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Chapitre I : Rappels MDS Part-1- Compressibilité des Sols

Dans ce chapitre on va essayer d’étudier le comportement des sols après chargement


de ceux-ci, il sera question de déceler le comportement des différentes phases aux
chargements, mais aussi d’examiner la relation (chargement / déformation) du sol, il va être
examiné différents types de sols (à savoir sols fins, sol pulvérulents).

I-1) Phénomène de tassement instantané

I.1.1) Matériaux granulaire

Le comportement d’un sol pulvérulent à un cycle charge/décharge est illustré dans la


courbe contrainte/déformation qui suit :

On remarque que le cycle se manifeste en trois étapes principales :

 début de chargement →
déformations importantes
(comblement des vides).
 par la suite → ralentissement
(déformation des grains).
 cycle de décharge →
comportement non réversible.

Ainsi disposant de la courbe de comportement d’un sol, et afin de juger de la


compressibilité de celui-ci on utilise le coefficient de densité relative ID donné par la formule
suivante :
emax : la déformation maximale du sol.
e : la déformation du sol à un instant donné t.
emin : la déformation minimale.

Si la valeur de ID est faible alors le sol est dit « lâche » et est donc compressible.
Autrement le sol est dit « dence » et est très peu compressible.

En conclusion on peut dire que pour un sol granulaire l’évacuation des eaux entre les
grains se fait rapidement, la compressibilité de celui-ci n’est due qu’à l’arrangement et à la
déformation des grains solides, et le phénomène de tassement s’effectue d’une manière
instantanée (pour le cas de la construction par exemple généralement à la fin de la
construction le phénomène de tassement se trouve complètement achevé).

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I.1.2) Tassements des sols fins


Le tassement d’un sol fin se fait différemment que dans le cas d’un sol pulvérulent, en
effet pour un sol fin l’évacuation de l’eau entre les grains solides se fait plus au moins
lentement selon la nature du sol.
Ainsi à l’application d’une charge sur un sol fin, cette charge est transmise en premier
lieu à l’eau, celle-ci commence à s’infiltrer peu à peu, et l’action de la charge est transmise
progressivement au squelette sec du sol.
Il peut être fait une similitude entre un sol fins et un ressort de la manière suivante :
Le phénomène décrit ci haut s’appelle le phénomène de la consolidation primaire, il peut
aussi être expliqué par le diagramme suivant.

I.2) Etude expérimentale: Essai Oedométrique

I.2.1) Description de l’Oedomètre

Pour mesurer la compressibilité des sols au laboratoire, on a développé un appareil qui


permet de simuler un sol soumis à des surcharges, cette simulation se fait à l’aide d’un
Oedomètre. La figure ci-dessous décrit les principales composantes de l’Oedomètre.

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L’oedomètre est alors composé de :


 Un cylindre en métal généralement à parois étanche, qui forme le récipient recevant
l’ensemble des composantes à insérer ;
 Un piston perforé qui permet en même temps de transmettre l’effort à appliquer, et de
garder le sol en état de saturation durant le temps d’application de l’effort ;
 Des pierres poreuses afin de ne pas laisser l’échantillon du sol directement en contact
avec l’eau, ces pierres permettent de simuler au mieux le caractère peu perméable du
sol ;
 Un socle parfaitement étanche pour la stabilisation du système, il permet de réduire les
mouvements de l’échantillon, chose qui pourrait fausser les calculs ;
 Un tube d’évacuation de l’eau, permettant l’échappement de l’eau suite à l’application
de l’effort sur l’échantillon du sol.

I.2.2) Mode opératoire de l’essai

Commencer le cycle de chargement en plaçant successivement sur le plateau les poids


fendus 1 ; 2 ; 3 ; 5 ; 10 ; 20 ; 40 kg. Noter après chaque application de charge, le tassement ΔH
(en mm) en fonction du temps est enregistré jusqu’à la stabilisation du comparateur (on
considère que le tassement est terminé lorsque les deux dernières mesurent différent de moins
de 0.5 % ).

Effectuer ensuite le cycle de déchargement suivant le même processus jusqu’à 5 kg.


Puis effectuer à nouveau un cycle de chargement jusqu’à 80 kg. Démonter puis peser
immédiatement l’éprouvette de sol. Déterminer sa teneur en eau.

I.2.3) Exploitation des résultats


A l’application de chaque charge, on procède à la lecture pour différents temps, la valeur
de tassement de l’échantillon, ceci nous permet de tracer pour chaque charge une courbe dite
courbe de consolidation comme illustré ci-dessous.

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Une fois ces courbes de consolidation sont obtenues pour l’ensemble des plais de
chargement, ceci permet la réalisation de la courbe dite courbe de compressibilité comme
illustré ci-dessous :

La courbe de compressibilité n’est autre que la représentation des valeurs des


tassements due à la consolidation primaire du sol pour l’ensemble des charges appliquées en
fonction des contraintes appliquées au sol (sur une échelle semi-logarithmique).

I.2.4) Interprétation de la courbe de compressibilité

Démonstration :

Vt : volume total initial avant


chaque chargement
Vv : volume de l’eau déjaugée
Vs : volume des grains solides
e : Indice des vides

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I.3) Caractéristiques de la compressibilité

I.3.1) Schématisation de la courbe de consolidation

La courbe de compressibilité peut être


assimilée à une courbe en deux droites, qui se croient
en un point marquant le changement de
comportement du sol en matière de tassement,
l’abscisse du point d’intersection marque la contrainte
dite de pré consolidation σ'p.

- Entre A et B
 Compressibilité faible ;
 Contrainte de préconsolidation σ'p la plus grande contraintes auxquelles le sol a déjà
connue pendant son histoire géologique ;
 Le sol est soumis à une pression σ'v ≤ σ'p (exemple : poids des terres) ;
 Courbe de gonflement AB, la pente de la courbe est appellée l’indice de gonflement Cg
(Cs).
- Entre B et C
 Compressibilité importante : le sol ne peut pas supporter des pressions plus au moins
égalent la contrainte σ'p sans grandes déformations ;
 Le sol est soumis à des contraintes supérieures à toutes celles qu'il a déjà connues ;
 Courbe de compressibilité vierge BC, la pente de la courbe est appellée l’indice de
gonflement Cc.

Les sols sont donc des matériaux à mémoire

I.3.2) Indices de compression Cc

L’indice de compressibilité est la pente de la partie vierge de la courbe


de compressibilité. Ce coefficient reflète de degré de compressibilité de sol,
en effet plus la pente est raide plus le sol est compressible.

Et dans le sol est d’autant plus compressible que le coefficient de compression est grand.

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Exemples d’illustration :

Sables 0.01 < Cc < 0.10


Kaolinites 0.10 < Cc < 0.25
Illites 0.25 < Cc < 0.80
Montmorillonites 0.80 < Cc < 2.50

En général :

Le coefficient de compression peut être approximé par la relation empirique :

I.3.3) Indice de gonflement Cs

L’indice de gonflement est la pente


d’un cycle déchargement –
rechargement du sol.

I.3.4) Module Oedométrique

C’est le coefficient qui relie les


contraintes aux déformations :

N.B :
Au contraire du module de Young le module Oedométrique n’est pas constant. Il dépend et
de l’état de contrainte initial considéré et de l’intervalle de contrainte appliquées considéré.

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I.4) Classification des sols selon la compressibilité

 Prélèvement d’un échantillon de sol à une profondeur donnée contrainte effective à


laquelle était soumis le sol : σ'v0
 essai oedométrique : σ'p

OCR (Over Consilidate Ratio) = σ’p / σ’v0

Sol Normalement Consolidé σ’v0 = σ’p ( OCR = 1)

Sol SousConsolidé (Dépôt récents) σ’v0 > σ’p ( OCR < 1)

Sol SurConsolidé σ’v0 < σ’p ( OCR > 1)

Fondation sur un sol normalement consolidé : l’application des surcharges entrainera des
tassements plus ou moins important selon le coefficient de compressibilité Cc.
Fondations sur sol sur consolidé : les tassements sont faible (σ′v0 + Δσ’ < σ’p).

Fondations sur sol sous consolidé : inconstructible sans traitement particulier, en effet le
sol continuera de tasser même sans application de surcharges.

I.5) Calcul de tassement


Pour calculer le tassement on sera
amené à calculer trois composantes de celui-ci.
Le tassement total St est égale à la somme des
tassements immédiat (instantané) Si, le
tassement à la consolidation primaire Sp et du
tassement à la consolidation secondaire Ss.

I.5.1) Approche méthodologique :

Théoriquement

Si les lois de comportement étaient connues alors en exploitant les contraintes sur grains
du sol nous permettront d’évaluer les déformations, et donc le tassement serait la somme des
déformations calculées. Or les lois de comportement ne sont généralement pas connues.

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I.5.2) Calcul des tassements


a) Sol normalement consolidé :

b) Sol sur consolidé :

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I.6) Theorie de consolidation de Terzaghi

I.6.1) Hypothèses
Dans le chapitre précédent on a vu la méthode de calcul du tassement d’un sol fin,
on a calculé également les contraintes reprises par les grains solide du sol et la
surpression interstitielle initiale et ce abstraction faite du temps.
Pour la consolidation primaire on pourra se poser les questions suivantes :
 Où en ai la consolidation primaire ?
 Combien de temps pour avoir le tassement total ?

La théorie de Terzaghi et Frohlich est venue répondre à cette question. Cette


théorie nous donne le degré de consolidation moyen d’une couche compressible comme suit :
U = St ÷ S∞

St : tassement au temps t de la couche.


S∞ : Tassement final de la couche.

Sachant que le tassement est fonction de la diminution de la surpression interstitielle, on


peut dire que plus l’eau s’évacue plus les grains solides reprennent la surcharge Δσ' plus le
tassement progresse.
On peut montrer que :

U = St ÷ S∞ = 1 - (Δu ÷ Δi)
Δui : surpression interstitielle initiale ( t = 0 )
Δu : surpression interstitielle initiale au temps t

I.6.2) Description du problème

Couche compressible d’épaisseur constante 2h, entre deux couches perméables (sable
ou gravier), et avec une surcharge uniformément répartie. On suppose que :

- Etudes de la consolidation primaire.


- Sol de la couche compressible homogène.
- Grains + fluides incompressibles.
- Sol saturé.
- Loi de Darcy applicable.
- Perméabilité K constant sur l’épaisseur
2h.
- Pour le squelette élasticité linéaire (Eoed
est constant)

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I.6.3) Equation de la consolidation


On démontre que la consolidation U au temps t est (en%) :

U = 1 - (Δu ÷ Δi) = 1 – ( ∫ Δu(z,t) ÷ 2hΔσ)

Δu(z,t): Aire sous isochrone ti (surpression interstitielle en un point z au temps t)


2hΔσ: Aire sous isochrone (t=0) (surpression interstitielle initiale = Δσ.

Il suffit donc pour savoir le degré de consolidation d’un sol de savoir l’évolution de la
surpression interstitielle en fonction du temps, pour ce faire cette surpression peut se
représenter par l’équation de la diffusion de la chaleur ou de l’eau :

Où Cv présente le coefficient de consolidation verticale et est égale à :

k: Coefficient de perméabilité
Eoed : Module oedometrique
γw : Poids volumique de l’eau

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La détermination de la fonction U(z,t) reviens alors à la résolution d’une équation


différentielle de second degré avec :
Les conditions aux limites :

solution de l’équation se présente comme suit :

Avec Z et T des paramètres sans dimensions.


Z : Paramètre géométrique.
Tv : Facteur temps

Cv : étant le coefficient de consolidation.


d : distance de chemin de drainage
t : temps.

Soit la solution est :

On remarque que U(z,t) est en fonction de facteur de temps Tv et non en termes des
caractéristiques géométrique (h) ou mécanique (k, Eoed). Ces caractéristiques ne sont utilisées
que pour calculer le coefficient Tv.
Mais en pratique, les différences de la pression interstitielle initiale sont négligeables.
Casagrande (1938) et Taylor (1948) donnent les relations approximatives suivantes :
2
 U 
Pour U < 60 % TV  
4  100 
Pour U > 60 % Tv = 1,781 – 0,933 log (100 - U)

On peut donc résumer que le phénomène de la consolidation unidimensionnelle


peut s’exprime par une équation différentielle de second ordre.

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La solution de cette équation nous permet de déterminer le rapport de


consolidation U, la surpression interstitielle (Δu), les contraintes effectives  ' et le
facteur de temps TV.

I.6.4) Durée de tassement

Dans les chapitres précédent on a essayé d’évaluer le tassement d’une couche (ou
plusieurs couche de sols) et mais ceci prend du temps pour atteindre ce tassement.

a) Détermination de cv à l’Oedomètre (méthode de Casagrande) :

A partir de Tv on a :

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Exemple d’application :

Pour H = 1m et Cv = 2x10-8 m²/s


Calculer le temps de tassement à 50% et 100% pour les deux cas de figure (couche en
dessous imperméable, et couche en dessous perméable).
Le coefficient Cv peut être déterminé à partir de la courbe de consolidation :

On applique la relation, pour un degré de consolidation de 50%.


Tv = 0.197 (pour U = 50%).
d = distance de drainage (demi épaisseur de l'échantillon dans l'oedomètre.
t = t50 = temps nécessaire pour atteindre 50% de la consolidation primaire.

Ordres de grandeur de Cv

Kaolinites 2.10-7 < Cv < 4.10-7


Illites 10-7 < Cv < 2.10-7
Montmorillonites 2.10-8 < Cv < 10-7
Argiles Sableuses de l’ordre 10-7
Limons de l’ordre 10-6

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Courbe de compressibilité e = f(Log(σ‘))

Détermination de la Contrainte de préconsolidation σ‘p et les

B
A
Indice des vides

×/2
/2
e

Courbe de
compression vierge

/p Log /

σ’p : Contrainte de préconsolidation


σ’v0 : Contrainte effective actuellement appliquée (poids des couches
supérieures).

OCR (Over Consilidate Ratio) = σ’p / σ’v0

Courbe de consolidation : Détermination de Cv

Méthode de Casagrande : Méthode de Taylor :

TV . H dr2 TV 50 . H dr2 TV . H dr2 TV 90 . H dr2


CV   CV  
t t 50 t t90

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