre global qui exprime la quantité et l’activité de l’argile sur une échelle quasi linéaire. Elle est donc
applicable à tous les sols.
L’Ip est utile pour les sols moyennement à très argileux néanmoins il apporte en plus une connaissance sur le comportement
mécanique des sols.
L’ Ip définit l’intervalle de teneur en eau dans lequel le sol reste souple et déformable tout en conservant une certaine résistance
au cisaillement.
Les classifications conservent les deux paramètres.

NOTA : Les ES (équivalent de sable), permettant de classifier les sols de peu à très argileux, sont encore conservés dans la classification
pour les géotechniciens peu familiarisé avec l’essai VBS

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)
Paramètres de comportement mécanique

Ces paramètres ne sont pris en considération que pour juger de l’utilisation possible des sols en couche de forme. Ils distinguent les
matériaux dont la fraction granulaire est susceptible de résister au trafic et qui de ce fait peuvent être utilisés tels quels dans la construction
des couches de forme, de ceux qui risquent de se fragmenter pour se transformer en un sol constitué en majorité d’éléments fins, inutilisable
dans son état naturel sans dispositions particulières (traitement...). L’introduction de ces paramètres résulte du fait que des sols de nature
comparable peuvent se comporter de manière relativement différente sous l’action des sollicitations de leur mise en œuvre.
Les paramètres de comportements mécaniques pris en compte dans la classification sont :

 La valeur de l’essai Los Angeles LA (norme NF P 18-573) et la valeur de l’essai Micro Deval en présence d’eau MDE ( norme NF P
18-572), mesurée sur la fraction 10/14*mm (ou à défaut sur la fraction 6,3/10 mm),

 Le coefficient de friabilité des sables Fs mesuré sur la fraction 0/1 ou 0/2 mm


(norme NF P 18-576)

Seuil retenu : - les valeurs de LA et MDE < 45


- les valeurs de FS < 60
* Obtenue par criblage ou concassage des éléments grossiers

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

Paramètres d’état
Les paramètres d’état ne dépendent pas des sols mais de l’environnement dans lequel ils se trouvent.
Pour les sols meubles sensibles à l’eau, la classification s’intéresse à l’état hydrique (teneur en eau NF P 94 050).
Ce paramètre est capital dans les problèmes de remblais ou de couche de forme.
On distingue 5 états :

Très humide (th) : Etat d'humidité très élevé ne permettant plus la réutilisation du sol dans des conditions technico-économiques
normales.

Humide (h) : Etat d'humidité élevé autorisant toutefois la réutilisation du sol en prenant des dispositions particulières ( aération,
traitement, etc...) estimées comme normales dans le contexte technico-commercial actuel.

Moyen (m) : Etat d'humidité optimale ( minimum de contraintes pour la mise en œuvre ).

Sec (s) : Etat d'humidité faible mais autorisant encore la mise en œuvre en prenant des dispositions particulières ( arrosage, sur
compactage, etc... ) estimées comme normales dans le contexte technico-économique actuel.

Très sec (ts) : Etat d'humidité très faible n'autorisant plus la réutilisation du sol dans des conditions technico-économiques normales.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

Détermination de l’état hydrique

Position de la teneur en eau

Wn
WOPN en laboratoire avec une étuve Essai sur chantier « dit à la poêle à frire »

La vérification se fait sur la fraction 0/20 mm entre la teneur en eau du terrain naturel Wn et la teneur en eau de l’Optimum Proctor Normal
WOPN.
Ce paramètre est fiable pour les états sec (s) et très sec (ts).
Ce paramètre est moins fiable pour les états « très humide » (th) et « humide » (h).

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Norme NF P11-300
Détermination de l’état hydrique

Position de la teneur en eau par rapport à la limite d’Atterberg (Wl et Wp)

WL  Wn WL  Wn
On détermine l’indice de consistance Ic définit par : Ic  
IP WL  WP
L’indice de consistance Ic permet de définir correctement les cinq états mais seulement dans le cas de sols fins moyennement et
très argileux comportant au moins 80% à 90% d’éléments ≤ 400 µm

L’indice portant immédiat

L’IPI exprime la valeur de l’indice CBR immédiat mesuré sans surcharge, ni immersion, sur une
éprouvette de sol compacté à l’énergie Proctor normal et à sa teneur en eau naturelle (NF P 94-
078).
L’IPI est en général le paramètre à privilégier car il traduit concrètement la difficultés de
circulations des engins. Néanmoins il perd sa signification dans les états (s) et (ts)
Nota : la correspondance entre la position de la teneur en eau naturelle vis-à-vis de la teneur en
eau de l’OPN et l’IPI n’est pas parfaite.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

Tableau synoptique de classification de


matériaux (hors sol rocheux)

Attention :
Ce synoptique permet
une rapide détermination
du type de sol mais doit
vite être complété par
une analyse dans les
tableaux de classification
du fascicule II du GTR
(page 12 et au-delà)

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)
Tableau de classification de matériaux organiques(si taux de Matière Organique >3%) selon la norme NF P 94-047

Cette catégorie concerne


des matériaux particuliers
dont l’emploi en remblai et
en couche de forme
peut dans certains cas se
révéler intéressant du
point de vue technique et
économique sous réserve
d’être acceptable vis-à-vis
de l’environnement.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)

Les matériaux rocheux

Pour caractériser un massif rocheux en vue de son emploi en remblai ou en couche de forme, le géotechnicien est conduit à procéder en
deux temps :
 Une étape de détermination pétrographique sommaire s’appuyant sur la documentation et le raisonnement géologique – cette
étape donne des premières notions d’ordre qualitatif et sur le comportement prévisible de la roche,
 Une étape visant à préciser le comportement de la roche dans les phases : extraction, chargement, régalage, compactage,
circulation d’engins lourds et mise en service au travers des essais définis ci- après.

Dans le cas des roches sédimentaires, la classification est subdivisée selon la nature de la roche : craie, calcaires, roches argileuses,
roches siliceuse, roche saline dont le comportement diffère selon leur utilisation en remblai ou en couche de forme.

Dans le cas des roches magmatiques et métamorphiques, il n’y a pas de subdivision car leurs comportements restent voisin en remblai
ou en couche de forme.

Il est donc important pour une roche de déterminer l’aptitude à se fragmenter, l’évolution sous les actions mécaniques seules ou
conjuguée avec celles de l’eau et du gel, la teneur en éléments solubles, la teneur en eau dans le cas des matériaux très
fragmentables.

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Classification des matériaux (norme NF P11-300)
Pour les matériaux rocheux, on utilise les paramètres de comportement suivant :
• Coefficient de Los Angeles (LA) norme NF EN 1097-2
• Coefficient Micro deval (Mde) norme NF EN 1097-2
• Masse volumique (d) nome NF P 94-064
• Coefficient de fragmentabilité (FR) norme NF P 94-066
• Coefficient de dégradabilité (DG) norme NF P 94-067
• la teneur en eau naturelle n norme P 94-050
• la teneur en éléments solubles (% NaCL, gypse,…)

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3
Condition d’utilisation des
matériaux en remblais et
couche de forme

Mars 2019
Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Le schéma ci-dessous identifie les différentes couches d’une structure de plate-forme (autoroutière, industrielle,…).

La couche de forme est une structure plus ou moins complexe. Sa surface supérieure (A) est appelée « la plateforme support de
chaussée » (PF).
La PST (Partie supérieure de terrassement) désigne l’épaisseur d’1 m de terrain en place (profil en déblai) ou de matériaux rapportés
(profil en remblai). Sa surface (B) supérieure est appelée Arase de terrassement (AR).

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Conditions d’utilisation des matériaux en remblais


Commentaires :

L’extraction ( de 0,1 à 0,3 m) permet une bonne fragmentation et


un tri relatif. L’extraction à la pelle donne les effets opposés.

afin de la modifier si nécessaire entre l’extraction et la mise en


œuvre( ex : élimination éléments >800 mm limite admissible
dans les remblais).

afin de la modifier si nécessaire entre l’extraction et la mise en


œuvre ( ex : aération, humidification).

utilisé pour des sols sensibles à l’eau ou trop humides


(détermination du % de traitement ).

le but est de donner une indication sur le mode de réglage.

faible sur des matériaux humides afin d’éviter la saturation et


intense pour des matériaux secs.

Afin de faire la différence entre des remblais de faible hauteur (


22 22
<5m) et de hauteur moyenne à grande.
Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Conditions d’utilisation des matériaux en remblais

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Conditions d’utilisation des matériaux en couche de forme

La couche de forme est celle qui accueille la structure de chaussée. Elle peut être :

 inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en place ont eux-mêmes les qualités
requises,

 limitée à l’apport d’une seule couche d’un matériau ayant les caractéristiques nécessaires ; c’est le concept
traditionnel de la couche de forme,

 constituée d’une superposition de couches de matériaux différents répondant à des fonctions distinctes, incluant par
exemple un géotextile, des matériaux grossiers, une couche de fin réglage, un enduit gravillonné...

Cette association conçue rationnellement permet de former une structure d’adaptation dont la surface présente les
caractéristiques requises pour une plate-forme support de chaussée.

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

La couche de forme doit donc répondre à des exigences de portance à court terme ( durant la phase de travaux) et à long terme
après la mise en service.

4 Fonctions à « courts terme »

25
Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

26
Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Conditions d’utilisation des matériaux en couche de forme


Fonctions à « Long terme »

 L’homogénéisation de la portance du sol support pour concevoir des chaussées d’épaisseur constante

 Maintien dans le temps, en dépit des fluctuations hydriques des sols supports sensibles à l’eau, d’une portance minimale

 Amélioration de la portance de la plate-forme pour optimiser le coût de l’ensemble couche de forme-chaussée

 Contribution au drainage de la chaussée

 Protection thermique des sols gélifs

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme
Critères associés à la construction de chaussée

Afin de réaliser de manière satisfaisante la couche de forme, on fixe par retour d’expérience des caractéristiques de PST :
•EV2 > 20 Mpa en matériaux granulaires Classe d’arase AR0 AR1 AR2 AR3 AR4
•EV2 > 35 Mpa pour des matériaux traités ou en place, EV2 (Mpa) < 20 20 à 50 50 à 120 120 à 200 > 200

Pour la couche de chaussée les critères de réalisation de la CDF sont :


Nivellement ± 3 cm
EV2 > 50 MPa

 Matériaux de la couche de forme

Les critères à prendre en considération sont :


 L’insensibilité à l’eau ( même caractéristiques mécaniques quelque soit l’état hydrique),
 La dimension des plus gros éléments (doit permettre le réglage à ± 3 cm),
 La résistance sous circulation des engins de chantier (donnée par les essais de comportement),
 L’insensibilité au gel, le cas échéant (phénomènes de gélifraction sur les roches et matériaux traités ou de cryosuccion).

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Techniques de préparation et de protection des matériaux de la couche de forme

Techniques de préparation et de protection des matériaux de la couche de forme

Les techniques sont répertoriées et codifiées par le tableau suivant :

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Techniques de préparation et de protection des matériaux de la couche de forme

Techniques de préparation et de protection des matériaux de la couche de forme

30
Dimensionnement de la couche de forme
Dimensionnement de la couche de forme
L’épaisseur de la couche de forme est déterminée suivant le cas de PST parmi les 7 cas suivants :

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

32
Classement des plates-formes pour le dimensionnement des structures de chaussée

Classement des plates-formes pour le dimensionnement des structures de chaussée


Portance à long terme :
Déterminée à partir du couple PST-couche de forme, on distingue 4 cas pour des valeurs de modules de déformation réversible soit :

Le classement s’effectue ainsi :


 Lorsque le couche de forme a au moins l’épaisseur préconisée dans les tableaux, la classe de la plate-forme est celle
indiquée dans le tableau,
 Si l’épaisseur de la CDF est inférieure aux préconisations, il faut retenir la classe de l’arase de terrassement

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Règle de surclassement des portances de plates-formes

L’épaisseur de matériau de couche de forme nécessaire pour permettre un surclassement de portance de la plate-forme
support de chaussée, par rapport aux valeurs indiquées dans les tableaux de l’annexe 3 du fascicule II, se détermine :
 en examinant l’incidence de l’épaisseur et de la qualité de la couche de forme sur les contraintes et déformations
dans les couches de chaussée,
 en vérifiant que les contraintes de traction restent admissibles dans les couches de forme en matériaux traités.

Pour les Couches de forme en matériau non traité

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Pour les couches de forme en sols argileux et limoneux traités en place


Les matériaux considérés ici sont :
 pour un emploi avec traitement à la chaux seule : les sols A3,
 pour un emploi avec traitement mixte (chaux + ciment) ou ciment seul : les sols A1, A2 et éventuellement A3, ainsi que les
matériaux C dont la fraction 0/50 mm est constituée par les sols précédents et lorsque la faisabilité du traitement est acquise.
La nature du traitement est à choisir en fonction de l’argilosité et de l’état hydrique.
Les règles de surclassement correspondant aux couches de forme réalisées avec ces
matériaux sont présentées dans le tableau XIV.

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Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme
Pour les couches de forme en matériaux grenus traités aux liants hydrauliques éventuellement associés à la chaux

Il s’agit principalement des matériaux des classes B, D1, D2, des matériaux de classe C dont la fraction 0/50 mm est constituée par les
sols précédents lorsque la faisabilité du traitement est acquise, ainsi que certains matériaux rocheux. Avec ces matériaux et ces liants, il
est généralement possible, moyennant des conditions
d’exécution et un dosage adaptés, d’atteindre des valeurs de portance élevées et d’obtenir
une plate-forme de classe PF3 voire PF4. L’épaisseur de la couche de forme à mettre en œuvre et le classement de la plate-forme
dépendent :
 de la classe de portance du sol support,
 des caractéristiques mécaniques du matériau traité,
 du mode de traitement (en centrale ou en place).

La classe mécanique du matériau de couche de forme se détermine à partir :


 de l’abaque de la figure 6 qui définit des zones selon les valeurs à 90 jours du module d’Young et de la résistance en traction
directe mesurés sur des éprouvettes moulées à la compacité prévisible en fond de couche (8cm inférieurs)(1)
 du tableau XV relatif au mode de traitement pour tenir compte de différences
dans l’homogénéité du matériau traité.

(1) a) La valeur de la compacité en fond de couche prise en considération dans l’étude de formulation doit être validée par des mesures effectuées sur une planche d’essai en
début de chantier.
b) Dans le cas où l’on réalise des essais de traction par fendage, la résistance en traction directe Rt sera évaluée à partir de RTB par la relation : Rt = 0,8 RTB

36
Condition d’utilisation des matériaux en remblais et en couche de forme

Le tableau XVI propose des valeurs d’épaisseurs pour les


différentes classes mécaniques de matériau traité aux
liants hydrauliques.

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4
Compactage

Mars 2019
Objectifs du compactage
Trois objectifs principaux sont poursuivis lors de la réalisation des travaux routiers :

1 2 3
Supprimer les déformations Augmenter les caractéristiques mécaniques Assurer l’imperméabilité
ultérieures
Tassement du remblai Augmenter la portance et la traficabilité des Le compactage est la première
Tassements différentiels couches de formes ou de remblai, des protections contre les
Déformation de chaussées Augmenter le module des assises non traitées agression d’eau de
Augmenter la résistance des assises traitées et ruissellement.
Orniérage des couches de
surface des couches de roulement Objectif important pour le
Permettre aux matériaux de résister aux trafics couche de roulement
routiers

39
Courbe Proctor
 L’essai Proctor (https://www.youtube.com/watch?v=aTkFjH52R4M)

40
Loi du Gradient
Les exigences de compactage d’une couche s’expriment par un niveau minimal de masse volumique moyenne ρdm de la couche, et
un niveau minimal de masse volumique en fond de couche ρdfc.

Ces critères permettent la définition de tableaux de compactage préconisant les épaisseurs et les nombres de passes en fonction des
matériaux classifiés et des compacteurs également classifiés (NF P 98-736).

41
Objectifs de densification

Les objectifs de densification des couches sont donnés au regard des résultats de l’essai Proctor

Un objectif de densification Q5 inférieur à Q4 a été introduit dans la norme NF P 98-331 révisée. Cette densification s’applique pour les
tranchée > à 1, 30 m, en cas de fort encombrement de réseaux.
 dm  90%  dOPN

 dfc  87%  dOPN


42
Classification des compacteurs (norme NF P 98-736)
Le GTR tient compte des compacteurs dont la largeur dépasse 1,30 m.

VTi
VMi
Pi

Classification GTR
•Pi 1 à 3 Pneumatique
•Vi 1 à 5 Vibrant (M ou T)
•VPi 1 à 5 Vibrant Pieds dameurs
•Spi 1et 2 statiques pieds dameurs PQi
•PQi 3 et 4 Plaques vibrantes

VPi

43
Classification des compacteurs (norme NF P 98-736)
Les compacteurs à pneu Pi se classent selon la charge par roue (CR)

 P1 - 25 KN <CR ≤ 40KN
 P2 - 40 KN <CR ≤ 60KN
 P3 - 60KN < CR
Vitesse maxi 6Km/h (très mobile)
Vitesse moyenne de travail 3,5 à 5 Km/h
Utilisés sur les sols argileux, sableux, les graves fines et moyennes.
Moins efficace que les vibrants.

Les compacteurs vibrants (Vi cylindre lisse)


M 1 / L A0
Le classement est effectué à partir du paramètre

M1 : masse totale sur la génératrice (vibrant ou statique)


L : longueur de la génératrice en cm
A0 : Amplitude théorique à vide A0 = 1000 x (me/M0) me = moment des excentriques de
l’arbre à balourd (mkg) et Mo = masse de la partie vibrante sollicitée par l’arbre à balourd (kg)

Vitesse maxi : 12 km/h


Vitesse moyenne de travail : entre 3 et 5 km/h
44
Classification des compacteurs (norme NF P 98-736)

45
Classification des compacteurs (norme NF P 98-736)
Les compacteurs vibrants (VPi cylindre à pieds dameurs)

Le classement est effectué selon les mêmes critères que les compacteurs vibrants.
Les modalités de compactage diffèrent à partir de la clase VP3.

46
Classification des compacteurs (norme NF P 98-736)
Les compacteurs statiques (SPi à pieds dameurs)
Ils sont utilisés pour des gros terrassements, souvent en tandem parfois équipés d’une lame.
Vitesse maxi est de 12 km/h
Vitesse moyenne de travail de 6 km/h

Classification selon la charge statique moyenne par unité de largeur du ou des cylindres à pieds dameurs (M1/L)

SP1 : M1/L varie entre 30 et 60 kg/cm


SP2 : 60 kg/cm < M1/L < 90 kg/cm

Les plaques vibrantes (PQi)

L’ensemble des plaques est classé de PQ1 à PQ4 dans la note technique pour le compactage des remblais de
tranchée (SETRA-LCPC).

Elles sont classées selon la pression statique Mg/S. Seules sont considérées les plaques PQ3 et PQ4.

PQ3 : Mg/s entre 10 et 15 Kpa


PQ4 : Mg/s > 15 Kpa
47
Paramètres définissant les modalités de compactage
Q/S ( en m3/m2) :

Q est le rythme de production de l’atelier exprimé en m3.


S est le rythme d’utilisation du compacteur S = D x L

La distance D est la distance parcourue par le compacteur mesurée au moyen de compteur kilométrique (hors déplacement sans
vibration, ou à vitesse trop élevée,…).

L est la largeur du compacteur.

En pratique, la valeur Q/S correspond à l’épaisseur d’un matériau que peut compacter un compacteur en une application de
charge pour obtenir le compacité recherchée. Elle pourrait s’appeler : « épaisseur unitaire de compactage »

Lorsque les valeurs de Q/S sont utilisées en tant que spécifications, elles doivent être interprétées de la manière suivante :
- dans le cas d’énergies de compactage intense (code 1) et moyenne (code 2), la valeur de Q/S indiquée est une valeur maximale
: le Q/S réel doit être inférieur ou égal au Q/S indiqué dans le tableau. Surtout dans le cas de compactage intense, il n’y a pas
d’inconvénient à ce qu’il soit très inférieur. Les cas d’insuffisances de compactage se rencontrent en effet plus fréquemment là où
la difficulté de compactage requiert une énergie intense (sols secs en particulier),

48
Paramètres définissant les modalités de compactage

- dans le cas d’énergie de compactage faible (code 3), le Q/S réel doit être proche du Q/S indiqué dans les tableaux ; la valeur
moyenne doit évidemment être centrée sur la valeur indiquée. Elle ne doit être ni beaucoup plus élevée, ni beaucoup plus
faible ; l’intervalle normalement acceptable à l’échelle de l’heure de travail est d’environ ± 20 % par rapport à la valeur
indiquée. Sur les sols humides pour lesquels le compactage s’accompagne d’un phénomène de matelassage, il n’est pas
bénéfique d’employer une énergie de compactage plus forte que celle prévue ; elle conduirait à diminuer encore davantage la
portance,
- la même valeur de Q/S du cas considéré est à prendre en compte quelle que soit la valeur réelle de l’épaisseur qui doit rester
dans la limite de la valeur maximale indiquée.

L’épaisseur de couche ( en m) :

L’épaisseur réelle doit être ≤ à l’épaisseur donnée dans les tableaux.

La vitesse de translation (en km/h) :


La vitesse est donnée afin d’optimiser l’atelier de production. Elle correspond à une vitesse maximum pour les vibrants et
moyenne pour les compacteurs à pneu et statique .

49
Paramètres définissant les modalités de compactage
Le GTR édite des tableaux permettant de déterminer les débits des compacteurs en fonction de leur classe et de la nature des
matériaux.

• le nombre de passe n et le nombre d’applications de la charge N .

Une passe est par définition un aller ou un retour

Les tableaux indiquent la valeur de N qui correspond à e / (Q/S) arrondi à l’entier supérieur.

Pour les compacteurs en tandem, le nombre de passes sera n = N/2.

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Paramètres définissant les modalités de compactage
Le débit par unité de largeur Q/L

Il correspond au débit théorique (avant application coefficient de rendement K) qu’aurait un compacteur monocylindre (n=N) d’1 mètre
de largeur en respectant les prescriptions de Q/S, e et V

Q L 1000  (Q S )  V
Q/L est donné en m3/h.m, Q/S en m et V en Km/h. On l’utilise quand la vitesse réelle est inférieure à la vitesse moyenne ou quand
l’épaisseur de la couche sur chantier est inférieure à l’épaisseur préconisée. Dans ce cas, on utilise les valeurs de la colonne de droite
des tableaux afin de recalculer la vitesse : V x e = Constante.

On déduit ensuite le débit pratique d’un compacteur donnée par :

Q prat  K  (Q L)  L  ( N / n)
Le coefficient de rendement varie entre 0,5 et 0,75.
On peut ainsi évaluer le temps d’exécution de l’atelier.

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