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Mécanique des fluides
Pr F. BAHRAOUI
1
Table des matières
Chapitre I : PRELIMINAIRES 3
II-1- Définition 9
II-2 - Pression en un point d’un fluide : 9
II-3- Equation fondamentale de la statique : 10
II-4- Equation fondamentale de l’hydrostatique 12
II-5- Théorème de Pascal : 12
II-6- Force de pression sur une paroi plane : 13
II-7- Centre de poussée d’une force hydrostatique : 15
II-8-Principe d'Archimède : 15
II-9-Exemples d'applications 16
2
Chapitre I
PRELEMINAIRES
La mécanique des fluides est une partie des sciences physiques qui étudient le comportement
des fluides au repos ou en mouvement. La mécanique des fluides est d'une grande importance dans
de nombreux domaines : l'aéronautique, le génie civil, la mécanique, la météorologie, la
construction navale et l'océanologie.
La statique des fluides qui étudie l’équilibre des fluides au repos, et la dynamique des
fluides qui étudie l’équilibre des fluides en mouvement. L’hydrodynamique s'applique à
l'écoulement des liquides et l'aérodynamique s'applique à l'écoulement des gaz.
Étudie le comportement des fluides et les forces internes associées. C’est une branche de la
mécanique des milieux continus qui modélise la matière à l’aide de particules assez petites pour
relever de l’analyse mathématique mais assez grande par rapport aux molécules pour être décrites
par des fonctions continues.
Elle se divise en statique des fluides, l’étude des fluides au repos, qui se réduit pour
l’essentiel à l’hydrostatique et dynamique des fluides, l’étude des fluides en mouvement.
L’étude de la mécanique des fluides remonte au moins à l’époque de la Grèce antique avec
Archimède qui fut à l’origine de la statique des fluides.
En général on parle donc de mécanique des fluides à propos des seuls fluides newtoniens. Ils
sont caractérisés par un coefficient de viscosité qui dépend de la température et de la pression.
3
I-3- Généralités sur les fluides :
1- Définition :
Un fluide peut être considéré comme étant formé d'un grand nombre de particules
matérielles, très petites et libres de se déplacer les unes par rapport aux autres. Un fluide est un
milieu matériel continu, déformable (contrairement au solides), sans rigidité et qui peut s'écouler
(ne peut garder sa forme sans frontières solides). Parmi les fluides, on fait souvent la distinction
entre liquides et gaz.
a- Viscosité dynamique
La viscosité d’un fluide est la manifestation de la résistance qu’oppose tout fluide à sa
mise en mouvement (cisaillement du fluide). Le fluide de grande viscosité résiste à l’écoulement et
le fluide de faible viscosité s’écoule plus facilement. Pour les liquides le coefficient de viscosité
décroit avec la température alors que pour les gaz il augmente.
Dans le cas de l’écoulement de couette illustré par la figure 1 (écoulement entre deux
plaque parallèles infiniment long dont la paroi inférieure est fixe et la paroi supérieure est mobile
animé d’une vitesse débitant Vb,) la viscosité dynamique est définie par une relation du type.
y y
y
Paroi mobile yy
Vb yy
Fluide yy
V
Paroi fixe yy
Figure 1
Le tableau ci-dessous donne les valeurs numériques dans le système S.I. des coefficients de
viscosité dynamique et cinématique pour les fluides les plus courants dans les conditions normales
de température et pression :
4
TABLEAU : N°1
1 Poiseuile = 10 Poise
1 Myriastokes = 104 Stokes
b- Compressibilité
1
p
Fv dFv f
v
v
(1)
Exemple : effet de la pesanteur sur un élément de fluide donnée par : dFv g , avec ici f g
g force subie par unité de masse fluide et Fv force volumique (ou force subie par unité de volume)
Fv g
v
(2)
5
b- Forces de surface :
Considérons un domaine de fluide de volume délimité par une surface S. Cette surface est
appelée surface de contrôle. Soit ds élément de surface de S soumis à une force élémentaire dFs
appliqué au point M.
Ces forces traduisent les actions de contact au niveau de la surface S et exercées par le fluide
extérieur à sur le fluide intérieur à . La résultante des forces surfacique appliquée sur S s’écrit :
Fs dFs dS
s
(3)
Pour un fluide réel au repos ou un fluide parfait en mouvement la force surfacique est
normale à ds traduisant l’effet de la pression surfacique, l’expression de la résultante s’écrit :
s
Fs dFs dS P.n ds
s
(4)
Remarque :
Pour un fluide parfait la force surfacique est normale à ds alors que dans la cas d’un fluide réel elle
décompose d’une composante normale et tangentielle.
Pour un fluide réel (visqueux) en mouvement, les forces de surface ne sont plus normales à
la surface. Il y a naissance des contraintes tangentielles dues à la viscosité (frottement des couches
de fluide).
Soit un élément de surface ds de normale n soumis à la contrainte surfacique n au point
M. Tel que dFs n ds . et n n x ex n y ey n z ez
6
z
n
n
n
n
y
M
x dS
y xy ex yy ey zy ez , ou xy et zy sont les composantes tangentielles notées
xy et zy . Finalement la contrainte qui s’exerce sur la surface perpendiculaire à l’axe y est :
y xy ex yy ey zy ez . (5)
n n x x n y y n z z (8)
xx xy xz n x
n yx yy yz n y n
(9)
zx xy zz n z
est appelé tenseur des contraintes surfacique en un point du surface d’un fluide.
7
Remarque :
Dans le cas d’un fluide réel au repos ou un fluide parfait en mouvement, le tenseur des
contraintes s’écrit :
P 0 0
0 P 0
(10)
0 0 P
8
CHAPITRE II
La statique des fluides est l’étude d’équilibre des fluides (gaz et liquides) au repos. Dans cette
partie on établira le principe fondamental de la statique des fluides, et la règle des calculs des
forces de pression sur des parois solides. On montre en particulier que le point d’application de la
résultante des forces de pression appelé centre de poussée est différents du centre de gravité’’
La pression désigne la force par unité de surface qui s’exerce perpendiculairement à un élément de
surface ds.
dF = -P.n.ds
La force de pression agit toujours vers l’intérieur du volume délimité par l’élément de
surface.
1 bar = 1N/cm2
1 bar = 105 Pa
1 atmosphère (atm) correspond à la valeur de la pression atmosphérique normale (à 0° C et à
0 m d’altitude) soit :1 atm = 1.01325 105 Pa.
9
II-3- Equation fondamentale de la statique :
z
D
dFs
d
ds
dFv
n
y
x
Σforces = Fs+Fv = 0
On obtient alors l’équation fondamentale de la statique des fluides sous forme globale des qui
s’écrit :
gradP
d
F
v d 0 (12)
Fv gradP 0 (13)
10
Cas uniquement de pesanteur
Dans le cas des forces de volume qui sont dues uniquement au champ de pesanteur les
composantes suivant z correspondent aux forces de pression s’exerçant sur les surfaces
perpendiculaires à l’axe z
Fv gradp
Soit Fv Fvx e x Fvy e y Fvz e z
avec Fvx Fvy 0 et Fvz g
p p p
Fv ex ey ez
x y z
P
/x 0 P(x) cte
x
P
/y 0 P(y) cte
y
P
/z
z
g P(z) gdz gz cte (14)
Dans ce cas la masse volumique dépend de la pression f (P) . Considérons le cas de l’air
dont l’équation d’état s’écrit P RT ( R constante des gaz parfait). L’équation locale de la statique
des fluides s’écrit dans le cas d’une transformation isotherme T=cte :
P
/x 0 P(x) cte
x
P
/y 0 P(y) cte
y
P
/z g 0
z
P P P 1 P g
g g
z z RT p z RT
P g gz
z log P cte
p RT RT
Soit pour z 0 P P0 donc cte logp 0
11
gz
Alors P P0e RT
(15)
zA
A
ZB
M
B
12
D’après le théorème de Pascal une augmentation de pression en A entraîne une
augmentation en B
(PA PA ) gz A (PB PB ) gz B
(PB PA ) (PB PA ) g(z A z B )
(PB PA ) 0 PB PA
Considérons une surface plane quelconque AB faisant un angle α par rapport à la verticale,
un fluide de masse volumique se trouve au dessus de la paroi.
Air
A Pa
y
dF2
α
dS
Fluide
dF1
B
v
Air
Z
u
F
dF g z ds ,
S S
soit F gzGS , (16)
13
Cas d’une paroi plane verticale
x
z L Atmosphère
Pa Surface libre
0
y
h
n H
M
dS dF
F
Cp
Il faut alors calculer le moment de la force par rapport à un point O quelconque, puis
identifier ce moment à la résultante des moments élémentaires par rapport à ce même point O :
Par définition le moment d’une force par rapport à un pont O est :
OA F OM dF
14
OA F OM dF OA.F OM.dF avec F Fhydro Fatm
H
F (P0 gz G )S P0S gz GS g S
2
H
H H 2H 2H
OA.g S
2 z.gzLdz gLH. 2
0
3
Cp.F
3
.F
2H 2H
Cp , le centre de poussée de F est au par rapport a la surface libre
3 3
Dans le cas général, on peut déterminer le centre de poussée Cp à l’aide de la formule standard :
sin .Iax
Cp zG (17)
z G .S
Iax: moment quadratique de la surface sous pression par rapport à l’axe X
α : angle d’inclinaison de la paroi par rapport à l’axe Z (verticale).
II-8-Principe d'Archimède :
Soit un fluide en équilibre et un solide que l'on plonge dans ce fluide. Le solide subit de la part
du fluide qui l’entoure une poussée verticale dirigée vers la haute égale au poids de volume de
fluide déplacé
La résultante des forces de pression exercées par le fluide sur le solide est une force opposée
au poids du fluide déplacé (Figure 2).
FA
G Solide
k
P
Figure 2
15
Appliquons le P.F.S (équation 11), L’équilibre du solide conduit à : (k,FA)+ (G, P)=0
avec : P = Mc.g et FA = Mf.g ( Mf : masse du fluide déplacé et Mc: masse du solide )
M f g Mc g 0
P.F.S
(Ok M f g) (OG (Mc g) 0
M f Mc
P.F.S
(Ok GO) g GP g 0
On conclu que :
Mf Mc , la masse du solide est égale à la masse du fluide déplacée
Les points k et G sont confondus soit sur la même verticale
a- Paradoxe de Pascal
La force pressante exercée sur le fond horizontal d’un récipient ne dépend pas de la forme
du récipient, ni donc de la masse totale du liquide, mais de la hauteur du liquide.
La force pressante est égale au poids d’une colonne de liquide de hauteur h et de section S.
Figure 3
16
En un point A de la surface libre de la mer, on peut appliquer l'équation fondamentale de
l'hydrostatique :
P + .g.Z = P + .g.Z
A mer A M mer M
P P + .g.( Z - Z )
M = A mer A M
6 6
AN : P = 0,1 . 10 + 1000 . 9,81 . (0 - (-10)) = 0,198 . 10 Pa
M
P = 1,98 atm
M
Nous pouvons donc conclure, qu'à chaque fois que nous plongeons de 10 mètres sous la
mer, la pression augmente d'une atmosphère.
Pour cette raison, nous comprenons facilement pourquoi il a été nécessaire d'envoyer un
"sous-marin de poche" à la place d'un plongeur pour l'observation de l'épave du Titanic située à une
profondeur d'environ 4000 mètres. La pression qui règne à cet "endroit" est d'environ 400 fois
supérieure à la pression atmosphérique !!! La conception de ce sous-marin de poche est, en soi, un
exploit technologique.
c- la presse hydraulique :
Au point A on exerce une force f sur le petit piston. L’augmentation de pression est PA f s
D’où une surpression PB F S .
F f
D’après le théorème de Pascal, PA = PB d’où :
S s
S
Le liquide exerce sur le grand piston une force F, d’intensité : F f
s
2
D2 d 2 D2 D
Avec S et s on obtient F f 2 f
4 4 d d
Et si D = 4d alors F = 42 f = 16f
17
CHAPITRE III
La cinématique, c'est l'étude du mouvement des fluides sans tenir compte des forces qui lui
donne naissance.
Le mouvement d’un fluide peut être défini de deux façon différentes : selon la description de
Lagrange (en se donnant a partir d’une configuration initiale, la position au cours du temps de
chaque particule fluide, c.à.d les trajectoires) et celle d’Euler (en se donnent a tout instant et en
chaque point de l’écoulement la vitesse de la particule qui s’y trouve, c.à.d champ de vitesse.
Pour étudier le mouvement du fluide, il est souvent plus commode d’utiliser les variables
d’Euler. Elles permettent, par exemple, de définir le champ des vitesses à chaque instant t et en tout
point M du fluide. Dans le repère (O,x, y, z )le vecteur vitesse a pour composantes :
vx u(x, y, z, t)
V vy v(x, y, z, t) (18)
vz w(x, y, z, t)
18
III-3-Variables de Lagrange
On peut, de manière analogue à ce que l’on fait en Mécanique du solide, isoler (par la pensée ou
en trouvant un moyen de visualisation, coloration par exemple) une partie restreinte du fluide
appelée particule et la " suivre " au cours du temps c’est à dire connaître à chaque instant sa
position.
Soient (a,b,c) les coordonnées d’une particule A de fluide à l’instant to dans le repère (O,x,y,z).
Les coordonnées indépendantes (a, b, c, t) sont appelées variables de Lagrange.
La position de la particule à l’instant t est M(x, y, z, t). Le mouvement du fluide est connu si on
a les relations :
x f1 (a, b, c, t )
y f 2 (a, b, c, t )
z f (a, b, c, t )
3
V(Mi(t),t)=Vi(t)
III-4- Trajectoire
C’est la courbe décrite au cours du temps par une particule de fluide quelconque du champ
d’écoulement.
M(t3)
z
M(t4)
M(t2)
M(t1)
y
19
dx
u(x, y, z, t)
dt
dy
v(x, y, z, t) (19)
dt
dz
w(x, y, z, t)
dt
dx dy dz
(20)
vx vy vz
Un tube de courant est un ensemble de lignes de courant s’appuyant sur un contour fermé.
20
III-6- Ligne d’émission :
On appelle ligne d’émission une courbe constituée par l’ensemble des points atteints à un
instant donné par des particules passées antérieurement en un même point.
Remarque
Trajectoire, ligne de courant et ligne d’émission sont confondues pour un écoulement
permanent.
III-7-Notion d’écoulement
On dit qu’un écoulement est permanent ou stationnaire si le champ des vitesses, la pression, la
masse volumique en chaque point ne dépendent pas du temps.
V
V(x, y, z, t) cte / Temps 0
t
- les lignes de courant sont fixes dans l’espace
- les trajectoires coïncident avec les lignes de courant
- les lignes d’émission coïncident également avec les lignes de courant
21
V
V(x, y, z, t) cte / Temps 0
t
c- Ecoulement uniforme :
V
V(x, y, z, t) cte / espace 0
t
d- Ecoulement non-uniforme :
V
V(x, y, z, t) cte / espace 0
t
e- Ecoulement laminaire et turbulent :
III-8-Débit volumique :
On appelle débit volumique en un point, le volume de fluide passant en ce point par seconde.
Si pendant un temps Δt il passe un volume ΔV alors le débit volumique DV (ou qV) est donné par :
On s'intéresse au volume dV, compris entre les deux sections grisées, qui passe au point P
entre les instants t et t + Δt. À ce point la vitesse du fluide est v. Donc, la longueur du volume est
donnée par l = vΔt. Donc dV = SvΔt, avec S la section de l'écoulement, on a
Pour un fluide incompressible, le volume se conserve tout le long d'un écoulement. Donc,
en tout point de l'écoulement, il passe le même volume ΔV dans le même temps Δt. Il y a donc
conservation du débit volumique. C'est à dire, qu'en tous points A et B d'un écoulement on a DV,A =
DV,B = DV,C.
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III-9-Débit massique
On appelle débit massique en un point, la masse de fluide passant en ce point par seconde.
Si pendant un temps Δt il passe une masse Δm alors le débit massique Dm (ou qm) et donné par :
Comme SA > SB alors VA < vB. Ce qui est intuitif. Pour faire passer le même débit par une section
plus petite, il faut que la vitesse augmente.
On retiendra que plus la section d'un écoulement se resserre, plus la vitesse augmente.
23
Pour un fluide incompressible, on a : DV,1 + DV,2 = DV,3 + DV,4.
On peut généraliser ce résultat : À un nœud hydraulique, la somme des débits entrants (volumique
ou massique) est égale à la somme des débits sortants.
dQ DQ
La dérivée , que l’on note et que l’on appelle dérivée particulaire, est égale à :
dT DT
DQ Q Q Q Q Q Q
vx vy vz V.grad Q V.Q (21)
DT t x y z t t
DA A A
V.grad A V.A (22)
Dt t t
DV V V
Et d’après l’équation (21), a V.gradV V.V
Dt t t
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Sachant que la vitesse V est définie par l’expression (17) les trois composantes de l’accélération
s’écrivent relatives à un repère (x, y, z) :
u u u u
/ X ax u v w
t x y z
v v v v
/ Y ay u v w (23)
t x y z
w w w w
/ Z az u v w
t x y z
Et sous forme indicielle on peut écrire que :
3
v vi
ai i
t
j1
vj
x j
(24)
Considérons un volume de surface S, composé d’ensemble de particules fluide que l’on suit dans
son mouvement. Et soit une fonction scalaire Q(x, y, z, t) liée à .Pa définition :
D Q
Dt
Q(x, y, z, t) d
t
d Q.V.n ds
s
(25)
D Q
Dt
Q(x, y, z, t) d
t
d div(Q.V) ds
(26)
25