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LES SOLS : STRUCTURE, IDENTIFICATION ET CLASSIFICATION DES SOLS

1. Eléments constitutifs d’un sol


Un sol est un mélange :
 d’éléments solides : Provenant de la désagrégation mécanique et/ou chimique
d’une roche mère. On distingue les minéraux non argileux (Ø>2m et ayant le
même comportement que la roche mère : Sols pulvérulents), les minéraux
argileux (kaolinite, illite et montmorillonite) et les sols organiques (vases et
tourbes)
 d’eau : Existe sous plusieurs formes (eau de constitution, interfeuillets, liée et
libre).
 de gaz : Contenu dans les vides, c’est l’air pour un sol sec ou mélange d’air et de
vapeur d’eau pour un sol humide.
2. Paramètres de définition des sols
2.1. Modèle élémentaire d’un sol
Un sol étant composé de grains solides, d’eau et d’air, on peut rassembler chaque phase
en un volume partiel unique de section unit. Les notations suivantes sont utilisées :

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2.2. Poids volumique

2.3. Les paramètres d’état


Ils indiquent dans quelles proportions existent les différentes phases d’un sol.
On définit :

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Tous ces paramètres ne sont pas indépendants. Ils sont reliés par des relations que l’on
peut retrouver à l’aide du modèle élémentaire. Exemple de formules :

3. Identification des sols


Pour caractériser un sol, il faut déterminer les paramètres de nature et les paramètres
d’état.
Les paramètres de nature indiquent les caractéristiques intrinsèques du sol. Ils ne
varient pas au cours du temps (poids volumique des grains solides, granularité,
argilosité, limites d’Atterberg, teneur en matières organiques,…).
Les paramètres d’état sont fonction de l’état du sol et caractérisent le comportement du
sol sous l’effet d’un chargement donné (teneur en eau, indice des vides, porosité,
Equivalent de sable,...).
3.1. Détermination du poids volumique des particules solide s (norme N F P 94-0S4)

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N.B : Pour les sols (à part les sols organiques) : 26 kN/m3 ≤s ≤ 28 kN/m 3

3.2 Les essais granulométriques


Ils permettent d’obtenir la répartition en pourcentage des grains solides selon leurs
dimensions. Deux types d’essais sont envisageables selon le sol à tester :
 Par tamisage (par voie humide ou sèche) pour les éléments de diamètre
80m.
 Par sédimentométrie pour les éléments de diamètre 80m.
Les résultats sont traduits sous forme d’une courbe granulométrique, tracée dans des
axes semi-logarithmiques, à partir de laquelle on peut déterminer :

N.B : di : diamètre correspondant à i% de pourcentage de tamisât cumulé.

Fig 1 : Exemple de détermination des di :

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 d10 =0.17
 d30 = 0.58
 d60= 1.80
3.3 Essais sur sols pulvérulents
Le comportement de ces sols dépend des paramètres qui caractérisent le squelette
solide, à savoir les dimensions des grains et l’indice des vides. Les essais les plus
courants sont :
3.3.1. Equivalent de sable (ES%) : Permet de caractériser la propreté des sables et le
type de sol analysé.

3.3.2. Densité relative (ou indice de densité) : Permet de caractériser la compacité


d’un sol grenu et son aptitude à supporter des charges.

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3.4 Essais sur les sols fins
3.4.1. Les limites d’Atterberg

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3.4.2. Valeur du bleu de méthylène : « VBS »
Elle représente la quantité de bleu pouvant être adsorbée sur les surfaces internes et
externes des particules du sol. La valeur VBS s’exprime en masse de bleu pour 100g de
sol.

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3.4.3. Teneur en carbonate : % de CaCo3
L’essai est réalisé au calcimètre Dietrich-Fruhling afin de déterminer la teneur
pondérale en carbonates d’un sol qui est le rapport entre la masse de carbonate
contenue dans le sol à sa masse sèche totale. La détermination se fait par décomposition
du carbonate de calcium CaCo3 contenu dans le sol par l’acide chlorhydrique.

3.4.4. La teneur en matières organiques : « MO »


C’est le quotient de la masse de matières organiques contenues dans un échantillon de
sol par la masse totale des particules solides minérales et organiques. Sa détermination
se fait par calcination.

4 - Classification des sols


Elle consiste à regrouper les sols qui ont une nature, un état et un comportement
similaires par rapport à une application géotechnique particulière (routes, fondations,
etc..). En première approximation, on peut adopter, lorsque les dimensions des grains
sont peu différentes, la classification suivante selon le diamètre moyen des grains

4.1 Classification des sols non organiques (MO < 3%)


On distingue :
 Les sols grenus (plus de 50% des éléments solides ont un 80m)

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 Les sols fins (plus de 50% des éléments solides ont un 80m).
a. Les sols grenus
On adopte la classification des laboratoires des ponts et chaussées (LPC).
Tableau : Classification des sols grenus (plus de 50% des éléments > 80μm)).

b. Les sols fins :


Utiliser le diagramme de Casagrande.

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CONTRAINTES DANS LES SOLS
Le sol est un milieu poreux constitué d’un squelette solide dont les vides sont remplis par l’air
et/ou l’eau. Ce milieu se déforme sous l’action des contraintes dues aux efforts extérieurs
provenant de l’ouvrage. On suppose que le sol est plutôt un milieu continu soumis à son
poids et aux surcharges de l’ouvrage et décrit par les équations générales de l’équilibre dans
un massif.
Toute charge appliquée à la surface d’un sol engendre à l’intérieur de celui-ci un
accroissement de contrainte. Cet accroissement devient de plus en plus faible au fur et à
mesure que la profondeur augmente.
1- Notions de contraintes
Soit un solide à la surface duquel s’exercent des forces.

En coupant ce solide par un plan fictif (P), l’élément de surface « s », autour du point « M »
sur la surface « S », est soumis à une force F.

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La contrainte au point « M » est le vecteur :

Cette contrainte se décompose en une contrainte normale et une contrainte tangentielle 

En mécanique des sols, pour déterminer l’état de contraintes autour d’un point « M » dans le
sol, il suffit de connaître les composantes des forces s’exerçant sur les faces d’un
parallélépipède centré autour du point « M » et dont les arêtes sont parallèles aux axes Ox,
Oy, Oz.
Parmi les facettes autour du point M, il existe 3 plans privilégiés pour lesquels la contrainte
tangentielle est nulle (= 0). Ces 3 plans sont appelés plans principaux.
Leurs directions normales, directions principales et les contraintes correspondantes,
contraintes principales sont notées :
1 : Contrainte principale majeure.
2 : Contrainte principale intermédiaire.
3 : Contrainte principale mineure.
Avec : 1 2 3
On doit souligner enfin que, en mécanique des sols, on adopte la convention de signes
suivante :
 >0 en compression
 <0 en traction
2- Contraintes dues au poids propre du sol

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Le poids du sol augmente avec la profondeur ; réparti sur une unité de surface horizontale à
une profondeur donnée, il correspond à la pression ou contrainte due au poids propre.
Pour un sol de poids volumique (en kN/m3), et à une profondeur z (en m), la contrainte
verticale est :
V = .z
2-1 Cas d’un sol sec
Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte est d. Dans le cas d’un sol
stratifié en plusieurs couches de différents poids volumiques et différentes hauteurs :

2-2 Cas d’un sol saturé


Noyé dans l’eau interstitielle, l’élément de sol est allégé d’un poids équivalent au poids
volumique de l’eau multiplié par son propre volume. Ainsi la contrainte totale sera (v)
supportée par le squelette solide et l’eau.
D’après la loi de Terzaghi :

NB : Le poids volumique intervenant dans le calcul de la contrainte totale est sat.

Exemple : Diagramme de variation de v, ’v et u en fonction de la profondeur

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3- Contraintes dues aux surcharges
Les dépôts de sol sont normalement stables, à moins que des circonstances naturelles ou
un chargement artificiel ne contribuent à y accroître les contraintes effectives et qu’un
tassement s’en résulte. On sait qu’un abaissement de la nappe augmente la contrainte
effective, mais divers types de surcharges induisent également des contraintes () dans le
sol. Il s’agit :
 Des charges ponctuelles,
 Des charges uniformément réparties sur les surfaces rectangulaires et circulaires,
 Des charges en forme de remblai de longueur supposée infinie.
3-1 Cas d’une surcharge uniformément répartie sur toute la surface q
Dans ce cas et quelle que soit la profondeur z, on a :
=q
3-2 Cas d’une surcharge ponctuelle Q
En considérant le sol comme milieu semi-infini élastique non pesant, la contrainte verticale
due à la force ponctuelle Q est calculée d’après la formule de Boussinesq :

Cette équation peut s’écrire sous une forme plus simple :


= Iz (Q/z2) où Iz est un facteur d’influence de contrainte verticale déterminé en fonction de
r/z par des abaques.
3-3 Cas d’une surcharge circulaire uniforme q

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Ou bien : = Iz q (Iz : facteur d’influence fonction r/R et z/R).
3-4 Cas d’une surcharge rectangulaire uniforme q
Sous l’effet d’une charge rectangulaire de largeur « b » et de longueur « l », la contrainte
induite sous l’un des coins de cette charge, est donnée par :
= Iz q
Iz : facteur d’influence fonction de b/z et l/z. donné par le tableau1 suivant :
Tableau1 : valeurs de Iz pour une semelle rectangulaire b.l

La contrainte à la verticale d’un point quelconque s’obtient en construisant à partir du


rectangle et du point, des rectangles ayant chacun un sommet au point considéré. La
contrainte cherchée est la somme algébrique des contraintes produites par les rectangles.
Exemple : Pour calculer à la verticale du point A sous l’effet de la pression « q » de la
semelle EHDC, on utilise la méthode de découpage
= [Iz1 – (Iz2 +Iz3) + Iz4]q

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3-5 Cas d’un remblai semi-infini
Pour un remblai de hauteur Hr et de poids volumique r, la contrainte verticale est : = Iz q
Avec : q = r. Hr
Iz : facteur d’influence donné par le tableau ci-dessous en fonction de a/z et b/z.

Tableau2 : valeurs de Iz pour un remblai semi-infini

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TASSEMENT ET CONSOLIDATION DES SOLSe

1- Tassements des sols-Consolidation


Sous l’effet d’un chargement donné (fondation, remblai, etc..), le sol se déforme. On
sait que dans la plus part des cas, la surface du sol est horizontale et les charges
sont verticales; les déformations et par conséquent les déplacements, seront dans la
même direction. Ils sont appelés tassements.
Pour un sol, les tassements résultent essentiellement de sa compressibilité
(diminution de volume) qui est dû :
 à la compression du squelette solide,
 à l’évacuation de l’eau contenue dans les vides,
 et à la compression de l’eau et de l’air contenus dans les vides.
A noter que pour les contraintes courantes l’eau et le squelette solide peuvent être
considérés incompressibles.
Dans le cas des sols grenus (sable et gravier ayant un coefficient de perméabilité
élevé), saturés ou non, le tassement est immédiat, il est noté hi.
Pour les sols fins saturés (faible coefficient de perméabilité), sous l’action d’une
charge, l’eau libre ne peut s’évacuer immédiatement et supporte toutes les
contraintes appliquées (surpressions interstitielles u=). La transmission des
contraintes au squelette solide se fait progressivement au cours du drainage de l’eau
et les surpressions interstitielles diminuent. Cet écoulement s’arrête lorsque u
s’annule; on obtient donc le tassement à long terme ou le tassement final de
consolidation primaire hc.
Ainsi pendant la durée de vie de l’ouvrage on a :

2. Relation entre le tassement et l’indice des vides


Pour une couche de sol de hauteur « h » et d’indice des vides initial « e 0 », après un
chargement donné et à un instant « t », on a :

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h et e sont le tassement et l’indice des vides à l’instant « t ».
3. Relation entre l’indice des vides et la contrainte effective
Pour déterminer la relation entre l’indice des vides et la contrainte « ’ : due à l’action
des charges », on doit réaliser un essai œdométrique qui permet d’étudier la
consolidation des sols (amplitudes et durée des tassements pour une charge
donnée).
L’essai consiste à placer un échantillon de sol saturé dans un moule cylindrique
indéformable (module œdométrique) et de le charger verticalement (charge
constante) jusqu’à dissipation des surpressions interstitielles, tout en mesurant les
tassements.
En appliquant un chargement discontinu par paliers et en déterminant la contrainte
effective ’et l’indice des vides « e » pour chaque palier de chargement, on peut
tracer la courbe : e = f(log’) appelée courbe oedométrique. Cette courbe peut être
schématisée par la figure suivante.

On déduit de cette courbe :


 L’indice de compression (pente de la droite BC):

 L’indice de gonflement (pente de la droite DC):

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 La pression de préconsolidation:’p C’est la plus grande contrainte qu’a
supporté le sol durant son histoire géologique.
Le rapport de surconsolidation (Roc) permet de connaître l’état de consolidation du
sol. Il est défini par :

’0 : Contrainte effective verticale du sol en place.


Si Roc = 1, le sol est normalement consolidé, c.à.d qu’il n’a jamais été le site d’une
érosion ou supporté des surcharges (Glaciers..) qui en suite ont disparu. Ces sols
sont sujets à développer des grands tassements, puisque toute surcharge peut
augmenter la contrainte effective à un niveau que le sol n’a jamais atteint, ce qui
pourra réduire considérablement l’indice des vides.
Si Roc > 1, le sol est surconsolidé. Dans ce cas les tassements seront très faibles
tant que la contrainte effective finale est inférieure à la pression de préconsolidation.
Dans le cas contraire les tassements seront plus prononcés.
Si Roc < 1, le sol est sousconsolidé. C’est le cas des sols en cours de formation
(vases, etc..).
3- Evolution du tassement au cours du temps
3-1 Tassement final de consolidation primaire
Pour une couche de sol de hauteur « h », d’indice de compression « Cc », d’indice
de gonflement «Cs » et de pression de préconsolidation « p’ », si la contrainte
verticale initiale due aux poids propres du sol est « 0’ », calculée au centre de la
couche et si le chargement provoque un supplément de contrainte , les
tassements se calculent comme suit :

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On doit noter que :
 Si le sol est composé de plusieurs couches compressibles, le tassement total
sera la somme des tassements de chaque couche.
 Si la hauteur de la couche est supérieure à 3m, on subdivisera la couche en
sous couches.
3-2 Tassement à un instant « t »
Le tassement à un temps donné hc(t) est calculé en fonction du tassement final
hc, à partir de la formule suivante :
hc(t) = U. hc (4.11)
U : étant le degré de consolidation moyen défini à un instant « t »par la relation :

u(t) : surpression interstitielle au temps t.


u(o) : surpression interstitielle à l’instant initiale ().
Pour déterminer le degré de consolidation « U », il suffit de déterminer l’équation de
u (z, t).
La théorie de consolidation unidimensionnelle de Terzagi, basée sur des hypothèses
simplifiées nous donne l’équation de consolidation en fonction du coefficient de
consolidation : Cv (déterminé à partir de la courbe du tassement en fonction du temps
pour un des paliers de chargement de l’essai oedométrique).
On peut alors déterminer le degré de consolidation U pour un temps « t », ou plutôt
pour un facteur temps « Tv » fonction du temps, Cv et des conditions de drainage :

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H’ : représente le chemin de drainage.
Pour une couche de hauteur h :
H’ = h/2 si la couche est doublement drainée.
H’ = h si couche est simplement drainée.
Le tableau suivant donne les valeurs de U en fonction deTv

Notons que pour la fin de la consolidation primaire (U=100%), on prendra T v=2.08


(correspondant à un degré de consolidation de 99.5%).
4- Contrainte effective et pression interstitielle au cours du temps
A une profondeur « z » et à un instant « t » donnés, le degré de consolidation
Uz est calculé à partir de la relation :

Uz est déterminé en fonction de Tv et Z/H’.


(Z est compté à partir du niveau supérieur de la couche compressible étudiée).
La pression interstitielle : u (z, t) = (1-Uz) (z).
La contrainte effective : ’ (z, t) = Uz. (z), puisque u (z, 0)= (z).

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