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Module 11 (4) – Les géomatériaux de construction

1. Introduction
Définition et types de granulats
Statistiques de production des granulats au Québec et au Canada
Granulat : Matériau formé d’un ensemble de particules rigides que l’on
peut utiliser tel quel (fondations routières, digues, barrages), mais que l’on peut
aussi lier rigidement (béton, enrobés). Il y a différents types de granulats…
Naturels : issus de gravières, sablières et carrières.
Artificiels : proviennent de la transformation thermique (granulats légers) et
mécanique de roches ou de minerais.
Recyclés : proviennent de la démolition d’ouvrages (en béton, enrobés) ou
lorsqu’ils sont réutilisés.
Production au Canada : 228 MT de sable et gravier, 153 MT de pierre
concassée.
Production au Québec : 80 MT de granulats/an. Majorité de pierre concassée,
suivie de sable et gravier. 2000 emplois.

2. Connaître sommairement l’impact de la géologie du Québec sur la


nature des granulats disponibles dans différentes portions du
Québec.
Caractéristiques générales recherchées des matériaux granulaires
Nature des granulats produits selon les différentes régions du Québec
(roche en place)
Principales sources de granulats (dépôts meubles)
Pour diverses applications d’ingénierie, on recherche certaines
caractéristiques générales des matériaux granulaires : bonne distribution
granulométrique, forme et texture superficielle adéquate, bonne performance
mécanique, bonne résistance aux intempéries, stabilité volumétrique, absence
de substances nuisibles, bonne stabilité chimique.
La nature des granulats varie significativement d’une région à l’autre sur le
territoire québécois…
Plateau Laurentien : Dans la région de l’Abitibi, on a surtout des roches
volcaniques, sédimentaires et intrusives ignées. Plus au nord, on retrouve des
roches métamorphiques et ignées intrusives. Région peu habitée, mais
beaucoup de barrages, pour lesquels on utilise surtout des granulats de
composition granitique.
Province du Grenville : Vestige d’une ancienne chaîne de montagne, roches
métamorphiques très déformées. Il y a aussi des roches ignées intrusives. Les
principaux granulats sont du granite, du gneiss et de l’amphibolite. Anorthosite.
Basses-Terres du St-Laurent : Les roches forment une grande séquence
d’origine sédimentaire. Dans la région de Montréal, les roches exploitées comme
granulats sont principalement des dolomies, des calcaires. Dans la région de
Québec, surtout des calcaires.
Appalaches : Chaînes de montagnes, altérations, glace et eau roches de
natures très variées mais déformées. Principales roches exploitées sont
sédimentaires, ignées et métamorphiques.
Les principales sources de granulats sont des gravières/sablières. Les
granulats y sont déposés par l’eau, les glaciers et le vent. Les différents dépôts
peuvent être marins, fluvioglaciaires, deltaïques, des eskers ou des moraines.
Les dépôts les plus intéressants sont ceux d’origine fluvioglaciaire, car ils
possèdent une granulométrie étalée, peu de particules fines et faible contenu en
substances nuisibles (sels, coquillages). Concassage tamisage lavage.

3. Connaître les propriétés physiques des minéraux/roches et les


processus de fabrication des granulats sur le terrain.
Dureté, ténacité des minéraux, taille des grains, orientation préférentielle
et rôle dans la performance des géomatériaux
Organisation typique d’une usine de production de granulats sur le terrain
Propriétés des minéraux et roches sollicitées par différents types de
concasseurs
Critères de sélection de concasseurs pour la production de granulats
Les propriétés mécaniques des roches dépendent fortement des
proportions et propriétés individuelles des minéraux qui forment les matériaux
granulaires.
Dureté : Résistance à l’usure par frottement détermine abrasion et polissage.
Ténacité : Résistance à l’impact ou à la pression rôle sur la résistance à la
fragmentation.
Taille des grains : La forme, la force de cohésion, l’enchevêtrement des cristaux
et la porosité peuvent accroître les performances mécaniques influence la
texture.
Orientation préférentielle : Clivage, stratification, discontinuités, etc. ont un
impact sur la performance des matériaux granulaires influence la structure.
Une usine de production de granulats possède plusieurs étapes de
concassage et de tamisage. L’utilisation de concasseurs va solliciter diverses
propriétés des minéraux.
Le poste primaire fragmente les plus gros blocs à l’aide d’un concasseur. Un
concasseur à mâchoire écrase le matériau entre deux mâchoires et la dureté est
très sollicitée. Si l’on veut une forte cadence de production, on peut prendre un
concasseur giratoire, dans lequel oscille une pièce broyante conique.
Les postes secondaire et tertiaire transforment les matériaux du poste primaire
en produits finis. On peut utiliser des concasseurs giratoires (matériau écrasé
entre deux pièces métalliques) ou des concasseurs à chocs (« impact », rotors à
grande vitesse qui projettent les matériaux sur des plaques de chocs, ténacité
sollicitée).
Le choix du type de concasseurs varie selon plusieurs critères de sélection. Les
plus importants sont la dureté et l’abrasivité des matériaux ainsi que la forme des
particules désirée (nature des minéraux). Il y a aussi la taille des plus gros blocs,
le tonnage et calibre désirés, les critères logistiques. Par exemple, si on exploite
des roches litées qui forment des particules plates, un mauvais choix de
concassage pourra accentuer le phénomène. Réduire taille et mettre de
l’angularité.
À la fin de l’usine, il y a un circuit de tamisage, pour séparer les matériaux en
différents calibres.

4. Connaître les propriétés physiques et compositionnelles des


matériaux granulaires et leur impact sur la performance en chantier.
Utilité d’une distribution granulométrique étalée, essai d’analyse
granulométrique
Impact de la texture et de la forme sur la performance des matériaux
granulaires, méthodes de mesures de ces propriétés
Impact de la présence de certaines substances nuisibles sur la
performance des matériaux granulaires (mécanismes impliqués et
méthodes du contrôle de la qualité)
- Particules < 80 microns
- Sulfures de fer dans les matériaux de fondations granulaires
- Sulfures de fer dans les granulats à béton
La distribution granulométrique vise à générer plusieurs calibres
granulaires qui seront par la suite recombinés de façon à rencontrer des
exigences pour certaines applications. Sable : maximiser la compacité du
squelette granulaire. Béton : compacité maximale du squelette granulaire à
combler par le liant. Chaussées : minimiser vides pour maximiser interactions
interparticulaire et la rigidité.
Les essais d’analyse granulométrique sont réalisés par tamisage et ne sont
valides que s’ils sont réalisés sur un échantillon représentatif de la zone
exploitée. Changement dans la nature des matériaux rééchantillonnage. On
veut savoir le pourcentage de granulats qui passent dans les différents tamis.
La forme et la texture ont également une influence sur la performance en
chantier des matériaux granulaires. Les particules anguleuses et rugueuses
permettent plus d’interactions entre les particules, une meilleure stabilité des
matériaux granulaires de fondation et une meilleure liaison avec le liant.
Afin de mesurer cette propriété, on voudra donc mesurer le degré de
fragmentation des particules de granulats obtenues par concassage. Le but est
d’estimer la quantité de particules présentant au moins une face produite par
concassage. Examen visuel de chacune des particules de l’échantillon.
Les particules plates et allongés, qui sont naturellement moins résistantes, sont
plus fragiles à la fragmentation (lors de manutention, transport, compactage,
malaxage), compaction plus difficile et chute de résistance.
La présence de substances nuisibles a aussi une influence, dépendant du
type de particules.fin
Particules < 80 microns : En recouvrant les particules, elles diminuent la qualité
du lien ciment-bitume-granulat. Une trop grande quantité de fines augmente la
demande en eau du béton. Augmente les risques de gélivité dans les fondations.
La détermination se fait par tamisage humide dans un tamis de 80 microns.
Sulfures de fer : En présence d’humidité et d’oxygène, ces sulfures sont oxydés
pour produire de la rouille et de l’acide sulfurique.
Si on les utilise dans les granulats à béton, l’acide sulfurique (formé par
oxydation) attaque les éléments de la pâte de ciment durcie, ce qui mènera à la
formation d’éléments secondaires gonflants. Ceux-ci causeront l’expansion, la
fissuration et la dégradation progressive du béton. Le contrôle de qualité se fait
en limitant la quantité de sulfures de fer dans les granulats à béton, mais surtout
en limitant le soufre à 1%.
Si on les utilise dans les matériaux de fondations granulaires, on peut observer
des soulèvements/fissurations des dalles de planchers et des fondations, ainsi
que la dégradation (sulfatation) de la dalle de béton. Oxydation dissolution
précipitation, cristallisation du gypse gonflement du remblai soulèvement de
la dalle. Le contrôle de qualité peut se faire par examen au MEB (microscope
électronique par balayage). On peut aussi déterminer le potentiel de gonflement
des matériaux granulaires par l’évaluation de la performance en service, mais
une analyse en laboratoire est souvent requise (examen pétrographique de
chaque particule de calibres différents, IPPG). IPPG > 10 : non conforme.
5. Connaître les caractéristiques intrinsèques des matériaux
granulaires et leur impact sur la performance en chantier.
Résistance à l’abrasion – définition, propriétés des minéraux et roches
affectant cette résistance, méthodes de mesure de cette résistance
Résistance à la fragmentation – définition, propriétés des minéraux et
roches affectant cette résistance, méthodes de mesure de cette résistance
Résistance au polissage – définition, propriétés des minéraux et roches
affectant cette résistance, méthodes de mesure de cette résistance
Les matériaux granulaires ont diverses caractéristiques intrinsèques. La
manutention et le transport peuvent entraîner l’abrasion. Le compactage peut
entraîner la fragmentation et l’abrasion. Le malaxage peut entraîner l’abrasion.
Résistance à la fragmentation : Survient par pression ou impact. Fonction de la
ténacité, la texture, la cohésion entre les grains et les plans de faiblesse.
Mesurée grâce à l’essai Los Angeles (broyage à boulets d’acier, rotation et
impact dans un tambour, puis tamisage pour mesurer les pertes).
Résistance à l’abrasion : Frottement des particules les unes par rapport aux
autres. Fonction de la dureté, de la porosité, de la texture et la cohésion.
Mesurée par l’essai Micro-Deval (surtout mesure de la dureté, rotation dans un
réceptacle pendant 2h, tamisage pour mesure de la perte, bon indicateur de la
performance en service puisqu’il tient compte de l’eau).
Résistance au polissage : Survient par frottement. Importante pour la sécurité
routière, afin d’éviter l’accumulation d’eau et assurer l’adhérence du pneu.
Dépend de l’interaction de plusieurs facteurs (véhicule, vitesse, qualité du
revêtement propriétés des granulats). Fonction de la dureté et des contrastes
de dureté entre les minéraux. L’adhérence est qualifiée avec la macro-texture
(granulométrie et angularité, repousse aquaplanage, essai de la tache de sable)
et la micro-texture (association des minéraux et nature des grains, présence de
rugosité superficielle, impact sur le freinage). On détermine le coefficient de
polissage par projection (CPP).
Mauvaise micro granulats plus plats, bonne micro granulats plus pointus.
6. Résistance au gel des matériaux granulaires et exigences
normatives de qualité.
Caractéristiques des granulats gélifs et méthodes de mesure de la
résistance au gel des matériaux granulaires
Caractéristiques intrinsèques et de fabrication des matériaux granulaires
Principe de fonctionnement des exigences normatives de la qualité, e.g.
norme CSA A23 pour le béton; norme NQ 2560-114 pour les
fondations/sous-fondations et enrobées
Les cycles de gel-dégel ont plusieurs conséquences négatives comme
l’augmentation de volume, des déformations et/ou fissurations ainsi que de
l’écaillage et éclatement. La résistance au gel des granulats est fonction de leurs
caractéristiques d’absorption et de leur porosité, mais plus particulièrement de
l’abondance, la taille et la continuité (connectivité) entre les pores.
Les granulats gélifs sont ceux qui possèdent une porosité élevée et
interconnectée, des pores ni trop gros ni trop petits, et quasi-saturés en présence
d’eau. Les roches gélives sont presque toujours riches en minéraux argileux ou
en particules argileuses.
La mesure de la résistance au gel peut se faire par les expériences passées,
mais aussi par des essais en laboratoire...
Examen pétrographique pas toujours diagnostique
Essai de gel-dégel non confiné différents calibres de granulats, 5 cycles de
gel-dégel de 24h, calcul des pertes essai plutôt performant grâce au grand
nombre de cycles.
Essai de durabilité au MgSO4 échantillon immergé 5 fois dans une solution de
MgSO4, séchage, puis tamisage et calcul de pertes offre une mesure de la
durabilité globale.
La norme NQ 2460-114 résume les exigences relatives aux granulats pour
utilisation dans les travaux de génie civil. La première partie défini les
caractéristiques intrinsèques des gros granulats selon les essais Los Angeles
(résistance à la fragmentation) et Micro-Deval (résistance à l’abrasion) ainsi que
les caractéristiques de fabrication selon la proportion de particules fragmentés et
plate et allongées. La partie 2 porte sur les granulats pour fondation et
sous-fondation : tableaux qui présentent les exigences de catégories de gros
granulats. La partie 5 porte sur les granulats pour les enrobés, même principe,
applications modulées selon le type de revêtement.
La norme CSA A23 porte sur le contrôle de qualité des granulats de béton de
ciment. On a des exigences sur la proportion maximale de substances nuisibles,
sur la proportion acceptable des diverses formes des particules, et sur les
différents essais réalisés.

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