UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTÉ POLYTECHNIQUE

COURS DE MATERIAUX PROCEDES DE GÉNÉRAUX DE CONSTRUCTION

Travail sur :

LES PIERRES ET LE BOIS

Par :

BASHONGA LUKELEJI (3 GM)

KAMBALE MARUBA EXAUCE (3 GEI)
NZAU LUMENDO ULRICH (3 GEI)

Professeur Estimé MUKANDILA, PhD

Année Académique 2023/24

A.LES PIERRES

1. Définitions

Les matériaux naturels de construction sont ceux qui n’ont pas subi de modification de leur
nature chimique au cours de leur préparation mais rien que des transformations physiques pour
une meilleure mise en œuvre

2. Les pierres et les sols dans les travaux de construction

Les pierres et les sols sont des produits de la terre se différenciant principalement par leurs
tailles ou leurs granulométries. Par exemple : le moellon et le bloc (pierres), les sable et
argiles(sols). Il existe des produits intermédiaires tels que les pierrailles, les graviers et les
graves.

Notes : Plusieurs disciplines scientifiques étudient les sols et les pierres pour lesquels les
connaissances acquises s’appliquent dans la construction (matériaux de construction)

a. La géologie : disposition des roches et leur formation au cours du temps.

b. La pédologie : formation, les caractéristiques physiques et mécaniques, l’évolution et

la répartition des sols à la surface de la terre.

c. La minéralogie : composition, propriétés chimiques et l’occurrence des minéraux

 d. La mécanique des sols : l’écorce terrestre du point de vue de l’art de construire

e. La géotechnique : les sols et les ouvrages en terre en se basant sur leurs

caractéristiques propres

3. Approche géologique de la genèse des pierres et sols

La formation des pierres se fait suivant quelques critères d’après la géologie.

3.1 Suivant le processus de formation

a. Les roches éruptives ou magmatiques ou ignées ou endogènes

Proviennent de l’intérieur de la terre et sont les résultats de l’éjection et du refroidissement du

magma. Sont cristallines, dures, homogènes et isotropes.

Exemple : le quartz, les granites, les porphyres

b. Les roches sédimentaires ou exogènes : proviennent de la désagrégation et du dépôt

des roches éruptives et métamorphiques, elles sont meubles, agrégés stratifiés et souvent
anisotropes Exemple : le grès, les calcaires, le gypse.

c. Les roches métamorphiques : proviennent de la transformation et modification structurelles variées

sous des effets de pressions et températures élevées ou chimiques des roches éruptives et
sédimentaires, sont clivables, fissiles et polissables. Exemple : le marbres, les micaschistes, les
gneiss
3.2 Selon leur âge

- Les roches du quaternaire : il y a 2 à 3 10^6 d’années

- Les roches du tertiaire ou cénozoïque : 60 x 10^6 d’années

- Les roches du secondaire ou mésozoïque : 150 x 10^6

- Les roches du primaire ou paléozoïque : 300 x 10^6 d’années

- Les roches du précambrien et de l’antécambrien : 4 x 10^9 d’années

4. Approche pédologique de la genèse des sols

Il existe une différence entre roche et sol qui se situe au niveau de la profondeur et du processus
de formation ainsi que de la transformation chimique de la roche initiale, la roche mère.

Les sols se rencontrent dans les couches supérieures de l’écorce terrestre. Les caractéristiques
physiques et mécaniques des roches et des sols dépendent du mode de leur formation. D'après
la pédologie, il existe 3 couches principales de tout massif de sol en place : A, B et C
 - Horizon A : couche superficielle composée des sols et des matières organiques
végétales et animales en décomposition.

- Horizon B : Intermédiaire, où se produit le processus principal d’altération

- Horizon C : couche où la roche conserve l’aspect de la roche mère malgré qu’elle soit
fragmentée.

5. La production, les caractéristiques, la classification et la distribution des pierres et des sols

Ces techniques dépendent des pays, de la réglementation locale et des normes locales,
régionales ou internationales. (Voir cas de la RDC)

Les éléments essentiels de la classification des roches sont :

- La nature géologique de la roche - Les modalités de la mise en

œuvre dans les ouvrages
- La présentation morphologique :
granulométrie et plasticité - La stabilité des matériaux dans le
temps
- Les caractéristiques mécaniques
: dureté, résistance - Le coût du matériau rendu
chantier
- L’exploitabilité du gisement

6. L’utilisation, la production, les caractéristiques, la classification et la distribution des pierres de

construction.

Quand on parle de « pierre », on fait allusion aux blocs compacts rocheux, de dimensions plus
ou moins grandes supérieures à 20 cm de largeur et inférieures à 40 cm de longueur.

6.1 L’utilisation des pierres dans la construction

Elles interviennent dans la réalisation de :

- Des constructions massives (soutènements et fondations)

 - Les élévations c’est-à-dire les éléments porteurs (murs et colonnes)

- Les éléments de décoration (les

revêtements muraux et les perrés)

- Les éléments horizontaux

courbes (arcs et voûtes)

- Les revêtements des chaussées

6.2 La production des pierres de construction

Comprend :

La phase des études

- L’exploitation et l’identification géologique des gisements

- L’exploitation du gisement ou gîte

La phase d’exploitation :

- L’exploitation du gisement - Le broyage et le criblage

- L’ouverture de la carrière - Le stockage en plein air (buttage)

- La découverte du gisement - Le transport

- Le mirage des pans rocheux /

excavation

6.3 La phase de commercialisation ou distribution

- Fixation des prix - Livraison aux consommateurs

- Fixation des points de vente - Le monitoring et le marketing

6.4 Caractéristiques chimiques, physiques et mécaniques des pierres de construction

6.4.1 Indication sur la qualité des pierres des construction

On évitera les défauts :

- Les fissures microscopiques ou macroscopiques

- Les fils ou poils (veines minces de matières terreuses)

- Les bousins (parties tendres à l’intérieur des pierres)

- Les moyens (cavité remplies de matières terreuses)

- Les cendres ou terrasses (fentes ou cavités remplies de matières pulvérisées)

- Les clous ou rognons (traits très durs disséminés dans la pierre rendant sa taille
difficile)
6.4.2 Caractéristiques chimiques des pierres de construction

On peut chercher la composition chimique pondérale de la pierre et sa composition

minéralogique qualitative ou quantitative.

On peut citer les caractéristiques suivantes :

a. La réaction à l’acide chlorhydrique

b. La teneur en matières organiques
c. La teneur en impuretés indésirables

6.4.3 Les caractéristiques physiques des pierres de construction :

- la masse volumiques (apparente, sèche, humide, absolue)

- la porosité

- la perméabilité

- le coefficient volumétrique ou de forme (on évite les pierres en forme d’aiguilles ou de

plaquette)

- la gélivité

6.4.4 Les caractéristiques mécaniques des pierres de constructions

- La dureté (Mohs (graphique), - La fragilité (indice d’écrasement)

Brine
- La résistance à la rupture en
- La résistance à la rupture par compression
essai d’abrasivité
- La résistance en flexion
6.4.5 La classification et l’acceptabilité des pierres de construction

a. La classification des pierres de construction

Les pierres se classent en :

- Les moellons naturels ou concassés

- Les pierres taillées cubiques ou pâles

- Les pierres artificielles (domaine de matériaux native)

Les critères d’acceptabilité des pierres se définissent soit par des normes, soit par des notes
circulaires, soit le cahier général des charges (CGC), le cahier technique général des charges
(CTGC), cahiers des clauses particulières administratives et techniques (CCPA, CCTP), les
cahiers des charges types (CCT), cahiers spécifiques des charges (CSC) par un marché donné.

B. LE BOIS DE CONSTRUCTION

Le bois de construction est un matériau naturel de construction, il ne subit pas de transformation

chimique avant son utilisation, mais plusieurs transformations physiques comme le sciage et le
séchage.
Aujourd’hui, l’utilisation de bois dans la construction est une tendance qui se développe de jour
en jour. Qu’est-ce qui a changé ? Les faux mythes sur le bois, par exemple qu’il brûle facilement,
ont été démantelés. Sa résistance ainsi que sa conservation ont été améliorées grâce à des
traitements et des produits compacts qui le protègent.

Utilisation du bois dans la construction :

- Les éléments porteurs comme les colonnes et les cloisons.

- Eléments de toiture comme les fermes, les lattes

- Les supports divers comme les poteaux pour câbles électriques

- Les fondations sous forme de pieux

- Les éléments d’isolations thermiques et acoustiques

- Les planches de maisons, revêtements muraux

- Etc.

Avantages

- Légèreté

- Facilité de montage

- Préfabrication en série

- Compétitivité économique

Désavantages

- Anisotropie

- Sensibilité à l’humidité
 - Inflammabilité

- Destruction biologique

La nature et les familles des bois de construction

L’ingénieur ne s’occupe pas de l’occurrence et de la croissance des arbres ni au niveau de

l’exploitation ni au niveau production du bois. Mais plutôt dans les dénominations des essences
de bois et/ou sur la dénomination commerciale du bois en rapport avec les caractéristiques
physiques et mécaniques ;

Les bois sont classés selon leur dureté et masse volumique.

On peut citer :

Pays méditerranéens et nordiques

- Le pin Les bois tropicaux

- Le cèdre - L’azote

- Le chat aigrie - Le doussié

- Le hêtre - Le nivrée

- L’érable - L’ozégo

- Le limba - Le wenge

Toujours selon la dureté on peut aussi avoir les bois tendres et les bois durs.

Les bois tendres (ou les résineux)

Ce sont ceux qui proviennent d’arbres à croissance courte et rapide. Cette caractéristique les
rend plus légers. De plus, ils sont généralement moins chers que les bois durs. Certains d’entre
ces bois résineux sont :

● Le pin : Il a une texture uniforme. Son coût est inférieur à celui des autres bois et il
est simple à travailler. Pour ces raisons, le pin est l’un des bois les plus utilisés en
menuiserie ainsi que dans la construction de panneaux, de meubles et de
moulures.
● Le cèdre : C’est un bois durable, léger et assez résistant à la pourriture, aux
champignons et aux insectes. Il se distingue également par sa couleur rougeâtre.
Toutes ces caractéristiques combinées font du cèdre un matériau parfait pour la
construction de maisons, de tuiles et de toits, ainsi que pour le revêtement de
meubles.
● Le sapin : C’est un bois clair semblable au pin. Il a une grande élasticité, une
propriété qui le rend facile à travailler. De ce fait, le sapin s’utilise dans divers
ouvrages, comme dans la menuiserie, la fabrication d’instruments de musique ou
 d’emballages. Parce qu’il est beaucoup plus résistant que les autres bois, il sert
également à couvrir les murs intérieurs et les plafonds de bâtiments.

Les bois durs (ou les feuillus)

Contrairement aux précédents, les bois durs proviennent d’arbres à croissance lente. Ils sont
généralement plus résistants, mais leur coût est légèrement plus élevé. De plus, ils présentent
plus d’irrégularités que les résineux. De ces faits, il est un peu plus compliqué de travailler avec
eux. Cependant, il est possible de les façonner facilement avec les bonnes machines. Certains
d’entre eux sont :

● L’acajou : Sa couleur rougeâtre caractéristique et sa haute résistance en font un

matériau idéal pour la construction de meubles, le revêtement et le placage plus
élaboré. En raison de sa densité et de sa durabilité élevée, son utilisation est
recommandée dans les zones à forte humidité.
● Le chêne : Il a de grandes qualités de flexion et de durabilité. Ce type de bois est
l’un des plus utilisés pour construire des planchers, des meubles et pour les
revêtements intérieurs.
● L’olive : C’est un bois épais et compact. Il a également beaucoup de résistance,
avec des grains irréguliers. Cela le rend esthétiquement attrayant pour les travaux
artistiques et décoratifs.
● L’orme : Sa résistance à la pourriture fait de ce bois un bon choix pour la
fabrication de meubles. C’est aussi un matériau idéal pour la fabrication de
gravures et de sculptures.
● La cerise : C’est un bois délicat, mais avec de bonnes propriétés de flexion et une
meilleure résistance à la décomposition. Initialement de couleur brun rosé moyen,
il s’assombrit au fil du temps. Cette caractéristique fait de lui un matériau parfait
pour la fabrication de meubles et la réalisation de revêtements d’intérieur

La structure physique du bois

Décrit à partir de coupes transversales, longitudinales et tangentielles.

 - l’écorce

- l’aubier

- le bois de cœur, ou duramen ou bois dur (partie intéressante pour la construction)

- les rayons médullaires

- moelle

Pour les bois de régions tempérées et nordiques, la croissance se traduit par des cèdres bien
visibles sur la coupe transversale. Le phénomène est moins marqué pour le bois tropicaux et
équatoriaux car ils ont une croissance continue et non saisonnière.

La production du bois

L’abattage et le débitage

(1) Bille de pied (ébénisterie)

 (2) Bille de médiane (menuiserie)

(3) Surbilles (charpente)

Le sciage, le déroulage, les produits de sciage et de cubage du bois

Le sciage : manuel ou mécanique

Modes de débits de billes et de sciage :

- Sciage sur dosse

- Sciage sur quartier

- Sciage par déroulage

- Sciage tangentiel

- Sciage radial

Les produits du sciage sont dénommés selon l’étape du sciage et selon les dimensions :

- Le plateau du 1ier sciage brut ; c’est une pièce destinée au 2ieme sciage
- Les feuilles ou voliges du 2ieme sciage ; leur épaisseur est telle que e<= 18mm ;
- Les planches du 2ème sciage ; leur épaisseur est telle que 28<=e<=35mm et
45<=e<=55mm, selon les essences et les espèces.
- Les plateaux du 2ème sciage ; leur épaisseur est telle que e<=65mm.

Les autres produits de l’industrie du bois

1. Les produits contreplaqués ou multiplex

2. Les panneaux stratifiés

3. Les panneaux de fibres

4. Les bois lamellés et collé

La classification et la commercialisation des bois de construction

Défauts des bois construction

Réduisent les valeurs commerciales ou leur qualité en tant que matériau de construction. Ils
augmentent l’hétérogénéité, la faiblesse et l’anisotropie du bois.

Type de défauts Indices d’identification

Défauts relatifs au Détérioration du bois ; lattages défectueux, arrondis ; détérioration

temps des solins ; glissement de la couverture de toiture

Attaque par les Déformations de la structure ; un effritement du bois ; le bois sonne

insectes xylophages creux ; apparition de tas de sciure ; trous.

Défaut de Non-respect des mesures des pièces d’assemblage ; affaissement

construction de la couverture ;

Défauts liés à Infiltration d’eau ; mauvaise isolation ; apparition du champignon

l’humidité mérule

Conservation, traitement, présentation et amélioration des bois de construction

Au cours du sciage, de la commercialisation, durant son utilisation, le bois doit être conservé et
suffisamment protégé contre les influences climatiques, les insectes et le feu.

Techniques de préservation des bois de construction

● Le traitement par trempage

● Le traitement autoclave
● Le traitement thermo chauffant
● Les saturateurs et les huiles pour bois
● La lasure pour bois

Classification des bois de construction

En fonction de leur dureté et masse volumique

Le bois peut être classé selon sa dureté en quatre catégories conventionnelles, de la moins dure
à la plus dure :

1. Bois tendre : Dureté Monnin comprise entre 1,5 et < 3

2. Bois mi-dur : Dureté Monnin entre 3 et < 6
3. Bois dur : Dureté Monnin comprise entre 6 et < 9
4. Bois très dur : Dureté Monnin > 9

Il est important de noter que la dureté du bois est un facteur important à considérer lors du choix
du bois pour un projet donné. Cependant, il existe d’autres facteurs tels que la résistance à la
pourriture, la résistance aux insectes et la stabilité dimensionnelle qui doivent également être
pris en compte.

NB : Les bois légers sont poreux et gonflants en présence de l’eau, les bois lourds sont plus
résistants dans le temps

Classification des bois selon les résistances nominales parallèles aux fibres pour les charges de
longue durée et en environnement protégé

ESSENCE DE BOIS CLASSES MAXI.

SAPIN - ÉPICÉA - MÉLÈZE C30

DOUGLAS - PEUPLIER C24

PINS : SYLVESTRE, MARITIME, NOIR, C30

LARICIO

WESTERN RED CEDAR C18

CHÂTAIGNIER D30

ROBINIER - CHÊNE - IROKO D35

 IPÉ D70

BANGKIRAÏ - AZOBÉ D60

MOABI - TATAJOUBA - DOUSSIÉ - D50

MERBAU

PADOUK - MAKORÉ - BILINGA D40

Au vu des caractéristiques citées ci-haut nous pouvons ajouter que les fréquences propres du
bois sont assez basses, cela leur permet un bon comportement aux vibrations notamment
comme support des machines.

Caractérisations physiques et mécaniques des bois de construction

L’humidité du bois

Le taux d’humidité d’utilisation du bois est compris entre 18 et 22% pour le bois de
commercialisation.

La teneur en eau de référence est de 12%

Il faut éviter les variations de teneurs en eau par des dispositions constructives appropriées
Tenir compte de l’hygrométrie ambiante pour accéder à la teneur en eau d’équilibre du bois.

Évolution de la teneur en eau d’équilibre en fonction de la transformation et de l’hygrométrie.

La conductibilité des bois de construction

Le bois présente une conductivité plutôt faible, et ainsi une résistance élevée au transfert
d’énergie calorifique. Ceci fait du bois et ses dérivés de très bons matériaux isolants et une
bonne résistance au feu.